Bonjour à tous ! Nous sommes deux à traduire la merveilleuse fiction de Jamberine , Recalcitrance. (lien de la fiction en anglais dans nos favoris)

Disclaimers : l'histoire est à Jamberine qui a accepté notre offre de traduction, les personnages sont à J.K Rowling et Fenrir est à Hermione (dommage ...)

Message to Jamberine : Thank you very much and HAPPY BIRTHDAY :D

N'hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de la fiction, de notre traduction, de la fin du monde, des infusions framboise/pamplemousse ... bref laissez nous vos avis.

Crazy Grill - deux filles timbrées -


Ils étaient dans l'Allée des Embrumes, l'allée des sombres sorciers. Son sombre passage était sinueux et cabossé de façon saisissante semblable aux écailles d'un serpent glissant. Un des hommes se tordit le pied lentement et la douleur arriva violemment à cause de la sombre rue pavée couverte de saleté et des restes d'une bouteille d'alcool cassée jonchant le sol. Les magasins de sorts créaient comme une impression de canyon dans la ruelle, modelant des ombres sinistre, jouant en des nuances de sombre, exposant des visages sombres au-delà même de la noirceur et de sa vision tellement elles semblaient agrandies.

Le bruissement occasionnel de quelqu'un enfilant son manteau lui parvenait, des pas, presque silencieux, assourdis par la saleté qui recouvrait le passage en pavés. Personne ne s'arrêtait pour converser, se regarder dans les yeux n'était pas de mise et le contact physique était à éviter à tout prix. Si vous rentriez accidentellement dans quelqu'un, vous seriez très probablement la seconde suivant accolé contre un mur, une baguette magique en dessous de la gorge.

L'intérieur des magasins était à peine visible quand on regardait au travers des fenêtres teintées de noirceur façon, qui avaient d'ailleurs un grand besoin d'être nettoyé à cause de ce qui semblait être une accumulation de poussière au fil des ans, parfois même de fins traits d'un certain fluide séché non identifiable. La plupart de ses fluides étaient de couleur sombre, pour ne pas dire de couleur pourpre. Du sang, très probablement. Vous pourriez seulement voir à l'intérieur des magasins si vous appuyiez votre nez contre le verre, tout en mettant vos mains en coupe autour de vos yeux, à cause d'un manque de lumière flagrante dans ces magasins. C'était probablement une des raisons pour lesquelles les passants ne s'arrêtaient pas dans la rue, et ça arrangeait les commerçants. Leurs clients savaient où ils voulaient aller, et ne trainaient pas à l'extérieur, regardant le beau monde passer par pur plaisir. Ce n'était pas un endroit pour faire du lèche-vitrine.

Et c'était où Harry, Ron et Hermione se trouvaient tard pendant un après-midi de mars. Pourquoi, vous vous demandez sans doute ? Et bien, parce que Ron voulait y aller et Harry et Hermione ne voulaient pas qu'il fasse quelque chose de stupide et qu'il ait plus d'ennuis qu'ils n'en avaient déjà tous les trois. Il était un jeune homme curieux, un peu stupide parfois dans ses réactions impulsives et il voulait toujours être le premier des enfants Weasley à défier l'autorité de leur mère terrifiante leur interdisant de s'aventurer dans cette ruelle sombre. Et bien, félicitation Ron, tu es en train de le faire !

« Est-ce que nous pouvons nous en aller maintenant ? » Plaida Hermione en un chuchotis pressé alors qu'elle trottait derrière eux, le rouge aux joues.

Ron se retourna brièvement, ses yeux étincelant d'excitation et arborant un sourire idiot. « Aïe, allez viens Mione, déstresse! »

« Non, je ne déstresserais pas … » Siffla-t-elle, encore plus en colère. « On ne devrait pas être ici, Ron. S'il te plait … »

« Chut … »

Hermione s'arrêta quelques secondes, sa bouche grande ouverte d'indignation.

« Ne me dis pas de me taire, tu … »

« Chut ! » Siffla-t-il de nouveau, agitant sa main comme si elle était une mouche ennuyante.

Hermione fut exaspérée, mais ne répondit pas. Elle tira sur le col de son manteau pour le remonter autour de son cou, ayant besoin d'occuper ses mains avant qu'elle ne commence à les remuer, préférant alors les fourrer dans ses poches. Elle regarda les ombres, notant que les hommes vêtus de noir semblaient rendre ces ombres encore plus noires, plus sombre, plus grandes et donc plus terrifiantes. En fait, elle remarque que personne, à part eux trois, ne marchait dans cette ruelle. Elle fronça les sourcils et serra les dents, son esprit essayant d'analyser la situation alors qu'elle regardait la ruelle.

Soudain, elle saisit le col de Ron et le traina silencieusement dans un des coins sombres de la ruelle, calmement. Enfin jusqu'à ce que Ron ne se mette à protester.

« Hé ! Qu'est-ce que tu … » Commença-t-il à ronchonner.

Le visage d'Hermione se déforma de colère face à son comportement de gamin capricieux et mit rapidement une main devant sa bouche, assourdissant sa protestation enfantine.

« Ferme-là ! » Siffla-t-elle en attendant qu'il se calme. « Les gens ne marchent pas en plein milieu de cette rue damnée. Si nous suivons les murs, nous dissimulant dans les ombres, alors l'attention ne sera pas portée sur nous, espèce de sombre crétin ! »

Ron acquiesça silencieusement et retira la main d'Hermione avant de maugréer. « Tu aurais pu tout simplement m'avertir verbalement. »

Hermione râla, croisant ses bras sur sa poitrine. « As-tu fini de t'amuser, on peut rentrer maintenant ? »

Ron grogna de mécontentement. « Tu es tellement coincée, Hermione. »

Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, mais la ferma rapidement, sa mâchoire si tendue qu'elle lui faisait mal alors qu'elle grinçait des dents, essayant de garder un minimum de contrôle d'elle-même.

« Je ne le frapperai pas, je ne le frapperai pas, je ne le frapperai pas, je ne le frapperai pas … » Répétait-elle dans sa tête, fermant les yeux pour ne pas voir le visage de singe rougit par le froid du crétin debout devant elle.

Elle ouvrit finalement les yeux de nouveau quand elle entendit le doux chuchotement d'Harry.

« Hermione a raison, nous devons y aller. Ce n'est pas sûr pour nous trois de rester ici. »

Ron grogna de nouveau, geignant. « Juste cinq minutes encore, s'il vous plait ! Je veux rentrer dans ce magasin qui vend des têtes rétrécies et qui vous donnent des conseils. »

Hermione entendit le soupir d'Harry et vit ses épaules se redresse imperceptiblement. « D'accord, mais seulement cinq minutes. »

« Yes, merci ! » Murmura Ron tout excité, ressemblant plus à une personne de cinq ans qu'à une personne de vingt ans.

Il détala rapidement, laissant Harry et Hermione marcher derrière lui en trainant des pieds.

« Tu le laisses faire parce que tu es simplement aussi curieux que lui. » Siffla-t-elle en colère. « Ecoute, monsieur le survivant, je ne sais pas pour toi, mais je pense que trainer dans l'allée de prédilection des mangemorts est la chose la plus stupide que tu as pu faire dans toute ta vie. Tu es l'homme le plus célèbre de Grande-Bretagne, recherché par l'homme le plus dangereux du monde et tu te promènes dans une ruelle infestée de ses disciples et cela n'a pas l'air de t'inquiéter plus que ça. »

Harry grogna simplement en réponse et Hermione se tut, abasourdie, sa bouche s'ouvrant et se refermant comme un poisson hors de l'eau. Bien qu'ils l'ignorent souvent quand elle faisait « sa leçon de morale » comme ils l'appelaient, elle était extrêmement en colère à chaque fois qu'ils faisaient mine de ne pas porter attention à ses avertissements. Elle leur faisait la morale seulement quand ils faisaient quelque chose de stupide, comme maintenant.

Ils rattrapèrent finalement Ron quand il s'arrêta devant la devanture d'un magasin d'apparence particulièrement louche, son visage exprimant une moue ignare, sourire grandement. Il saisit la poignée de la porte en cuivre pour entrer dans le magasin.

« Je ne pense pas que tu devrais t'aventurer là-dedans, Ron. » L'averti Hermione d'un air fatigué. Cet endroit lui donnait vraiment la chair de poule.

Ron soupira exagérément, se retournant vers elle pour lui jeter un regard noir. « Si tu es tant inquiète, pourquoi tu n'attendrais pas dehors pour monter la garde au cas où une personne louche essaye d'enlever la demoiselle en détresse que tu sembles penser que je suis. »

Hermione lui jeta un regard glacial en réponse, repliant ses bras sur sa poitrine. « Très bien. »

« Très bien. »

Et après ça, Harry et Ron entrèrent dans le magasin, laissant Hermione sur le trottoir alors qu'elle ressemblait à une petite fille perdue avec ses bras enveloppés en un geste protecteur autour d'elle.

Elle appuya doucement son dos contre le mur juste pour s'assurer qu'elle n'ait pas besoin de se retourner pour faire face à un adversaire. L'allée était vraiment calme, sinistrement calme, à l'exception du bruissement étrange d'un manteau imaginaire, ou le capharnaüm d'une chaussure tapotant sur un sol pavé étonnamment propre. Les ombres sombres des personnes se reproduisaient sur les murs et semblaient l'engloutir, l'emprisonnant de manière mystérieuse.

La tête d'Hermione se tourna brusquement vers sa gauche quand elle vit une étincelle jaune vif du coin de l'œil, mais elle n'en trouva pas la source. Bien sur qu'il n'y avait rien, la ruelle était tellement sombre. Peut-être que c'était juste quelqu'un qui avait fait grillé une allumette. Il n'y avait aucune raison de penser que c'était une baguette magique venant de jeter un sort.

Elle se détendit doucement et attendit, sentant la tension quitter ses épaules. Elle les bougea doucement d'avant en arrière et s'effondra contre le mur en un gros soupir. Il n'y avait aucune raison de se tourmenter, vraiment. Elle se sentait vraiment détendue, alors qu'elle balançait de manière dodeline la tête, l'eau chaude enveloppant son corps comme un ruisseau coulant goutte à goutte, le courant chatouillant sa peau, lavant tous ses soucis calmement jusqu'à ce qu'elle se laisse entourer d'une vague de bonheur qui n'avait aucune source.

Une voix traversa à travers la brume. « Viens à moi … »

Les yeux d'Hermione s'ouvrirent à-demi de manière paresseuse, les posant sur un homme capuchonné. Si quelqu'un l'avait observé attentivement, il aurait pu voir la brume laiteuse qui recouvrait ses iris, mais hélas, les seules personnes qui auraient pu la sauver étaient fascinés par le sarcastique et émoussant spectacle des têtes rétrécies accrochées dans le magasin derrière elle.

« Viens. » Lui commanda de nouveau la voix. C'était une voix profondément grave et très séduisante.

Il était facile de suivre la voix, facile de rester dans la brume. Elle était heureuse ici, flottant simplement.

Alors elle commença à marcher vers la provenance de la voix.

Elle se demanda vaguement comment ses pieds s'avaient où aller, mais sa curiosité fut rapidement engloutit par l'eau délicieusement chaude quand une nouvelle vague de calme déferla sur elle. elle s'arrêta devant un visage sombre, l'obscurité engloutissant leurs deux corps en une ombre commune.

Elle fut attirée contre le torse d'un homme, qui resserra son étreinte avant de disparaitre avec elle dans un pop.

Oo°oO

Ils apparurent devant un hôtel particulier peint en blanc.

Hermione était vaguement consciente de la forme marchant à grands pas devant elle vers les grandes portes de fer forgé qui menaient à l'intérieur de cet hôtel.

« Suis-moi. »

Les pieds d'Hermione commencèrent à se déplacer. Elle était vaguement consciente que les portes s'ouvraient et que quelques animaux à plumes blanches trottaient à côté d'eux alors qu'ils passaient, avant de n'être écarté à l'aide d'une baguette magique.

Ils entrèrent enfin dans une autre pièce, passant derrière des paons blanc hurlant s'enroulant autour d'eux, du sang coulant sur le sol alors qu'ils se recouchaient sur le sol subitement.

Hermione n'était pas consciente de comment s'était arrivée, mais la chose qu'elle perçut en suivant, ce fut qu'elle était dans une pièce immense, avec des formes l'entourant, floues. Elle pouvait entendre de faibles bavardages et des exclamations de joie alors qu'elle suivait l'homme jusqu'à un trône où siégeait une forme encore plus floue.

Et ensuite, la brume se volatilisa et Hermione cria.

Une douleur aigue traversa son corps, un enfer presque réel semblant la bruler de l'intérieur, faisant bouillir son sang et crépiter sa peau alors qu'elle s'arquait de manière compulsive. Des couteaux semblaient la poignarder sur chaque centimètre de sa peau, s'insérant dans sa chair avant d'être brusquement enlevés. Sa tête semblait imploser, son cerveau semblait en déroute alors qu'elle avait l'impression qu'il se liquéfiait pour lui perdre toute raison. Son épine dorsale sembla se tordre avant d'éclater en mille morceaux, chaque vertèbre se logeant dans la chair de ses côtes.

Et ensuite ça s'arrêta.

Hermione se mit en position fœtale, respirant lourdement et tremblant. C'était étrange, cette sensation de ne plus avoir mal aussi rapidement. D'habitude sensation de picotement désagréable suivait, mais cette fois ... Rien. La seule preuve qui lui prouvait qu'elle venait d'être torturée, c'était sa mémoire et les frissons dégoûtants qui transperçaient sa forme pelotonnée.

Elle jeta un coup d'œil vers le haut quand elle entendit le sifflement de Lord Voldemort lui-même.

« Debout, sang-de-bourbe. »

Difficilement, Hermione obéit, se relevant péniblement sur les coudes d'abord, se concentrant durement pour détendre ses muscles tétanisés par la douleur, alors qu'elle s'efforçait d'essayer de calmer ses tremblements. Ses épaules furent parcourues de frissons alors qu'une nouvelle tension s'insinuait dans son corps, attendant avec appréhension la prochaine vague de douleur et la prochaine attaque. Elle se mit alors sur ses genoux lentement, fermant les yeux douloureusement alors qu'elle avait l'impression que son épine dorsale lui envoyait des coups de poignards de l'intérieur. Puis elle se traina grossièrement à ses pieds. Ses jambes ne la soutenaient plus.

« Tu seras fortement récompensé pour cet exploit, Mulciber. » Murmura Voldemort, « Pars maintenant. »

Mulciber. Hermione ferma les yeux, essayant de se rappeler ce qu'elle avait apprit de cet homme. Cependant, tout ce qu'elle pouvait se répéter, c'était que :

Il était maître de l'utilisation de l'imperium.

Elle quitta ses pensées quand elle entendit le sifflement malfaisant de l'homme le plus effrayant de Grande-Bretagne.

« Bien, bien, bien … » Siffla le seigneur des Ténèbres, « N'est-ce pas la sang-de-bourbe Granger. On m'a dit qu'on t'avait trouvé dans l'allée des embrumes, un sombre endroit connu pour sa malfaisance, et pourtant toi, une lanterne de la lumière et du bien, tu y étais. Je dois l'admettre, je suis intrigué. »

Hermione respira à fond et se leva finalement, ignorent les sifflements des diverses personnes présentes dans la pièce et qui avaient suivis son action.

Les yeux rouges du seigneur des Ténèbres se fixèrent dans les siens et elle soutient son regard bravement, son menton relevé en signe de défi.

« Puis-je te demander ce que tu faisais là-bas ? » Demanda-t-il modestement.

« Pour aller voir des têtes rétrécies. » Répondit Hermione amèrement, son visage se muant en une expression de colère alors qu'elle fronçait les sourcils.

Si elle est sortait vivante d'ici, elle allait tuer Ron …

La tête de Voldemort s'inclina sur le côté curieusement, son visage impassible alors qu'il faisait tournoyer dans ses mains sa baguette tristement célèbre. Sans jamais quitter son regard, il leva sa main libre en direction de la porte et fit un signe sèchement de deux doigts.

Hermione jeta un coup d'œil vers l'endroit que pointait Voldemort, mais elle ne trouva que des formes masquées, aucun visage. Une forme s'avança et se mit à genoux à quelques mètres de son maître en tendant vers son maître un liquide clair. Hermione écarquilla les yeux.

Un liquide clair. Du veritaserum.

Ses yeux scannèrent rapidement la pièce pour trouver une sortir, ressemblant à un oiseau tout apeuré. Elle ne trouva rien sauf la grande porte par laquelle elle était venue. Elle regarda de nouveau la fiole et sentit une panique sourde lui prendre les trippes. S'ils réussissaient à lui faire avaler, ils allaient tout savoir.

Alors, elle courut.

Tournant rapidement les talons, ses cheveux volant au passage, Hermione sprinta de manière extravagante jusqu'à la seule porte qui menait à l'extérieur, seulement elle fut frappée par un nouveau sort qui la fit haleter avant qu'elle ne s'écroule à genoux sur le sol. Dès qu'elle fut neutralisée, la douleur partie. C'était comme si quelqu'un avait un interrupteur dans la main et dosait la douleur de manière très rapide, faisant s'accroître ou diminuer la douleur. Ses muscles se tétanisèrent de nouveau et elle commença à trembler.

Elle fut alors rattrapée sans douceur et trainée sur le sol, revenant au point de départ. Elle trébucha en essayant de se relever et retomba sur le sol, son menton tapant sur le sol de marbre blanc. Hermione prit dans ses mains sa mâchoire douloureuse ; la seule pensée brumeuse qui se répétait en boucle dans sa tête, c'était qu'elle espérait qu'elle n'était pas cassée pour pouvoir parler. Elle se traina difficilement de nouveau, essayant de se relever, alors que le bruit strident d'une chaise qu'on fait racler sur un sol poli agressa ses oreilles. On la força à s'asseoir dessus, emprisonnant ses mains derrière son dos. Avant qu'elle ne prenne conscience de ce qu'il se passait, elle se retrouva attachée et le seigneur des Ténèbres était devant elle, l'observant de manière intense, le veritaserum à la main.

Elle menait un combat titanesque, elle le menait vraiment. Elle se mordit les lèvres si fortement que du sang perla sur son menton.

Malheureusement pour elle, Voldemort lui donna une gifle et une bonne gifle, la sonnant pendant quelques secondes. Dès que ses lèvres saignèrent abondamment, alors qu'elle émettait un halètement de douleur, il lui versa le liquide dans sa gorge et mit une main autoritaire sur son nez et sa bouche. Elle retint son souffle autant qu'elle le pouvait, le liquide restant sur sa langue. C'était comme si elle venait d'avaler une boite entière d'aspirine mais que tout ça restait coincée dans sa gorge. Ça la brulait affreusement.

C'est ce qui se passait quand le veritaserum entrait en contact avec des plaies ouvertes. C'était une substance acide qui brûlait les blessures où les terminaisons nerveuses étaient exposées. C'était la seule façon de le détecter quand besoin était. C'était un liquide insipide, clair et inodore. Mais si vous avez une blessure encore ouverte, votre peau semblait bruler de l'intérieur. C'était pourquoi, souvent, on ne donnait pas ça aux personnes atteintes d'ulcères à l'estomac ou quelque chose comme ça.

Ce fut seulement quand des points noirs apparurent dans ses yeux qu'elle prit conscience qu'elle venait de déglutir et donc d'avaler le liquide.

En voyant l'expression satisfaite du seigneur des Ténèbres, le dégout monta en elle et elle maudit sa propre faiblesse. Pourquoi n'avait-elle pas, comme ces plongeurs en apnée, une capacité folle à retenir son souffle pendant quelques minutes ? N'aurait-elle pas pu faire comme les bébés et tout recracher ? Mais non, elle avait simplement avalé. Et maintenant ils allaient l'utiliser comme une sorte de magnétophone humain.

Sa tête se baissa vers le bas, ses épaules se voutant en signe de défaite. Un poids énorme semblait s'abattre sur ses épaules, alors qu'elle s'effondrait, la tête en avant. Elle était faible et inutile.

Elle jeta un coup d'œil à la forme tout sauf humaine devant elle quand le seigneur des Ténèbres siffla, « Maintenant, sang-de-bourbe, première question … »

Oo°oO

Elle subit presque trois heures d'interrogatoire jusqu'à ce que Voldemort en ait marre. A la fin, Hermione avait les joues couvertes de larmes, et son visage était rempli de croutes séchées par le sang coagulé. Sa lèvre était rouge, à vif et à sang. Elle avait fait l'effort de ne pas répondre malgré le véritaserum et elle menaçait à tout moment de tomber dans les pommes, plongée dans un abîme sans fond.

« Tu peux partir maintenant. »

La tête d'Hermione se releva brusquement, peut-être trop brusquement vu qu'elle entendit un craquement, alors que ses yeux étaient sauvages et agrandit par la fatigue et la peur.

« Que … Quoi ? » Balbutia-t-elle, alors qu'un autre visage masque lui déliait les mains, qui palpitèrent quand le sang recommença à affluer dans chaque doigt.

« Tu peux partir. » Répéta-t-il, alors qu'il regardait nonchalamment ses ongles.

Hermione fut si déconcertée qu'elle ne put pas bouger. Il n'allait pas la tuer ? La putain de sang-de-bourbe du trio d'or ?

Il leva alors les yeux vers elle et lui jeta un sourire cruel. « Aussi agréable que ta mort imminente serait, quand j'ai fouillé dans ton esprit, j'ai abouti à une déduction tout à fait prévisible. » Il fit une pause, alors qu'il levait des sourcils inexistants dans sa direction, de façon supérieure. « Ta crainte suprême est celle d'être abandonnée, de rester seule et d'être ignorée de tes paires. Je pense, enfin je sais que Dumbledore ne prendra pas ta trahison d'un bon œil, si tu veux mon avis. »

Hermione écarquilla les yeux de frayeur. « Tra … Trahison ? »

Le petit sourire satisfait et cruel de Voldemort s'agrandit, avoisinant le sadisme pur.

« Oui, » Siffla-t-il « Ta trahison. »

Et avec cela, il leva sa baguette magique semblable à un fouet et l'appuya sur son avant-bras.

Hermione se tordit de douleur pendant ce qu'elle pensait des heures Elle avait l'impression que son bras était coupé avec une scie, rehaussée d'une larme extrêmement petite, assez petite pour couper le moindre organe, sans en oublier un seul.

« S'il te plait, laisse-le juste finir. » pensa frénétiquement Hermione.

Il s'arrêta.

Enfin.

Hermione leva les yeux vers lui, des yeux rendus flous par le flot de larmes obscurcissant sa vision. Elle vit que son bras était rouge et baigné de sang, un tatouage noir ayant prit place sur sa peau blanche. La marque des Ténèbres.

Elle pleura à cette vie et sentit sa respiration s'accélérer à cause de sa panique.

« Je ne vous rejoindrai pas ! » Cria-t-elle, levant des yeux furieux vers lui tout en lui jetant un regard noir et glacial. « Je ne le ferais jamais ! »

Le sourire de Voldemort devint laid et il gronda en réponse, « Ne me croit pas stupide, petite. Je suis bien conscient que le fait-même d'être Gryffondor te défend de suivre mes idéologies. Je ne t'accepterais pas dans mes rangs même si tu le voulais. Je ne souillerais pas ma victoire en m'alliant avec une sang-de-bourbe, aussi intelligente soit-elle. »

Hermione tressaillit quand il leva sa baguette, exprimant sa colère par un sort de torture pure.

« Crucio ! »

La douleur s'abattit sur elle une fois encore. Hermione cria et cria, ses yeux roulant dans ses orbites alors que sa tête tombait en arrière. Tout ce qu'elle pouvait voir, c'était des points blancs qui éclataient contre l'obscurité menaçant de l'engloutir. Elle s'accrocha à sa peau comme si elle essayait d'enlever quelque chose de sa chaire, alors qu'elle se mouvait en de violentes saccades, comme si elle était prise de spasmes.

Quand le sort fut levé, Hermione pleurait et sanglotait comme une petite fille.

La voix de Voldemort retentit de nouveau en un sifflement calme, « Pars. Retourne auprès de ton précieux Dumbledore si tu le veux, mais je peux t'assurer qu'il se détournera de toi quand il verra l'immondice que tu es devenue. Je ne te protégerai pas, sang-de-bourbe. Personne ne le fera après cette nuit. Tu es toute seule. »

Il fit une pause et inclina légèrement la tête, comme s'il réfléchissait. Voldemort ajouta après coup, « Bien sûr, les autorités t'arrêteront certainement, t'accusant d'être un mangemort. Félicitations, Hermione Granger, tu viens de gagner ta place exclusive dans la prison d'Azkaban. »

Hermione partit dans une nouvelle crise de larmes, essayant de se relever. Elle renonça alors, s'accroupissant sur le sol. Elle était si fatiguée.

« Pars maintenant. » Fut la dernière chose qu'elle entendit avant qu'elle ne tombe inconsciente.

Oo°oO

Hermione se réveilla, Dieu seul sait combien d'heures plus tard, sous le ciel clair de la nuit sombre alors que le vent frais agressait sa peau. Ne pouvant pas encore se déplacer, elle se força à ouvrir les yeux et s'appuya sur le côté contre le sol sale, ses lèvres embrassant le pavé, le sang coulant de ses lèvres éclatées. Elle siffla quand sa salive nettoya ses blessures.

Lentement, alors que la brume disparaissait de son cerveau, elle s'assit et regarda autour d'elle. Ses yeux s'écarquillèrent quand elle se rendit compte qu'elle se trouvait à la bordure des jardins du Manoir Malfoy. Elle était à l'extérieur, comme elle s'y attendait. Elle était contre le mur, une rangée d'arbres devant elle, le même bout de toit qu'elle avait vu dans la brume avant d'être torturée.

Hermione respira à fond et se déconnecta de ses émotions. Son esprit d'analyse mit rapidement un mécanisme en place alors qu'elle grinçait des dents. Elle était un traître, mais pas un traître. Elle avait eut la marque, mais pas volontairement. Sûrement que Dumbledore le verrait ?

Mais et s'il ne le voyait pas ? Et s'il appelait un Auror ou s'il la bannissait ? Où irait-elle ?

Elle fut sortie de ses pensées quand une douleur aigue se fit ressentir dans son avant-bras. Elle regarda la marque d'un air triste et hagard. Sur son bras siégeait un tatouage laid représentant un crâne laid avec un serpent glissant dans la bouche et les trous des yeux du crâne.

Non, elle devait se reprendre. Elle ne pouvait pas aller voir comme ça Dumbledore, ou quelqu'un d'autre, qui verrait la marque des Ténèbres. Elle ne pouvait pas. Elle était un traître. Même si elle ne l'avait pas eu volontairement, elle avait donné des informations au seigneur des Ténèbres et c'était inacceptable. Impardonnable.

Elle avait sûrement coûté la vie a beaucoup de personne avec les informations qu'elle avait dites à brûle-pourpoint ce soir.

« Bien, » Pensa-t-elle, « Faisons les choses dans l'ordre. Je dois aller nettoyer mes plaies pour ne pas qu'elles s'infectent. Après, je dois réussir à aller jusqu'à Square Grimmauld pour récupérer mes affaires. Ensuite, j'irais à Gringotts en fin d'après-midi, juste avant qu'ils ne ferment et je prendrais autant d'argent que je peux avant de partir. Et ensuite, j'irais … Quelque part, en Russie peut-être. C'est assez loin. »

Hermione se releva avec ses nouvelles résolutions, sa mâchoire la faisait vraiment souffrir mais elle sentit son cœur devenir comme de glace pour s'armer de courage face à l'avenir qui l'attendait. Elle ne devait pas se laisser aller et pleurer comme une fillette ne comprenant pas ce qui se passait.

Elle disparut alors dans un crack.