(Merci beaucoup chers lecteurs pour vos reviews ! Avec un peu de retard, voici le chapitre 3 qui va vous plaire, je l'espère ! Bonne lecture !)
CHAPITRE 3 : Millénium.
Franchement, je crois que vous ne me croirez jamais, ô vous qui êtes dans ma petite tête et qui lisez mes pensées.
Je veux bien penser que croire aux vampires soit dur, moi-même je n'y croyais pas y'a pas longtemps.
Je veux bien penser que croire que des vampires soient au services d'organisations secrètes destinées justement à les détruire est encore plus dur.
Je veux bien penser que résusciter une pauvre fille bouffée par un vampire avec le sang d'un autre vampire soit encore plus dur à croire.
Je vous suis totalement si vous pensez que des Nazis à Londres c'est complètement aberrant et digne d'un roman.
Si vous croyez que ces Nazis ont aussi des vampires, loups-garous et zombies dans leurs rangs, vous êtes très ouverts d'esprits.
Mais que lesdits Nazis, appelés Millénium soient venus à Londres enclencher une Troisième Guerre Mondiale contre l'Organisation Hellsing chargée d'exterminer les vampires et autres créatures de la nuit grâce à des vampires... Si vous arrivez à y croire, allez vous faire interner.
Mais moi, en l'occurrence, je dois vraiment y croire. Pas parce que j'écris le bouquin ou quoique ce soit, mais parce que je suis en plein dedans. Et ça, c'est vraiment pas drôle du tout.
Récapitulons MA situation un peu : je suis Elizabetha Waterhill une pauvre étudiante en cinéma qui doit sécher les cours parce qu'elle s'est fait enlever par des vampires chargés de tuer d'autres vampires et qu'elle s'est fait tuer par eux, avant de se faire résusciter par leurs ennemis d'antan, des Nazis assoiffés de guerre et de sang ! Et je doute fort que l'administration accepte ça comme mot d'excuse !
Là, je suis assise sur cette petite chaise en face des vidéos dignes de mauvais films d'horreur que le Major vient de me montrer. Pendant un instant, mon cerveau est vide. Je ne sais pas si je dois rire, me moquer, partir en courant ou dire : «Wow, c'est génial !». Dans le doute je regarde le Major. Il n'évite pas mon regard derrière ses grosses lunettes. Je crois que j'me noie dans ses putains d'yeux. Il blague vraiment pas. Je passe une main dans mes cheveux, mon regard 'j'en ai rien à foutre de toi et de ce que tu vas me dire' longtemps oublié.
- Bon, ben, d'accord, je fais... Et moi, je... fais quoi dans tout ça ? finis-je par demander.
- Fous êtes désormais un de nos zoldats ! me fait-il joyeusement.
- Euuuh... Vous êtes quand même au courant que je ne sais pas tenir une arme ?
- Fous avez azez d'armes à fous-mêmes. Mais, le C'ptain vous entraînera.
- Mais, pourquoi, moi ? Je veux dire : y'a plein de mecs qui savent faire tout ça, alors pourquoi une pauvre fille qui ne sait rien faire ?
- Fous étudiez le cinéma, n'est-ce pas ?
En voilà une question intéressante ! Eux aussi, ils sont des renseignements généraux ?
- Ouais, c'est ça. Mais, ma caméra, elle est encore chez moi...
- Aha, je vous l'afez dit, Doc, fait le Major en battant légèrement des mains. Nous afons affaire à une vraie caméravoman !
- Ouais, enfin, je suis en troisième année, quoi...
- Habituellement, c'est Doc qui filme, mais il ne z'y connait pas, comme tout le monde izi.
- J'peux vous aider, si vous voulez, vous avez quoi comme caméra ?
J'imagine que c'est un vieux truc tout pourri datant de la Seconde Guerre Mondiale comme leurs idéologies et leurs fringues, vous savez le genre de caméra à pellicule où on doit tourner une petite manette pour qu'elle marche ?
Major se tourne vers Doc et lui fait un signe de la tête. Il sort de la pièce. Avec un peu de chance, je n'aurais qu'à filmer je n'aurais même pas à me battre et tout ! aha, je n'avais jamais pensé que mes études pourraient me sauver...Ou pas, d'ailleurs, y'a pas longtemps, y'a deux photographes de guerre qui sont morts... Mais au moins, ils se font tuer par les autres, pas parce qu'ils sont trop cons pour tenir une arme dans le bon sens. Ils ont une excuse, eux !
Doc revient donc je me tourne vers eux. Ils ont autant de goût pour les caméras que pour les hôtels.
Une P2 ! Une P2, les gens ! Non, pas le film, la caméra ! Je n'en ai tenu qu'une, quand je devais l'apporter au réalisateur de mon stage ! Je me mets littéralement à baver dessus. D'ailleurs, si je bavais, est-ce que je baverai du sang ? (Question existentielle sur ma nouvelle vie de vampire n°1)
Il a un peu de peine à la poser sur la chaise où j'avais mon cul un peu avant.
- Elle vous convient ? me fait le Major en fronçant les sourcils.
- Vous rigolez ? Bien sûr, elle me convient tout à fait ! Où est-ce que vous l'avez achetée ?
Moment de flottement.
- Où on l'a troufée, Doc ? demande le Major.
- Dans les mains d'un journaliste, répond Doc.
- Allemand ?
- Ar, je ne sais pas trop, est-ce important ?
Bon, ils l'ont piquée. Bien... Au moins, ils ne savant pas que cette caméra coûte un million cinq et ils pourront me la filer sans problème.
- Attendez, je sais comment on va faire pour voir ça, je me lance.
Parce que, les amis, je suis en plein entretien d'embauche ! C'est soit journaliste de guerre, soit soldat ! Je suis pas un soldat, je suis lâche, moi, j'ai pas envie de faire la guerre et le sang, ça me donne la nausée. Je suis un vampire ridicule.
Je farfouille parmi toooous les câbles qui pendouillent des écrans. Ils doivent faire une collection de câbles inutiles. J'ai même vu un câble à IPod à un moment et pas de IPod chez eux. Au bout de quelques minutes, je trouve le FireWire et je branche à la caméra. Quelques petits bugs plus tard je m'aperçois qu'ils ont une carte graphique de merde (pas étonnant, c'est majoritairement des PCs leurs machins...) et que les cartes mémoires de la caméra sont pleines. Ils sont un peu choses quand je leur explique qu'elle n'a pas retenu ce qu'ils avaient filmé en dernier parce qu'il faut vider la caméra dès fois. Enfin, ils sont contents parce que j'ai l'air intelligente et ils me laissent faire. J'importe donc le tout sur Movie Maker (vous m'imaginez utiliser Movie Maker, moi ? Moi, la grande fan de Final Cut Pro ? Enfin, passons, on est en temps de guerre !)
En fait, je crois que je n'aurais pas du importer tous les fichiers. Non seulement car, grâce à moi, nous avons réussi à remplir l'ordinateur du Major qui n'acceptera désormais plus le moindre fichier. Mais ils veulent filmer avec cette caméra, oui ou non ?
Au bout de mon périple, on s'installe, la caméra sur mes genoux pour voir ce qui a été filmé.
Ça commence avec un simple reportage où une blondasse explique qu'il y a des meurtres dans la maison qui est juste derrière elle et apparemment, on se croirait dans la campagne londonienne. Alors, soudainement (mieux que dans un film d'horreur, je vous assure !) un zombi apparait derrière la fille et la bouffe. J'en reste sur le cul et heureusement que je suis assise. Puis, le zombi bouffe aussi le mec qui tient la caméra et qui fait un mauvais choc dans l'herbe. J'assiste en direct à un festin de zombis. C'est crade. Je crois que même dans Braindead, j'ai pas eu autant envie de vomir.
Bon, vous avez un aperçu de films de zombis particulièrement bien faits ? Voilà, imaginez donc ce que je suis en train de voir avec, cette fois-ci, la certitude que c'est du vrai, un film comme ça. Sans ketchup ni maquillage...
Puis, je ne vous raconte pas non plus les délires de soldats, les interrogatoires etc... Si un jour je sors de là vivante, faîtes-moi penser à garder la caméra et les rushes. Je suis sûre que je peux devenir très riche avec ça.
Les vidéos s'arrêtent. L'ordinateur est vidé. Moi aussi, assise lamentablement sur la chaise à côté du Major. Celui-ci me regarde avec ses grands yeux derrière ses lunettes :
- Fous êtes embauchée ! Bienfenue à Millénium !
Oh, choc. C'est le seul entretien d'embauche que je réussis et il faut que ce soit en tant que vampire-filmeuse chez des nazis.
Mais j'ai pas tellement le temps de dire quoique ce soit, y'a une espèce de p'tit aryen qui sort de nulle part, pile devant moi avec un «Yahooooou !» qui ressemble plus à un «Miaouuuu !» (vous m'excuserez les bruitages pas toujours réussis) qui va d'ailleurs très bien avec ses oreilles bizarres posées sur son crâne. Bon, je pense que, si vous menez une vie à peu près normale, vous n'avez jamais eu affaire à cette situation, moi non plus. Alors j'ai eu un vieux réflexe qu'il faudrait vraiment que je perde. Je lui ai foutu un coup de Rangers. Fort. Décuplé avec ma force de Vampire.
Il est allé s'écraser sur le mur d'en face avec un «sloptch» et un «crak» aspergeant le papier peint de sang et d'organes. Je restais là, tétanisée par mon premier meurtre. Tout ça à cause d'un réflexe débile ! J'ai envie de pleurer ! C'est triste ! J'ai tué un pauvre petit garçon qui imitait le chat et... et...
Et il ré-apparait aux côtés du Major en très bonne santé. Heureusement qu'il ne s'est pas rematérialisé devant moi, il aurait eu un autre coup. Je crois que je le regarde bizarrement avec la bouche légèrement entr-ouverte parce qu'il rigole. Comme si c'était normal de voir des gens apparaître et se régénérer ! Il sourit avec sa bouille d'ange et penche la tête sur le côté pour mieux observer ma tête déconfite. Le Major en profite pour faire les présentations :
- Schrödinger, foici Fraulein Elizabetha.
- Dis bonjour ! enjoint tout de suite le Dok.
- Guten Morgen Fraulein ! fait-il de sa petite voix trop mignonne. Je ne peux m'empêcher de sourire. Un peu de tendresse dans ce monde de brutes ! (dit celle qui vient de l'exploser sur le mur quelques minutes plus tôt)
- Bonjour, fis-je à mon tour, sans même essayer de prononcer son nom.
- Le Capitaine vous attend à la salle d'entraînement, m'annonce joyeusement le p'tit.
- Arh, très bien, merci Schrödinger, Dok, accompagnez la Fraulein, ordonne le Major.
Celui-là, il a beau être un p'tit gros en uniforme blanc, je ne suis pas très rassurée d'être à côté de lui et j'aurais certainement pas aimé être du côté inverse. Derrière ses sourire,s je sens une sorte de menace constante et même si je n'aime vraiment pas ce qui m'arrive, je n'ai pas non, plus envie de lui refuser quoique ce soit. Et si vous m'accusez d'être une collabo, c'est bien parce que vous n'avez pas vu les vidéos que je viens de voir sur l'ordinateur. Franchement, 'faudrait être taré pour vouloir être contre lui. C'est un psychopathe ce mec !
Et moi, je suis un Vampire à son service.
Je sors dans le couloir avec Dok, la caméra à la main. Un peu plus loin je vois un attroupement de soldats nazis en uniformes, visiblement très intéressés par ce que dit une voix qui ressemble étrangement à celle du p'tit aryen. je prête l'oreille pour voir s'il ne s'agirait pas d'un plan d'évasion ou d'une mission où je pourrais possiblement être envoyée... Pour tout commentaire, je ne vous dirais que ce que j'ai entendu :
- ... jupe noire, courte, mince, cheveux bleus, portait du D, au moins...
J'ai dis que je le trouvais mignon il y a quelques secondes ? Oubliez ça. Ils sont tous barges ici...
Dok secoue la tête et se détourne, me montrant la voie. On descend un autre étage et je crois qu'on est proches de la réception. Quelques soldats nettoient leurs armes et discutent dans les couloirs; Tous saluent Dok très respectueusement. Il doit être super doué. En fait, je l'aime bien ce Dok, c'est franchement la personne la plus respectueuse que j'aie rencontrée depuis la session moulin dans mon appartement. D'ailleurs, j'ai même envie de lui demander ce qu'il est advenu de mon copain grâce auquel toute cette merde m'est arrivée dessus.
Mais je n'ai pas le temps : on arrive très vite au parking qui est vide de toutes voitures. Enfin, il reste toujours deux tanks, quoi... Tanks datant au moins de la Seconde Guerre Mondiale, comme un peu tout ici, j'ai l'impression...
Là, c'est du sérieux. Il y a une ligne de mecs qui tirent comme es malades sur le mur d'en face qui est déjà bien criblé de balles. D'ailleurs Dok doit me prendre le bras pour que je n'aille pas n'importe où avec ma caméra. (enfin, c'est leur caméra, mais bon, j'me comprend quoi...)
Dok m'amène plus loin, vers le fond près de deux tanks. Là, plusieurs hommes travaillent sur des cartes en parlant un allemand qui ressemble pas à celui de Rammstein. Ils me jettent à peine un regard et je comprend que ce qu'ils font, c'est du sérieux. Il m'arrête au du mur du fond, près d'une table surchargée avec de nombreuses armes. Je frissonne rien qu'à les voir. Je vais vraiment devoir manipuler tout ça ?
Pour le coup, je n'ai plus de place pour poser ma caméra et elle commence à être lourde. Je fronce les sourcils, regarde à droite, à gauche et trouve un peu plus loin un porte-armes très bizarre qui est assez grand et large et porte des ceintures et des ceintures de grenades et des fusils. Ah, je vais poser ma caméra par là, elle sera en sécurité. Je m'approche et, après un examen minutieux du porte-arme, je glisse la caméra dans une sorte de creux entre la branche principale et une autre, un peu plus fine qui forme une espèce d'arc. On devait sûrement caser les sacs ici. Je pose ma caméra et...
Le porte-armes bouge.
Je fais un bond en arrière, lâchant la caméra là où elle était ! Ils sont fous ! Ils ont du mobilier qui bouge ! Dok ricane un peu derrière moi et me tapote l'épaule pour essayer de me réconforter de ma frayeur d'avant. Mais ça ne marche pas car le porte-armes bouge encore et... il se tourne vers moi ! Un porte-armes tueur ! Il a été maudit lui-aussi !
- Fraulein, je vous présente le Capitaine...
Ah...