Titre: Tu me hantes
Genre: Surnaturel, drama, éventuellement romance.
Rating: M (explications plus loin)
Personnages: Shizuo et Izaya, ansi que la plupart des personnages de la série.
Note: Premier avertissement: Cette histoire est cotée M pour scènes explicites de Shizaya/Izuo (un des deux ou les deux peut-être? vous verrez bien!).
Deuxième avertissement: Ladite cote ne sera pas effective avant le chapitre... 10? 15? 3456? Donc, ceux qui n'aiment que les lémons... Changer de page! Ou alors, attendez une éternité et allez voir le chapitre en question (que je ne préciserai pas parce que je suis sadique comme ça!).
Bon, maintenant que la moitié de mon lectorat est parti en claquant la porte (admettons qu'il y ait une porte à claquer), passons aux choses sérieuses. Si vous êtes des gens attentifs aux genres dans la vie (ce que je ne suis pas, donc je vous pardonne aisément si vous n'avez pas remarqué), vous devez donc savoir qu'il s'agit d'une histoire supernaturel. Pour les autres, et bien voilà, c'est une histoire supernaturel, donc des choses étranges vont s'y passer...
Quand vous allez commencer ce chapitre, vous allez avoir plusieurs réactions, dont, outre l'indignation, la colère, la frustration, l'envie de faire rencontrer ma tête et un poteau, la surprise, voire le doute, devrait faire partie. Sachez que, malgré ce début somme toute... (à vous de placer le mot, je ne veux pas vous dévoiler la suite), je compte bien me rendre jusqu'au fameux lémon dont je vous parlais plus tôt. En fait, vous allez très vite comprendre pourquoi cela risque de prendre du temps, mais je vous promets de m'y rendre un jour, dussè-je y perdre la vie en chemin!
Pour les points moins importants: POV = Shizuo, temps de verbe = présent, personnages = le plus IC possible, mais peut-être un peu OOC.
Bonne lecture! Les commentaires me confèrent des pouvoirs extraordinaires qui me permettront de continuer cette histoire, à la manière des prières, alors laissez-m'en et vous verrez peut-être un miracle de vos yeux...
Me voici dans un cimetière. C'est la première fois de ma vie que j'entre dans ce genre d'endroit. Je reste debout, seul, devant une pierre tombale. Un rire me prend, un rire qui me surprend moi-même, dont je ne me savais pas capable. J'observe le nom devant moi et ne peux m'empêcher d'être extatique. Après toutes ces années de tentatives de meurtre, j'ai enfin réussi!
Je suis surpris par l'austérité de cette tombe. Je m'étais imaginé qu'avec son mode de vie, il voudrait y inscrire des inepties, y mettre un peu de couleurs, de vie. Je ris intérieurement face à ce choix de mots. J'aurais très bien imaginé une inscription comme « Je laisse dans le deuil tous ces humains que j'aime tant et j'espère leur manquer » ou tout autre phrase de son cru. Pourtant, il n'y a rien d'autre que son nom et la date de naissance et de mort. Aucune mention de qui que ce soit qui pourrait être en deuil de lui.
Cela ne m'étonne pas. Le service funéraire était étonnamment peu occupé. Il n'y avait que moi, Celty, Shinra, Mairu, Kururi et quelques autres personnes qui m'étaient inconnues. Personne, à part les deux jumelles, n'a même pris la peine de pleurer. Moi j'ai souri tout le long, pour le narguer comme il l'avait fait tant de fois. Enfin, enfin, j'avais réussi!
Je me sentais coupable des larmes des deux jeunes filles, ce qui a calmé un peu mes ardeurs. Peu importe ce qu'elles en disaient, il s'agissait tout de même de leur grand frère. Il était normal qu'il leur manque, même si je pense sincèrement qu'Ikebukuro et le monde entier se portent mieux sans lui.
J'évite de repenser à cela pour ne pas culpabiliser. Ce serait quand même le comble, de me sentir coupable d'avoir tué cet asticot. J'observe encore plus la tombe et me laisse aller à rire. Il y a des fleurs à son pied, mais je n'ai pas pris la peine d'en amener. À quoi bon? Je ne souhaite pas qu'il atteigne le paradis, si celui-ci existe; au contraire, j'aimerais mieux qu'il souffre. Il devrait payer pour tout le mal qu'il a fait.
Non, ce que j'ai amené pour décorer sa tombe, c'est le panneau qui a achevé sa vie. Je l'ai gardé comme souvenir, mais finalement, il a plus sa place ici que dans mon appartement. J'ai demandé si cela dérangeait que je le mette ici, mais le gardien du cimetière, après m'avoir jeté un regard désabusé, m'a assuré que je pouvais bien y mettre un fusil si je le voulais du moment que ça n'empiétait pas sur les autres tombes. Il m'a poussé à cran, mais je me suis retenu. Je ne voulais pas causer une scène dans un cimetière, tout de même.
Je dépose donc mon offrande près des fleurs, espérant sincèrement que celle-ci l'empêchera d'atteindre le paradis. Je me demande si les fantômes existent ou si nous nous réincarnons. Peut-être n'y a-t-il rien après la mort? Ce me serait plus que bénéfique : cela voudrait dire que le parasite a cessé d'exister complètement. S'il existe une après-vie, je le crois sincèrement capable, avec son intelligence et sa ténacité, de passer au travers et de revenir me hanter.
Je mets de côté ces réflexions perturbantes et tente de me décider sur la suite des choses. Maintenant qu'il n'est plus, que fais-je? Comment combler ce vide? Dois-je trouver quelqu'un d'autre à détester? Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée... Mais à quoi pensè-je? Je n'ai pas besoin de le remplacer, sa disparition est une délivrance et je n'ai certainement pas besoin d'un deuxième fauteur de troubles. Non, je ne réfléchis pas de la bonne façon, je dois plutôt trouver ce que je peux faire maintenant qu'il n'est plus...
Est-ce que ma vie a changé? A-t-il pu me délivrer de ma violence? Non, ce n'est pas le cas, je le sais bien. Qu'est-ce que sa mort m'a apporté? Rien, absolument rien, si ce n'est justement un manque de problèmes. Je ne m'en plaindrai pas, mais tout de même, j'ai toujours pensé que s'il mourait ma vie en serait radicalement changée. À part une profonde satisfaction et une légère culpabilité en plus, je suis toujours cette brute sanguinaire qui détruit tout dès que fâchée, je suis encore cet être inhumain incapable de se calmer. La seule différence est que je n'ai plus personne à détester en permanence, rien de concret à haïr.
Je n'irais pas jusqu'à dire que sa présence me manque, ce serait un sacrilège, mais je dois avouer que la vie est un peu plus vide sans lui...
Je me secoue et décide de m'en aller. Je ne reviendrai plus ici et j'oublierai son existence aussitôt. À quoi bon me souvenir de lui? Qu'est-ce que cela m'apporterait? Je vais simplement continuer ma vie comme avant. Je me penche donc sur sa tombe et lui dis :
- Adieu, Orihara Izaya! Tu m'auras causé bien du trouble, mais finalement, j'ai eu le dessus sur toi. J'espère sincèrement que tu n'atteindras jamais le paradis!
- Aw~ Shizu-chan, tu es tellement méchant!
Je me retourne vers la source du bruit et passe proche de la crise cardiaque. L'asticot, le parasite, la larve, se retrouve devant moi avec son improbable sourire de chat de Chester et sa veste caractéristique. Devant cette apparition, j'en perds mon aplomb et tombe à la renverse, manquant détruire la pierre tombale dans ce geste.
- Fais attention où tu tombes, Shizu-chan, je ne voudrais pas que tu saccages ma tombe!
Ça y est, je délire. Je n'ose pas imaginer la portée de cette hallucination. Me manque-t-il tellement que je veuille le revoir? Me suis-je toujours trompé sur mes émotions face à lui? Ou, plus probable, ai-je perdu la raison?
Il me regarde avec désapprobation. Il fait cette fameuse moue que je déteste tant et rajoute enfin, face à mon silence :
- Shizu-chan, tu n'es pas drôle!
Je réagis enfin de la façon suivante : je me relève, passe à côté de lui sans rien ajouter et me dirige en dehors du cimetière. Si je l'ignore, peut-être qu'il va disparaitre. Je ne peux m'empêcher de songer que, tant qu'à l'imaginer, je pourrais au moins le rendre moins énervant. Pourtant, mon inconscient ne semble pas du tout d'accord avec moi, car le voici qui me suit tout en me taraudant de répliques toutes plus énervantes les unes que les autres. Il gambade à mes côtés avec son air enfantin habituel. Vraiment, je débloque complètement si j'imagine le puceron alors que je l'ai finalement tué.
Il finit par entourer mes épaules de ses bras pour déclencher ma colère, ou du moins je crois que c'est son but, mais les conséquences sont tout autres. Je réalise avec horreur que je le sens réellement, qu'il est même tiède et qu'il pèse quelque chose. Lui aussi semble surpris, parce qu'il me relâche aussitôt et reste immobile. Nous nous fixons un moment, incapables de comprendre quoi que ce soit à ce qui vient d'arriver.
Je laisse de côté ma haine pour me rapprocher de lui. Je pose ma main sur son épaule. C'est la première fois de ma vie que je le touche pour autre chose que pour lui faire du mal. C'est tiède, comme je le pensais. Nous sommes les deux en transe, et je déplace ma main pour toucher son cœur. Je réalise alors qu'il ne bat pas. Avec un soupir de soulagement, je le pousse sans ménagement et reprends mon chemin. Il est vraiment mort. Mort, mort, mort. Ce n'est que mon imagination qui me joue des tours. C'est ça, ce n'est que mon imagination...
Après s'être relevé, il me suit encore mais reste étonnamment silencieux. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi il ne parle plus, je le regarde donc en coin et reste sidéré par l'expression sur son visage : trouble, stupeur, incompréhension. Comme s'il ne comprenait pas plus que moi pourquoi il est là. Et pourtant, c'est une vision, une simple vision, il ne devrait pas se demander ce genre de choses! Mon inconscient sait bien pourquoi il est là – quoique mon conscient se demande sérieusement la raison – alors la manifestation dudit inconscient devrait le savoir également!
Je secoue la tête et continue mon chemin. Je ne dois pas me laisser emporter par cette folie naissante. Il ne s'agit que d'un trouble passager, j'en suis certain. Si je dors suffisamment longtemps, il va disparaitre. C'est le surmenage, ou un quelconque stress que j'aurais accumulé sans que je m'en rende compte. C'est psychologique et il va disparaitre très vite si j'ignore sa présence.
C'est en me persuadant de la sorte que j'atteins mon appartement et y entre. La peste me suit encore. Je lui ferme la porte au nez, mais il passe au travers sans difficulté. Évidemment... Il est une hallucination, il peut très bien se permettre de passer au travers des objets. Je lève quand même les yeux au ciel : si seulement c'était si simple de se débarrasser de lui!
Je remarque qu'il a regagné son aplomb habituel et qu'il regarde mon appartement avec curiosité. Je l'ignore et m'en vais me servir un bon gros verre de lait. Je sens son regard sur moi, mais j'essaie du mieux que je peux de ne pas me soucier de lui. Ma colère monte malgré tout, et je tente de la calmer. Cela ne servirait à rien de me fâcher contre ma propre imagination dans mon propre appartement, qui plus est.
Alors que je m'apprête à me changer pour me mettre en pyjama, je remarque qu'il est toujours là à me regarder. Je songe à lui demander de sortir, mais finalement, je me freine en me souvenant qu'il ne s'agit que d'une vision. J'enlève ma veste et ma chemise en me rappelant que c'est moi-même qui me regarde, mais je ne peux simplement pas ignorer la réplique qu'il me lance :
- Ah, Shizu-chan, je ne savais pas que tu étais aussi impudique! Tu devrais avoir honte de te changer devant moi~
C'est à ce moment que ma colère éclate et je la laisse prendre le meilleur de moi-même comme d'habitude. Torse nu, je soulève ma table de chevet et la lui lance. Il l'évite et sort son couteau. Il entreprend alors de me couper le ventre. Tout cela me parait tellement naturel que je ne pense pas à questionner le fondement de ces actions avant de réaliser que je n'ai pas du tout mal. Je regarde vers l'endroit touché et remarque que je n'ai aucune coupure. Le parasite fixe le même endroit avec un air dubitatif.
Je pars alors à rire et toute ma colère retombe. C'est une hallucination, ce serait bien le comble qu'il arrive à me faire du mal. Un sentiment d'impuissance passe sur son visage. Je lui prends le couteau des mains sans qu'il oppose la moindre résistance et tente de me couper la paume. Absolument rien. Je sens bien la lame, mais elle ne me coupe pas. J'éclate à nouveau de rire alors qu'il me le reprend. Il le range et décide de s'assoir par terre, par dépit je présume.
Je finis de me changer sans qu'il ajoute un mot et me couche dans mon lit. Au bout d'un moment, l'asticot m'y rejoint. Je me retourne pour lui demander ce qu'il fait, mais il est dos à moi. Je songe à le pousser en dehors du lit, mais je me raisonne en me rappelant qu'il n'est que le fruit de mon imagination et qu'il peut par conséquent dormir où il veut sans influencer mon propre sommeil. Je me retourne à nouveau et tente d'oublier sa présence en me répétant qu'il n'est qu'une illusion. Je m'endors au bout d'un moment, espérant vivement qu'il aura disparu lorsque je me réveillerai.