Titre : Pardonne-moi
Auteur : Gwenetsi
Statut : Complète
Série : N.C.I.S.
Saison : Après l'épisode n°801
Résumé : Après l'affaire Reynosa, Gibbs pense pouvoir tirer un trait sur cette partie de son passé. C'est sans compter sur une vidéo où Tony lui annonce que Shannon et Kelly sont vivantes et qu'il...
Disclaimer : L'univers et les personnages de NCIS ne sont pas ma propriété.
Note de l'auteur : Ça fait des mois que j'ai cette histoire dans la tête. Maintenant que j'ai terminé les autres, je me suis mise à sa rédaction. J'espère que ça va vous plaire ! A la question qui va rapidement arriver "Pourquoi Tony... ?", je vous répondrai par une autre question "Vous auriez vraiment préféré un perso inventé ?".
Bonne lecture !
Pardonne-moi
Comprendre, c'est pardonner.
Mme de Staël
Lundi 13 septembre 2010 - 07h00 - Washington D.C. - N.C.I.S. - Open Space
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Gibbs avance tranquillement vers son bureau, un café à la main. La journée est à peine commencée que déjà elle s'annonce belle. Le ciel est d'un bleu limpide. La température idéale de ce début de matinée avec un brin de fraîcheur promet un temps des plus agréables pour la journée à venir. Jethro s'installe avec bonheur sur son siège, profitant des derniers instants de calme avant l'arrivée de son équipe et du reste des agents travaillant à l'étage.
Ziva et Tim passent les portes de l'ascenseur quinze minutes plus tard. Il les salue d'un signe de tête tandis qu'ils prennent place à leurs bureaux respectifs. Reynosa et compagnie ne sont plus qu'un souvenir depuis la semaine précédente. Hormis de la paperasse à faire, la journée s'annonce relativement calme, sans enquête. Cela fait longtemps qu'ils n'ont pas eu de moment de ce genre. Il sait qu'il faut en profiter, du moins les quelques minutes qu'il lui reste avant l'arrivée de son dernier agent.
Sans que cela l'étonne, le courrier est distribué alors que Tony n'est toujours pas arrivé. Régulièrement en retard, mais pas aussi souvent que les gens pourraient le penser, il ne s'en formalise pas. Il ne s'en soucie pas davantage que c'est son anniversaire aujourd'hui. Il va pouvoir compter quarante-deux bougies sur le gâteau, ou ce qui en tiendra lieu, que lui aura préparé Abby. Selon un rituel dûment établi depuis son entrée au NCIS, il arrive avec autant de retard que son âge. Il sera donc là à huit heure quarante-deux tapante, ni avant, ni après.
Il attrape le courrier du jour déposé sur son bureau. Celui-ci se compose d'une lettre et d'un colis. La première, du service comptabilité, est là pour lui rappeler qu'ils n'ont pas à payer ses amendes pour excès de vitesse et autres infractions au code de la route. Y est adjointe une énième note de frais qui part directement dans la corbeille près de son bureau. Il s'empare ensuite du paquet en papier kraft quasiment carré. Son allure lui fait penser aux boites qui trainent parfois sur le bureau en face du sien. Il le soupèse et parvient à la conclusion que c'est une de ses choses. Il examine l'adresse.
Special Agent Leroy Jethro Gibbs
Washington Navy Yard
Building 375 Reem H5
Washington DC
26374-5636
La première ligne le surprend, il est rare que l'on mette son titre et son nom complet lorsqu'on lui expédie du courrier. L'écriture est manuscrite et familière. L'expéditeur semble avoir tenu à écrire l'adresse le mieux possible. Il a la sensation que ce n'est pas normal. La nature du paquet, l'écriture et l'absence du nom de celui ou celle qui lui a envoyé cette chose le convainquent que quelque chose ne va pas en même temps que son instinct lui fait comprendre qu'il ne va pas aimer ce qu'il va bientôt découvrir.
Débarrassé de son enveloppe de papier, le CD apparaît à la lumière des néons. Enfermé dans sa boite transparente, il ne porte qu'une inscription au marqueur : Pardonne-moi.
Aussitôt, c'est une véritable alarme qui retentit dans sa tête. Il y a un problème, un énorme problème même. Il insère le disque dans le lecteur. Même si il lui a fallu du temps, il sait faire fonctionner la machine et aller voir ce que contient le CD. En cas d'oubli, une feuille avec le récapitulatif de toutes les manipulations à effectuer se trouve dans le tiroir du haut de son bureau.
Comme il s'y attendait, ça ne marche pas. Il a beau cliquer sur ouvrir, rien n'y fait, l'écran n'affiche aucun changement.
- McGee ! appelle-t-il agacé.
L'informaticien ne perd pas de temps et se rue à son secours. Ayant, comme Ziva, observé son patron agir. Il sait ce qu'il se passe. En quelques clics et tapotage de clavier, une fenêtre s'ouvre demandant un mot de passe.
- Pardonne-moi, grogne le chef d'équipe.
Timothy ne bronche pas et tape les deux mots avant d'appuyer sur entrée. À ses côtés, Ziva scrute l'écran avec attention.
Une vidéo se lance automatiquement. L'image est nette et montre un canapé de cuir beige. Derrière se distingue un mur de tapisserie dont la couleur jaune a passé. Une personne s'installe.
- Tony ! s'étonne Tim.
Ziva semble aussi stupéfaite que lui. Seul le patron reste stoïque. Il vient de mettre un nom et un visage sur l'expéditeur à l'écriture si familière.
- Salut Gibbs, commence Tony. Je suppose qu'au moment où tu regardes ça, tu es assis à ton bureau avec McGee et Ziva derrière toi. Pas vrai ?
Il a un sourire triste. Ses yeux s'égarent un instant sur la droite avant de revenir à l'objectif de la caméra
- Je ne viendrai pas au NCIS aujourd'hui, Gibbs. Je n'y viendrai plus. Si j'étais optimiste, je pourrais te dire que je m'absente quelques temps. Seulement je suis réaliste.
Il marque une pause.
- Je me doute que vous vous posez tous plein de questions en ce moment. Je vais y répondre, mais pas dans ce message. J'ai envoyé un autre paquet à Abby. À l'heure qu'il est, elle doit déjà l'avoir ouvert et vous attendre de pied ferme au labo avec Ducky. Vous n'allez pas y aller. Vous allez l'appeler et leur donner rendez-vous au MTAC. Ce que vous allez apprendre ne doit pas en sortir, pas tant que vous ne connaitrez pas toute l'histoire.
Il sourit de nouveau, mais plus franchement qu'avant.
- Vous n'aurez pas assez de la journée pour visionner toutes les bandes, sauf si vous faîtes une nuit blanche. Ça va être la plus longue séance ciné de votre vie. Prévoyez en conséquence. À tout de suite !
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Une clé usb dans les mains, Abby s'assoit devant un des ordinateurs. Encore toute retournée de la vidéo de Tony qu'elle vient de voir, c'est comme un automate qu'elle lance la première vidéo qu'elle contient. Elle rejoint ensuite les autres, assis sur les fauteuils, qui attendent fébrilement le début du film.
Elle s'est tout juste installée que Tony apparaît de nouveau sur l'écran géant. Il tient la caméra à la main, près de son visage.
- Gibbs, c'est surtout à toi que sont destinées ces vidéos, mais les autres aussi doivent savoir. Savoir quoi tu me diras ? Eh bien, la vérité, simplement la vérité.
Il détourne la caméra de lui pour la fenêtre ouverte à côté de laquelle il se tient. Il la braque à l'extérieur. C'est un jardin ceinturé de grandes haies qu'ils découvrent. En son centre, trois silhouettes jouent avec un ballon, ce qu'en Amérique ils appellent généralement le soccer et que le reste du monde nomme football.
- Tu les vois ? demande Tony.
Un adolescent tente de prendre la balle à une jeune femme tandis qu'une autre, bien plus vieille qu'eux, cherche une ouverture pour l'imiter. Un zoom permet soudain de mieux les distinguer et de les entendre. Des éclats de rire résonnent dans la salle.
- Tu les reconnais ? continue Tony en braquant l'objectif sur la femme la plus âgée.
Jethro retient son souffle.
- Oui, c'est bien elle. C'est Shannon, ta femme. Et à côté, dit-il en changeant de cible, c'est Kelly. Elle a bien changé depuis la dernière fois que tu l'as vu. C'était quand elle avait sept ans. Elle en a vingt-six aujourd'hui.
Le visage de l'agent apparaît de nouveau.
- Cela fait dix-neuf ans qu'elles ont quitté ta vie Gibbs et dix-neuf ans qu'elles sont entrées dans la mienne.