Disclaimer : Comme d'hab', rien n'est à moi sauf les idées tordues.

Bêta : Mokonalex

Note de l'auteur : Ceci est la dernière partie de la Trilogie des Fêtes, si vous voulez comprendre ce qui se passe, je vous conseille fortement d'aller lire les deux premières parties : Joyeux Noël Professeur ! et Bonne Année, Professeur !

Le premier chapitre est en fait un prologue qui résume les deux premières parties et vous révèlera un peu ce qui s'est passé depuis les premiers jours de l'année.

La fic est en cours d'écriture donc il faudra attendre un peu pour les chapitres suivants. Le 2 est fini mais pas bêta lecturé à cause des vacances : les bêtas ça va de temps en temps en vacances, vous savez... LOL !

Dès qu'il sera prêt, il sera publié.

Les chapitres ne sont pas très longs par rapport à ce que je fais d'habitude pour mes fics, mais au minimum 3500 mots, je ne publie jamais rien en dessous de cette taille ridiculement petite. Donc moins d'attente pour vous.

Remerciements : A ma bêta, aux membres du Club des Tarés et ses Pompoms Girls qui m'assistent pour le latin, pour les coups tordus et autres plans délirants. Vous pouvez d'ailleurs sans problème nous rejoindre sur Facebook sur ma page Crapounette Fanfics. Plus on est de fous, plus on rit.

Ah oui, j'oubliais... Je suis en plein déménagement pour la fin du mois, donc je vais faire au mieux pour finir la fic avant, mais au cas où je ne pourrais pas publier à cause du transfert de ligne téléphone/internet qui prend du temps, ne paniquez pas il suffira d'attendre que je récupère la connexion. Paraît que ça prend parfois 15 jours avec Orange/France Télécom.

Bonnes lectures à tous


Allongé sur le dos dans le noir, Harry songeait aux évènements qui avaient émaillés sa vie depuis les fêtes de Noël. S'il n'avait pas surpris une conversation entre quatre professeures qu'il appelait « les chipies » pendant une de ses promenades nocturnes dans le château, quelques mois auparavant, il ne serait pas aujourd'hui en couple officieux avec la Terreur des cachots, l'abominable Severus Rogue, (dixit les Gryffondors).

Harry avait accidentellement appris que le Maître des Potions était toujours vierge et s'était résolu à le kidnapper avec l'aide involontaire de Dobby, afin de remédier à cet état de chose. Tout s'était passé pour le mieux, jusqu'au moment où Harry avait été découvert par Severus, à cause d'une conversation de cheminette et d'un malencontreux suçon, traîtreusement laissé dans son cou à cet usage. Les deux hommes avaient décidé de poursuivre leur relation en toute discrétion, mais n'avaient pas compté avec Minerva McGonagall et son âme damnée l'incompétent Angus McCrory, aujourd'hui ex professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

Poussé par Minerva, Angus avait provoqué Harry en duel à mort pendant le petit déjeuner dans la Grande Salle, le jour de la reprise des cours après le nouvel an. Harry s'était débarrassé du poussin à baguette avec un Sectumsempra et Poppy et Albus avaient découvert que Minerva était depuis l'été précédent, sous l'influence d'une Potion de Suggestion que lui faisait régulièrement avaler Druella McCrory. La sorcière, ancienne condisciple de Minerva, voulait que son fils unique soit professeur à Poudlard d'abord, et ensuite qu'il sorte avec un sorcier célèbre, titulaire d'un Ordre de Merlin ou autre distinction renommée.

Minerva avait alors fait engager Angus comme professeur, influencée par la potion. Ensuite le flamboyant et très gay nouvellement nommé professeur, avait jeté son dévolu sur le ténébreux Maître des Cachots, misogyne convaincu et ancien espion de l'Ordre du Phénix chez les Mangemorts. Attiré par le côté mauvais garçon de son collègue, Angus McCrory avait tenté de le séduire, en pure perte. Il s'était rapidement heurté à Harry Potter qui visiblement entretenait une singulière relation avec son professeur de potions. Poussé par Minerva et Madame McCrory mère, Angus avait couru tout droit à sa perte.

Et aujourd'hui, trois semaines avant les vacances de Pâques, McCrory déprimait tout seul chez lui, sa mère ayant écopé de six mois à Azkaban pour son forfait.

Le Professeur Dumbledore lui avait rendu visite lorsqu'il était à Sainte-Mangouste, déjà pour lui signifier son renvoi, ensuite lui apprendre que sa mère avait tout magouillé en droguant Minerva, et pour terminer en beauté lui confirmer que Severus était déjà en couple et qu'il n'avait jamais eu aucune chance. Albus n'avait pas voulu nommer le petit-ami de Severus, lorsque McCrory lui avait demandé son identité et si c'était Potter.

- Comment espériez-vous vaincre Harry Potter en duel, Angus ? avait demandé Dumbledore au patient qui gisait dans un des lits de fer du Service de Pathologie des Sortilèges. Par Merlin, ce garçon a vaincu Lord Voldemort avec un simple Expelliarmus si puissant qu'il a retourné à l'envoyeur l'Avada Kedavra que celui-ci lui destinait !

McCrory avait alors compris son erreur. Il n'était qu'un sorcier moyen, et Potter bien trop puissant pour ne pas être un dangereux adversaire. Personne n'avait jamais vraiment su comment le jeune Gryffondor avait fait pour vaincre le Mage noir, et l'apprendre de la bouche d'Albus Dumbledore l'avait fait frissonner d'effroi. Il l'avait échappé belle !

Kingsley Shacklebolt avait pris la suite comme enseignant à la DCFM. Cornélius Fudge s'était fait prier et avait râlé que si Potter continuait d'abimer ainsi les profs de DCFM, il devrait enseigner cette matière lui-même pour le reste de l'année. Harry avait assuré à Dumbledore qu'il ne ferait rien à Kingsley si celui-ci ne se mettait pas à convoiter Severus. King étant un pur hétéro et un coureur de jupons, Poudlard pouvait dormir sur ses deux oreilles.

Ronald Weasley, lui, avait donc découvert pendant les fêtes de fin d'année que son meilleur ami était gay. Le Survivant était rapidement passé au statut d'ancien meilleur ami, aux yeux du rouquin. Depuis le début de l'année, toute la Maison de Godric Gryffondor avait appris l'homophobie de Ron, ainsi que sa jalousie, sa haine et sa méchanceté. Non seulement, le dernier fils Weasley haïssait les gays, mais il était envieux de l'argent de certaines familles, jaloux des vêtements neufs portés par ses camarades, de leur or de poche lors des sorties à Pré-Au-Lard, de leurs livres neufs, etc. Sa sœur Ginny lui donnant raison, les deux Weasley avaient été mis à l'écart en quelques semaines par leurs condisciples lassés de leur attitude. Personne n'avait oublié les insultes que Ron avait balancées à Dennis Crivey lorsque celui-ci était revenu à Poudlard après les vacances de Noël, avec un baladeur à cassettes très moldu que les Professeurs Dumbledore et Flitwick intrigués, avaient examiné dans tous les sens afin de trouver un sortilège permettant à l'innocent jouet moldu de fonctionner à Poudlard.

Ron avait arraché l'objet à Dennis et tenté de le briser en le jetant sur le sol violemment. Hermione avait lancé un sortilège de coussinage sur les dalles de la Grande Salle et le baladeur n'avait pas même été rayé. Minerva McGonagall avait été furieuse et Ron avait écopé d'une nouvelle retenue qui s'était rajoutée aux nombreuses qu'il possédait déjà. Hermione avait ensuite jeté un sort de protection sur le baladeur de Dennis afin de le rendre incassable.

Depuis lors, Harry partageait son temps entre Hermione et Neville d'un côté et Severus Rogue de l'autre. Seuls ses deux amis étaient au courant de sa liaison avec le Serpentard, Ron et Ginny ayant été muselés d'un petit sort de discrétion par le Directeur. Le jeune Élu du Monde Magique avait jeté tous les vieux vêtements qu'il avait hérités de Dudley et avait assisté avec Hermione au feu de joie qu'en fit Dobby, persuadé qu'il ne retournerait plus jamais chez les Dursley.

Hélas, trois fois hélas, cet espoir avait été de courte durée. Alors qu'Harry faisait des projets avec Severus pour les prochaines vacances de Pâques, Albus Dumbledore avait réduit leurs rêves à néant en quelques minutes, la veille au soir.

Et c'était pour cette raison qu'Harry, perturbé, ne dormait pas malgré l'heure tardive.

Les yeux du garçon papillotèrent dans la pénombre et son cœur se serra. Ah non ! Il n'allait quand même pas se mettre à pleurer à presque dix-huit ans, parce que Dumbledore venait de lui dire qu'il allait devoir retourner chez les Dursley pour les vacances de Pâques.

Cornélius Fudge avait révélé que certains Mangemorts avaient réussi à s'évader d'Azkaban, on ne savait comment, mais certainement grâce à des complicités internes au Ministère et au sein de la prison. D'après ce que l'on savait, les évadés, menés par le terrible Rabastan Lestrange, voulaient se venger et s'attaquer à Harry Potter, responsable de tous leurs maux et de la mort de leur bien-aimé maître ainsi qu'à Severus, l'abominable traître !

Tout le monde savait que Severus et Harry se trouvaient à Poudlard, le premier comme Maître des Potions, le second comme élève de dernière année. Albus Dumbledore avait donc décidé que puisque Poudlard allait être la cible privilégiée des Mangemorts pendant les vacances, Harry et Severus allaient devoir se cacher ailleurs, là où personne ne pourrait leur mettre la main dessus, à cause de la protection du sang.

Protection du sang ! Balivernes que tout cela ! Cette soi-disant protection était valable contre les Mangemorts et feu Voldychou mais pas contre les menaces sur pattes qu'étaient les Dursley. Qu'est-ce qui allait le protéger contre eux, hein ? Bien sûr, Harry était majeur et pouvait se servir de sa baguette en cas d'urgence, mais Cornélius avait été très clair : Pas de vagues ! Il n'avait pas envie de devoir faire intervenir les Oubliators à tout propos, rien que parce que Môssieur Potter avait ses humeurs et ne pouvait pas accepter l'autorité familiale de ses Moldus ! Il avait bien d'autres fléreurs à fouetter avec cette évasion de Mangemorts !

Severus Rogue avait été présent dans le bureau directorial lorsque Cornélius Fudge avait fait cette déclaration à Dumbledore. Le Directeur avait soupiré, se sentant impuissant sur ce coup-là et alors que Fudge, la main posée sur son chapeau melon vert, disparaissait dans un nuage de poudre de cheminette et de flammes vertes, Albus s'était tourné vers son professeur favori.

- Je n'ai pas d'autre choix que d'obéir au Ministère, Severus. Mais il n'est pas question qu'Harry y retourne sans protection. Je pense qu'il serait judicieux qu'Hedwige reste ici à la volière et que Tenebrus quitte Poudlard avec Harry… Qu'en pensez-vous ?

- Albus ? Vous voulez que… moi… hein ? Chez les Moldus ? En animagus ? Mais…

- Mon cher enfant, je sais très bien que vous n'aimez pas les Moldus parce que vous n'avez pas de très bons souvenirs de votre enfance moldue. Je crains d'ailleurs que Pétunia n'ait pas changé et ne se soit guère améliorée depuis toutes ces années. Quant à son époux c'est un être frustre, violent et borné, comme vous le savez. Leur fils est le digne mélange des deux… un petit voyou limité intellectuellement en plus.

- Je sais, Albus… Harry m'a raconté. Je ne voulais pas qu'il y retourne ! JAMAIS ! J'avais promis, Albus ! Par Merlin, je lui avais promis que nous irions passer les vacances tous les deux à la mer, du côté du Pays de Galles ! Il n'a jamais vu la mer, Albus ! Exactement comme moi quand j'étais gosse ! Si les Evans ne m'avaient pas emmené avec eux pour leur sortie dominicale à la mer, une année, j'aurai dû attendre l'âge adulte pour découvrir ça aussi, comme Harry !

- Je suis navré mon petit, mais ce n'est que partie remise. Dès que Rabastan et ses petits copains seront de nouveau sous les verrous, tout reviendra à la normale, et nous pourrons retourner à nos vies tranquilles et nos projets. Vous pourrez passer tout l'été à la mer avec Harry, Severus. En attendant, je suis obligé de compter sur la protection du sang de Pétunia.

- Je vous le dis tout de suite, les Dursley ne vont pas être ravis, Albus…

- Oh… ça, je m'en doute, avait soupiré le vieil homme en jouant avec une plume cassée.

- Harry a fait un feu de joie des vêtements moldus, enfin je veux dire des chiffons moldus, que les Dursley lui avaient fournis comme vêtements. Une idée de ce stupide Elfe idolâtre, entérinée par Miss Granger et Monsieur Londubat. Je crains que Pétunia et son gros lard n'apprécient pas les robes de sorciers de chez Tissard et Brodette.

- Vous pensez qu'ils aimeraient mieux celles de GaiChiffon ou de Madame Guipure ? s'était amusé Dumbledore, un sourire au coin des lèvres.

- Très drôle, Albus ! avait pesté Severus, agacé. Maintenant, vous allez vous débrouiller avec Harry. Vous allez lui dire qu'il doit faire une croix sur ses projets de vacances à la mer ! Vous allez lui dire qu'il doit retourner chez les Dursley au lieu d'au pire rester ici à Poudlard. Et je vous souhaite bien du plaisir. Dois-je appeler Minerva pour lever le sort, s'il vous transforme en crapaud ou en véracrasse ?

- Allons, allons… tout ira bien, Severus. Mais restez donc par là, au cas où Harry s'énerverait.

Albus Dumbledore avait donc envoyé Minerva McGonagall chercher Harry Potter à la Tour des Rouge et Or, dès la fin de ses cours. Le jeune sorcier éberlué, avait ainsi découvert que ses projets de vacances étaient tombés à l'eau, qu'il ne pouvait même pas rester à Poudlard et que pour couronner le tout, il allait devoir passer quinze jours à Privet Drive, en compagnie des odieux Dursley qui seraient tout sauf ravis !

La colère qu'avait piquée Harry, avait été mémorable et fait fuir Fumseck qui avait flashé à l'extérieur de la tour dès les premiers hurlements. Minerva avait tenté de le faire se calmer en brandissant le spectre du retrait de points, mais le jeune Sauveur l'avait toisée l'œil glacé en lui disant qu'elle pouvait se mettre son sablier où il pensait. Outrée, la professeure de métamorphose lui avait lancé un maléfice cuisant sur les fesses avant de sortir, drapée dans ce qui lui restait de dignité. Severus qui avait assisté à la scène, depuis le recoin où se trouvait le télescope d'Albus, s'était enfin montré et avait pris Harry dans ses bras, afin de le calmer. La terreur des cachots avait promis de ne pas le quitter d'une semelle, puisque venant avec lui sous sa forme de corbeau, l'avait assuré qu'il ne laisserait pas les Moldus le toucher ou le menacer, et pour finir, avait promis qu'ils passeraient tout l'été ensemble à la mer, loin de tous ces empêcheurs de tourner en rond.

Harry s'était calmé. Il avait accepté une dose de Drogue de la Paix, une tasse de thé, un bonbon au citron et les excuses d'Albus pour ces congés contrariés. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il était ensuite retourné à la Tour de Gryffondor pour aller gémir sur l'épaule d'Hermione que le monde était cruel et que Fudge lui en voulait.

Et à présent, il se trouvait en pleine nuit, en proie au supplice de l'insomnie, malgré la présence réconfortante à ses côtés d'un Severus endormi.

Harry fourragea des deux mains sa tignasse emmêlée et soupira nerveusement. Il plia les genoux et songea à changer de position quand la main chaude qui reposait contre ses abdominaux bougea légèrement et qu'un murmure rauque s'éleva dans le silence de la nuit.

- Essaie de dormir, Harry.

- Sev' ! soupira le Gryffondor. Je suis désolé de t'avoir réveillé. J'arrête pas d'y penser, ça m'empêche de dormir.

Harry se tourna sur le côté pour faire face à son compagnon de lit qui n'avait pas bougé. Severus dormait habituellement sur le côté, un bras glissé sous son oreiller et l'autre autour du corps de son jeune amant.

- Essaie de voir le bon côté des choses.

- Ah. Parce que selon toi, il y a un bon côté à cette ignominie ?

- Tu es majeur, et tu as une baguette. Tes Moldus ignorent que cet idiot de Fudge t'a recommandé d'éviter de t'en servir contre eux. Pétunia sait parfaitement que tu n'as plus la Trace. Je lui avais mis ma baguette sous le nez l'été de mes 17 ans, lorsqu'elle s'était moquée de moi parce que Lily ne me parlait plus et sortait avec Pot... euh, James. Je lui avais alors expliqué que je pouvais lui jeter des sorts en toute impunité, tout comme Lily le pouvait, si elle l'embêtait ou l'insultait encore. Je lui avais expliqué la Trace, et fait la peur de sa vie. A mon avis, elle n'a pas oublié.

Le gloussement que fit Severus apprit à Harry que le souvenir était assez délectable et que le Maître des cachots ne serait pas contre un petit remake. Il esquissa un petit sourire qu'il dissimula en se glissant dans les bras du Serpentard.

- Ne me dis pas que tu as envie d'aller là-bas, rien que pour lancer des sorts à Tante Pétunia, comme au bon vieux temps ?

- Pas spécialement, mais puisque nous sommes obligés d'y aller, je pensais joindre l'utile à l'agréable, surtout que Fudge ne sait pas que je viens avec toi, et que donc, il ne surveillera pas ma signature magique comme il surveillera la tienne.

- Donc, si je comprends bien, murmura Harry le nez contre les pectoraux du Serpentard, moi je ne peux pas lancer de sorts ou de maléfices en toute impunité, à part je présume un simple Lumos ou un Alohomora banal, mais toi… tu peux… et tu ne vas pas t'en priver. C'est ça ?

- Tout à fait ! Hedwige va rester ici à Poudlard, j'arriverai bien sagement dans une cage que j'aurai moi-même conjurée et dont je pourrai sortir à volonté même sous ma forme de corbeau. La prison très peu pour moi, merci bien. En tant que corbeau, personne ne se méfiera de moi, je pourrai tout voir et tout entendre. Et agir ensuite en tant qu'humain sans qu'ils ne fassent la relation. Je ne pense pas que Lily ait jamais raconté à Pétunia que ton père était un animagus, puisqu'il n'était pas déclaré. Donc, à mon avis, elle ignore tout de ceci. J'avoue que me venger de toutes les crasses que cette vipère a pu me faire pendant des années, ça me ferait bien plaisir !

- Et moi donc, pouffa Harry, imaginant tenir un Dudley tremblant au bout de sa baguette et un Oncle Vernon suppliant à genoux pour une raison quelconque.

Harry resserra sa prise sur le corps nu qui était collé contre lui. Il leva son visage, déposa un baiser sur le menton piquant de barbe presque matinale et ferma les yeux.

Encore trois semaines de paix, enfin, de presque paix, à cause de la présence hostile de Ron qui passait son temps à le toiser méchamment, malgré les efforts d'Hermione de Ginny et ses airs méprisants, furieuse que ses projets de conquête et de mariage élaborés depuis des années, soient ainsi tombés à l'eau à cause de ce petit morveux qui avait décidé brutalement qu'il préférait les hommes et surtout le pire de tous : Severus Rogue, le bâtard graisseux de Poudlard.

Hermione avait expliqué à Harry ce qu'elle savait des projets de Ginny à son endroit. Il avait été surpris d'apprendre que depuis qu'elle avait dix ans, avant même de l'avoir une seule fois rencontré, Ginny avait décidé qu'elle épouserait Harry Potter quoi qu'il arrive et pour cela avait embobiné son frère Ron afin qu'il l'aide en devenant son meilleur ami. C'était pour ça que Ron s'était précipité dans le compartiment vide d'Harry, lors de leur premier voyage en Poudlard Express, faisant connaissance avec le jeune sorcier dépaysé et déjà l'influençant comme Hagrid en lui disant que tous les Serpentards étaient des idiots et des Mages noirs.

Le jeune Gryffondor en avait été très blessé et s'était même vexé d'avoir été si naïf. Mais qu'aurait-il pu savoir, lui, qu'on avait tenu à l'écart du Monde Magique toute sa vie ?

Ron et Ginny avaient joué et perdu. C'était pour lui une affaire classée. Fred et George étaient toujours ses amis et Ron n'arriverait pas à changer ça, bien qu'il eût essayé plusieurs fois.

Harry ferma les yeux après avoir resserré encore une fois son bras autour de la taille fine de Severus. Il sentit vaguement qu'on lui embrassait les cheveux et puis il s'endormit d'un sommeil sans rêve, comme à chaque fois qu'il passait la nuit dans les cachots.