Une histoire plus triste, plus sombre, plus noire.

Même les auteurs ont parfois des petits moments de blues.

Je tiens à remercier Clina et Eiffel pour leurs commentaires laissés car elles n'ont pas de compte et je ne peux leur répondre personnellement. Donc merci à vous de me lire, me suivre, de me laisser un petit mot sur votre passage !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

Dark Prison

Tout est froid.

Le sol, les murs, le plafond.

Tout est noir.

Aucune ouverture.

Il se recroqueville sur lui-même pour essayer de garder le plus de chaleur possible. Il ne sent plus ses pieds. Ses jambes lui font mal. Ses doigts le brûlent. Il veut que cela cesse, d'une manière ou d'une autre.

Il s'est fait avoir comme un bleu. Sa bêtise et son incapacité à réagir à temps le rendent fou. Il culpabilise, se traite de tous les noms, se dit qu'il aurait dû voir l'évidence ! Il tremble. Il a tellement mal...

Ses plaies le font souffrir, lui arrachent des gémissements étouffés au moindre mouvement. Il veut dormir, il veut oublier.

Aucun bruit ne vient l'aider dans sa cellule de ténèbres. Il n'ose pas bouger. Il craint le noir mais il craint surtout la douleur. Le moindre geste ouvre un peu plus ses blessures, fait couler une légère goutte de sang frais qui lui brûle la peau aussi vivement qu'une flamme.

Tout est froid.

Ses pieds, ses mains, son corps.

Tout est noir.

Pas espoir.

Il a fermé les yeux. Il aimerait dormir, il n'y arrive pas.

Les souvenirs de sa capture sont vifs. Fugaces. Assourdissants.

Une porte qui claque. Il se réveille brusquement dans son fauteuil. Il s'est assoupi sans s'en rendre compte.

Des ombres l'entourent. On lui plaque violemment un mouchoir sur la figure.

Chloroforme.

Il se débat contre l'inconnu, un autre marmonne quelque chose. On abat violemment un coup sur sa nuque.

Batte de base-ball.

Le réveil s'est effectué dans une salle vide. Il est attaché sur une chaise, mains liées aux accoudoirs, pieds coincés contre ceux du meuble en acier.

Un couteau brillant à la lumière du plafonnier.

Une cigarette que l'on écrase sur son épaule droite.

Un chemin que l'on creuse doucement dans sa peau rosée.

Une allumette que l'on laisse tomber sur sa cuisse nue.

Un coup que l'on porte à la mâchoire.

Une plaie que l'on trace au cutter sans trembler.

Il tremble de ces souvenirs. Il n'aime pas la torture, il en est terrorisé à présent.

Il voulait savoir où se planquaient John et Sherlock. Il voulait savoir pourquoi il les avait éloigné de Londres. Il voulait savoir.

Tout est froid.

Son sang, ses muscles, ses organes.

Tout est noir.

Plus d'espoir.

Il n'a rien dit. Les seuls sons qu'il a prononcé sont les cris, les hurlements, les gémissements, les sifflements. Il se sentait fier et stupide.

Un coup sourd retentit.

Un second.

Un troisième.

Un grincement métallique, puis un claquement sonore qui résonne longuement.

La lumière se fait.

Elle éclaire un corps recroquevillé sur le sol.

Des pas précipités.

-Attention monsieur ! On ne sait pas si c'est sécuritaire ! Monsieur Holmes... !

Des mains qui tâtonnent avec désespoir.

Tout est froid.

Tout.

Même les larmes.