Clause de non-responsabilité (ouais, disclaimer, quoi) : je ne suis pas responsable de l'existence des personnages de Masashi Kishimoto. Je dois avouer qu'en revanche c'est moi qui leur fait faire tout plein de choses naughty-naughty ici. Encore du protoBDSM, j'ai du mal avec les relations équilibrées ces temps-ci (voir Pour régner sur Naruto).
Quatre chapitres (de plus en plus petits), UA imaginaire pseudo-médiéval. Rating M pour scènes de meurtres et de sexe détaillées. Slash. NéjixHinata, NarutoxSasuke, NéjixGaara. Surtout NéjixGaara. Risques d'OOC.
ATTENTION MÉCHANTS GARÇONS ! Tous. Pourtant, sexe guimauve à la fin.
Notes : Gaara et Naruto ne sont que demi-frères, tous deux fils de l'ancien roi de Suna, mais ils règnent ensemble et se considèrent comme plus que des frères, des doubles, des jumeaux.
La Cour des Invertis
Chapitre un : Couronne sertie de pierres rouges
Les guerriers du Pays du Vent étaient aux portes de Konohagakure. Leurs armures chatoyaient sous la poussière et le sang.
Une tente montée à la va-vite devant les douves réunissait les chefs de l'invasion qui avait mis le Feu à genoux. Le pays était couvert de terres fertiles, et la sueur des paysans le faisait prospérer. Mais l'aristocratie était, elle, pervertie jusqu'à la moelle, corrompue, affaiblie. « Ceux qui se battent », comme on les nomme, ne se battaient plus.
Ils étaient tous à Konohagakure, laissant les frontières désertes, se roulant dans la fange de leurs soies, abrutis par la finesse de leurs repas de dix heures, enivrés par les parfums. Les pires penchants s'y développaient comme la rose sur le fumier, tant et si bien qu'on l'avait renommée la Cour des Invertis.
Le prince héritier ne supportait plus cette atmosphère de stupre organisée pour le plaisir de son petit frère adoré qui devenait chaque jour plus cruel, plus sournois, plus lascif. Avec l'aide de l'héritière déchue des Hyûga, ils avaient vendu le pays qui était le leur aux ivresses barbares de Sunagakure et de ses deux Rois-Jumeaux.
Leurs deux pays seraient unifiés, le Feu fertile et le Vent aux entrailles de sel et de diamant.
Plus de circulation signifiait plus de commerce et de culture, se justifiaient les deux nobles.
Les frontières seraient enfin sûres – on pouvait faire confiance à la rude soldatesque du Vent.
Et surtout, la Cour des Invertis serait anéantie - avec elle la honte et le déshonneur de Konohagakure.
OOO
– J'en ai marre, claqua dans la tente la voix rocailleuse de l'un des Rois-Jumeaux.
Les nobles du Feu qui avaient trahi – ou sauvé ? frissonnèrent imperceptiblement. Itachi Uchiwa et Hinata Hyûga savaient contrôler leurs émotions, c'était la base même de leur éducation. Mais la voix de Gaara du Désert, qu'elle claque sèche et menaçante, ou qu'elle murmure doucereuse, faisait le même effet à tout le monde.
– Je veux massacrer ! s'exclama-t-il. Il planta son poignard sur la table avec tant de force que la lame traversa le bois et que la pointe ressortit.
– C'est vrai qu'on s'est pas beaucoup amusés, renchérit avec plus de calme le second Roi-Jumeau, un géant blond à la peau tannée. Quasiment aucune résistance, et on peut pas massacrer la population civile...
– Pas selon notre accord, en effet, interrompit Itachi sans parvenir à faire taire son accent acerbe.
– Mais entrez, chuchota Hinata, les doigts blancs à force de serrer les accoudoirs de sa chaise. I-ils sont là, dans la pièce principale du châ-château. Vous pouvez les... Les...
– Héhé, mais il semble bien que la p'tite dame ait une furieuse envie de voir tomber certaines têtes, rit Naruto Uzumaki. Votre mari est à la Cour ? ajouta-t-il pour plaisanter.
– Oui, lâcha Hinata.
Ses yeux blancs fixaient le vide avec haine.
OOO
Ils étaient là, tous les trois, rassemblés.
Leurs trônes surchargés de pierreries formaient un demi-cercle face à l'entrée du donjon, et ils avaient la tête tournée vers la porte.
Dès que Sunagakure avait réussi à pénétrer l'enceinte, ils avaient abandonné la salle des banquets pour se rendre dans le donjon. Leurs innombrables valets, cuisiniers, bouffons, musiciens, danseurs, courtisanes, mignons, troubadours, avaient été décimés.
Les soldats du Vent étaient rigoureux et implacables, mais entre eux se détachaient les deux Rois-Jumeaux, véritables démons furieux avides de sang.
Naruto brisait des crânes entre ses mains.
Gaara buvait de gourmandes gorgées aux gorges qu'il tailladait.
Quand ils défoncèrent la porte du donjon, le silence sembla s'imposer, avant que le chaos ne reprît à l'extérieur.
Les deux rois s'avancèrent.
OOO
Les trois princes, Uchiwa, Hyûga et Inuzuka, les regardèrent venir à eux, un sourire plus ou moins prononcé aux lèvres. Ils connaissaient le complot. La trahison d'un frère et d'une épouse. Ils savaient que c'était leur mort qui se dressait ainsi devant eux.
Kiba Inuzuka caressa du bout des doigts les oreilles de l'un de ses chiens préférés. Il était connu pour les nourrir de chair humaine. Contrairement à ses deux compagnons, le prince avait la peau mate. Ses cheveux étaient désordonnés par la luxure.
À sa droite, au centre du demi-cercle, Sasuke Uchiwa observait curieusement les deux démons, les doigts croisés sous son menton. Il portait de travers sur ses mèches rebelles la couronne qui aurait dû revenir à son frère aîné. Elle était sertie de pierres rouges qui semblaient trouver un éclat dans ses yeux d'un noir velouté et brillant, presque humide.
Un sourire torve se dessina sur les lèvres de Néji Hyûga. Le grand brun mince porta sa coupe d'or à ses lèvres en croisant délicatement les jambes. Du vin coula sur son menton et sur sa chemise de baptiste outrageusement ouverte, déjà tâchée.
OOO
Sasuke attaqua les hostilités, demandant dédaigneusement ce que son frère avait proposé à Sunagakure en échange de sa collaboration. Ses allusions sous-entendaient nettement des services qui n'étaient rendus que dans certaines maisons (celles avec une lucarne rouge).
– Konoha n'existe plus, répondit simplement Naruto en secouant ses mèches dorées mouillées de sueur. Tout est Suna à présent.
– Ma chère épouse n'est pas avec vous ? interrompit Néji. Tout ce sang doit l'effrayer, ça ne m'étonne pas...
– Je suis là, Néji, fit une voix féminine derrière eux.
Les rois se retournèrent. Hinata avançait seule. Dehors, tout semblait calme (mort, en fait).
– Alors ma chérie ? Tu ne viens pas m'embrasser ? ricana Néji.
– J'aurai trop peur d'attraper une maladie honteuse, répliqua la jeune femme, visiblement hors d'elle-même et de son habituelle timidité par la simple vue de son mari.
– Moi ? J'suis pas malade.
Néji tenta de se lever de son trône, mais il était plus ou moins empêtré dans les soieries emmêlées qui en recouvraient l'assise (parmi lesquelles on pouvait reconnaître une ou deux robes, probablement arrachées à ses favorites). Il renonça :
– C'est toi qui es une maladie honteuse, Hinata. Le symbole même du déshonneur. Et tu oses vomir sur cette Cour pour sa déchéance ? – ce qu'il reste de cette Cour, corrigea-t-il à mi-voix.
– Tais-toi ! C'est faux, je suis l'héritière Hyûga-
– Hahahaha ! la coupa Néji en éclatant de rire bien trop fort. Tu n'es l'héritière de rien, Hinata chérie ! Ton père t'a reniée le jour où il t'a mariée avec moi !
Kiba s'affala sur son siège, jouant distraitement avec les multiples colliers qui pendaient sur sa poitrine.
– Moi, son bâtard, prononça lentement Néji, ses yeux trop clairs étincelant d'une délectation malsaine. Et le destin de notre union consanguine et maudite... C'est ta mort !
OOO
La dague sortit de la manche droite de Néji et vola à travers la pièce, frappant Hinata en plein cœur.
Elle s'effondra dans un bruissement de soie, presque en silence.
OOO
Les Rois-Jumeaux n'avaient pas bougé. Une seconde leur aurait suffi pour dévier l'arme si elle avait été dirigée vers l'un d'entre eux. Mais Hinata ? Elle et Itachi n'étaient plus utiles, à présent qu'ils s'étaient faits maîtres de la dernière place-forte.
– Je pensais pas que tu le ferais un jour. T'en as mis du temps, soupira Kiba en faisant rouler entre ses doigts ses topazes et ses opales.
– De quoi tu te plains ? grinça Néji en se tournant vers lui. Tu lui contais fleurette. C'était bon de baiser ma femme ?
– Je m'imaginais que c'était toi, sourit Kiba, goguenard.
– Inverti, lui lança Néji avec un mépris mal placé.
– Justement, on se demandait, coupa Naruto. On s'est arrêté dans une auberge en chemin...
– En quoi ça nous intéresse, crétin ? fit Sasuke, sortant de son silence.
Naruto lui lança un regard noir qu'il soutint sans peine.
– On a testé des trucs, souffla Gaara.
Sa voix était toujours aussi basse, aussi rauque, aussi lente, aussi frissonnante.
– Des choses que vous avez la réputation de connaître, continua-t-il.
– Ah ! Des invertis ! s'exclama Néji avec une fausse mimique de désespoir. Encore et partout ! Pauvre Hinata chérie, si elle savait...
– C'est ce que vous attendez de nous ? lança Sasuke avec dédain. Le prince sait-il mieux aimer que le garçon d'auberge ?
Il se leva sur son trône, dominant les autres, le maintien droit et altier.
– L'amour et puis la mort ? souffla-t-il, à peine audible.
A suivre...
(Si vous m'indiquez que tel est votre désir, bien sûr, je ne voudrais pas vous contrarier ! :D)