Titre : Cafteuse !
Disclamer : Sam et Dean sont la propriété d'Eric Kripke (malheureusement, il ne partage pas T^T). La série Supernatural, quand à elle appartient à CW. Les autres personnages de cette histoire sont ma propriété =P (malheureusement pour eux).
Résumé : Alors que Sam et Dean enquêtent sur une vague de suicides massive et inexpliquée, ils retrouvent une vieille connaissance. Ils vont alors apprendre à voir leurs secrets comme un danger potentiel, aussi bien pour les autres que pour eux-même.
Je sais que j'ai plusieurs fics en cours et que je ferais mieux de les achever avant d'en commencer d'autres, mais mon ordinateur refuse de s'allumer et je n'ai donc plus accès à mes fichiers. Mais pas de panique ! Comme on est en vacances, autant en écrire une nouvelle pour faire passer le temps 8D
- ATCHOOOUUM !
Sam ruina son dernier mouchoir et le jeta sans ménagement. Il fouilla machinalement dans sa poche et grogna en trouvant un paquet vide.
- Deaaaaaaaa… !
Son nez bouché l'empêchait de prononcer son nom correctement. Aussi, après l'avoir écorché de 50 manières différentes, il avait choisit d'ignorer la lettre qui lui posait problème.
- Quoi ? demanda Dean, las mais heureux d'être en pleine forme.
- …bouchooooiiiir !
- Mais c'est pas vrai ! Tu vas nous ruiner avec ton rhume à la con !
- S'il te plaît Deaaa… !
- Bon, ça va. J'y vais…
Dean se leva dans un mouvement d'humeur, prit sa veste, soupira lourdement et sortit de la chambre.
- Berci… répondit Sam alors que son frère ne l'entendait déjà plus .
L'aîné des Winchester marchait dans la neige, les mains dans les poches, le nez et les oreilles emmitouflés dans le col de sa veste en cuir. Les routes n'avaient pas encore été dessalées et peu de voitures passaient à cette heure de la journée. Les passants étaient tous bien au chaud sous leurs bonnets, écharpes et cache-oreilles à tel point que Dean avait l'air d'être en T-shirt à côté d'eux. Mais le chasseur qui grelottait imperceptiblement eût un bref répit en entrant dans l'échoppe au coin de la rue. La boutique n'était pas bien grande et les rayons ne se comptaient qu'au nombre de trois, mais le chauffage, lui, tournait à plein régime. Il défit alors la fermeture éclair de son manteau pensant qu'il valait mieux éviter de s'habituer à la chaleur du magasin.
Dean fit signe au caissier et commença à chercher des paquets de mouchoirs. Il songea alors que le bon Dieu lui en voulait vraiment lorsqu'il vit qu'il n'en restait qu'un. Ruminant contre le mauvais sort, Dean s'approcha de la caisse.
- Excusez-moi, vous auriez un stock de mouchoirs ? demanda-t-il.
- Oh si, certainement. Attendez deux petites minutes, je vais vous chercher ça.
Dean acquiesça et observa le panneau d'affichage derrière la caisse. Puis un mouvement sur sa droite piqua sa curiosité et il leva le regard vers une petite télévision accrochée au mur, allumée sur la chaîne des journaux télévisés. Puis, le caissier revint.
- Voilà ! Cinq boîtes de cent mouchoirs, ça vous va ?
- Parfais, merci. Euh, veuillez m'excuser une dernière fois, mais, pouvez vous allumer le son ? demanda Dean en pointant l'écran du doigt.
Le caissier s'exécuta et regarda également la télévision, intrigué par la demande de son client.
« Une vague de suicides inexpliqués se propage dans tout l'état du Kansas. Les enquêteurs restent impuissants face à la situation… »
- C'est fou quand même. A quelques jours de Noël… dit le caissier.
- Ouais, c'en est presque surréaliste, suggéra Dean.
- Bon, et bien bonnes fêtes à vous, sourit l'homme.
- Au revoir, et encore merci.
Dean sortit avec ses boites de mouchoirs et de dépêcha de rentrer au motel. Sam était toujours là, assit sans bouger, en faisant des bruits bizarres qui semblaient traduir une forte envie de se gratter le nez.
- Deaaaa… Dieu soit loué ! J'ai crû que j'allais deve'ir fou.
Mais l'aîné des Winchester resta stoïque en repensant au reportage du magasin.
- Dea' ?
- Hein ?
- Les bouchoirs s'te plaît !
- Ah ! Oui… Attrape !
Il lui lança deux boîtes et le regarda se jeter dessus comme un cannibale se serait jeté sur un zombie.
- Au fait, j'ai entendu des trucs intéressants tout à l'heure.
- Hum ? fit Sam qui se mouchait énergiquement.
- Une vague de suicides inexpliqués.
- Où ça ?
- Au Kansas.
Un silence pesant s'installa entre les deux frères. Le message était très bien passé et leurs regards attestaient de leur envie commune de s'y rendre. Cette affaire aurait pu être une vaste plaisanterie, l'occasion était trop belle. Alors, d'un commun accord, Sam et Dean décidèrent de partir dès l'aube.
Une tempête de neige sévissait sur la ville depuis le milieu de la nuit, si bien que l'Impala n'était même plus visible depuis la fenêtre de la chambre. Dean se réveilla en s'étirant bruyamment. Il regarda le plafond d'un regard vide : son esprit flottait dans le vague, l'espace d'un instant plus rien ne lui sembla important. Mais cette sensation lui faussa vite compagnie et il tourna la tête vers Sam qui dormait toujours dans le lit d'à côté. Délicatement, il se redressa et s'assit au bord de son propre lit. Son cadet avait l'air si innocent lorsqu'il dormait, que Dean céda à son désir impulsif de lui caresser la joue. Ses longs doigts frôlèrent son visage et se baladèrent jusqu'à son front pour dégager une mèche qui barrait ses yeux clos. Mais un léger mouvement inconscient de la part de Sam l'interrompit. L'aîné des Winchester continua d'observer son frère quelques minutes avant de partir prendre sa douche. Il se leva donc sans faire de bruit et se faufila derrière la paroi de la douche. Pour une fois, l'eau était bien chaude et Dean profita du sommeil de son frère pour abuser de la fonction « massage » que possédait le pommeau de la douche.
- Dean ?
La porte de la salle de bain s'ouvrit sur Sam qui chercha vaguement son frère des yeux.
- Tiens, t'as récupéré ton nez ? demanda Dean avec sarcasme.
- Ah ! Ah ! Très drôle. Je suis sûr que dès que j'aurais mis le pied dehors, ça va recommencer… vu la tonne de neige qu'il y a dehors. La voiture est même plus visible.
- Et merde, il va falloir la déneiger ! Tu veux pas m'aider ?
- Nan ! C'est ta chérie et j'évite d'entrer en contact avec la neige aujourd'hui.
- Cruel petit frère.
- Grand frère fétichiste !
- Bitch !
- Jerk !
Les deux frères se regardèrent et rirent ensemble. Néanmoins, Dean était toujours nu sous la douche et les joues de Sam s'empourprèrent à la vue de son corps mouillé. Il se sentit coupable de réagir de cette façon. L'aîné des Winchester nota le visage déconfit de son frère et percuta au quart de tour en se cachant derrière le pare-douche opaque.
- Bon, puisque tu veux pas m'aider, t'as qu'à aller à la réception commander le petit déj'.
- Grand frère goinfre.
- Petit frère flemmard !
- Jerk.
- Bitch.
Une fois de plus, les deux frères sourirent d'amusement : cette journée promettait d'être fort divertissante.
Sam pianotait sur le clavier de son ordinateur en avalant son café légèrement trop chaud. De temps en temps il jetait un regard amusé par la fenêtre et observait son frère trimer comme un damné pour retirer les deux mètres de neiges qui recouvraient son « bébé ». Bientôt, Dean franchit le pas de la porte de la chambre déguisé en bonhomme de neige.
- Fini, soupira-t-il, exténué.
- Tiens, voilà ton p'tit déj'.
Dean s'assit mollement en face de son frère et avala son café d'un trait.
- Bon, il serait temps d'y aller, suggéra Sam.
- Ouais.
Les Winchester rassemblèrent donc leurs dernières affaires et sortirent du motel après avoir payé. Dean lança le moteur de l'Impala qui grogna de mécontentement.
- Du premier coup ! sourit Dean, fier de son bolide.
- Ouah, Dean ! Ta voiture est multifonction !
- Comment ça ?
- Sauna l'été et glaçon l'hiver !
- Pff, très drôle.
- Je trouve aussi, ricana Sam.
Dean sourit d'amusement et démarra sa voiture. Ils se trouvaient à quelques heures de leur passé et déjà les deux frères commencèrent à ressasser quelques souvenirs. Sam songea que malgré son attachement à la vieille maison de son enfance, il n'avait comme souvenirs concrets que ce que son frère et son père avaient bien voulu lui raconter. Il en était de même pour Dean, qui malgré tout les efforts qu'il faisait, ne parvenait à se souvenir que de ce funeste jour qui lui fit perdre sa mère et son innocence. Il songea néanmoins que bien qu'il y avait laissé à jamais la vie normale qu'il aurait pu avoir, il y avait trouvé une relation d'exclusivité avec Sam, que peu de personnes avaient avec leurs frères et sœurs. Il avait tissé avec Sam un lien si fort, qu'il n'avait pu se résoudre à vivre sans lui lorsque il était partit étudier à Stanford, et à la première occasion, était venu l'arracher à cette vie qu'il menait sans lui. Sam n'avait jamais comprit les véritables raisons qui avaient poussé Dean à venir le chercher chez lui ce soir là, et c'était bien mieux ainsi.
- J'peux te poser une question ? demanda Sam.
Dean sortit de ses songes et regarda son frère.
- Hum ?
- Est-ce que tu crois que, si on avait été une famille normale et sans histoire, toi et moi on aurait été aussi proche qu'aujourd'hui ?
Dean frissonna. L'espace d'un instant, il eût l'impression que Sam avait lu dans ses pensées.
- Honnêtement, je pense pas… On aurait été deux frères, tout ce qu'il y a de plus banal, complices peut-être, mais pas aussi soudés qu'aujourd'hui.
Et de cette manière, Dean n'aurait très certainement pas éprouvé ce genre de sentiments disgracieux vis-à-vis de son frère.
Sam sembla se contenter de cette réponse et refixa son attention sur l'horizon. Il y avait de la neige à perte de vue et tout était blanc, comme purifié par les flocons.
Bientôt, ils arrivèrent à la frontière du Kansas. Dean décida de s'arrêter un moment à une station service afin de faire le plein et de soulager sa vessie. Sam passa à la petite échoppe du coin pour se ravitailler en mouchoir ainsi qu'en eau et retourna dans la voiture, attendant que Dean revienne. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à se montrer et couru vers l'Impala, presque effrayé. Sans attendre, il monta dans le véhicule et démarra au quart de tour. Sam l'observa, plein d'incompréhension et soutint son regard à la recherche d'une explication quelconque.
- Qu'est-ce que t'as fais encore ?
- Quoi ? Mais moi j'ai rien fais ! C'est l'autre malade qu'a lâché son chien après moi !
- Qui ?
- Le grand-père ! Tu l'as pas vu ? Un grand malade qui collectionne les chiens à trois têtes !
- Et pourquoi est-ce qu'il a lâché son chien sur toi ?
- …
- Deaaan…
- Quoi ? Je pouvais plus me retenir !
- Sérieusement ? T'es vraiment un cas désespéré ! On a pas idée de se soulager sur la pelouse de quelqu'un !
- J'aimerais bien t'y voir !
- Crétin.
- Bitch.
- Jerk.
Le voyage dura encore une heure et les frères Winchester arrivèrent enfin dans la ville la plus touchée par les suicides : Overland Park. A peine eurent-ils le temps de descendre à l'hôtel qu'ils croisèrent un escadron d'agents de police déployé dans la rue. Ils semblaient tous converger vers un bâtiment à l'angle du carrefour, dans la panique totale. Les passants présents les regardaient avec dédain, comme s'ils étaient synonymes de désastre. Intrigués, Sam et Dean reportèrent leur projet de réservation à l'hôtel et remontèrent dans la voiture afin de suivre ces agents jusqu'au carrefour.
Eux qui avaient vu un tas de choses incroyables, combattu les créatures les plus effroyables que leur imagination pouvait concevoir, furent extrêmement surprit en voyant ce qu'il se tramait dans ce bâtiment. Depuis le 6e étage, debout sur le rebord de la fenêtre, un jeune homme tentait de mettre fin à ses jours. Au sol, les gyrophares et les sirènes battaient leurs pleins et le shérif hurlait au mégaphone. Le dialogue semblait bien compliqué à installer et le jeune homme criait sans cesse la même chose.
- Ils n'auraient pas dû savoir ! Personne ne savait ! Pourquoi ça m'arrive à moi ?
- Kyle calme-toi ! Tout ça ne vaut pas la peine d'en finir !
- Non ! Personne ne devait savoir ! répondait-il, en pleur.
Sam et Dean observèrent la scène depuis l'intérieur de l'Impala mais entendaient parfaitement les plaintes du jeune Kyle.
- Qu'est-ce qui a bien pu le pousser à bout comme ça ?
- Ouais… Même nous on s'y résous pas. Et pourtant on a de quoi ! expliqua Dean.
Sam regarda Dean d'un œil inquiet mais passa outre ce commentaire. Il saisit alors son sac et fouilla énergiquement à l'intérieur. Il en sortit son costume noir et retira ses chaussures sous les yeux incrédules de Dean. Il commença alors à retirer son pantalon mais Dean reconnecta ses neurones juste à temps et l'interrompit.
- Ohla, ohla, ohla ! Qu'est ce que tu nous fais, là ?
- Euh… Je me change ?
- Hein ?
- Hey Dean ! On va pas le laisser sauter !
- Mais… C'est pas notre rayon les suicides, répondit Dean, perplexe.
- T'as besoin d'un diplôme pour aider les mamies à traverser ?
- Non…
- Et ben là c'est pareil. Pas besoin de diplôme pour sauver quelqu'un.
- …faut dire aussi que j'ai jamais aidé les petites vieilles à traverser… continua Dean, sur sa lancée.
- Y'a un début à tout !
Donc, fort de son argumentation, Sam continua son entreprise et retira son pantalon puis son t-shirt. Dean l'observa du coin de l'œil, fortement gêné par la situation. Cherchant alors un moyen de se détourner du corps de Sam, il saisit son sac et fit de même que son frère. Enfin, ils furent changés tout les deux, non sans conserver sur leurs joues les rougeurs de leur honte mutuelle que ni l'un ni l'autre ne semblait avoir aperçu. Ils descendirent de la Chevrolet comme un seul homme et dégainèrent leurs cartes professionnelles sous le nez du shérif.
- Bonjour, je suis l'agent Hush Pennington, psychologue du F.B.I, et voici mon collègue, Lloyd Rawl, dit Sam.
Le shérif regarda Dean alias Lloyd Rawl et saisit sa plaque.
- Anglais ? sourit-il.
- Mère américaine, répondit Dean, qui ne voyait pas la moindre utilité dans sa question.
Lisant un léger agacement dans l'expression de son frère, Sam détourna le shérif de sa conversation.
- Comment s'appelle-t-il ? demanda-t-il en pointant Kyle du doigt.
- Kyle Doyle, 19 ans.
- Sait-on ce qui l'a poussé à une telle décision ?
- Kyle vit avec son père Jack depuis la mort de sa mère il y a cinq ans. Jack est pas ce qu'on peut appeler un tendre et il boit beaucoup depuis que Saly nous a quitté. Depuis quelque temps Kyle débarque au lycée avec de bleus terribles et des rumeurs ont commencées à circuler au sujet de la relation qu'il entretient avec son père. Certains disent qu'il se fait battre, d'autre disent que Jack le viole et le plus tordu vont jusqu'à dire qu'ils jouent à des jeux sado-masochistes…
Sam et Dean firent la grimace en entendant ce récit. Le shérif continua cependant, amusé de voir des fédéraux rechigner à écouter son histoire.
- Mais rien ne touchait la vérité en fait… Il est vrai que Jack est violent quand il boit, mais ces bleus, Kyle se les infligeait tout seul.
- Pourquoi ?
- Au départ j'ai pensé qu'il voulait faire enfermer son père, mais c'était bien pire en fait. Il s'infligeait ce traitement dans le but de se punir de la mort de sa mère. Il dit l'avoir lui-même tué il y a cinq ans. Il l'a noyé dans son bain après qu'elle a essayé de le toucher.
- Quelle famille ! laissa échapper Dean.
- La seule chose qui me tracasse, c'est que l'enquête nous avait révélé que la mort de Saly était accidentelle. L'affaire était bouclée depuis cinq ans et Kyle n'en a jamais parlé à personne, alors comment cette information s'est-elle répandue comme ça ? Et pourquoi cinq ans après cette tragique affaire ? J'avoue que je n'y comprends pas grand-chose.
- Ne vous inquiétez pas Shérif. Les affaires bizarres, c'est notre métier, répliqua Sam.
- Je n'en doute pas messieurs.
- Je peux vous emprunter ça quelques instants ? demanda Sam en pointant le mégaphone.
Le shérif lui tendit et le regarda faire. Soufflant un bon coup, Sam alias Hush Pennington s'approcha du bâtiment, fit un signe à Dean et leva le regard vers Kyle, toujours au bord de la fenêtre.
- « Kyle »
La voix de Sam, transformée par le mégaphone, semblait inhumaine et étonnement insensible. En entendant son nom, Kyle ferma les yeux de dégoût.
- « Kyle, je suis l'agent fédéral Hush Pennington. Je viens de discuter avec le shérif, je sais ce que tu as fais. Je ne vais pas te dire que ce que tu as fais était la meilleure chose à faire, parce que je pense qu'il y a toujours une solution différente, mais je sais par expérience qu'on ne peut pas toujours faire les choix qu'on veut. »
- Je l'ai tué ! Je suis un meurtrier.
Sam refit signe à Dean. Celui-ci profita du fait que l'attention de Kyle soit portée ailleurs et se glissa à l'intérieur du bâtiment, armé du magnum réglementaire du F.B.I.
- « Je sais Kyle, je sais que tu l'as tué. Mais tu n'es pas un meurtrier. Sais-tu précisément quel type de personne on désigne avec le terme « meurtrier » ? »
- Les gens qui ont déjà tué…
- « Non Kyle. Les meurtriers sont les personnes qui tuent par plaisir. Celles qui le font alors qu'ils pourraient l'éviter ou pour l'argent. J'ai déjà tué des suspects dangereux, mais ça ne fait pas de moi un meurtrier, n'est-ce pas ? »
- Mais ils étaient dangereux… répondit Kyle plus calmement que les fois précédentes.
- « Ils étaient dangereux parce qu'ils avaient commis des crimes. Kyle, ta mère avait-elle commit un crime ? »
- O-Oui…
- « Alors l'avoir tué alors qu'elle te menaçait fait-il de toi un meurtrier ? »
- N-Non.
- « C'est bien Kyle. Tu commences à comprendre. »
Dean apparu enfin derrière Kyle, à quelques mètres de la fenêtre. Sam en profita pour tenter de faire renoncer Kyle.
- « Kyle, en apprenant ce qu'a fait ta mère, personne ne t'en voudra de l'avoir tué. Tu feras quelques années de prison parce que c'est la loi, mais personne ne te jugera. Tu as ma parole. Maintenant descends lentement de la fenêtre s'il te plait… »
- J-Je ne peux pas !
- « Kyle ! »
- Non !
Mais alors que son pied gauche quittait la surface de la fenêtre pour s'avancer vers le vide de six étage qui s'étendait devant lui, Dean surgit à la lumière du jour et saisit Kyle en passant son bras droit autour des ses hanches et sa main gauche sur son cou, de façon à l'empêcher de gigoter et à maintenir la mâchoire fermée pour éviter toute tentative désespérée de se couper la langue avec ses dents. Cependant Kyle se débattait et hurlait tant qu'il le pouvait avec sa bouche maintenue fermée. Les autres agents, voyant que Kyle était maitrisé, se précipitèrent à la suite de Sam qui courrait à l'intérieur du bâtiment pour rejoindre son frère.
Kyle secouait les jambes de toutes ses forces, si bien que Dean avait du mal à garder son emprise sur lui. Sam s'approcha en esquivant les coups aléatoires que portait le jeune homme, et parvint enfin à la hauteur de son aîné.
- Choppe ses jambes ! ordonna Dean à son « collègue ».
Sam s'exécuta et maintint les jambes de Kyle serrées l'une contre l'autre jusqu'à l'arrivée de l'ambulance. Les brancardiers apparurent alors dans la cage d'escalier et se pressèrent de déplier la civière. Ils leur fallu cinq agents pour parvenir à attacher Kyle et un de plus pour continuer à lui fermer la bouche. Dean regarda cet effroyable spectacle et se tourna vers Sam.
- Tu crois que c'est un cas de plus ?
- Un cas évité…
- Dans son état, on va pas récupérer grand-chose.
- En attendant on peut toujours enquêter sur les autres…
- Hey ! On va à l'hôtel d'abord !
- Okay, okay, on se calme.
- Votre chambre est au troisième étage, numéro 306. Appelez-moi en cas de besoin.
- Merci mademoiselle, sourit Dean à la jeune femme qui tenait la réception de l'hôtel.
- Bon séjour messieurs.
Sam soupira lourdement en voyant Dean papillonner autour de la demoiselle et prit la clé sans grande délicatesse.
- Dean… C'est pas vraiment le moment, là.
- J'arrive.
Dean fit un dernier clin d'œil à la réceptionniste et rejoignit Sam dans l'ascenseur. Ce dernier lui balança son sac et appuya sur le bouton du troisième étage.
Leur chambre était plutôt spacieuse, bien éclairée et pas trop chargée en décoration de mauvais goût. Dean s'affala sur le lit le plus proche de la fenêtre et soupira bruyamment. Sam quand à lui s'assit à table et sortit son ordinateur ainsi qu'un dossier plutôt conséquent. Dean fit la moue en voyant que son frère ne s'arrêtait jamais.
- Le shérif m'a donné la copie du dossier avant qu'on parte. Il y a la description de tout les cas de suicide depuis trois jours.
- Sam débranche un peu ! On vient de faire plusieurs heures de routes, on a empêché un suicide et on a même pas eu le temps de se reposer ni de manger.
- Dean, au rythme auquel vont ces suicides, il risque d'y en avoir un autre dans pas longtemps.
- Bon… Qu'est-ce qu'on a ?
Sam parcouru le dossier en diagonale et nota quelques détails qui le chiffonnèrent.
- Toutes les victimes se concentrent dans une tranche d'âge inférieure à 30 ans. La plus jeune victime s'appelle Maria Stern, 8 ans. On l'accusait d'avoir volé de l'argent à sa voisine. Elle se serait suicidée pour ne pas être punie par sa mère. Il semblerait que c'était sa plus grande peur.
- Bah ça…
- Pareil pour les autres suicidés. A chaque fois, ils ont déclaré mettre fin à leur jour par peur du regard des autres. Ils voulaient tous éviter d'être jugé.
- D'accord, mais comment leur secrets ont-ils été découvert ?
- J'en sais rien. Kyle avait dit la même chose tout à l'heure : « Personne ne devait savoir ». Comme si ça ne venait pas de lui.
- On verra ça demain. Pour le moment, j'ai faim.
- Ventre.
- Cerveau.
- Jerk.
- Bitch.