Bonjour tout le monde (ou bonsoir vu l'heure) Voilà la suite attendue de cette fic. Je vous prie d'accepter mes excuses pour le délai de cette mise à jour, simplement 2012 n'a pas était une année facile, 2013 s'annonce bien plus resplendissante. Merci à toutes et à tous qui suivez cette histoire, je vous promets une suite rapidement. Belle lecture et encore merci, merci, merci…

Chapitre 17 : Nothin' On You

Le froid emprisonne sa silhouette frêle et fragile, il ne sait pas où il est, seulement qu'il est loin de ces gens qui ont voulu lui mentir. Comme les autres. Comme toujours.

Sauf Booth, il doit retrouver Booth. Et Bones. Et Parker. Et…

Il tombe, ses mains s'écorchent sur le sol gelé. Il se relève. Tousse. Ses côtes lui font mal, s'ancrant dans sa chair, accentuant la maigreur qu'il a accumulée durant les deux dernières semaines.

Les Radcliffe n'étaient pas méchants, ils n'étaient rien d'ailleurs, une transition, un couple en manque d'enfants qui rêvaient d'accueillir un nourrisson, pas un enfant de cinq ans mal en point, il n'était qu'une virgule dans leur histoire, eux n'étaient rien dans la sienne.

Il n'avait rien mangé des assiettes que Susan Radcliffe lui avait préparé, elle n'avait rien dit, son mari non plus Qu'il mange ou non ils toucheraient tout de même leur prime en fin de moi et ce qu'il ne mangeait pas serait donné au chien. Du gagnant-gagnant donc.

Il se relève, tombe une nouvelle fois. Personne ne fait attention à lui. Petit être invisible sous la lumière des phares pressés. Il reste un moment contre le bitume froid, ses mains abimées refusant de le pousser hors du goudron, ses muscles engourdis ne répondant plus. Il reste là, observant la fumée qui s'échappe de son corps par ses narines, par se bouche, signe qu'il lui reste un peu de chaleur, un peu de vie. De vie.

Une nouvelle toux s'empare de lui. Ses côtes se frottent à ses poumons, il hurle, c'est un murmure. Il sait où il doit se rendre, il ne sait juste pas où il se trouve. Une larme se perd sur sa joue. Il se relève. Deuxième larme. Il avance. Murmure. Booth…

Elle le trouve au même endroit. Le dos contre le mur, une photo entre les mains, des jouets d'enfants éparpillés à ses pieds.

Ils n'ont rien touché, durant ces quinze jours d'absences, ils n'ont pas bougé une fourniture, une peluche, un jouet de plastique. Rien. Comme dans un vain espoir que tout cela n'était qu'un cauchemar, qu'un horrible rêve et que tôt ou tard ils allaient s'en réveiller.

Mais non la réalité était bien là. Ils avaient perdu leur fils. Et voilà qu'on leur demandait d'oublier, de continuer à vivre, de reprendre leur costume cravate et autre blouse et de faire leur boulot.

Il n'avait pas supporté, avait déposé son badge et son arme sur le bureau de Hacker et avait claqué la porte. Personne n'avait rien dit. Personne ne savait quoi dire.

Elle, n'avait pas quitté son job, certainement parce que Cam était compréhensive et qu'elle comprenait la douleur de perdre un enfant que l'on considère comme le sien. Elle avait simplement pris un congé et essayait dorénavant de le sortir de sa torpeur nostalgique.

Sa main se perd sur son épaule, puis à la base de son crâne pour s'enfouir dans ses cheveux courts. Il soupire, elle laisse ses lèvres voler jusqu'à sa tempe, attrape une larme, la partage avant de le prendre dans ses bras.

La sonnerie du son téléphone les fait sursauter, il reconnait le numéro de Caroline, décroche en une seconde.

_ Des nouvelles ? Il demande, la voix rouillée d'espoir.

_ Mauvaises… Répond l'avocate en soupirant. William a disparu. Continue-t-elle.

L'agent se lève, commence à faire les cents pas.

_ Quand ? Comment ?... Où ? Ses questions s'enchainent alors que son cerveau crée les pires scénarios.

_ Les Radcliffe de savent pas, ils disent qu'il est monté dans sa chambre à seize heures et ils ne l'ont pas vu depuis…

Booth se dégage de son téléphone un instant, regarde l'heure. Vingt-deux heures.

_ Vous voulez dire qu'il a disparu depuis six heures et personne ne s'en est rendu compte ?

_ Exactement… Soupire Caroline. Ecoutez Booth, vous et moi savons tous les deux les risques qu'encourt un enfant dans cette ville, mais nous savons aussi que vous êtes la seule personne qu'il essaiera de contacter, alors rester vigilant et moi je vais aller botter les fesses d'un juge pour que vous retrouviez la garde de ce bout d'chou… Vous et Temperance, j'entends. Je vous rappelle.

Il n'a pas le temps de dire autre chose que la tonalité lui chante déjà son rythme lancinant.

_ Seeley ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande Brennan sa main trouvant celle de son partenaire.

_ Will a fugué, ils ne savent pas depuis combien temps, ni où il pourrait se trouver. Caroline pense qu'il pourrait essayer de rentrer à la maison, elle essaie aussi de nous redonner la garde.

Il voudrait sourire, la rassurer, ne peut pas. La peur s'installe au creux de son estomac, et il passe sa main droite dans ses cheveux pour amoindrir son tremblement, la gauche toujours prisonnière de son plâtre aux dessins d'enfants serre du bout des doigts la photo qu'il ne semble pouvoir s'arrêter de regarder.

Et soudain, il sait. Il se rappelle. De cette photo, de son aveu. L'endroit où il se sentait invulnérable, où il n'avait peur de rien, ni de personne.

Ils étaient allés à la National Gallery of Art Sculpture Garden Ice Rink ce jour-là, et bien que Will n'ait pas pu patiner parce qu'encore trop fatigué, il avait regardé Booth faire des tours et des tours sur la patinoire extérieure, en riant et en applaudissant aux godilles et aux dérapages.

Ses yeux brillent, un sourire timide s'étire sur ses lèvres, il regarde sa partenaire.

_ Verizon Center. Il faut qu'on y aille. Maintenant.

Elle lui rend son esquisse de sourire, ils s'engouffrent dans le froid.

Il ne peut plus avancer, ses chaussures sont trempées, ses doigts ne se plient plus, sa joue est ouverte ou peut-être est-ce sa tempe, il ne sait pas. Il s'est écroulé sur la neige qui commence à le recouvrir, sa respiration est rapide emplissant ses poumons d'air gelé, mais ses yeux sont perdus sur les lettres lumineuses qui annoncent le nom du stade. Il y est. Il sourit. Essaie de ne pas fermer les yeux, de ressentir l'invulnérabilité dont lui parlait Booth, il sourit, pense à cette famille à laquelle il a pu goûter, pense à eux et ferme les yeux.

Elle n'arrive pas à le suivre, il marche trop vite, court presque. Elle ne sait même pas s'il sait où il va, ne dit rien, le suit, essaie de croire au sentiment qui nait dans son estomac, cette excitation qui remplit son cœur, elle ne s'en aperçoit pas, mais elle sourit.

Ses pas crissent sous la neige fraiche, il n'a pas pu se garer plus près, un soir de match peut-être, il ne sait pas, n'est pas un grand fan des Capitals. Il avance, décidé vers l'enseigne lumineuse qui l'éblouie presque, connait Will et son amour des lumières. Ses yeux scannent la moindre parcelle de terrain, les silhouettes anonymes qui semblent danser sous les flocons silencieux, et c'est comme ça juste avec un regard que son sourire disparait.

Juste là, à quelques mètres à peine, perdue dans le manteau neigeux de cette nuit d'hiver, une figure si petite que s'il ne la cherchait pas il ne l'aurait pas vue, est étendue, la main tendue vers les néons muets.

Il court, en une seconde est agenouillé devant cet enfant qui lui a tant manqué. Cet enfant frigorifié et blessé qu'il prend dans ses bras, qu'il engouffre dans la chaleur de son manteau.

_ Will… C'est un murmure qui caresse le front du garçonnet.

Rien ne lui répond pas même le silence hivernal.

Brennan s'avance, pose ses doigts sur le cou froid du petit garçon, y trouve un pouls, soupire en fermant les yeux.

Booth comprend et sa main droite vient se perdre sur la joue de Will, ses lèvres se perdant dans ses cheveux.

_ Hey Bonhomme, je suis là… nous sommes là… Tu nous as retrouvés. Ouvre les yeux Will, tout va bien.

Les paupières du petit ange, frétillent, une fois, une seconde, enfin ses prunelles bleues apparaissent s'étirant dans un sourire, tandis que ses mains froides et abimées englobent le visage de son sauveur.

_ Invulnérable… Il murmure dans un écho rouillé.

Les autres rient. Pleurent aussi.

A Suivre.