Bonjour (ou bonsoir). Voici ma nouvelle fic, basée sur l'univers d'Harry Potter ! Les personnages ne m'appartiennent pas (on s'en doute mais il est toujours bon de préciser).

Le scénario est très largement inspiré de mon manhwa préféré : LesBijoux (que je recommande !).

Il y aura sûrement deux fins à cette fic, je n'arrive pas à me décider.

Bonne lecture

XXX

- Espèce de … !

Harry se retrouva par terre, la lèvre inférieure en sang. Il avait aussi la tête qui tournait un peu mais hors de question de le montrer. Surtout pas à LUI ! Cela lui ferait bien trop plaisir. Il se redressa, s'appuyant contre le mur en pierre et s'essuya rapidement le visage avec sa manche :

- Alors ? C'est tout ? On ne finit pas ses phrases et on frappe comme une fillette… Servilo !

- Je ne vous permets pas Potter !

- De quoi ? De vous appeler « Servilo » ? Pourtant je trouve que ça vous convient bien. Ou le graisseux si vous préférez.

Snape fulminait. Il en avait plus qu'assez de cet être arrogant qui se tenait en face de lui, une lueur de haine dans le regard. Qu'il le haïssait ! Il retenait ses coups depuis si longtemps. Il lui serait facile à cet instant de lancer un sort, un seul, et de s'occuper définitivement de lui. Oh que la tentation était grande ! Mais il serait jugé et finirait ses jours en prison. Après tout, Potter était « Le Sauveur du monde magique ». La bonne blague. Il se contenta de cracher ses paroles :

- Vous êtes bien pire que votre père ! Je vois que Sirius vous a bien dressé ! Quel bonheur qu'il soit mort ce sale cabot !

Il avait frappé là où ça faisait mal et il le savait pertinemment. Il vit une lueur se rallumer dans les yeux de son adversaire et esquiva sans mal son sort.

- Il serait peut-être temps d'apprendre les sortilèges informulés. Bien que je doute de vos capacités.

- Vous n'êtes qu'un…

- Oui ? … On ne finit plus ses phrases Mr Potter ?

Quel dommage qu'il soit le préféré de tous et surtout de Dumbledore. Sa vie n'était qu'une nuisance.

- Sale Mangemort ! cria Harry.

- Petit con immature !

- C'est ça votre insulte ? Elle vole aussi bas que votre intelligence !

Les sorts fusaient entre les deux hommes, autant que les mots. Et, bien qu'aucun d'eux ne soit mortel ils finirent tous les deux amochés. Snape avait à présent un bras en sang. La blessure était certes superficielle, une potion et on en parlait plus, mais il haïssait encore plus son élève, si tant est que ce soit possible. Il le foudroya du regard.

- Votre retenue est finie ! Sortez immédiatement !

Harry ne répondit rien et s'échappa au plus vite. L'air était froid dans les couloirs. La jambe du Gryffondor le lançait terriblement quand il posait le pied. Le professeur de potions lui avait lancé un sort violent quelques jours plus tôt en le croisant dans un couloir peu fréquenté. Harry n'avait pas pu la faire guérir comme il faut. Mme Pomfresh risquait de lui poser des questions à force de le voir venir. Depuis quelques temps il se débrouillait seul. Ou demandait l'aide d'Hermione. Pour sa jambe en revanche il n'avait rien dit. Elle risquait de se poser des questions à son tour. Et il ne voulait l'aide de personne. Sa jambe allait déjà mieux, bien que ça ne soit pas parfait. Juste quelques douleurs dans la fin de journée ou quand, comme ici, il se mettait à courir. Mais il était prêt à supporter toutes les douleurs pour s'éloigner au plus vite des cachots.

Arrivé plus haut, il se posa un instant contre le mur. Il ne pouvait rentrer dans la salle commune aussi énervé, au risque de foudroyer tout le monde. Il en avait marre. Marre des sourires faux, de l'hypocrisie générale, d'être le centre d'attention depuis la rentrée. Marre de se sentir regardé comme un être à part, d'être choyé de tous. Marre de devoir vivre alors que tant de personnes étaient mortes pour lui. Et voir Snape lui rappeler toute cette attention ne faisait que le mettre encore plus en rogne.

Harry inspira un grand coup avant de donner le mot de passe. Il fut surpris en passant la porte de ne trouver que Ron et Hermione encore debout. Il jeta alors un rapide coup d'œil à l'heure. Effectivement, il ne s'attendait pas à ce que cela soit si tard. Hermione se leva quand elle vit Harry :

- Enfin ! On a cru que tu avais un problème !

- Non, ne t'en fais pas. A moins que Snape ne soit en problème en lui-même, tenta-t-il d'ironiser.

- Tu vois, intervint Ron. Il est en pleine forme. T'inquiète pas si souvent) !

- Et toi inquiète-toi un peu plus souvent, répliqua Hermione.

- On verra demain. Je suis fatigué ! Bonne nuit tous les deux.

Et sans un autre mot Ron monta dans le dortoir. Hermione soupira avant de se retourner vers Harry.

- Excuse-le ! Il est sous pression en ce moment.

- Si tu le dis…

Il voulut partir lui aussi mais sa jambe se déroba sous lui. Il se rattrapa à temps au fauteuil mais la jeune fille avait bien vu qu'il avait un problème.

- Ta blessure de Quidditch n'est toujours pas guérie ? demanda t'elle.

- Bien sur que si ! Depuis le temps ! Réfléchis un peu Hermione!

- Pas besoin d'être méchant !

Harry se tut, bien conscient qu'il avait un peu trop haussé le ton. Hermione faisait partie des rares personnes à n'avoir pas changé après sa victoire contre le seigneur des ténèbres et il l'appréciait énormément pour ça. Ce n'était pas le moment de se la mettre à dos ! Il lui répondit en détournant le regard :

- C'est une courbature et de la fatigue. T'en fais pas !

- Je ne te crois pas ! Que s'est-il passé avec le professeur Snape ?

- Rien…

Harry tentait désespérément d'aller dans son dortoir mais Hermione, acharnée, lui barrait la route, les poings sur les hanches.

- Bon il était de mauvais poil mais ça change pas !

- Harry … Il est minuit passé ! Vous vous êtes encore battus !

- Mais comment tu ?

- Je ne suis pas aveugle ! le coupa t'elle. Et encore moins stupide ! Je sais bien que tu es blessé et que c'est la faute du professeur Snape. Alors dis-moi tout et qu'on en finisse.

Vaincu, lassé, Harry la força à s'asseoir et, s'asseyant à ses cotés, se mit à tout déballer. Tout n'était parti de rien en fait. Harry, blessé à la suite d'un match violent de Quidditch contre les Serpentards, avait passé plusieurs jours à l'infirmerie et n'avait pu préparer le devoir demandé en potions. Tout le monde se souvenait de ce jour et s'en souviendrait longtemps. Jamais Snape ne s'était autant acharné sur un élève, l'insultant à tour de bras, fulminant littéralement. Et Harry ne s'était pas laissé faire. Au contraire il avait répondu. Il avait sorti ses quatre vérités au prof. Les élèves présents virent le bras de ce dernier se lever et ils crurent bien qu'il allait le frapper ou lui lancer un sort. Harry n'avait pas cillé devant la menace, allant même jusqu'à relever la tête en signe de défi. Mais Snape avait serré le poing, à s'en faire blanchir les jointures, avant de se retourner, annonçant néanmoins que le Gryffondor était collé tous les soirs avec lui durant deux mois et enlevant plus de deux cent points à la maison de Gryffondor. Et voilà que tous les soirs il lui faisait faire des tâches éreintantes, dangereuses parfois, le regardant avec un sourire satisfait. Et il s'arrangeait toujours pour qu'Harry ne réussisse pas. Et plus il tentait de lui imposer le respect, plus Harry se rebellait.

Puis les sorts commencèrent. Snape porta le premier coup en brûlant la main du jeune homme. Ensuite cela ne se limita pas aux retenues. Dès qu'ils se croisaient dans les couloirs, ou même dans la Grande salle, quand le directeur n'était pas là, le professeur de potions lançait un sort informulé. En revanche aucun sort n'était mortel. Il s'agissait de blesser, parfois de façon grave certes, mais jamais il ne dépassait la limite. Il ne faudrait pas longtemps pour ça, Harry en était persuadé.

Au fur et à mesure du discours de son ami, le visage d'Hermione perdait de ses couleurs. Une fois qu'Harry eut finit, elle se leva d'un bond :

- Tu dois le dire à Dumbledore !

- Pourquoi faire ? répondit le brun en haussant les épaules. Il me dira que je me fais des idées, que le professeur Snape est un homme qui a souffert et qu'il faut être compréhensif envers lui. Je l'entends d'ici.

- Mais ça ne peut pas durer ! Vous allez vous entretuer !

- Ce ne sera pas une grande perte dans les deux cas !

La gifle partit avant même la fin de la phrase. Harry finit une nouvelle fois par terre sous la violence du coup. Se tenant la joue, il releva la tête pour voir les larmes scintiller dans les yeux d'Hermione.

- Tu n'es qu'un … crétin ! Contrairement à ce que tu penses il y a des personnes qui tiennent à toi !

Et sur ces mots elle courut dans son dortoir.

Harry se releva. Sa joue le brûlait mais c'était le cadet de ses soucis. Il avait l'impression que la température venait de descendre de plusieurs dizaines de degré dans la pièce. Par sa faute il venait de se mettre à dos la seule personne qui pouvait vraiment l'aider. Effectivement il n'était qu'un crétin. Et encore le mot était faible.

Harry avait encore des devoirs à faire mais il n'en avait plus le courage. Il monta se coucher, se disant qu'il les ferait plus tard. Ou même jamais, les professeurs étant bien compréhensifs avec lui ces derniers temps. Il se coucha et garda longtemps les yeux ouverts dans le noir.

Le lendemain matin, au petit-déjeuner Harry s'assit à coté d'Hermione. Il parla avant qu'elle n'ait eu le temps de répliquer ou de s'enfuir.

- Je suis désolé.

Hermione ne lui accorda pas un regard, les yeux plongés dans un gros livre. Harry serra le poing pour ne pas s'énerver. Ce n'était vraiment pas le moment.

- Je sais que ce que j'ai dit était stupide. J'étais fatigué, en colère … contre Snape. Tu es ma meilleure amie Hermione, la seule sur qui je peux vraiment compter.

- Et tâche de ne pas l'oublier la prochaine fois ! répondit Hermione en se retournant et fermant le livre d'un coup. Et c'est Professeur Snape !

- Si y'a qu' ça pour te faire plaisir, dit Harry avec un sourire.

Il desserra lentement le poing sous la table. Hermione était encore énervée contre son ami mais elle savait bien qu'il n'avait pas besoin de ça. Elle aussi s'était emportée et c'est elle qui aurait dû lui présenter des excuses. Pourtant voir Harry reconnaître ses fautes, pour une fois n'était pas plus mal.

Elle ouvrit la bouche pour parler à Harry quand elle le vit se lever précipitamment.

- Sn… Le ProfesseurSnape vient d'arriver, s'excusa-t-il. Je ferais mieux de partir avant d'être tenté.

- Mais tu n'as rien mangé !

- Oh je n'ai pas très faim !

Et il s'en alla, emportant une simple tartine beurrée pour être tranquille. Il croisa Ron sans lui dire un mot devant la porte. Ce dernier ne s'en formalisa pas, son estomac réclamant toute son attention à cet instant.

Déambulant sans but dans les couloirs Harry réfléchissait. Ce qu'il avait dit la veille à Hermione n'était pas si faux. Qui regretterait vraiment Harry Potter, un jeune Gryffondor ? Tous pleureraient le Sauveur, le symbole ! Il n'avait personne à qui se confier. Hermione ne resterait pas toujours avec lui. Un jour elle se rendra compte de ses véritables sentiments pour Ron, qui pour sa part ne les cachait plus en revanche. Ils auront leur vie de couple et ils auront bien raison ! Mais comment quelqu'un pourrait voir Harry Potter sans penser à celui qui a détruit Voldemort un seul instant ? C'était impossible. Et lui voulait être aimé pour lui-même, avec ses qualités et ses défauts. Et lui-même ? Pouvait-il encore aimer ? Il se sentait tellement fatigué de tout ça. Pourquoi aimer quelqu'un puisque l'on sait que l'on va souffrir quand il partira ? Tous ceux qu'il n'avait jamais aimés n'avaient fait que passer un instant dans sa vie, avant de s'évanouir, le laissant seul pour les pleurer.

Fatigué de ressasser toujours les mêmes pensées, Harry se dirigea vers la salle de cours. L'Histoire de la magie n'était pas un cours particulièrement passionnant mais avait au moins le mérite de le reposer. Et peut-être qu'il en profiterait pour faire quelques pages de devoirs.

Quelques jours plus tard, Harry se trainait encore dans les couloirs, le bras gauche pendant inutilement à coté de son corps. Il avait l'impression que tous ses os étaient en miettes. La dernière retenue avait été particulièrement éprouvante. Snape (le Professeur Snape…) avait lancé un sort de mutisme dès le début, empêchant son élève, peu doué en sorts informulés, de riposter. Puis il avait pris son temps. Insultant, se déchainant pour finir par un puissant sort qu'Harry ne connaissait pas. Il avait réussi à en esquiver le plus gros. Seul son bras gauche avait pris. Puis la chauve-souris l'avait relâché, n'enlevant le sort de mutisme qu'une fois Harry bien éloigné. Cette fois il n'avait pas le choix, il devait aller à l'infirmerie.

Il fut étonné de trouver Mme Pomfresh encore debout alors que la nuit était bien avancée. Elle s'expliqua de suite :

- Le professeur Snape vient de me prévenir que tu t'étais blessé par accident durant ta retenue et que tu passerais sûrement en revenant.

Le salaud avait donc tout prévu. Maintenant on ne croirait plus Harry. Bien au contraire. Snape semblait justement se soucier de son élève. L'infirmière inspecta minutieusement le bras de l'élève. Pui intriguée elle demanda :

- Comment as-tu pu réussir ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Un accident.

Et il refusa d'en dire plus. Si Mme Pomfresh soupçonna quelque chose elle ne le montra pas. Harry passa la nuit à l'infirmerie, question de sécurité et alla en cours de potions dès le lendemain matin. Le quotidien quoi. Quand il en ressortit, du sang coulait de son oreille.

Deux jours après, Harry partit encore de la salle commune en colère, insultant la Grosse Dame au passage. Hermione avait tenté d'intéresser Ron aux problèmes de son ami, mais sans succès. Le rouquin ne prenait vraiment pas au sérieux la situation. Pour lui Harry n'aimait tout simplement pas que le professeur Snape ne soit pas à ses pieds comme tous les autres. Et les blessures ? De simples accidents, des coïncidences. Après tout Harry était maladroit. Alors oui, il y avait eut une forte engueulade un jour en cours mais c'était passé. Et le professeur Snape n'avait rien fait à Harry cette fois-là. Alors pourquoi le faire plus tard ? Il fallait juste relativiser. La chauve-souris des cachots avait toujours été bizarre et opposée à Harry.

N'en pouvant plus Harry avait planté là ses amis, du moins la seule qui l'était encore, et était sorti. Il dévala les escaliers, poussant les personnes sur son passage. La fureur l'aveuglait. Il atterrit dans le parc sans s'en rendre compte. Mais il apprécia pleinement l'air frais de ce début de printemps. Voulant se changer les idées et passer un bon temps, il se dirigea vers la cabane d'Hagrid. Mais il eut beau toquer comme un fou, personne n'ouvrit. Le demi-géant devait faire un tour dans la Forêt Interdite. Harry s'éloigna à contrecœur. Il fallait bien qu'il retourne dans la salle commune.

Il se mit à remonter les étages plus lentement quand il sentit comme un pincement au cœur. Il s'arrêta un instant, juste le temps de prendre sa respiration. Mais la douleur se propagea dans tout le corps. Harry avait l'impression d'un coup que son crâne allait exploser. Ses jambes ne le portaient plus à présent et il s'affala par terre. Cloué au sol, il se mordait les lèvres jusqu'au sang pour ne pas hurler. Il sentait ses organes fondre à l'intérieur, ses jambes se tordaient dans tous les sens, son corps était parcouru de tremblements. Jamais il n'avait ressenti une telle douleur et cette impression de tomber d'un immeuble de vingt étages, de s'aplatir sur un sol en béton, de tomber dans de la lave. Sa poitrine le brûlait tellement. Rien n'était comparable à cette douleur, pas même le plus puissant des Doloris. Harry en pleura. Il n'y avait que peu de monde qui passait dans ce couloir. Donc personne ne vint l'aider. Et, alors que son esprit était submergé par la douleur, Harry sentit, dans une demi-conscience, comme des bras qui venaient l'enserrer pour le rassurer. Comme une mère qui berce son enfant.

Puis, alors qu'Harry allait s'évanouir tout s'arrêta aussi soudainement que cela avait commencé. Il resta un moment au sol, choqué, tentant de reprendre son souffle. Il se releva avec lenteur et tomba face à une vitre dans laquelle il pouvait se voir comme un miroir.

Rien n'aurait pu le préparer à ce qu'il venait d'y voir.