Chapitre 1 : Retour au pays

Drago Malefoy se tenait devant la tombe silencieuse de sa mère.

Il se tenait là, pensif et les mains vides, les yeux fixés sur les mots gravés de la tombe en marbre blanc. Il se souvient s'être battu contre son bâtard de père pour savoir que mettre sur son épitaphe. Lucius avait gagné.

Tout ce qui restait de la dépouille terrestre de sa mère avait été ensevelit sous une masse incompréhensible de mots latins… mais Drago avait eu le dernier mot.

Quand son père fût mort, assassiné par la main du maître pour avoir refusé une mission, Drago avait fait en sorte qu'aucun mot ne soit ajouté à son ardoise en pierre vierge.

Mère.

Il n'a jamais eu besoin de dire plus. Simplement, Narcissa Malefoy avait toujours été, d'abord et avant tout, sa mère.

Le reste du monde magique pouvait penser qu'elle était aussi cruelle et vicieuse que Lucius, mais pour Drago, aucune femme ne pourrait jamais se comparer à elle. Aucune autre femme ne pourrait jamais surpasser sa bonté et sa beauté.

Même si elle était dépourvue de désespoir, enterrée dans le sol froid, sa tombe était abritée par de hauts piliers du temple grec. Ses seules compagnies étaient les générations de Malefoy, mort depuis longtemps, aussi cruelle les uns que les autres, fixées sur la même manie pur-sang.

Le coin de sa bouche se recroquevilla en un rictus quand son regard glissa sur la tombe de son père. Juste à côté de celui de sa mère. Même morte, Narcissa Malefoy ne pouvait échapper à l'emprise de Lucius, un homme qui avait détruit tant son corps et son âme.

Les dents serrées, Drago retint ses larmes qui menaçaient de tomber. Elle n'aurait pas dû mourir mais elle avait refusé d'abandonner son fils, son seul fils, à ces fous. Elle avait refusé de permettre à Lucius de s'agenouiller devant ce surestimé sang-mêlé.

Drago avait été sauvé cette nuit là.

Le côté obscur luttait depuis longtemps mais la bataille était perdu d'avance, il fallait se pencher sur les antécédents de Lord Voldemort et il devenait assez évident de qui succéderait à la fin. Potter avait eu en effet beaucoup à faire, non seulement vaincre le Seigneur des Ténèbres, mais regrouper ses adeptes dans une descente en pique. L'exploit accomplis principalement grâce à l'esprit ingénieux de Granger.

Tout ce temps, durant lequel la deuxième guerre avait fait rage, tandis que sa mère avait été tuée par Lucius et lui à son tour par Voldemort, Drago était avec Blaise en Italie, dans la propriété familiale Zabini.

Intelligemment, les deux serpentards avaient choisis de rester neutre, ne voulant prendre partie dans une guerre qui avait dévasté la communauté des sorciers anglais. Cette année là, les moldus avaient été avertis de l'existence de la communauté magique. Comment ne pas être au courant quand une moitié de la métropole de Londres avait été dévastée par une explosion de proportions atomiques ? L'ordre avait fait un travail magnifique en couvrant le tout cependant.

Un météore.

Dévié par une collision avec un autre bolide, quelque part dans l'espace. Ainsi, pour les Moldus, 2007 avait été l'année de l'hystérie et de deuil, de même pour les sorciers et sorcières de l'Angleterre. Et tout ce temps, Drago bronzait sous le soleil chaud de Florentine, tout en se demandant si ses collègues avaient choisi le juste côté, s'ils avaient survécu à toutes les petites escarmouches avant la bataille finale.

Quand elle avait enfin pris fin, quand le silence s'étirait à travers les terres de Poudlard, après que le Seigneur des Ténèbres soit tombé et ses partisans capturés, lui et Blaise avaient écouté l'émission en direct sur le réseau magique et la seul chose qu'ils avaient entendu était un silence à faire frémir, vécu par les personnes sur ce champs de bataille. Ils avaient alors su la réponse.

Leurs collèges, jeunes ou plus âgés, n'avaient pas survécu. Ils avaient perdu leur vie ou leur liberté.

Blaise n'avait rien dit. Que restait-il à dire ?

Il était resté loin de chez lui pendant six autres années. Et quand ces six brèves années étaient passés, Drago Malefoy était revenu, plus vieux, plus sage, et beaucoup, beaucoup plus conscient de soi et du monde.

Il était revenu pour retrouver sa magnifique école, encore heureusement intact, sa fortune, le manoir Malefoy immaculé et le monde sorciers… en lambeaux.

La guerre avait décimé la population, déjà infime du côté des sorciers anglais et ceux qui restaient étaient soit malades ou blessés. Très peu avait aidé à recoller les morceaux et le ministère faisait des pieds et des mains pour trouver des solutions. Les pertes avaient été pires que ce qu'ils avaient imaginé, un fléau magique et intraitable, cadeau final de Voldemort, avait balayé le pays, tuant des milliers en plus de ceux qui avaient péri dans la guerre.

Ainsi, le monde sorcier du Royaume-Uni avait été mis à genoux, et bien que le Seigneur des Ténèbres ne vivait plus pour assister à ces atrocités qui avaient eu lieu, beaucoup estimait que la race magique anglaise ne se remettrait jamais, qu'un coup permanent et mortel avait été frappé.


Un elfes de maison aux yeux de biche, se dressait nerveusement devant le jeune homme, ses longs doigts osseux étroitement serrés dans le torchon usé qu'il portait autour de son corps décharné.

Drago Malefoy regarda la créature pathétique et sourit avec bienveillance tandis que sa main se tordit de convulsions autour de la poignée de sa valise. Les sombres souvenirs de son enfance envahirent sa conscience pendant que ses yeux gris balayèrent l'intérieur familier du manoir.

- Nous avons gardés la maison propre, maître. Nous savions que le maître reviendrait un jour et nous nous sommes rappelés combien le maître méprise la saleté. «Toujours de la boue, tant de boue » maître Lucius avait l'habitude de dire.

De ses yeux gris, il regarda la créature se balancer nerveusement devant lui. Drago eu un haut le cœur, immédiatement conscient à ce que l'elfe de maison faisait allusion. Il ne fit aucun commentaire.

Faisant une pause pendant quelque instant dans le hall, il rencontra les regards curieux de tous les portraits encadrés qui commençaient lentement à reconnaître l'héritier Malefoy. Soudain, des sifflements et des malédictions remplirent la salle, ses ancêtres montraient leurs dents, leurs mots atteignirent ses oreilles, exprimant leur colère véhémente et mécontente.

- Traître à ton sang !

- … Excuse pathétique pour un…

- Lâche !

- … La honte au nom des Malfoy…

- Minable!

- … Tu ne mérites rien, morveux…

Drago desserra les poings et laissa tomber sa valise en un fracas retentissant. Il regarda chaque portrait, répondant à leurs longs yeux morts avec assurance.

- Vous pouvez bien dire ce que vous voulez, mais vos paroles ne changeront rien. La guerre est perdue, le Lord a échoué et vous… vous êtes tous mort… mort depuis longtemps.

Un silence indigné empli la salle, laissant Drago avec un goût amer dans la bouche.

Une voix familière rompit l'épais silence, une voix que Drago avait espéré ne plus jamais entendre. Toutefois, cette voix ne venait pas du hall d'entrée mais de l'intérieur sombre du manoir, de la grande pièce familial au cœur de la maison.

La reconnaissance instantanée rempli son esprit et ses pieds le transportèrent hors du hall jusqu'à l'imposant tableau de Lucius, accroché fièrement au-dessus de la cheminée.

- Père.

La peinture siffla.

- Tu n'es plus mon fils.

Il ne pouvait que sourire à la salutation de son père, les mots se glissèrent de son esprit avec une froide indifférence.

- Je suis revenu.

Lucius renifla avec dédain.

- C'est encore une chance que tu puisses entrée en ces lieux. Les Malefoy ne sont pas des traitres ! La peinture jeta un regard glacial au jeune homme. Tout comme ta mère ! cracha t-il.

Le silence régna. Tendue, pleine d'appréhension. Autour de la salle, les ancêtres Malefoy prient au piège dans leurs toiles peintes commencèrent à s'exclamer, leur voix ajoutant des affirmations à la déclaration de Lucius.

- Vous avez raison. Le jeune Malefoy s'arrêta pour la force. Je suis le fils de ma mère.

Le gris heurta le gris. « Dieu merci » siffla Drago.

Ceci dit, Drago enleva ses vêtements de voyage et les jeta sur une chaise à proximité. Il arpenta l'environnement sombre, il n'y avait pas posé les yeux pendant presque sept ans et il tressaillit de dégoût. Il se souvint des cauchemars effrayants que ces pièces lui avaient inspiré quand il était enfant, se souvint de cette pièce qui avait été débarrassée de ses meubles, ne laissant que sa mère effondrée sur le sol, se tordant et criant à l'agonie... suppliant… suppliant son mari non par pitié, par pour la mort… mais pour épargner son fils unique.

- Queuedepointe !

Immédiatement, un elfe de maison bossu et inquiet apparu devant lui. Drago sourit à la créature, son elfe favori, se rappelant le cas amusant quant il, dans son exubérance enfantine, avait insisté pour nommer les nouveaux elfes. Il salua poliment l'elfe, notant de nouveau le torchon à vaisselle en mauvais état enveloppé autour de son corps et lui sourit en faisant signe au mur de la salle familiale.

- Le maître a demandé ma présence ? Sa voix de fausset retentit dans la pièce soudainement silencieuse.

- Oui. Drago garda son sourire. J'ai décidé de refaire les papiers peints.

Queuedepointe acquiesça avec enthousiasme.

- Bien sûr ! Quelles que soient les souhaits du maître. Dois-je appeler les autres elfes ?

- Fait, s'il te plait.

En quelques instants, la glorieuse splendeur de la salle fut surmontée par une armée d'elfe de maison, chacun saluèrent poliment leur maître récemment de retour et leurs yeux se précipitèrent aux peintures.

- Premièrement, commença t-il. Je veux que toutes les peintures soient démontées. Dans chaque pièce. Je veux que le portrait de ma mère, celle accroché dans son salon, soit mis juste là. Drago pointa son doigt en direction de la place ou se tenait le tableau de Lucius et sourit à son père qui lui jetait des injures furieusement.

- Espèce d'ingrat !

- Epargnez-moi, Lucius.

Les elfes de maison se mirent à leur tâche. Queuedepointe resta, son fidèle regard toujours fixé sur le jeune homme résolu.

- Que ferons-nous de toutes les peintures, maître?

Drago fronça les sourcils comme s'il réfléchissait à un dilemme profond.

- Enfermez-les tous dans des coffres au grenier. Vous pouvez brûler les plus bruyants.

Le tumulte déferla dans le manoir, les tableaux de tous les coins de la maison crièrent et rugirent avec l'indignité d'être délogé de leurs postes vigilants mais Drago les ignora. Au lieu de cela, il tourna son attention vers l'elfe de maison qui reculait à cause du chaos.

- Queuedepointe. La créature leva les yeux. Je veux que tu te rendes en Florence. Drago lui remis une grosse clef antique. Au Gringotts là, tu y trouveras une chambre forte à mon nom. Il y a des centaines de peintures que j'ai acquis pendant mon absence. Je veux que tu les apportes tous ici et les placent sur les murs.

L'elfe de maison acquiesça avec enthousiasme et disparut dans un pop sonore, laissant Drago profiter du calme qui commençait lentement à s'installer dans le manoir. Il observa les elfes démonter les tableaux, un par un, laissant Lucius pour dernier de sorte qu'il témoigne aux actions de son fils. Quand enfin, deux elfes s'approchèrent du cadre doré d'or, Lucius était silencieux, trébuchant quand les deux petites créatures l'eurent déplacé magiquement et l'emmenèrent.

Sourire cassé sur ses lèvres, Drago s'effondra dans un fauteuil en cuir rigide.

Oui. C'était bon d'être chez soi.

Il fallu près de deux mois pour que tout soit disposé comme le jeune Malefoy voulait. Après que les portraits de famille avaient été remplacés par une myriade de moldus et d'œuvres de sorciers, Drago avait commencé à détester le reste de l'intérieur du manoir. Les belles œuvres semblèrent hors de propos pour l'architecture sombre du manoir et le plancher de marbre froid était nettement désagréable avec les lugubres tentures et les meubles sombres.

Lentement, il commença la remise à neuf de toutes les pièces. Faire cela, devint un soulagement face au stress pour le jeune Malefoy, comme si transformer sa demeure était comme tourner une nouvelle page dans sa vie, pour commencer un nouveau chapitre.

Lorsque les travaux du manoir furent finalement achevés, Drago, pieds nu sur le tapis blanc et doux de sa chambre, ne put s'empêcher d'admirer le beau soleil de février qui pénétrait par les fenêtres. Sa main se posa sur un dragon magnifiquement sculpté dans du cristal, l'une des rares antiquités qu'il avait décidé de garder, et caressa le museau frais de la stupéfiante créature.

En faisant le chemin jusqu'à la salle à manger, Drago regarda le reste du manoir fièrement, souriant quand il repéra une aquarelle de paysage remarquable qui pendait sur le mur de marbre.

Quand il arriva à la table du petit-déjeuner, Drago trouva une tasse de café placer à côté d'une assiette fumante de crêpes, tout près, des cruches pleines de sirop d'érable et de miel, des plats empilés avec des fruits coupés et des couverts scintillant sur la nappe immaculée.

Au moment où il s'assit, un elfe passa devant sa vue, vêtu d'un torchon frais et propre, brodé de l'insigne des Malefoy, et lui remis le journal et une petite pile de lettres. En jetant un rapide coup d'œil sur le grand titre de la Gazette du Sorcier, Drago prit une petite gorgée de son café, permettant au liquide amer de glisser le long de sa gorge alors que ses yeux se brusquèrent rapidement aux grandes lettres de la page.

En laissant presque tomber le reste du liquide chaud sur ses genoux, il tira sur son siége et approcha le journal plus près de son visage, ses yeux fixés attentivement sur le titre.

LOI DE MARIAGE DU MINISTÈRE!

Drago crépita nerveusement et commença à lire l'article.

À sa conférence de presse hier, le ministre de la magie, M. August Towridge, a annoncé l'installation de la loi de mariage controversée de l'après-guerre.

A la lumière en déclin de la population magique de l'Angleterre, le ministère a décidé d'imposer une loi sur le mariage à tous les sorciers et sorcières éligibles de l'âge nubile (21-45). Chaque sorcier et sorcière recevront des renseignements et des formulaires par hibou et seront tenus d'assister à un rendez-vous avec des responsables du ministère afin de confirmer leur compréhension du processus juridique.

Chaque sorcier et sorcières admissibles seront tenus de remplir les formulaires inclus dans leurs lettres relatives à leurs coordonnées personnelles, situation financière, ainsi qu'un profil personnel avant leur rendez-vous.Ces données seront ensuite rassemblés et édités dans un fichier qui peut être consulté à la bibliothèque du ministère par tous les conjoints potentiels.Il y aura une période de trois mois, du début du mois d'avril jusqu'à la fin de Juin, dans laquelle tous les candidats éligibles pourront visualiser ces fichiers et présenter une requête au ministère de la main de la sorcière ou du sorcier.

Une fois qu'une sorcière ou sorcier accepte une telle requête, l'engagement sera officiellement enregistré auprès du ministère et le mariage devra avoir lieu d'ici la fin de l'année.

Toutes sorcières ou sorciers qui ne se contractent pas un engagement à la fin de la période de trois mois sera soumis à l'intervention ministérielle (un conjoint sera choisi pour vous).

Si une sorcière ou un sorcier a reçu une requête pour un engagement, mais n'ont pas accepté d'offre d'ici la fin de la période de trois mois, la première requête sera acceptée à leur place.

Les conditions d'admissibilité incluent …

Drago fut déchiré de sa lecture choquante quand le feu de la cheminée rugit à la vie par des flammes vertes. Blaise Zabini s'écarta de la grille, brossant la suie de sa robe coûteuse et marcha avec colère vers le blond.

- As-tu vu le Quotidien d'aujourd'hui ? Il prit d'assaut avec colère la table, notant le petit-déjeuner intact et la tasse de café renversé.

- Comment pourrai-je ne pas le voir ? Quelle est cette folie ? Towridge a totalement perdu ses esprits! C'est une loi contre les droits de l'homme! Draco fronça les sourcils avec acharnement.

- As-tu lu la lettre ?

À la hâte, Drago brisa le sceau de cire sur une épaisse pile de parchemins qui était auparavant caché par ses autres correspondances et parcoura rapidement le contenu. Son froncement de sourcils s'approfondi après chaque page, ses yeux flambant de colère, il arracha son regard de la page pour regarder Blaise.

- Ils ne peuvent pas être sérieux. Ces formulaires ! C'est comme…

- C'est comme si nous faisions de la publicité pour nous-même. Ils veulent même une photo, notre revenu annuel et notre situation financière. Nous pourrions tout aussi bien imprimer un foutu dépliant ! interrompit Blaise. Drago ne pouvait être plus d'accord. Les années sous la tutelle de son père lui avaient appris la valeur de la liberté et maintenant que Drago en avait eu un avant-goût, il n'avait absolument aucune intention d'être enchaîné à une bimbo qui en avait après son argent.

- Non, murmura t-il. Nous partons maintenant. Nous retournons en Italie…

Blaise secoua la tête, le visage tordu par la frustration.

- Non… nous sommes des citoyens anglais… cela s'applique pour chacun d'entre nous dans le pays ou en dehors.

- Merde ! Drago se mit à marcher.

- Peut-être que nous pourrions choisir quelqu'un que nous connaissons. Un ami. A moins... murmura Blaise.

- Pense-y Zabini ! Combien de femme connais-tu ici en qui tu pourrais avoir confiance ? La plupart des Serpentards sont mortes durant la guerre...

- Pansy !

Drago lui adressa un regard.

- Super ! Certainement pas Pansy. Quel enfer ! Que diable allons-nous faire?

Soudain, comme si toute sa force s'était enfuie de ses jambes, Blaise s'effondra sur une chaise, la tête dans ses mains.

- La seule chose que nous pouvons faire maintenant est d'aller à ce stupide rendez-vous, comprendre les conditions et chercher une échappatoire, déclara Drago en s'effondrant près de lui.

- Dinky! Apporte le scotch!


- Merci d'assister à votre rendez-vous, Mr. Malefoy. Je comprends que ce doit être difficile pour vous…

- Difficile ? interrompit Drago, son ton et son regard à vous glacer le sang. L'homme se tortilla nerveusement sur sa chaise.

- Oui, Mr. Malefoy, je… La voix de l'homme trembla légèrement, Drago se tourna vers lui. Pendant un bref moment, les yeux de Drago regardèrent en bas à la main gauche de l'homme avant de rencontrer ces yeux noisette, effrayés de nouveau.

Un sourire cruel retroussa ses lèvres quand il se pencha en avant, ses yeux toujours aussi glacials en intensité.

- Vous êtes marié. Vous avez eu le choix. Vous n'avez pas idée putain de ce que je ressens en ce moment, alors n'essayez pas cet acte avec moi! Il se pencha en arrière, le petit sourire satisfait s'effaçant. Maintenant, Mr. Newman, comment allons-nous procéder ?

L'homme avala sa salive nerveusement et retira sa main gauche de la table, ses doigts bouclant autour de son alliance. Il passa sa langue sur ses lèvres sèches et tenta de prendre une grande inspiration. Il avait passé la journée à traiter avec des sorciers en colère mais celui-ci était de loin le plus effrayant. Quelque chose dans ces yeux gris acier l'avertit de se montrer particulièrement prudents.

- Bon… Avez-vous apporté le… Sa langue pesa soudain une tonne.

Drago Malefoy jeta un petit tas de formulaire sur la table, sans un mot.

Mr. Newman se pencha vers l'avant pour saisir le bord des parchemins et les tira lentement vers lui. Tout en lisant le contenu, il ne put s'empêcher de s'émerveiller devant le calme de l'homme. Même sur le papier, une aura intimidante y était imprégnée. Chaque réponse unique était élégante et cultivée, chaque mot formelle et raffinée. Quand ses yeux numérisèrent ses rapports financiers et finalement la somme globale, ils sortirent presque de leurs orbites sous la richesse pure et le prestige de l'homme assis devant lui, frappé comme un train de fret.

- Etes-vous sûr… je veux dire… il n'y a aucune erreur de calcul ? Ce montant est…

- La famille Malefoy est ancienne, Mr. Newman. Comme si cette réponse était suffisante, Drago n'en dit pas plus.

Newman hoché la tête, mouillant ses lèvres de nouveau.

- Je… je vois… Il racla sa gorge et se pencha sur la table pour récupérer un appareil photo.

Il le tenait faiblement, pendant d'une main, en faisait un geste maladroit vers Malefoy, incertain de la façon d'aborder la question.

Tout ce qu'il reçu en retour fut une expression de mort, ses yeux encore sombre et tumultueuse.

N'ayant pas d'autre choix, il essaya rapidement de prendre une image et regarda fixement l'image imprimée sur la pellicule. La photo était simple. Juste un homme derrière une table en face d'un mur blanc. C'était l'homme qui se détachait. Bien que son expression était sévère, Drago Malefoy était un homme indéniablement beau, le regard toujours terriblement intense.

Épinglant rapidement la photo dans un dossier étiqueté, il remania la pile de document devant lui.

- Je crois que vous connaissez les détails ?

Drago hocha juste de la tête.

- Si… Il tira sur son col, …si vous refusez d'épouser ou si vous tentez de quitter le pays, vous pouvez être passible de poursuites judiciaires et le ministère se réserve le droit de vous facturer pénalement.

Rien. Le blond ne réagit pas du tout.

- S'il vous plait, rappelez-vous Mr. Malefoy que le mariage est une chose obligatoire. Une fois marié, il vous sera impossible de…

Drago l'interrompu d'un grondement menaçant.

- Je suis bien conscient de l'ancienne magie impliquée dans le mariage. L'anneau ne peut pas se détacher, on ne peut pas tricher, le divorce est pratiquement impossible… oui ?

Il y eu un moment de silence avant que Newman continu, il était maintenant très inquiet de la façon dont allais se terminer cette entrevu.

- Oui…le… euh… le ministère voudrais juste vous rappeler de bien choisir…

- Quelle déclaration superflue, railla Drago. Peut-être que si j'avais un peu plus de temps ou peut-être... un libre arbitre... je le pourrai.

Après une autre déglutition nerveuse, le fonctionnaire du ministère continua.

- Votre femme devra tomber enceinte avant la troisième année de mariage…

La température de la pièce sembla soudain baisser de plusieurs degrés.

- Et si la femme ne veut pas ? Dois-je la forcer ? interrogea Drago de sa voix traînante aristocratique.

Newman dégluti abondamment, sa langue collée au palet. Merlin, cet homme était dangereux. Un mot de travers et…

- Nous… le ministère… espère que… vous… euh trouverez une personne compatible...

- Oh. Le ton de Malefoy devint rapidement caustique. Je suppose que la photo est fait pour cela, non? Le blond lui envoya un autre regard acerbe, son expression semblait sculpté dans la pierre. Bon, si vous avez fini avec votre bégaiement, j'ai mieux à faire de mon temps aujourd'hui.

Il acquiesça et regarda Drago se lever avec élégance, ouvrir silencieusement la porte et la claquer d'une manière retentissante derrière lui.