Bonjour à tous !
Voici la suite et fin de mon histoire. Je n'ai pas eu le temps de répondre aux reviews mais je le ferai dès que j'aurais le temps, je vous remercie beaucoup ! Entre Zimra David qui, je cite, 'ne voit pas comment les scénaristes pourraient surplomber mon texte', Ricky2freime qui cite Beaudelaire pour me complimenter et tous vos messages si enthousiastes, je ne sais plus où me mettre…
Sachez en tout cas que j'ai quelques OS en réserve.
Donc merci infiniment à Calleigh Watson, Enjoy, Pasca, sheppard 26, Solealuna, Silhara, Zimra David et Ricky2freime pour vos reviews.
Bonne lecture à tous !
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Chapitre Sept : Septième jour
Lisbon sortit un deuxième médicament contre les nausées devant les yeux réprobateurs de Rigsby.
- J'ai mal au ventre, se justifia-t-elle.
- Moi aussi, pour tout dire…
Puis son subordonné sortit de la cuisine pour aller chercher sa veste et ses clefs de voiture. Lisbon regarda le médicament et le remit dans la boîte. Peut-être qu'un deuxième serait de trop, finalement.
Il y avait toujours autant de monde devant le tribunal et elle se demandait quelle taupe du CBI pouvait bien donner toutes les informations aux journalistes, jusqu'à ce qu'elle aperçoive Hightower lever un pouce discret en direction d'un des gars du service courrier. Elle se détendit un peu et entra à la suite de ses collègues dans le bâtiment froid du tribunal. Dans moins d'une demi-heure, ils seraient tous fixés. La peur lui brûla de nouveau l'estomac et elle maudit Rigsby de l'avoir empêchée de prendre de l'anti-nausée, bien qu'il n'ait en réalité pas fait grand-chose. Quelques minutes plus tard, elle était installée à côté de Cho et se tenait le ventre.
- Ça va aller ?
- Je crois… Au fait, merci pour la vidéo d'hier soir.
- J'ai trouvé que certaines paroles de Jane étaient plutôt encourageantes.
- Oui…
Les secondes s'écoulèrent, les une après les autres, formant des minutes de plus en plus longues. Puis les jurés s'installèrent. Jane entra avec les mêmes gardiens que la veille il avait le visage fatigué et l'inquiétude pouvait se lire dans ses yeux. Lisbon croisa les jambes et soupira en regardant ailleurs. Si le verdict n'était pas donné rapidement, elle allait régurgiter son maigre petit déjeuner. Le juge entra enfin et ordonna à tout le monde de s'asseoir avant de prendre place dans son fauteuil moelleux.
- Mesdames, messieurs, nous sommes ici pour prononcer le verdict de l'affaire RedJohn, où monsieur Patrick Jane est accusé de meurtre de sang froid sur la personne de RedJohn. Accusé, veuillez vous lever s'il vous plait.
Lorsque le juge se tourna vers Jane, il réalisa que celui-ci était déjà debout.
- Messieurs les jurés, veuillez nous faire part de votre décision.
Un homme se leva et se racla la gorge.
- Pour l'assassinat sur la personne de RedJohn, nous, jurés de ce tribunal, déclarons l'accusé, Patrick Jane, coupable.
Lisbon chercha un semblant d'oxygène mais sa respiration devint trop difficile. Elle ne voulait plus entendre la suite, elle voulait que le verdict soit repoussé, elle voulait juste trouver le courage nécessaire pour entendre ce qui allait suivre. Elle se leva et s'effondra presque sur Cho tellement ses côtes lui faisaient mal. Elle trébucha et se releva pour se précipiter à l'extérieur de la salle sous un concerto de murmures.
Lorsqu'elle fut à l'extérieur, elle se précipita vers un banc et s'assis en se tenant le ventre elle allait régurgiter son repas très vite si Jane ne passait pas bientôt cette foutue porte… Elle vit Cho courir vers elle avec un air grave et elle l'entendit vaguement lui demander si elle voulait qu'il appelle un médecin.
- Non, ça va aller… Et Jane ?
- Je n'ai pas entendu la suite, je suis sorti pour voir si vous aviez besoin d'aide.
- J'ai besoin qu'il soit libéré, souffla-t-elle finalement, en continuant d'exercer une pression sur son ventre douloureux.
Ils restèrent tous les deux silencieux, le regard dans le vide et les pensées brouillées par les évènements. Soudain, les portes du tribunal s'ouvrirent. Cho et Lisbon étaient situés à côté de la machine à café dans le fond du couloir, si bien que personne ne les voyait. Des gens passaient mais aucune trace du verdict n'apparaissait sur leur visage, ils semblaient tous sans voix et se dirigeaient au-dehors d'un pas lent et silencieux. Lisbon parvint à se mettre debout et s'appuya sur le distributeur de boissons.
Elle vit alors une silhouette grande et fine se précipiter au dehors. Que pouvait bien signifier le fait que Van Pelt se dépêche de sortir ? Elle n'en n'avait pas la moindre idée et la jeune rousse avait déjà disparu de son champ de vision. Elle reporta son regard près des portes.
- C'est bon, souffla l'asiatique, dont les épaules semblèrent s'affaisser. Tout va bien, Boss.
Jane était là, marchant avec hésitation vers la sortie, jetant des coups d'œil à droite et à gauche. Il semblait abasourdi et inquiet à la fois. Van Pelt revint vers lui et haussa les épaules en signifiant qu'elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait.
- Il vous cherche, déclara Cho en s'éloignant de Lisbon.
Il traversa la trentaine de mètres qui le séparait de ses collègues et lorsqu'il fut arrivé à la hauteur de Jane, il lui parla à l'oreille. Lisbon croisa alors le regard bleu de son consultant. Sa douleur disparut. Il quitta le groupe et s'avança vers elle comme s'il allait s'évanouir à chaque pas, hésitant sur le comportement à adopter. Devait-il laisser libre cours à sa joie ou se comporter en homme civilisé ? Lorsqu'il ne fut plus qu'à un mètre d'elle, Lisbon se détacha du distributeur de boissons et se redressa. Elle s'attendait à ce que Jane parle mais il semblait incapable de prononcer le moindre mot, si bien qu'il lui tendit le bout de papier temporaire sur lequel était écrite sa sentence.
« Au vu des profonds regrets et du passé douloureux et pénible de monsieur Jane, ici présent, nous avons décidé de modérer sa sentence. A savoir : le coupable écope d'une peine de cinq ans de prison avec sursis, de deux ans de travaux d'intérêts généraux qu'il devra effectuer auprès d'un établissement judiciaire qui sera définit ultérieurement, ainsi que d'un an de suivi par un psychologue. »
Elle lui rendit son papier et leva ses yeux émeraude brillants vers lui. Il n'y avait rien à dire. Ils ne pouvaient définitivement pas rêver mieux comme punition pour un meurtre de sang froid. Jane s'avança légèrement sans quitter son regard, puis il glissa sa main derrière se tête et posa ses lèvres sur son front alors qu'elle fermait les yeux. Il sembla reprendre son souffle grâce à cet échange et elle le laissa faire, bien trop heureuse de l'avoir auprès d'elle. Ils se séparèrent finalement sans oser se regarder.
- Prête pour le bain de foule ? demanda Jane.
- Ma voiture est derrière le bâtiment alors je vais passer inaperçue en prenant la sortie de secours. Vous voulez vous joindre à moi ?
Jane sourit et jetant un œil derrière lui. Les personnes présentes à son audience étaient toutes dehors et personne ne les voyait.
- Avec plaisir.
Ils marchèrent tout les deux en direction de la sortie de secours et Jane poussa la lourde porte pour laisser passer la jeune femme. Alors que Lisbon se dirigeait vers sa voiture d'un pas pressé, il referma soigneusement la porte et la rejoignit.
- Je vous ramène chez vous ?
- Amenez-moi là où vous allez.
- Je ne vais nulle part, déclara Lisbon sans comprendre.
- Alors je viens avec vous. C'est où, ça, nulle part ?
Elle se retourna en souriant et s'appuya sur la porte côté conducteur.
- Vous avez envie de quoi ?
Le consultant haussa les épaules.
- Vous avez faim ? Soif ? Envie de dormir ? De thé ? Insista la jeune femme.
- J'ai envie que vous restiez dans mon champ de vision.
Son sourire disparut et elle sentit une vague de chaleur dans son dos. Devant ses joues un peu rouges, Jane esquissa un sourire.
- C'était une sorte de déclaration mais… enfin, je sors tout juste de prison et j'ai perdu de mon inspiration donc… Quoi qu'il en soit, nous devrions monter dans cette voiture avant que les journalistes aient l'idée de faire le tour.
Il contourna la voiture et alla s'installer côté passager. Il mettait sa ceinture de sécurité et se demandait encore comment il avait osé dire cela à sa supérieure lorsqu'elle se décida à entrer dans la voiture. Elle ne dit rien, s'attacha, mit le contact, et démarra sans attendre. Elle garda le silence pendant qu'elle conduisait, choisissant des petites routes afin d'éviter toute rencontre avec un quelconque journaliste ou manifestant.
- On va où ? demanda finalement Jane.
- Au sens propre du terme ?
- Il y a un sens figuré ?
- C'est vous qui venez d'évoquer le mot 'déclaration', pas moi...
- J'ai fait ça ?
- Mm.
- Pauvre fou que je suis…
- Vous voulez refaire votre vie ? L'interrogea Lisbon en suivant un panneau 'Toutes directions.'
- Ah… Mon petit doigt me dit que votre 'liseuse sur les lèvres anonyme' a réussi à traduire toute la vidéo, chantonna Jane, plus pour se détendre que pour embêter sa voisine.
- Est-ce que votre petit doigt va arrêter de poser des questions et répondre aux miennes ?
- Je vais peut-être refaire ma vie, oui. 'Fonder une famille', comme dirait RedJohn.
- Et trouver une nouvelle femme à aimer.
- J'ai le sentiment que c'est l'occasion de retenter une déclaration.
- Faites donc.
Il détourna le regard et se mit à rire en secouant la tête.
- Cruelle…
- Lâche.
- Je n'ai pas la position la plus simple. Est-ce qu'au moins j'ai une petite chance d'atterrir dans votre vie sans en être viré à coup de pieds le lendemain matin ? Je n'en suis même pas sûr.
- C'est bien plus difficile pour moi, déclara Lisbon en choisissant un autre panneau 'Toute' directions', je ne sais même pas si vous avez une vie alors de là à atterrir dedans…
- Ah ah… Arrêtez-vous.
- Quoi ?
- Arrêtez-vous là.
- Mais c'est le parking d'un cabinet de vétérinaire.
- Et alors ? Arrêtez-vous, je vous dis.
Elle leva les yeux au ciel mais consentit à ralentir pour se garer sur le parking.
- Voilà, je me suis arrêtée.
Jane se pencha vers elle et elle pu sentir la chaleur émaner de son corps alors qu'il coupait le contact. Elle le regarda faire avec un vestige de sourire sur les lèvres puis s'attendait à ce qu'il se réinstalle sur son siège mais il n'en fit rien. Au contraire, il se rapprocha d'elle et glissa sa main derrière sa nuque, qu'il caressa doucement, sans quitter ses yeux verts.
- Vous êtes rayonnante et lumineuse, je ne peux pas vous rater. C'est vous qui me l'avez dit.
- Pauvre fou…
Trouvant sa réaction plutôt encourageante, il posa ses lèvres sur les siennes. La sensation fut nouvelle, fraiche et revigorante, surtout à partir du moment où Lisbon répondit à son baiser. La jeune femme sentit son consultant prendre sa main et la serrer si fort que sa gorge se noua. Ce geste signifiait bien plus que le baiser en lui-même et elle aurait voulu pouvoir lui répondre avec des mots, ce dont elle était bien incapable. Non seulement parce que sa bouche était occupée mais aussi parce qu'elle n'était pas du genre à dire les choses à voix hautes.
Comme réceptif à ses pensées, Jane stoppa le baiser sans pour autant s'éloigner d'elle.
- Je ne vous ferai pas de déclaration, je sais que vous détestez ça.
- Parfait.
La jeune femme reprit le baiser puis elle s'arrêta soudainement.
- Mon téléphone, murmura-t-elle. Il vibre dans ma poche.
- Décrochez.
Elle glissa sa main dans la poche de sa veste en en sortit son portable.
- C'est Cho.
- Je peux répondre et lui dire que vous conduisez.
- Il va sûrement me parler du pot qu'Hightower veut préparer pour votre libération.
- Oh non…
- Ne discutez pas, vous ferez un effort, vous viendrai à cette fête. Lisbon, répondit alors la jeune femme. Non, j'ai fait sortir Jane par derrière. Ok, quelle heure ? Evidemment qu'il viendra, pas vrai, Jane ?
Pour toute réponse, ce dernier leva les yeux au ciel et reporta son attention sur le cabinet de vétérinaire. Il vit alors la main de Lisbon passer devant ses yeux avec le téléphone.
- Cho veut vous parler.
- Oh… Oui ?
- Tout va bien ?
- Oui, je suis avec Lisbon, elle a apparemment décidé de suivre les panneaux 'Toutes directions' et pour l'instant ça nous a mené sur le parking d'un vétérinaire.
La jeune femme roula des yeux mais elle sourit en appuyant sa tête sur sa main.
- Qu'est-ce que vous faites chez un vétérinaire ?
- On s'embrasse, entre autre…
- Jane ! Donnez-moi ce téléphone !
- Je te laisse, j'crois que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas… A ce soir.
- C'est ça...
- C'est bon, il a raccroché.
- C'est fou ce qu'on peut vous faire confiance, vous, alors !
- Vous allez me jeter de votre vie demain ou pas ?
Comme ils revenaient sur un sujet plus épineux, Lisbon rangea son téléphone et posa ses mains sur le volant en regardant droit devant elle.
- Je réfléchis, déclara-t-elle.
- Ah… Faites-moi signe quand vous vous serez décidée, marmonna Jane en observant de nouveaux les gens marcher à l'extérieur.
Il frotta ses mains sur ses cuisses et mordit une de ses lèvres en se souvenant qu'il allait devoir faire bonne figure au pot en son honneur qui avait lieu le soir même. Il était fatigué et avait envie de s'allonger sur un canapé confortable et pourquoi pas discuter ou regarder un film avec une amie.
- Je vous essaie quelques jours et j'aviserai, déclara soudain Lisbon en mettant le contact.
- C'est vrai ? Sourit Jane. Je ne suis pas si vieux, je marche encore bien, vous savez.
- Vous êtes dans le grenier depuis longtemps, au sens propre comme au sens figuré, alors rien n'est sûr…
La jeune femme sourit d'un air fier et commença à faire marche arrière.
- Ramenez-moi chez moi, je vais vous prouver que je ne sors pas du grenier, marmonna Jane.
- Ne soyez pas si sûr de vous.
- Vous voudrez le sens propre ou le sens figuré en premier ?
- Au sens propre, vous sortez de prison, pas du grenier.
- Sens figuré ce sera…
Le consultant se tourna vers la jeune femme en souriant mais bien qu'elle ait l'air heureux, il ne croisa pas son regard. Elle était trop concentrée sur la route et ne voulait sans doute pas se tourner vers lui étant donné l'état rougeoyant de ses joues. Et il se dit que finalement, les battements de son cœur et le sourire de Lisbon formaient la plus belle vengeance qui puisse exister contre RedJohn.
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A côté de la grande table blanche
- Ça y est ? demanda Rigsby en s'enfournant un petit four. Tu lui as tout dit ?
- Oui, répondit Van Pelt. Il était vraiment sûr que j'avais pris un congé de dix jours et que je le détestais jusqu'à ce qu'il m'aperçoive sur les bancs du tribunal. Tu as du bien jouer ton rôle à la prison…
- Mm.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Tartelette au thon et à la tomate.
- Donne m'en une.
Devant la porte du bureau de Lisbon
- Avoue, tu n'as jamais voulu me frapper.
- Tu plaisantes ? Je t'en voulais et je t'en veux toujours.
Le sourire de Jane diminua en intensité devant le sérieux de Cho.
- Tu es la seule personne qui réagit un peu près normalement étant donné ce que j'ai fait.
- Je sais.
- J'ai tout de même fait ce que tu m'as dit.
- Tu es un peu remonté dans mon estime mais je ne te trouve pas héroïque pour autant.
Il hocha la tête.
- Je suis quand même content d'avoir récupérer une petite place dans ton estime. Et merci d'avoir pris soin de l'équipe.
- C'est ça… Pour ce qui est de Lisbon, je te laisse t'en occuper, tu sembles bien partit…
- Tu peux parler, je suis au courant pour Helen Ross…
- Il ne se passe rien donc tu ne peux pas être au courant de quoi que ce soit.
- Elle t'a embrassée sur la joue.
- Ce qui ne veut rien dire.
Le consultant sourit puis il jeta un bref coup d'œil sur le groupe où Lisbon se trouvait et reporta son attention sur Cho, qui arborait maintenant un de ses rares sourires.
- J'espère juste que…, marmonna Jane.
- Que quoi ?
Il haussa les épaules et but une gorgée de champagne, puis sous le regard inquisiteur de son ami, il baissa les yeux.
- J'espère que je ne lui ferai plus de mal.
- N'y pense même pas.
- Je m'interroge, c'est légitime, après tout ce que je lui ai fais endurer…
- Si tu y penses encore, ne serait-ce qu'un quart de seconde, tu signes ton arrêt de mort, c'est clair ?
Jane termina le fond de son verre de champagne sans reprendre sa respiration.
- De quoi on parlait ?
- Des petits fours.
- Ah oui, c'est ça, souffla-t-il en se dirigeant vers la table blanche. Je meurs de faim.
Sur deux chaises, dans le coin de la pièce
- C'est vrai. Cela dit, vous n'avez toujours pas répondu à ma question.
Lisbon se tourna vers Hightower.
- C'était quoi déjà ?
- Où avez-vous emmené Jane cet après-midi ?
- Ah oui... Nulle part précisément. On a un peu roulé et…
Elle haussa les épaules pour rester vague et fit tomber du champagne sur son pantalon.
- Merde, marmonna-t-elle. Je suis vraiment une idiote.
Hightower posa sur elle un regard curieux et légèrement maternel.
- Vous avez un peu roulé et ?
- Excusez-moi, je reviens tout de suite, déclara Lisbon, je vais chercher une serviette.
A côté de la grande table blanche
- Pardon, Cho.
L'asiatique se retourna et se trouva face à sa supérieure, qui cherchait les serviettes des yeux. Elle les aperçu juste à côté de Jane.
- J'aurais besoin d'une serviette, s'il te plait, lui dit-elle.
Les regards étonnés de Rigsby et Van Pelt se tournèrent vers elle et Cho et Jane retinrent un sourire. Elle réalisa qu'elle avait utilisé le tutoiement et prit la serviette que Jane lui tendait en rougissant.
- Merci, marmonna-t-elle avant de fuir ses collègues sans demander son reste.
- Elle t'a tutoyé ? demanda Van Pelt d'un air surpris.
- Eh oui, soupira Jane. Erreur de la débutante…
Cho se mit à rire et fut rapidement suivit par Rigsby.
- Tu veux dire que… Vous… Non… ! Vraiment ? Lisbon ?
- Je ne veux rien dire du tout, prends donc un feuilleté au fromage, Grace, ils sont délicieux.
Sur deux chaises, dans le coin de la pièce
Lisbon s'assit et essuya son pantalon du mieux qu'elle pu. Elle se sentit alors dévisagée.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec vos collègues ? Ils ont l'air de se moquer de vous…
- Non, ils s'amusent, c'est tout, répondit distraitement Lisbon.
- Je vois bien mais vous êtes toute rouge, j'en déduis que vous êtes la raison de leur joie soudaine.
Elle se redressa et croisa le regard amusé de sa supérieure.
- Aucune importance, déclara-t-elle.
- Et vous n'avez toujours pas répondu à ma question qui était la suivante : où …
- Où suis-je allée avec Jane, je me souviens. Aucune importance non plus, croyez-moi.
- Très bien. Alors répondez à cette dernière question : pourquoi est-ce que Jane vous observe toutes les deux minutes comme un enfant dévore des yeux un gâteau au chocolat avec glaçage ?
- Qu… Non, sourit Lisbon en bégayant, il… ce n'est pas…
- Aucune importance, c'est ça ? Se moqua Hightower.
La jeune femme comprit alors qu'elle s'était vendue en voulant éviter la première question, à laquelle elle aurait pourtant pu inventer une réponse tout à fait crédible.
- Et encore un coup d'œil vers vous, il ne s'en lasse pas…
Elle termina d'une gorgée le reste de son verre de champagne et le posa sur le sol, à ses pieds.
- Je prendrais bien un petit feuilleté, pas vous ? proposa-t-elle alors en abandonnant toute idée de répartie.
Hightower se mit à rire et se leva pour se diriger vers la table blanche.
- Vous devriez essayer ceux au fromage, ce sont les meilleurs…
A côté de la grande table blanche
- Cho, tu le savais et tu ne nous a rien dit !
- Je n'avais aucune certitude, répondit ce dernier.
- Mais peut-être que je vous fais marcher, déclara Jane d'un air mystérieux. La voilà, ajouta-t-il du coin de la bouche. Avec Hightower.
Quelques secondes plus tard, les deux femmes se firent une place au sein du cercle formé par l'équipe. Les sourires silencieux et les regards posés sur Lisbon mirent cette dernière mal à l'aise mais elle croisa le regard malicieux de Jane et ne pu s'empêcher de sourire.
- Je voudrais porter un toast, déclara alors celui-ci en levant son verre.
Il attendit que chacun de ses amis ait rempli son verre pour commencer à parler.
- Je lève mon verre aux pouvoirs de l'amitié. A Cho pour son coup de poing magistral qui m'a atterré – sans jeu de mot.
Cho leva son verre et sourit.
- A Rigsby, pour son acte digne de Molière qui m'a bien secoué.
Rigsby secoua la tête d'un air modeste et échangea un regard amusé avec Van pelt.
- A Grace, pour son absence qui m'a ouvert les yeux.
Cette dernière se laissa aller à un sourire d'excuse.
- A Madeleine pour ses confidences aux journalistes. Et pour ce buffet…
Hightower leva son verre et fit un signe de tête, montrant qu'elle avait fait tout cela par plaisir.
- A J.J. LaRoche au cas où il m'entend, marmonna alors Jane en jetant des regards autour de lui.
Les membres de l'équipe se mirent à rire et regardèrent à leur tour autour d'eux, sauf Lisbon qui continuait de fixer Jane comme si elle ne voyait plus que lui.
- J'ai fait le tour, non ? S'amusa alors le consultant.
- Et Lisbon ! s'indignèrent Van Pelt et Rigsby en chœur.
- Il vous fait marcher et vous tomber dans le panneau, déclara Lisbon en levant les yeux au ciel.
Elle reporta son attention sur Jane et attendit de connaître ce pour quoi il allait la féliciter.
- Peut-être que je t'ai vraiment oubliée, la taquina-t-il en lui envoyant un clin d'œil.
Le tutoiement et le clin d'œil donnèrent à Lisbon le vertige et elle sentit ses joues s'empourprer.
- Et à Lisbon…
Tout le monde se tourna impatiemment vers le consultant.
- Pour tout.
Il leva son verre et en bu presque la moitié, suivi par ses collègues. Puis Lisbon le vit esquisser un pas vers elle. Paniquée, elle recula légèrement et lui fit non de la tête. Le sourire de Jane s'agrandit alors. Il traversa le cercle en ignorant les regards curieux de ses amis, posa sa main sur la joue de la jeune femme et se pencha pour poser ses lèvres sur les siennes malgré la protestation silencieuse de ses yeux verts. Elle se laissa faire parce qu'elle n'avait pas vraiment d'autre choix : le repousser au milieu du cercle aurait été humiliant pour lui et embêtant pour elle. Il stoppa finalement le baiser et recula pour reprendre sa place initiale. Les joues de Lisbon étaient d'un rouge flamboyant et elle n'osa croiser le regard d'aucun des membres de son équipe, encore moins celui de sa supérieure postée à côté d'elle.
- Merci pour tout, déclara alors Jane, juste avant de boire une nouvelle gorgée de champagne.
Lisbon se mordit la lèvre inférieure, elle cligna des yeux en fixant son verre puis but une autre gorgée pour se remettre de ses émotions.
- Pfiou…, souffla-t-elle. Quelle journée…
Elle entendit les rires de ses collègues mais ne s'en formalisa pas : si elle avait été à leur place, elle se serait sûrement moquée d'elle-même.
- Feuilletés au fromage, c'est ça ? demanda-t-elle à sa supérieure.
- C'est ça, confirma Hightower en riant.
Pendant que sa subordonnée s'éloignait pour aller chercher de quoi manger, elle fit disparaître son sourire et se tourna vers Jane.
- Oui, déclara celui-ci.
- Oui quoi ?
- Oui, je promets de ne pas la faire souffrir et de veiller sur elle. Et je tiens toujours mes promesses. J'ai promis à Bosco de tuer RedJohn, c'est chose faite.
- Bosco ? S'étonna Van pelt.
- Chut, paniqua Jane, Lisbon n'aimerait pas savoir qu'il m'a fait faire une telle promesse. C'est juste pour vous prouver que je tiens mes promesses !
- Et tu as fait quelle promesse ? demanda une voix derrière Jane.
Il se retourna vers Lisbon et sourit de toutes ses dents.
- La promesse de t'aimer et de te chérir pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la santé et dans la…
- Oh, la ferme, l'interrompit Lisbon en le bousculant.
A Sacramento, dans une pièce du Bureau Californien d'Investigation, à côté d'une grande table blanche, un petit groupe de six personnes riaient aux éclats en terminant leur coupe de champagne. Et dans ce groupe, deux cœurs endormis depuis plusieurs années se réveillaient doucement, prêts à nager vers la surface et à s'embarquer dans une aventure commune, rayonnante et lumineuse.
FIN
PS : J'espère que cette fin presque toute rose ne vous a pas trop refroidit. (je dis presque car Jane a quand même une thérapie à suivre, ce qui, pour lui, est une lourde tâche ^^) Et je vous remercie de m'avoir lue !
A bientôt !
Fil.