Coucou ! Pardon du retard ! Voilà l'interlude, puis la fin.
Interlude
" - Alors quoi ? C'est ainsi que se termine le conte ? Le méchant meurt et les gentils vivent en paix ? Et si le méchant était le Prince ? Je reste seul.
Quel auteur a bien pu écrire une fin aussi débile ? Ce n'est pas une fin heureuse ça. Qu'importe au fond que la guerre soit terminée ? La guerre, c'est de l'émotion à vif, des tourments, des combats et des étreintes passionnées qui laissent le corps apaisé mais meurtri. La paix, c'est l'inaction, le triomphe de l'habitude sur les idées, du quotidien sur l'exceptionnel, des gens de tous les jours sur les héros.
Et moi, je dois sourire et accepter avec modestie leurs hommages et leurs félicitations. Je dois m'empêcher de ricaner. Mais bien sûr, braves gens ! Félicitez-moi d'avoir causé la mort de mon Prince, d'avoir suicidé mon bonheur. Exhibez vos vies rangées et tranquilles, vos enfants bavant dans leur cocon. Remerciez-moi pour vous avoir rendu à votre glorieux cimetière tiède d'existence, remerciez-moi d'avoir abandonné ce qui avait du goût pour que tout le monde puisse manger. Ridicule.
À quoi tout cela a donc servi ? La prophétie s'est réalisée et quoi ? Est-ce que ça signifie que tout, depuis ma rébellion jusqu'à mon profond sommeil, a été décidé pour n'aboutir seulement qu'à ça ? Le trouver puis le perdre. Ne pas le laisser vivre pour moi, survivre. Et nous qui avions cru voir une autre issue... Que fait-on quand le Prince est parti ? Parce que si c'était bien lui, celui qu'il me fallait, suis-je condamné à ce que tout s'arrête là ? Depuis dix-sept ans, je l'attendais, dès le matin froid jusqu'aux longues nuits, je l'attendais. Guettant dans tous les regards l'éclat du sien, cherchant dans chaque sourire celui qui me rendra enfin heureux. Les bras faits pour m'enlacer, le corps que le mien a été créé pour accueillir, la force pour me retenir, le courage pour m'accompagner. Dix-sept ans à douter de ton existence pour te perdre si vite. Cinq mois pour toute une vie.
Alors quoi ? Je meurs ? Je me cache ? Je dépéris ? On ne meurt de chagrin dans son sommeil que dans les vrais contes. Le mien est vraiment trop mal fichu pour que ça marche. Il me faudrait prendre des pastilles, serrer quelque chose autour de mon cou, piquer dans mon bras... Il faudrait donner au monde la jouissance de me pleurer, l'autorisation de baisser la tête devant ma faiblesse, de m'en vouloir de les avoir laissés. Non je ne ferai pas ça !
Tu entends Monde ? Je suis toujours en vie et j'emmerde tes histoires absurdes d'amour unique ! Je veux de nouveau respirer mal, avoir le cœur qui bat, je veux cette fois avoir le temps de lui dire à quel point... Parce que ce Prince là était trop brisé, déjà trop rongé par la vieà, trop triste. Et moi, j'avais encore un peu trop de haine pour lui et pour moi. Nous n'avons pas eu le temps d'apprendre à parler d'amour, mon amour. Alors, je veux une nouvelle chance.
Je vais réaliser ton rêve, chéri, je vais te montrer comment on peut utiliser les règles de cet univers pour l'assujettir à nos moindre désirs, pour l'esclavager. Tu vois, cher Prince, tu étais encore trop sincère, trop incapable de dissimuler ta vraie nature. Moi, je vais me cacher... Je serai le loup sous une peau d'agneau et je vais le dévorer, ce monde, qui craignait jusqu'à ton nom. Et après, tant pis si l'auteur me maudit, si les enfants n'y comprennent plus rien. Et pardon à toi mon tendre Prince, mais je vais t'oublier, refermer ton livre et changer l'histoire. Tu resteras sur l'étagère des souvenirs, celle qu'on ouvre qu'à la page du bon, de l'agréable. Moi, je vais tendre les bras et attendre un homme qui ne sera pas papillon, qui restera à mes côtés, qui me laissera du temps. Finalement, moi aussi, je me plierai au monde, et trouverai quelqu'un pour ployer avec moi. Alors je vivrais heureux-pour-toujours."
III PARTIE
1-Ce qu'il advint ensuite.
- Mr le Premier Ministre, une dernière question, s'il-vous-plait.
Harry étouffa un soupir. La nuit était tombée depuis longtemps et cette interview traînait en longueur. Finalement, même après cinq ans, on ne s'habitue pas à ce que les gens soient autorisés à vous retenir, vous questionner, vous harceler.
- Je vous en prie, encouragea-t-il avec un sourire aussi chaleureux que factice.
- À vingt-cinq ans, vous avez été le plus jeune premier ministre de tous les temps, et nombreux étaient les septiques, moldus comme sorciers, lors de votre élection. Cependant vous avez démontré avec brio vos aptitudes, alors pourquoi diable refusez-vous de vous présenter pour un deuxième mandat ?
Parce que j'en ai ras-le-bol de toutes ces débilités politiques, ras-le-bol de donner des ordres et d'être obéi, de prendre des décisions qu'il me faut justifier, de sourire à la ménagère et à son môme...
- Parce que ma vie publique a assez duré. Notre monde est neuf et il a besoin de sang neuf !
- Vous maintenez donc votre soutien à Frédéric Jordan ?
- Absolument.
Jordan était un moldu d'une quarantaine d'années, et son ouverture d'esprit, sa gentillesse flagrante et son humour avait très vite conquis Harry. Il voulait le pouvoir ? Et bien voilà, cadeau !
La conférence de presse se termina dans un crépitement incessant de flash.
Chaque image et vidéo sera demain rediffusée sur toutes les sphères écrans, publiques comme personnelles, merveilles de la technomancie.
Quand le dernier journaliste eut quitté son bureau, Harry se mit à fouiller les dossiers sur le coté de son bureau, vérifiant qu'il n'avait rien oublié. Oui, il avait fait du bon boulot pendant cinq ans. C'était Kingsley qui avait récupéré tout le sale boulot en étant élu juste après ce qui resterait dans l'Histoire comme « la Révolution Magique ». L'ex-auror avait très vite compris que Harry n'avait pas l'intention de regagner (enfin) sa vie d'adolescent tranquille (qu'il n'avait jamais eu d'ailleurs), et dès ses ASPICS, il l'avait fait intégrer le gouvernement au poste de « conseiller particulier du Ministre », créé spécialement pour lui.
Kingsley avait habilement évité la crise politique, assuré la transition de gouvernement, évité la crise économique quand certains matériaux comme le pétrole avaient brusquement perdu de la valeur, puisqu'infiniment moins pratique que l'énergie magique.
Et lorsque Harry était arrivé au pouvoir, il avait pu se consacrer à des choses bien plus sympas : révolutionner l'éducation, déclarer l'école maternelle et primaire obligatoire pour tous et interdire qu'à, ce niveau les classes soient séparées entre enfants de sorciers et nés-moldus. Mais aussi et surtout, gérer l'essor de la technomancie, cette nouvelle science géniale qui combinait la magie et la haute-technologie, permettant ainsi des performances telles qu'on en avait jamais vues.
Grâce notamment à George Weasley que Harry avait assigné à cette branche, le Royaume-Uni était devenu le pays phare en la matière.
Oui, il avait bien travaillé. Mais maintenant, il était heureux que ça soit presque fini. Il jeta un coup d'œil à sa montre et jura. Il était vraiment tard, et quelqu'un l'attendait.
GAWAGAWAGAWAGAWAGAWAGAWAGAWG AWAGAWAGAWAGAWAGAWAGAW
Hermione moucha son dernier-né avec un petit rire amusé devant sa mine contrariée. Hugo avait les cheveux roux de son père, mais la tête qu'il faisait lorsqu'il était fâché, en gonflant les joues et fronçant les sourcils, n'appartenait qu'a lui.
- Je ne veux pas dodo ! Protesta-t-il.
- Bien sur que si, il est neuf heure !
Rose pas dodo elle, remarqua-t-il avec le sens de la justice d'un gamin de trois ans et demi.
- Effectivement, mais Rose est avec Teddy Lupin et ne doit pas abandonner son invité !
Et sans tenir compte d'autre protestation, elle le coucha dans son berceau et commença à chanter à mi-voix une berceuse. En réalité, le petit garçon était épuisé et dès qu'il fut calmé, le sommeil gagna vite contre sa mauvaise humeur.
Hermione regagna le salon et constata que Hugo n'était pas le seul à être fatigué : finies les cavalcades entre Ted et Rose. Les deux enfants étaient blottis dans un coin de canapé moelleux et jouaient silencieusement avec les deux peluches ensorcelée qu'avait offert Ron au petit garçon.
- Il a été sage? demanda Tonks.
- Oui, il a protesté bien sur, mais je lui ai dit que sa sœur préférait juste dormir dans le canapé que dans son lit, rigola la jeune femme.
Les adultes jetèrent un coup d'oeil amusé à Rose, toujours partante d'habitude pour défendre ses intérêts. Mais là, plutôt trop fatiguée que trop absorbée par son jeu, elle ne tourna même pas la tête.
Ron eut un petit rire et serra la main de sa femme. Ils s'étaient mariés cinq ans plus tôt, dans la plus stricte intimité et Hermione était très vite tombée enceinte. Ron en était ravi, autant parce qu'il espérait bien avoir une famille nombreuse que par ce que Hermionne avait besoin d'occupations. Le roux, généralement si mal à l'aise avec les émotions et la finesse, avait vite compris que sa chérie souffrait d'un mal devant lequel il allait peiner à lutter : la culpabilité.
Les deux ex-Gryffondor étaient des rares qui savaient combien Harry avait été heureux avec le Lord et combien sa mort lui avait fait du mal. Juste après la guerre, Hermione lui avait avoué le rôle qu'elle avait tenu, comment elle l'avait espionné et vendu à Dumbledore, en plus d'avoir contribué à créer la formule de ces balles de pistolets moldus. Comment elle avait assez stupide pour craquer et quitter la salle en laissant une arme aussi dangereuse sur la table.
Elle aurait vraiment voulu que Harry pousse une de ses colères comme autrefois. Vraiment. Mais l'homme s'était contenté de hocher la tête, presque soulagé d'avoir enfin des explications. Il avait dit à Hermione :
« Tu as fait ce qui t'a semblé juste, alors réjouis-toi. Tous ne peuvent pas en dire autant. »
En revanche, après, il était allé voir Dumbledore.
Le vieillard était en bonne position dans le nouveau gouvernement et sa réputation s'étendait de jours en jours. Harry était entré dans le bureau directorial et avait fermé la porte derrière lui. Aucun des portraits n'avaient voulu avouer ce qu'ils s'étaient dit, mais quelques jours après qu'il soit rentré chez lui, Dumbledore avait démissionné de la direction de Poudlard, nommé à sa suite Minerva McGonagall et annoncé qu'il se retirait de la vie publique.
Au mariage de Ron et Hermione, il était apparu transformé, toujours joyeux et excentrique, toujours prêt à dispenser ses conseils, il ne se mêlait cependant plus de la vie des autres, ne fouinait ni ne glanait des informations. Direct et sincère, il disait ce qu'il pensait sans faux semblants et manifestement à sa plus grande joie.
Hermione, elle avait mit plus de temps à cette « reconversion », cependant son mari, ses enfants et son travail de médicomage l'avait bien aidée.
- Bon et bien, nous aussi nous n'allons pas tarder à aller dormir, annonça joyeusement Lupin. Maintenant que tout est prêt pour l'anniversaire de Sirius.
- Ah, j'ai tellement hâte de voir sa tête ! S'amusa Ron. Tu crois qu'il va encore venir comme un naïf en ne s'attendant à rien ?
- Eh bien... Vu qui il a comme compagnon, je ne doute pas une seule seconde que Severus ait réussi à faire comme si ce n'était qu'un simple déjeuner chez les « Ron et Hermione Weasley » .
Ron secoua comiquement la tête.
- Même après près de dix ans, je n'arrive toujours pas à m'habituer à l'idée que Severus Rogue puisse venir déjeuner chez moi...
Tout le monde éclata de rire et Hermione donna une tape sur la main de son époux :
- Surtout que Rosie l'adore, souligna-t-elle.
- De pire en pire, maugréa Ron.
- Voyons, ne soit pas de mauvaise foi Ron, sourit Tonks, moi non plus je n'aimais pas beaucoup Severus, mais depuis la fin de la guerre, il s'est révélé... Hé bien, pas forcément l'homme le plus aimable de la terre, mais de bonne compagnie.
- C'est moi l'homme le plus aimable de la terre, non ? Susurra Remus à l'oreille de sa compagne qui, immanquablement, rougit jusqu'à la pointe de ses cheveux. Et puis, Sirius et lui vont si bien ensemble, reprit-il plus haut. Je connais bien le tempérament volage de Patmol, il n'aime pas s'attacher, souvenirs familiaux sans doute, il n'y avait que Rogue qui aurait pu le fasciner autant tout en ayant assez besoin de lui pour qu'il ne veuille plus partir.
Hermione chassa d'une revers de main un reste de miette sur la table et dit :
- Oui et Severus va aussi bien mieux depuis qu'il est avec Sirius je pense, on ne peut pas vivre toujours entre deux mondes sans en payer les conséquences, et grâce à lui, il s'est retourné juste à temps pour être consacré comme héros de guerre.
- Ce type a toujours été habile, ricana Ron.
Personne ne releva le sarcasme, ils étaient assez proches pour savoir que sous ces remarques acerbes, Ron estimait de plus en plus son ancien professeur, même si leurs caractères étaient sans doute trop différents pour qu'ils parviennent à se comprendre.
Finalement, Remus et Tonks réveillèrent Ted qui s'était endormi contre Rose qui le regardait, elle aussi à moitié endormie, et prirent congé.
HILIHILIHILHIHLIHLIHLIHIHILH ILIHLIHLIHLIHLIHLIHLILIHLIHL IHLIIHLILHIHLLI
De retour à la maison, Remus vérifia que son fils survivait sans faute à l'étape douche-brossage-des-dents-et-au-lit, tandis que Tonks fermait les volets de sa maison. Elle aurait pu le faire par magie, mais elle aimait ce dernier tour de maison avant d'aller se coucher. C'était comme faire le tour de son bonheur, de s'attarder encore une fois sur la chance qu'elle avait, au cas où la routine aurait pu le lui faire oublier.
Remus était devenu instituteur en primaire. Il avait toujours aimé enseigner et raffolait des enfants et comme Tonks n'était pas très partante pour en avoir toute une tripotée, elle était ravie que ce métier satisfasse son mari. Sa gentillesse et sa patience mettaient très vite les petits à l'aise et s'il était resté des préjugés sur les loups-garous, Remus en était exactement la parfaite réfutation. Il était toujours chef de la meute et Tonks avait compris qu'elle ne pourrait jamais empêcher son mari de sortir quelques nuits pour aller courir avec ses frères. Même s'il lui avait confié qu'il se faisait vieux pour diriger et qu'il attendait le moment ou l'un des petits jeunes le défierait pour prendre sa place d'Alpha. Nymphadora redoutait un peu son combat, même si elle savait que Remus n'en mourrait pas, car elle savait aussi qu'il se battrait jusqu'au bout, quitte à s'estropier.
Ils avaient aussi eu leur moment d'explications après guerre. Tonks lui avait avoué son rôle d'espionne, puis elle avait dû écouter Remus lui parler de l'ambiguïté de sa relation avec Fenrir Greyback. De comment son esprit lupin avait pris un immense plaisir au désir que Fenrir avait pour lui et comment il s'en était servi pour le vaincre.
Tonks en avait été abasourdie. Bien sûr, elle aimait Remus et savait que sa façade gentille et paisible cachait un autre tempérament, mais apprendre à quel point, une partie de son esprit pouvait être différent d'un esprit humain l'avait surprise. Il avait fallu du temps, beaucoup de paroles et surtout des gestes et des preuves. Mais Ted était là, avec un physique terriblement semblable à celui de son père et cependant les dons de sa mère. Sa présence aidait beaucoup à dépasser les quelques différents pour repartir d'un bon pied.
Avec un sourire, Tonks alla embrasser son fils avant de rejoindre son compagnon dans la salle de bain. Avec un sourire mutin, elle l'embrassa au creux du cou, ravie de le sentir réagir au quart de tour en se retournant dans l'étreinte de ses bras pour l'embrasser. Elle ne pourrait jamais se lasser de ses baisers, de la texture douce de ses lèvres, de la chaleur qu'elle sentait en elle lorsqu'il la serrait dans ses bras. Il a des choses qui ne peuvent pas changer, même avec le temps. Aucun des deux n'avaient souhaité se marier, mais même dans leurs pires instants de solitude, aucun n'aurait envisagé l'idée de quitter l'autre. Ça aurait été un gâchis trop monstrueux pour être acceptable.
ETETETETETETETETETETETETETET ETETETETETETETETETETETEETETE TETETETET
Harry poussa la porte de chez lui d'une main, tout en étouffant de l'autre un bâillement monumental.
Il referma la porte et balança sa mallette dans l'entrée et sourit en voyant une silhouette affalée dans le canapé. La silhouette en question eut un sourire qui se voyait dans la pénombre du salon et tendit les bras vers lui. Harry se rapprocha bien volontiers et le serra dans ses bras, déposant un baiser sur sa joue.
- Bienvenue à la maison Mr futur-ex Président.
- La journée a été bonne Mr futur-ex Directeur ?
- Pas mauvaise, mais j'ai hâte que ça se termine.
George agita la main et les lumières du salon s'intensifièrent un peu plus. Les deux hommes se fixèrent en souriant, chacun bêtement content de voir mieux le visage de l'autre.
C'était Molly Weasley qui avait eu cette idée de cohabitation, effrayée de voir son fils et son quasi-fils isolés et distants. Elle les avaient suppliés d'accepter de vivre ensemble, juste dans la même maison. Tout les deux avaient catégoriquement dit non. L'idée de supporter à domicile les attentions maladroites d'une personne, ses regards et ses remarques leur paraissaient insupportables. Tout le monde était bien gentil, mais personne ne pouvait comprendre le vide que ça faisait à l'intérieur, cette solitude qui vous grignotait les entrailles.
Mais Molly, forte de son instinct maternel avait insisté lourdement, suppliant l'un plus l'autre, jouant la menace et la corde sensible. Et ils avaient finalement accepté, ne serait-ce que pour la faire taire.
Ils s'étaient trouvés un pavillon non loin du centre de Londres et y avait emménagé à contre-cœur. Pourtant, à leur grande surprise, ils avaient dû reconnaître que Molly avait eu raison.
Ensemble, ils parlaient peu les premiers jours, et c'était parfait. Sans souffrir exactement du même mal, leurs douleurs se ressemblaient. Ils savaient par instinct quand il fallait s'accrocher à l'autre, le serrer avec désespoir dans ses bras, tentant de contenir ses sanglots et lui murmurant sans suite des paroles de réconfort, et quand il fallait seulement s'éloigner, fermer ses oreilles et son cœur et attendre que l'effondrement passe, que les cris de la chambre d'à coté s'arrêtent. Finalement, ils se comprenaient mieux que personne. Leur solitude se heurtait sans s'annuler, leur permettant de faire leur deuil. Ils étaient coupés du reste du monde, hormis le travail et quelques rares visites de famille, mais ensemble, ils commençaient à se donner du courage pour affronter l'extérieur. Tant que tu ne cèdes pas je ne cède pas, ou bien, puisque lui tient, je peux bien tenir un peu encore.
Les mots étaient venus après plus d'un an. Avec juste des allusions au début, puis des vraies anecdotes, des remarques fondées. Ils avaient reparlé de l'autre, celui qui était parti. Ils avaient parlé des bons souvenirs mais aussi commencer à évoquer, sans plus craindre de salir leur mémoire, ce qui était parfois moins bien.
Le désir était venu plus tard.
FLASH BACK
- Où vas-tu ? Demanda George en voyant Harry attraper sa cape avec un air agité.
- Je...
Harry se tourna vers son colocataire, rougit un peu puis se reprit :
- Je vais dans un bar, ne m'attends pas pour dormir.
Comprenant le message sous-entendu, George fronça les sourcils.
- Tu sais, je ne crois pas que se soit... Enfin je veux dire, j'ai essayé et... Mais bon, tu fais ce que tu veux.
Comme c'était évident, Harry hocha la tête, rabattit son capuchon sur sa figure et s'éloigna dans la nuit.
Seul dans son lit, George ne trouvait pas le sommeil. Fixant son plafond, il entendit la porte s'ouvrir. Maudissant son indiscrétion, il se leva et entre-ouvrit la porte de sa chambre pour jeter un coup d'œil à Harry. Il avait l'air fâché, perturbé et triste. George devinait très bien ce qui s'était passé. Une soirée tranquille, presque réussie, un peu d'alcool pour se détendre et puis un inconnu qui croise ton regard et dont le sourire signifie exactement ce que tu espères pour te débarrasser d'un trop plein de frustration. Après, plus ou moins rapidement, c'est une chambre à l'étage ou même simplement une cabine des toilettes, mais après quelques secondes, au-delà de l'envie, c'est le dégoût qui remonte, la sensation d'être ridicule, pitoyable. Alors on rejette, on balbutie des excuses et on s'enfuit pour cacher sa honte.
Dans le salon, Harry leva la tête et croisa les yeux de George. Certes, ils n'était pas visibles dans la pénombre, mais Harry fixa l'ouverture de la porte, pressentant que George était derrière à l'observer. Alors le rouquin sortit et se mit sur le pas de sa porte, sans un mot. Silencieusement, Harry passa devant lui et entra dans la salle de bain où il se brossa frénétiquement les dents avant de s'asperger consciencieusement le visage d'eau glacée. Avec un soupir, il défit sa chemise et la laissa tomber par terre. Puis, il se retourna vers George. L'homme n'avait même pas vraiment conscience qu'il le dévisageait toujours. Presque au ralentit, il vit Harry s'avancer vers lui et avancer la main. Une seconde, il crut qu'il allait le frapper et se tendit, presque à se défendre. Mais Harry se contenta d'attraper la porte derrière lui et de la fermer. Puis sans avertissement, il abandonna son corps contre celui de George, enfouissant sa tête dans son cou. Avec douceur, George passa une main dans ses cheveux en bataille, descendant sur sa nuque puis remontant, tandis que son autre main allait agripper la ceinture du pantalon de Harry, au niveau de la hanche.
Le Survivant sursauta presque au contact de la main froide et releva les yeux vers George qui soutient son regard. Toujours sans lâcher ses yeux, il fit passer ses mains sur les épaules puis les flans du roux, sentant sa chaleur au travers de son haut de pyjama. George se laissa aller un peu plus contre la porte derrière lui et Harry se colla à nouveau. Alors, George sentit son désir contre sa cuisse. Il eut un sursaut et entendit Harry balbutier :
- Désolé... Je...
Il tenta de s'éloigner, confus, mais George ne le lâcha pas. Ses joues étaient en feu, brûlantes, mais il articula :
- Non, attends... Je vais...
Puis, comprenant que tenter de parler était inutile, il fit glisser sa main sur la boucle de ceinture de Harry et la défit d'un geste brusque, alors qu'il entendait le Survivant prendre une brusque inspiration. Il ne comprenait pas bien pourquoi il faisait ça, ni pourquoi il en avait autant envie. Mais, c'était irrésistible et il agrippa la verge de Harry qui gémit et embrassa son cou pâle. George sentait souffle irrégulier et ses lèvres qui tremblaient et c'était si troublant; il se cambra en soupirant lorsqu'il sentit la main de Harry passer sur son entrejambe et la masser avant de passer l'élastique de son pyjama et l'empoigner. Il mordit l'épaule de Harry, doucement, puis plus fort alors que la chaleur montait en lui. Sa bouche embrassait le cou, les épaules, toute cette peau nue si délicieuse près de ses dents alors que son autre main se plaquait contre ses fesses pour qu'il vienne plus près. Les soupirs de Harry répondaient aux siens et il le sentit pousser une dernière fois dans son poing avant de jouir avec un râle. Sans effondrer, Harry se mit à genoux devant George qui écarquilla les yeux et lécha son sexe sur toute la longueur. George eut un cri étranglé et jouit a son tour en crispant sa main dans ses cheveux noirs.
Le roux se laissa glisser le long de la porte et s'assit, haletant, Harry toujours face à lui. Lentement le Survivant se pencha vers lui, sans fermer les yeux, George avait presque l'impression que les prunelles vertes luisaient dans l'obscurité. Il inclina la tête et le roux le sentit chercher ses lèvres., lentement, lui laissant tout le temps s'il le souhaitait de se détourner. George leva alors les mains avec la vague idée de le repousser, mais à la place, ses traîtresses vinrent se joindre derrière son cou et sa bouche se pressa contre celle de Harry. Il sentit un drôle de vertige le soulever alors que sa langue rencontrait celle du brun et que pour la première fois, il découvrait son goût. Personne n'embrasse de la même manière et Harry aima cette douceur qui agissait comme un baume. Ils restèrent là sur le sol à s'embrasser dans le couloir, tel deux adolescents se cachant du regard des autres. Puis Harry se releva sans lâcher George et il lança un sortilège de nettoyage. George recula d'un pas et ouvrit la porte de sa chambre. Il se retourna et attrapa la main d'Harry pour y entre avec lui.
FIN DU FLASH BACK
- On dîne ou on va dormir ? Demanda George.
- Ben... J'ai pas très faim.
- Alors allons-nous coucher, conclut le roux. Prims dans la salle de bain ! S'exclama-t-il en s'élançant.
Pris de court une seconde, Harry s'élança à sa suite et parvint à entrer dans la salle de bain juste avant qu'il ne ferme la porte.
- Mouhahaha, ricana-t-il, perdu !
George haussa un sourcil.
- Tu fais ce que tu veux mon chéri.
Et lui tournant ostensiblement le dos, il enleva sa chemise. Alors, Harry posa ses mains sur ses épaules et se pencha. George sentit la caresse de son nez, ses lèvres et son souffle dans son dos, et ses mains qui glissèrent le long ses hanches. Il retint son souffle tant la caresse était tendre. Mais Harry murmura d'une voix un peu rauque :
- D'accord, vas-y, je me doucherai après.
Et il sortit de la salle de bain. George le suivit des yeux, un peu déçu. Mais Harry n'osait pas faire le geste de trop qui les auraient attachés plus l'un à l'autre qu'ils ne l'étaient déjà. Et en vérité, George en avait peur aussi.
Il se doucha rapidement, échangea un sourire avec Harry lorsqu'il le croisa à la sortie de la salle de bain puis l'attendit pour éteindre la lumière. Et quand le noir fut, d'un même mouvement ils se tournèrent l'un vers l'autre pour s'embrasser au cœur des ténèbres, comme si dans le noir ça comptait moins qu'en pleine lumière.
Le matin se leva sur leurs corps enlacés. George s'étira voluptueusement et se leva avec la démarche incertaine de celui qui vient de se réveiller et jeta un coup d'œil distrait à la pendule.
- Ah ! Harry !
Il se précipita dans la chambre et secoua le brun qui marmotta en protestant.
- Réveille-toi ! Ordonna le rouquin, il est onze heure et demi ! Dans une demi-heure, on est censé être chez Ron et Hermione.
- Geua ? Oh, l'anniversaire de Siri... Oh !
Harry se redressa brusquement, manquant de donner un coup de tête à George.
- Vite ! Ta mère va nous tuer !
- Oui, je le crains.
Et comme deux gamins pris en faute, ils s'habillèrent en quatrième vitesse tout en cherchant où ils avaient bien pu mettre leurs cadeaux. Finalement à vingt, ils étaient à peu près prêts. George passa un coup de peigne dans les cheveux de Harry pendant qu'il lui ajustait son col, aucun des deux ne semblant se rendre compte qu'ils agissaient exactement comme un vieux couple. Ce qu'ils étaient d'ailleurs, quoi qu'ils disent, puisque cela faisait maintenant presque huit ans qu'ils vivaient ensemble. Ils transplanèrent ensemble devant la maison et furent accueilli par Hermione.
- En retard ! J'en était sûre ! J'aurais dû parier ! Allez vite vous cacher, Severus lui sera ponctuel à midi!
- Et Sirius sera traîné par lui, ricana George.
Et ils partirent dans le salon. Tout le monde, sauf Bill et Fleur qui n'avaient pas pu venir, soit près de quinze personnes y étaient plus où moins bien cachées, simplement derrière le canapé ou sous un sort de dissimulation. À midi très précise, on étouffa des fous rires alors que la sonnerie du portail retentit.
On entendit la voix de Severus saluant le jeune couple et le piaillement ravi de Rose, se jetant sans gène dans les bras du professeur. Sirius fit un commentaire moqueur puis Ron les invita à rentrer dans la maison. Severus entra d'abord et parcourut le salon du regard, levant les yeux au ciel avec un sourire moqueur. L'âge ne semblait pas atteindre le professeur. À quarante-cinq ans, il n'avait de changé que quelques plis au coin des yeux. Mais pas une mèche grise et ses gestes étaient toujours aussi précis. Sirius, lui, rentrant à sa suite, ne remarqua rien et continua à discuter avec Ron.
Comme la vie aime être intensément injuste, Sirius était de ceux que le temps bonifie. Il avait perdu son air d'éternel adolescent pour un air plus charismatique d'adulte élégant et distingué. Quand il se retenait de faire l'imbécile, on l'aurait facilement pris pour un aristocrate. Pour plus de commodités, il avait coupé ses longs cheveux au niveau des épaules et les avaient aujourd'hui attachés en catogan. Sa veste verte sombre permettait parfaitement d'apprécier le dessin de sa haute silhouette. Sirius était aussi beau en adulte mûr qu'il l'avait été en adolescent. Mais quand il s'assit dans le canapé et que tout le monde sortit de sa cachette en s'exclamant, il sursauta et éclata de rire en battant des mains comme un enfant.
Il eut le droit à une tournée générale de câlins, de baisers et de moqueries qu'il accepta et rendit sous l'œil amusé de Severus qui se tenait à distance de cette masse surexcitée. Remus fit apparaître le buffet et Albus alluma la musique. Minerva Mcgonagall qui avait pu se libérer pour la journée alla discuter avec Severus qui était resté professeur à Poudelard.
- Je ne sais pas comment il fait, dit Sirius à ceux qui l'écoutaient, pour réussir à discuter avec elle comme ça ! Moi, j'ai toujours peur qu'elle me mette une retenue.
- Ça, ce serait la meilleur, rigola Tonks, que la directrice de Poudelard donne des retenues à son professeur de sortilèges ?
- Pourtant, parfois ce n'est pas l'envie qui manque, fit remarquer Dumbledor.
- Ah bon ? S'exclama Remus, j'ai été sage moi, pourtant !
- Mais oui, Remus, dit Harry, tu as été de loin le meilleur professeur de Défense que j'ai eu.
Kingsley qui s'était rapproché remarqua :
- Mais il paraît que le nouveau est très bien aussi.
- Oui, Mr Jules Vigno n'est pas mauvais, répondit Mcgonagall qui avait entendu.
Hermione lui proposa un verre de vin qu'elle accepta avec un sourire et Severus, qui avait quitté son coin pour rejoindre Sirius, déclara :
- De toute façon, maintenant ce cours a plus pour vocation d'enseigner à reconnaître ce qui est risqué dans la magie et à l'éviter qu'à véritablement se défendre.
- Tant mieux, fit vivement Molly.
Il y eut un léger silence que Sirius combla en disant pompeusement :
- Mais pourquoi ne discuteriez-vous pas plutôt du fantastique professeur qui a pris la relève de Flitwik ?
Et tout le monde éclata de rire.
- D'ailleurs, à ce sujet, dit Mcgonagal en serrant les lèvres, si vous pouviez arrêter d'autoriser les élèves à aller fouiller dans la réserve...
- Ah non, pas en dehors du lieu et du temps de travail, fit Sirius en se bouchant les oreilles.
Remus fut pris d'un fou rire incontrôlable et même Severus esquissa un sourire amusé. Tout autour de la maison, Hugo, Rose, Ted ainsi que les deux enfants de Ginny se poursuivaient en riant.
Lorsque tous les plats eurent été mangés, les discutions se tarirent et l'on commença à échanger les coups d'œils qui signifiaient clairement : on sort les cadeaux ?
Hermione résolut le problème en faisant voler le gâteau jusqu'à la table. Aussitôt et selon une coutume ancestrale, tous les invités se mirent à entonner un « Happy Birthday to you » fort et faux, tandis que des paquets jaillissaient de toutes les mains pour aller s'empiler devant un Sirius comblé.
Il se mit à ouvrir ses paquets avec une certaine voracité, dévoilant des cadeaux assez variés : un livre « La pédagogie pour les nuls », un CD d'un groupe moldu de hard-rock (ce qui fit grimacer Rogue), un t-shirt à écriture personnalisable, une balle rebondissante en caoutchouc, des boutons de manchette nacrés, un serpent en peluche (que Sirius baptisa aussitôt Sevy, au grand plaisir de l'assemblé), des chaussons, et enfin Severus tendit son paquet.
- Tiens ? Je croyais hier soir que mon cadeau c'était...
- Disons que ça c'est un bonus, coupa sèchement le professeur, faisant sursauter tout le monde.
Sauf Sirius qui battit des paupières et susurra :
- Tu me gâtes mon ange.
Stoïque, Severus s'abstint de tous commentaires. Sirius ouvrit le paquet dévoilant un curieux assemblage de morceaux de verres colorés attachés ensemble par du fil brillant. Severus agita sa baguette et le module s'éleva dans les airs, au-dessus de Sirius qui leva les yeux. La lumière se répercutait dans chaque éclat, envoyant des ombres mouvantes et des reflets chatoyants sur les murs et les visages autour, le module se mit doucement à tourner sur lui-même avec un bruit léger et cristallin. Pendant quelques instants toute l'assemblée fixa le bel objet, fasciné sans pouvoir s'en détourner. Finalement, Severus le fit redescendre doucement dans son emballage.
- Ça, c'est vraiment de la très belle magie, s'exclama Hermione.
- Merci miss Grange... Hermione, répondit Rogue.
Et tout le monde remarqua alors que Sirius fixait le professeur d'un air légèrement émerveillé et béat, comme si l'homme bourru au grand nez était la huitième merveille du monde. Ron et Harry étouffèrent un rire, mais Sirius, le plus sérieusement possible, se leva et murmura un merci à l'oreille de Rogue qui lui offrit en retour un sourire qu'il ne ferait jamais à personne d'autre.
Une fois l'ouverture des cadeaux finie, on put enfin manger le dessert et les conversations reprirent.
- George, dit Hermione, j'ai appris que tu allais reprendre boutique, c'est vrai ?
- Oui, confirma George avec un sourire, Farce pour Sorciers Facétieux fonctionnait bien tout seul, mais j'ai envie de me remettre à innover, à inventer de nouveaux trucs !
- C'est trop cool ! S'exclama Ted, enthousiaste.
- Je vous rappelle que ces articles sont interdits à Poudlard, fit remarquer McGonagall avec un sourire mi-figue mi-raisin.
- Bien sûr, répondit Rose avec naturel, ça ne serait pas drôle sinon.
Sirius éclata de son habituel rire à sonorité d'aboiement, ainsi que la plupart des membres de l'assemblée. Pendant que Tonks se lançait sur une anecdote au sujet d'une chose interdite à Poudlard, Remus se pencha vers Harry et lui dit :
- Tu as très bien choisit ta maison, une vieille bâtisse sorcière, un peu à l'écart du centre de Londres, c'est parfait, tu devrais pouvoir y être tranquille. Mais es-tu sûr que tu ne vas pas t'y ennuyer tout seul ?
- Je n'en sais rien Remus... J'ai un jardin, des livres à lire et la permission de voler autant que je veux... On verra bien. Si je m'ennuie, je me trouverai peut-être un job.
- D'ailleurs, à ce sujet, intervint le professeur McGonagall, rien n'est officiel mais Mme Bibine songe à prendre sa retraite. Si cela se fait, le poste vous intéresserait ?
Harry haussa les sourcils, surpris. Il n'avait pas du tout songé à cette possibilité.
- Sinon, dit Charlie, dans mon groupe, on a toujours besoin de sorciers sachant bien voler, donc je peux aussi t'offrir un emploi si tu veux.
Hermione éclata de rire.
- Mon pauvre Harry, le chômage se refuse complètement à toi...
Harry s'apprêta à répondre quelque chose mais à sa gauche, Dumbledore demanda de sa voix douce :
- Pourquoi diable vous installer dans cette arrière boutique Mr Weasley, alors que Harry a acheté une grande maison ?
Le silence qui suivit cette phrase fit comprendre qu'Albus venait de faire une bourde. Ou plutôt qu'il venait d'aller taper exactement là où il le souhaitait, mais l'assemblée étant à majorité Gryffondor, tout le monde crut en la mine confuse de Albus lorsqu'il dit :
- Oh navré, j'avais cru comprendre que vous étiez ensemble... Enfin je veux dire...
- Dites-moi Albus, fit Kinglsey sans tenter de changer de sujet subtilement, il paraît que vos hortensias sont superbes ! Comment vous vous y prenez vous ?
Albus se lança dans une explication compliquée, les plaisanteries reprirent et tout le monde passa sur l'incident; mais George tourna légèrement la tête pour croiser le regard de Harry, et tous deux détournèrent les yeux à la même vitesse.
Finalement, vers huit heure, Severus fit savoir que sa tolérance de sociabilité arrivait à ses limites et Sirius remercia encore tout le monde avant de partir avec lui. Peu à peu, les invités participèrent au rangement avant de s'en aller au compte goutte. Finalement, il ne resta plus que Harry et George dans le salon des Weasley.
- Bon, je vais aller coucher les petits, déclara Hermione, faisant ainsi comprendre à ses hôtes qu'il était temps de partir.
Résigné Harry se leva, embrassa ses amis, George à sa suite. Ron parut sur le point de dire quelque chose mais se résigna, se contentant d'envoyer une petite tape dans le dos de son meilleur ami.
Une fois de retour chez eux, Harry s'écarta très vite de George, avec la vague idée d'aller s'enfermer dans sa chambre. Mais le roux le retînt par le bras et, posant la main sur sa joue, l'embrassa. Ce n'était pas un geste de désir, juste de tendresse. Un geste dangereux.
- Oui ? Demanda Harry presque en chuchotant.
- Est-ce que tu vas accepter la proposition de McGonagall ? Bosser à Poudelard.
- Je ne sais pas... Oui, peut-être. Tu... Tu vas habiter dans la boutique du Chemin de Traverse ou de Pré-au-Lard ?
- Tantôt l'un tantôt, l'autre je pense. C'est vrai qu'elle est belle, ta maison.
- Oui, Drago va me faire une crise de jalousie quand il la verra.
- Ah ? Fit George. Ah oui, tu les as invité pour...
- Fêter mon emménagement, oui.
Leur dialogue était légèrement incohérent et aucun des deux ne semblaient se rendre compte qu'ils étaient agrippés à la chemise de l'autre.
Finalement, Harry prit une inspiration un peu difficile et dit :
- Ça... Ça va nous changer hein ? De ne plus...
- Oui, de n'être plus...
- Ensemble.
Ils avaient parlé en même temps ce qui leur arracha un petit rire embarrassé. Sans raison, ils avaient le souffle court.
Harry se força à s'arracher des mains de George et de le lâcher. Il lui tourna le dos et articula :
- C'est parce que ça fait huit ans, on s'est habitués.
- Oui, confirma doucement George, mais on va mieux maintenant, je suis sûr qu'on peut réussir à...
- Vivre seul ? Proposa Harry.
Avec horreur, il sentit sa voix se briser et partir un peu dans les aigus. Il se retourna pour voir George hocher la tête. Et tout deux eurent le même sourire amer. Vivre seul était tellement plus facile. Un poids étrange alourdissait leur poitrine.
- Sauf si... dit Harry au moment où George commençait :
- Où alors on...
Ils eurent un nouveau rire qui s'essouffla vite.
Ils échangèrent un regard.
- Viens vivre avec moi.
Sans savoir comment, ils se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre, les mains enlacées, un sourire sur le visage. Alors enfin, ils purent respirer correctement.
FIN
Voilà, fini ! Merci d'avoir partagé cette aventure avec moi !
RAR :
Justine : j'espère que tu y a trouvé ton compte, finalement.