Hello ! Je n'arrivais pas à dormir la nuit dernière (stress oblige), et j'ai commencé cette petite histoire... (4 parties tout au plus si ça venait à vous intéresser.)

Double Date

Résumé complet: Lisbon s'inquiète du nouveau petit ami de VP, ses choix en matière d'hommes se sont révélés plutôt dangereux pour Jane dernièrement. Comment s'assurer qu'il est clean ? Bien sûr, Jane a la solution... Qui mieux que lui peut aider les gens et en profiter ?

Spoilers possibles: Concernant la situation de VanPelt à la fin de la saison 3 et le nom du chef du CBI dans la saison 4. Rien d'autre. =)

L'idée m'est venue pour la première fois dans le bus, ça explique sûrement pourquoi cette mini-fiction commence dans les transports communs... Les stations dont je parle sont des stations réelles de la ligne bleue du Sacramento Regional Transit light rail. Le blabla sur les contrôleurs, c'est du bricolage de ma part.


Partie 1: Light Rail Stations

-Je ne vois pas l'intérêt de prendre le train, répéta Lisbon pour la énième fois.

Jane lui adressa un coup d'oeil amusé alors qu'elle achetait deux tickets au guichet. Il se haussa sur la pointe des pieds avant de laisser reposer ses talons sur le sol mais garda son air mystérieux tout en indiquant galamment à la brunette de le précéder en direction des portiques.

Lisbon se retint à grande peine de lever les yeux au plafond et glissa un ticket dans la machine avant de donner l'autre à Jane pour qu'il en fasse de même.

-Prendre une voiture aurait été plus rapide, insista-t-elle alors que Jane exerçait une légère pression sur son bras pour la faire changer de direction.

Ils sortirent sur les quais et se dirigèrent vers les escaliers menant au tunnel qui passait sous les voies. Lisbon lâcha un soupir exaspéré alors que Jane lui jetait un coup d'oeil amusé. Ne rien savoir tapait vraiment sur ses nerfs. Incorrigible impatiente.

Ils remontèrent sur le quai B et Jane prit place sur un banc déserté, plus ou moins éclairé par un lampadaire qui grésillait. Lisbon ne put retenir un regard agacé.

-Il est vingt-et-une heure Jane, je n'ai pas fait une nuit complète depuis trois jours, alors j'apprécierai vraiment que vous m'expliquiez pourquoi je dois prendre le train avec vous jusqu'au Capitole.

-Vous avez un bon instinct, vous comprendrez seule, lui sourit-il.

-Est-ce qu'au moins c'est lié à notre affaire ? soupira-t-elle en s'asseyant à côté de lui.

Il se cala contre le dossier et tourna la tête vers elle avec un regard sceptique.

-D'accord, question idiote, c'est lié à notre affaire, répondit-elle à sa place.

Un sourire de Jane lui confirma qu'elle avait compris.

-Je ne vois pas en quoi prendre le train va nous aider à comprendre qui est l'espèce de malade derrière nos quatre meurtres.

-Je croyais que c'était un serial killer ? s'amusa Jane.

-Ça, c'était avant vingt heures, marmotta-t-elle.

-Ah bon ? Les serial killer deviennent des espèces de malades après vingt heures ? Comme les loups-garous et la pleine lune ? se moqua-t-il.

-Les serial killer sont toujours des espèces de malades, rétorqua-t-elle.

-Alors pourquoi...

-Oh la ferme, l'interrompit-elle d'un regard exaspéré.

Il échappa un léger rire puis se leva alors que leur train approchait. Il fit signe à Lisbon de le suivre et elle accepta à regret.

-En plus c'est le dernier train avant vingt-et-une heures, bougonna-t-elle. Il doit être bondé.

-Arrêtez donc de râler et grimpez, sourit-il en la laissant passer devant lui.

Il y avait peu de place, exactement comme Lisbon l'avait prédit. Ils durent rester debouts contre une vitre et Lisbon adressa un regard lourd de sens à Jane. Il se contenta d'afficher son sourire amusé de nouveau, attrapant l'une des barres qui traversaient le train pour empêcher les passagers de perdre l'équilibre.

Le train redémarra et le murmure des conversations mêlé au vacarme du train sur les rails furent les seuls sons pendant un moment. Lisbon sentit que Jane la regardait régulièrement, comme s'il s'attendait à ce qu'elle explose d'un moment à un autre. Elle ne lui donna pas le plaisir de croiser son regard et leva le nez vers la carte au-dessus des portes qui indiquaient les stations. Elle laissa ses yeux divaguer d'un nom à un autre, et ce fut à cet instant précis qu'elle comprit.

Elle laissa échapper une exclamation surprise puis se tourna vers Jane qui souriait de toutes ses dents. Elle feignit un regard noir mais son sourire la trahissait. Elle ne l'avouerait jamais, mais elle adorait le frisson que résoudre une énigme de Jane lui procurait.

-L'ordre des stations, déclara-t-elle finalement. D'abord Marconi/Arcade, ensuite Swanston, puis Royal Oaks et enfin Arden/Del Paso. Il suit les stations en allant du Nord au Sud. Les meurtres sont tous près des stations de la ligne bleue. Et s'il tue encore...

-Ça sera près de la station du Globe, oui, confirma son acolyte dans un sourire empreint de fierté.

-Donc le meurtrier est soit un usager, soit un employé, en déduisit Lisbon. Ça ne réduit pas beaucoup la liste, déplora-t-elle.

-Vous saviez que les contrôleurs de billets étaient hors des trains ? lança-t-il l'air de rien. Les voyageurs sont contrôlés à leur sortie.

-Et ?

-Et ils ne sont pas toujours affectés à la même station.

Les yeux de Lisbon s'agrandirent de compréhension, arrachant un léger rire à Jane.

-Vous pensez que c'est un contrôleur ? vérifia-t-elle cependant.

-Et vous ?

Elle parut songeuse un moment, comme si elle jaugeait les probabilités, puis elle acquiesça légèrement.

-Je demanderai à VanPelt de me trouver les noms des contrôleurs présents dans les stations correspondant aux différents meurtres, conclut-elle.

-Dites-lui de se concentrer sur ceux qui ont eu un problème quelconque avec la compagnie de chemin de fer.

Elle l'interrogea du regard mais n'obtint aucune réponse. Lassée de jouer le jeu, elle haussa les épaules et s'appuya contre la vitre derrière eux.

-Mais pourquoi aller jusqu'au Capitole ? s'étonna-t-elle soudain alors que les portes s'ouvraient sur une nouvelle station.

Les passagers entrants retardèrent la réponse de Jane, le forçant à se déplacer à côté de Lisbon pour éviter d'être emporté par le mouvement. Lorsqu'il fut appuyé contre la vitre à côté d'elle, elle se tourna vers lui pour le dévisager. Elle attendait une réponse qui ne viendrait pas, réalisa-t-elle en voyant son air fuyant. Qu'avait-il encore fait ?

-Jane...

-Lisbon ? tenta-t-il de la distraire.

Elle le sonda du regard, les yeux perçants, mais il ne révélait aucune émotion, fidèle à lui-même.

-Bon, d'accord, céda-t-elle, je n'attends pas de réponse si vous me payez le billet de retour.

Il afficha un sourire de nouveau, et bien qu'elle le sente un peu moqueur, elle le lui rendit avant de se plonger dans ses pensées pour les deux stations suivantes.

-Vous êtes inquiète à propos de quelque chose, affirma la voix de Jane.

Elle sursauta, sortie de sa rêverie et surprise par sa proximité. L'amas de passagers ne leur laissait cependant pas d'autres choix.

-VanPelt a un nouveau petit ami, avoua-t-elle sans même tenter de lutter -une perte de temps lorsque Jane était concerné.

Jane fronça les sourcils sans comprendre pourquoi une nouvelle plutôt réjouissante la plongeait dans une telle inquiétude. Il l'avait remarqué, elle avait été distraite toute la journée, d'où le Capitole pour terminus. Ça laissait le temps à Lisbon de faire le même lien que lui concernant l'enquête puis il avait le temps de découvrir pourquoi elle semblait si éloignée du monde réel depuis le matin même.

Elle rougit légèrement sous son regard inquisiteur.

-Compte tenu de la propension de ses petits amis à vouloir vous tuer ou vous rendre fou, cette nouvelle me préoccupe, se justifia-t-elle non sans une pointe de honte dans la voix.

Il ne put retenir un léger rire alors que le train s'arrêtait à nouveau. Les passagers qui sortaient bousculèrent ceux qui entraient et Jane attrapa la poignée au-dessus de leurs têtes pour ne pas être emporté, évitant ce désagrément à Lisbon du même fait. Ils évitèrent le regard de l'autre un moment, embarrassés par la proximité. Les portes se refermèrent et Jane s'écarta légèrement.

-Vous n'avez qu'à pirater son dossier, déclara finalement Jane. Vous serez rassurée.

-VanPelt le saurait immédiatement, elle pourrait mal le prendre. Elle a passé plus de huit mois sans vie sociale, je ne peux décemment pas trahir sa confiance maintenant. C'est une grande fille, elle se débrouille seule.

-Mais vous êtes inquiète, constata Jane.

-Bien sûr que je suis inquiète, elle fait partie de mon équipe, il est hors de question qu'il lui arrive quelque chose de mal.

-Et c'est d'autant plus valable puisque son petit ami pourrait en vouloir à ma vie... se pavana-t-il.

Elle lui adressa un regard hautain.

-Comme si je m'en faisais pour vous, marmotta-t-elle. Je m'inquiète pour elle, ses expériences amoureuses ont été un désastre à cause de vous.

-Vous mentez terriblement mal, s'amusa-t-il.

-Vous m'expliquez comment je peux mentir en disant la vérité ? ironisa-t-elle.

-Je vous accorde que vous vous inquiétez pour elle, reconnut-il, vous avez une fibre maternelle bien trop développée pour que ça ne soit pas le cas.

-Une fibre maternelle développée hein ? se moqua-t-elle à son tour.

-Vous tenez vraiment à entendre des exemples ?

-Maintenant que vous le dîtes, maugréa-t-elle en détournant le regard.

-Vous voulez que je regarde le dossier de ce nouveau petit ami ? suggéra-t-il.

-Hors de question, protesta-t-elle aussitôt. Et si je vous prends à les surveiller de quelque manière que ce soit...

-C'est notre arrêt, la coupa Jane dans un sourire.

Lisbon lui adressa un regard noir avant de passer devant lui pour quitter l'habitacle étouffant du wagon. Jane la regarda passer non sans malice avant de lui emboîter le pas.

Ils remontèrent le long du quai en silence en direction du distributeur de billets. Lisbon lui indiqua l'appareil d'un air autoritaire et il nia d'un signe de tête.

-Nul besoin de prendre le train pour rentrer, l'informa-t-il. Ma DS nous attend sur le parking.

Lisbon ouvrit et referma la bouche sous la surprise -et l'agacement.

-Est-ce qu'un jour seulement vous serez capable de faire quelque chose en partageant tous les détails ? s'exaspéra-t-elle finalement.

-Comme si vous n'aimiez pas ça, fanfaronna-t-il en attrapant délicatement son bras pour l'entraîner avec lui vers la sortie.

-Je déteste ça, protesta-t-elle en reprenant possession de son bras.

-Vous mentez mal, je vous l'ai déjà dit ?

Elle roula des yeux mais se résolut à suivre. Elle ne changerait pas Jane aujourd'hui.

-Si vous dépassez les limitations de vitesse, je prendrai un taxi et vous enverrai la note, le prévint-elle une fois à côté de la DS.

Il ne répondit pas et prit place dans sa voiture. Elle soupira et envisagea de se signer avant de finalement monter à bord.

Jane démarra en trombe et elle lui donna un coup dans l'épaule, par principe. Elle ne récolta qu'un rire joyeux et malgré la vitesse de sa conduite, elle ne put s'empêcher de sourire légèrement.

Elle ne changerait pas Jane aujourd'hui, et c'était mieux ainsi.


Lisbon pesta contre quiconque osait la réveiller à cinq heures du matin et roula dans ses couvertures pour parvenir jusqu'à sa table de nuit sans avoir à sortir du lit. Elle attrapa son téléphone et vit que "Patrick Jane" avait assez de culot pour venir empiéter également sur ses nuits.

-J'espère que vous venez de trouver notre tueur, marmotta-t-elle, parce que si c'est à propos de votre amende pour excès de vitesse, vous l'aviez amplement méritée.

-J'ai été piégé, se défendit-il automatiquement. Ce radar n'était pas signalé.

-Les limitations de vitesse l'étaient, lui rappela-t-elle.

-Vous perdez des minutes de sommeil Lisbon, lui signala-t-il dans l'espoir de s'éloigner du sujet.

-Vous avez raison, confirma-t-elle en lui raccrochant au nez.

Elle soupira de soulagement et se réinstalla dans son lit, prête à se rendormir... Son téléphone sonna. Elle rejeta l'appel et le mit en silencieux... Le vibreur résonna peu après.

Elle ne retint pas les noms d'oiseaux qui lui vinrent à la bouche puis répondit.

-Vous êtes d'une impolitesse rare, se plaignit Jane.

-Dit l'homme qui m'appelle en pleine nuit, ironisa-t-elle. Vous êtes au CBI?

-J'y suis, confirma-t-il. Vous êtes dans votre lit ?

-En quoi ça vous regarde ? s'offusqua-t-elle.

Elle l'entendit rire et ne put retenir un très léger sourire. Il était doué lorsqu'il s'agissait de moduler ses humeurs.

-Qu'est-ce que vous vouliez ? s'enquit-elle finalement.

-J'ai une solution à votre inquiétude, vous voulez l'entendre ?

-Vous voulez dire une solution impliquant l'un de vos plans tordus dont je ne connais que la moitié des détails et encore moins vos motivations réelles ?

-Je suis hautement insulté par vos insinuations Lisbon. Comme si je me jouais de vous régulièrement...

-Croyez-moi Jane, vous ne voulez vraiment pas vous aventurer sur ce terrain-là à cette heure de la nuit.

-Ah oui ? s'amusa-t-il avant de se reprendre: vous voulez entendre ma solution ?

-Est-ce que j'ai vraiment le choix ?

-A vrai dire, non, reconnut-il.

-Dîtes toujours.

-Vous êtes couchée ?

-Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous ne voulez pas savoir ce que je porte tant que vous y êtes ? s'impatienta-t-elle.

-Vous me le diriez ?

-Vous me testez pour savoir combien je peux endurer avant de raccrocher ? vérifia-t-elle.

-Non, rit-il. Mais merci de l'idée !

Elle secoua la tête et leva les yeux au plafond, pour le principe, même s'il ne pouvait pas la voir -et tant mieux, ajouta-t-elle mentalement en jetant un coup d'oeil à sa tenue.

-Pourquoi j'ai l'impression que vous êtes mal à l'aise ? s'enquit la voix de Jane dans son téléphone.

-C'est vous le spécialiste, rétorqua-t-elle. Vous me la dîtes votre solution ? J'aimerai dormir encore un peu.

-Le meilleur moyen de savoir si cet homme est bien pour VanPelt, c'est que je le rencontre. Il faudrait que la rencontre dure assez longtemps pour que je puisse me faire une idée cependant.

-Ça n'arrivera pas à moins que vous n'alliez tenir la chandelle lors de leur prochain rendez-vous.

-Tenir la chandelle, non, sourit Jane, apparemment fier de lui. Mais assister au rendez-vous, oui.

-Et comment vous comptez faire ça ? s'enquit-elle, curieuse malgré elle. Vous n'avez pas le d...

-Vous avez de la paperasse en retard en ce moment ? la coupa-t-il.

-Pas vraiment pourquoi ? s'étonna-t-elle. Qu'est-ce que ça a à voir ?

Jane resta silencieux un moment et Lisbon fronça les sourcils. Elle avait la désagréable impression qu'il était hésitant à l'autre bout du téléphone.

-Si je vous invitais à dîner vendredi prochain, aurais-je une chance d'obtenir une réponse positive ? demanda-t-il finalement.

Lisbon échappa son téléphone.


A vous de me dire si je continue ! [C'est tellement amusant à écrire que je ne devrai pas avoir de mal à écrire en parallèle cette petite histoire et l'autre fiction en cours. :) ]

Ps: Désolée s'il subsiste quelques fautes, je fus prise d'une légère flemmingite...