Et voilà ma nouvelle fic ! Cette première partie est un peu courte, mais les vrais chapitres seront plus longs, soyez sans crainte. J'espère qu'elle vous plaira !


Epuisée, le corps douloureux et la tête vide, une jeune fille regagnait son domicile après une nouvelle nuit de travail qui lui avait paru sans fin. Pourtant joli, son visage disparaissait sous les cernes et ses traits tirés. Ses cheveux étaient ramenés en une simple queue de cheval, et elle portait un jean et des chaussures qui semblaient bons à jeter. Une fois arrivée, la demoiselle du nom de Yuya se laissa tomber sur son lit de fortune sans même jeter un coup d'œil autour d'elle. Sa minuscule chambre de bonne ne se composait que d'un matelas posé à même le sol, d'un lavabo et d'une plaque de cuisson. Le papier peint se décollait, la fenêtre était cassée et elle devait sortir sur le palier pour aller aux toilettes, mais c'est tout ce qu'elle pouvait se payer. Yuya vivait seule depuis la mort de son frère, qui était son unique parent. N'ayant plus de toit ni de ressources, elle avait alors cumulé les petits boulots pour s'en sortir et avait finalement réussi à se dégoter cette chambre dans un coin peu fréquentable de Tokyo. Les yeux fermés, elle se repassa en boucle pour la énième fois les évènements de ces derniers mois.

L'enterrement, l'arrêt de ses études, les repas pris au secours populaire, les nuits passées dans la rue sans dormir pour ne pas se faire agresser… Ses petits boulots minables et mal payés, de serveuse, vendeuse, caissière… Actuellement elle faisait des ménages, principalement la nuit, mais au moins ça lui permettait d'avoir un endroit où dormir. Courbatue, elle se força à se relever pour faire un brin de toilette et manger quelque chose. Elle avait perdu pas mal de poids, car la nourriture était la première chose qu'elle devait sacrifier lorsque l'argent se faisait rare. Après s'être mis un peu d'eau sur le visage et avoir avalé un sandwich, elle éteignit la lumière et se glissa sous ses draps. Vu son rythme de vie décalé elle avait à peine conscience de l'heure qu'il était, mais peu importe. Demain était un autre jour, et après… Et bien après elle verrait bien.

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« C'était vraiment de la FOLIE ce soir ! »

Les hurlements de leurs fans résonnaient encore derrière eux, tandis qu'ils se précipitaient vers une voiture qui les attendaient à l'arrière. Encore dans leurs habits de scène, transpirants mais souriants, les quatre jeunes hommes s'engouffrèrent dans la limousine qui démarra aussitôt. Il leur était devenu impossible d'aller saluer leur public à la fin de leurs concerts, car cela provoquait trop d'émeutes. Leur succès avait été aussi rapide que gigantesque, et toutes les filles du Japon ne jurait plus maintenant que par leur groupe, The Sacred. Ils dormaient dans les plus grands hôtels, faisaient des tournées dans tout le pays et la fête tous les soirs dans les boites les plus selects du Japon. Les quatre garçons s'étaient rencontrés il y a des années de cela, dans un gang redouté de la banlieue de Tokyo. Mais ce passé sulfureux était loin derrière eux, et leur talent pour la musique leur avait permis de s'en sortir et de mener la vie dont ils avaient toujours rêvé.

Leur groupe se composait d'un batteur, un géant du nom de Bonten qui finissait souvent les concerts en tapant directement à mains nues sur ses caisses, d'un bassiste qui se faisait appeler Tigre Rouge pour ne pas qu'on puisse remonter à ses origines bourgeoises, et de deux guitaristes. Le premier, un jeune blond aveugle, était également chanteur bien que cela ne soit pas ce qu'il préférait. Quant au second, il s'agissait d'un grand brun particulièrement bien bâti aux yeux rouge sang, dont personne ne savait rien mais qui s'était vite imposé comme le leader du groupe. Il parlait peu, mais son charisme et son talent étaient tels que certaines filles manquaient de tourner de l'œil lors de ses solos. Onime no Kyo, que ses amis appelaient simplement Kyo, multipliaient les conquêtes dans toutes les villes où ils passaient et faisait régulièrement la couverture des magasines pour ses excès en tout genre.

Mais cela n'entachait en rien la réputation de The Sacred, qui profitait au contraire un maximum de cette image de mauvais garçons qui leur collait à la peau. Leur manager, un homme fantasque appelé Yukimura, prenait soin d'exploiter leur passé pour leur donner cet air de bad boys qui faisait craquer les filles. Ils débarquaient sur scène torses nus, exhibant leurs tatouages et leurs piercings, vêtus de pantalons de cuir et le visage masqué par des bandanas, et leurs fans hurlaient devant ces quatre beaux garçons au talent fou. Car leur talent était réel, et les chansons écrites par Akira s'accordaient parfaitement avec les mélodies de Kyo. Ce dernier n'était pas bavard, mais parvenait à retranscrire dans sa musique des émotions que l'on n'aurait jamais cru pouvoir venir de lui. Leur premier album était sorti il y a seulement six mois de cela, mais la presse spécialisée les considérait déjà comme l'un des plus grands groupes japonais actuels. Chaque soir lorsqu'ils se couchaient, ils pensaient au lendemain. En l'attendant avec impatience.