SURPRISE ! :D

Pour me faire pardonner les délais de publication : deux chapitres rien que pour vous !

Celui-ci est assez long (17 pages sur Word) et vous racontera LA dispute d'Alice et Jasper!

Bonne lecture à toutes!


Chapitre XIV


Le retour à Seattle et à la réalité fut plus difficile que ce que je pensais. Pendant ces deux semaines de vacances, nous avions passé presque tous les jours avec Bella. Malheureusement, nous devions reprendre notre travail : durant les congés, les dossiers s'étaient accumulés. Si bien que j'avais consacré le mois de janvier à des visites sur chantiers, histoire de rattraper mon retard. Bella, elle, s'occupait d'un article sur un scandale politique : elle était donc très prise également. Nous ne nous voyions plus que le week-end, n'ayant même plus le temps de prendre une pause de midi. Bien que cette situation nous ennuyait prodigieusement, elle faisait surtout souffrir Noah. Pendant les vacances de Noël, ils avaient passés des journées entières seuls. A présent, il n'était seul avec Bella que le samedi matin, lors de leur cours de cuisine. Elle nous manquait énormément, tout comme nous lui manquions. On s'appelait tous les soirs via vidéoconférence, mais ce n'était pas assez. Mon fils avait été un peu difficile et boudeur à notre retour de Floride, il ne comprenait pas pourquoi nous voyions moins souvent Bella. Il avait fini par comprendre que ça nous pesait tout autant, mais que nous n'avions pas d'autre choix. Néanmoins, il faudrait remédier à cette situation au plus vite. Rosalie et Emmett avaient décidé d'emménager ensemble au mois de février. Ils iraient vivre chez mon ami et réaménageraient la propriété selon les goûts de ma belle-sœur. Celle-ci avait été nommée à l'école de Noah et était désormais certaine de continuer à enseigner dans cet établissement. De plus, son salaire avait été augmenté. Quant à Emmett, il s'épanouissait à coacher les enfants. Ils faisaient des progrès au baseball et il était certain de pouvoir gagner leur premier match amical qui aurait lieu le mois suivant. Noah était très fier de jouer dans l'équipe de son oncle. En plus de son rôle de coach, Emmett s'était vu proposer le poste de professeur de gym pour toute l'école, ce qu'il avait accepté avec joie. Du côté d'Alice et Jasper, l'ambiance était plutôt maussade. Les deux amants ayant des caractères forts, ils se disputaient souvent. Parfois à tord, parfois à raison. Les dernières confrontations concernaient le boulot de Jazz'. Mon frère bossait sur un très gros dossier et s'y consacrait totalement, négligeant Alice qu'il ne voyait plus qu'une fois par semaine. Il oubliait même de l'appeler. D'après Bella, Alice avait très peur que Jasper souhaite rompre, sans oser le lui dire.

Tu comprends… Alice est souvent – pour ne pas dire tout le temps – tombée sur des mecs qui sortaient avec elle par intérêts : elle était riche, son frère était un joueur pro… Je ne dis pas que Jazz' est dans cette catégorie, loin de là !, ajouta-t-elle rapidement, voyant que j'allais l'interrompre. Tu sais que je l'adore ! Mais Alice a besoin de lui auprès d'elle. Ses ex l'ont toujours quittée soit par sms et mails, soit en s'éloignant de plus en plus… Comme le fait actuellement Jasper…

Il aime Alice plus que tout au monde, Bella. Il ne veut pas rompre, commençai-je à défendre mon frère. Mais c'est vrai que lorsqu'il se plonge dans un dossier… il s'y consacre corps et âme… Il oublie de dormir, de manger, parfois même de s'hydrater… Il n'est jamais rester suffisamment longtemps avec une fille pour que cela pose problème. Et puis, honnêtement, il s'en foutait royalement de ces ex. Je… Je vais lui dire de tout expliquer à Alice…

Ce serait une bonne idée, parce que là… elle pète un câble… Et ils pourraient finir par faire une connerie…

Ok, je m'en chargerai demain, lui promis-je, en l'embrassant.

J'adorais mon frère et Alice, mais pour une fois que Bella et moi étions ensemble, je comptais bien en profiter. Le lendemain, je rejoignis mon frère dans sa chambre. Carlisle l'avait forcé à dormir quelques heures. Lorsque j'entrai dans la pièce, je compris que mon père allait le tuer : Jasper était assis derrière son bureau avec des tas de documents étalés partout dans sa chambre, mais également punaisés sur le mur face à lui. Vu la masse de travail, il n'avait pas dû se reposer comme le lui avait conseillé notre père. Il ne m'avait même pas entendu entrer, tellement absorbé dans ses notes. Je m'approchai de lui et lui mis la main sur l'épaule. Il sursauta et me regarda avec des yeux vitreux et cernés comme jamais. Je soufflai.

Edward ?, s'étonna-t-il d'une voix pâteuse.

Oui… Tu vas bien ?

Il est quelle heure ?, me demanda-t-il paniqué.

8h, lui répondis-je. J'allais partir au bureau…

Ok… Je vais aller prendre une douche, dit-il comme un zombie.

Jazz… Ecoute, tu es sûr que tu vas bien ?

Oui, bien sûr…

Tu nous inquiètes beaucoup, frérot…

Comment ça ?, s'étonna-t-il à nouveau.

Tu ressembles à un zombie, mec…

C'est une grosse affaire, Ed'… Une très grosse affaire.

Elle parle de quoi cette affaire ?

Je ne peux rien dire…

Tu sais que je n'en parlerai pas…

Oui, je sais. C'est le secret professionnel, c'est tout.

Ok… Ecoute, tu dois te reposer, faire une pause. Manger. Voir Alice aussi.

Elle t'a dit quelque chose ?, m'accusa-t-il.

Non, elle n'en a pas eu besoin… Même si les chambres sont insonorisées, on vous entends vous disputer…

Ah… Ca ne se reproduira plus, ne t'en fais pas.

Je me fous du bruit, Jazz. Tu vas finir par la perdre si tu continues comme ça ! Je pensais que tu l'aimais, que tu tenais à elle. Tu devrais lui parler, elle ne sait pas comment tu réagis quand tu es sur un gros coup. Elle doit être terrifiée à l'idée de te perdre.

Elle t'a dit quoi exactement ?, m'agressa-t-il.

Je ne lui ai pas parlé, Jasper ! Je te l'ai déjà dit ! Elle m'évite comme la peste. Apparemment, quand elle t'en veut, elle m'en veut à moi aussi. Parce que l'on est jumeaux, je suppose.

Oh… Et Bella, elle t'a dit quoi ?

Qu'Alice flippait… Elle a peur que tu t'éloignes parce que tu n'oses pas la plaquer…

Quoi ? Mais c'est n'importe quoi ! Je ne suis pas un lâche ! Et je ne veux pas la plaquer !

Bien… tu devrais peut-être le lui dire ?

Elle devrait le savoir ! Elle sait que j'adore mon boulot plus que tout !

Plus qu'elle ?

Dis pas de conneries, Edward, me répondit-il, froidement.

Dans ce cas, fais quelque chose. Je suis loin d'être un expert en femmes, mais…

Justement, tais-toi.

Jasper… Je l'ai croisée sortant de chez Bella l'autre fois. Et hormis le fait qu'elle m'ait totalement snobé, elle avait les yeux rouges…

Mêle-toi de tes histoires. Je dois y aller.

J'attrapai son bras pour le retenir, mais il me bouscula. Quel con. Il était en train de faire une connerie. Et quand il s'en apercevrait, il serait trop tard. Je soupirai une nouvelle fois et partis travailler. J'allais être en retard avec toute cette histoire. J'espérais vraiment que tout s'arrangerait entre eux deux. Ils formaient un beau couple, qui me semblait unit… Mes parents ne savaient plus quoi faire pour aider Jasper. Carlisle pensait même à placer un sédatif dans son eau, pour qu'il dorme quelques heures. Si au départ, je trouvais cette idée saugrenue… je pensais qu'elle était plutôt bonne, à présent. La journée se déroulait assez calmement. Mes chantiers avançaient dans la bonne voie et nous venions de décrocher un gros contrat. J'étais d'ailleurs dans le bureau d'Eléazar pour en discuter.

Je pense que nous devrions le confier à Peter, commençais-je.

Peter ? Ton stagiaire ?, s'enquit Eléazar.

Oui, il est en dernière année. Après tout, l'an prochain, il pourra gérer des dossiers aussi importants.

Tu n'as pas tord…, réfléchit-il. Tu as une autre idée derrière la tête, n'est-ce pas ?, me sourit-il.

Je trouve qu'il est vraiment compétent. Et on commence à avoir énormément de dossiers. On est tous surchargés. Alors je me disais que si l'on engageait un architecte supplémentaire…

Ca nous serait bénéfique, compléta mon associé. Et cette affaire serait un genre d'entretien d'embauche pour Peter ?

Oui, tout à fait. Je le superviserai, bien entendu. Je pense qu'il peut réellement gérer. En plus, pour son CV et son mémoire… Ce serait une bonne chose.

Je pense qu'il est vraiment doué, aussi. Mais c'est un très gros dossier… Tu es sûr de toi ?

Je le superviserai et si je vois que ça ne va pas, je le lui reprends, lui répondis-je. Tu m'avais laissé gérer un gros contrat aussi…

Oui, c'est vrai !, rit mon mentor. Bien, je suppose qu'il est temps que tu aies ton propre poulain ! Je te fais confiance et je dois t'avouer que j'y avais moi-même pensé, me sourit-il. Peut-être pas pour le dossier Hardwick, mais soit. Je te soutiens, conclut-il.

Super ! Merci, lui dis-je en souriant.

Ne me remercie pas, Edward. Tu es mon égal à présent !

Je souris à nouveau et sortis du bureau. J'étais content qu'il ait donné son accord. Eléazar avait beau me répéter que j'étais son égal, je ne le pensais pas. Nous étions peut-être associés, mais il restait le fondateur de l'agence. Et surtout, il était mon mentor. Mon modèle. Mon ancien professeur et maitre de stage. Je le respectais beaucoup trop pour prendre une telle responsabilité sans son aval. J'allais retrouver mon stagiaire dans le bureau où nos cinq étudiants se trouvaient : il s'agissait d'un très grand espace, notre ancienne salle de réunion, en fait. Nous en avions créée une nouvelle et décidés que les stagiaires seraient mieux dans un vrai bureau, avec espace personnel, plutôt qu'agglutinés dans les nôtres sur une petite table. La pièce était commune, mais spacieuse et très lumineuse, étant uniquement constituée de murs en verre. Nous n'acceptions que quatre ou cinq stagiaires par année : nous voulions pouvoir les encadrés au mieux et non les laisser nous faire du café ils avaient de vrais dossiers, bien que moins risqués que les nôtres. Je me dirigeai vers le coin gauche du bureau : Peter était penché sur une maquette et discutait avec Bart, un autre étudiant. Lorsqu'ils me virent, ils me sourirent.

C'est ta maquette pour le projet Yorkshester, Bart ?, lui demandai-je en m'approchant.

Oui… Je ne l'ai pas encore montré à Charlotte…, s'empourpra le jeune homme.

Bart était très doué, mais tellement peu sûr de lui. Enfin, à sa décharge, il s'agissait de son premier stage et il était gâté avec nous ! Il s'occupait d'un projet à six chiffres. Charlotte était une collègue. Elle venait de New York et nous avait rejoint un an auparavant. Et elle était le superviseur de Bart. J'observai la maquette et fus agréablement surpris : lors de la réunion hebdomadaire, Charlotte nous avait parlé du projet initial et « des idées géniales de son poulain ». Je devais bien admettre qu'elle avait raison.

C'est l'épreuve finale ?, lui demandai-je.

Non… Enfin, Charlotte doit encore l'accepter…

Oui, mais à part ça ?

Oui, elle est finie…

Elle est vraiment super !, le félicitai-je. Tu as de très bonnes idées, n'hésite pas à les partager, l'encourageai-je.

Il me sourit et s'en alla à la recherche de Charlotte. Je me tournai vers Peter.

Je me souviens de mon premier stage…, commença-t-il. Il était nul. Je ne pouvais faire que du café… et parfois quelques petites recherches. Il a de la chance…

Bart s'en sort très bien ! Et tu aurais dû postuler chez nous plus rapidement, lui répliquai-je.

C'est vrai ! Mais à mon époque, on ne pouvait pas faire plusieurs stages dans la même entreprise ! Et je tenais à garder celle-ci pour mon dernier, le plus long.

A ton époque ?, riai-je.

Bah… il y a deux-trois ans quoi !, rit-il à son tour.

Bon, Peter, je souhaitais te parler en fait, repris-je plus sérieusement.

Oh… Il y a un problème ?

Pas vraiment, enfin… Ca dépendra de ta réponse !

Je… je ne comprends pas..., paniqua-t-il.

J'ai une proposition à te faire, mais tu dois me promettre de me dire la vérité. Si tu ne le sens pas, aucun soucis. Ok ?

Oui…

Bien. Tu te souviens du dossier Hardwick ?

Oui, bien sûr… Je bosse dessus, me répondit-il perplexe.

Tu as même fait le plus gros du travail. Je pense que je n'ai fait que signer quelques papiers, repris-je en riant légèrement.

N'exagère pas non plus !

Je pense qu'il s'agit de ton dossier, plus que du mien. Tu travailles dessus depuis septembre, tu y es impliqué corps et âme. C'est pourquoi j'aimerais que tu reprennes le dossier, totalement. Je continuerai de te superviser, bien entendu. Je continuerai de signer, mais tu signeras à mes côtés. Tu seras responsable du dossier. Je te conseillerai et te guiderai si nécessaire. Je ne t'abandonne pas. Alors qu'en penses-tu ?

C'est énorme, souffla-t-il.

Oui, et c'est pourquoi, je ne veux pas te forcer à quoique ce soit !

Non, je… J'accepte, mais tu seras quand même là, hein ?, s'inquiéta-t-il.

Je te superviserai tout au long du projet. Je t'accompagnerai aux rendez-vous et sur chantier. Mais tu parleras aux clients et aux chefs de chantiers, le rassurai-je.

C'est… énorme. Je ne trouve pas les mots ! Tu es sûr ? Je veux dire… C'est un contrat à 7 chiffres quand même…

Si tu es sûr de toi, je suis sûr également ! Je sens que tu as un gros potentiel.

C'est… Merci, Edward ! Vraiment !, me dit-il en me serrant la main, chaleureusement. Ce sera plus facile de faire mon mémoire si je suis aux commandes, continua-t-il en murmurant, comme s'il se parlait à lui-même.

Et sans vouloir te mettre la pression… Si tu conduis correctement ce dossier, tu recevras une proposition pour travailler chez nous, lui annonçai-je. Enfin, si ça t'intéresse de travailler pour McCarty !

Tu rigoles ? C'est cette entreprise qui m'a donné envie d'être architecte ! Alors oui, ça m'intéresse !, me répondit-il vivement et avec enthousiasme. J'ai l'impression de rêver… C'est dingue !

Je ris et lui conseillai d'aller déjeuner pour reprendre ses esprits. J'avais l'impression de me revoir au même âge lorsqu'Eléazar m'avait fait le même genre de proposition. C'est donc en souriant que je rejoignis ma voiture : Bella avait décrété qu'elle avait bien le droit de se prendre une pause déjeuner digne de ce nom. C'est pour cette raison que je la rejoignis dans un petit restaurant qu'elle adorait. Lorsque j'y entrai, ma compagne était déjà attablée et discutait vivement au téléphone. Dès qu'elle me vit, elle mit fin à la conversation et me jeta un immense sourire. Je m'approchai d'elle et l'embrassai doucement.

Salut, mon cœur !, lui susurrai-je.

Salut, mon ange !

Désolé, je suis un peu en retard…

Ne t'en fais pas, me sourit-elle tandis que j'ouvrais la carte.

C'était qui au téléphone ? Ca avait l'air violent ?

Oh… C'était Alice… Comme tu le sais, c'était son anniversaire hier…

Oh merde…, soufflai-je en voyant la suite de l'histoire arriver.

Oui… Tout le monde lui a souhaité un joyeux anniversaire… Sauf…

Jasper, la coupai-je. Je ne le lui ai pas rappelé… Quel con !, m'en voulus-je.

Arrête… Ce n'est pas de ta faute ! Alice a dit : « tu te rends compte ? Même Edward, Esmée et Carlisle, qui sont tout aussi débordés que lui, m'ont appelée ! Ils ont trouvé cinq minutes pour me souhaiter ma fête ! Et lui ! L'homme que je croyais être l'homme de ma vie… Il a oublié. Il m'a oubliée… » et elle a commencé à pleurer…

Oh merde… Je m'en veux, j'aurais dû le lui rappeler… Il perd la notion du temps lorsqu'il se plonge dans ses dossiers…

Edward…

Oui, je sais… Je lui trouve des excuses, mais c'est mon frère. Même si je me suis disputé avec lui ce matin.

Ah bon ? Pourquoi ?, s'étonna-t-elle.

Je t'avais promis hier soir que je lui toucherais un mot... Disons que ça s'est rapidement envenimé lorsque j'ai parlé d'Alice.

Je suis désolée… je ne voulais…

Non, ne t'excuse pas. C'est toujours comme ça lorsqu'il travaille sur un énorme dossier. D'habitude, il me fait au moins un vague résumé de l'affaire. Là, il m'a dit : « secret professionnel ». Je ne lui demandais pas de connaitre l'histoire, juste le thème… Enfin… ça va lui passer…

J'espère que ça va s'arranger entre lui et Alice… Elle l'aime profondément.

Et ce crétin l'aime tout autant ! Pourquoi avais-tu l'air énervée alors ? Si tu la réconfortais ?

Alice prend une décision qui ne fera qu'envenimer la situation…

Comment ça ? La situation peut s'envenimer ? Encore ?, lui répondis-je, sceptique.

Oui… On était censés fêter son anniversaire samedi. Comme Jasper a oublié le jour J, elle dit qu'il ne sera pas la samedi et que de toute façon, elle ne veut pas le voir. Et qu'elle ne voudra voir aucun couple. Donc elle veut que l'on sorte faire la tournée des bars. « On est encore jeunes, Bella ! », ajouta-t-elle en imitant son amie.

Bien qu'une cuite est de rigueur vu qu'elle a 25 ans… Je pense que tu as raison… Jasper deviendra fou s'il apprend qu'elle est sortie se saouler dans des bars sans même le lui dire…

Oh… Je pense qu'elle avait l'intention de le lui faire savoir… En lui envoyant des photos d'elle, en soirée… Elle peut être très gamine lorsqu'elle s'y met…, souffla Bella, dépitée.

Ah ! Encore mieux ! Ils sont tous les deux …

Exaspérants ?, finit-elle.

Oui !

Nous passâmes commande : Bella prit des côtes d'agneau et des croquettes de purée de carottes, et je choisis une côte à l'os et des frites, accompagnés d'une sauce aux trois poivres.

Je pense lui proposer une soirée pyjama ! Entre filles, bien entendu, reprit Bella.

C'est une excellente idée !, approuvai-je.

Ca fait longtemps que l'on ne s'est plus vue entre filles… Que l'on n'a plus fait une soirée entre nous…, souffla-t-elle.

Je t'accapare trop, c'est vrai…, lui souris-je narquoisement.

Pour mon plus grand plaisir !, précisa-t-elle.

Elle ne risque pas de refuser ?

Si probablement…

Je sais que mon fils est un petit gars, mais… S'il lui demande de passer le week-end avec vous, elle n'oserait pas refuser, si ?, lui proposai-je.

Et tu crois… qu'il accepterait de passer la nuit chez nous, sans toi ?

Oui, je pense. Il faudra le lui demander, mais je pense qu'il en serait ravi, lui répondis-je en souriant.

Ce serait cool ! J'ai hâte !

Je ris et nous fûmes servis. Nos plats étaient excellents.

Noah va m'en vouloir quand il apprendra que nous sommes venus ici sans lui !, s'exclama-t-elle.

Oui, on pourrait ne pas le lui dire, répondis-je, charmeur.

Tu plaisantes ?! On va lui prendre un moelleux au chocolat !, exigea-t-elle.

J'éclatai de rire et nous discutâmes de tout et de rien. A la fin du repas, Bella m'annonça qu'il lui restait une demi-heure. Je décidai de la passer avec elle. Après tout, autant profiter de mon statut d'associé ! Nous allâmes nous balader dans un parc proche du journal de ma belle. Nous nous installâmes sur un banc et je l'enlaçai. Nous passâmes les trente minutes à nous câliner et nous embrasser. C'était bon de la retrouver. Elle m'avait confié que l'affaire du scandale éclaterait bientôt : ses recherches étaient presque terminées, elle n'avait plus qu'une seule source à rencontrer. Nous aurions plus de temps pour nous et Noah. Sur la route de mon bureau, je repensai à notre repas : Bella n'avait cessé de mentionner Noah.

Bella avait fait sa proposition à Alice. Bien entendu, elle avait refusé. La discussion avait eu lieu le soir même chez Rose et Bella. J'y étais passé avec Noah pour que ma compagne lui donne son gâteau, emporté de son restaurant préféré.

Non, non, non et non Bella !

Mais voyons Alice ! Ce serait vraiment super ! Ca fait tellement longtemps que nous n'avons plus fait de soirées pyjamas !

Justement ! Ca fait une éternité que nous ne sommes plus sorties !

Alice, je n'ai pas envie de me saouler dans des bars miteux !, intervint Rose.

Ils ne seront pas miteux ! Je nous ferai entrer dans les meilleurs !

Alice, je n'ai pas envie !, continua Bella.

Il me semblait que c'était mon anniversaire ! C'est donc à moi de décider !

La dispute se déroulait devant Noah et moi dans la cuisine : il était assis sur une chaise haute et mangeait son moelleux en se faisant le plus petit possible. Il détestait les disputes. Il avait l'air tellement penaud.

Non ! La seule raison pour laquelle vous refusez ma sortie est parce que vous êtes du côté de Jasper !, s'écria Alice, au bord des larmes.

Ali ! Arrête, tu sais parfaitement que tous les hommes, à part Noah, sont des gros nazes ! Nous serons toujours de ton côté !, s'agaça Rose.

J'avais envie de me rebeller, de manifester mon mécontentement, mais… Rosalie et Alice étaient assez terrifiantes quand elles étaient en colère. Moi, lâche? Jamais ! Elles, folles ? Totalement !

Dans ce cas, on sort !

Alice, je n'ai jamais aimé ce genre de sortie…, commença Bella. En plus, tu n'as pas réellement envie de faire ça. Tu veux juste te venger…

Et alors ?! J'en ai le droit ! Il m'a oubliée !, finit Alice en éclatant en sanglots.

Bella s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, tandis que Rosalie levait les yeux au ciel et sortait un immense pot de glace au chocolat. Je voulus attraper Noah pour les laisser entre elles, mais il me repoussa et alla près d'Alice avec son assiette. Il tendit son dernier morceau à sa tante.

Dis tante Ali, tu voudrais que l'on fasse la fête ensemble ?, lui proposa-t-il.

Oh mon trésor… C'est gentil, mais termine ton gâteau, commença-t-elle. Tu proposes quoi comme fête ?, lui demanda-t-elle, gentiment en se calmant.

On pourrait regarder les films de grand-mère ? Et manger de la glace et du pop-corn ?

Les films de grand-mère ?, l'interrogea Bella.

Oui, des films de filles en fait ! Esmée nous force à en regarder de temps en temps, expliquai-je.

Et puis, je pourrais dormir avec toi, si tu veux, continua mon bébé, imperturbable.

C'est une excellente idée, mon poussin !, lui répondit-elle en le serrant dans ses bras. Tu es le meilleur, tu sais ça ? Tu t'occupes d'amener les films alors ?, lui proposa-t-elle.

Oui !, sourit-il à pleines dents.

Ok ! On fait comme ça alors !

Bella me lança un regard et je compris qu'elle souhaitait que je la rejoigne dans le salon. Je laissai donc Alice, Noah et Rosalie et allai dans l'autre pièce.

Tu en avais parlé à Noah ?, me demanda-t-elle.

Non ! Je suis aussi étonné que toi, répondis-je. Il n'aime pas voir les gens qu'il aime pleurer, mais de là à proposer quelque chose… Bien sûr, Rose et toi aviez fait le plus gros en décrivant la soirée… Mais…

Il grandit…, me sourit Bella.

Oui ! Beaucoup trop vite si tu veux mon avis !

Elle rit et je l'embrassai. Quelques minutes plus tard, nous rentrâmes chez nous.


Samedi 23 janvier 2010

Alice fêtait son anniversaire ce soir. Mon fils était tout excité de passer sa première nuit avec les filles et surtout d'être le seul garçon autorisé. Il avait demandé conseille à maman pour le choix des films et préparait son sac – enfin, il plaçait ce que j'avais mis sur son lit, dans son sac – comme un grand. Jasper était accoudé à la table de la cuisine, sur son tabouret et râlait. En effet, Noah, heureux de ses projets pour le week-end, était rentré en s'écriant qu'il allait passer le week-end avec les filles.

Grand-mère ! Je vais dormir chez Bella et tante Rose avec tante Alice samedi !

Oooh ! C'est vraiment super, mon chéri !

Je pensais que vous fêtiez l'anniversaire d'Alice ce week-end ?, s'enquit Carlisle.

Mon frère avait relevé la tête de son dossier et nous avait regardés, perdu.

L'anniversaire d'Alice ? Ce n'est que le 20 !

Ben parrain… c'était hier le 20 !

Oh merde…, souffla mon frère.

Jasper, ton langage !, réprimanda Esmée.

J'ai oublié l'anniversaire d'Alice. Elle va me tuer… Alors mon langage…, répondit sèchement Jasper.

Tu deviens vraiment désagréable, Jasper, intervint mon père.

Désolé, maman… On va au resto et le petit rentre avec les filles alors ?

Hum… Non… Alice a annulé en fait…, lui appris-je.

Oh…

Oui, du coup elles font une soirée entre elles avec Noah…

Oh… Ok… Tu l'as vue ?

Oui…

Elle m'en veut beaucoup ?

Oui…

Sur une échelle de 1 à 20 ?

50 ?

Oh…

Oui…

OK… Je… Je vais l'appeler…, dit-il en retournant dans sa chambre.

Mes parents soufflèrent et Noah les regarda bizarrement. Il me jeta ensuite un regard perplexe. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait entre Jasper et Alice. Nous non plus à vrai dire. Mon frère n'était pas redescendu de la soirée. Au moment d'aller le coucher, Noah semblait assez perturbé.

Papa ?

Oui, mon cœur ?

Pourquoi tante Alice et Parrain, ils se disputent tout le temps ? Ils ne s'aiment plus ?

Tu sais mon grand, l'amour c'est assez compliqué… Ils s'aiment beaucoup, mais Parrain a beaucoup de travail et Alice veut passer plus de temps avec lui…

C'est pas vrai papa ! C'est simple l'amour ! Moi, je t'aime et tu m'aimes !

Oui, c'est vrai que je t'aime plus que tout !, lui répondis-je en lui faisant un gros bisou et un câlin. Mais ce n'est pas le même amour qui unit Ali et Jazz… Tu vois, il y a l'amour des parents et il y a l'amour-amoureux. Tu comprends ?, lui demandai-je, alors que je n'étais même pas sûr de me comprendre moi-même.

Oui… je crois… Mais toi, tu aimes Bella et Bella t'aime aussi ! Donc tu vois que c'est facile !

C'est vrai que je suis fou de Bella, lui confirmai-je. Mais tu sais, il nous arrivera de nous disputer aussi parfois… Comme tes grands-parents. Ce n'est pas pour autant que l'on ne s'aimera plus et ce ne sera jamais de ta faute.

Je sais… Mais ils sont marrants grand-père et grand-mère quand ils se crient dessus… Parrain et Tante Alice… ils ne sont pas drôles…

Je sais bouchon…

Les adultes compliquent toujours tout…

Oui, c'est bien vrai ça !, répondis-je en riant doucement.

Voyant qu'il s'endormait, je le bordai et rejoignis ma chambre. Quelques heures plus tard, j'avais appris qu'Alice avait envoyé balader Jasper. Ce fut donc d'un air morose qu'il souhaita à Noah de bien s'amuser lorsque nous prîmes la route tous les deux. A peine arrivés devant la maison, Noah se détacha, sauta de la voiture et se dirigea vers la porte.

Non, non papa ! Tu ne peux pas venir !, s'offusqua-t-il, alors que je sortais de la voiture à mon tour.

Comment ça ?, m'étonnai-je.

C'est une soirée filles et Noah ! Tu n'es ni une fille, ni un Noah !, m'expliqua-t-il comme si j'étais lent d'esprit.

Et je n'ai pas le droit d'aller dire bonjour ?

Non !

Mais c'est impoli !

Tu n'avais qu'à demander à être une fille !

T'es pas croyable !

Allez papa ! S'il te plait !, reprit-il avec sa moue jaspérienne.

Bien, bien… Mais tu fais un bisou à tes tantes et un gros câlin à Bella pour moi ok ?

Oui !

Et tu n'oublies rien ?

Si ! Mon bisou de bonne nuit !, s'affola-t-il en revenant vite vers moi et en me sautant dans les bras.

Noah était persuadé qu'il n'arriverait pas à dormir sans mon « bisou de bonne nuit », comme il l'appelait. Mais j'étais surtout persuadé que je n'arriverais pas à dormir sans. Du coin de l'œil, je vis Bella qui était sortie et attendait sur le pas de la porte. Elle avait dû entendre les explications de mon fils. Je lui souris et lui envoyai un baiser auquel elle répondit de la même façon. Je rappelai à Noah de prendre son sac et il s'envola vers ma belle. Après un dernier signe, je retournai chez moi. Sur le chemin, j'appelai Emmett, via mon kit main-libre, et lui proposai une soirée entre mecs, histoire de sortir Jasper de sa léthargie. Il accepta directement et me dit qu'il arriverait chez mes parents d'ici quinze minutes. En rentrant, j'allai trouver mon jumeau.

Hey ! Alors, comment tu vas ?, lui demandai-je, alors qu'il était allongé dans son lit, sur le ventre, la tête sous l'oreiller.

Gnnn, me … grogna-t-il ?

Pardon ?, répondis-je, en m'allongeant à ses côtés.

A ton avis ?

Mal ?

Non. Mal, c'est quand je me dispute avec Alice. Là, elle va me plaquer. Alors je suis au-delà de mal…

Elle ne va pas te plaquer… Elle t'aime… Vous devriez parler…

A chaque fois, ça part en vrille… Je n'arrive même plus à travailler… Tu te rends comptes ?

Oui… T'es sacrément amoureux…

Amoureux ? Non, je ne suis pas amoureux, se moqua-t-il amèrement.

Ah non ?, repris-je, perplexe.

Non, c'est au-delà de l'amour. Elle est la femme de ma vie, Edward.

Et tu le lui as dit ?

Non… Et c'est probablement trop tard…

Si c'est ce que tu penses, c'est vrai qu'il est trop tard !

Merci, Edward !

Écoute, j'ai proposé à Emmett de se faire une soirée entre potes. Ca te dit ?

Non… Si Alice sait que je fais la fête… Elle va me tuer encore plus vite…

Pas faux. On pourrait rester ici et se faire une soirée films ?

Je voudrais parler à Alice…

T'es sûr que c'est une bonne idée ?

Probablement pas.

Tu veux que je t'y conduise ?

Mauvaise idée… Je ne veux pas la voir pleurer…, souffla-t-il.

Jasper !

Quoi ?! J'ai le droit d'être lâche, si je veux !

T'es pas croyable !

Je vais lui téléphoner… Tu veux rester ?

Non, je vais ouvrir à Em' !

Et je le laissai pour me diriger vers la porte d'entrée. Emmett et moi nous installâmes dans le salon et nous décidâmes de regarder la saga Fast & Furious. Lorsque Jasper descendit nous rejoindre, nous étions déjà à la moitié du premier film. Il était très pâle et semblait perdu.

Jazz, mon pote ?, s'inquiéta Emmett.

Je crois que ta sœur vient de rompre avec moi…, souffla mon frère en se laissant tomber à mes côtés.

Quoi ?

Ali t'aime, elle ne te plaquerait pas !

Et pourtant…

Explique l'appel, l'encourageai-je.

En gros, elle m'a dit de la laisser tranquille, qu'elle méritait de passer une bonne soirée d'anniversaire avec ses copines et son neveu à défaut d'avec l'homme de sa vie… Ensuite, elle m'a dit que je l'avais suffisamment faite pleurer pour un millénaire et qu'elle avait bien mieux à faire qu'écouter mes pathétiques excuses. Et elle a raccroché.

Donc, elle n'a pas rompu…, tenta Emmett.

Non, mais c'est tout comme…

Elle a quand même dit que tu étais l'homme de sa vie…, ajoutai-je.

Ouai… Elle l'a dit au passé en fait…

Laisse-lui un peu de temps, ma sœur peut être chiante quand elle s'y met !

Lui laisser du temps ?!

Oui, laisse-la se calmer toute seule !

Mais… elle ne voudra plus de moi si je ne lui parle plus !

Je ne t'ai pas dit de ne plus lui parler, juste de la laisser respirer… Prends de ses nouvelles tous les jours, mais n'insiste pas, laisse-lui le temps de répondre. Elle est assez occupée en ce moment. Elle lance sa nouvelle collection.

Ok… Et si je lui envoyais des fleurs ?

Bonne idée !

Bien ! Je vais lui envoyer des fleurs, tous les jours ! Et des chocolats !, s'exclama mon frère. Tu crois qu'elle me pardonnera dans combien de temps environ ?

Connaissant Alice… et sachant qu'elle t'en veut à mort…

J'suis parti pour ramer hein ?

Oui…

Sur cette révélation, nous reprîmes notre film et regardâmes le reste de la saga.


Alors, qu'en pensez-vous?

Le prochain chapitre sera intitulé Love is in the air et se déroulera à la Saint-Valentin! Il suintera la niaiserie, je vous préviens ahah! Vous aurez droit à un PDV de Rose, Emmett, Jasper, Alice et bien entendu Bella et Edward!

J'espère que les deux chapitres vous ont plus!

Passez une belle journée ensoleillée et prenez soin de vous et de vos proches !

Bizz à tous!