Remarques : Surprise ! Bon eh bien, on peut dire que cette fois j'aurais été très rapide pour updater cette fic. J'espère que ça fait plaisir à ceux qui suivent cette fiction, et que ce chapitre vous plaira. Merci infiniment à ceux qui ont laissé un commentaire. Je ne vous réponds pas... je suis désolée mais j'ai à peine le temps d'écrire, mais je vous lis avec beaucoup de plaisir.


~La Folle en Noir~

Chapitre Huit : Infidèles

Ce que reflétait le miroir n'avait jamais eu une grande importance pour la fille en noir. Elle avait commencé à prendre véritablement conscience de l'intérêt d'un habit seyant le jour où elle s'était mise en tête de devenir un Mangemort. Les uniformes de Poudlard ou ses robes de sorcières habituelles lui avaient alors parus complètement hors-propos. Elle avait depuis découvert dans quels tissus et quelles couleurs elle se sentait le plus à l'aise : de longues robes sombres, cintrées à la taille, décolletées, lâches et longues le long de ses jambes. Elle était ainsi vêtue, les cheveux généralement détachés, chaque jour à présent.

Elle ne prêtait une attention soutenue à son maquillage qu'en de rares occasions : les réceptions, les fêtes à l'extérieur et lorsqu'elle rencontrait le Seigneur des Ténèbres. Et ce soir-là, le dernier de l'année 1971, le miroir était, comme à son habitude, d'une grande bienveillance avec elle. Elle avait rendez-vous avec son Maître pour, ce qui pourrait être, sa dernière leçon d'Occlumencie.

Le soleil était couché depuis plusieurs heures lorsque Bellatrix descendit les escaliers du Manoir Lestrange. Du bruit émanait du salon dans lequel avaient dîné les deux héritiers Lestrange sans elle, comme à l'accoutumée depuis quelques mois, mais elle n'en prit pas garde et s'avança vers la porte d'entrée. Il était maintenant devenu impossible de transplaner à l'intérieur des résidences des Mangemorts suite à une préconisation de Lord Voldemort, en prévention contre l'Ordre du Phénix.

– Où vas-tu ?

Bellatrix sursauta, tant elle n'était plus habituée à ce qu'on lui adresse la parole dans cette maison. Elle jeta un œil derrière elle. Rodolphus avait ouvert l'une des double-portes qui menait au salon. Nonchalamment appuyé contre le chambranle, un verre de Whisky pur feu à la main, il portait un costume trois-pièces en tweed, élégant en-dépit de son col rond déboutonné. La surprise de Bellatrix laissa place à la lassitude en observant le regard méprisant de son époux :

– En quoi cela te concerne ?

– En rien… Tu peux aller te faire fourrer le cul par une bite de sang-de-bourbe pour ce que ça m'importe…

Bellatrix dégaina sa baguette. Rodolphus leva la main qui tenait le verre dans un vague signe de paix, un sourire sardonique aux lèvres.

– Pars longtemps si tu peux, quelques amis sont invités ce soir et j'aimerais autant que tu nous laisses tranquilles.

– Comme si j'avais envie de passer du temps en ta compagnie ou celle de tes stupides amis, siffla Bellatrix sur un ton venimeux.

Elle était vexée et un peu blessée par l'attaque virulente de Rodolphus. La dernière fois qu'il l'avait insultée à ce point était au retour de leur mission en Roumanie. Elle avait cru qu'il s'en tiendrait strictement à l'indifférence et aux silences pesants après cela mais il fallait croire que le ressentiment de son mari était encore bien présent.

Le sourire moqueur dégoulinant de dédain ne quittait pas ses lèvres.

– Salut bébé, dit-il sur un clin d'œil avant de claquer la porte du salon.

Bellatrix quitta elle aussi la pièce, resta quelques secondes hébétée sur le seuil de la maison, le cœur comme une chape de plomb.

Elle essuya une larme puis transplana.

Lord Voldemort n'était pas encore arrivé. Cette fois-ci, il l'avait convoquée dans le salon-bibliothèque. Elle adorait cette pièce. Dans la cheminée, un feu mourant, crachant encore quelques étincelles, ne parvenait pas totalement à réchauffer la pièce. Bellatrix alla s'asseoir sur le fauteuil le plus proche.

Elle était horrifiée de ce que venait de lui dire Rodolphus, lui qui connaissait l'aversion profonde qu'elle nourrissait envers les mots doux, et pour quelle raison. Il avait utilisé ce même-mot pendant leur dispute mais elle avait pensé qu'il avait été entraîné par la colère et le choc. Plus de deux mois étaient passés, et il n'avait pas hésité à utiliser son pire cauchemar pour la punir. Il ne pouvait pas savoir qu'elle avait rendez-vous avec Lord Voldemort ce soir-là pour une leçon d'Occlumencie mais Rodolphus avait choisi le pire moment pour montrer l'étendue de sa haine envers elle.

Comment allait-elle pouvoir empêcher Lord Voldemort de voir les horreurs qui lui traversaient l'esprit à présent ? Elle s'était entraînée avec tellement d'implication et d'acharnement, et il suffisait d'un seul mot pour tout mettre à terre. Elle était tellement faible. Elle se dégoûtait.

Pour tenter d'entraîner ses pensées sur d'autres sujets, elle tendit la main vers un petit carnet en cuir posé à la hâte sur la petite table à côté du fauteuil. Une plume glissée entre les pages coupait le carnet un peu avant la moitié. Bellatrix l'ouvrit et y découvrit quatre colonnes de runes dessinées d'un noir profond dont le sens semblait décrire un maléfice ou un contre-maléfice – Bellatrix aurait été bien aise de le découvrir tant son savoir en matière de runes était limité.

Lord Voldemort apparut devant elle avant qu'elle n'eût le temps de reposer le carnet. La force tranquille, tension douce et froide, calme comme une mer estivale, presque silencieuse mais toujours menaçante, qui se dégageait de lui calma aussitôt les nerfs de Bellatrix. Elle sentit sa colère et sa rage se blottir au creux de son âme.

D'un geste impatient, il fit comprendre à Bellatrix que le carnet devait retrouver sa place sur la petite table. Bellatrix s'exécuta aussitôt.

– Un contre-maléfice ? demanda-t-elle, un sourire qu'elle voulait confiant aux lèvres.

Lord Voldemort ne parut pas comprendre. Elle indiqua encore la plume qui gardait la page du carnet qu'elle avait lue.

– Non, c'est la formule d'une potion sous sa forme runique, corrigea Voldemort sur ton mordant, il n'y a pas plus basique, Bellatrix.

Déconfite, Bellatrix hésita à bredouiller une excuse mais, n'en trouvant aucune, elle se leva face au mage noir. Elle prit une profonde inspiration. Elle avait besoin d'un peu de temps avant que le Seigneur des Ténèbres ne franchisse les barrières de son esprit.

– J'aurais peut-être besoin de cours en runes aussi, dit-elle avec un rire qui sonnait un peu faux.

Un rapide froncement de sourcils traversa le visage du mage noir.

– Tu me fais déjà perdre suffisamment de temps Bellatrix, répliqua-t-il froidement, tiens-toi prête.

L'instant suivant, Lord Voldemort se trouvait dans ses pensées. Elle fut incapable de le retenir. Encore une fois. Comme d'habitude. Rodolphus fit immédiatement irruption dans sa tête : sa posture, sa bouche et ce mot honni « bébé » qui en sort, de l'huile de moteur, un souffle putride contre ses lèvres, des mains sur sa cuisse…

– Bellatrix, siffla Lord Voldemort avec acidité, tu me laisses complètement faire. Réagis.

– Oui, Maître, pardonnez-moi.

– Concentre-toi.

– Oui, Maître.

Un garage moldu… Non, non… Montre-lui quelque chose que tu choisis… Narcissa, ses yeux, sa bague, Druella, un sapin de Noël, une photographie… Non, non, pas ça…

Bellatrix sentit Lord Voldemort insister sur cette pensée plus fortement que les autres. Bien-sûr il avait dû se reconnaître sur la photographie trouvée chez ses parents mais il ne devait pas savoir ce que sa mère lui avait raconté. Il ne devait pas savoir qu'elle avait enquêté sur son passé, sur cette Ludmilla Thenn. Elle convoqua toutes ses forces en elle pour guider ses pensées vers Narcissa plutôt que Druella. Les pensées douces n'étaient pas assez fortes : elle concentra alors ses pensées et son énergie sur sa jalousie, sa rage, le sentiment de profonde injustice qui la séparait de sa petite sœur.

Lord Voldemort se retira de son esprit. Bellatrix était essoufflée, à genoux devant lui.

– Tu t'es entraînée, c'est bien.

– Merci, Maître.

Elle se rendit compte qu'elle avait abondamment pleuré : ses joues étaient couvertes de larme. Elle s'essuya aussi rapidement et discrètement que possible, même si, évidemment, Lord Voldemort avait dû s'en rendre compte. Elle se releva sur des jambes chancelantes.

– Où as-tu trouvé cette photographie ? demanda-t-il d'une voix impérieuse.

– Quelle… ? commença Bellatrix mais le regard noir et glacial de son Maître l'en dissuada.

Elle comprit aussitôt qu'elle n'avait pas intérêt à faire comme si cette photographie ne lui disait rien. Il l'avait vue, aussi clairement qu'elle.

– Je l'ai trouvée dans la bibliothèque de mes parents, par hasard.

Il la regarda longuement sans rien dire. Bellatrix baissa les yeux. Elle savait qu'il ne la croyait pas tout à fait, même si, techniquement, elle n'avait pas menti. L'esprit de Bellatrix se battait encore pour chasser les images cauchemardesques de son esprit, ce qui était sûrement une bonne chose pour empêcher de faire venir à elle celles qui avaient mené à la découverte de cette photographie. Elle était encore tremblante, tant d'effroi que de froid.

Le silence dura encore un moment puis la voix de son Maître retentit à nouveau, légèrement adoucie :

– Tu t'en es véritablement bien sortie aujourd'hui, lui dit-il, tu sauras tenir tête à des Aurors avec cette attitude.

– Merci, Maître.

– J'ai pu observer que tu as mis en pratique mes conseils : tu es parvenue à ne pas agir selon tes émotions, même envers Rodolphus, ce qui est un exploit, pour toi.

Bellatrix releva les yeux. Il ne souriait pas mais un trait d'humour colorait sa voix. Il avait raison. Elle ne s'en était même pas rendu compte mais contrairement à la première fois où elle avait été à deux doigts de tuer Rodolphus, cette fois, elle s'était simplement détournée sans l'attaquer. Pourquoi se sentait-elle si faible alors ? Quel était l'intérêt de se contenir si le résultat lui faisait si mal ?

Lord Voldemort s'approcha d'elle.

– Bellatrix, tu confonds tout. Une puissante sorcière assouvit son besoin de sang et ses pulsions de violence sans limites, sans demander son reste et j'aurai toujours de quoi te nourrir…

Un sourire tendre échappa des lèvres de Bellatrix.

– Mais la vengeance se mange froide, jamais autrement. Je suis sûr que tu trouveras un moyen de lui rendre la politesse, le moment venu.

Elle hocha la tête.

– Oui, merci, Maître, répondit-elle, reconnaissante.

Elle était maintenant parfaitement calme et apaisée. Il avait raison, comme toujours. Tout ne pouvait que se calmer, se recentrer et reprendre du sens lorsque le Seigneur des Ténèbres lui parlait et la regardait ainsi. Elle se fustigea aussitôt d'avoir laissé ses émotions la mettre dans un tel état, comme si Rodolphus avait une quelconque importance pour elle.

– Concernant l'autre sujet… commença Lord Voldemort avant d'hésiter.

C'était si peu caractéristique de sa part qu'elle comprit aussitôt quel sujet il mentionnait. Maggins, le viol qu'elle avait vécu. Qu'il avait vu.

– Tu peux toujours me demander une potion de sommeil, au besoin, offrit-il.

– Non, Maître, je n'en ai plus besoin, je vous promets, assura Bellatrix, ce sont les mots de Rodolphus qui m'ont…

Elle ne put finir sa phrase.

– Merci, finit-elle sur un léger sourire.

– Si tu as besoin de faire passer ta colère sur un sang-de-bourbe, la cave des Avery en détient quelques-uns en ce moment, annonça-t-il.

– Oh, merci Maître, j'y passerai ! accepta Bellatrix avec enthousiasme.

Ils se regardèrent, en silence, quelques temps, avec un soupçon de gêne.

– N'as-tu pas un endroit où tu devrais être ce soir ?

– Maître ?

– Nous sommes le soir du Nouvel An, Bellatrix, indiqua-t-il, un peu moqueur.

– Oh ! C'est vrai ! À vrai dire, non, mais… mais je vais rentrer, bredouilla-t-elle, merci pour cette leçon, Maître.

– Bonne nuit, Bellatrix.

XxXxXxX

Lorsque Bellatrix apparut face à la porte richement décorée du Manoir Lestrange, elle sut immédiatement que Rodolphus avait fait plus qu'inviter « quelques amis ». Une musique forte, aux rythmes lancinants et tranchants, résonnait partout dans la demeure. Dans le hall d'entrée, le volume sonore était encore plus élevé. Un groupe de quatre personnes, bouteille de champagne à la main, venait manifestement d'arriver avant elle : ils étaient encore agglutinés devant la porte du salon. Rabastan les saluait d'une voix forte ponctuée toutes les secondes d'un rire gras. Les deux femmes et les deux hommes que constituait le groupe étaient très richement vêtus. Rabastan ouvrit la porte pour les convier à l'intérieur et, tandis que la clameur des conversations envahissait le hall d'entrée, Bellatrix aperçut une foule enfumée de personnes. Le petit groupe entra. Rabastan lança un regard froid à Bellatrix et referma la porte. Le volume sonore diminua légèrement.

Sentant la rage grignoter le bord de ses nerfs, elle monta les escaliers jusqu'au deuxième étage où se trouvait sa chambre. Elle crut que la musique y serait beaucoup moins forte mais, une fois couchée dans son lit, nullement fatiguée, elle eut l'impression que la fête se déroulait dans sa chambre. La colère montait en elle.

Les seuls amis que pouvaient avoir Rabastan et Rodolphus en si grand nombre étaient forcément des gens qu'elle connaissait. Des familles de Sang-pur, des Mangemorts. Il était fort probable que des membres de sa famille y soient ! Et elle n'était pas conviée ? Elle, Bellatrix Black ? De quoi avait-elle l'air, en chemise de nuit, dans sa chambre, comme une recluse ? Qu'il le veuille ou non, elle était la maîtresse de cette maison. Elle se devait de se rendre à cette fête – sans quoi elle serait sujet des moqueries de toutes les bonnes familles sorcières.

Elle devait sauver son honneur.

La décision prise, Bellatrix rejeta furieusement sa couverture, diffusa une lumière vive dans sa chambre, et ouvrit les portes de son armoire dans un geste furieux. Elle savait exactement quelle robe elle voulait porter. Ce soir, elle ne serait pas la fille en noir, non ce soir, elle serait la plus remarquable de la soirée, la plus forte, la plus fière et la plus belle. Rodolphus ne serait pas près d'oublier cette soirée. Il allait se souvenir de qui, exactement, était sa femme. Elle ne se laisserait pas être ridiculisée par un Lestrange de pacotille.

Elle se déshabilla entièrement, enfila une simple petite culotte de dentelle noire, puis se glissa à l'intérieur d'une robe longue de soie pourpre fendue jusqu'en haut de la cuisse. Sur ses épaules étaient délicatement posées deux bretelles très fines qui descendaient sur un décolleté suffisamment marqué pour être sensuel, mais pas assez que cela devienne vulgaire. Le coup de grâce de la robe était son dos nu jusqu'aux reins. Dans cette robe, Bellatrix se savait extraordinairement séduisante. Elle prit le soin de s'attacher les cheveux haut sur le crâne dans un chignon flou qui laissait échapper quelques-unes de ses mèches bouclées. Elle s'appliqua un parfum haut de gamme et observa, pour la deuxième fois de la journée, son reflet. Un beau rouge à lèvre plus tard, elle se trouva satisfaite. Drapée de sa démarche la plus hautaine et de son regard le plus dédaigneux, elle sortit de sa chambre.

Quand elle franchit la porte du salon, elle fut immédiatement happée dans un halo de fumée, de musique et de conversations. Le monde était partout. Elle se fit, évidemment, immédiatement remarquée. Les personnes les plus proches de la porte – trois femmes – se tournèrent vers elle dans une moue surprise. L'une d'entre elles était Géraldine Avery, le Fantôme, sa vieille « amie » à Poudlard.

– Bellatrix ! Quel plaisir de te voir !

– Géraldine, bienvenue au Manoir Lestrange, répondit Bellatrix avec un sourire hautain.

– Que fais-tu là ? Rodolphus nous a dit que tu étais en voyage avec tes sœurs…

– Je viens de rentrer à l'instant, répliqua rapidement la maîtresse des lieux, tu ne me présentes pas à tes amies ?

– Oh, si, bien-sûr !

La jeune femme blonde avait quelque peu changé. Elle avait toujours les cheveux aussi blonds et la peau aussi blanche mais elle semblait plus épanouie, moins spectrale. Ses deux amies étaient des riches héritières étrangères. La jeune Avery avait toujours su s'entourer de personnes influentes.

Bellatrix était en train de saluer un autre groupe de personnes lorsqu'une main ferme se referma sur son bras. Prête à arracher les yeux de l'importun, Bellatrix s'aperçut qu'il s'agissait de Rodolphus qui l'attira violemment à lui :

– Pardonnez-moi très chers, j'ai un mot à souffler à mon épouse, annonça Rodolphus au groupe avec un grand sourire hypocrite avant d'entraîner Bellatrix vers le hall d'entrée.

Bellatrix se défit de son emprise avant d'être sortie de la salle. Elle lui offrit un sourire narquois, enroula ses bras autour de son cou et susurra à son oreille :

– Si tu ne veux pas que ta précieuse petite soirée ne finisse en sang, je te conseille de lâcher mon bras immédiatement.

Rodolphus obéit, les yeux plissés en deux fentes remplies de haine. Bellatrix se dégagea rapidement, et alla saluer un autre groupe, des Mangemorts cette fois-ci. Dans sa hâte, elle s'aperçut au dernier moment qu'il s'agissait d'Ethan Rosier et deux de ses acolytes qu'elle détestait. Trop tard. Elle n'avait pas le choix.

– Bonsoir Rosier, comment vas-tu ?

Le Mangemort, dont les yeux avaient fait un aller-retour particulièrement lent le long de sa silhouette, parut légèrement interloqué.

– Ouah, tu devrais mettre des robes rouges plus souvent, Lestrange, ça te rend drôlement aimable, s'émerveilla-t-il dans un rire rocailleux.

– Ne t'y habitue pas Rosier… marmonna Bellatrix, puis dès qu'elle aperçut Rodolphus entrer dans une pièce adjacente, elle ajouta « Bonne soirée, cloporte ! » avant de rejoindre d'autres invités.

Ce n'était pas difficile : tout le monde voulait à présent lui parler. Aucun invité ne partirait sans être vu aux côtés de Bellatrix Lestrange. Elle essaya de saluer convenablement tout le monde mais les invités étaient trop nombreux, ce qui avait poussé les convives à occuper différentes pièces du manoir. La soirée défila ainsi sans accroche. La nouvelle année fut fêtée. L'alcool et la musique semblaient être en compétition, toujours plus forts, toujours plus fous. La plupart des convives se concentraient dans le salon et la salle à manger où l'alcool coulait à flot, et où l'Elfe-de-maison avait disposé les buffets. Certains s'étaient néanmoins dispersés dans la salle de billard et elle soupçonnait fortement une contre-fête être en train de se dérouler dans la bibliothèque.

Ce n'était pas très grave : elle avait fait sensation. Tout le monde l'avait remarqué. La mission était remplie. Cependant, elle était curieuse. Les Mangemorts, pour beaucoup, avaient déserté le salon. Ils étaient forcément avec Rodolphus. Cela ne lui plaisait guère. Elle ne voulait pas qu'il amasse plus d'influence qu'elle au sein des Mangemorts. C'était déjà le cas : il était bien plus apprécié qu'elle, il était vrai, mais s'il commençait à monter certains Mangemorts contre elle, cela pourrait devenir très dangereux pour elle.

Elle ne pouvait laisser des complots se former sur sa personne, et lui faire perdre la place qu'elle avait gagnée auprès du Seigneur des Ténèbres. Elle décida d'attendre encore quelques temps puis vers quatre heures du matin, elle se lança à la recherche du groupe des Mangemorts.

Elle s'apprêtait à ouvrir la porte de la bibliothèque lorsqu'elle eut une meilleure idée. Elle savait qu'à la minute où elle entrerait dans la pièce, les complots cesseraient. Rodolphus trouverait un moyen de la faire sortir, et s'il n'y arrivait pas, il quitterait lui-même la bibliothèque. Elle ne serait pas en mesure de découvrir s'il manigançait quelque chose contre elle. Par chance, la bibliothèque était une longue pièce toute en longueur dont les multiples fenêtres s'ouvraient sur le parc du manoir. Avec un sortilège de désillusion, il lui suffisait de faire le tour de la maison, et de les observer à travers les fenêtres de la bibliothèque, en utilisant un sort capable de détecter leurs conversations à l'intérieur sans le bruit de la musique.

D'un pas décidé, Bellatrix entreprit alors de faire le tour du manoir, – ce qui, compte-tenu de l'immensité des lieux, prenait un temps certain – la tête remplie des stratagèmes et pièges que pouvaient mettre en place tous ces Mangemorts qui n'avaient jamais accepté son arrivée dans l'Ordre des Ténèbres. Pourtant, ce qui se passait dans la bibliothèque du Manoir Lestrange était loin, très loin, de tout ce que son cerveau embrumé et enragé avait pu concevoir. C'était à la fois beaucoup moins alarmant et infiniment plus malsain.

Elle n'eut même pas l'idée de jeter ses sortilèges tant elle fut choquée par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Derrière les grandes fenêtres croisées de la bibliothèque, un tableau dantesque se peignait en temps réel. Bellatrix ne sut pas très bien ce qu'elle regardait au début, ses yeux s'accrochaient à des mouvements sporadiques sans les comprendre, puis tout devint clair et grotesque à la fois. À quatre pattes sur un sofa, une femme inconnue aux formes généreuses, était prise en sandwich entre Walden MacNair, derrière elle, et Andrew Crabbe, devant elle, le sexe enfoncé dans sa bouche. Plus affolant encore, d'autres Mangemorts gravitaient autour d'eux sans même les regarder, comme si tout cela était tout à fait normal.

Au centre du tableau, Alecto Carrow, assise sur une table dans une robe rouge relevée sur ses cuisses laiteuses, battait un jeu de cartes, une cigarette à la main, l'air à la fois amusé et consterné. Elle avait les jambes écartées, et de ce que Bellatrix pouvait en voir, elle ne portait pas de sous-vêtement. Face à elle, enivré, gesticulant, les bras en l'air, débraillé, le jeune Lucius Malefoy était en train de lui déclamer un discours enflammé. Rodolphus adossé contre la table à côté d'Alecto était hilare devant ce que racontait Lucius Malefoy. Sur un des sofas un peu plus à gauche, Ethan Rosier annihilait une fumée verte que Bellatrix reconnaissait comme étant de la drogue magique.

Tout cela n'avait aucun sens pour Bellatrix. Elle n'avait même pas remarqué que Malefoy avait été invité à cette soirée. Elle le connaissait à peine. Il était plus jeune qu'eux. Encore scolarisé à Poudlard. Fiancé à sa petite sœur. Que faisait-il, complètement débraillé, au milieu de sa bibliothèque ? Rodolphus prit la carte que lui tendait Alecto, et éclata de nouveau de rire. Il montra la carte à Malefoy qui fit mine d'être horrifié. Alecto leva les yeux au ciel, se leva, se mit face à la table, mains en avant. Rodolphus se plaça derrière elle et releva sa robe sur son large fessier blanc. Une. Deux. Trois. Trois claques sur ses grosses fesses flasques. Bellatrix les compta soigneusement, comme si ça avait une importance capitale pour comprendre cette scène burlesque. Rodolphus déboutonna son pantalon et s'enfonça dans la Mangemort rousse. Bellatrix ressentit le besoin de s'asseoir sur le sol. Elle était frigorifiée. Liquéfiée. Elle ne voyait plus la scène à présent mais seulement les bruits qui émanaient de la pièce. Ils riaient beaucoup. La musique était toujours aussi forte. Soudain, elle entendit des voix masculines répéter « Malefoy ! Malefoy ! Malefoy ! ». Elle se releva aussitôt, la rage au cœur.

Les Mangemorts formaient un cercle autour de Malefoy comme pour l'encourager. Le jeune homme faisait « non » de la tête, tout en riant : « Non, non, non, je le ferai pas ! ». Rodolphus reboutonna son pantalon – ça n'avait pas duré longtemps –, chuchota quelque chose à l'oreille d'Alecto qui s'était de nouveau assise sur la table, les jambes maintenant franchement écartées et scanda, lui aussi, le nom de Malefoy, en souriant. Les Mangemorts se faisaient de plus en plus pressants. Rodolphus déposa une claque virile sur l'épaule de Malefoy. Alecto regardait Malefoy, un sourire espiègle sur les lèvres, puis découvrit un sein qu'elle entreprit de malaxer. Les hommes, hilares et surexcités, entraînèrent Malefoy vers Alecto. Quand elle fut à sa portée, elle attrapa le bas de sa chemise et l'attira vers elle. Elle voulut l'embrasser mais Malefoy refusa, ce qui fit redoubler de rire les Mangemorts autour d'eux. Rodolphus leur fit alors signe de se disperser, de se taire et de les laisser tranquilles – avec, toujours, ce sourire amusé aux lèvres.

Alecto se mit à genoux devant Malefoy, commença à le déshabiller… et ce fut à ce moment-là que Bellatrix décida qu'elle en avait assez vu. Elle se détourna de la scène, et courut pour s'enfuir. Au bout de quelques mètres, elle se rendit compte que son geste était stupide. Elle était une sorcière. Elle n'avait pas besoin de courir pour s'enfuir. Elle pouvait transplaner. Où pouvait-elle aller ? Elle voulait quitter cet endroit, se réfugier quelque part où elle se sentait bien. Elle savait, évidemment, où elle voulait se rendre. Elle essuya ses yeux. Et disparut.

XxXxXxX

La pièce, à mi-chemin entre un salon et une bibliothèque, était encore une fois vide. Il n'y avait plus aucun feu dans l'âtre de la cheminée, ce qui avait encore fait chuter la température de quelques degrés. Un nuage de fumée s'échappait de ses lèvres lorsqu'elle respirait. Un peu hésitante, elle avança vers la porte sur sa droite, celle qui menait à la chambre. Elle y avait déjà dormi après sa dispute avec Rodolphus. La porte n'était pas verrouillée et Bellatrix se rendit très vite compte que Lord Voldemort n'était pas là non plus.

Un peu découragée, elle entreprit d'arpenter les autres pièces de cette étrange bâtisse sans fenêtres. La salle des potions où il lui avait fabriqué une potion de sommeil. La grande salle de réunion si rarement utilisée ces derniers temps – le Seigneur des Ténèbres préférait les cimetières, maintenant. Elle se rendit enfin dans le Sanctuaire, mais là non plus, il n'y avait personne. Il était à présent cinq heures trente du matin, et elle se demanda si Lord Voldemort dormait. Dans certaines de ses déclarations, Lord Voldemort avait parfois sous-entendu qu'il entreprenait des missions, qu'il s'occupait de certains problèmes, la nuit. Cela ne l'empêchait pas d'être éveillé la journée suivante. Quand bien même, tout le monde a besoin de sommeil, se raisonna Bellatrix. Elle fit demi-tour et retourna dans le salon-bibliothèque en se disant qu'elle l'attendrait. Elle avait envie de lui parler du comportement inapproprié et choquant de ses Mangemorts. Savait-il ce qu'ils faisaient de leur temps libre ? Connaissait-il le caractère dépravé de cette traînée d'Alecto ?

Il faisait trop froid dans cette pièce. Elle franchit la porte de la chambre et sursauta en apercevant le Seigneur des Ténèbres, dos à elle, qui déposait sa cape magique dans une imposante armoire en bois brun, d'un coup de baguette magique.

Sans se retourner, d'une voix lasse, il dit :

– Que fais-tu, là, Bellatrix ?

Elle ne sut quoi répondre. Il était très tard, après tout, et elle n'était pas venue à cette heure-là pour lui parler de Rodolphus et de ses petites activités nocturnes. Il lui fit alors face, et Bellatrix découvrit de larges tâches de sang sur sa robe de sorcier, ainsi que sur son visage.

– Maître ! s'exclama-t-elle.

– Ce n'est pas le mien… soupira-t-il, où est ta baguette ? Enlève-les pour moi.

Bellatrix extirpa sa baguette de sous sa robe où elle l'avait glissée contre sa cuisse, et prononça « evanesco ». Le sang disparut aussitôt.

– Je n'aime pas me répéter, Bellatrix.

– Je suis désolée Maître, je me demandais si…

La voix du Seigneur des Ténèbres claquant comme un coup de tonnerre l'interrompit :

– Je n'ai vraiment pas la patience pour cela maintenant. Tu as déjà essayé d'entrer dans ma chambre par le passé, et il ne me semble pas que ça se soit particulièrement bien terminé pour toi. Si tu as oublié, je me ferais un plaisir de te le rappeler.

– Je m'en souviens, murmura Bellatrix, plus timidement, grelottante de froid, mais je m'y étais mal prise.

– De quelque manière que ce soit, il n'y a rien qui aurait pu me convaincre de te laisser entrer, répliqua Lord Voldemort, maintenant rentre chez toi.

Elle fit un pas en avant.

Il sortit sa baguette.

Il semblait fatigué, un peu las, mais derrière l'épuisement, Bellatrix ne percevait pas de grande colère. Parfois il était inaccessible. Pas cette nuit-là. Bellatrix tenta sa chance.

– Laissez-moi essayer : si je ne réussis pas à vous satisfaire, je ferai ce que vous voudrez. Je m'en irai. Vous me torturerez. Comme vous voulez.

– Que veux-tu essayer ? s'enquit-il lapidairement.

Elle réussit à ne pas rougir.

– Ce que j'ai commencé à faire la dernière fois que j'ai essayé de rentrer dans votre chambre sans votre autorisation, expliqua-t-elle maladroitement.

Il la dévisagea d'un air dubitatif.

– Tu commences mal si tu n'arrives pas à le dire, remarqua-t-il.

– Me laissez-vous donc essayer ?

Il observa Bellatrix un court instant, puis alla s'asseoir sur le fauteuil près du lit.

– Si tu ne me satisfais pas, je ne me contenterai pas de te torturer, Bellatrix, prévint-il avec un sourire cruel.

– Si je vous satisfais, je pourrais rester ici ? demanda-t-elle, le cœur battant.

– Ferme la porte, approche.

– Maître ?

– Commence par me satisfaire, on verra ensuite, insista Voldemort d'une voix glaciale.

Bellatrix ferma la porte et s'approcha. Il ne faisait guère plus chaud dans cette pièce. La peur et l'excitation l'envahirent comme un élixir. Pour ne pas flancher, elle évita de regarder Voldemort dans les yeux mais se concentra sur ses mains posées sur les bras du fauteuil, puis son torse qui se soulevait presque imperceptiblement à chacune de ses respirations, ou encore sa bouche, immobile. Elle s'agenouilla entre ses jambes. Elle ne put s'empêcher de croiser son regard. La cruauté et l'amusement dans ces yeux noirs parcourus de tâches rouge sang l'électrifièrent.

Intimidée mais décidée, à la fois épouvantée et fière de son initiative, elle ouvrit sa robe. Il n'était pas dur, mais pas complètement mou non plus. Elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine : enfin, elle le touchait. Elle se demanda si le prendre dans sa bouche immédiatement était la meilleure solution. Elle commença par le caresser mais elle sentait ses mains trop engourdies par le froid. Le regard qu'il posait sur elle était trop intense, trop lourd à supporter : elle préféra utiliser sa bouche. Elle crut qu'ainsi affairée, elle aurait moins la tentation de lever les yeux vers lui… Cela fonctionna les premières minutes. Elle était si appliquée sur sa tâche qu'elle ne pensa même pas à le regarder mais au bout d'un moment, elle entendit sa main près de sa tête frémir contre le tissu de sa robe. Cela lui fit aussitôt lever les yeux. Il l'observait sans ciller, avec la même tension, mais la couleur de ses yeux semblait moins froide, et plus liquide. Il était dur dans sa bouche.

Elle s'arrêta.

– Finis, siffla-t-il aussitôt.

Bellatrix fit glisser les fines bretelles de sa robe.

– J'ai réussi, murmura-t-elle.

– Non, je ne suis pas encore satisfait, Bellatrix, répliqua-t-il sur un ton menaçant.

– Prenez-moi, Maître, je vous en supplie…

– Tu triches, affirma Lord Voldemort tout en l'observant se déshabiller.

Elle était maintenant debout face à lui, complètement nue.

– Je ne triche pas Maître, je ne vous ai pas dit ce que je comptais vraiment faire la dernière fois, corrigea-t-elle, avec un petit sourire, si je ne vous satisfais pas, vous ferez ce que vous voudrez.

Elle amorça un geste pour s'asseoir à califourchon sur lui, et voyant qu'il ne protestait pas, dans un geste précautionneux, elle s'installa sur lui. Oh Merlin, elle était si proche. Sentir le tissu rugueux de sa robe sur sa peau nue la fit frissonner. Les yeux du Seigneur des Ténèbres guettaient calmement son visage sans laisser indiquer une quelconque expression. Le regard indolent suivit la courbe de son cou qui se laissait facilement admirer sans le rideau de ses cheveux, puis le dessin de ses seins jusqu'à la pointe durcie de ses tétons. Il n'initia aucun geste, mais en croisant de nouveau son regard, il leva un sourcil comme pour lui demander ce qu'elle attendait pour commencer.

Un peu tremblante mais prodigieusement excitée, elle avança sa main vers lui puis la glissa entre son corps dénudé et celui presque entièrement vêtu de son Maître. Il était encore si dur, si chaud. Maintenant sa prise autour de lui, elle se suréleva légèrement et le plaça, languissante, contre son entrée palpitante. Tout en elle le réclamait douloureusement. Petit à petit… doucement… Elle l'introduisit en elle. Elle était lentement pénétrée, délicieusement étirée, délicatement écartelée. Oh, et maintenant il était tout en elle. Elle gémit.

Elle se souvenait qu'il n'avait pas aimé être touché la première fois, alors elle se pencha un peu et posa ses mains sur le dossier du fauteuil de part et d'autre de sa tête. À peine fut-elle ainsi installée que le mage noir encercla solidement ses poignets et la força à se redresser sur lui. Elle imagina qu'il ne voulait pas être entouré de ses bras. S'il continuait à la tenir comme ça, ce n'était pas un problème : elle le chevaucha doucement d'abord, pour se réhabituer, pour profiter du moment, pour intégrer le fait qu'elle l'avait en elle, sans le quitter des yeux. Un intense plaisir la parcourut.

Les mains froides du Seigneur des Ténèbres cernèrent sa taille, tiède, puis se posèrent sur ses hanches, brûlantes, comme pour contrôler ses mouvements. Il ne lui imposait rien, pour l'instant. Il l'observait faire. C'était à elle de le satisfaire après tout. Elle accéléra le rythme. Elle avait envie de s'accrocher à lui, de le toucher, de l'embrasser. Posant ses mains sur les bras du fauteuil pour s'équilibrer, elle le chevaucha comme si sa vie en dépendait, la nuque renversée. Il était si calme qu'elle ne voulait pas briser ce silence par ses cris extatiques, mais bientôt elle ne put se contrôler : les gémissements qu'elle tentait d'étouffer en se mordillant les lèvres emplirent la pièce. Le plaisir voulait lui faire fermer les yeux mais elle refusait de manquer une seconde de son Maître, à quelques centimètres d'elle, les yeux rouge liquide, le souffle saccadé.

Et soudain, sans aucun signe avant-coureur, elle le vit. Elle vit le contrôle céder dans ses yeux. Il se leva en la soulevant d'un geste brusque, toujours enfoncé en elle, et s'allongea sur le lit. Elle se retrouva contre son torse, comme leur première fois, ses mains étaient toujours sous elle et cette fois, il imprima son propre rythme. Beaucoup plus fort, beaucoup plus violent. Elle eut peur de s'évanouir un instant tant la transition était brutale, mais ce fut vite éclipsé par l'ivresse de le sentir sur elle, autour d'elle, en elle. Bientôt, à travers ses cris, elle l'entendit gémir… Je vais mourir, pensa Bellatrix. Elle voulait l'embrasser, le toucher, mais il repoussait chacune de ses tentatives, sans même lever la main, par un frisson magique, comme une électrocution.

C'était trop. Beaucoup trop.

– Oh, Maître, par pitié, Maître…

N'arrêtez jamais, n'arrêtez jamais, n'arrêtez jamais. Bellatrix ne se mordillait plus les lèvres : elle hurlait de plaisir.

Enfin, il s'effondra sur elle, le cœur battant, une seconde, puis il s'allongea, sur le dos, à côté d'elle.

– Rentre chez toi maintenant Bellatrix, dit-il, les yeux fermés.

– Maî-

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il la saisit par la gorge, le poing serré comme un étau.

Tu ne dormiras jamais avec moi. Ce qui vient de se passer était une erreur. Si tu n'émets ne serait-ce qu'un bruit de contestation, tu seras punie, compris ?

Elle hocha la tête comme elle pouvait malgré la main qui l'étouffait.

– Habille-toi et va-t'en.

Il desserra son emprise et Bellatrix se dépêcha de sortir du lit. Elle récupéra sa robe qu'elle enfila rapidement. Elle avait envie de pleurer mais elle se fit violence pour ne pas gâcher le merveilleux moment qu'elle venait de passer. Elle risqua un regard vers Lord Voldemort qui avait les yeux fermés et attendait certainement qu'elle s'en aille pour dormir.

Elle n'avait jamais imaginé en entrant cette nuit-là dans sa chambre qu'elle coucherait de nouveau avec lui. Elle avait espéré un baiser, peut-être mais le reste était un coup de bluff. Il lui avait dit la nuit de son mariage que ça n'arriverait qu'une fois, que c'était exceptionnel. Elle l'avait fait mentir.

Elle savait désormais qu'il la désirait.

Elle le ferait mentir encore.

Merci, Maître.


A suivre.

Ça vous a plu ? Allez, ne me laissez pas dans le suspense, j'ai besoin de vos avis.

A bientôt.

SamaraXX