Attention : Les personnages de cette fanfiction ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à Masashi Kishimoto.

Bonjour à tous ! Voici ma toute première fanfiction. Vous observerez peut-être que son genre varie d'un chapitre à l'autre, qu'elle tend tantôt vers la comédie, tantôt vers le thriller. Cette fiction, son thème, ses personnages etc. me permet d'expérimenter plein de choses, d'où son style hétéroclite. J'espère que vous l'apprécierez pour ce qu'elle est.

Bonne lecture !

ANT.


Prologue :

Sasuke se leva en même temps que tous les autres devant le juge. Il allait enfin remettre sa décision. Sasuke ne semblait nullement inquiet de son sort. Le silence était total. Le vieil et renommé juge, Sarutobi, pris la parole ainsi :

- Uchiha Sasuke, vous avez été nommé coupable de l'assassina de votre frère, Uchiha Itachi.

L'avocat de Sasuke, Orochimaru, retint son souffle mais n'acquiesça aucun geste. Il avait un sang froid remarquable ; autant que l'Uchiha qui ne sourcilla pas à cette annonce. Il n'avait jamais nié ne pas avoir tué son grand frère.

- Toutefois, nous avons pris en compte vos troubles mentaux. Le tribunal vous a donc inscrit sous la recommandation de votre avocat, Maître Orochimaru, à un hôpital spécialisé où vous serez soigné et surveillé.

Sasuke se tendit quand le juge le désigna de malade mental par le biais de « troubles mentaux ». Mais il ne répliqua pas et se laissa simplement emmener. De toute façon, il avait assouvi sa vengeance. Plus rien ne comptait.

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Chapitre 1 :

Par la vitre du véhicule, Sasuke observait le monde qui défilait sans ce soucier de son sort. Le véhicule ralentit, puis s'arrêta ; laissant le temps à Sasuke de lire la plaque « Centre de Santé Mental Sarutobi » sur le mur de l'enceinte de l'asile. Ironie du sort : l'homme qui l'avait jugé et placé dans un asile était le propriétaire de ce même asile. La machine reprit sa route, entrant dans l'enceinte du centre hospitalier. Elle remonta une allée de gravier et se gara devant un immense bâtiment de brique aux allures de vieux de château occidental.

Les portes de la camionnette s'ouvrirent et des infirmiers le prièrent de descendre. Sasuke descendit, obéissant. Mais son regard ébène lançait des éclairs, interdisant quiconque de le toucher. Une jeune femme aux cheveux rose – quelle teinte osée ! - lui sourit et lui tendit la main. Sasuke l'ignora en regardant son nouvel environnement.

Il se trouvait dans un immense jardin, clôturé de murs en briques rouges. La porte principale était une porte à double battant. On y accédait en gravissant quatre marches grises. Le côté droit de ces escaliers avaient été aménagé pour les handicapés moteurs. Les marches avaient été proprement brisé pour laisser la place à un accès en pente. Le bâtiment était imposant, et, à cette heure, son ombre allongée surplombait le jardin. Le gravier était blanc, contrastant avec le rouge des briques. Il traçait des allées qui sillonnaient un gazon entretenu. Des arbres étaient plantés ça et là. Une fontaine coulait doucement à sa droite.

Le site était assez grand, et un autre bâtiment montrait le bout de son nez à l'arrière du château, plus petit et plus simple. Personne ne s'en approchait et il devina que les malades les plus dangereux devaient s'y trouver.

Des patients étaient dehors. Certains le regardaient passivement ou avec exaltation, tandis que d'autres semblaient perdus dans leurs activités de fou.

Il se retourna vers la jeune femme qui lui sourit, l'invitant à la suivre. Cette fois, il lui emboîta le pas vers l'intérieur du bâtiment, qui devait être un ancien manoir. L'assassin était assez étonné de ne pas être mené au second bâtiment, mieux gardé. L'intérieur était riche et beau, mais très convivial et fonctionnel. Cependant, la réputation de cet hôpital venait surtout de son personnel hautement qualifié et les soins qu'ils administrés étaient réputés.

Il entra dans de vastes pièces où se trouvaient des patients calmes qui le dévisagèrent. Certains lui sourirent, ainsi qu'une infirmière blonde qui le dévora littéralement de ses yeux clairs. L'infirmière aux cheveux roses lui présenta sa chambre, au premier étage. Elle n'était pas bien grande, assez sobre mais confortable. Coquette dans son genre, elle était peinte en blanc et bleu foncé et comportait des meubles en bois clair. La fenêtre ne semblait pas pouvoir s'ouvrir pour éviter les cas suicidaire mais une bouche d'aération conférait l'air approprié.

Ce qui retint l'attention de Sasuke, ce fut la petite salle de bain attenante qui lui promettait une intimité parfaite pour tous ses besoins hygiéniques.

- Je m'appelle Sakura Haruno et je suis votre infirmière attitrée. Le médecin ne tardera pas à venir vous accueillir. Elle s'excuse de son retard, on l'a retenue dans le second pavillon.

Sakura se tut tout en lorgnant Sasuke tandis qu'il visitait son humble demeure. Il faut dire qu'il avait l'allure d'un mannequin le fils Uchiha.

Son air blasé n'amoindrissait en rien la douceur de ses traits. Il avait les pommettes hautes et les lèvres superbement dessinées. Ses épaules étaient caressés par le bout de ses cheveux corbeaux. Ses yeux étaient si foncés qu'ils semblaient complètement noir, ne distinguant plus la pupille de l'iris et renforçant la profondeur de son regard. Il mesurait un bon mètre quatre-vingt-cinq, ce qui allongeait ses muscles et lui donnait une silhouette athlétique malgré sa finesse. Ses vêtements ne faisaient que l'embellir davantage. Son pantalon noir, droit était rentré dans ses bottes à boucles. Un top noir lui moulait son torse et lui dénudait un bout de son torse par une ouverture en V.

Sakura déglutit difficilement et n'entendit pas la directrice entrer qui la trouva affairer… à mater un patient. Tsunade soupira et lui tapota légèrement l'épaule. L'infirmière se retourna et rougit en voyant que sa supérieure l'avait surprise. Elle s'excusa et sortit sous le regard vide de Sasuke. Tsunade s'approcha de Sasuke :

- Bonjour Sasuke, je suis Tsunade, la directrice et médecin en chef de cet établissement.

Sasuke la détailla sans répondre. D'après Orochimaru, la directrice avait beaucoup d'expérience et de longues années de pratique. En fait, l'âge que lui avait donné Orochimaru devait correspondre à celui d'une grand-mère. Jamais il n'aurait cru que cette Tsunade était cette grande femme dressée devant lui.

Presque aussi grande que lui, sa taille fine et sa poitrine volumineuse ferraient trembler Paméla Anderson en personne. Ses longs cheveux blonds étaient remontés en couettes, telle une lycéenne, et ses yeux noisettes étaient remplis de vie, bien que son visage soit marqué par ses responsabilités. Elle avait le corps même d'une jeune femme dans une forme exemplaire.

- J'espère que tu t'intégreras vite aux règles de notre établissement. Les heures de repas et l'extinction des feux se doivent d'être suivis à la lettre. Sakura t'accompagnera la première semaine pour t'habituer à ton nouvel environnement. Tous les jours une aide soignante passera voir si tu ne manques de rien. Étant donné ton état – c'est-à-dire plus autonome que la moyenne des patients - tu peux accéder au jardin comme tu le souhaites ainsi qu'aux nombreuses salles mis à disposition. Il y a la salle de sport, la salle de jeux et de télévision… Bref, Sakura te montrera. Si tu as le moindre problème le soir tu peux appeler grâce à la télécommande près de ton lit mais, au pire, des sentinelles passent régulièrement dans les couloirs. Oh, une dernière chose, je serais ton médecin personnel sous la demande d'Orochimaru. Je lui devais quelque chose à cet abruti... Donc, chaque semaine tu auras le privilège de travailler avec moi, sympa non ?

- Vous connaissez Orochimaru ? S'étonna un peu Sasuke.

- Nous étions dans la même fac. J'ai fait les quatre cents coups avec lui… et un autre crétin.

Sasuke eut un rictus moqueur en se demandant s'il était permis au médecin de se confier ainsi à leur patient.

- Bien je te laisse ranger tes affaires. Sakura viendra te chercher pour le souper. Dit-elle en ignorant son sourire hautain.

Elle se redressa de la chaise sur laquelle elle s'était installée et s'approcha de la porte. Elle l'ouvrit mais ne sortit pas tout de suite.

- Une dernière chose, évite de t'approcher du second bâtiment que tu as peut-être entre-aperçu tout à l'heure. De toute façon c'est interdit. Elle soupira bruyamment.

- Vous vous occupez des patients des deux pavillons ? Lui demanda Sasuke.

- Non, je ne m'occupe plus du second pavillon. Vraiment, je me fais trop vieille pour ces brutes. Grogna la directrice.

- On m'a pourtant dis que c'était là bas que vous étiez avant de me rendre visite.

Tsunade le dévisagea et lui lança :

- Je suis la directrice. Je me dois tout de même de surveiller ma propriété et tous les crétins qui travaillent chez moi !

Sur ce, elle referma la porte avec une colère contenue. Tsunade n'aimait pas être contredite. Si elle disait qu'elle ne s'occupait plus de ces patients-là, c'est qu'elle ne le faisait plus. Point. Sasuke haussa un sourcil. Ses affaires furent amenées dans la foulée et il entreprit de les ranger.

Sakura vint le chercher comme convenu pour lui montrer la salle à manger. Elle lui décrivait les salles qu'ils rencontraient et le fonctionnement du centre. Arrivé dans la salle à manger, une immense cantine, elle l'encouragea à se chercher un plateau tandis qu'elle se dirigeait vers un patient amnésique. Le centre s'occupait de toutes sortes de cas : des trisomiques aux schizophrènes. Certains étaient pensionnaires, d'autres des patients réguliers. Il prit un plateau et passa devant le cuisinier qui lui fit un sourire resplendissant de dents blanches.

- Oh ! En voila, un corps bien entraîné ! Un corps plein de grâce qui respire la fougue de la jeunesse ! Tiens, je te redonne un peu de riz pour la peine : les sportifs se doivent de bien manger !

L'homme était clairement japonais avec ses cheveux noirs et ses yeux foncés. Il était caractérisé, et caricaturé, par d'énormes sourcils, touffus et noirs qui dansaient sur son front et par son sourire immense... et idiot. Il était saucissonné dans un uniforme vert bouteille et portait fièrement une horrible toque ainsi qu'un tablier blanc pleins de taches. Sasuke haussa un sourcil devant l'étrange personnage qui s'exclama :

- Excuse moi mon gars, je devrais me présenter : je suis Maito Gai ! Mais ici je suis le Fauve du CSM ! Du Centre de Santé Mentale ! Et je m'occupe aussi de la salle de sport. Tu devrais m'y retrouver régulièrement pour entretenir ton corps !

Sasuke s'était déjà enfuit en grognant. Il avait faim et ce type lui demandait de venir supporter son instable énergie, pour qui se croyait-il ? Il soupira en regardant autours de lui. Décidément il y avait plus de patients qu'il ne l'aurait cru. Tous étaient plus ou moins calmes mais l'atmosphère était prospère et conviviale.

Atmosphère qui ne toucha pas du tout le cœur de Sasuke qui voulait juste une place pour manger. Si possible loin des infirmières qui s'occupaient des plus dépendants au fond. Et loin des patients insupportables. Une place éloignée et seule serait parfaite. Il entendit alors un gars l'appeler :

- Ouh ouh ! Le~nou~veau~, t'as qu'à venir avec nous !

Sasuke détailla le garçon. Il devait avoir l'âge d'aller au lycée, pas plus, et possédait des petits yeux canins. Quand il lui sourit, Sasuke crut vraiment avoir affaire à un chien : avec ses canines plus longues que la normale et sa position inhabituelle. Il était à quatre pattes sur sa chaise et buvait sa soupe au miso en y trempant la langue. N'ayant pas vraiment le choix, Sasuke s'installa à sa table, face à l'homme-chien.

Il le remercia en grommelant.

Ce n'est pas ce qu'il avait espérait mais mieux valait manger assis, quitte à partager sa table avec un homme qui se prenait pour un chien.

- Bonjour, reprit celui-ci, je suis Kiba, Kiba Inuzuka.

- Celui qu'on nomme le Clébard, rajouta un homme brun et pâle à côté de Sasuke.

- Et fier de l'être mon pauvre Sai ! Grogna Kiba en montrant les crocs. Je peux l'faire aussi, moi ! Je te présente Sai, l'nouveau, et on l'appelle Sans Visage.

- Et moi je ne m'appelle pas « L'nouveau » mais Sasuke Uchiha.

Le silence se fit. Kiba le cassa en s'exclamant.

- Oh ! Tu es un impulsif c'est ça ? Moi je me prends pour un chien et on essaie de découvrir pourquoi. Mais vraiment, je comprends pas en quoi s'est dérangeant. Dit-il en léchant la surface de sa soupe.

- Tu n'es pas très intelligent hein ? Le clébard. Attaqua Sai.

- Hum… Toussota Sasuke pour couper court à ses débilités qui l'énervait, pourquoi vous donnez vous des surnoms pareils ?

- Ce sont le plus souvent les infirmiers qui nous les trouvent, répondit un homme aux cheveux rouge à côté de Kiba.

Il parlait d'une voix calme et blasée. Ses cheveux roux semblaient aussi rouge que son tee-shirt. Bizarrement, cet hôpital n'avait pas d'uniforme particulier pour ses patients. Ils étaient probablement confiants dans leur système de sécurité. Voyant que le nouveau ne semblait pas enclin à parler, Kiba reprit une fois de plus :

- Mais ce n'est pas méchant, c'est pour rire ! Lui, c'est Gaara Sabaku, dit-il en montrant l'homme aux cheveux rouge d'un signe, c'est un schizo. Sa deuxième personnalité se prétend le maître du sable. D'où son surnom : Shukaku. Sai, lui a des troubles de la personnalité…

- Mais non, c'est la société qui est trop exigeante, se défendit Sai.

- Si tu le dit, soupira Kiba.

Sasuke haussa un sourcil interrogateur devant la surprenante retraite du clébard qui semblait pourtant bien entêté.

- Ne jamais parler du raisonnement douteux de quelqu'un ayant des troubles de personnalités, lui souffla Gaara à sa question silencieuse.

Sasuke fit un petit signe de compréhension en se promettant de lire un peu de psychologie.

- Et toi, demanda Sasuke à Kiba qui voulait entretenir une discussion simple, en ramenant ses mèches sombres en arrière.

- Moi, je me ballade à quatre pattes c'est tout. Grogna-t-il. Je suis en excellente santé !

Sakura vint en leur demandant s'ils n'avaient besoin de rien. Kiba grogna de contentement et se laissa ébouriffer les cheveux en se frottant contre sa jambe. Personne n'y fit attention, mais Sasuke trouve ce comportement dès plus dérangeant. Gaara haussa les épaules d'un geste ennuyé et Sai entreprit de finir son plat sans plus. Sakura s'approcha de Gaara après avoir sourit à Sai. Il avait beau être aussi froid que Sasuke, sa moue était clairement boudeuse.

- Shukaku, tu m'en veux encore de ne pas t'avoir prévenu ?

Le garçon aux cheveux rouges ne répondit pas mais fit encore plus la tête, frottant sa joue sur son épaule, comme s'il était gêné par autre chose. Sakura regarda à droite, à gauche, surveillant la venue de son patron et s'assit à leur table.

- J'aie reçu quelques nouvelles de Kyuubi, chuchota-t-elle sur le ton du secret.

Kiba et Gaara la fixèrent immédiatement des yeux. Surpris, Sasuke s'approcha lui aussi, curieux devant tant d'intérêt. Même Sai ressortit son nez de son bol de riz.

- Il a été de nouveau transféré dans le second pavillon. Tsunade vient le voir tous les jours. Il ne parle plus mais il écoute beaucoup, surtout lorsqu'elle parle de vous en fait. Malheureusement, il est encore trop perturbé pour revenir maintenant.

- Pourquoi il revient pas ? Demanda quand même Kiba.

- Cela fait un moment que son parrain n'est pas venu et il se sent un peu abandonné. Oh ! Je file, Tsunade est là.

Vive, Sakura se leva, lançant un dernier coup d'œil à Sasuke avec une lueur de gourmandise. Sasuke s'assit de nouveau contre le dossier de sa chaise et demanda :

- Qui est « Kyuubi » ?

- C'est le surnom que l'on donne à notre meilleur ami ! Mais il fait parfois des crises plus violentes et ils le transfèrent plusieurs semaines dans le second pavillon. Là bas, ils sont beaucoup plus suivis, lui répondit Kiba.

Ils se turent. Sasuke finit son assiette en silence en se demandant ce qu'avait de particulier ce Kyuubi. Ils semblaient profondément leur manquer, même à l'infirmière. Après un moment de gène, Sasuke se risqua soudain, un peu curieux et désireux de savoir le plus possible sur les autres pensionnaires :

- Il est comment Kyuubi ?

- Ah ! Personne ne lui arrive à la cheville, ce mec est vraiment trop drôle ! Explosa Kiba en riant.

- Il est surtout très attentif aux autres… murmura Gaara qui semblait réellement souffrir de cette absence.

- Il est adorable, déclara Sai avec un sourire niais et… pervers.

Ces descriptions, très différentes, n'aida en rien Sasuke. Il savait que Kyuubi était un démon renard dans le folklore japonais. Serait-il du genre à se prendre pour un renard, tout comme Kiba se prenait pour un chien ? Le dîner terminé, chacun devait se rendre à ses activités et se préparer pour le couvre feu. Sasuke se dirigea directement vers sa chambre et prit une bonne douche. Rien de tel après avoir manger. Il se coucha et voulut s'endormir mais le sommeil le fuyait encore...

Le lendemain, il se leva de mauvaise humeur. L'assassinat de son frère l'avait hanté tout le long de la nuit. Il ne cessera donc jamais de le tourmenter ? Le matin lui parut étrange. Il mangea en allant de lui-même retrouver les trois nigauds d'hier. Rester seul attirerait la gente féminine. Au final, il était plus tranquille avec l'homme-chien, le schizophrène et... Sai.

Il les laissa leur montrer le reste du domaine une nouvelle fois, mais du point de vu des patients. Kiba se moqua de Maito Gai, qui il leur offrit un pouce en l'air en signe de bienvenue, quand ils allèrent à la salle de sport. Gaara le défendit un peu, rappelant tout de même qu'ils mangeaient bien depuis qu'il s'occupait de la cuisine. Kiba raconta alors à Sasuke que leur ancien chef cuisinier avait été affreux. Il prit un malin plaisir à lui décrire ses épinards fibreux. Sai resta indifférent. La nourriture restait la même pour lui.

Sasuke ne désirait pas d'ami. Solitaire et froid, il aimait la tranquillité. Mais les jours s'écoulèrent doucement et il apprit à ignorer les remarques et les commentaires qu'il jugeait inutiles ou stupides venant de Kiba - qui ne s'arrêtait jamais. Il avait plus de mal à supporter Sai, qui tenait bien son nom de « Sans visage ». Son visage était figé dans un petit sourire niais, plissant ses yeux froids, ce qui insupporter Sasuke.

Il prit ses petites habitudes envers les uns et les autres : ignorer les yeux de Sakura sur son fessier, ne pas écouter Kiba, ne pas donner de raison à Sai de débattre de quoi que ce soit – Kiba lui avait expliqué que Sai était d'une terrible mauvaise foi (dû à ses troubles) et Sasuke ne désirait pas l'expérimenter.

Gaara était aussi froid que lui et Sasuke le préférait largement. Ils lisaient parfois ensemble dans un coin tranquille, tandis que Kiba brayait après son chien.

Les pensionnaires n'étaient pas censés ramener d'animaux mais Kiba faisait exception. Il avait besoin d'un « membre de sa meute » - comme disait Gaara - pour se sentir à l'aise. Akamaru, le chien donc, restait dans la chambre de Kiba et sortait dans le jardin avec son maître. Il était blanc et sans beauté particulière. Il existait toutefois, entre lui et son maître, une véritable cohésion. Et il occupait assez Kiba - lors de leurs jeux et de leurs expéditions - pour qu'il lâche la grappe à Sasuke.

Ce dernier commença ses séances avec Tsunade. Elle se révéla hors pair dans son métier. Malgré lui, il avait bien failli plus d'une fois répondre à ses questions, ou plutôt provocations. Ce n'était pas une femme facile… Elle crut comprendre qu'il était atteint d'un trouble de stress post-traumatique en peu de temps, sans pour autant que l'Uchiha n'ouvre la bouche plus de trois fois par séance. Souvent, elle lui disait à peine au revoir et se ruait à l'extérieur, vers le second bâtiment, avec précipitation.

Sasuke se demandait ce qu'elle y faisait, étant donné qu'elle n'était plus censé y travailler. Posant la question à Gaara, ce dernier haussa des épaules en lui disant qu'elle était très attachée à Kyuubi. Tiens donc, encore lui , pensa-t-il.

Loin de consacrer son temps à percer les mystères de l'asile, Sasuke avait d'autres problèmes préoccupants.

Ses cauchemars augmentaient en intensité et il lui arriva même de faire appel aux infirmières. Elles le chouchoutèrent en lui donnant des médicaments, afin qu'il dorme, et lui proposèrent des massages, que Sasuke refusa le plus poliment possible.

Cet après-midi là, Sasuke se rendit compte qu'un mois déjà s'était écoulé. Il lisait sur un banc devant le bac à sable (oui il y avait un bac à sable) où Gaara faisait sa petite crise de schizophrénie, devenant le dangereux Shukaku. Il était à genoux dans le sable et crachait sur tous ceux qui voulaient s'aventurer sur son territoire. La première fois, Sasuke avait dû se retenir de rire.

L'homme aux cheveux rougeoyants, si calme, devenait une sorte de gamin qui jouait à lancer du sable en criant « Shukaku no Tate » ! Il n'était pas dangereux, mais se montrait violent. Ino, l'infirmière aux longs cheveux blonds, tentait de le calmer. Il lui offrit un regard noir en criant que c'était à lui et qu'elle n'avait pas à marcher sur ses plates bandes. Ino ramena sa queue de cheval dans son dos. Elle s'accroupit, asseyant de dialoguer avec le Shukaku qui riait en lui jetant du sable dans les yeux.

Sasuke soupira.

Kiba se tenait ses côtes, douloureuses à force de rire

Sai regardait le second pavillon sans se départir de son sourire.

Soudain, il jubila :

- Naruto s'est encore échappé.

Gaara tourna la tête en même temps que les autres. Sasuke les imita, se sentant un peu bête tout un coup de ne pas faire comme tout le monde. Mais avant de dire « ouf ! » un garçon se jetait dans les bras de l'homme des sables. Tsunade arrivait en courant avec deux agents de sécurité. Ils reprirent leur souffle, clairement dépassés et lasses, tandis que Kiba levait les bras au ciel en hurlant autour d'Akamaru qui jappait comme un fou :

- Kyuubi est de retour !

C'était Kyuubi ? Sasuke retourna son regard vers le jeune homme qui se faisait bercer sur la poitrine de Shikaku en plein extase. L'Uchiwa ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes en voyant pour la première fois Naruto, dit Kyuubi.

A suivre.