Et voilà une petite fic pour Halloween ! Bonne lecture ! (Et pas devampires, certains diront ouf...)


Des Griffes dans la nuit

Partie 1

Lenalee soupira, se gratta la tête avec son crayon et releva la tête. Autour d'elle, tous les élèves étaient penchés sur leurs copies, sourcils fronçés, armés de gommes, blancs, bref de toute l'artillerie nécessaire pour survivre à un examen écrit de quatre heures.

Après trois heures et demi de composition, la jeune fille sentait sa tête sur le point d'exploser. Elle reposa les yeux sur l'amas d'équations occupant sa copie, mais les détourna aussitôt. Elle avait une sainte horreur des mathématiques. Et bien qu'elle ait répondu à plus de la moitié des questions, elle sentait qu'elle n'aurait pas la moyenne. Encore faudrait-il que ses réponses soient toutes justes, ce qui, elle le savait, n'était pas le cas.

Elle replia sa copie, rangea ses affaires et apporta son devoir au fond de la grande salle réservée aux contrôles. Elle aperçut, contre une fenêtre, une masse chevelue blanche assoupie sur un bureau. Oui, bien sûr, Allen avait terminé depuis longtemps. A côté de sa copie prête à être rendue, couverte d'une écriture bleue, se trouvaient des emballages vides. Son camarade avait eu le temps de manger sa réserve de biscuits et avait décidé de faire un petit somme dans le calme plutôt que de sortir dans le froid hivernal. Quoique, l'hiver n'était pas encore arrivé.

Mais à Inuvik, petite ville des territoires du Nord-Ouest du Canada, le jour ne durait que quelques heures, vers le déjeuner. La nuit règnait en maître, et l'endroit était complètement gelé depuis fin septembre. Lenalee posa un pied dehors, dans la neige, et frissonna. A l'intérieur du bâtiment en bois, la température était supportable avec un pull de laine, mais à l'extérieur…

Lenalee partit se réfugier dans la cafétéria du lycée et but un café brûlant. Enfin, elle alla s'asseoir devant le feu de cheminée allumé au centre de la pièce. Peu à peu, la pièce se remplit. Certains élèves, au lieu de rentrer directement chez eux après l'examen, venaient boire une boisson chaude et discuter.

Une demi-heure plus tard, quelqu'un tapota sur l'épaule de Lenalee. Perdue dans ses pensées, elle sursauta et se retourna brusquement. Allen se tenait derrière elle, souriant, des cernes profondes sous les yeux.

-Tu as l'air affreux, dit-elle. Tu es sûr que ça va ?

Le garçon soupira et se passa une main dans les cheveux.

-J'ai du mal à dormir en ce moment. C'est tout. On y va ?

La jeune fille se leva et l'accompagna dehors. Lorsqu'ils furent sortis du lycée, ils se retrouvèrent dans l'obscurité totale. Les alentours de l'école n'étaient malheureusement pas éclairés. Mais les deux adolescents connaissaient bien l'endroit pour s'y être perdus moulte fois, alors qu'ils cherchaient à rentrer chez eux. Ils avaient fini par y arriver, évidemment…Après des heures de marche à pied dans le froid.

-Allen, dit Lenalee alors qu'ils traversaient un pont gelé, une fois qu'on sera chez moi, tu devrais attendre le retour de Komui pour rentrer chez toi. Je serais plus rassurée.

-Mais non, voyons. Que veux-tu qu'il m'arrive ? Tu as peur qu'un brigand me tabasse ?

-Je n'aime pas te savoir seul à la nuit tombée. Ton oncle et ta tante sont en voyage, il n'y a personne chez toi…Il pourrait t'arriver n'importe quoi.

En effet, Anita et Marian Cross étaient en voyage d'affaire à Vancouver, et ne seraient pas de retour avant au moins une semaine.

-Lenalee…

-Tu as déjà oublié ce qui s'est passé la dernière fois ? Tu as failli te faire tuer par ce malade !

-Premièrement, Tyki Mikk est en prison, très loin d'ici. Deuxièmement, on ne croise pas des fous furieux tous les soirs, surtout quand il fait moins dix degrés, au milieu d'un paysage glacé.

-La dernière fois aussi, il neigeait et il faisait noir.

-Tout ira bien, Lenalee.

-Si tu refuses d'attendre Komui, alors je t'accompagne.

Elle saisit son portable dans sa poche, et avec dextérité envoya un message à son frère ainé, qui devait encore travailler à cette heure.

Allen se contenta de soupirer, et il l'aida à avancer sur le terrain glissant. Une vingtaine de minutes plus tard, ils passèrent dans une rue d'Inuvik bordée de maisons en bois. Ils la quittèrent pour s'aventurer sur un sentier étroit, au milieu des sapins recouverts de neige. Enfin, ils arrivèrent en vue d'un petit chalet de bois.

-Et voilà, dit Allen, on est arrivés chez moi, en vie, tu noteras, sans avoir croisé de maniaque armé d'un long couteau. Etonnant.

Lenalee ne releva pas. Ils grimpèrent les escaliers. Allen sortit ses clefs et les enfonça dans la serrure. Ils étaient dans l'obscurité, Lenalee ne vit donc pas son ami froncer les sourcils, ni son teint pâlir encore plus qu'il ne l'était.

-Tu ouvres, ou pas ? s'impatienta-t-elle.

-Tu pourrais éclairer avec ton téléphone ? demanda-t-il dans un murmure ?

La jeune fille obéit. Elle sentit l'air quitter ses poumons .

La porte avait été complètement défoncée. Seule restaient la poignée et la serrure, ouverte.

-Oh mon dieu, souffla-t-elle.

Elle attrapa le bras d'Allen et le sera le plus fort qu'elle le put.

Ils reculèrent lentement, descendirent les escaliers aussi silencieusement que possible.

-Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ?

Allen sentit la tension devenir insupportable, et ses jambes flageoler.

-Il faut au moins une hache pour faire ça…murmura Allen. On va vite retourner chez toi et …

Avant qu'il ait pu terminer sa phrase, la lumière fut allumée dans le chalet, les éclairant par la même occasion. Ils s'arrêtèrent un instant, sans respirer. Une silhouette descendit sur le balcon. Ils ne pouvaient rien voir, mais ils entendirent très distinctement des bruits métalliques. L'inconnu tenait quelque chose de long dans ses mains…Et ça ressemblait dangereusement à…

-Oh non, souffla Allen, comme à l'agonie.

Il saisit Lenalee par le bras, et commença à courir comme il n'avait jamais couru. Ils s'enfoncèrent dans la forêt bordant la maison, sans s'arrêter.

-Il a pris le fusil de mon oncle ! Ce malade a l'intention de nous faire la chasse !

-QUOI ? hurla Lenalee. Il faut retourner en ville ! Il faut aller là où il y a du monde !

-T'es folle ? Il n'y a pas d'obstacle sur le chemin, il va nous tirer dessus comme sur des lapins ! Laisse tomber ton sac !

Ils abandonnèrent leurs affaires de classe dans la neige et s'enfoncèrent encore plus profondement dans la forêt.

-Allen…haleta soudain Lenalee. J'ai entendu dire qu'il y avait des loups, dans cette partie de la forêt !

-Mais non !

Comme pour le contredire, un hurlement sauvage s'éleva non loin d'eux. Presque aussitôt suivi d'un coup de fusil.

Lenalee tenta de retenir un hurlement, mais elle n'y parvint pas.

-Merde, merde, merde….jurait Allen.

Un nouveau coup de fusil. Allen l'entendit siffler tout près. Lenalee s'effondra alors au sol. Le garçon se précipita sur elle.

-M-Ma jambe, haleta-t-elle.

A la lumière de la lune, Allen réussit à repérer sa blessure à la jambe. La balle l'avait touchée à la jambe.

-Je vais te porter !

-Allen, pleura Lenalee, je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas !

Un nouveau hurlement retentit, vraiment tout près…

Allen utilisa son écharpe pour la serrer autour de sa blessure. Il ne fallait pas laisser le sang couler…Enfin, dans les films, c'était comme ça qu'on faisait…

Une nouvelle balle siffla, cette fois tout près de son oreille. Il se pencha sur Lenalee, essayant tant bien que mal de la protéger.

Un homme sortit alors des fourrées, le fusil de chasse de Cross Marian entre les mains. Si l'un des deux adolescents l'avaient croisé dans la rue, ils ne lui auraient pas prêté attention. Il avait l'air…Normal. Il souriait d'un air aimable, était habillé peut-être avec plus d'élégance que la moyenne. Tout à fait le genre d'homme qui faisait figure de père de famille sur les photos encadrées dans le salon d'un foyer.

-Allen Walker ? demanda-t-il poliment, comme s'il n'était pas en train de les menacer d'une arme à feu.

-Euh…Non ? essaya le jeune homme.

-Je sais que c'est toi. J'ai vu ta photo et je sais parfaitement que c'est toi. Ravi d'avoir fait ta connaissance, jeune homme !

Il pointa le fusil sur eux.

Allen s'arrêta de respirer. Il serrait fort Lenalee dans ses bras. La jeune fille dépassa le cap de la panique devant le regard terrifié de son ami.

Ils étaient en plein milieu d'une forêt enneigée, impossible d'appeler à l'aide. Impossible de s'enfuir, impossible de se battre… C'était fini.

Elle ferma les yeux et réfugia son visage dans le pull d'Allen, les larmes aux yeux.

Soudain, l'homme releva les yeux. Il fixait quelque chose derrière eux.

Allen tourna légèrement la tête.

Un loup, complètement noir, fixait le chasseur. Ses yeux bleus luisaient dans le noir.

-Ils sont à moi, dit le chasseur d'un ton tranchant.

Le loup releva la tête et gronda. Allen tenta de se relever.

-Toi, ne bouge pas ! Je te jure que je vais te…

Avant qu'il ait pu finir sa phrase, un énorme loup au pelage roux bondit sur lui. Dans un brouillard de poils, la bête mordit l'homme au bras…Et les choses, du point de vue d'Allen, devinrent compliquées. Très, très compliquées.

L'homme disparut. A la place, un loup gris, encore plus gros que les deux autres, se battait avec les deux nouveaux venus.

Puis tout fut clair.

Allen devenait complètement marteau.

-C'est un cauchemar, souffla-t-il.

-Oh mon dieu… oh mon dieu…

-On dégage !

Il passa l'un des bras de Lenalee sur son épaule, et ils avancèrent tant bien que mal. Mais le loup gris, les ayant aperçus, donna un puissant coup de mâchoire eu roux, un coup de pattes au noir. Il se précipita sur les adolescents.

Plus rapide que lui, Allen balança Lenalee dans la neige et se jeta sur le côté. Mais le loup était plus agiles, aussi lui attrapa-t-il férocement la jambe de ses crocs pointus.

-ALLEN !

Allen ne hurla pas. La douleur était lancinante, mais…la douleur sembla lui redonner la force de résister. C'était un cauchemar, il allait se réveiller d'un instant à l'autre dans la salle de contrôle…Mais au cas où…

-DEGAGE SALETE !

Il donna un puissant coup de poing dans le museau de la bête, qui recula de surprise. Avant qu'elle n'ait pu l'attaquer de nouveau, les deux autres loups l'avaient saisi de leurs machoires. Mais le loup gris réussit à s'échapper de leurs prises, et prit la fuite, non sans jeter un dernier regard luisant de haine à Allen.

-Allen ! Il t'a mordu ! Oh mon dieu !

Devant lui, Lenalee, était en larmes, complètement paniquée, au bord de la crise de nerfs.

-Ca va, dit-il, je…

-ABRUTI ! BIEN SUR QUE CA NE VA PAS ! IL FAUT ALLER A L'HOPITAL TOUT DE SUITE !

Elle se traina jusqu'à lui, laissant une trainée de sang derrière elle dans la neige. Allen jeta un coup d'œil à sa jambe et détourna aussitôt le regard. Du sang, partout, où qu'il pose les yeux. Oh, misère…

-A-Allen ! s'exclama soudain Lenalee.

Les loups s'approchaient. Ils se consultèrent du regard.

-Euh…marmonna Allen, ils nous ont aidé. Ils ne vont peut-être pas…

-Ils se battent pour la nourriture, siffla Lenalee.

Le loup noir gronda dans sa direction, la faisant instinctivement reculer.

-Non, non, attends, y a un truc qui cloche…Le type s'est transformé en loup ?

Lenalee le regarda droit dans les yeux. Puis elle inspira profondement.

-Je suis calme, dit-elle, très calme…

Le loup roux fit quelques pas dans leur direction….Et se leva sur ses deux pattes. Un jeune homme roux s'accroupit alors devant eux en souriant d'un air rassurant.

-Euh…Faudrait qu'on parle un peu ? On va s'occuper de vos blessures, évidemment.

Lenalee avait ouvert grand la bouche. Ses yeux sortaient de leurs orbites. Puis elle s'effondra dans les bras d'Allen. Le loup noir gronda encore une fois.

Allen la regarda qui gisait évanouie dans ses bras, puis le garçon en face de lui et le loup.

-Oh misère, murmura-t-il. C'est pire qu'un cauchemar.

-Hum, je suis désolé, mais c'est la réalité.

Le garçon avait l'air un peu déconfi. Il se tourna vers le loup et l'appela discrètement à l'aide.

-Je vais t'aider à te relever. Accroche-toi à moi…

Le loup noir gronda, encore. Et enfin, il se décida à se relever. Quelques secondes plus tard, un jeune homme aux longs cheveux corbeau se tenait devant Allen.

-Il ne peut pas marcher, crétin. Il faut les porter. On les ramène chez lui et on appellera une ambulance de là-bas.

-Compris, chef !

Le rouquin souleva délicatement Lenalee. Il jeta un coup d'œil à l'écharpe qui empèchait le sang de couler et sembla satisfait du bandage de circonstance. L'autre, celui aux longs cheveux noirs et aux traits asiatiques, attrapa Allen par la taille, puis ses jambes. Allen sentait son souffle sur ses cheveux, et, à quelques centimètres à peine de ses yeux, il sentait la colère en irradier comme un petit soleil incandescent. Il était de mauvaise humeur.

Mais il fallait qu'il pose la question.

-Vous êtes…

-Des loups-garous, oui, répondit le rouquin. Je m'appelle Lavi, et lui Kanda.

-Yu, reprit l'autre.

Le dénommé Lavi s'arrêta sur place, la bouche grande ouverte, plus encore que Lenalee après sa transformation. Il jeta un regard impressionné à Allen…

-Oh ! s'exclama-t-il soudain, alors c'est lui le…

-La ferme.

Ne comprenant pas trop la situation, Allen changea de sujet. Ce n'était pas le moment de réfléchir. C'était le moment de faire une ode à la vie. Intérieurement.

-Vous savez où j'habite ?

-Oh, Kanda le sait très bien, répondit aussitôt Lavi, l'air de se moquer. Pas vrai ? Hein ?

-Je t'ai dit de la boucler. Et n'oublie pas le fusil.

-Yes Sir !


Lorsqu'ils entrèrent dans le salon, ce fut pour découvrir le mobilier en pièces, toutes les vitres et les murs saccagés.

-Il s'est défoulé, le Camelot, marmonna Lavi. Tu sais d'où vient le fusil ?

-C'est celui de mon oncle, répondit Allen.

-Cross a un fusil ?

Allen leva les yeux au ciel. Oui, il avait un fusil. Il avait même juré de l'utiliser dans le cas où un huissier se pointerait un jour à la porte de la maison.

-J'ai appelé la police et les urgences, dit Kanda. Ils ne vont plus tarder.

-Il faut que je prévienne Komui, ajouta Allen.

Il attrapa le téléphone portable de Lenalee et composa le numéro. Pendant ce temps, les deux loups-garous s'éloignèrent un peu pour parler entre eux.

-Allo, Lenalee ? Ne me dis pas que tu es encore chez Allen ? Qu'est-ce que vous faites, personne ne répond au téléphone !

-Komui, c'est moi, Allen. Ecoute, je n'ai pas le temps de t'expliquer, il faut que tu viennes chez moi. La police et LES URGENCES NE VONT PAS TARDER ? ET Lenalee et moi ne sommes pas en état de gérer ça.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? Lenalee va bien ?

-J'aimerais pouvoir te répondre oui…Mais non. Elle a reçu une balle dans la jambe…

-Oh mon dieu. J'arrive tout de suite.

-Komui Lee va venir, annonça-t-il aux deux…Loups. C'est le frère de Lenalee.

-Bien.

Ils échangèrent encore quelques mots, puis Lavi salua Allen et se retira. Kanda se rapprocha d'Allen et regarda sa jambe.

-C'est moins grave que ça en a l'air, dit-il après un instant de réflexion. Tu guériras plus vite qu'elle.

-Hum…

Le silence tomba sur la pièce. Allen n'était pas du tout à l'aise. Le loup gris était partis…Mais il n'arrivait pas oublier ce regard haineux. Que lui avait-il fait pour être pourchassé dans une forêt en pleine nuit ? Aucune idée. Mais ce n'était pas le genre à s'arrêter là, Allen était prêt à le parier, et il gagnait toujours ses paris.

-Il va revenir, n'est-ce pas ? murmura-t-il.

Le loup-garou s'assit à côté de lui sur le canapé déchiqueté.

-Surement.

Allen fronça les sourcils. Il était épuisé, tremblait de froid, et devait par-dessus tout résister à la douleur dans sa jambe. Il ferma les yeux et inspira profondement. Ca avait recommencé, encore …Sauf que cette fois-ci, Lenalee avait été impliquée.

Un an plus tôt, quelqu'un avait pénétré par effraction chez Cross. Celui-ci était alors en déplacement, et sa femme Anita travaillait tard. Allen était rentré seul, à la nuit tombée. Il n'avait pas eu le moindre doute. La maison était fermée comme il fallait, l'endroit sûr. Il était monté dans sa chambre, s'était fait un chocolat…Puis un inconnu l'avait attrapé à la gorge et trainé à l'extérieur. Il avait passé la nuit dehors, sans vêtement adéquat pour résister au froid, attaché à un arbre, à être torturé par l'individu…Dont il avait gardé un souvenir atroce : sa cicatrice, qui courait le long de son visage…Il ne savait pas comment il s'était retrouvé à l'hopital.

Son oncle lui avait raconté, plus tard, qu'un loup sauvage avait mené la police jusqu'à eux. Un loup sauvage…

Allen ne s'en souvenait pas. Il ne voulait d'ailleurs pas s'en souvenir du tout.

Allen sursauta violement en sentant une main froide sur sa joue. Il rouvrit les yeux. Kanda s'était rapproché très, très près. Il pouvait même sentir son souffle sur sa joue.

-Il ne posera plus les pieds dans le secteur. Il a bien compris que c'était mon territoire.

-Ah ? C'est ton territoire, ici ? Il n'y a que toi ? Pas d'autres loups-garous ?

-Oui. Je l'ai conquis, et je n'autorise personne à y pénétrer sans autorisation.

-Et Lavi ?

-Un crétin inoffensif.

-Hum…

S'il était seul aux alentours d'Inuvik, alors…

-C'est toi qui m'a sauvé de Tyki Mikk ?

La main se figea sur sa joue. Kanda se pencha encore un peu plus vers Allen, qui faillit tomber en arrière alors qu'il reculait. Le loup-garou le retint d'une main et souffla contre ses lèvres :

-Ne prononce jamais plus le nom de cette ordure en ma présence.

Il l'enlaça et commença à déposer des baisers ardents dans son cou.

-Euh…Kanda ?

-Calme-toi.

Le loup-garou remonta peu à peu le long de sa gorge, retenant l'adolescent par la taille, pour être sûr qu'il ne s'échappe pas. Lorsqu'il atteignit finalement la commissure de ses lèvres, il déposa une main dans la chevelure blanche d'Allen et poussa gentiment sa tête vers la sienne.

Et il posa ses lèvres sur celles d'Allen. Ce fut doux, très doux. Et tendre. La caresse la plus amoureuse qu'on ait jamais faite au garçon.

Il rompit le baiser au bout de quelques minutes. Il lécha les lèvres d'Allen puis l'embrassa une dernière fois, sur la tempe.

-Peut-être, murmura-t-il langoureusement à son oreille, que j'ai chassé cet individu. Et peut-être aussi qu'il s'est produit quelque chose de très étrange cette nuit-là…Jamais un humain ne m'a fait cet effet-là…

Un bruit à l'extérieur fit sursauter Allen. Komui arrivait, suivi par la police.

-Maintenant que j'ai gouté au pécher, je ne vais plus pouvoir m'en passer…

Des bruits de pas, dehors, des cris, des ordres…

-Je préfère de prévenir tout de suite, je suis un alpha. Un mâle dominant.

Hein ?

Quelqu'un l'appela par son nom. Puis celui de Lenalee. Ce devait être Komui…

-Bonne nuit, Allen. Repose-toi bien. Nous allons avoir beaucoup de choses à régler, tous les deux…

Là-dessus, il s'évanouit.

Dans son sommeil, il se prit à espérer que, tout, dans cette soirée, n'était pas issu d'un cauchemar. Que les lèvres fantômes dans son cou, sur sa bouche, n'étaient pas seulement le fruit de son imagination…


La suite demain si ça vous plait !