Disclaimer : Je ne fais qu'une sorte d'emprunt sans demander. Ce n'est pas du vol, mais les personnages de Death Note ne m'appartiennent pas. Les créateurs sont Tsugumi Ōba et Takeshi Obata

Rating : M

Genre : Angst/Romance.

Pairing : L/Light. Slash/Yaoi...

Auteur : Shadow-of-Goddess

Résumé : Tu es comme un papillon L. Tu voles autour de la flamme, la lumière t'attire, et tu t'avances toujours plus loin, et ce, même si tu sais qu'elle va te consumer.

Titre : The line between Heaven and Hell

Warning Important : Je change quelques petits détails, avant que vous ne m'en fassiez l'honneur. Cette fic se situe quelques jours avant la mort de L dans le manga, à la différence, que le death note de Light est toujours enterré, et Misa n'a donc pas retrouvé sa mémoire.

Prologue : Arrestation


Light inspira une longue bouffée d'air, sa poitrine s'était soudain resserrée dans l'anticipation. Le sang qui irriguait son cœur semblait comme figé, aussi froid que si de la glace l'avait subitement oblitérée. Ses pensées étaient devenues aussi floues et abstraites que de la brume, aussi mystérieuses, et dangereuses. Un instant, il eut envie de fermer les yeux pour se laisser sombrer dans une quiétude noire, mais ça ne servait à rien, espérer que ça ne soit qu'un cauchemar était bien trop illusoire, brillant, et naïf pour que Light puisse même s'imaginer nier tout ce qui était en train d'arriver. Lui, un homme excessivement pessimiste ne pouvait se laisser bercer par de belles chimères. Ses mains tremblaient et il lui était de plus en plus difficile de contrôler les émotions sur son visage avec la tempête de pensées qui dansaient dans son esprit. Tant de sentiments qui le traversaient furtivement, insaisissables comme de la fumée pour laisser place simultanément à un autre souffle, sans qu'il ne puisse en saisir un, le retenir, et le nommer.

L'irritation ?

La colère ?

Non, c'était bien trop faible et superficiel pour décrire l'émotion si vive qu'elle lui donnait envie de faire couler du sang, lui qui était un tueur si... propre, si distingué. Faire couler du sang hein ? Comme un loup qui se bat pour sa survie enfonce ses crocs dans la chair du chasseur, juste pour pouvoir jouir de la vue du précieux liquide carmin.

La rage.

Ses yeux n'avaient pas quitté son chasseur, et ses sentiments étaient soudainement devenus si intenses, qu'un instant, il eût peur que le masque de neutralité sur son visage ne se brise et révèle au monde ses véritables intentions. Ils en vomiraient d'horreur, s'ils savaient de quoi était habitée son âme. De la pure envie de détruire, d'annihiler son existence, de ne plus voir ces yeux si étranges le regarder comme s'il n'était rien de plus qu'un criminel.

Il était Dieu bon sang !

La haine.

Les cliquetis du cran de sureté des armes résonnait dans le QG, comme un tambour, assourdissant toutes ses pensées, avec une seule émotion, une émotion si faible qu'il en aurait pleuré de honte, suffoqué de tristesse, et crié de rage.

La peur...

La terreur.

Light n'avait jamais véritablement connu la terreur, en un sens, il était trop fier et orgueilleux pour reconnaître trembler de peur, pour s'abaisser à cette faible condition. Les cauchemars, -non pas qu'il n'en faisait pas- ne l'avaient jamais terrifié, simplement parce que si l'on raisonnait intelligemment, on comprenait le loufoque de la situation, et l'illusion ne résistait pas à une confrontation avec le réel.

Il n'avait jamais eu peur parce que tout avait toujours été sous son contrôle. Jusqu'à maintenant.

Light haïssait cette petite voix d'enfant qui pleurait dans sa tête, qui tremblotait, et qui se mettait à nu, renonçant à toute sa dignité, il ne pouvait pas se montrer faible, terrifié... humain. Ce serait sa perte. Il avait déjà perdu, mais la défaite ne serait encore que plus amère si L pouvait le réduire à un être pathétique et lâche.

Il ne devait pas avoir peur. Dieu n'avait pas peur, mais Light oubliait souvent que dans les traditions, les hommes étaient faits à l'image de Dieu, et que peut-être, les émotions provenaient d'une dimension humaine de Lui. Mais pour Kira, ce serait une honte innommable d'avoir peur, il n'était pas comme tous ces vers rampants, faibles, qui se trainaient dans leur horrible condition d'humains pathétiques. Des vers qui ne servaient à rien et rongeaient le monde, comme le trognon d'une pomme brunie et pourrie.

Le jeune homme n'avait pas besoin de se tourner pour deviner l'air horrifié de Matsuda. Ses hoquets de stupeur et son souffle étaient si erratiques, qu'il croyait que l'homme allait entrer en hyperventilation. Et ils lui donnaient par la même occasion une assez bonne vision d'ensemble. Il n'avait pas non plus besoin de regarder son père pour comprendre à quel point Soichiro Yagami était désespéré, son arme à feu qui l'avait en visée lui suffisait largement. La seule chose qu'il voulait voir c'était L, peut-être pourrait-il comprendre pourquoi il n'était pas mort.

« Light pourquoi ? »

Pourquoi ?

Pour se débarrasser des criminels.

Son geste n'était rien d'autre que louable. Pour enrayer les êtres vils de la Terre, c'est ce qu'il devrait dire, c'est ce que tout le monde voyait derrière ses meurtres. Un espèce de Dieu bienfaiteur qui venait punir les mauvais, un espèce de jugement dernier , un châtiment divin qui pesait le cœur de chacun. Personne ne penserait qu'il s'agissait au départ d'un espèce d'adolescent qui s'ennuyait .

Avant qu'il ne trouve le Death Note, sa vie était une suite de faits et gestes qui devenaient machinaux, rien ne l'avait vraiment intéressé.

Les études ? Pour être le fils parfait, il fallait au moins ça. Les amis ? Devoir réduire son intelligence et son vocabulaire de peur qu'ils ne comprennent pas était d'un ennui. Les filles ? Light avouait facilement, avec une pleine conscience de son égoïsme et de son narcissisme, qu'il n'aimait que lui-même.

La vie sous cet angle était alors d'une laideur atroce. Il n'étudiait pour rien, ne respirait pour rien, ne vivait pour rien. Juste pour être un autre pion du système, exceptionnellement plus intelligent que les autres. Et parce qu'il comprenait l'inutilité de sa vie qui lui avait apportée ces décisions précaires, il maudissait parfois cette même intelligence.

« Alors, pas béat de ta victoire L ? »

Sa voix était si pleine de rancœur et de rage, que Watari raffermit sa prise sur son arme, prêt à intervenir à tout moment si Yagami allait se jeter sur le détective. L bougea lentement ses doigts de pieds, ses yeux baissés vers le sol. Il pouvait voir Matsuda trembler encore plus devant l'intensité de ce regard, même lui manqua de tressaillir, il y avait tant de haine, de colère et … de vide.

« J'étais sincère quand j'ai dis que je ne voulais pas que tu sois Kira, Light-kun. »

Light fronça les sourcils, prêt à répondre, quand brusquement, son père qui s'était détaché de la prise de Mogi, l'attrapa par les épaules et le secoua violemment. Ses yeux étaient agrandis par la terreur, sa respiration sifflante, et son visage était si blanc que Light pensait qu'il allait faire un arrêt cardiaque dans la minute.

Il rencontra son regard qui semblait le supplier des yeux de dire quelque chose… de quoi ? De nier ? Comment le pourrait-il ? Rem l'avait trahi, ne lui faisant pas assez confiance, et avait indiqué à L la cachette du Death Note de Light en échange de l'immunité de Misa. Kira ne doutait pas de ses capacités d'orateur, mais qu'importe ce qu'il dirait, L avait déjà appelé le FBI et il était encerclé, rien ne pourrait le sauver maintenant. Plus rien ne pourrait sauver le monde.

Saleté de Shinigami.

« Dis moi que c'est un complot, Light... je t'en prie. » La voix du vieil homme était si désespérée, si lasse, qu'il aurait pu toucher le coeur le plus barbare, mais pas le sien. Il n'arrivait pas à trouver la moindre affection dans son coeur, les souvenirs de son père ne dénotaient plus d'aucune tendresse, c'était ça le purgatoire... se sentir aussi vide ?

Et puis il rencontra le regard cerné, et la posture ridicule de L, et à nouveau, il sentit une rage terrifiante le brûler, le démanger pour qu'il le tue. Comment un homme aussi répugnant, aussi asocial, aussi bizarre, aussi désintéressé, avait pu avoir raison de lui ? Light se trouva un instant ridicule, il tentait d'attribuer à sa rage, l'apparence ridicule du détective, mais il le savait...il le haïssait parce qu'il l'avait battu. Soudain, comme si son père avait compris ses pensées, le vieil homme braqua le pistolet sur son front, la main tremblante sur la gâchette.

« Je t'ai dis Light... » Murmura-t-il, d'une voix tremblante et presque sourde, L ne pouvait imaginer la douleur que devait ressentir Soichiro Yagami, cet homme si droit et honnête, l'homme le plus juste qu'il ait jamais rencontré, bien plus que lui-même d'ailleurs, prêt à tuer un fils qu'il adorait et prêt à se prendre la vie lui-même pour cet acte.

Mais, il ne pouvait pas le laisser faire ça.

« Monsieur Yagami. Je vous prie de bien vouloir baisser votre arme. »

Soichiro se retourna violemment vers lui, l'arme laissa une légère emprunte sur le front de Light, et il sentit l'arme appuyer davantage contre sa peau.

« Je ne peux pas ! C'est mon fils ! » Hurla-t-il, les yeux grands ouverts, et les narines dilatés par la rage. Ses traits étaient tirés dans une expression de désespoir, presque à la limité de la démence alors qu'il regardait L. « Je porterai ce fardeau avant de me tuer. »

L n'avait pas quitté Light du regard une seule seconde, et il ne fut pas plus surpris que ça de voir l'adolescent avec une expression de pur ennui sur le visage alors qu'il regardait son père. Était-ce un masque pour se protéger, ou ça ne lui faisait vraiment rien ? La dernière perspective était effrayante, car il prendrait alors vraiment Light Yagami pour un dieu, ou un psychopathe… peut-être les deux.

L lança un regard à Watari, et il n'eut pas besoin de mots pour comprendre ce que lui demandait le détective. D'un pas silencieux, il s'approcha derrière le dos de Soichiro Yagami, et frappa ses points de pression au niveau du cou. L'homme eut un instant un regard plein d'étonnement avant de tomber sur le sol, inconscient. Lorsque sa respiration devint plus légère, Light se rendit compte qu'il avait retenu son souffle jusqu'à maintenant.

« Hey ! Chef ! Qu'est-ce que vous avez fait ? Hurla Matsuda en se précipitant sur son père au sol.

- Yagami-san devenait un danger pour lui-même, répondit L, d'une voix calme. Il sortit de sa poche une paire de menottes qui brillaient avec une clarté diabolique et railleuse devant le visage de Light.

- Tu t'en souviens, Light-kun ? Elles ne t'auront pas quitté longtemps. Je les ai fait polir pour l'occasion. »

Light se retint de sortir un sarcasme tout aussi blessant. L voulait juste le provoquer, le mettre en colère, le faire tomber dans le désespoir peut-être ? Dans l'amertume ? Oh oui, il était amer, il était en colère, il était désespéré... mais pas suffisamment pour perdre le contrôle de lui-même et mettre ses émotions à nu devant lui. Ils ne serait jamais suffisamment désespéré pour ça.

L s'avança et Light serra son poing pour s'empêcher de l'enfoncer dans le sourire béat de ce bâtard. Il vit Watari le fixer avec une attention extrême, il aurait sûrement suffit qu'il bouge un cil, pour que le vieil homme le prenne comme une menace. L fredonna tout en secouant les menottes devant le visage de Light.

« Est-il nécessaire de me faire un tel visage Light-kun ? Ne sois pas donc si mélodramatique, c'est de bonne guerre. »

Light était surpris de ne pas voir les yeux de L pétiller d'amusement, alors qu'un large sourire étirait ses lèvres. Un sourire qui le fit presque frissonner, car il dénotait trop avec ses yeux noirs terriblement vides : les yeux d'un monstre sans âme qu'on dépeint dans les contes pour enfant. Et c'est justement à cause de ce regard blanc, que Light put voir parfaitement la fausseté du sourire du détective.

L se força à garder un air léger, ou apathique au pire. Personne ne devait voir la colère sous son visage, ni la haine... et le sentiment de trahison. Il ne mentait vraiment pas quand il avait mentionné son espérance au sujet de Light, que cette personne ne soit pas Kira. Light était un jeune homme exceptionnel. Par son intelligence, sa beauté et son charisme, il incarnait la perfection.

Mais L ne croyait pas en la perfection, sous ce visage d'ange innocent, se cachait le plus horrible criminel qu'il lui avait jamais été donné de voir. Un homme sans coeur, remords, ou amour.

Son âme devait être bien laide.

« Oui, mais même à la guerre il y a des règles, il t'a fallu l'aide d'un dieu de la mort pour me capturer L, vraiment, ton ingéniosité m'époustoufle. Fasciné. »

Le sourire de L s'élargit encore, il n'en aurait pas attendu moins de Light, l'homme n'avait plus aucune chance de survie, et pourtant, il continuait à entretenir ce masque de confiance en soi démesuré.

« Vraiment, elles vont à ravir sur toi, remarqua L en tirant son poignet, pour lui mettre les menottes. Peut-être Light-kun est-il dans la servitude ? »

Il entendit Matsuda tousser comme s'il s'étouffait tandis qu'Aizawa du coin de l'œil, lui lançait un regard mi-incrédule, mi-exaspéré. Étrangement, Light ne répondit rien, ses pupilles fixées sur son poignet menotté.

Et sans savoir pourquoi, ou en sachant peut-être mais en ne voulant pas le reconnaître, il sentit un instant sa confiance s'effriter.

Lui, avec des menottes. Comme un vulgaire criminel.

Mais il était Dieu !

Et pourtant, ces menottes le faisaient prendre conscience d'une réalité qui s'annonçait bien sombre pour lui. Et un instant, au regard curieux que lui donnait L, il avait compris que son trouble s'était lu dans son regard, mais il l'effaça d'une voix forte, et autoritaire :

« Je veux un avocat. »


Fin du Prologue.

Si vous êtes déjà perdu où si ça vous a plu, faîtes m'en part, ça me ferait plaisir.

Bien à vous,

Shadow-of-Goddess