Bonjour

Voici le premier chapitre d'une nouvelle histoire. C'est un UA centré sur le personnage de Harry qui retourne au temps des maraudeurs. Mon thème préféré. J'ai tout d'abord écrit cette histoire pour moi, et c'est pourquoi vous y découvrirez plusieurs clichés, que j'aime tant. Mais au final, je me suis attachée à cette histoire et j'ai décidée de la publier. Soyez indulgent donc. ^^

Disclaimer : histoire se basant sur les écrits de J.

Rating : G

Cette histoire comportera 35 chapitres.

Enfin, ce texte a été relu par Alixe et Cassiopee008 que je remercie chaudement pour son travail.

Bonne lecture.

Chapitre 1 Les âmes protectrices

Harry regarda autour de lui. Il se trouvait sur le Chemin de Traverse en plein mois d'août. Les enfants et leurs parents s'activaient avec leurs listes de fournitures à acheter pour l'école et les commerçants se pliaient en quatre pour satisfaire leurs demandes, sachant que leur chiffre d'affaire de l'année se faisait essentiellement durant la période estivale. Bref, la rue était bondée.

Accompagné d'un collègue et de son chef et se tenant en pleine rue, Harry aurait dû être bousculé par cet attroupement. En tant que sauveur de la lumière comme l'exposait sa dernière distinction pour avoir tué le grand mage noir Voldemort, il aurait même dû refouler des admirateurs un peu trop enhardis par sa présence. Mais non ! C'était tout le contraire. Dans un périmètre de 2 mètres autour de lui il n'y avait personne à l'exception de ses collègues. Et dans un périmètre un peu plus grand, Harry pouvait voir les regards inquiets ou plutôt effrayés, à la dérobé ou ostensiblement hostiles, dirigés contre lui.

Oui, il avait tué Voldemort et débarrassé le monde magique des Mangemorts. Il avait été félicité, congratulé, plébiscité par une foule enhardie. Il avait été noyé de titres plus honorifiques les uns que les autres. Puis cela avait cessé.

Car certes, il avait tué Voldemort, mais peut-être l'avait il fait trop parfaitement, trop facilement.

Toutes les familles de Sang-purs pouvaient lui reprocher le meurtre d'un fils, d'un frère ou d'un cousin éloigné, ayant rejoints la cause de Voldemort. Car Harry avait appliqué la dure loi du Talion. Tout Mangemort ayant déjà tué devait mourir à son tour. Il avait eu, bien sûr, l'autorisation du ministère de la Magie. On pouvait même dire qu'il avait eu l'ordre de le faire. Mais, là encore, il avait fait trop bien son travail. Pas une cible ne lui avait échappé. Pas un seul meurtrier ne s'en était sorti en vie. Sa notoriété grandissante avait même convaincu certains Mangemorts de faire pénitence et se rendre directement avant qu'Harry ne leur mette la main dessus. Leur peur était plus grande que celle qu'ils avaient eue envers leur maitre.

Il avait eu beaucoup de surnoms. Le Survivant, le héros de la Lumière, le grand sauveur… Mais ces surnoms avaient fini par dériver vers le Vengeur de la Lumière ou encore l'assassin de Mangemorts. Et cela faisait peur aux familles de Sang-purs. Soit parce qu'elles avaient collaboré avec Voldemort, soit car elles craignaient tout simplement qu'Harry ne deviennent un nouveau mage noir, dont ils seraient la cible.

Bien entendu, les magiciens nés de Moldus et ceux qui avaient lutté contre Voldemort avaient ressenti de la joie après avoir été enfin libérés du danger que leur faisait courir le terrible mage noir. Ceux là avaient tout bonnement adoré Harry. Enfin au début. Disons trois bonnes semaines. Car très vite ils constatèrent que ce qu'ils avaient fait de Harry, ils ne pourraient le défaire.

Harry était un assassin, entraîné pour tuer et survivre à tout. Sa magie, sans cesse au contact des combats, avait développé comme un instinct de survie, lui permettant de réagir même lorsque Harry ne le demandait pas consciemment. Sa magie était constituée d'un alliage de différentes magies que le jeune garçon avait acquis bien malgré lui, cinq mois auparavant. Une facette de sa magie le protégeait de tout et une autre facette combattait tout ce qui lui voulait du mal. La réunion des deux lui permettait de mener des combats incisifs d'une frappe chirurgicale inégalée.

Seulement si ces capacités étaient souhaitables durant une guerre, cela devenait un sérieux handicap en période de paix. Après la défaite de Voldemort, beaucoup voulurent le féliciter, mais la magie complexe de Harry rejetait tout contact. C'était un principe de sécurité sans distinction : personne ne le touchait sans y être invité.

Ce principe allait le perdre. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Après des mois de batailles incessantes et de combats mortels, comment accepter le contact des autres, distribuer des poignées de mains, sourire ?

Ayant tué le plus grand mage noir de tous les temps, Harry avait eu droit à une admission exceptionnelle en tant qu'Auror et adjoint au chef des Aurors, promotion normalement acquise qu'au bout d'une vingtaine d'années de bons et loyaux services. Cela avait fait grincer les dents d'un certain nombre d'Aurors, mais ils s'étaient bien gardés d'en faire la remarque à voix haute. Harry en tant que Héros national était intouchable et toute personne qui le critiquerait serait mal vue. Mais sa première mission s'était mal passée.

Le truand qu'il avait tenter d'intercepter avait dirigé sa baguette contre lui. Une force magique inouïe l'avait projeté à cent mètres. On le retrouva empalé sur un pieu qui lui avait transpercé le cœur. Mort sur le coup. C'était un accident bien sûr. Mais on était en paix et Harry Potter, le magicien indestructible, avait tué un homme innocent, à quelques détails près que la foule décida d'ignorer.

Le meurtre d'un Mangemort, passe encore, mais d'un simple voleur…

Bouleversé par l'accident, Harry, avait perdu le contrôle de sa magie. Son collègue compatissant qui avait voulu le réconforter en lui touchant l'épaule, avait, à son tour, été envoyé cinq mètres plus loin. Là encore, les gens avaient mal interprété les faits et en avaient déduit qu'Harry était devenu incontrôlable, enivré par le goût du sang.

Harry avait dû convenir dans son for intérieur qu'ils n'avaient pas tout à fait tort. En ce qui concernait son manque de contrôle sur sa magie, du moins.

Cet accident, ainsi que les quelques autres moins dramatiques qui avaient suivi, avaient fait naître des rumeurs sur son état mental. Qu'il ne sache plus exprimer ouvertement ses sentiments était aussi en sa défaveur. La mort de tant de gens autour de lui avait eu pour conséquence de le rendre insensible. Même à la mort de ses proches. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une théorie selon laquelle il pourrait bien être un nouveau mage noir en puissance, bien pire que Voldemort ne se mette à courir parmi certains de ses collègue et même parmi ses alliés.

C'était stupide et insensé. Personne n'aurait dû y croire. Et pourtant… Comme une trainée de poudre, cette idée se répandit à une vitesse folle dans le monde magique et de plus en plus de personnes y crurent.

Harry regarda ses deux collègues.

Fergusson était un des Aurors les plus qualifiés. Il avait été mis avec Harry pour remplacer le collègue molesté. Harry ne savait pas trop s'il était volontaire pour devenir son partenaire ou s'il avait été désigné pour le surveiller. Son deuxième accompagnateur était le chef des Aurors en personne, Maugrey FolOeil. Il avait été nommé à cette fonction après la mort de son prédécesseur, l'une des dernières victimes de la guerre. Maugrey n'était pas qu'un supérieur hiérarchique, pour Harry. Il était aussi le seul survivant de l'Ordre du Phénix et, à ce titre, le seul à connaître le secret des pouvoirs de Harry.

Car Harry n'avait pas acquis cette puissance incroyable, simplement avec de l'effort et de la persévérance. Non, il s'était passé quelque chose d'horrible, quelque chose que Harry ne pouvait oublier. Une chose qui avait fait de lui cet être monstrueux, cette machine à tuer.

Il avait survécu. Mais qu'était-il devenu ?

Inexorablement, les pensées de Harry le ramenèrent à Albus et à Dobby. Il pensait souvent à eux ces derniers temps. A leur sacrifice. Harry se rappelait comme si c'était hier de ce jour où il était devenu si puissant. Ils étaient alors en train de perdre la guerre. Tous, ils étaient tombés à l'exception de Maugrey et d'Albus qui était salement amoché. Amputé du bras droit et le bras gauche brûlé, il ne pouvait que difficilement tenir une baguette. Seul Harry, bien qu'il ait eu aussi son lot de tortures et de cicatrices, était encore assez en forme pour combattre. Et il était déterminé à gagner. Albus aussi.

Un jour… Ce jour qu'il n'oublierait jamais, le directeur lui avait proposé un rituel très complexe pour augmenter sa puissance. Harry avait accepté sans méfiance. On le lui avait présenté comme un remède miracle. Avec quelques effets secondaires, il est vrai : Albus avait évoqué la possibilité que sa magie puisse ensuite agir d'elle-même si sa vie était en danger. Harry avait accepté sans réserve, songeant même qu'une magie réactive pouvait grandement l'aider. Quelle idiotie !

Il s'était donc soumis au rituel. Dobby était également présent, pour apporter son aide, lui avait-on expliqué. S'il avait été davantage observateur, il aurait vu le regard résigné d'Albus et la lueur de défi dans celui de Dobby. Mais le récent décès de Ron et Hermione avait endeuillé tout le monde et il n'y avait pas pris garde. Il avait eu tort.

Le rituel s'était terminé par le suicide simultané de Dobby et Dumbledore.

Dire que Harry avait été profondément choqué, serait un euphémisme. Dans un premier temps, il y avait vu une fuite, un abandon du combat contre Voldemort. Il lui fallut plusieurs heures pour comprendre que leur suicide faisait partie du rituel.

Lorsque son cerveau fut enfin capable d'analyser la situation, Harry mesura leur sacrifice. Quand il en prit conscience, son premier réflexe fut de quitter ce lieu maudit. D'un clignement de cil il se retrouva dans sa chambre à Poudlard. Complètement bouleversé par la mort de ses proches et par le transplanage à l'intérieur des murs du château, Harry eut un éclair de génie : il comprit intuitivement que la magie qu'il avait en lui avait changé et avait absorbé celle d'Albus et de Dobby. Le rituel ne créait pas de magie, elle transférait la magie d'un être à un autre !

Pour tester ce qu'il avait découvert et voulant se persuader que tout cela était vrai, Harry cligna de nouveau des yeux en repensant au bureau du directeur. Les corps encore chauds d'Albus et Dobby étaient encore là. Sentant le chagrin prendre possession de lui, Harry pleura pour la dernière fois de sa vie.

Il était puissant, très puissant, peut-être même trop puissant. Mais il était aussi seul, très seul, trop seul.

Ce jour là, il enfouit au fond de lui toutes les émotions qui menaçaient d'exploser. Ce jour là, sans trop savoir si c'était volontaire ou subi, il perdit son humanité pour devenir un soldat. Le lendemain il tuait pour la première fois un Mangemort et le soldat devint le tant renommé « Assassin de Mangemorts », un outil de guerre des plus performants. Le plus performant au monde même. Une façon d'être qui maintenant l'empêchait de vivre la vie d'un garçon de dix-sept ans.

- Bon, Harry, proposa Maugrey, tu ne nous refais pas le même coup que la dernière fois hein ?

Harry grommela plus qu'il ne répondit.

Fergusson, Maugrey et lui devaient appréhender un criminel qui avait assassiné ses beaux-parents et sa femme pour hériter de la fortune des Hamilton. Seulement les enquêteurs avaient vu clair dans son jeu et il avait pris la fuite sur le Chemin de Traverse quand on était venu l'appréhender.

- On procède comment ? demanda Fergusson. On se sépare ou on fait les magasins un par un ?

- Pas la peine, répondit Harry. J'ai vu sa signature magique la dernière fois qu'on l'a interrogé. Je peux le traquer. Laissez-moi deux secondes.

Harry détourna volontairement son attention du frisson qui parcourut Fergusson. Son collègue avait du mal à accepter ses pouvoirs hors normes. Surement avait-il peur de finir comme son ancien coéquipier : mort. Harry ne pouvait voir que cette explication. Il avait vérifié : il n'avait tué aucun membre de la famille de Fergusson. C'était souvent dans ce genre de cas que les gens serraient les dents ou avaient peur de lui. Enfin depuis peu, tout le monde avait peur de lui. Mais Harry avait espéré mieux de son coéquipier.

Pour ne pas céder à un quelconque énervement, Harry se focalisa sur la trace magique du meurtrier. Un pouvoir qu'il avait dû hériter de Dobby. Un elfe de maison savait reconnaître les auras, pour être sûr de ne servir que son maître.

Harry constata que son pouvoir marchait. Ce n'était pas toujours le cas, comme si Dobby était encore là et décidait si Harry pouvait ou non utiliser ses pouvoirs.

Des fois Harry se disait que ce rituel était un peu le miroir des Horcruxes, procédé tout aussi atroce dans son résultat : au lieu de diviser les âmes, il les fusionnait.

Harry secoua la tête pour évacuer ses idées. Ils étaient morts. Il fallait qu'il arrête de se raconter des histoires. De plus, il devait arrêter de se disperser. Il avait de plus en plus de mal à se concentrer ces derniers temps. Conjurant un balai - comme aurait pu le faire Albus, ne put s'empêcher de songer Harry - le jeune homme s'envola au dessus du village et se focalisa sur le malfrat. Il repéra immédiatement sa signature et vit qu'il se dirigeait vers l'allée des Embrumes.

Harry redescendit et fit disparaitre son engin de vol.

- Allée des embrumes, dit-il simplement.

Harry constata que Fergusson serrait les dents et en fut vexé. Quand-est-ce que son collègue s'habituerait-il à lui ?

- Parfait, s'exclama Maugrey ravi. Avec toi, les meurtriers n'ont aucune chance, essaya-t-il de détendre l'atmosphère. Allons-y.

Harry resta légèrement en retrait de ses coéquipiers au cas où Fergusson voudrait l'attaquer. Même si c'était un collègue, il valait mieux être sur ses gardes.

Les Aurors s'avancèrent dans la direction indiquée par Harry qui repartit à deux reprises en reconnaissance pour ne pas perdre la piste.

- Il est ici, conclut Harry en montrant un entrepôt.

- Bien, reprit Maugrey, Fergusson et moi on l'appréhende. Toi tu restes ici pour nous couvrir.

Harry ne dit rien. C'était en effet la décision la plus logique, compte tenu de la maigre confiance qu'on lui accordait. Mais si l'on considérait sa puissance et son expérience c'était un choix tout à fait crétin, Harry décida cependant de respecter les ordres. Il devait faire acte de bonne volonté s'il voulait que les gens ne le voit plus comme un Mangemort en puissance.

Les deux Aurors entrèrent dans le bâtiment désaffecté et, peu de temps après, des échanges de sorts alertèrent Harry. Normalement la procédure ne nécessitait pas de coup de baguette. Harry décida de les suivre malgré les ordres, considérant que c'était un cas de force majeur. Fergusson était caché derrière une table renversée, Maugrey était étendu par terre. Il n'avait plus d'aura magique ce qui ne voulait dire qu'une chose. Il était mort.

Harry frissonna. Presqu'au même moment un homme surgit de derrière une pile de cartons et lui lança un sort. A sa couleur, c'était un sort de Mort. Harry l'évita de justesse.

L'Avada était un des rares sortilèges qui traversait encore son bouclier. En fait seul les trois Impardonnables en étaient capables. C'était leur caractéristique : aucune magie ne pouvait les bloquer. Harry s'était demandé à plusieurs reprises si c'était pour cette raison qu'ils étaient nommés des Impardonnables.

Harry évacua très vite ces pensées. Lors d'une bataille, il ne fallait avoir qu'une seule chose en tête : tuer ou être tuer. Aussitôt sa magie réagit et, sans qu'Harry n'ait à prononcer de formule, le meurtrier reçut un Catago, sort qui vous faisait revoir vos pires cauchemars. Atteint en plein cœur, il se mit à hurler de manière atroce. Pour mettre fin au calvaire du meurtrier, Harry effectua un premier geste de baguette. D'un deuxième, il stupéfia l'homme. Puis il se concentra pour déterminer si d'autres ennemis étaient susceptibles de l'abattre. Il n'y avait qu'une seule autre personne en vie près de lui : Fergusson.

La bataille était terminée.

- Il n'y a plus aucun risque, informa Harry à voix haute.

Fergusson sortit de derrière sa table et s'approcha de Maugrey.

- Mort, constata-t-il. Merde !

- Je sais, répondit Harry sur un ton neutre.

Fergusson le regarda étrangement, puis alla s'occuper du meurtrier.

Sûrement pensait-il que Harry n'éprouvait aucune peine. Ce qui normalement était le cas. Mais pas aujourd'hui. Maugrey était mort et, étrangement, il avait du chagrin. C'était bizarre. Voilà bien cinq mois, depuis la mort de Dumbledore et de Dobby, qu'il n'avait plus rien ressenti. Bien sûr, Harry ne pleurait pas et n'était pas aussi bouleversé que ce jour là, mais il ressentait du chagrin. Du chagrin, analysa-t-il, mêlé à de la joie d'éprouver encore des sentiments. C'était bizarre. Devait-il sourire ou pleurer ?

- Merci, rajouta Fergusson, tu m'as sauvé la vie.

Harry releva la tête reprenant son masque d'insensibilité. Fergusson lui tendit la main par reflexe puis se ravisa. Harry aurait dû se sentir vexé mais il n'éprouva aucune déception. Le moment d'émotion qu'il l'avait traversé était terminé. Harry analysa donc avec calme ce que signifiait le geste avorté : bien qu'il lui doive la vie, Fergusson avait peur de lui. Pour la seconde fois de la journée, Harry éprouva un sentiment fort et fugace, un sentiment d'angoisse.

Puis, brusquement, en un éclair d'atroce lucidité, Harry prit conscience de ce qui l'attendait : la solitude et le rejet des autres. Il était trop puissant pour son bien et celui des autres. Jamais il ne pourrait s'intégrer à cette nouvelle société. Il était mort avec ses camarades durant la guerre. Il n'était maintenant plus qu'une carcasse vide. Plus personne sur qui compter ou avec qui partager. Ceux qui auraient pu essayer de l'aider ou de s'accommoder de son étrangeté étaient tous morts, y compris Maugrey. Voilà pourquoi Harry éprouva pour la troisième fois un long et fort sentiment de désespoir. Un sentiment très puissant, un sentiment qu'il n'arrivait pas à contrôler.

Cette panique le prit au dépourvu. S'il perdait pied, n'allait-il pas tuer Fergusson ? On allait surement lui reprocher la mort de Maugrey, devina-t-il. Et qu'allait-il devenir ? Soudain, toutes les émotions qu'il avait refoulées depuis cinq mois, toutes ses appréhensions, ses angoisses, ses deuils ressurgirent avec force.

- Est-ce que ça va ? lui demande Fergusson, sans doute alerté par sa soudaine pâleur.

- Non. Je… bégaya Harry, je dois m'en aller.

Harry sentit sa magie se mettre en mouvement, réagissant à son angoisse. Toute sa puissance se réveillait pour lutter contre cet ennemi invisible qu'était la solitude. Harry voulait retrouver ses amis, ne plus être seul. Il devait partir immédiatement, avant de tout détruire. Il n'y avait qu'une chose à faire : transplaner chez lui.

Mais l'esprit de Harry était confus, malmené par l'expression de ses sentiments si longtemps réprimés. Tout s'embrouillait : c'était quoi "chez lui" ? L'endroit qu'il aimait et où il se sentait en sécurité ? Indéniablement, c'était un endroit où ceux qu'il aimait était en vie. Ginny, ses amis, mais aussi ses parents, son parrain, Albus. Il voulait retrouver un sentiment de sécurité.

Et soudain Harry sentit sa magie s'évacuer de lui, comme drainée par un sort surpuissant. Le transplanage, habituellement instantané, l'entraîna dans une sorte de tunnel multicolore. De plus en plus affaibli, Harry essaya de se concentrer sur sa destination pour ne pas être désartibulé, mais déjà le bout du tunnel s'annonçait et Harry fut projeté par terre.

Tous ses sens en alerte, Harry se força à se dresser sur les genoux et regarda autour de lui, prêt à se défendre. Il était à Poudlard, reconnut-il rapidement ! Il esquissa un sourire triste. Inconsciemment, Poudlard s'était imposé à lui comme étant son foyer.

Épuisé il se laissa choir sur le dos et songea avec ironie que, finalement, c'était le seul endroit où il avait vraiment été heureux.

Fin du Chapitre.

A bientôt.