Je n'en reviens pas d'avoir tenu ma promesse :') ce nouveau chapitre vient peut-être assez tard par rapport à certaines attentes, mais croyez-moi, quelques mois ce n'est rien ^^ (surtout étant donné le nombre d'heures sup que je me tape en ce moment…) Ah, et pour les rares d'entre nous qui aiment à voir au-delà de ses apparences, j'ai aussi commencé un petit OS sur Pansy et Dray dans le train ce matin ! juste un peu de mise en forme et de correction nécessaire, avec un peu de chance vous l'aurez cette semaine :)
Juste une précision : sachez que je suis le plan d'écriture que j'avais fait au tout début, quand cette histoire m'est venue… Donc même si certaines parties ne me semblent plus aussi indispensables à l'histoire, j'ai fait le choix de les ajouter quand même – du coup, pardonnez quelques maladresses !
Ravie de te revoir Shiriliz ! Ta review est la plus belle récompense à m motivation, je pensais que toutes les « anciennes » auraient déserté ! ^^ Et merci beaucoup Fuyuki pour la tienne aussi :) après des heures d'écriture, ce genre de petits mots sont vraiment ce qui poussent les auteurs à continuer !
Chapitre 7 – Liberté de choisir
Nous étions en Octobre, et mon fiancé m'évitait toujours. C'est à peine si je l'apercevais aux heures de repas. Comme s'ils calquaient leurs comportements sur le sien, la cour que composaient ses amis ne m'accordait pas la moindre attention non plus, à l'exception de Parkinson qui ne pouvait retenir ses regards noirs et remarques acides dès qu'elle pouvait se le permettre – autrement dit, quand elle n'était pas suspendue au bras de Draco. A cette exception près, je bénéficiais d'une certaine tranquillité à laquelle je n'étais pas habituée, résultant en une amélioration certaine de mon humeur. Durant ces quelques semaines, le seul réel point négatif de ma vie d'élève était les cours de Défense.
Ombrage n'avait rien d'un professeur. Elle nous faisait lire son livre théorique dans l'ordre des chapitres, et ne nous donnait que des résumés pour devoirs. C'était d'un ennui sans nom, et finirait sans doute par rouiller nos capacités. La théorie de Perséphone selon laquelle Ombrage était une Mangemort ne me semblait pas si absurde, bien que comme me l'ait rappelé Draco, elle ne faisait pas partie des registres officiels des sang-purs… Mais j'étais bien trop heureuse d'éviter les seuls qui auraient pu me donner cette information pour vouloir mener ma propre enquête. Du coup, je subissais…
Vers le milieu du mois, une annonce placardée dans la salle commune provoqua l'hystérie de Perséphone : la première sortie à Pré-au-Lard. Notre première sortie à Pré-au-Lard. En tant que troisième années, nous étions enfin autorisés à y aller.
- Oooooh Asto, j'ai tellement hâte ! On va pouvoir goûter de la Bièraubeurre, ma mère ne m'a jamais laissée y toucher !
Je souris devant son enthousiasme. J'étais curieuse moi aussi, et la perspective d'une sortie alors que je n'avais rien à craindre des Serpentards me procurait un doux sentiment d'euphorie.
Alors qu'on allait d'installer à une table pour faire nos devoirs, je remarquais un regard prononcé de la part d'Anthony qui se détourna dès que je le remarquais. Je soupirais – son amitié me manquait, et j'espérais qu'il ne resterait pas effrayé par Drago jusqu'à la fin de sa septième année. Ma meilleure amie ne manqua pas de remarquer mon changement d'humeur et fut rapide à faire le lien.
- T'inquiètes, souffla-t-elle en se penchant vers moi depuis l'autre côté de la table, je sais qu'à chaque sortie, lui Michael et Terry passent leur temps aux Trois Balais. On n'aura qu'à s'inviter à leur table…
- Je sais pas… J'imagine qu'il se contentera de rougir et qu'il ne sortira pas un mot.
- On le forcera, dit-elle en se redressant, de toute façon cette situation est absurde, il ne peut pas t'ignorer indéfiniment…
oOo
Le jour J, Persé mis ma patience à l'épreuve. Etant donné qu'on sortait et que ce n'était pas un jour d'école, pas question pour elle de porter un uniforme réglementaire. Mais pas question non plus d'être banale. Il lui fallait une pointe d'originalité, un détail qui attirerait l'attention d'un potentiel futur chevalier servant, qui la séduirait autour d'une tournée de Bièraubeurre…
- Tu crois pas que t'en fais un peu trop, Persé ?
J'étais prête depuis une bonne heure et pour ma part, ma tenue était tout ce qu'il y a de plus banal.
- Tu ne comprends pas, Asto… J'ai jamais eu de prétendant, moi, et j'ai déjà 13 ans ! A ce rythme, je vais finir vieille fille !
'Si tu connaissais ta chance… Je donnerais n'importe quoi pour finir vieille fille' songeais-je en levant les yeux au ciel.
Miranda, une née-moldue de notre année à qui j'évitais généralement de parler en public par peur de représailles éventuelle, lui proposa un choix de barrettes moldues que Perséphone s'empressa d'essayer. Enfin satisfaite par son reflet, elle saisit sa cape et nous descendîmes jusqu'à la cour. Nos bons de sortie vérifiés, c'est d'un pas enthousiaste que nous nous rendîmes jusqu'au village.
- Tu crois que les garçons sont déjà là ? me demanda Persé en se retournant.
- Vu le temps que t'as mis à te préparer, ils sont peut-être déjà sur le chemin du retour !La taquinais-je.
Mais quand nous arrivâmes aux Trois Balais, je me demandais si je n'avais pas vu juste. Le pub était assez rempli cependant, c'était loin d'être l'heure du repli.
- Ils se sont peut-être arrêtés chez Zonko… Marmonna Perséphone avant de nous choisir une table depuis laquelle elle aurait une bonne vue sur la porte d'entrée.
Après avoir commandé une Bièraubeurre chacune – je n'avais jamais goûté non plus et appréciait la sensation de chaleur diffuse qu'elle procurait – Perséphone décida de passer le temps en me racontant les derniers potins qu'elle avait entendu : Cho Chang n'arriverait plus à suivre les cours et serait suicidaire depuis la mort de Cédric Diggory, Michael sortirait avec Ginny Weasley, et est-ce que Terry Boot aurait une petite amie en ce moment ? Je regardais mon amie d'un drôle d'air et son regard fuyant confirma mes doutes : c'était pour cette raison qu'elle tenait tellement à voir les garçons – et forcément, ma réconciliation avec Anthony lui faciliterait la tâche. Je m'accordais un sourire en coin.
- Je ne peux pas croire que tu ne m'en aies pas parlé avant aujourd'hui, Persé.
- Oui, bon. J'étais pas sûre. J'aime bien Michael aussi, mais je peux pas vraiment rivaliser avec Ginny Weasley… Puis l'autre jour, il a été tellement sympa de m'aider sur ce devoir de potion, je sais pas, ça m'a fait un déclic.
Je ris et du lui promettre de l'aider à mettre un plan d'attaque à exécution. Nous fûmes interrompues dans nos plans une dizaine de minutes plus tard, mais pas par ceux que nous espérions encore voir passer la porte.
- Ces chaises ne sont pas prises ?
Perséphone se renfrogna et je levais la tête, pour voir Blaise Zabini et Adrian Pucey s'installer sans attendre de réponse. Ils ne faisaient pas partie du 'premier cercle' cependant, je haussais donc les épaules, signifiant à ma meilleure amie que l'on n'avait rien à craindre. Lorsque Mrs Rosmerta passa prendre leur commande, Zabini demanda quatre Bièraubeurres.
- Merci… souffla Persé avec un sourire un peu incertain.
Elle ne leur avait jamais parlé, et moi non plus. Je les connaissais de vue parce qu'il arrivait à ma sœur et à ses amis de les mentionner. Pucey était un sang-mêlé, Zabini… Personne ne savait vraiment. Mais il avait ce charisme fascinant, et une certaine nonchalance, un air d'indépendance blasée qui forçait le respect. Adrian complimenta Perséphone sur sa coiffure et Blaise se tourna vers moi.
- J'espère que ça vous dérange pas. Toutes les tables étaient prises, mais vous êtes sûrement la meilleure compagnie à avoir dans ce pub…
Je n'avais pas vraiment envie de le remercier. Quelques semaines sans avoir à subir la pression du statut social par le sang me rendait complètement hermétique à ce genre de sous-entendu. Mais je n'étais pas sûre que c'était ce qu'il voulait dire…
- Je connais bien ta sœur. Tu ne lui ressembles pas.
- Je sais.
Il sourit. Je me surpris à penser qu'il était beau garçon. Il se pencha un peu plus vers moi, baissant un peu la voix pour qu'Adrian et Perséphone, eux-mêmes pris dans une conversation, n'entendent pas la suite de notre conversation.
- C'est dommage que tu n'aies pas été répartie à Serpentard… J'aurais aimé passer plus de temps avec toi et apprendre à te connaître.
- En quoi ma maison t'empêche de me parler ? Répliquais-je, bien que je ne tienne pas forcément à connaître quelqu'un susceptible de rapporter mes faits et gestes à mon fiancé.
Il sourit encore, penchant sa tête sur le côté.
- Je préfère le côté intime de notre salle commune aux lieux communs.
- Oh.
Je rougis violemment et me fermais, cachant mon malaise dans une gorgée de Bièraubeurre. Perséphone était trop occupée à battre des cils en direction de Pucey pour s'apercevoir de la situation. Je lui donnais un léger coup de pied sous la table tandis que Zabini semblait observer mes réactions dans un silence un peu pesant. J'avais l'impression d'être évaluée mais en même temps, alors même qu'il était un Serpentard, il ne semblait pas conscient du danger qu'il risquait à m'aborder de la sorte. Perséphone me jeta un rapide coup d'œil avant d'ouvrir grand les yeux, comme pour signaler le danger en question. Zabini la regarda avec curiosité, et une voix traînante qui ne m'avait pas manqué se fit entendre.
- De la chasse au braconnage, il n'y a qu'un pas, Blaise.
En face de moi, Perséphone m'envoyait des signaux désespérés pour nous faire décamper – après tout, elle ne connaissait de Malfoy que le portrait que je lui en avais dressé.
- Je ne savais pas que tes terres s'étendaient jusque-là, Draco.
J'entendis un reniflement dégouté dans mon dos, confirmant la présence de Pansy aux côtés de mon fiancé.
- Je crois qu'il est temps qu'on rentre au château, Blaise, répondit Draco de cette voix froide qui n'annonçait jamais rien de bon.
Sans un mot ni un regard, Zabini et Pucey se levèrent et suivirent Drago et son groupe d'amis hors du pub. Parkinson pris le temps d'un regard assassin dans ma direction avant de les suivre. A peine étaient-ils sortis des trois balais qu'une dispute se devinait à travers la vitre fumée du pub – et Zabini n'avait pas l'air de la remporter. Les joues rouges, je me détournais de la scène et levais les yeux vers ma meilleure amie qui semblait à la fois très excitée et effrayée.
- Oh la la… Tu penses pas qu'Adrian va en prendre pour son grade aussi ? Il a rien fait de mal après tout…
J'esquissais un sourire fatigué.
- Et Terry dans tout ça ?
- Eh bien, il n'est pas là…
Je ris, et Persé me regarda avec des yeux ronds. Sans pouvoir m'arrêter, ce qui pour moi n'était pas commun, je lui expliquais entre deux respirations profondes destinées à me calmer :
- Non mais… J'en profite… ça sera sûrement mon tour dans pas longtemps, précisais-je en désignant la fenêtre où la dispute entre les deux Serpentards venait de finir.
Elle m'offrit un sourire un peu triste tandis que mon hilarité se calmait. J'avais été libre pour un bon mois, sachant que ça ne durerait pas toute la vie, et quelque part j'étais heureuse que ça se finisse sur cette note.
oOo
Il se trouva finalement que j'avais tort. Draco ne chercha pas à me coincer pour m'édicter une nouvelle fois à la manière forte les règles de bienséance d'une future Madame Malfoy – alors qu'il en aurait pourtant eu l'occasion. Mais il se contentait de m'ignorer, bien que j'aie parfois l'impression de le surprendre en train de me fixer avec attention à travers la Grande Salle – mais une seconde plus tard, il semblait toujours être en grande conversation avec ses amis. Au bout de quelques jours, je relâchais ma garde et pu respirer à nouveau, au grand plaisir de Perséphone qui espérait désormais une suite à sa conversation avec Pucey.
Le statut quo demeura jusqu'en décembre. Perséphone et Pucey finirent par sortir ensemble, et je me retrouvais plus souvent seule à la bibliothèque à faire mes devoirs – un changement que j'appréciais, pour être honnête. Perséphone était intelligente mais se dispersait facilement, surtout vers son sujet favori : les garçons. Et je n'aimais pas être distraite dans mon étude.
Un soir, peu avant les vacances de Noël, j'entassais une pile de grimoires sur l'étude des runes quand une voix peu commune, mais qui ne m'étais pas inconnue, m'interpela.
- Tu vas avoir besoin de ce livre pour longtemps ?
Je me tournais vers mon interlocutrice, et fus surprise de reconnaître Hermione Granger, meilleure amie du survivant, ses cheveux plus emmêlés que jamais et une pile de livre plus haute que la mienne voletant derrière elle. Elle me dévisagea un instant et son visage s'illumina alors que je rougissais – je conservais un sentiment confus de gêne de la seule et unique fois où l'on s'était parlé.
- Je te reconnais ! Tu es cette fille que Parkinson avait fait tomber de l'échelle n'est-ce pas ?
- Oui… marmonnais-je en me détournant. Je t'en prie, prends le livre.
Elle pencha la tête et m'observa longuement.
- Tu es aussi la sœur de Daphné Greengrass.
Ce n'était pas une question. Je relevais la tête, et décidais que peut-être je pouvais mettre les choses au clair avec cette fille. Elle m'avait aidée, je lui devais bien ça.
- Oui. Et je sais ce que ça peut évoquer. Mais je n'ai rien en commun avec Dra… Avec Daphné et son groupe d'amis. Je ne les ai jamais supportés. Ils n'ont pas de réflexion propre, ils n'accordent de valeur qu'à ce qu'on leur a inculqué. J'ai souhaité de tout mon cœur ne pas être répartie dans leur maison. J'ai eu cette chance… Je ne suis plus « la sœur de Daphné ». Je suis Astoria Greengrass, et je n'ai pas besoin d'eux pour exister.
Granger sourit, de ce genre de sourires complices de ceux qui ont une idée derrière la tête. Elle vérifia qu'il n'y avait personne à portée de voix – elle lança même un discret « Accio oreilles à rallonge ! », quoi que ça puisse être et sans que rien ne se passe, et elle me parla si doucement que je dus me rapprocher pour l'entendre complètement.
- Dans ce cas, Astoria, dis-moi… Que penses-tu des cours d'Ombrage ?
J'haussais un sourcil interrogatif. Je ne m'attendais pas du tout à ce que notre échange parte dans cette direction.
- Ils sont une perte de temps, surtout avec ce qui s'est passé cet ét…
Je détournais la tête, prête à partir, comme oubliant à qui je m'adressais, juste mortifiée d'avoir a demi avoué le retour du Seigneur des Ténèbres, mais Granger me saisit par les épaules et me força à lui faire face, radieuse.
- Donc tu crois Harry ! Ecoute… fit-elle avant de baisser encore une fois la voix, nous avons monté un club de défense pour s'entraîner, et aussi pour pouvoir passer nos BUSEs…
Elle énonça cette dernière phrase d'un ton si sérieux que je retins un sourire en coin, tant ça collait à sa réputation de Miss-Je-Sais-Tout. Elle sortit un parchemin de son sac et le tapota de sa baguette pour faire apparaître son contenu.
- … si tu veux nous rejoindre, ajoute ton nom à la liste, et je te donnerais plus de détails.
Je jetais un coup d'œil à la liste des membres et fut surprise d'y voir des noms familiers : Antony, Michael, Terry… Même Luna Lovegood faisait partie du club. Poussée par la curiosité, j'ajoutais mon nom. Granger sourit.
- Bien. Prends ça, dit-elle en me tendant un gallion. Le numéro sur la tranche t'indiquera la date de la prochaine réunion, la pièce chauffera pour t'indiquer le changement. Tu n'auras qu'à venir avec ton préfet, il connait l'endroit.
Un dernier sourire et un hochement de tête, la préfète des Gryffondor prit le livre précédemment réclamé et me laissa au milieu de l'allée. Je commençais tout juste à réaliser que je m'étais engagée dans une voie totalement opposée à ma famille et à mon futur époux. Cependant, une certaine chaleur m'emplissait la poitrine quand j'y pensais : j'étais fière de moi, d'avoir fait mon premier vrai choix, de m'engager sur une voie en laquelle je croyais. Ces quelques mois de quasi liberté, hors du joug de Draco, semblaient m'avoir fait développer une forme de rébellion toute nouvelle.