Titre : L'Ange Gardien

Disclaimer : Le monde d'Harry Potter et ses personnages appartiennent à J.K.R., je ne fait que m'amuser avec. Seule l'intrigue est à moi.

Spoiler : Je prends en compte les six premiers tomes.

Notes :

- N'hésiter pas à me laisser des conseils ou remarques du moment que c'est constructif.

- Cette fiction comporte une histoire d'amour entre deux garçons, qui ne sera cependant pas la finalité de l'histoire : juste une composante.

- Bon, je sais, à ce stade, on ne peut plus vraiment appelé ça un retard... Je peux juste dire que je suis désolé, et que j'ai commencé à écrire le prochain chapitre. Je penses qu'il sera beaucoup moins difficile... En tout cas, merci à tous pour vos reviews, qui m'ont vraiment faits plaisir et m'ont poussé à faire de mon mieux et au plus vite (oui, j'ai vraiment eu du mal pour mettre autant de temps...).

Bonne lecture !


Chapitre 17 : … et parfois même beaucoup.


Eric était de mauvaise humeur. Il sortait du bureau du professeur Dumbledore, où il avait assisté à un de ses entretiens privés avec le Ministre Fudge, et il n'avait rien apprit de vraiment passionnant. Après tout, qui s'intéresse à l'épaisseur réglementaire des fonds de chaudron, à part Percy Weasley dans un futur hypothétique ? Et le pire, c'est que ce n'était même pas cela qui le mettait de mauvaise humeur.

Comme il l'avait prévu, Harry avait vraiment été très affecté par les accusations de Draco Malefoy contre Blaise. Son protégé était aussi têtu que lui-même, et ne voudrait probablement pas écouter la version du soi-disant traitre, quoi qu'il fasse pour essayer de le convaincre. Non pas qu'Eric ne soit pas lui aussi en colère et déçu, mais le regard qu'avait eu le jeune Malefoy prouvait qu'il n'avait pas dit l'exacte vérité. Blaise méritait tout de même qu'ils le laissent s'expliquer…

Sauf qu'actuellement, Harry s'était isolé de tous, même de son Ange Gardien… Il avait à peine parlé depuis sa discussion avec le Serpentard blond, et seulement pour lui hurler qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec Blaise. Ou plutôt, selon ses propres termes, avec ce sale manipulateur raté qu'il avait cru son ami. Et il n'avait pas dit un mot depuis qu'il s'était levé le matin même…

Et si cela ne suffisait pas, il allait maintenant falloir affronter la réaction des Serpentards… Ils seraient certainement tous au courant que l'opinion d'Harry n'avait pas changer d'un iota, à présent ! Allaient-ils lui faire payer ? Et si oui, comment exactement ? La seule chose dont il était sûr, s'était que les condisciples d'Harry ne pourraient pas être trop véhéments en dehors de la Salle Commune.

Et Ron et Hermione, comment réagiraient-ils lorsqu'Harry leur dirait ce qui s'était passé ? Ron ne l'aiderait certainement pas à convaincre le survivant de donner à Blaise la chance de s'expliquer… Le rouquin serait plus probablement intraitable, et insupportable – du moins, pour le presque adulte qu'était Eric.

Eric était donc de mauvaise humeur ce samedi matin, alors qu'il se dirigeait vers les toilettes de Mimi Geignarde et la Chambre des Secrets, et pourtant, il ignorait encore ce qu'il allait y découvrir…


… Harry avait envie de pleurer. Vraiment très envie de pleurer. Ce qui était loin d'être habituel. Après tout, ce n'était pas la première fois que Dudley s'en prenait à lui… Pas la première fois non plus qu'il avait mal… Et probablement pas la dernière… En revanche, il venait de vivre un enfer que son cousin avait décidé d'appeler « la chasse au Harry » !

Harry s'était sentit coincé… piégé… au pied du mur…Il ne voulait plus jamais ressentir ça... Et il avait mal à la tête…

Non ! Il n'avait plus six ans ! Il avait apprit à fuir Dudley et ses amis, et il ne s'était plus jamais sentis aussi démuni et impuissant ! Même si la « Chasse au Harry » s'était soldée plusieurs fois par sa défaite… Même s'il avait encore eu mal à plusieurs reprises…

… Harry se terrait dans son placard. Il avait mal et il était furieux. A vrai dire, il n'était sans doute pas loin d'éprouver une haine intense. Ce qui était normal étant donné qu'il avait été blessé, et profondément humilié… Il avait dû passer presque toute la nuit dehors, dans un arbre, pour éviter que Molosse, le bouledogue adoré de « tante » Marge, ne lui attrape encore la jambe !

Heureusement pour Harry, Eric était là. Son protecteur était resté dans l'arbre avec lui pour le rassuré, et il était encore là, dans le placard, à le soutenir… à lui raconter des choses fabuleuse pour le détourner de la haine et le distraire de la douleur… Mais il avait vraiment très mal à la jambe… ou plutôt, à la tête…

Et d'abord, qui était ce Eric ? Et pourquoi lui ressemblait-il tellement, au point d'avoir les mêmes yeux verts, et la même cicatrice… ? Et pourquoi personne d'autre que lui n'avait jamais remarqué sa présence… ?

Non… Non, ça n'allait pas ! Il savait parfaitement qui était Eric… Il savait déjà tout ça ! Alors pourquoi se posait-il ses questions ? Il avait besoin de rester calme, et de réfléchir. Pourquoi se sentait-il si perdu ?

Eric… Quelque part, ça devait avoir un rapport avec Eric. Il en était certain, même s'il ne savait pas pourquoi… D'où lui venait cette étrange certitude, en fait ?

Non ! Eric d'abord !

… Harry était dans la deuxième chambre de Dudley… enfin, sa chambre désormais… Même si peu de choses dans la pièce lui appartenaient. Il était assit en tailleur sur son lit, et écoutait attentivement ce que lui expliquait Eric. Il était lui ! Eric et lui était la même personne avec quelques années d'écart ! Eric avait pratiqué un rituel pour revenir dans le passé, et le sauver d'un futur peu enviable… Lui, et pas mal de monde, en fait. Mais personne ne devait le savoir ! Personne… et il devrait surtout se méfier des professeurs Dumbledore et… Rogue !

… Rogue…

… Legillimencie…

… Ne pas le regarder dans les yeux…

… Le court de Potion où Rogue l'avait tellement observé…

… Sa surprise et son inattention

… Son regard dans celui, noir, de l'adulte…

… L'ordre d'Eric de détourner les yeux…

… L'inquiétude de son protecteur à propos de ce que le Maitre des Potions avait pu voir…

… Ses yeux noirs plongé droit dans les siens, encore…

… Rogue !

Ce n'était pas à cause d'Eric s'il s'était perdu ! C'était Rogue ! Rogue qui l'avait coincé, piégé, mis au pied du mur… littéralement ! Parce qu'il n'avait pas attendu Eric, parce qu'il n'avait pas été prudent, Rogue l'avait surpris alors qu'il quittait la Chambre des Secrets…

Non ! Il ne devait pas penser à ça ! Il devait le faire sortir de sa tête ! Personne ne devait savoir pour la Chambre des Secrets, pas plus que pour Eric

… Harry aurait pleuré de soulagement en comprenant que c'était seulement Eric qui l'avait surpris dans sa tentative de tuer le Basilic, si son Ange Gardien n'avait pas été en train de lui hurler dessus à s'en casser la voix… Après dix bonnes minutes de cris quasi ininterrompus, il lui ordonna de ne pas bouger pendant que lui allait vérifier si le Monstre de Serpentard était bien mort…

Harry se retrouva soudain dans les toilettes de Mimi Geignarde, plaqué contre le mur, une main le maintenant fermement immobile, avec son professeur de Potion le regardant droit dans les yeux – visiblement furieux – et avec un horrible mal de crâne… !


Eric se figea en entrant dans les toilettes des filles du deuxième étage.

Non ! Ça ne pouvait pas être en train d'arriver ! Rogue ne pouvait pas être là, dans ces toilettes en particulier, en train de fouiller dans les pensées d'un élève, et plus particulièrement celles d'Harry ! Personne ne devait savoir ! Pas si tôt !

Alors que l'Ange Gardien se rapprochait précipitamment du jeune garçon tout en cherchant désespérément un moyen de l'aider, le professeur relâcha son emprise sur l'esprit de sa victime. Les jambes de l'adolescent flanchèrent, mais les mains de l'adulte sur ses épaules le maintenaient toujours fermement contre le mur.

Eric, lui, était atterré. Il était arrivé trop tard. Il se força à respirer profondément pour endiguer la panique. Il vit ensuite clairement le moment où le jeune garçon revint à la réalité et prit conscience de se qui venait de se produire. Ses yeux se fixèrent sur le sombre professeur qui lui faisait face, avant de s'écarquiller, tandis que sa bouche s'entrouvrait.

- Suivez-moi ! ordonna le professeur d'un ton sec, tout en lâchant son élève. Tous les deux !

Harry tourna la tête vers Eric en quête d'instruction sur ce qu'il devait faire, puis emboita le pas derrière son directeur de maison, lui-même suivi de son mentor. Au passage, le Maitre des Potions avait récupéré la cape d'invisibilité tombé au sol devant l'entrée de la Chambre des Secrets, ajoutant ainsi au désarroi des deux Potter.

Le professeur les guida jusqu'à son bureau, dont il ouvrit la porte dans un claquement sec. Harry déglutit, et Eric dû se rappeler qu'il n'était plus un élève de Severus Rogue. Le silence dura même après que les deux garçons et l'adulte se soient assis de part et d'autre du bureau. Harry et Eric avaient baissé les yeux et cherchaient frénétiquement un moyen de s'en sortir sans trop de casse…

Le maitre des potions resta silencieux en face d'Harry, le fixant sans ciller pendant un long moment, avant de finalement prendre la parole, faisant sursauter Harry.

- Je me demande, siffla-t-il doucereusement, ce que pensera le directeur de tout cela…

Le jeune Serpentard écarquilla les yeux avant de se tourner vers son mentor. Il ne savait pas comment réagir, et à présent, peu lui importait que son professeur suive son regard !

- Il est gonflé ! protesta Eric. Moi, je me demande plutôt ce que pensera le directeur quand il saura qu'un de ses professeurs utilise la Legillimencie sur un élève !

Ledit professeur ne manqua pas la brève lueur d'amusement dans les yeux d'Harry, et exigea sèchement :

- Répétez tout ce qu'il dit ! Mot pour mot !

Evidemment, le maitre des potions pinça ses lèvres et plissa ses yeux après qu'Harry lui eu répété l'exclamation outrée d'Eric.

- Je ne croix pas qu'il soit question de cela, Mr Potter ! répliqua-t-il de sa voix glaciale.

Prit d'une inspiration subite, Harry profita du fait que l'adulte en face de lui ne pourrait pas savoir qui de lui ou d'Eric avait eue cette idée.

- En fait, si, répondit-il effrontément. Je n'ai violé aucune règle de l'école – si ce n'est que je suis allé dans les toilettes des filles – ni même aucune loi, contrairement à vous…

Le garçon continua sans se préoccuper de l'air furieux – doux euphémisme ! – du directeur des Serpentards, ni de celui mi-horrifié mi-admiratif de son ange gardien.

- Il est peut-être dangereux, voir suicidaire de partir seul affronter un Basilic et sans doute risqué de cacher des informations au professeur Dumbledore, mais utiliser la Legillimencie sans l'accord du Ministère, qui plus est sur un mineur, c'est clairement illégal ! En plus, même si je suis un élève comme les autres, nous savons parfaitement tous les deu… trois que le ministère tiendra compte du fait que je suis le « survivant », et que vous détestiez mon père, auquel je ressemble beaucoup physiquement…

Harry s'arrêta là, retenant son souffle dans l'attente d'une réaction.

- Est-ce que vous essayez de me menacer, Mr Potter ? demanda l'ancien mangemort.

Eric, bien qu'il ait muri et qu'il éprouvait désormais beaucoup de respect pour l'homme, ne pouvait s'empêcher de jubiler. Il savait qu'Harry tenait l'irascible professeur et que ce dernier tentait juste la carte de l'intimidation.

- Dis lui « oui », souffla-t-il précipitamment.

Harry, qui s'était tétanisé sous le regard menaçant qui le transperçait, s'empressa d'obéir.

- Il a dit « oui ».

- Ne me prenez pas pour un imbécile, Mr Potter, averti-t-il le garçon. Je sais très bien que vous avez pris cette initiative tout seul !

Il n'avait en effet pas manqué de remarqué le bafouillage du garçon dans son petit discourt. Il avait faillit dire « tous les deux » au lieu de « trois », preuve qu'il n'était pas simplement en train de répéter.

Harry rougit mais refusa de baisser les yeux.

- Je ne peux pas vous permettre de révéler l'existence d'Eric au professeur Dumbledore, se justifia-t-il simplement.

- Pourquoi ? interrogea le Maitre des Potions. Le Directeur est certainement le mieux placé pour utiliser les informations fournis par… Eric à bon escient. Seul, vous êtes extrêmement limité dans vos actions…

Harry interrogea Eric du regard, peu sûr de ce qu'il pouvait dire. Le professeur Rogue était après tout très proche du Directeur. Le plus vieux se mordit la lèvre, hésitant, avant de finalement autorisé son protégé à dire la vérité.

- Parce qu'Eric a compris depuis longtemps que le Directeur l'avait manipulé comme s'il était un pion sur un échiquier pendant la guerre, expliqua Harry… Et parce qu'au vue de ce qu'il m'a raconté, je pense qu'il l'a fait depuis le début… Après tout, il sait depuis la mort de mes parents que Voldemort n'est pas vraiment mort… Et moi, je ne veux pas être un pion, même pour le plus grand bien…

L'adulte étudia son élève un moment, avant de se reprendre

- Racontez-moi tout depuis le début et ne vous avisez pas d'essayer de mentir ou de me cacher quelque chose…


Trois heures plus tard, Harry ressortait du bureau de son directeur de maison, n'en croyant pas sa chance.

Certes, ils avaient écopé, Eric et lui, de quatre ou cinq heures de retenues tous les samedis matins jusqu'à la fin de l'année, mais au moins, le sombre professeur avait accepté de ne rien dire à personne de ce qu'il avait apprit. Il avait accepté de laisser les deux Potter décider seuls de à qui, quand et comment ils se dévoileraient. Même pour le professeur Dumbledore !

Bon, il leurs avaient aussi fallu marchander leur punition contre des ingrédients venant du Basilic, mais il valait mieux, à leur avis, passer tous leurs samedis matins dans les cachots, sans doute à récurer des chaudrons et autres joyeusetés pour l'un, et ils ne savaient quoi pour l'autre, jusqu'à la fin de l'année, plutôt que d'y passer tous leur temps libre jusqu'à Noël ! Harry ne voulait abandonner ni le Quidditch, ni ses amis, et Eric était bien d'accord avec lui.

Bref, Harry n'en revenait pas que les choses se soit si bien passées, compte tenu du fait qu'il avait été si imprudent, et qu'il était tombé sur un professeur !

En plus, comble de chance, Eric n'était même pas en colère contre lui ! Il avait juste maugréé que lui n'était qu'un imbécile pour avoir laissé Harry seul, quand il était évident que le jeune sorcier n'était absolument pas attentif à son environnement ! Eric avait même été jusqu'à s'excuser, lui, auprès d'Harry pour sa bêtise ! Evidemment, le plus jeune se sentait un peu responsable, mais il serait bien bête de le faire remarquer à son double Gryffondor !

Notre jeune apprenti de deuxième année entra donc dans la Grande Salle pour se restaurer – enfin ! – d'un pas léger et détendu et… se retrouva directement face à Blaise, qui l'avait cherché tout le matin. Après tout, d'habitude, Harry s'arrangeait pour réapparaitre en milieu de matinée… L'humeur du garçon s'assombrit aussitôt, et il ignora son ancien ami, pour s'installer à la table de Serpentard.

Blaise, comprenant qu'il se passait quelque chose, n'osa pas insister en plein milieu de la grande salle. Devant les autres maisons, les Serpentards se devaient de toujours montrer un front unis. Pris d'un mauvais pressentiment, il jeta cependant un coup d'œil à Draco Malefoy, et sentis immédiatement une chape de plomb lui tomber dans l'estomac. Le regard de l'héritier des Malefoy passait en effet de Blaise à Harry avec un air malveillant et satisfait totalement déplacé…

Blaise n'avala pas grand-chose, s'obstinant à essayer de croiser le regard de son ami, sans succès malheureusement. Dès qu'Harry se leva de table, il s'empressa de le suivre. Il devait à tout prix mettre les choses au clair. Blaise avait tout fait pour ne pas en arriver là, mais maintenant, il n'avait plus le choix. Il devait dire toute la vérité sans chercher à cacher quoi que ce soit. Il ne savait pas précisément ce que Draco Malefoy avait pu dire, mais sa seule chance de ne pas perdre définitivement ses trois amis était d'être totalement sincère.

Le Serpentard dû cependant forcer tout son courage à émerger lorsqu'Harry l'ignora pour se diriger vers la bibliothèque. Tout en le suivant, Blaise réfléchissait à la stratégie qu'il avait adopté depuis des mois.

Il avait compté sur sa ruse – et sur la chance – pour retarder indéfiniment cette conversation désagréable, mais il lui semblait maintenant évident que cela n'avait aucune chance de réussir. Pourquoi ne se rendait-il compte qu'aujourd'hui qu'avec Draco Malefoy et sa capacité de nuisance dans l'équation, Salazar Serpentard en personne aurait échoué à garder son si honteux secret sous silence ! Peut-être que s'il avait parlé à ses amis tout de suite après avoir admis pour lui-même n'avoir ni l'envie ni les arguments pour manipuler Harry, les choses se seraient mieux passé…

Sans doute mieux que maintenant, se fustigea-t-il.

Blaise pensa que s'était probablement une bonne idée d'avoir cette discussion dans l'antre de Mme Pince. Harry n'oserait pas hausser le ton, et l'écouterait donc plus facilement. Il attendit patiemment que l'autre garçon soit installé, puis s'assit en face de lui, et commença avec hésitation :

- Harry, écoute… murmura-t-il en essayant – encore – de croiser son regard. Je ne sais pas ce que t'a dit Malefoy, mais… enfin… c'est pas ce que tu crois…

Blaise avait terminé sa phrase d'un ton piteux, alors qu'Harry relevait soudainement la tête pour le fixer de son regard furieux.

- Oh, donc… répondit le garçon plein d'ironie, tu ne nous à pas suivis, Ron et moi, dans les toilettes des filles quand on à sauvé Hermione du Troll, pour essayé de te rapprocher de moi et me manipuler ?!

Blaise baissa les yeux, se sentant trop coupable et stupide.

- Si, mais je … voulu-t-il s'expliquer.

Mais Harry ne lui en laissa pas l'opportunité.

- C'est tout ce que je voulais savoir, dit-il froidement. Maintenant, tu m'excuseras mais j'ai du travail à faire, et il hors de question que Mme Pince me vire de la bibliothèque par ta faute !

Un coup d'œil vers la sévère gardienne des lieux indique en effet à Blaise qu'ils étaient déjà surveillés.

- De toute façon, continua cependant Harry en essayant de ne pas trop s'énerver, je suppose que tu as d'autre chose à faire avec tes vrais amis, et je ne voudrais surtout pas te faire perdre d'avantage de temps ! Tu n'auras qu'à m'envoyer une lettre si jamais tu finis par trouver un argument solide pour vos conneries de théorie du sang, Zabini. Pas la peine de venir me voir !

Blaise avait pâlit de plus en plus au fur et à mesure que son ami – car pour lui, il l'était toujours – parlait.

- Mais c'était seulement au début ! s'exclama-t-il précipitamment et un peu fort. Je… A ce moment, je croyais vraiment à tout ça, tu sais… les sang-pur et tout… Je croyais sincèrement que te convaincre était la bonne chose à faire… Y compris pour toi…

Le garçon savait qu'il devait être le plus clair possible, lui faire comprendre vraiment comment il avait vu les choses à l'époque.

- Ma mère m'a traîné toute mon enfance dans des réceptions organisées par des gens importants… reprit-il, autrement dit : puissants et/ou riches… Il n'y avait que des gens comme Malefoy, ou Nott, ou Parkinson… je n'ai rencontré dans mon enfance que des gens convaincu de tout ça, même s'ils ne le disent pas forcément clairement… ma mère n'a jamais démentis ce genre d'idée, même si ça faisait de moi quelqu'un de pas aussi fréquentable que les enfants que je côtoyais… alors je n'avais aucune raison de penser autrement !

Blaise dû reprendre plusieurs fois sa respiration pour se calmer. Se rappeler à quel point il s'était senti inférieur face à certains enfants le mettait en colère. Il pouvait encore entendre la voix pointu de Draco Malefoy lui demander lequel des sept maris de sa mère était son véritable père, ou s'il avait pour ambition de s'enrichir, plus tard, de la même manière que sa mère…

- Mais Hermione, Ron et toi, raconta-t-il plus doucement, vous avez non seulement démoli toutes ses croyances sans fondement, mais vous êtes aussi devenu mes amis ! De vrais amis qui ne me traitent pas comme s'ils me faisaient une faveur en m'adressant la parole, et qui ne croit pas avoir le droit de me donner des ordres… Je… j'étais sincère, Harry. J'ai juste eu peur de vous dire la vérité une fois que j'ai compris et admis m'être trompé…

Harry ressentis un léger pincement au cœur. Ce que disait Blaise sonnait étrangement vrais, mais il était trop en colère pour l'admettre. Il se sentait tellement trahis et stupide – il savait depuis la rentrée que quelque chose n'allait pas ! – qu'il ne pouvait pas juste pardonné.

- Et je suis sensé te faire confiance parce que… ? demanda-t-il donc impitoyablement.

Blaise ne sut que répondre. Harry avait raison. Il avait commencé leur amitié dans l'intention de le manipuler, puis lorsqu'il était devenu réellement ami avec Harry, Ron et Hermione, il avait encore choisit de leur mentir. Et cette année, il avait encore aggravé son cas à chacune des décisions qu'il avait prise.

Harry puis Hermione avaient compris que quelque chose le tourmentait, et lui avait tendu de nombreuses perches pour l'aider à se confier, mais il avait fait comme s'il n'avait rien remarqué à chaque fois. Draco Malefoy avait essayé de lui parler sans la présence d'Harry pour lui demandé des comptes, mais il l'avait esquivé à chaque fois, pensant ainsi gagner du temps pour le plan « Quidditch ». Et justement, il avait poussé Harry à entré dans l'équipe de Serpentard sous de faux prétexte pour cacher tous ses mensonges… Comment pourrait-il convaincre ses amis que cette fois, il ne mentait pas ?

- Je… je ferais ce qu'il faut pour te prouver que c'est vrai, murmura-t-il donc, relevant la tête pour qu'Harry voie qu'il était déterminé. Dis-moi juste ce que tu veux que je fasse.

- Reste loin de moi, asséna Harry au garçon qui l'avait tant blessé.

C'était la seule chose qui pourrait le soulager actuellement. Il ne voulait plus voir Blaise et craignait ses propres réactions. De toute façon, Mme Pince les regardait à présent avec insistance et désapprobation. S'ils continuaient, elle les virerait, même si habituellement, ils faisaient partit des élèves calmes et travailleurs.

Harry ne pensait de toute façon pas que quoi que ce soit puisse lui permettre de redevenir amis avec Blaise. Le problème était que, peu importe si Blaise disait cette fois la vérité, il avait trop mentis, et il avait forcément trahis la confiance de quelqu'un qu'il appelait « ami », que ce soit Draco Malefoy ou lui. Et s'il avait trahis une fois, qu'est-ce qui prouvait qu'il ne recommencerait pas ?

Harry pu voir sur son visage que Blaise accusait mal le coup. Mais il se plia à sa décision et quitta la bibliothèque. Le garçon avait en effet décidé qu'obéir était la meilleure chose à faire. Il allait écrire une lettre pour s'expliquer à Ron et Hermione, et attendrait ensuite une occasion de prouver son amitié et sa sincérité. Avec un peu de chance, Hermione finirait par lui pardonner, et Harry et Ron finiraient par suivre…


Eric avait observé toute la dispute attentivement. Il était satisfait que Blaise ait su forcer Harry à l'écouter. Lui voulait vraiment savoir ce que l'autre Serpentard avait à dire. Et évidemment, il avait eu raison. Comme quoi, il connaissait vraiment bien son « ennemis » d'enfance, et ses façons tordues d'agir, même après tous ce temps.

Draco Malefoy avait sciemment provoqué la dispute en ne racontant que des demi-vérités. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, et se réjouissait visiblement – Eric n'avait pas manqué sa réaction dans la grande salle – du résultat. Restait à savoir ce que cela lui apportait. Eric mettrait sa baguette au feu que l'héritier des Malefoy avait voulu faire d'une pierre deux coups. Punir Blaise pour sa traitrise et lui rappelé sa place – selon lui – pour commencer et provoquer la solitude d'Harry ensuite. Bien sûr, Harry avait toujours deux autres amis, mais pas au sein de Serpentard. Peut-être espérait-il ainsi le pousser à se lier d'amitié avec quelqu'un d'autre ?

Malheureusement pour lui, le blond ignorait trop de chose sur le célèbre « survivant » pour arriver à ses fins, surtout de cette manière ! Pour commencer, le risque qu'Harry tombe deux fois dans le même piège était faible. D'autre part, il n'était que très rarement seul, et à présent, Eric allait veiller plus étroitement sur lui. Lui non plus ne commettrait pas une deuxième fois la bêtise de le laisser seul alors qu'il était vulnérable ! Et enfin, son protégé allait être encore plus occupé que d'habitude, puisque malgré les retenues les samedis matins avec le professeur Rogue, Eric n'avait pas l'intention de laisser tomber ses diverses recherches dans la Salle sur Demande. Et puisqu'Harry ne passerait plus le début de samedi après-midi ou ses soirées avec Blaise, ils profiteraient de ces moments là dès la semaine suivante…

Restait maintenant le problème « Blaise ». Il serait dommage, à son avis, de perdre définitivement l'amitié et le soutien du Serpentard. Mais d'un autre côté, Harry ne pouvait pas se permettre de compter sur quelqu'un qui pouvait le trahir. L'exemple des Maraudeurs prouvait bien à quel point les amitiés étaient importantes en période de guerre. Harry ne le savait peut-être pas encore, mais Eric était justement là pour ça…

Il faudrait donc surveiller le comportement de Blaise, avant d'en discuter avec Harry. Inutile de le braquer dès maintenant, son protégé avait besoin de digérer tout cela d'abord.

Et puis il fallait vraiment qu'il récupère la Carte des Maraudeurs. Il était hors de question de renouveler la malheureuse coïncidence qui avait permit au professeur Rogue de tout découvrir. Eric savait qu'on fond, ils avaient eu de la chance de tomber sur lui plutôt que sur le professeur McGonagall ou Rusard, par exemple. Parce que même s'ils n'auraient pas pu utiliser la legillimencie sur Harry, le trouver dans les toilettes des filles, en train de sortir d'un passage secret inconnu, et avec une cape d'invisibilité et un sac rempli d'ingrédients de provenance douteuse, aurait suffit à l'envoyer dans le bureau du Directeur.

Et Albus Dumbledore, lui, n'aurait pas mis longtemps à poser les bonnes questions, comme par exemple, comment un élève de deuxième année avait pu trouver la Chambre des Secrets et tuer un Basilic, ou bien, est-ce que, par hasard ce ne serait pas Harry qui lui aurait envoyé par hibou un certain journal intime de Jedusor… ? Et cela aurait générer un nombre important de questions embarrassantes qui aurait débouché sur la découverte de tous leurs secrets. Cela ne devait pas arriver. Pas tant qu'Harry et Eric ne l'auraient pas décidé.

Oui, en fin de compte, ils avaient eu de la chance de s'en tiré aussi bien. Ils allaient seulement devoir revoir la gestion de leur temps… Et s'accommoder de la mauvaise humeur quotidienne du professeur Rogue, bien sûr !