Chapitre 20

La communauté sorcière était sous le choc, en ce lundi de Février. La neige s'était arrêtée de tomber, mais personne n'y avait prêté attention, trop occupé à lire La Gazette du sorcier. En première page se trouvait la photo d'Harry Potter, l'air grave, accompagné du titre «Harry Potter, Prince des Ténèbres.» Le journal avait été envoyé dans tous les foyers, s'adressant à chaque sorcier en âge de lire. Harry Potter, aussi appelé Le Survivant, s'était allié avec son pire ennemi, arrachant tout espoir aux résistants. Les citoyens devaient tous réciter une même formule, à la même heure, qui leur permettrait de suivre le discours qu'allait tenir Mr Potter à midi, en direct, sur la place devant la banque Gringotts. Toute personne s'y refusant serait suivie par la «justice». Autant dire que toute personne s'y refusant courrait un grave danger. La formule avait été crée par le plus grand mage noir de tous les temps en personne, spécialement pour son Prince des Ténèbres.

Et à l'avenir, à chaque fois qu'il aurait besoin de s'exprimer, les sorciers d'Angleterre se devraient de prononcer cette formule.

De toutes manières, personne n'aurait manqué ce discourt historique.

Denis était très surpris. Caché dans l'infirmerie, personne ne pouvait voir la tristesse qui s'imprimait sur ses traits. Comme son frère, il s'était battu pour ses droits, et avait placé tous ses espoirs dans le survivant. Pire encore. Il avait une confiance aveugle pour le jeune élu. Ce qui voulait dire que si l'élu avait choisi le camp du Seigneur des Ténèbres, c'était qu'il adhérait à ses idéaux, et que les sang de bourbe étaient bel et bien des être inférieurs aux sorciers, qui ne méritaient que de leurs lécher les bottes, à peine de vivre. Il devint d'une pâleur inquiétante, alors qu'il se remémoraient les camps de concentration et d'extermination de juifs, durant le règne d'Hitler. Il ne voulait pas aller là bas. Il ne voulait pas que quiconque aille dans un endroit pareil. L'humain n'apprenait-il jamais de ses erreurs ? Mais l'histoire était différente cette fois ci. Il y avait une réelle différence de force entre les moldus, les sangs de bourbe et les sorciers sang purs.

Il caressa l'espoir d'être en sécurité aux côtés de Draco Malfoy. Mais il cessa immédiatement en se remémorant le baiser qu'il avait partagé avec son professeur. Les deux hommes paraissaient se connaître depuis longtemps. Denis ne doutait pas qu'il s'était passé quelque chose entre eux, et que ce n'était pas tout à fait terminé. Maintenant qu'il avait retrouvé son ancien amant, Malfoy allait sûrement l'abandonner. Lui, contre son puissant professeur, il ne faisait pas le poids.

Un mal-être s'était emparé de lui depuis la veille, mal-être qui n'avait fait que s'accroître depuis, à tel point que sa fièvre était remontée en flèche. Il transpirait, respirait difficilement, se remettait à tousser. Il se mit même à pleurer et à prier un quelconque dieu de le sauver des camps de la mort, ou pire, des camps de travail.

Son délire fut tellement poussé à l'extrême qu'il se mit à pousser des cris d'agoni dans son sommeil. Cela finit par interpeller un infirmier. Celui-ci avait mis plus de temps que d'habitude avant de réagir, trop perturbé par la Nouvelle. Il en était heureux, ses allégeances allant droit au Seigneur des Ténèbres. Mais il ne comprenait pas ce revirement soudain de la part du survivant. Comme beaucoup, il restait méfiant.

Cet infirmier se trouvait être le jeune homme qui faisait les prises de sang de Denis tous les dimanches, et qui le tripotait par la même occasion. Le pauvre Griffondors, en ouvrant les yeux, encore à moitié dans un délire, ne put qu'émettre un piètre ricanement désabusé. Le destin était contre lui. Qu'est ce qu'il avait pu faire de si mal pour être puni ainsi ? D'accord, il avait tiré les cheveux d'une fille à la maternelle, mais certaines personnes avaient fait bien pire sans être autant punies ! L'idée d'appeler son Maître à la rescousse ne l'effleura même pas. Pour lui, il était définitivement parti avec quelqu'un d'autre.

- Monsieur Crivey ! S'exclama le jeune infirmier, surpris de retrouver le Griffondors ici. Il rentrait de vacances. Que me vaut l'honneur de ta visite ? Tu ne m'as pas l'air bien. Mais ne t'inquiète pas, je vais m'occuper de toi.

Denis aurait préféré qu'il ne le fasse pas, mais il se contenta de se murer dans le silence. Il se redressa comme l'homme lui avait demandé, vouté comme une poupée désarticulée. Ses yeux fixaient le vide, le reflétant étrangement. Le désespoir qu'on pouvait y lire paraissait sans fond. D'effrayants petits ricanements s'échappaient de sa bouche alors que des pensée cyniques le traversaient. Il ne portait aucune attention à l'autre homme, qui l'auscultait tout en débitant un flot continu de bêtises perverses. Il n'eut qu'un faible sursaut quand les mains commencèrent à se faire baladeuses.

- Je ne sais toujours pas pourquoi tu es là. Mais ne t'en fais pas, une fois que je t'aurai mis à l'aise, tu verras que tu n'as rien à craindre de moi. Tu peux tout me dire. Depuis le temps que nous nous côtoyons. Es-tu vierge ? ça me plairait beaucoup. Mais si je me doute bien que ta présence ici ne soit pas gratuite. Qui est l'heureux élu ? Denis ? Susurra-t-il.

- Moi, lui répondit une voix polaire.

L'infirmier fut tétanisé d'effrois, avant même de savoir qui était dans son dos. L'aura de puissance qui l'entourait était bien suffisante. Lentement, les yeux écarquillés, il se retourna pour faire face à un Draco Malfoy, sur son trente et un (comme toujours), le visage déformé par la rage.

Sans un mot de plus, il s'avança vers l'audacieux jeune homme et l'attrapa par la gorge. Il émit un piètre glapissement.

- Denis, dit calmement le vampire, bien que son expression reflétait toute l'étendue de sa rage. Qui est cet homme ?

Le jeune calice se tourna vers le blond, le vide de ses yeux soudainement remplacé par la peur. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Quitte à mourir, autant mourir en héros, sans entrainer tous son entourage dans sa chute.

Le Mangemort soupira d'exaspération.

- Qui es-tu ? Hurla-t-il soudainement à sa victime.

- Je.. Je suis l'infirmier responsable des prises de sang de monsieur Crivey, bégaya-t-il.

- C'est tout ? Tu n'as pas de nom ? Tu n'es pas très coopératif. Très bien. Alors je vais t'expliquer ce qu'il va se passer. Je vais me renseigner sur toi, jusqu'à savoir le nom que tu as donné à la bestiole que tu avais plus jeune. Je saurai tout. Et au moindre prochain faux pas, je ferai souffrir tous ceux que tu aimes, en finissant par toi. Sache que je suis très imaginatif en ce qui concerne les tortures. Denis Crivey est à moi. Je suis le seul autorisé à le toucher. Alors si j'apprends que quiconque le touche de nouveau, ou pire, si je te surprends encore une fois à le toucher, je mets mes menaces à exécution.

- Je suis désolé ! S'exclama le jeune sorcier. Je ne voulais rien lui faire ! Ce n'était pas sérieux !

- Et moi je suis très sérieux.

Malfoy le lâcha, et avant même qu'il ne reprenne sa respiration, dégaina sa baguette et lui lança un puissant doloris.

Le hurlement qui retentit hantera longtemps toutes les personnes présentes dans l'infirmerie.

- Maintenant file, siffla-t-il une fois le sort levé.

L'infirmier, haletant et effrayé, se dépêcha de disparaître. Il priait pour que le directeur ne soit pas mis au courant, afin qu'il puisse garder ce job. Mais il n'avait que peu d'espoir. Et il avait raison.

Draco posa son regard de glace sur son calice, prostré sur son lit, le regard tourné vers le sol, même s'il ne le voyait pas.

- Denis, appela-t-il.

Il en réagit pas.

- Denis !

Lentement, l'appelé se leva les yeux et les posa sur le blond. Celui-ci, bien qu'il ne le montra pas, fut frappé par l'air terriblement malheureux du jeune homme. Cela le calma quelque peu.

- Depuis combien de temps cet homme t'harcèle-t-il ?

- Depuis le début des prises de sang, répondit Denis d'une voix monotone.

- Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?

L'air perdu du calice suffit. Il avait peur. De quoi ? De tout, et de tout le monde probablement.

- Je veux que tu me parles de tout. De tous tes problèmes. C'est un ordre. Je t'en ai déjà parlé.

- Vous vous moquez de mes problèmes. Vous ne supportez juste pas que vos affaires soient utilisées par un autre.

- En partie, avoua le blond. Mais je m'inquiète aussi pour toi.

Un rire désabusé s'échappa des lèvres du Griffondors.

- Vous l'entendre dire ne me rend pas aussi heureux que ce que j'espérais. Mais je m'en satisferai.

Draco s'assit sur le lit du malade et le fixa un instant dans les yeux.

- Je ne mens pas. Je ne t'ai jamais menti, et je ne te mentirai jamais. A quel moment l'ai-je fait ?

Denis baissa les yeux. Avant de se mettre à pleurer.

- Il ne s'est rien passé avec ton professeur hier soir. Je n'ai fait que boire du thé.

- Vous n'avez pas à vous justifier, ricana-t-il. Je n'ai pas à être jaloux.

- C'est vrai.

Il posa ses lèvres sur les siennes.

- Ne te prend pas la tête comme ça. Cesse de te dire que je suis détestable. Ton être et le calice sont en conflit, et mon sang ne fait pas effet. Détends toi. Et puis, nous savons tous les deux que tu m'aimes autant que le calice.

- Non, rétorqua Denis.

- C'est parce que tu es vexé. Mais tu verras avec le temps.

- De la résignation n'est pas de l'amour.

- Je le sais bien. Maintenant, excuse-moi, la minute de gentillesse est passée. Je dois reprendre le travail. Le Seigneur des Ténèbres compte sur moi pour aller ramasser tous ceux qui n'accepte pas d'écouter le discourt de saint Potter. Donc dépêche toi de prendre tes médicaments.

D'un geste souple, il agita sa baguette et prononça la formule obligatoire. Une image comme holographique apparu, juste au dessus du lit. On pouvait voir le balcon de la banque Gringotts vide, entouré de deux marques des ténèbres. Un silence pesant planait. On le remarquait même au travers de l'image magique.

Sous les regards inquisiteurs du blond, Denis prit le verre sur sa table de chevet et en avala le contenu. Sans lever les yeux, il le reposa et se recoucha.

- Je programme un réveil pour que tu ne loupes pas le discourt. C'est très important que tu ne le manques pas. Si tu le fais, toi et moi auront des problèmes. Enfin surtout toi. Sur ce, à plus tard. Ah, au fait, ne fais pas attention à tout ce que le professeur Carter te racontera. Il est ce que l'on peut qualifier d'un petit plaisantin.

oOoOoOoOoOo

Harry retourna se poster devant le miroir pour la énième fois sous le regard exaspéré du Seigneur des Ténèbres.

- L'importance n'est pas ton apparence, siffla-t-il. C'est ce que tu diras. Et puis tu es déjà parfaitement préparé. Contente toi de respirer loin de ce miroir.

- Il me permet de me rassurer, rétorqua le petit brun.

- Tu n'as pas à t'inquiéter. Le monde sorcier est déjà à tes pieds, et ton discourt est misérablement court.

- Ce n'est pas une raison. Je n'avais pas pour projet d'être sous le feu des projecteurs quand j'étais petit. C'est difficile pour moi.

- Tu t'es pourtant beaucoup donné en spectacle depuis ton arrivée dans le monde sorcier.

- Tu m'y as contraint. Et tu le refais.

- C'est toi qui a décidé de sortir de l'ombre et de faire ton numéro de puisant sorcier. Alors maintenant, assume. Sinon, je considérerai cela comme une trahison. Il est trop tard pour faire demi tour, Harry.

- Tais-toi, le coupa-t-il. C'est l'heure.

D'un mouvement digne de Severus Snape, il se tourna vers le balcon, en dessous duquel une grande foule de sorciers s'était rassemblée. La tête haute, il s'avança jusqu'au bord, et baissa les yeux. Des nombreux visages inconnus, parfois cachés, étaient levés vers lui. Levant les yeux, il repéra les marques des Ténèbres tout autour de la place, ainsi que les Mangemorts placés un peu partout. Il plaça le bout de sa baguette contre sa gorge et lança le sonorus.

- Bonjour à tous. Il est inutile que je me présente, n'est ce pas ? Il se reteint de justesse de ricaner de gêne. Ce matin, vous avez tous reçu un exemplaire de la Gazette du sorcier. Vous êtes ainsi tous au courant de ma nouvelle alliance avec Lord Voldemort.

Un frisson parcouru l'assemblée, l'Angleterre même.

- Nombreux sont ceux qui se sont demandé si je m'alliais pour mieux le trahir. Nombreux sont aussi ceux qui ont pensé que je les abandonnais. D'autres se sont probablement demandé si l'on me contrôlait, ou si j'étais devenu fou. Il n'en est rien. Le Seigneur des ténèbres et moi nous sommes alliés, d'un commun accord, dans le but de créer une meilleure société sorcière. Une société, où la pureté de la magie aura sa place, où la puissance sera reconnue, où chacun sera reconnu. Grâce à nous, les sorciers seront reconnus, accepté, respecté par les moldus, par le monde pour ce qu'ils sont. Nous n'aurons plus à nous cacher, nous n'aurons plus à craindre aucun être inférieur. Nous pourrons enfin vivre. Et c'est pour cela que nous allons nous battre ! Nous allons sortir de l'ombre. Ensemble. Et le Seigneur des Ténèbres, et moi même, en tant que Prince des Ténèbres, serons à la tête de ce combat.

Un long silence de mort suivit sa tirade. Puis, timidement, l'air prêt à être foudroyé par la foule, une jeune journaliste leva la main. Harry l'autorisa à parler, et il se détesta pour le plaisir qu'il ressentit face à sa supériorité.

- Qu'est ce qui vous a mené à changer de camp ? Demanda-t-elle suffisamment fort pour être entendue.

- Je n'ai pas changé de camp. J'en ai choisi un.

- Vous ne vous considériez pas comme un partisan du clan de la lumière ?

Le regard froid qu'elle reçue la fit se recroqueviller.

- Quelle confiance donnez-vous en un clan qui s'est auto-proclamé clan de la lumière ? Dumbledore, aussi bon qu'il pouvait paraître, a lui même nommé chacun dans cette guerre. Le seigneur des Ténèbres, le clan de la lumière, les partisans de la lumière... L'Elu. Si vous voulez que nous fassions la même chose, nous pourrions nous auto-renommer le camp de la Raison. Mais je ne pense pas que cela nous aide d'une quelconque manière à atteindre notre but.

- Menteur ! Traitre ! Assassin ! Hurla soudainement un sorcier encapuchonné dans la foule.

Immédiatement, un éclaire vert le frappa et il s'écroula, mort, sur les dalles froides. Des murmures paniqués commencèrent à s'élever, avant d'être brusquement arrêtés.

- Silence. Siffla la voix de Voldemort.

L'homme aux yeux rouges, à la robe noire et à la cravate verte apparue sur le balcon. Il parcourra les sorciers du regard, avant d'hausser un sourcil.

- Quelqu'un d'autre aurait-il un message à faire passer à votre Prince ?

Toutes les personnes présentes semblèrent se recroqueviller de terreur.

- Quelqu'un a-t-il une question à poser ?

Personne n'osa. Le spectacle se termina là.

- Je vous souhaite une agréable journée.

Avec un sourire carnassier, Lord Voldemort leva sa baguette et la marque des Ténèbres apparu au dessus de la foule. Les deux hommes rentrèrent dans la banque laissant derrière eux une population sorcière tétanisée.

- Tu n'aurais pas du le tuer, reprocha Harry en desserrant le col de sa robe.

- Les impertinents n'ont pas leur place dans le monde parfait que nous nous efforçons de créer. Un rebelle est un rebelle.

- Je ne veux pas qu'ils pensent que je ne suis qu'un traitre sans coeur.

- Mais c'est ce que tu es.

Harry le fixa, immobile. Tom haussa un sourcil.

- Tu finiras par t'habituer.

Le jeune brun n'avait justement pas envie de s'habituer. Il avait une terrible envie de retourner sur ce balcon et de dire à l'Angleterre qu'il n'était pas comme ça. Comme un enfant voulant se justifier après une bêtise.

Mais il ne put pas. Alors il avança vers son amant et laissa tomber sa tête contre son torse.

- Tu ne feras pas de moi un monstre.

- Bien sûr que non, ricana-t-il. Si jamais tu en deviens un, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même.

OoOoOoOo

Dans une petite chaumière sur la côte nord de l'Angleterre, une petite femme rondelette laissa tomber sa casserole pleine de semoule sur le sol. Les mains tremblantes, elle fixait encore l'endroit où, quelques secondes plus tôt, Harry la fixait en lui expliquant qu'il avait rejoint le Seigneur des Ténèbres.

- Harry, mon enfant, qu'as-tu fais ? Murmura-t-elle.

Arthur Weasley, assis à la table de la cuisine, était incapable de bouger. Qui aurait pensé qu'Harry changerait de camp ? Pas eux. Et qu'était-il arrivé à ses enfants ?

- C'est fini, murmura-t-il finalement.

Molly sortit de sa transe.

- Non.

- Si. Ne te voile pas la face. Nous ne pouvons plus rien faire. Seul le temps pourra nous aider. Harry ne nous est plus d'aucun secours.

- Il feinte peut-être !

- Non. Il ne le fait pas. Si c'était le cas, il aurait au moins sourcillé quand cet homme l'a insulté, puis quand il a été tué. Je pense qu'il était sincère quand il a dit avoir choisi un camp. C'est fini Molly. Nous n'avons plus qu'à rester cachés et à observer de loin ce qu'il va se passer.

- Arthur !

- Molly.

Les deux Weasley s'affrontèrent du regard, avant que la femme n'éclate en sanglots.

- Je sais, c'est difficile.

oOoOoOoOo

- J'aimerais pouvoir envoyer une lettre à mes parents, déclara Ron.

Blaise leva les yeux de ses papiers.

- Vraiment ?

- Oui. Pour avoir la paix, mes parents ont obligatoirement écouté le discourt d'Harry. Et de toutes manières, ils n'auraient loupé cela pour rien au monde. Mais à l'heure qu'il est, ils doivent être paniqués. Je ne leur ai pas donné de nouvelles depuis trop longtemps. Je préférais qu'ils ne m'imaginent pas mort.

- Je comprends.

D'un coup de baguette, Blaise fit parvenir au roux un morceau de parchemin et une plume.

- Je te prêterai mon hiboux.

Leur conversation s'arrêta là.

oOoOoOoOo

Lord Voldemort lui avait encore attaché les mains, avant de légèrement lui cravacher le derrière. Puis il l'avait fait s'agenouiller, et ouvrir la bouche, avant de s'enfoncer jusqu'au fond de sa gorge. Harry était devenu un expert en la matière. Après quelques minutes de ce traitement, il fut jeter sur le lit sur le ventre, avant de sentir le Lord s'affaler sur lui. Sa bouche glissa dans son cou, cherchant les zones qui le feraient gémir. Ses doigts glissèrent le long de sa cuisse, allant jusqu'à son entrée qu'il prépara soigneusement. Harry le méritait bien. Cette journée avait été très éprouvante pour lui, qui détestait les médias, et qui était maintenant vu par toute l'Angleterre comme un sorcier terriblement suspect.

Le petit brun se débâtit, pour se mettre sur le dos mais le Lord l'en empêcha. Il voulait bien être plus doux, mais il était encore celui qui décidait de la position. Se redressant, il plaça sa verge contre l'anus du Griffondors et le pénétra lentement.

- Savoure ce moment Harry.

Harry savourait. En effet, tant de tact de la part du seigneur des Ténèbres était juste exceptionnel.

Mais ce moment ne dura que quelques instants avant que la passion ne les consume tous deux d'une manière aussi bestiale qu'habituelle.

- Tom, appela Harry, une fois leurs ébats terminés.

- Quoi ?

Le ton était grognon, ce qui fit sourire Harry. Le plus âgé n'aimait toujours pas son prénom, mais le tolérait tout de même.

- J'aimerais bien avoir un câlin, dit-t-il du bout des lèvres, sûr d'être envoyé baladé.

- Encore ? Ricana le Lord.

- Pas un câlin comme ça, rétorqua le petit brun, vexé.

Il soupira et referma les yeux dans l'espoir de s'endormir. Il ne s'attendait nullement à ce que deux bras forts l'entourèrent et le plaquèrent contre un corps chaud. Il poussa un petit cri surpris, avant que le son d'un soupire de bien-être ne résonne dans la pièce. Voldemort l'entendait presque ronronner.

- Parfois, je me demande pourquoi, et comment, mes Mangemorts et toi continuez à me suivre, malgré tout le mal que je vous inflige, se confessa-t-il soudainement.

- Parce que tu es puissant, et que tu vas leur permettre de réaliser leur rêve le plus fou, ce pour quoi ils se battent depuis toutes ces années. Tu es le meilleur leader qu'ils puissent avoir, tu es le plus puissant. Le plus brillant, le plus fort, celui qui a réussi. Et puis tu ne leur laisse pas le choix. Le retour en arrière n'est pas une solution envisageable.

- C'est pour ça que tu restes avec moi ?

- En partie. Mais si je reste à tes côtés, c'est avant tout dans le but de créer un monde meilleur. Pour intérêt personnel donc.

La réponse était expéditive, sur un ton tout ce qu'il y a de plus sec. Harry ne voulait pas en parler, le message était passé.

- Tu voudrais que je te dise que je reste pour tes beaux yeux et tes prestations au lit ? Demanda-t-il tout de même.

Le Lord ricana.

- Tu aimerais bien. Je n'ai malheureusement pas le temps de penser à ce genre de chose. J'ai une monde a améliorer.

Harry ne répondit rien, mais s'endormit songeur.

oOoOoOoOo

Draco lança un énième sort de mort sur une sorcière ayant refusé d'écouter Harry Potter. Celle ci, même dans la mort, continuait de le fixer de son regard noir. Le blond ne s'étonnait même plus de ne rien ressentir face à la mort. Même la sienne, il y était préparé. Il avait tué une centaine de personne aujourd'hui, après avoir salué son calice. Calice qui avait en horreur toutes ses manies de Mangemorts. Draco s'en fichait, évidemment. Mais parfois, toucher un être aussi innocent avec des mains si sales lui serrait le coeur. Leur histoire aurait pu être différente, si Severus ne lui avait pas tant mis la pression, s'il n'était pas un vampire, s'il n'était pas aussi sadique.

Des sanglots le sortirent de sa rêverie. Il y avait encore quelqu'un dans la maison. Bien qu'il puisse lancer un sort afin de révéler l'emplacement de la personne, il préféra utiliser son instinct de vampire. Sous le plancher. Le bruit venait de sous le plancher.

- Sors de ta cachette, dit-il à voix haute, où je viens te chercher.

Le bruit s'arrêta. La personne avait plaqué sa main contre sa bouche. Un sourire inconscient apparu au coin des lèvres de Malfoy. Faisant claquer ses bottes contre le vieux plancher, il s'avança presque au dessus de la personne. Puis, plantant ses ongles dans une des lattes, ils l'arracha violemment, l'envoyant s'écraser contre le mur. La personne poussa un petit cri avant d'essayer de s'échapper. Mais elle n'avait aucune chance contre le vampire. Celui-ci l'attrapa et la souleva comme si elle ne pesait rien, faisant apparaitre ses crocs.

- Alors, mademoiselle, on refuse d'obéir aux ordres ?

La demoiselle en question ne devait pas avoir plus de sept ans. Les cheveux noirs sales et bouclés, recouverte de poussière, sa robe blanche ayant virée au gris, elle ressemblait à une véritable petite sorcière. Draco éclata de rire.

- Cela pourrait être une raison pour te tuer. Mais je ne vais pas le faire. Parce que ce n'est pas dans mes ordres. En revanche, n'imagine pas que tu vas rester ici pour pouvoir te recueillir sur le corps de ta traitresse de mère.

La tenant toujours à bout de bras, il sortit de la maison désormais vide et la jeta dans la cage déjà remplies d'enfants qu'il trimballait depuis le début de l'après midi. Les Deux mangemorts chargés de l'accompagner le rejoignirent, avant qu'ils ne disparaissent tous.

- Les enfants furent ensuite enfermés dans les cachots du manoir du seigneur des Ténèbres.

En bon vampire, il repassa tout de même à Poudlard avant de retourner chez lui. Il trouva son calice brulant de fièvre, profondément endormi. Il laissa un peu de sang dans un gobelet et repartit sans le réveiller. Bien qu'il n'ait besoin que de peu de sommeil, il se sentait exténué. Peut-être était-ce parce qu'il n'avait pas bu de sang depuis longtemps, mais il se sentait un peu mélancolique. Il regrettait la période insouciante où Potter et lui se chamaillaient bêtement dans les couloirs. Il n'y avait rien de sérieux à cette époque, à part le Quidditch. Il avait besoin de vacances. Mais il ne risquait pas d'en avoir avant un long moment.

oOoOoOo

Denis, dans un demi sommeil, décida de ne pas bouger quand son Maître revint. Bien qu'il était plutôt content, il n'avait pas envie d'être maltraité physiquement ou psychologiquement. Il n'était pas totalement stupide, et avait très bien compris en quoi consistait la mission du Lord. Mais il n'avait pas envie de l'entendre. Il apprécia à sa juste valeur la main fraîche qui vint se poser sur son front mais décida tout de même de se rendormir. Et c'est ce qu'il fit, juste après réaliser que Draco Malfoy lui avait laisse du sang dans un gobelet.

Il était content, parce que le blond s'inquiétait pour lui. Il se fichait bien de savoir pourquoi finalement.

oOoOoOoOooo

Hermione, sous l'apparence d'une jeune femme décédée il y a quelques heures, entra dans un bar à l'apparence for peu attirante. Après avoir échangé quelques mots avec le barman, elle fut accompagnée à l'arrière, dans un salle luxueuse où un grand blond regardait la télévision. Il se tourna avec son air faussement soumis vers la jeune femme et lui offrit un sourire.

- Bonsoir mademoiselle Saver. Comment allez-vous ce soir ?

- Très bien monsieur le ministre.

- Vous me flattez à m'appeler ainsi. Ne vendons pas la peau de l'ourse avant de l'avoir tué.

- Vous êtes trop modeste.

- Comment se portent nos petites affaires ?

- C'est plutôt à vous de me le dire.

Il se sourirent.

oOoOoOoOo

Vernon Dursley devenait toujours très rouge lorsqu'il s'énervait. Il ressemblait à un gros cochons dangereux. Mais Harry, trop occupé à chercher un issue de secours, ne prenait jamais le temps de rire. C'est sans surprise qu'il vit son oncle lever le point dans le but de l'abattre sur lui. Le jeune homme, plus agile, réussi à l'éviter. Mais ce ne fut pas le cas pour les suivants. Enfermé dans cette petite chambre de cinquante centimètres carrés, il n'avait aucune chance d'être sauvé.

- Sale monstre, grommela l'oncle Vernon. Tu vas payer. Oser défendre ta race de monstres.

Il lui infligea un gros coup dans la mâchoire qui l'envoya dans le mur. Puis il reçu une vague de coups de pieds, accompagnée d'insultes.

- Tu vas finir par comprendre que les monstres n'ont pas leur place ici. Combien de personnes as-tu tué ? Combien de personnes as-tu fais souffrir ? Quel malheur vas-tu encore apporter, enfant maudit ?

- Pardon oncle Vernon, gémissait Harry entre deux sanglots.

Très vite, son corps ne devint plus que douleur, mais il ne se sentait pas mourir. C'est alors qu'il vit son oncle défaire sa ceinture, pour ensuite la jeter au sol. Ce n'était pas bon signe. Il prit ensuite la paire de ciseaux sur le bureau, et se dirigea vers lui, la verge tendue, l'arme à la main.

- Tu te rappelleras de ta mort, et tu serviras d'exemple à ton peuple de monstre. Vous n'avez pas votre place dans ce monde.

Il lui attrapa violemment la nuque et le retourna sur le ventre de force, et Harry se mit à hurler de terreur.

Il se redressa soudainement dans son lit, haletant et en sueur. Il ressentait encore cette douleur qu'on lui avait infligée. Les paroles de son oncle tournaient encore dans sa tête. Il avait fait un cauchemar, un bête cauchemars, qui pourtant ne cesserait de le hanter. Un monstre. Il était un monstre. Pourquoi diable avait-il pris cette décision ?

- Harry, l'appela une voix sur sa gauche.

Il sursauta violemment, et se tourna vers l'inopportun, les yeux écarquillés.

Tom le regardait, légèrement inquiet, un paquet de parchemins dans la main. Lentement, il le posa et s'approcha du petit brun, qui, sans prévenir éclata en bruyants sanglots.

- De quoi as-tu rêvé ? Lui demanda l'autre homme. Harry, calme toi, de quoi as-tu rêvé ?

Le jeune homme ne parvint pas à lui dire. Mais il lui fit signe de regarder par lui même. Les deux hommes avaient la chance de partager une connexion mentale, alors le Lord pénétra dans la tête du jeune homme sans effort. Stoïque, il fixa la scène, où son nouveau prince des Ténèbres se faisait brutaliser. Une fois sorti, il regarda le jeune homme différemment.

- Ton oncle te corrigeait régulièrement de cette manière ?

Un frisson parcourra la colonne vertébrale d'Harry.

- Jamais autant. Mais il avait tout de même la main plutôt lourde. Et oui... Régulièrement... c'est le mot, avoua-t-il du bout des lèvres.

Le plus âgé lui saisit la mouchoir de la main droite, le forçant à le regarder.

Tu partages donc cette haine des moldus. Pourquoi ne t'es-tu pas dressé contre eux plus tôt ? Pourquoi ne m'as tu pas rejoins quand je te l'ai proposé ?

- Je ne connaissais pas les enjeux, à 11 ans ! Ni à 15 ! Et je ne pouvais rien faire jusqu'à ma majorité. Et ensuite je me suis enfui.

- Tu aurais pu les tuer.

- Je ne veux pas être un meurtrier. Même si c'est déjà trop tard.

- Pourquoi, après ce que tes moldus t'ont fait, tu continue à les défendre ?

- Parce qu'ils ne sont pas tous comme ça ! Chacun est différent. On ne doit pas discriminer des gens parce qu'ils appartiennent à un groupe. Je pensais que tu l'avais compris. Puisque toi aussi, tu as été un monstre comme moi. Toi aussi, j'en suis sûr, tu aurais aimé que les autres t'apprécient à ta juste valeur quand tu étais enfant. C'est pour ça que tu es devenu Lord Voldemort. Parce qu'en étant craint, tu es respecté et reconnu. Et tu as une raison d'être appelé Monstre. Moi je refuse ! Je refuse ! Je n'ai pas besoin de ça. Je vaux mieux qu'eux.. je vaux mieux qu'eux...

La fin de la tirade fut à peine soufflée, mais Lord Voldemort la comprit très bien.

- Pourquoi t'es tu allié avec moi alors ? Tu aurais pu te cacher comme un lâche et avoir la paix.

- C'est mon devoir. J'ai été conditionné pour cela. Et je ne pourrais pas vivre en me disant que si le monde sombrait, c'était de ma faute.

- Le syndrome du héros.

Les larmes continuaient de couler sur les joues d'Harry, il les effleura du bout des doigts et eu un sourire tremblant.

- Je ne suis pas autorisé à pleurer. J'ai fais un choix. Mais pourtant... Je n'arrive pas à m'arrêter...

A sa grande surprise, l'homme prit lui même l'initiative de l'attirer dans ses bras presque... tendrement.

- Respire Potter. Tu n'as rien fais de mal, et nous savons très bien tous les deux que tu ne deviendras pas comme moi. Les monstres, dans l'histoire, ce sont tes moldus. Tu ne dois pas faire tes choix en pensant à eux. Fais ce qui te semble bien. Ils ne sont que de gros cochons qui ne connaissent rien au monde.

- Je ne veux pas de ta pitié, grommela Harry.

- Tu n'as qu'à pas te mettre à pleurer à cause de répugnants moldus. Est ce que je pleure moi ?

- Non, mais tu l'as peut-être fait il y a 70 ans.

- Amusant. Mais je ne pleure pas, moi.

Harry tenta se détacher de l'homme, mais celui-ci le garda serré contre lui.

- Harry, je suis sérieux. Ne laisse pas des moldus t'influencer dans ton choix. Ne fais pas demi tour par peur des représailles. Tu mourrais.

- Je n'en avais pas l'intention.

- Et quand nous aurons mené notre mission à bien, nous irons leur rendre une petite visite pour les punir d'avoir aussi mal traité le Prince des Ténèbres.

Le sourire machiavélique qui se dessina sur les lèvres ne laissa aucun doute au sort qui leur était réservé.

- Je t'ai dis que je ne voulais pas devenir un monstre.

- Tu l'es déjà à leurs yeux. Un peu plus, un peu moins.

- Tom...

- Très bien, nous verrons.

Bonsoir, voici un nouveau chapitre, bien longtemps après, pardonnez moi.

Je suis très occupée en ce moment, mais je n'ai pas pu attendre plus longtemps avant d'écrire.

En relisant j'ai encore eu cette impression de scénario bancal, alors excusez moi si cela vous paraître trop absurde.

Bisous, n'hésitez à me dire si cela vous a plu ou non :)