Disclaimer : Barbe Blanche ne m'appartient pas.
Ce court os est écrit dans le cadre des 24 heures du FoF, il fallait rédiger un texte portant sur le thème « Monde » en une heure maximum (divulgation du thème, écriture et postage).
Bonne lecture ^^
Le monde s'estompait sous ses yeux.
Il était parvenu en bout de course. Dressé sur cette falaise, la vie s'écoulant en de longs flots rougeâtres de ses plaies, il se sentait singulièrement plus lucide qu'il ne l'avait depuis longtemps été. Les armes de cette bande de gosse continuaient de s'écraser contre son corps comme si elles tentaient de se briser et d'abattre au passage dans un même temps le monstre mythique qu'il représentait. De mettre à terre celui qu'on surnommait l'empereur blanc.
Ils ne peuvent l'atteindre.
Il est déjà bien au-delà de la douleur, leurs coups glissent sur lui comme de la pluie. La mer sa furieuse vieille amie se fait bruyamment entendre, emplissant sa tête de bruits de flots brisés. Les images des générations de pirates ayant défilées sous ses yeux et sous son joug, s'étant succédées une à une à ses côtés s'imposent à lui. Il se rappelle avec une netteté affolante de chacun d'entre eux. De l'arrogance de celui-ci, de l'énergie de celui-là et de la mélancolie de cet autre.
Les aspirations de chacun se rappellent à son souvenir. Les peurs, espoirs et rêves de conquête qu'ils lui ont confiés sont comme autant de fabuleux trésors brillant dans son esprit, illuminant les derniers soubresauts d'une existence passée à combattre et voyager.
Ces gamins tellement différents les uns des autres se ressemblaient au fond un peu tous. Ils étaient comme des enfants perdus et bagarreurs lâchés au travers du monde, décidés à courir les océans à la poursuite de chimères et trésors fabuleux. Ils étaient des enfants de la mer. Ils étaient ses fils.
Lui n'avait jamais aimé les trésors, ils n'étaient que futiles babioles clinquantes. Il n'avait jamais souhaité acquérir le titre de roi, ce n'était que futile vanité, lui savait que l'océan était infiniment trop vaste pour qu'on ne le conquiert.
Mais alors que la vie finissait de quitter son regard, les paroles du gosse joyeusement candide qui prétendait devenir Seigneur des pirates lui revinrent en mémoires. « Je veux être Seigneur des pirates parce que c'est l'homme le plus vivant et libre au monde, celui qui peut naviguer sur tous les océans. »
Que de paroles futiles, que de propos puérils.
L'homme le plus libre et vivant du monde… peut-être avait-il finalement été un roi.
Un dernier sourire tenta de fleurir sur ses lèvres tandis que la mort s'emparait finalement de lui.
Edward Newgate s'éteint silencieusement avec une prière muette pour que ses fils puissent encore longtemps parcourir les océans. Il mourut les pieds ancrés solidement au sol, le regard perdu au loin dans l'horizon, sentinelle vigilante observant une dernière fois minutieusement le monde s'étalant face à lui. Avant de s'abandonner à un sommeil de monarque.