Note de l'auteur: alors, j'ai commencé cette fiction cet été. Avant le début de la saison 4.

Je reprend donc les événements après qu'on ait tiré sur Beckett.
Ma fiction portera surtout sur Beckett et Castle. Elle traitera donc de la déclaration de Castle alors que Beckett perdait connaissance; de leur "dispute" à propos de leur relation ainsi que le fait que Beckett lui dise qu'il en était terminé d'eux.


CHAPITRE 01: Hymn To The Sea

« Je suis désolée, mais l'heure des visites est terminée, je peux pas vous autoriser à rester ici. »
Il releva la tête, comme surprit que quelqu'un s'adresse à lui. Il remonta sa manche pour regarder l'heure : en effet il était tard, sa mère devait l'attendre.
« Uhm, oui. Excusez-moi. »

Il la regarda à nouveau, se passa la main sur le visage et se leva de cette chaise qui le supportait toute la journée durant et ce depuis des jours déjà. Il se dirigea vers la sortie de la chambre, la regardant une dernière fois. Il salua la jeune infirmière et se dirigea vers la sortie de l'hôpital. C'est là qu'il le croisa, le visage marqué par ce qu'il était en train de vivre. Il le vit, là assis, attendant. Refusant de rentrer chez lui, au cas où.. Au cas où elle se réveillerait. Il l'espérait, et lui aussi. Peut-être pas plus que lui, mais tout autant, cela en était sûr. Il lui posa une main sur l'épaule.

« Oh, vous rentrez ? »
« Oui, on vient gentiment de me virer.. Comme d'habitude. »
« Merci de venir, revenir.. chaque jour. Je sais bien que c'est plus pour elle que pour moi, mais merci. »
« Vous savez très bien que si vous avez besoin de quoique ce soit. D'ailleurs, vous ne voulez pas venir vous reposer à la maison ? La chambre d'ami vous est grande ouverte, ce sera plus confortable que ces sièges de salle d'attente. »
« C'est gentil, fiston, mais je préfère rester. Au cas où... »
« Très bien. Je vous dit, à demain. »
A ces mots, il sentit son cœur se serrer. Il les trouvait anodins, banals.. mais il les lui disait chaque soir.
« A demain. »
« Si jamais.. » Le vieil homme le coupa. « Oui, si jamais elle se réveille ou qu'il y a le moindre changement, vous serez le premier au courant Castle. »

Il resserra la pression de sa main sur l'épaule de Jim Beckett et quitta l'hôpital. Il appela un taxi à peine sortit et ne l'attendit pas plus que quelques minutes.
Il avait l'impression de ne plus vivre : il n'écrivait plus, et malgré les appels de Ryan ou Esposito il ne désirait plus aller au commissariat, ni même au Old Haunt. Non, il avait l'impression d'être mort sans elle. Et c'était égoïste, car après tout, ils n'étaient que partenaires, amis tout au plus. Et puis elle lui avait demandé de quitter sa vie, elle ne voulait plus entendre parler de lui. Et il y avait aussi Alexis, et Martha. Il ne pouvait pas se laisser aller comme ça alors qu'il avait ces deux femmes formidables dans sa vie. Elles le soutenaient tellement. Alexis avait même refuser un week-end en amoureux avec Ashley pour être avec lui, la première semaine. Martha, quand à elle, avait délaissé un peu son école d'art dramatique pour être présente auprès de lui quand Alexis ne le pouvait pas. Mais malgré les efforts de l'une comme de l'autre, il arborait toujours cette même mine. Le visage fade, triste.

Il pensait au mal que cela devait leur provoquer de le voir ainsi quand le chauffeur de son taxi lui précisa qu'ils étaient arriver mais que s'il ne désirait pas descendre le compteur, lui, continuait de tourner. Il régla l'homme et descendit, se hâtant pour arriver à la porte de son appartement.
Il ouvrit la porte du loft et fut surpris de voir sa fille encore éveillée.

« Tu n'es pas couché, toi ? » La jeune adolescente se releva précipitamment : étant allongée sur le canapé, la tête posée sur les genoux de sa grand-mère. Elle courut vers son père et le prit dans ses bras, le serrant le plus fort possible. Il plaça ses bras autour de son corps, comme elle. Il avait l'impression qu'elle essayait de lui dérober toute la peine qu'il ressentait : pour le soulager. « Je voulais absolument t'attendre. »
« Merci, chérie. » Il la força à le lâcher, tout en gardant l'une de ses mains dans l'une des siennes, l'invitant à le suivre jusqu'au sofa. Martha attendait, silencieuse, qu'il leur donne des nouvelles. « Il n'y a pas de changements. Bien qu'elle soit désormais hors de danger, elle ne s'est toujours pas réveillée. » Martha posa la main sur le visage de son fils. Il ferma les yeux, repensa à la fois où Beckett avait fait la même chose, cherchant à le supplier de la laisser aller sauver Montgomery. C'était l'un de ses derniers contacts avec elle, un des derniers dont elle était l'initiatrice, du moins. Il rouvrit ses yeux et s'aperçut que sa mère et sa fille le fixait, il tenta de leur sourire.« Jim m'a dit qu'il appellerait à la moindre nouveauté. Je.. je vais aller me coucher. »

Il serra de nouveau son adolescente de fille et l'embrassa, ainsi que sa mère avant de les quitter pour sa propre chambre. Il n'était pas le plus malheureux, après tout. D'accord, il était ami avec cette femme; d'accord il était amoureux de cette femme; mais sa peine n'était rien face à celle de son père ou de son petit ami. Oui, quand bien même Beckett se réveillait un jour, que ferait-elle face à sa déclaration ? Rien. Josh était toujours dans le tableau, et que Beckett se fasse tirer dessus n'aller que renforcer leur lien.
Il ne le désirait pas vraiment, mais il ne put s'empêcher de s'endormir à peine allongé. Il dormait très peu et très mal, alors parfois cela le prenait de force.

C'est le téléphone qui le réveilla le lendemain matin. Il chercha à le saisir, mais il ne le trouva pas sur sa table de chevet : il devait être resté dans le salon. 10h47, Dieu qu'il était tard ! Les visites étaient ouvertes depuis bientôt trois heures. Il avait perdu du temps à dormir alors qu'il aurait pu les passer à son chevet.

« Résidence Castle, j'écoute ? » Cette voix venait de la pièce d'à côté, mais ce n'était ni Alexis, ni Martha. Pourtant elle lui était familière. Il se tira du lit, enfila un peignoir et sortit. « Je suis désolée, mais Mr Castle n'est pas libre pour le moment. (...) Non, mademoiselle. A vrai dire, il vous rappellera quand il aura le temps. Merci. Bonne journée à vous. » Il approcha, ne comprenant toujours pas pourquoi Lanie était au milieu de sa cuisine. Il marchait comme à tâtons, se demandant ce qui allait lui tomber dessus. « Salut Castle. Alexis nous a laissé rentrer. Elle vous a préparé un café, mais elle devait partir. Et on a préféré vous laisser vous reposer. Uhm, Esposito est dans le couloir, il passe un appel. »
Castle se saisit de la tasse de café que Lanie lui présentait. Entamant la boisson, il était toujours aussi perdu. C'est alors qu'Esposito rentra, raccrochant son téléphone.
« Hey, bro ! Qu'est-ce que tu fais encore dans cette tenue ? » Esposito lança un regard d'incompréhension à sa compagne.
Celle-ci n'avait pas quitter Castle du regard et dans un sourire : « Kate s'est réveillée ce matin. On est passé vous prendre. » Castle n'en croyait pas ses oreilles, il posa avec énergie sa tasse, fonça dans sa chambre et en ressortit à peine quelques minutes plus tard.
« Tu as quand même le temps de prendre une douche. Ils lui font tout un tas d'examens, on ne peut pas la voir tout de suite. »
« Et je suis sûr que les collègues ne sont pas prioritaires sur le calendrier des visites, mais je m'en fous. Allons-y. »

Il attrapa sa veste et son téléphone portable en invitant Lanie et Esposito à sortir de son appartement. C'est le latino qui conduisit, mais sous les conseils très durs de son ami, il roula un peu au dessus de la vitesse autorisée. Arrivant à l'hôpital, ils retrouvèrent Ryan et Jim Beckett qui attendait dans une salle que Castle était las de parcourir. Il salua les deux hommes et s'assit, restant silencieux comme il n'avait pas l'habitude de l'être.

« Vous arrivez quand il faut, ils la ramène dans sa chambre. On va pouvoir aller la voir. »

Castle acquiesça à la réplique de Jim, tout en restant en place et silencieux. Se frottant les mains, se les passant sur le visage, se les mettant dans les poches : nerveux, il était nerveux. Heureusement, un médecin arriva quelques secondes plus tard pour leur annoncer que Kate allait bien, le coma dans lequel elle était restée depuis quelques semaines n'avait causé aucune séquelle. Il leur précisa qu'ils pouvaient aller la voir, qu'elle les attendait même, mais seulement une personne à la fois : il fallait la ménager, tout de même. Jim suivit le médecin, personne ne protesta.

« Ça va ? »
« J'ai l'impression de respirer à nouveau, c'est bête. »
« Si une balle avait touché Lanie et qu'elle était restée dans le coma, je crois que j'aurais le même sentiment à son réveil. »
« J'imagine. Mais Beckett et moi, on.. Nous ne sommes pas... Lanie et toi. Nous.. »
« Arrête ton baratin, bro. Pas à moi, s'il te plait. »
Castle fit enfin son choix et appuya sur le bouton du distributeur, laissant la machine faire un vacarme en guise de réponse au flic. Esposito ne broncha pas, Castle saisit le gobelet rempli à rabord entre ses deux mains, puit fit face à son ami.
« Tu sais quelles ont été les dernières paroles que Beckett m'a dit ? »
« Je t'écoutes.. »
« C'était avant l'enterrement de Montgomery, c'était même avant cette soirée au hangar. Elle m'a dit qu'elle voulait plus me voir. »
« Richard ! » Esposito et Castle se retournèrent et virent Jim qui s'avançait vers eux. « Elle a demandé après vous... »

Castle but son café d'une gorgée, comme pour se brûler la langue et le palais : tout cela volontairement. Esposito lui lança un regard qui semblait dire que tout n'était peut-être pas si mal entre eux. Castle ne lui répondit rien, ni à travers un de ses regards, ni par les mots. Il jeta son gobelet et adressa un merci à Jim en passant à ses côtés.

Il resta quelque minutes devant la porte de sa chambre, hésitant et de nouveau nerveux. De quel droit était-il là ? Elle l'avait rayé de sa vie, elle en avait fait la demande à Roy avant que tout se complique : elle ne le voulait plus dans ses pattes. Il n'avait pas envie d'entendre de nouveau des reproches, il allait faire demi-tour quand il entendit une voix faible par l'entrebâillement de la porte.

« Castle... » Il ouvrit en grand et entra, se postant au pied du lit. « Beckett. »

Il semblait froid, distant avec elle. Elle ne s'était pas imaginé qu'il aurait cette réaction. Le médecin, l'infirmière et son père lui avaient indiqué qu'il avait passé ses journées ici, à son chevet. Et les nuits aussi, si on l'y avait autorisé. Elle tenta de se redresser, fit une grimace : une légère douleur lui rappelant qu'elle n'était pas invincible. Il s'empressa de venir l'aider, lui posant un oreiller dans le dos. Elle s'était à peine reposée sur cet oreiller qu'il s'était retiré et reculé, restant tout de même à côté du lit. Elle en était totalement surprise.

« Merci. Je.. je suis peut-être convalescente, mais je suis pas en sucre, Castle. Vous pouvez vous tenir près de moi. »
« Il y a tout le... » Réalisant que tout le monde n'était pas là, finalement, il se reprit. « Lanie, Kevin et Javier sont dans la salle d'attente, ils.. »
« Je sais ! Mon père me l'a déjà dit.. Quelque chose ne va pas ? »
« Tout va bien. Pourquoi ? »
« Hé bien, je.. Vous aussi, vous étiez dans cette salle, non ? Vous n'attendiez pas, vous aussi, pour venir me voir ? » Elle défia du regard l'homme qui se tenait dans sa chambre, mais ne gagna pas. Il restait le regard fixé sur elle, ses yeux plongés dans les siens comme ils avaient si souvent fait pour essayer de faire passer à l'autre un message. Et quelque soit celui qu'il avait tenté de lui faire passer auparavant, c'était tout sauf celui qu'elle pouvait lire à cet instant. Elle cligna des yeux et baissa la tête. « Castle, je.. Je voulais juste vous dire que j'étais désolée de ce que je vous ai dit, je ne le pensais pas. Et merci. Mon père m'a dit tout le temps que vous avez passé à mon chevet... » Elle releva son visage et avec un sourire radieux, du moins tout autant que possible dans son état : « Je trouve cela plutôt mignon. » Castle sentie de nouveau son cœur se serrer. Elle lui avait dit cela tellement souvent, d'habitude ça lui plaisait. Mais aujourd'hui, il attendait plus, inconsciemment. Voilà pourquoi elle voulait le faire venir dans sa chambre ? Il n'avait pas besoin de perdre plus de temps.
« C'est cela ? Vous vouliez juste me faire des excuses et me remercier ? »
« Oui. » Elle pensait Non ! Mais elle ne pouvait décemment pas lui avouer. Après tout il voulait jouer, elle savait jouer aussi. Ils avaient joué à ce jeu tellement longtemps qu'aucun des deux ne dépassait l'autre. Ils jouaient au même niveau, il devait bien le savoir.
« Je les refuses. Vous me remerciez ? Mais pourquoi, hein ? Pour avoir gâcher mon temps dans cet hôpital ? Vous pouvez les garder. Et vos excuses aussi ! Je n'en veux pas. C'est trop facile de vous excusez, maintenant. C'est quoi ? Des remords ? Vous êtes passé prés de la mort alors vous voulez une seconde chance : essayant de vous faire pardonner tout ce que vous avez pu faire ? »
« Non ! Les remerciements comme les excuses, je les penses vraiment, Rick ! »
« Vous souvenez-vous, au moins ? »
« Oui, Castle, je.. »
« Vous souvenez -vous de ce que vous m'avez dit ?
« Ah, heu... »
« Et vous savez quoi, vous aviez sûrement raison : je ne vous connais pas. J'ai eu du mal, mais j'ai supporté ce que je ne pensais jamais pouvoir. Mais ça, je ne peux pas.. Vous m'avez dit de dégager de votre vie, Beckett ! » Il avait presque crié; bien entendu elle se rappelait, elle se rappelait de tout. Elle ne pensait pas l'avoir blessé autant, voilà tout. « Ce n'était pas la première fois, certes. Et les fois précédentes, j'avoue que je les ai cherchés : j'étais prévenu. Je n'ai jamais voulu vous blesser, quand je l'ai fait c'était involontairement et j'ai toujours tout fait pour effacer vos blessures, Beckett. Qu'elles soient de moi ou non. Mais je ne crois pas que je méritais ces mots. Je.. je n'attendais pas votre réveil pour vous crier dessus, je suis.. c'était pas mon intention, je vous promets. »

Elle restait là à le regarder, sans pouvoir ni bouger ni dire un mot. Pourtant elle en avait à dire. Elle cherchait à reprendre ses esprits, après tout il n'avait toujours pas quitté la pièce, elle réfléchissait énergiquement à ce qu'elle pouvait lui dire. Le contrer, non ce serait le provoquer et il était assez remonté après elle; s'excuser de nouveau ? Elle avait enfin trouvé !

« Castle, je.. »
« Kate ! »
« Josh ? »

Castle se retourna et se trouva face au grand brun - finalement, tout le monde était là à présent - il soupira et s'adressa de nouveau à Beckett.

« Je ne crois pas mériter ça plus longtemps... »
Il quitta la pièce, sans un regard de plus vers Beckett ou même Josh.
« Castle ! »

Il était déjà dans la salle d'attente, Esposito l'attendait avec le regard le plus désolé qui soit. Il leur fit un signe de main et prévint tout le monde qu'il préférait quitter New York quelques temps. Il salua toute la petit clique et quitta l'hôpital, et dans la foulée la ville.