Sherlock Holmes

« Fait attention à moi ! »

Série TV, en 3 épisodes, POV du Dr John Watson.

Attention : très léger yaoi, homophobe… ne pas voir le mal partout !

Enjoy, (*^^*)


« Fait un peu attention à moi ! »

C'était le cri de désespoir que le cœur du docteur Watson voulait hurler à son colocataire et collègue. Le problème étant… Non, il y avait plusieurs problèmes.

D'abords, il n'avait pas envie de gâcher leur amitié avec ça. Ensuite, ils étaient des hommes tous les deux, il ne pouvait pas décemment le dire à haute voix à Sherlock ! C'était bien trop gênant ! Pour lui, bien sur. Sherlock Holmes était, comme il l'avait dit, « marié à son travail », et il n'avait aucun problème avec l'homosexualité, bien au contraire…

En fait, John était sur que le détective ne pourrait pas se marier avec une femme, il les trouvait superficielles c'était des préjugés, et un peu stupide, mais l'inverse était aussi vrai. Même si le détective trouvait une femme, il faudrait vraiment à celle-ci une patience infinie pour supporter ce que lui-même endurait à présent. Oh, pas les idées farfelues, ni sa condescendance, non, ça, tout le monde pouvait le supporter. Mais Sherlock était tout sauf prudent, et il jouait les solitaires, condamnant le docteur à s'inquiéter pour lui sans pouvoir rien faire. Ce sentiment d'impuissance quand la personne qui vous est le plus chère est en danger loin de vous, -et en fait, non ! Peut-être même à deux rues, ou moins- est pire que tout.

Il lui faudrait aussi subir l'écrasante sensation d'être totalement vain. Que tout ce que vous pourrez dire ou faire ne changera rien, que vous pouvez hurler tant que vous voulez (ou pouvez), le mur ne répondra pas, ne tiendra aucun compte de vous. Et Sherlock Homes était un mur gigantesque, et d'une épaisseur formidable.

John avait parfois envie de le prendre par les épaules et de le secouer : « Eh ! je suis là !»

Il soupira.

Holmes ne lui expliquait jamais rien, il devait comprendre tout à demis mot, ou bien renoncer.

Et il ne pouvait pas se résoudre à renoncer une bonne fois pour toute. Chaque fois qu'il demandait des explications, c'était comme s'il perdait un pari, mais cela montrait qu'il voulait comprendre. Ne plus poser de questions, c'était abandonner, et ça, Sherlock ne lui pardonnerait pas. Dans les rares moments où il s'intéressait à lui, il serait considéré comme une personne normale, banale, sans intérêt aucun. Et ça, il ne le voulait surtout pas ! Il ne pouvait pas s'y résigner.

Sherlock l'admettait à ses côtés parce qu'il était le premier à ne pas l'avoir considéré comme un personnage gênant, il lui avait même témoigné de l'admiration… Il suivait le parcours du médecin à ses côtés très attentivement, celui-ci en était sur, le détective attendait de voir jusqu'où il tiendrait, comme un grand enfant. Il ne devait pas se résigner, pas le décevoir. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Il pouvait se fâcher, critiquer, râler, mais surtout pas abandonner.

Alors il tenait bon. Pour voir, lui aussi, jusqu'où il pourrait aller, jusqu'où ils pourraient aller. Jusqu'au point de non-retour ? La question restait en suspend. Il ne se sentait peut-être pas prêt.

Il réalisait qu'il ne savait presque rien de Sherlock Holmes. S'il essayait de réfléchir à la manière du détective, il pouvait deviner qu'enfant, adolescent ou adulte, il n'avait jamais eut d'amis, et c'était une raison de plus de ne pas laisser tomber. Il manquait de confiance en lui, quelque part, malgré les airs supérieurs et condescendants qu'il affichait. Il avait peur de faire confiance aux autres, il ne comprenait pas leur mode de raisonnement. Dans ce monde où il était un enfant perdu, son frère Mycroft était un repère important, essentiel pour lui, même s'il le détestait cordialement. Lui, il savait comme il raisonnait, et s'il disparaissait, Sherlock en serait sûrement très affecté.

Et lui ? Est-ce qu'il était important aux yeux de Sherlock Holmes ? Il voulait au moins avoir une petite place dans cette tête qui ne retenait pas l'inutile.

Plus il fréquentait Sherlock, plus il avait l'impression d'être le pont entre lui et le monde extérieur, réel -notamment celui qui incluait de se nourrir et donc de faire les courses ...

C'était frustrant, Sherlock le laissait régulièrement en rade pour agir seul, sans lui dire où il allait, quand il reviendrait… Il risquait sa vie, et le laissait là, à ruminer dans le salon, ne pouvant rien faire… Ce sentiment le tuait de l'intérieur !

Car qu'allait-il devenir s'il disparaissait ? Le détective lui avait offert une vie d'aventures qu'il ne pensait pas pouvoir rendre si facilement… Et puis, il voulait sauver cet enfant perdu de ce monde chaotique.

Si seulement Sherlock Holmes faisait un peu attention à lui-même… Après, il pourrait faire attention au docteur même si celui-ci pensait que ça n'avait pas tant d'importance. Que l'autre soit en vie et en bonne santé serait déjà merveilleux…

O¤y*u*y¤O

Ce soir là, quand Sherlock Holmes rentra dans son appartement après une énième expédition mystère, il trouva John Watson, assit dans un fauteuil, le front soucieux, penché en avant, les avant-bras sur les cuisses et les mains croisées, regardant le tapis, méditant.

Le détective avait rarement vu le docteur ainsi, c'était pour le moins étrange, voir gênant… Il hésita à toussoter, mais finalement, l'autre remarqua sa présence. Dans les yeux que le docteur leva vers lui, il y avait de la fatigue, de l'inquiétude, de la tendresse, et un peu de colère.

-John ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Celui-ci se leva lentement et passa auprès de lui, posant au passage une main sur son épaule. Il murmura, à bout, si faiblement que l'autre eut du mal à l'entendre.

-Sherlock, prend un peu soin de toi, … fait attention… Au moins pour moi…S'il te plait…

Et puis, il reparti doucement vers sa chambre, laissant le plus grand détective du monde perplexe.

...Fin...?


Voilà, c'était ma première fic sur Sherlock, ça vous a plu ?

Je peux faire une suite, un POV Sherlock, peut-être… qu'en pensez vous ?Je ne sais pas si c'est essentiel...

Une petite review pour moi, please ?

Je la mérite ? ( O^O;)