Disclamer : tout appartient à JK Rowling sans exception.

Avertissement : attention, ceci est un HPDM. Plutôt innocent, mais les homophobes peuvent passer leur chemin, merci.

Note : hello ! Ceci est un texte sans aucune prétention que j'ai fait pour m'amuser. J'avais envie d'écrire quelque chose avec Harry Potter / Draco Malefoy. Première fois que j'essaye, et aussi la première fois que je poste sur ce site. J'espère que je ne fais pas de bourdes... Dites-moi si vous trouvez ça à chier, ou si vous aimez un peu. C'est un OS pas franchement utile, mais bon :D Bonne lecture !


TOI.

Draco Malefoy marchait sans but. Il fuyait. Il s'échappait de la folie ambiante. Tout était trop rapide. Personne ne prenait le temps de respirer. Il lui semblait que tout le monde autour de lui vivait en accéléré. Tous, ils s'empressaient d'oublier, ils se dépêchaient de retourner à la normale, pour ne pas réfléchir à la peine. Pour ne plus la voir. Mais elle était bien là, la peine. On ne sort jamais indemne d'une guerre. Une guerre tue. Elle tue les espoirs, les innocences, les illusions, les coeurs.

Il n'arrivait pas à se remettre à vivre, comme les autres. Il vivait dans le passé. Il gardait obstinément la tête en arrière, il s'enfermait dans sa mémoire. Tout simplement parce qu'il ne voulait pas de l'avenir.

Dans son futur, il n'était pas là. Il ne serait jamais là. Dans son futur, il n'avait plus aucune raison d'aller le voir. Dans son futur, il n'y avait plus ces yeux verts qui le dévisagent avec haine. Dans son futur, il était seul. Tellement seul. Seul avec ses maigres souvenirs, insuffisants et frustrants. Il était paumé, au milieu des autres. Il se sentait faible et il se détestait pour ça. Un Malefoy n'est pas faible, un Malefoy n'est pas paumé, un Malefoy ne se sent pas seul. Un Malefoy est fier, un Malefoy est ambitieux, un Malefoy est indépendant.

Draco Malefoy se devait d'être le roi du monde. Il éclaboussait les autres de sa supériorité. Il régnait en maître. Mais il ne régnait pas dans le coeur de la seule personne qu'il eut aimé avoir comme sujet. Il ne lui arrivait pas à la cheville. Cette personne était flamboyante, elle l'écrasait sous sa pureté et lui, Draco Malefoy, aurait accepté sans hésiter de soumettre à elle. Il ne rêvait que de ça, de se brûler les ailes près de sa chaleur. Lui, un Malefoy.

Mais pour le moment, il avait froid. Il ne pourrait jamais se réchauffer sans lui.

Alors Draco Malefoy marchait. Fuyait ces sentiments qui le secouaient, et auxquels il refusait de donner un nom. L'admettre, ce serait sombrer définitivement. Plus de retour en arrière possible. Non, au lieu de courir le rejoindre pour l'embrasser comme il en aurait rêvé, il marchait. Toujours droit. Toujours hautain. Toujours distant. Toujours Malefoy. Jusqu'à la fin.

Il détestait ce nom qui lui pesait, et qui l'empêchait d'aller s'aplatir devant lui. Ce nom qui lui défendait d'aller le supplier de l'accepter à ses côtés. Ce nom qui le caractérisait, ce nom qui résumait si bien tout ce qu'il était.

S'il avait été courageux, il irait le voir. Il laisserait les mots franchir les barrières de ses lèvres. Il garderait pour lui les phrases venimeuses, les remarques malveillantes qu'il lui avait toujours offert sans jamais les penser. Il mourrait pour un baiser de lui. Pour un seul regard aimant. Oh oui. Il mourrait, pour une étincelle d'espoir.

Mais il n'était pas courageux. Il était lâche. Il était Draco Malefoy.

Draco Malefoy marchait encore quand il entendit une voix. Puis un cri de rage. Il ralentit prudemment. À sa droite se trouvait une salle à la porte ouverte. Il avança doucement, plus silencieux qu'une ombre. Il resserra sa cape autour de lui, et dissimula ses cheveux blonds sous un capuchon, puis passa sa tête dans l'entrebaillement, dévoré par la curiosité.

Son coeur s'emballa. Il avait la gorge sèche. Il aurait dû partir. Abandonner derrière lui cette scène là. Mais il ne pouvait pas détacher son regard. Il ne pouvait pas reculer face à ce spectacle.

Harry Potter se tenait assis devant un bureau. Et il sanglotait. Il serrait dans ses mains tremblantes un parchemin froissé. Une plume gisait à sa droite. Soudain, dans un geste nerveux, il déchira le morceau de papier. Il laissa la fureur l'envahir, et alors que les larmes coulaient sur ses joues, il déchiqueta conscienceusement la feuille en une centaine de petits bouts volants. Quand il s'arrêta, il fixa hébété le carnage.

- N'importe quoi, murmura-t-il. N'importe quoi. Je suis fou.

Draco Malefoy avait les jambes flageolantes à observer son ennemi ainsi. Tout à coup, Harry Potter sortit sa baguette et le voyeur indiscret cru que sa dernière heure était arrivée. Mais le jeune homme brun se contenta de lancer un sort pour rassembler les restes de son parchemin et les jeter dans une poubelle. Il resta immobile une minute, perdu dans ses pensées, avant d'essuyer son visage humide.

- Fou de toi.

Il se dirigea alors vers la sortie et Draco Malefoy se coula dans la pénombre, le long du mur. Il écouta le pas maladroit du garçon, et tendit l'oreille pour l'entendre s'éloigner. Il se remit à respirer quand Harry Potter tourna au bout du couloir. Il ne devait pas, non, il ne devait pas...

Draco Malefoy entra à son tour dans la pièce. Il demeura muet, et son pas était feutré, presque respecteux, comme s'il entrait dans une église. Subjugué, il contempla l'intérieur de la corbeille, où reposait la multitude de papiers blancs. Il fallait qu'il sache. Il le fallait. Alors, sans même bien réaliser ce qu'il faisait, il s'agenouilla et vida la poubelle par terre.

Et Draco, Draco Malefoy, se mit à recoller les morceaux. Patiemment, religieusement. En taisant les battements effrenés de son coeur, en oubliant le sang qui résonnait dans ses tempes.

Puis il eut ce texte entre les mains. Alors il lut. Il lut la confession oubliée de Harry Potter. Ce Harry Potter, tellement Gryffondor.


À Toi.

Je n'ai jamais compris pourquoi j'avais si mal.
Si mal en te regardant dans les yeux, si mal en t'observant de loin, si mal en te voyant tout près, si mal en te touchant un peu, si mal en quittant ta peau, si mal en m'enfuyant, si mal en t'insultant.

Tu es douloureusement beau.

Si beau que mon coeur éclate quand tu me craches au visage. Il se brise à mes pieds, et pourtant à chaque fois je le ramasse, et je cours avec l'espoir fou de te trouver encore, pour que tu puisses me le briser à nouveau.

Pour que je puisse croiser tes yeux. Tes foutus yeux.
Ma drogue, mon cauchemar. Mon fantasme, mon idéal.

Parce que quand tu me parles, quand tu me regardes ; même si c'est avec cette haine incontrôlable qui glace mes veines, même si c'est avec ce mépris cinglant que tu me réserves, tu es un peu à moi.

Rien qu'à moi. Quelques minutes, quelques secondes.

Comme un mendiant, je glane un regard que tu jettes, je surprends avec délice tes rires si rares, j'épie le moindre de tes gestes, je savoure la lenteur de ta voix, je vole ces instants plus précieux que la plus précieuse des pierres.

Tu es beau. Splendide d'arrogance. J'aime tant tes défauts. Si beau.
Beau à se damner. Beau à pleurer.
À pleurer.

Et moi, je pleure. Je pleure parce que je voudrais être celui qui cueille le moindre de tes soupirs. Je pleure parce que je rêve de toi jour et nuit ; et je pleure parce que quand je me réveille, il n'y a personne à côté de moi. Il n'y a pas toi dans mes draps.

Je pleure parce que je veux tes mains, je veux tes sourires, je veux ton coeur. Et puis je pleure encore car je sais que tu ne m'appartiendras jamais. Tu n'appartiendras jamais à quiconque. Pas toi.

Trop de regrets. Trop de rancoeur. Trop d'amertume.
Il y a tant d'obstacles entre toi et moi. Et si peu de courage en mon coeur.

Je n'ai jamais compris pourquoi j'avais si mal.
Maintenant, j'ai ouvert les yeux. Maintenant, je sais pourquoi. Et la souffrance est encore pire. C'est encore pire, car maintenant je sais que je t'aime.

Et que toi tu ne m'aimeras jamais.

Je t'aime. C'est un sentiment si incroyable. Il me transporte et me détruit. M'envole et m'écrase. C'est un rêve et un cauchemar. Un espoir. Une désillusion cruelle. Un sentiment qui m'est interdit. Pas pour toi. Impossible.

Et pourtant. Et pourtant je t'aime. Toi.


Draco Malefoy se mit à pleurer lui aussi. Il aurait dû rire de son ennemi, se moquer. Il ne pouvait pas. Il était mort.

Il aurait tant voulu être ce toi. Ce toi ingrat qui avait droit au plus beau présent du monde. Ce toi, l'être le plus chanceux de l'univers. Alors Draco Malefoy admit ce qu'il n'avait jamais voulu admettre, et il s'écroula.

Je t'aime, Harry Potter. Mais toi tu ne m'aimes pas.

Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que l'on vient de m'arracher le coeur ?