Bonjour bonjour !

Alors, voilà, c'est un petit chapitre bonus qui peut aussi etre considéré comme une sorte d'épilogue, mais bon, ça n'apporte pas grand-chose à l'histoire en elle-même... mais comme j'ai remarqué que vous étiez beaucoup à aimer Lydia, je me suis dit que ça pouvait être sympa d'écrire un chapitre dans sa tête ! Bon, j'avais envisagé une fiction longue... mais honnêtement, je ne pense pas survivre mentalement à la cinglée-attitude de Lydia !

Merci beaucoup à tous ceux qui m'ont laissé une review pour le chapitre précédent, vous êtes adorables !

Bonne lecture !


Bonus
Lydia Stevenson

Ooooh, happy dayyy –Oooh happy dayyyy…

Je souris pleinement au son de trompette qui annonce une nouvelle et radieuse journée. J'ouvre donc les yeux pour tomber sur les teintures élégantes et vertes de notre si belle maison pleine à craquer de petits cons snobinards et vicelards qui rêvent de manger du moldu à la broche. Et non ! Ce n'est pas qu'un vulgaire cliché, c'est tout à fait véridique ! Les Serpentard sont l'engeance de Satan lui-même ! Je le suis moi-même donc je suis bien à même de vous le dire !

Je me redresse dans mon lit, passant mes deux bras derrière mon cou pour m'étirer en voyant que, comme d'habitude, mes petites diablesses sont déjà debout à se préparer. Ah… j'ai beau dire que mon rêve le plus précieux est de devenir une lionne de Gryffondor, je dois bien avouer que je les aime, mes colocataires des Enfers ! C'est un peu comme mes sœurs, vous voyez ? Elles me font chier, je les fais chier, elles me sermonnent, je leur brûle la perruque…

Tenez, la plus belle de toutes, Taylor qui vient d'envoyer mon réveil qui chantonnait encore gaiment mon gospel contre le mur le plus proche, comment ne pas l'aimer de tout mon petit cœur palpitant ? Elle est quand même formidable, comme fille. D'interminables boucles soyeuses de la couleur du chocolat et toujours ce petit air de diva contrariée collé sur sa gueule d'anglaise de pure souche. On n'aurait pas envie de passer sa journée à lui pourrir la vie, à lui faire péter les plombs, hein ? Franchement, c'est un trésor. Dès que je m'ennuis, j'ai toujours cet éclair de génie qui m'éblouit : « Lydia, ma déesse de sex appeal, et si t'allais emmerder Taytay ? ». Et ça repart comme sur des roulettes.

Et Sofia, la plus moche, avec sa face de cratère qui nous fait croire en la Lune en plein jour, qui est présentement en train de se rouler et grogner comme un ours dans son lit pour lutter contre sa destinée ; se lever. Aussi moche qu'elle est conne, c'est quand même un exploit. Je ne dirais pas qu'elle est comme ma sœur, plutôt comme mon chien, mais j'ai toujours voulu avoir un chien, donc voyez comme elle m'est précieuse.

Mais la plus admirable des trois, c'est quand même ma préfète, Mortitia Nott. Oui, oui, elle a un nom à vous flanquer des frissons mais, rassurez-vous, elle est douce comme un agneau. C'est même Sainte-Mortitia. Elle veille à mon bien-être et à mon équilibre spirituel, ça me rend toute chose à chaque fois. Je l'ai déjà demandée en mariage, la pensant incroyablement amoureuse de moi, mais elle a refusé en rougissant d'embarras, mentionnant vaguement son futur mangemort de fiancé, Rosier Evan. Elle m'a aussi expliqué qu'il paraitrait que j'ai pris le choix, il y a bien longtemps déjà, d'emprunter la mauvaise voie, celle des pêchers, de la perdition et de la forfaiture. Après, bon, j'aimerais bien dire que c'est complètement faux mais c'est un peu vrai, aussi.

« Mortie ! s'écrie avec colère notre Seigneurie Taylor. Fais gaffe, bon sang ! Tu viens de me coller un coup de brosse !
-Oups, désolée, ma puce ! »

J'attrape ma baguette dans ma taie d'oreiller et me lève, avec un regard peiné pour le squelette éparpillé de mon pauvre réveil en forme de fesses de lutin. Je me dirige donc vers la salle de bain où Mortitia et Taylor se maquillent et se coiffent.

« Bien l'bonjour, mes filles de peu de vertu.
-Où t'as vu que j'avais des verrues ?! s'indigne Taylor, déjà toute pimpante. Ma peau est PARFAITE !
-Vertu, pas verrue, pauvre tâche, claironne la voix nasillarde de Sofia. En gros, elle te traite de pute ! »

Je roule des yeux. Sofia, toujours là pour essayer d'instruire mes petites niaises. Ca m'ennuie, je les aime idiotes comme mes pieds. Quoique, voilà cinq ans d'efforts acharnés et Taylor est toujours aussi inculte.

Mais Taylor a l'air dubitatif, et me regarde avant de me demander :

« C'est vrai ce que dit le thon ?
-Huhum…
-Bon… »

Je fais face au miroir qui me renvoie ma superbe mine de gagnante. Je lui dédie mon plus beau sourire auquel mon reflet fait style de s'évanouir, ce qui fait beaucoup rire Mortitia –qui est, je dois l'admettre, un très bon public quand je ne fais pas honte à notre maison- et qui arrache un hoquet dédaigneux à Taylor qui commence à s'appliquer une drôle de crème étrange sur sa peau. Moi, ma peau est déjà claire et parfaite, pas besoin d'artifice ! D'ailleurs, entre vous et moi, je suis la fille la plus belle de Poudlard. Sinon, comment expliquer que Sirius Black soit dingue de moi ? Il n'y a qu'à regarder le champ de blé doré qui me sert de chevelure et les deux saphirs qui brillent sous mes deux sourcils parfaits. Quoi ? Vous n'avez jamais lu de livre ? On décrit toujours l'héroïne des plus belles métaphores. Honnêtement, de vous à moi toujours, « grande blonde aux yeux bleu », ça vous fait rêver, vous ? Ou alors, il faut au moins rajouter « jambes galbées », « lèvres pulpeuses » et « poitrine généreuse ». Sommes-nous toujours d'accord ?

Bon, bah, considérez que j'ai tout cela, je vous fais rêver, pas vrai ? C'est pour ça que Merlin m'a fichu des lunettes, c'est pour laisser une chance à mes camarades femelles. Quoique, de vous à moi encore une fois, être myope, ça me va comme un gant ! Ca me rajoute un p'tit quelque chose « secrétaire salope » qui plait aux hommes. Non mais essayez, je vous assure. Par contre, prenez des verres rectangulaires comme moi, hein, parce que y'a bien que mon pote-Potter pour penser que les binocles rondes, c'est sexy. Remarquez, ça émoustille Evans… Mais bon, c'est une rousse, tout le monde dit que les roux sont bizarres.

Je me brosse les dents avec enthousiasme en ondulant des hanches avec mes afro-américains intérieurs qui chantent leur refrain préféré :

When Jesus waaaashed-when Jesus waaaashed
When Jeeeesus waaashed –When Jeeesus waaaashed
Jesus waaaashed –When Jesus waaashed- washed my sins awaaay…
Oh happy dayyy –Oh Happyyy day…
Lalalalalala-lalalala
Lalala-lalala

Je sens alors la main douce de Sainte-Mortitia qui remonte la manche de mon tee-shirt jaune pâle qui glissait presque jusqu'à mon coude. Dans le miroir, je vois sa mine blême aux yeux noirs qui sont fixés sur mon omoplate avec un éclat d'effroi et je ris, la bouche pleine de dentifrice. Ces sorciers et leurs superstitions ridicules ! Toujours à flipper devant mon gentil Bobby qui est le plus adorable des toutous, qui joue à la baballe et mâchonne son os en remuant sa queue dans mon dos, sans faire d'histoire. Il n'a jamais mordu personne et pourtant, il pâtit de la vilaine réputation de ses compatriotes… on dira ce qu'on voudra mais les sorciers sont vraiment des racistes de la pire espèce, à cataloguer tous les sinistros dans la même case de messager de la faucheuse !

« Franchement, Lydie, t'aurais pu te tatouer un serpent ou une chauve-souris ! me réprimande une nouvelle fois ma Sainte attitrée. Mais un sinistros ! Si ça se trouve, tu as provoqué des morts sans même le savoir ! »

Je crache le dentifrice et me rince la bouche, après bien évidemment ma séance indispensable de gargarisme qui fait grimacer à tous les coups Taylor. Puis, je recrache et m'essuie la bouche du revers du poignet, et me retourne en croisant les bras sur ma poitrine vers Mortitia.

« Je trouve ton jugement à l'encontre de mon Bobby vraiment cruel et gratuit ! Pour une Sainte-Préfète, je te trouve bien étroite d'esprit !
-Mais Lydia ! C'est un sinistros ! C'est présage de mort !
-Et est-ce que t'es morte ?
-Euh…
-Pourtant t'arrêtes pas de me mater à poil, alors tu serais la première à claquer !
-Qu-quoi ?! balbutie-t-elle en virant rouge pivoine. C'est parce que tu te promènes toujours nue ! C'est pas de ma faute ! Jamais je ne…
-Ca t'embarrasse que j'dise ça devant Tay-tay ? compris-je avec indulgence. Très bien, je n'en dis pas plus alors…
-Mais je-mais…, » fait-elle en regardant Taylor qui hausse les épaules avec ennui.

Je me saisis d'un rouge-à-lèvre Chanel parmi l'armée de Taylor qui a envahi notre salle-de-bain. Elle crie comme une hystérique de ne pas toucher à ses affaires et je l'ignore, comme d'habitude. Ce qui est marrant avec Taylor c'est qu'elle ne se lasse de rien. Elle me pète mon réveil tous les quatre matins, et je me venge à chaque fois. Je me sers de son maquillage tous les matins et lui choure ses fringues à chaque fois que l'envie m'en prend, elle beugle comme une vache espagnole à tous les coups sans que ça ne me stoppe en rien dans mon élan, mais ça ne la dissuade pas dans sa routine inutile d'hystéro maladive.

Je m'en applique donc gaiement sur fond de gospel featuring cris-de-pintade. Je vais leur faire sortir un tube parce que, honnêtement, c'est rythmé ! Mais, après le mascara et le crayon, ma pauvre pie n'a plus de voix et se contente de bouillir sur place. Je crois qu'elle s'est rouillée pendant les vacances d'été.

J'allais sortir alors de la salle-de-bain pour aller enfiler mon uniforme quand un manquement à l'un de mes devoirs me revint. Je fis donc demi-tour et d'un coup de baguette, j'enclenche les robinets de notre grande baignoire qui se remplit à la vitesse magique habituelle. Mortitia vient se poster à ma droite et s'étonne :

« Mais Lydia, tu n'as déjà pas pris ton bain, hier soir ?
-Très juste observation, je t'en félicite, mon ange ! »

Elle me fait l'un de ses sourires-froncement-de-sourcils qui la rend très moche. Ce qui la sauve, c'est que, d'habitude, elle est quand même regardable. Quand elle ne fait pas ses rictus et moues de petite pimbêche coincée qui refroidissent de beaucoup mes ardeurs de potentielle-lesbienne. Après bon, je l'aime quand même.

Une fois que le niveau de l'eau me satisfait, j'en crève la surface de mon index droit avec un air critique. Mortitia me regarde faire avec l'admiration qu'elle ne sait se défaire quand je suis en sa présence. Au fond, je sais qu'elle est ma plus grande fan.

« Elle est bonne, l'informé-je. Comme moi.
-Oh ! » se réjouit-elle avec moi.

Je me redresse donc, me retourne, attrape le bras de Taylor et la balance d'un geste dans la baignoire où elle tombe, éclaboussant les environs, Mortitia qui pousse un petit cri et moi-même. Taylor se débat un moment vainement avant de comprendre ce qui vient de lui arriver et son visage furieux et alarmé, au maquillage saccagé et à la coiffure style-serpillère ( tout à fait dans le vent à Serpentard donc) me fait sourire avec complaisance.

« Tu n'apprendras jamais, ma biche. »

On ne touche pas à mon réveil cul-de-lutin, j'y tiens beaucoup. Ses fesses vibrent quand il sonne, c'est un chef d'œuvre.

xOxOxO

« Hop, hop, hop ! » fais-je en me glissant in extremis par l'entrée de la salle de métamorphose que McGo refermait déjà.

McGo a la présence d'esprit de ne faire aucun commentaire. Elle doit avoir elle aussi remarqué l'immense honneur que je lui fais d'assister à son cours et ce, plus ou moins en temps et en heure. Je commence à marcher dans l'allée entre les tables quand, à ma plus grande déception, je vois que mon Blackie-bis a osé laisser Wilkes me piquer ma place à côté de lui.

Bon, je vais faire les présentations parce que je sens que vous connaissez des difficultés pour me suivre. Blackie-bis, c'est le petit-frère de Blackie, et Blackie c'est Sirius Black quand je suis dans mes bons jours et que je veux bien lui faire ce plaisir incontestable –qui doit le rendre fou d'amour et de désir à l'intérieur- de lui affubler ce petit sobriquet affectueux. Notez bien que je me force parce que Sirius Black, c'est pas mon genre. Mais bon, je sais qu'il est depuis des années amoureux de moi alors… je fais des sacrifices. Parfois, je l'appelle même Sisi, mais ça le fait rougir, alors je le réserve pour les grandes occasions.

Blackie-bis, c'est donc, c'est donc… Et oui, c'est Regulus Black ! Lui, il me fait constamment la tronche. Depuis toujours, il me tire la gueule. J'en ai conclu qu'il était jaloux de l'attention que je portais à son aîné alors que c'était lui qui était dans ma classe et dans ma maison. Mais faut me comprendre ! C'est dur de répartir équitablement mes faveurs. Bon, après, Regounet, je ne pense pas qu'il soit vraiment amoureux de moi… il est encore trop jeune pour ça. Disons qu'il goûte aux plaisirs de l'amour petit à petit grâce à moi. Et puis, lui, c'est pas pareil. Mais puisque nous sommes intimes, vous et moi –vous êtes tout de même installés dans mon cigare !-, je peux vous le dire : j'ai une nette préférence pour Blackie-bis, il me plait bien, alors il a des chances de devenir Mr Lydia Stevenson. C'est pour ça que je suis si gentille avec Sisi, j'arrondis les angles, je lui forge de bons souvenirs auxquels il pourra se raccrocher quand le choc arrivera.

Non, sérieusement, les Black, c'est de vrais Roméo, ça m'épuise.

« Vire, Stevenson, énonce-t-il avec sa voix de Bad-Dark-Boy.
-Mais bien sûr, mon chou… »

Il me jette un regard qui pourrait presque me flanquer des frissons tout partout, dans le genre « attends que je sorte le fouet et les menottes en peluche rose, Lydia-chérie ». Vous voyez, quoi. Il retourne cependant à l'écoute du baratin scolaire de notre McGo adorée. Et oui, Blackie-bis, The Blackie-bis, est un putain d'intello… Ca peut casser le mythe, je suis bien d'accord avec vous.

Mais, honnêtement, de moi à vous, on a tous un truc pour les élèves studieux, lécheurs de culs professoraux, fayots comme ça ne devrait même pas être permis. Allons, on est entre nous, on peut se dire les choses ouvertement. Ils ont ce petit truc « Niquons le système » et « dans dix ans, tu seras torcheuses-de-trolls et moi, le maître du monde ! » qui donne envie de faire des folies avec eux…

Maintenant, voilà. On préfère les regarder bosser parce que, finalement, torcheuse de troll, c'est une belle vocation. Et on ne le dira jamais assez, on manque d'effectif dans le social.

xOxOxO

Moi, j'ai pleins d'amis, ça rend jaloux les gens. Mais faut les comprendre, ils ont beau essayé d'être aussi aimé que moi, c'est voué à l'échec comme dessein. Comme vous avez pu le constater depuis ce matin, je suis plus sociale qu'une abeille. D'ailleurs, je suis un peu une Queen-bee, les ailes et les antennes en moins bien sûr, parce même si je suis ouverte à toute expérience chargée de nouvelles sensations électrisantes, je préfère qu'on me foute pas un jet d'insecticide dans la tronche. Donc, mis à part ça, j'ai mon petit club perso, vous voyez.

Vous connaissez déjà Sainte-Mortitia, Tay-Tay et, mon animal de compagnie, Sofia avec qui je partage mon petit chez moi, et mes deux plus grands prétendants, les frères Blackie… mais attention aux yeux parce que la liste est encore longue. Vous n'avez pas encore rencontré les meilleurs ! Le problème principal résidant dans le fait que le choixpeau a voulu s'amuser, lors de ma répartition. On a passé cinq minutes à papoter, lui et moi. Il m'a présenté mes nombreuses qualités, je m'en rappelle encore comme si c'était hier. Téméraire, vive, franche, passionnée comme les flammes ardentes d'un buchée à sorcières. Imprévisible, originale, impulsive et bornée comme un hippogriffe-punk. Tordue, aliénée et brutale comme le Saul-cogneur. Intrusive, dérangeante et déplacée comme une gastro-entérite. Je lui ai alors dit que c'était très bien, qu'il aurait pu faire un psychologue hors-pair, mais que j'attendais de lui de faire le bon choix. Que ma famille attendait que j'aille à Serpentard et que je voulais donc aller partout, sauf là-bas. Logique imparable, argumentaire en béton.

Pensez-vous. Le coquinou s'est dit que ce serait plus drôle de foutre la merde chez les vipères et de m'y expédier en colis recommandé. Quelle charmante idée ! Elle m'a tout de suite fait beaucoup rire !

Ceci étant dit, c'est aussi un rêve brisé. Je me voyais tellement bien en lionne prédatrice et carnivore. Les uniformes tomato-ketchup, les Maraudeurs, McGo, les cassoulets devant la cheminée. Bref, la vie de Gryffondor, la dolce vita pleine de courage et de niaiserie héroïque. Mais bon, c'est un sacrifice pour une invasion parasitaire des Serpillères réussie, tout-ça-tout-ça. Le sacrifice de soi, en somme.

Mais vous pouvez aisément comprendre désormais pourquoi c'est si naturel que mes meilleurs amis soient des Gryffondor, connaissant la lionne qui ronronne en moi en se léchant les coussinets et se dorant la fourrure sous le beau soleil d'Afrique. Une sorte de destinée, plus forte que tout, qui influence ma vie de Serpillère-reconvertie.

« Stevenson…, grince BMB.
-BMB…, répondis-je solennellement.
-On vous a encore odieusement transmis le mot de passe de ma salle-commune…
-C'est ça, ma poule. »

Alors, bon, c'est vrai que je n'ai pas que des admirateurs… je vous l'ai dit, les gens sont des jaloux. BMB en est l'exemple parfait. Une sorte de gros dragons à terrasser à chaque fois que je me rends dans la salle-commune de mon cœur. Bon, comme vous êtes nouveaux, BMB, c'est Big-Mamma-Blanche. De son vrai nom, c'est la Grosse Dame mais j'ai quand même un peu pitié d'elle et le surnom me semblait quand même trop has-been.

« A bene placito, dis-je.
-Votre prononciation latine est affreuse, » siffle-t-elle tandis que son tableau se décale pour me laisser passer.

La perche étant trop facile, je décide de ne pas m'en saisir et lui dire qu'elle ne l'est pas autant que sa gueule. Je lui souris donc et pénètre dans mon humble demeure. C'est éclairé, c'est flamboyant, c'est animé, ça sent bon le fauve-joyeux. Mon sourire s'agrandit tandis que je m'applique à mon petit tour d'horizon.

Fidèles au poste, les maraudeurs font les zouaves devant la cheminée. Je souris avec tendresse. Heureusement que je peux compter sur eux pour mettre l'ambiance quand je fais le bien ailleurs. Potty est actuellement en pleine représentation de théâtre vu ses mimiques et ses grands gestes, le fou-rire quasiment hystérique de Blackie et la façon dont les autres boivent ses paroles. Même ma deuxième préfète préférée, Lily Evans, l'écoute, en essayant de couvrir son attention derrière une mine grincheuse. Elle fait toujours ça, j'ai remarqué. Mais avec moi, ça prend pas. Surtout après qu'elle ait fait des cochonneries avec lui, à la fête de O'Connie-bis, faut pas qu'elle croit que s'est passé inaperçue. Potty m'a tout dit. Il me dit toujours tout. Et Evans ferait bien de s'y faire parce que je serais le témoin de leur mariage. Mais bon, ce couple est rien à côté de mon chouchou, mon OTP de mon cœur…

Qui sont en train de s'affronter sensuellement et charnellement dans une partie d'échec sorcier parce que, oui, Triplie et son Fletcher sont sexy comme ça ! Les mains dans les poches et mon sourire habituel aux lèvres, je m'en vais les rejoindre et je me poste à côté d'eux.

« Lydia ! C'est trop cool que tu sois venue nous voir ! »

Triplie se contente de me lancer un vague regard blasé, qui me rend à chaque fois toute chose, et quand elle déplace son fou, il y a une tel sex appeal qui se dégage de ce simple geste que j'en soupire, rêveuse.

« Ah Triplie, qu'est-ce que t'es bonne quand tu joues aux échecs, on aurait envie de te bouffer toute crue. »

Elle me présente son sourire le plus niais et je me marre. La chose à savoir sur Triplie c'est que, quand elle vous sourit comme si elle était la dernière des idiotes, elle est en réalité en train de vous insulter de chouette péripatéticienne paraplégique dans sa tête. Et ouais, elle est comme ça, Triplie. C'est une caillera in disguiiiiise.

« Lui dis pas ça, Lydia… déjà que je perds GRAVE, pleurniche Tommy. Si en plus tu lui dis qu'elle est jolie, ça va lui donner des forces !
-C'est vrai que ça a toujours marché comme ça, ironise placidement Triplie en haussant l'un de ses sourcils châtains. C'est logique.
-Nan, nan, protesté-je. Il a raison, le p'tit, quand je drague quelqu'un, c'est pire que s'il se shootait à cockane !
-Ine, corrige Triplie.
-Coquine ? repris-je d'un air lubrique. Oh, coquine...
-Cocaïne ! reprend-elle avec exaspération. C'est cocaïne, la drogue moldue...
-Fais pas trop la ouf avec moi, Triplie, tu vas gagner grâce à moi ! Non ! faut que je répare mon injustice ! Je vais faire équipe avec ton mâle pour me rattraper.
-Ouaiiiis… t'as entendu, chérie, elle a dit que j'étais un mâle !
-Non, Lydia ! Hors de ques…, commence Triplie.
-Bouge ! »

Je fais gicler un gosse d'une chaise derrière, et je la traine à côté de Tommy qui se décale avec entrain pour me faire une place. Brave petit, elle l'a bien choisi, Triplie ! Il est presque aussi mignon qu'un bichon maltais.

Mais bon, je vais lui dire tout de suite, à Triplie, parce que je ne pense pas qu'elle saurait bien gérer une félicitation, vu comme elle fait la tronche. Elle fait style mais elle aime faire des folies avec moi. Faut jamais l'écouter, elle aime juste se faire désirer.

« Bon, maintenant, les cocos, et si on pimentait un peu tout ça ?
-On ne pimente rien du tout, grince-t-elle.
-Oh ! Dis, dis, diiiis ! » trépigne dans le même temps mon coéquipier.

Je dessine un sourire adorablement machiavélique sur mon visage.

« Vous avez déjà entendu parler du Strip Chess ? »