Ciaossu!
Mettez une Yukiche et une Lokiitama sur une boîte à message privés, ça donne des idées de fics, all27 aux premières loges!
Ceci est donc une petite aventure de nos chers mafieux co-écrite par nos deux imaginations déchaînées~ Enjoy!
Yukiche:
Eh bien, que dire que dire à part que... Voilà un chapitre de mise en jambes (même s'il est très long) pour se préparer au véritable marathon qu'auront à subir ces pauvres personnages (on se contentera de les suivre de loin, si vous le permettez~) tout au long de la fic.
...En tout cas moi, j'en connais un qui va en baver (a)
Lokiitama:
All27 powaa!
... Bonjour/soir, aussi~
:3
Disclamer: Rien ne nous appartient d'autre que le sadisme dont il a fallu faire preuve pour monter cette fiction. Tout le reste est à maître Amano.
- Rebooo~rn. Tiens, je les ai faits pour toi, en signe de notre amour. Bonne Saint-Valentin.
- Merci Bianchi. Je les mangerai plus tard si tu veux bien. Je vais rejoindre Dame-Tsuna à l'école.
- Fais comme tu veux~ Je les ai fais avec amour, assure-toi d'y goûter~
Non, décidément, il n'y avait pas de pire journée pour Dame-Tsuna que la Saint-Valentin.
Parce qu'en plus des soucis habituels causés par ses gardiens les fangirls de Gokudera et Yamamoto se faisaient plus présentes et plus pressantes que jamais.
Parce qu'en plus de ne pouvoir, une fois de plus, seulement rêver que Kyoko lui offre ses chocolats d'amour, cette dernière enfonçait le clou en ne lui réservant que d'innocents chocolats amicaux.
Parce qu'en plus de se voir rappeler combien il était encore loin de se rapprocher sérieusement de l'idole de l'école il devait la voir accepter en souriant les présents des autres, à s'en rendre malade. Lui-même n'avait pas osé.
Et surtout, surtout parce que depuis que ce bébé répondant au doux nom de Reborn et que lui-même se faisait surnommer "Jyuudaime" non seulement il était entouré d'amis mais avant tout de problèmes, et que cette journée n'avait pas encore atteint le degré d'horreur qui en ferait une journée épouvantable façon "Vongola".
Or, le dixième parrain savait qu'elle dépasserait ce seuil pour basculer dans le cauchemar.
Pourtant, on était déjà en fin d'après-midi; les cours se terminaient à l'instant. Toujours nerveux et tendu quant à ce qu'il pourrait arriver jusqu'à ce qu'il soit enfin l'heure d'aller se terrer sous ses draps et de tout oublier, Tsuna révisa cependant son estimation: était-il possible que cette journée reste gravée dans les mémoires comme l'une des rares journées "ordinaires" qu'il avait eu l'honneur de vivre ces derniers mois? Cette perspective, de plus en plus plausible, le fit même sourire lorsqu'il quitta sa salle de classe en compagnie de ses amis - exceptionnellement lâchés par leurs admirateurs respectifs.
Ne savait-il pas pourtant que ses pressentiments étaient toujours à prendre avec le plus grand sérieux?
...Apparemment, non. C'est pourquoi il souriait encore lorsqu'il vit Dino lui faire de grands signes depuis le portail du collège. Enchanté de recevoir une visite de son aîné, il s'empressa de récupérer ses chaussures quand...
- Ciaossu, Tsuna.
...Ce qui devait arriver arriva. Reborn. Et un long frisson lui remontant le long de l'échine, comme un avertissement sur ce qui allait suivre:
- Tiens, Bianchi m'a donné ça pour toi.
Et c'est ainsi que la journée bascula.
Il était rare que Dino Cavallone ait beaucoup de trous dans son calendrier.
Cependant, lorsque ce même calendrier le poussait à se déplacer jusqu'au Japon, le jeune boss faisait des pieds et des mains pour gagner quelques heures de temps libre et aller saluer son petit frère. C'était donc là la raison de sa présence devant le collège de Tsuna, accompagné de son éternel Romario, à attendre qu'il sorte de cours.
Mais bien-sûr, il fallait qu'un imprévu vienne glisser son grain de sel dans la dernière ligne droite.
Tsuna s'effondra.
C'était là tout ce qu'avait pu voir le mafieux depuis son poste d'observation. Poste qu'il s'empressa de quitter en prenant conscience de ce qu'il venait de se passer.
- Tsuna!
Non, vraiment, c'était à n'y rien comprendre. La seconde d'avant, pourtant, il riait encore avec ses amis et gardiens. Bon, d'accord, entre-temps Reborn était sorti de nulle part et avait semblé donner un énième coup à son élève. Mais, pour avoir lui aussi subi l'enfer de la formation avec l'arcobaleno, il ne s'attendait pas à ce que le professeur l'étende d'un seul coup de poing, apparemment sans raison. Malgré tout, les faits étaient implacables: lorsqu'il arriva au niveau du groupe, le dixième était à terre, sur le point de perdre conscience. Autour de lui, sa famille l'appelait, paniquée, sans obtenir de réponse. Seuls ses yeux, grands ouverts de stupéfaction, allaient de l'un à l'autre, perdus et de plus en plus vitreux. Ses yeux...
- Reborn! Qu'est-ce que tu lui as fait?
Se détachant du souffrant, Dino s'était tourné vers la cause présumée de l'incident: le petit professeur, perché sur une rangée de casiers, l'expression indéchiffrable. Indéchiffrable... Ou plutôt faussement innocente, lorsqu'il répondit à la question:
- Je n'ai rien fait, plaida-t-il, je lui ai juste fait goûter ces chocolats que Bianchi avait fait pour moi. J'ai pensé qu'il ne fallait pas les garder pour moi tout seul.
Sa dernière phrase se parait de toutes les notes apitoyantes et désolées que sa voix de bébé pouvait produire. Mais son interlocuteur n'avait pas le temps de s'exaspérer de son comportement. En même temps qu'il parlait, le tueur lui avait glissé une boîte sous le nez, vide. Tsuna venait donc d'avaler une quantité effroyable de... Poison Cooking?
A la mine choquée, atterrée, horrifiée que dût afficher le Cavallone Reborn tira ses lèvres en un sourire, et un petit paquet de sa poche:
- Pas la peine de se faire du soucis: j'en ai gardé un, au cas où ça aurait des effets vraiment nocifs, peut-être qu'on lui trouvera un antidote. Mais j'ai été étonné que ça ne ressemble pas au Poison Cooking habituel de Bianchi.
En effet, rien que l'inspection de la boîte vide permettait de le dire: elle ne donnait pas l'impression d'avoir contenu la cuisine du Scorpion Venimeux. Le carton embaumait même encore l'air d'une agréable odeur de cacao... Mais cela n'en restait pas moins quelque chose d'à priori dangereux pour le corps.
- Quand même, ce n'était pas une raison pour le tester sur Tsuna!
Non, décidément, même dans dix, vingt, ou trente ans, Dino ne se ferait jamais aux méthodes de son ancien professeur.
Tsuna ne savait plus très bien où il était.
La dernière chose qu'il avait vue, c'était Reborn, ce cher bon vieux Reborn, et le spectre d'une journée gâchée. Ensuite, plus grand chose, si ce n'est un goût de... Chocolat? sur la langue, et l'impression d'en avoir avalé trop d'un coup. Et une douleur innommable, qui l'avait fait plier en deux avant de basculer en arrière.
Et maintenant il tentait d'y voir quelque chose à travers ce flou, de trouver les visages qui correspondaient aux voix qui l'appelaient, mais n'y parvint pas. A la place, il lâcha prise.
Lorsqu'il s'éveilla, la bouche pâteuse et la tête lourde, et osa ouvrir un oeil, il constata qu'il se trouvait sur un lit de l'infirmerie. Enfin, ça, il le devina en entendant, entre autres bougonnements, un "tss, c'est toujours des mecs qui viennent squatter mes lits" familier. Une fois sûr d'être réveillé et à peu près en un seul morceau, le jeune homme tenta de se redresser avec précaution. Cependant le frottement des draps causé par son mouvement suffit à alerter son veilleur:
- Si j'étais toi, je n'essayerais même pas de bouger, lui lança-t-il à travers le rideau qui le séparait du reste de l'infirmerie.
Surpris qu'il ait détecté sa manoeuvre, Tsuna s'immobilisa, mais ne se rallongea pas pour autant. Comportement qui tira un soupir au docteur Shamal lorsqu'il tira le rideau pour tomber sur un patient assit sur le matelas, à le fixer sans comprendre. Avait-il oublié comment il en était arrivé là?
- Vraiment... Est-ce que t'es encore humain, pour te relever aussi rapidement après avoir avalé une telle quantité de Poison Cooking?
Poison Co-...? Le malade fronça légèrement les sourcils. N'avait-il pas perdu connaissance suite à un coup fourré de Reborn, dont la lubie avait toujours été de le battre pour tout et n'importe quoi? Bon, cette fois-ci, il n'avait pas vraiment compris, puisqu'il ne se rappelait pas avoir agi de façon à mériter ça, même du point de vue de son intenable professeur...
Ah.
- HIIIIIIIIIEEE!
C'était ça. Le mot-clé, lâché par son agresseur juste avant l'attaque. Bianchi.
- J'AI MANGE LES CHOCOLATS DE BIANCHI!
Et comme s'il s'attendait à se tordre de douleur à la simple expression des faits, tout son corps se tendit; il se recroquevilla en serrant le drap dans ses mains. Et attendit.
Rien.
- Hein?
Pire: il ne se souvenait pas avoir éprouvé de haut-le-coeur caractéristique avant de sombrer. Chose qui en général était assez marquante lorsqu'on avalait ce genre de nourriture. Du goût qu'il avait encore sur la langue, il trouvait d'ailleurs que, dans d'autres circonstances, les sucreries auraient pu être savoureuses.
- ...On dirait que ça va bien, en fait. Juste la gorge un peu sèche.
- Tiens.
Comme s'il avait anticipé sur la soif de Tsuna, Shamal lui tendit un verre d'eau fraîche au moment même où il finissait sa phrase. L'adolescent le remercia d'un signe de tête avant de se mettre à boire lentement, sous le regard appuyé du médecin. Regard qui finit par le déranger un peu, seulement, avant même qu'il ait pu se manifester, son observateur lui tournait le dos, fouillant dans un tiroir.
- Je vais vérifier que ton corps s'est vraiment remis du choc, enlève ton haut.
L'injonction ne laissait place à aucune réclamation, ce qui n'empêcha pas Tsuna de rester un moment étonné. Tiens? Il n'allait donc pas ressortir le numéro habituel du "je-ne-soigne-pas-les-mecs-mais-Reborn-m-y-oblige-donc-je-le-fais-mais-c-est-la-dernière-fois"? Chassant ces pensées superflues, il suivit finalement la consigne qui lui avait été donnée, se retrouvant torse nu et frissonnant sous la différence de température.
- Tss, qu'est-ce que c'est que ça? T'es vraiment frêle en fait, on te prendrait facilement pour une fille.
Le ton traînant du praticien avait quelque chose d'amusé qu'on retrouvait dans son sourire en coin. Son patient le dévisagea comme s'il avait affirmé débarquer de la planète Mars, ce qui n'était pas si différent de ce qu'il venait de dire en fin de compte. Après tout, il était de notoriété publique que Sawada Tsunayoshi, Dame-Tsuna pour les intimes, n'était pas tout ce qu'il y avait de plus viril en ce bas-monde. Cependant il ne releva pas la remarque, et lorsque Shamal posa les mains sur lui pour commencer à l'ausculter, d'autres préoccupations lui accaparaient l'esprit.
- Tout le monde est rentré? demanda-t-il.
- Reborn avait quelque chose à faire, il a dit à tout le monde de partir, qu'il gérait l'affaire et qu'ils auraient des nouvelles plus tard, avant de disparaître.
Génial. Non content d'avoir ruiné sa fin de journée, et d'avoir manqué de le tuer, son adorable mentor l'avait abandonné au collège avec pour seule compagnie un docteur coureur de jupons qui allait sûrement se mettre à le charrier au sujet des filles ou grommeler qu'il loupait sa Saint Valentin à cause de lui. Enfin, pour le moment il paraissait juste s'éterniser sur son abdomen et Tsuna se demanda s'il était vraiment en train d'ausculter quoi que ce soit ou s'il faisait semblant. Qu'importe dans le fond, mais Tsuna ne voyait pas l'ombre d'un quelconque problème avec son corps et commençait à s'impatienter. Seulement lorsqu'il tenta de s'esquiver en invoquant vaguement le fait qu'il devait rentrer deux mains saisirent ses épaules, l'empêchant de partir, avant de reprendre leurs mouvements sur la peau du brun, comme si de rien n'était. Celui-ci joua encore le jeu deux minutes, puis décréta que ça devenait n'importe quoi et qu'il s'en allait. Là-dessus il s'attendait à être encore une fois retenu quand la porte de l'infirmerie s'ouvrit avec fracas, en même temps qu'une boule de plume jaune se posa sur le rebord de la fenêtre, à l'opposé.
- Miiiiidori tanabiku~ Namimori no~
Hein? C'est tout ce que fut capable de penser Tsuna, tremblant, mais certainement pas de froid, en fixant bêtement Hibird, qui chantait de sa voix stridente. Pourtant, il savait que ce n'était pas le moment de se délecter des douces paroles de l'hymne de son collège...
- Daaaaii naku shou naku~ Nami ga ii~
Il savait que le vrai danger était en fait derrière...
- Hé. Qu'est-ce que vous faites encore là?
... Dans l'encadrement de la porte de l'infirmerie. Seule issue vers la sortie.
- Quoi qu'est-ce qu'on fait? Monsieur est malade, je prends soin de lui, c'est tout. Tu aurais préféré qu'il agonise dans le hall?
... Et Shamal qui répliquait. Est-ce qu'il avait l'intention de ressortir vivant de cette pièce? Enfin, Tsuna savait qu'il n'avait pas trop à s'en faire pour le tueur professionnel quand lui-même se retrouvait embarqué là-dedans. Et ses chances de survie baisseraient bien plus vite que celle de son compagnon, même s'il ne faisait qu'assister à l'échange en essayant de se faire tout petit.
Mais même ça, c'était trop tard pour lui. L'homme qui il y a un instant paraissait si soucieux de sa santé venait littéralement de le jeter en pâture au pire ennemi de son intégrité physique et mentale. Ce dernier, d'ailleurs, tourna le regard vers ce "malade" qui encombrait les locaux bien après les cours. Le parrain se sentant sous le joug des iris sombres se changea en statue... Avant d'entrer dans une phase d'agitation frénétique. Bribes d'explication désordonnées, gestes de défense esquissés puis finalement abandonnés le temps d'un coup d'oeil craintif vers son gardien, l'herbivore-en-chef s'il n'était pas mourant n'avait de toute évidence pas l'air dans son assiette. Tout le contraire de son prédateur.
Hibari Kyoya, lui, souriait de cet effroyable croissant de lèvres carnassier qui n'annonçait rien de bon.
Tout irait bien, tant qu'il n'essayerait pas de comprendre.
Telle était la pensée qui berçait l'esprit de Tsuna tandis qu'il suivait docilement, comme dans un état second, le chef du comité de discipline.
Tout irait bien, tant qu'il s'interdirait de songer à ce qu'il s'était passé là-haut. Non pas qu'il y ait eu mort d'homme, justement c'était ce fait assez improbable qui l'inquiétait. Surtout si l'on s'attardait sur les protagonistes de la scène, que le jeune homme hésitait toujours à prendre pour de véritables alliés, au vu de leurs personnalités respectives.
Pas de mort d'homme, et même le contraire. Hibari avait, consciemment ou non, accordé à son boss exactement ce qu'il voulait: un aller simple pour la sortie. Et si Shamal avait tenté de s'interposer, plaidant qu'il n'en avait pas fini avec son patient, l'alouette lui avait bien fait comprendre que si, il en avait bel et bien terminé. Et d'une façon assez singulière venant de lui: simplement en demandant son avis au principal concerné. Ce dernier, qui avait vu sa vie défiler devant ses yeux quand le gardien des nuages s'était de nouveau tourné vers lui, était quand même parvenu à affirmer que oui, il se sentait bien, qu'il était en état de rentrer chez lui sans encombres et aucune objection ne vint cette fois le contredire. Là-dessus, Hibari avait décrété qu'il raccompagnerait l'herbivore jusqu'au portail du lycée, lui avait dit de se rhabiller et de le suivre. Fou enchaînement d'événements peu ordinaires qui tira un soupir à Dame-Tsuna alors qu'il arrivait maintenant au niveau de son casier, le lieu où sa chance l'avait aujourd'hui quitté. Lieu où elle allait tenter de lui faire croire qu'elle était toujours là.
Car en effet il y avait quelque chose de différent par rapport à tout à l'heure.
Un paquet qui n'était pas là la dernière fois.
Intrigué, l'adolescent s'en saisit, une petite voix dans sa tête lui criant que non, ce n'était pas vrai, qu'il était toujours dans les vappes, et en train de rêver qui plus est.
Des chocolats. Dans son casier.
Une lettre accompagnait la minuscule boîte. Il allait l'ouvrir lorsqu'il se rappela du regard pétrifiant planté dans son dos. Ramassant précipitamment ses affaires, il se dirigea à vive allure sur la sortie, lapin sentant derrière lui les pas du loup. Alors seulement il s'autorisa à rompre le silence de béton qui l'avait laissé muet tout le temps du trajet:
- Ah, eh bien euh... Merci... Hibari. Je vais me débrouiller maintenant.
Evidemment, aucune réponse ne se fit entendre. Tsuna s'enfuit sans demander son reste.
Son accompagnateur, en revanche, attendit un peu avant de quitter son immobilité. Il marcha ensuite calmement jusqu'au portail de l'établissement. On voyait encore la silhouette de l'élève qui s'éloignait rapidement.
Un second sourire germa sur les lèvres de l'alouette. Ah, ça y est, il comprenait à quoi ce bébé voulait jouer.
L'une de ses mains jouant avec un papier enfoncé dans sa poche, il se dit que pour une fois, il pourrait bien jouer avec eux.
Chose qu'il n'avait pas eu la présence d'esprit de noter sur le trajet du retour, Tsuna était resté plus longtemps qu'il ne le croyait au collège, et il ferait bientôt nuit. Pour s'en rendre compte, il lui fallut attendre de sentir l'odeur d'un repas déjà prêt en passant la porte de chez lui. Il en resta du coup un peu sonné dans l'entrée, du moins jusqu'à ce que les habituelles chamailleries de Lambo, Fûuta et I-Pin ne les mènent jusqu'à lui. Répondant aux provocations de la vaches, aux excuses de la chinoises et aux autres remarques du ranking prince sans trop y penser, las au possible, il ne se tira véritablement de sa torpeur que lorsque Reborn vint à son tour à sa rencontre:
- Ola, tu rentres tard, Dame-Tsuna. On allait commencer à manger sans toi.
- La faute à qui d'après toi?
Ca y est. Préparé à relâcher tout le stress, la pression et la fatigue qui s'était abattu sur lui depuis la fin des cours, le jeune homme s'apprêtait à demander des comptes à son maître, et ne comptait pas le lâcher de sitôt. Il avait presque crié.
- Tsu-kun? appela sa mère depuis la cuisine, alertée par les éclats de voix.
Alors que Nana s'occupait visiblement des autres enfants, Tsuna ignora l'apostrophe et continua de darder un regard empli de reproches à l'arcobaleno, qui ne lui rendait qu'une expression neutre, ne dévoilant pas ses sentiments à propos de ce qu'il s'était passé et de la réaction de son protégé. Un moment se passa avant que la maîtresse de maison ne passe la tête dans l'encadrement de la porte:
- Tsu-kun, est-ce que ça va? Tu n'as pas l'air bien.
- Tout va bien maman, ne t'inquiètes pas, répondit l'interpelé en détachant à peine ses yeux de l'objet de sa colère. Et une bonne minute supplémentaire s'écoula avant que le bébé au fedora ne décide d'en finir:
- Baka-Tsuna, ne reste pas dans l'entrée et va manger. Tu vas donner du soucis à mama.
Sur ces brèves paroles il s'éclipsa, ne laissant même pas la possibilité au retardataire de répliquer. Ce dernier, las et résigné, s'engouffra à son tour dans la cuisine. Néanmoins, il se promettait de coincer Reborn entre quatre yeux dès qu'il le pourrait, et de ne plus le lâcher.
Il n'eut cependant pas l'occasion de tenir sa résolution de la soirée. N'ayant prêté qu'une vague attention à ce qu'il se déroulait pendant le repas, il était ensuite allé se faire un brin de toilette avant de monter dans sa chambre. Prêt enfin à en découdre, il en fut empêché par les enfants, plus particulièrement Lambo, qui avaient semble-t-il choisi juste ce soir-là pour occuper sa chambre et l'accaparer de toutes sortes de jeux auxquels il n'était absolument pas d'humeur à prendre part. Enfin, ils s'étaient endormis moins d'une heure plus tard, et leur aîné, pressé de suivre leur exemple - Reborn avait trouvé moyen de s'éclipser une fois de plus grâce à cette diversion - n'avait eu que le courage de leur céder la place et d'installer rapidement un futon sur le sol. Bien qu'à ce moment-là il fulminait toujours, le sommeil l'emporta bien vite, lui et son espoir de passer une meilleure journée demain.
Le doute. C'était le sentiment qui prédominait dans le ciel de Sasagawa Kyoko ce soir-là.
Si elle n'en avait rien laissé paraître, elle était très inquiète. Inquiète, et indécise. Bien sûr, elle avait eu des nouvelles un peu plus tôt: tout allait bien.
Pourtant, elle avait l'impression d'avoir été foudroyée, ou prise dans le souffle d'une tempête. Et maintenant qu'elle était fin seule, dans sa chambre, elle se demandait quoi faire.
Rien.
C'est la seule réponse qu'elle avait trouvé. Ne rien faire et attendre.
Il était toujours revenu, de toute façon. Parce qu'elle y avait cru.
Mais là, elle n'était pas tout à fait sûre de pouvoir y croire. D'avoir la certitude que ça se passera bien, que tout se passera comme ça doit se passer.
Cette nuit-là, c'est avec le sentiment d'incertitude le plus inconfortable qui soit que Kyoko lutta pour s'endormir.
Et hop! Ca sera tout pour le moment~
Next time: le début des hostilités, et quelques phénomènes surprenants au collège de Namimori. Ainsi que des risques d'intempérie~
Tchou tchou!
PS: Et maintenant, un petit bonus, offert par la maison ;) (attention, c'est violent °°)
~ Bonus, et autres erreurs de tournage ~
Chapitre 1: OVTM
Le soir tombe sur le collège de Namimori. Pourtant, il semblerait que l'établissement scolaire ne soit pas tout à fait désert: en effet, on s'activait encore à l'infirmerie.
Le docteur Shamal devait encore s'assurer que le jeune parrain des Vongola, Sawada Tsunayoshi, s'était effectivement remis tout seul, et en un temps record, des quelconques effets qu'aurait pu avoir sur lui une dose conséquente de Poison Cooking.
Après lui avoir donc demandé de se défaire du haut de son uniforme, il avait donc posé ses mains expertes contre le torse chaud de l'adolescent, feignant l'air le plus professionnel du monde.
Car il devait bien l'avouer, il ne restait pas indifférent devant le frêle corps du futur boss. Ce corps aux contours si finement tracés qu'on s'y laissait aussi facilement aller que s'il eut s'agit de courbes féminines. Ce corps si maigre qu'il semblait qu'une pression pouvait le briser. Ce corps à la peau si douce que le simple contact se muait en caresse malgré lui, irrésistiblement. Ce corps duquel le médecin avait soudainement comme un besoin fou de s'approcher, en dépit des plaintes que commençait à lâcher son propriétaire, qui n'était plus dupe quand à ce jeu d'auscultation. Mais il fallait pourtant qu'il le sente de plus près, qu'il ne sente contre lui et sous ses doigts, et dans ses bras. Il fallait...
... Bien le choc de voir un objet non-identifié passer à quelques millimètres de son visage pour rendre la raison au praticien et l'éloigner du pauvre garçon qu'il ne voulait plus lâcher.
- Oy oy oy, c'est quoi ce truc encore?
- Un OVTM.
Une voix grave, pourtant calme, mais dont la tonalité glaçait le sang, avant répondu au juron de l'adulte. Au même moment, les occupants de la pièce découvraient, sur le sol, le tonfa qui avait failli assommer le plus vieux, et par la fenêtre, une boule de plume jaune qui regardait la scène en piaillant les paroles d'une chanson qu'il était impossible de ne pas reconnaître.
- Objet. Volent. A Tendance. Meurtrière. *
Hibari Kyoya était arrivé.
A chacun de ses mots, il avait fait un pas de plus dans la pièce. Un pas de plus vers l'embrasement de rage, la colère éclatée qu'il gardait d'ordinaire au fond de lui, sous son masque de marbre.
- Ce qui veut dire que tu vas mourir. Maintenant.
* OVTM, une expression empruntée à je ne sais plus quelle fiction, mais qui est très efficace quand il s'agit de parler des différents jets de projectile dans les mangas, à plus forte raison KHR (a)