Bonjour !
Bienvenue sur Le baiser de l'âme, ma première fiction SSHG qui me tient à cœur depuis des années maintenant. Et dont j'ai enfin réussi à reprendre l'écriture complète. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire.
Je publierai toutes les deux semaines, jusqu'à ce que la fiction soit complètement écrite et corrigée. J'ai actuellement 11 chapitres d'écrits, dont la moitié sont corrigés. Je tiens d'ailleurs à remercier Nafraya, ma bêta, pour son formidable travail.
Je vous laisse à la lecture de ce prologue, qui j'espère attisera votre curiosité. :)
Suggestion de musique : Martin Herzberg - Lifelines
Prologue
Les rayons du soleil naissant de Juillet traversaient les grandes vitres de la chambre blanche, éclairant d'une lumière rougeâtre le visage blême d'un homme aux cheveux noirs. Il y avait bien longtemps que le soleil matinal ne dérangeait plus son sommeil mais il en était autrement pour la femme qui dormait à ses côtés, la tête posée sur le rebord du lit. Hermione fronça les sourcils et nicha sa tête dans le creux de ses bras pour échapper à la lumière du soleil. La main qui reposait sur sa tête glissa doucement et retomba, sans vie, sur le lit. Inquiète, Hermione se redressa d'un bon et ignora les douleurs dans son dos pour se pencher sur son mari.
« - Severus ? Severus, tu m'entends ?»
Ce dernier mit quelques secondes à réagir à l'appel de sa femme et ouvrit lentement les yeux. Ses abysses sombres étaient transformés par la douleur qu'il essayait de cacher à sa bien-aimée. Mais malgré cela, il s'efforça d'esquisser un sourire qui se voulait rassurant à la personne devant lui. Il n'eut aucune difficulté à déceler l'immense soulagement qui se répandait dans le corps de Mme Rogue. Ses épaules tendues s'abaissèrent et son visage s'illumina de nouveau. Après toutes ses années, rien n'avait changé. Il savait toujours lire comme un livre sa légitime.
Hermione avança sa main et la posa sur la joue de son mari.
« - Désolée, j'ai cru que… »
Severus tourna lentement la tête, grimaçant doucement et posa quelques baisers sur la main de son épouse.
« - Ce n'est pas tout de suite que tu vas te débarrasser de moi. Il y a une multitude de choses que je ne t'ai pas encore dévoilée. »
Hermione sourit, reconnaissant l'homme taquin qu'elle avait toujours connu, et aimé.
« - Ah oui ? Pourtant, j'étais certaine d'avoir été critiquée sur tout. A commencer par mes dents, mes cheveux, mes lectures, mes vêtements, mes mimiques, ma cuisine, mon travail... J'ai oublié de préciser mes cheveux aussi ? »
Severus rigola mielleusement mais fut pris d'une quinte de toux. Il se plia en deux, et cracha violemment du sang sur les draps blancs de son lit.
« - Je reviens, reste allongé ! » Hermione se leva précipitamment, faisant grincer la chaise inconfortable qu'elle avait élue comme domicile depuis quelques jours et s'empressa d'aller dans le couloir.
« - Un médicomage, vite, s'il vous plaît ! »
Aussitôt, elle retourna dans la chambre de Severus, pour le trouver assis, son drap propre, qui rangeait maladroitement sa baguette dans le tiroir de sa table de nuit.
« - Mais ? Tu vas bien ? Tu sais bien que tu dois éviter de faire de la magie, garde tes forces... »
Severus inspira une grande bouffée d'air et ne répondit pas aussitôt. Lorsqu'il s'apprêta à le faire, le Médicomage Jagley entra dans la pièce.
« - Vous nous avez appelé ? » s'enquit le Médicomage.
« - Un malentendu. Vous pouvez partir. »
Le Médicomage Jagley n'écouta pourtant pas Severus et s'approcha de lui tout en lançant quelques sorts de diagnostic. Il fronça les sourcils. Cependant, il n'eut pas le temps d'approfondir ses examens médicaux que Severus cracha une nouvelle fois du sang. Aussitôt, Jagley fit apparaître trois potions qu'il approcha de la bouche de son patient.
« - Qui ? » articula difficilement le malade.
« - Vous. Buvez, s'il vous plaît. Ça vous calmera. »
La peur se fit entrevoir dans les yeux noirs du Maître des Potions. Néanmoins, il concéda à ouvrir la bouche. Quelques secondes plus tard, l'hémorragie cessa et Severus s'endormit.
« - Que lui arrive-t-il ? » demanda Hermione, désespérée par la tournure des événements.
Le médicomage termina ses soins et se retourna vers Hermione, une moue sur le visage.
« - Le poison dans le sang de votre mari aura mis du temps à faire effet grâce à l'antidote qu'il a ingéré. Mais nous le savions déjà. Seulement, il semblerait qu'avec le temps et les années, la magie de votre mari ne soit plus suffisante pour retenir le poison uniquement au niveau de son cou. Et j'ai bien peur que le venin soit à l'instant même en train de détruire ses poumons. »
La voix du médicomage était calme, compatissante mais cruelle de son sens. Hermione se refusait d'admettre l'inévitable, elle ferma les yeux avant de demander :
« - Vous ne pouvez rien y faire ? »
« - A ce stade, non. Je crois bien que votre mari vit ses dernières heures. Voulez-vous que je lui annonce ? »
Hermione secoua la tête, laissant une larme silencieuse couler sur sa joue ridée. Elle passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant d'effacer toute trace de sa faiblesse. Elle se retourna vers Severus qui dormait paisiblement et s'avança pour reprendre sa place sur sa chaise. Hermione posa délicatement sa main sur celle de son mari depuis 88 ans.
« - Ça va aller Severus, je resterai avec toi jusqu'au bout. »
Hermione ne bougea pas pendant de longues heures attendant le réveil de son mari, ou sa mort, elle ne savait pas réellement, elle ne voulait simplement pas le quitter. Ils avaient toujours eu conscience que la Mort les embrassait plus passionnément chaque jour, chaque heure, chaque minute. Toutefois, ils n'avaient pas peur, non. Ni l'un ni l'autre n'avaient pensé survivre à la guerre. Mais ils l'avaient fait. Et la vie, après la guerre, était vécue comme une Renaissance, une autorisation à respirer librement, à vivre librement. M. et Mme Rogue étaient particulièrement reconnaissants pour cette deuxième chance que la vie leur avait offerte, pour l'opportunité que le destin avait écrit pour eux, parce qu'une finalité pareille, jamais ils n'y auraient pensé. Alors non, la Mort ne leur faisait pas peur, c'était le prix à payer pour les merveilleuses années qu'ils avaient eues.
ooo
Vers l'heure de midi, enfin, Severus ouvrit les yeux. Il se tourna pour rencontrer le regard chocolat qui lui paraissait familier.
« - Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous là ? »
Hermione sourit faiblement et posa ses deux mains sur le crâne de son homme qui n'eut pas la force de protester. Elle n'avait pas besoin de prononcer de formule, ou de faire tomber des dizaines de murs pour entrer dans l'esprit de son mari. Leur alliance était bien plus que charnelle, elle était avant tout spirituelle.
« - Je vais tout te montrer, attends. »
Et les murs blancs de Ste Mangouste s'évaporèrent.
ooo
Tout défilait rapidement, comme ces paysages que l'on voit s'enchaîner lorsque l'on regarde par la fenêtre du train. Mais rapidement, une scène se figea dans l'esprit de Severus. Il tourna la tête vers Hermione, un regard inquisiteur.
« - Regarde, je vais tout te raconter. »
Les éclairs verts, le bruit des corps morts tombant lourdement sur le sol, les cris de détresse, les cris de victoire, la guerre, Voldemort. Severus, inconscient, baignant dans son sang, dans la cabane Hurlante. Severus à l'hôpital, la porte gardée par des Aurors. Le procès. Hermione qui ne peut s'empêcher de retenir ses larmes à l'écoute du récit de l'espion.
« - Pour tous ceux qui sont pour l'abandon des charges… » Des centaines de mains qui se lèvent, Severus au centre de la pièce qui ne dégage aucune émotion, aucune joie.
La chaleur du mois de Juin, la reconstruction de Poudlard, les baignades dans le lac avec Ron et Harry, la proposition de la directrice, le sourire sur les lèvres d'Hermione, la voie 9 ¾, le départ du train. Le départ d'une nouvelle vie…