Disclaimer: Tout appartient évidemment à J.K. Rowling.

Cette fic est cotée M, alors… ouste les petits enfants!

ATTENTION cœurs sensibles... Le début est un peu rude.

Tout n'est que fiction, les ressemblances à des personnes ou à des événements réelles sont accidentelles... (Même si je m'inspire un peu de la jurisprudence)


Chapitre 1 : Une nuit sans lune

Draco ouvrit la porte menant à sa chambre en prenant garde à faire le moins de bruit possible et se glissa à l'intérieur, le cœur battant à tout rompre, le souffle court, comme s'il venait de courir. La peur au ventre, il lui semblait que chacun de ses pas résonnait mille fois sur le sol de pierre avant de se réverbérer sur les murs, rendant ses déplacements audibles pour tous les habitants du manoir.

Le manoir Malfoy était plongé dans une obscurité telle qu'un observateur aurait eu du mal à discerner le château de la forêt qui l'entourait et du ciel sans lune et anormalement sombre pour cette soirée encore chaude du mois d'août.

C'est maintenant ou jamais, pensa le jeune Malfoy en déglutissant nerveusement. Ses mains tremblaient et il serra les poings fermement.

Il referma la porte derrière lui et, tout en épiant la pièce plongée dans le noir, cligna plusieurs fois des yeux, le temps que ceux-ci s'habituent à la noirceur qui régnait dans cette pièce qui l'avait vu grandir. Soudain, deux bras l'agrippèrent par derrière et un corps vient se caler contre le sien. Il sursauta en poussant un petit cri de stupeur qu'une main vint immédiatement faire mourir sur ses lèvres.

"Chut! Ce n'est que moi, relaxe." Murmura Étienne en le retournant brusquement face à lui. L'accent français du jeune homme teintait sa voix de la plus reconnaissable des manières.

Draco sourit en calant son corps contre celui de son amoureux et déposa un baiser sur ses lèvres, mais ce dernier fût rapidement interrompu par le jeune homme dont il devinait seulement les traits vu l'obscurité profonde de la chambre.

"On n'a pas le temps mon amour… Tout est prêt?" Demanda Étienne en caressant la joue du blond avant de reculer d'un pas pour se diriger vers la porte par laquelle venait de pénétrer Draco.

"Oui, j'ai vérifié, le Maître est parti avec une bonne dizaine des nôtres. J'ai réussi à les persuader de me laisser garder la porte du côté ouest pour la nuit. En passant par la forêt, on devrait atteindre la limite de la zone anti-transplanage après une heure de marche. Enfin, je l'espère, car si mes calculs sont mauvais et qu'on transplane trop près, le Maître le saura aussitôt et parviendra à savoir où nous sommes apparus, comme si nous l'avions fait de l'intérieur du manoir. Nous n'aurons pas de meilleure occasion de nous enfuir et de toute façon, nous n'avons plus le temps. J'ai entendu ma tante parler avec mon père, ils vont nous marquer à son retour, nous devons partir maintenant."

Étienne lui sourit et l'embrassa nerveusement, puis il posa une main sur la sienne en lui faisant signe qu'il était prêt à le suivre. Malfoy apprécia ce contact et l'esquisse d'un sourire effleura ses lèvres tandis qu'il emboitait le pas à Étienne. Il était tellement amoureux de cet homme, jamais il n'aurait pensé trouver autre chose que de la haine et de la destruction dans les rangs des mangemorts, alors l'amour il ne fallait même pas y penser.

Ça faisait un peu moins d'un an qu'ils se fréquentaient. Étienne l'avait tout de suite charmé avec ses larges épaules, ses longs cheveux noirs toujours si bien coiffés, mais surtout sa prestance, son raffinement si peu commun et ses manières à la fois douces et aussi, à d'autres moments, sauvages. Cela aurait suffi en lui seul à séduire Draco, qui ne s'entendait pas avec les rustres mangemorts qui habitaient chez lui depuis bientôt un an. Mais, au surcroît, Étienne était attentionné et plein d'égards à son endroit. Un véritable gentleman.

Évidemment, Lucius Malfoy n'était pas de cet avis et méprisait d'autant plus le jeune français depuis qu'il avait appris sa relation avec son héritier. Relation qu'il désapprouvait avec force. Mais Draco ne s'en souciait aucunement, au contraire, il se délectait des regards acides que lui jetaient son père à chaque fois qu'il était en compagnie de son petit ami. Il y avait longtemps que Draco Malfoy avait cessé de vouloir obtenir l'approbation de son père à tout prix, puisqu'il avait compris que c'était une chose qui était impossible, tout simplement. Il ne serait jamais à la hauteur de ce que le chef de famille attendait de lui.

Jamais il n'aurait tenu aussi longtemps sans Étienne. Jamais. C'est pourquoi ils devaient s'enfuir, sinon ils recevraient la marque des ténèbres et ça, Draco ne pouvait le tolérer. Il s'était promis, le jour où il avait compris qu'il ne serait jamais l'héritier que Lucius Malfoy désirait, que les erreurs de son père ne seraient jamais les siennes.

Tenant toujours la main d'Étienne, Draco se faufila dans les couloirs qui se succédaient, puis dans l'escalier. Étrangement, ils ne rencontrèrent personne, ce qui était assez étonnant, puisque normalement, même à une heure aussi avancée, il y avait souvent un va et vient dans les couloirs. Il sourit de sa chance et continua jusqu'au Grand salon où deux mangemorts, certainement de nouvelles recrues, puisque Draco ne les reconnut pas, somnolaient sur les canapés. L'une des deux était une jeune femme aux cheveux roux et, pendant un instant, il crut que c'était Ginny Weasley. Ç'aurait été la chose la plus incroyable qu'il ait vu, mais, évidemment, ce n'était pas elle.

Ils arrivèrent sans heurt jusqu'à la porte du côté ouest, celle qu'était censé garder Draco pour la nuit. Il posa la main sur la poignée, mais ne la tourna pas. C'était le moment fatidique, celui à partir duquel sa vie allait changer, définitivement, irrémédiablement. S'il tournait cette poignée et s'enfuyait dans la nuit, plus jamais il ne pourrait revenir en arrière. Ils seraient des fugitifs, le Seigneur des ténèbres tenterait de les retrouver à cou sûr pour les torturer et les tuer. Son père le renierait sans doute, son nom serait effacé de l'arbre généalogique, mais surtout, il ne reverrait plus jamais sa mère. À cette pensée, son cœur se serra et ses mains se remirent à trembler.

Il inspira.

Il n'avait pas le choix. Il ne serait jamais un esclave comme son père. Draco Malfoy n'était pas quelqu'un de courageux, mais en cet instant, il était déterminé à quitter cette guerre pour de bon et à affronter les conséquences que pourraient entraîner cette décision, coûte que coûte.

Avant de commettre l'irréparable, le blond se tourna vers Étienne, comme pour chercher son approbation et ce dernier lui donna un baiser maladroit qui ne parvenait pas à dissimuler sa nervosité, Draco se dit que son amoureux devait, comme lui, être nerveux à l'idée de la fuite qui les attendait.

Draco se détacha d'Étienne et ouvrit la porte qui devait les mener vers la forêt et vers la liberté. Alors qu'il s'apprêtait à en franchir le seuil, Étienne le retint un instant par le bras et se pencha vers lui.

"Je t'aime. " Lui souffla-t-il à l'oreille.


Harry Potter n'arrivait pas à trouver le sommeil, il jeta un œil au vieux réveil moldu récupéré par monsieur Weasley et soupira en voyant qu'il était seulement trois heures du matin, dans trois heures il allait donc pouvoir se lever pour de bon. De l'autre côté de la pièce, couché dos face à lui dans son lit, Ron dormait à poing fermé et le son régulier et lent de sa respiration avait quelque chose d'apaisant. Harry envia la faculté qu'avait son meilleur ami de toujours parvenir à trouver le sommeil, qu'importe le lieu ou la situation. Il soupira en changeant de position, résistant à l'envie de se lever pour aller se chercher un morceau du gâteau aux carottes que Molly Weasley avait préparé plus tôt dans la journée.

Soudain, un grand fracas retentit au rez-de-chaussée, le faisant sursauter, il saisit sa baguette qu'il gardait toujours à portée de main, sous son oreiller et se leva d'un bond avant de se précipiter hors de sa chambre et vers l'origine du bruit.

Lorsqu'il arriva en bas, les membres de l'Ordre étaient déjà là, Hermione était déjà présent, vêtue de son pyjamas et de sa robe de chambre. Elle occupait la chambre près de celle de Ron et Harry et ce dernier se demanda comment elle avait fait pour arriver avant lui. Il s'était pourtant élancé en dehors de la chambre dès qu'il avait entendu le bruit. Était-elle déjà éveillée à ce moment-là? Avait-elle elle aussi de la difficulté à dormir? Il avait l'impression d'avoir manqué quelque chose et se rapprocha de son amie, espérant qu'elle en saurait plus long que lui sur l'origine de tout ceci.

"L'Ordre prépare une mission de sauvetage d'urgence au manoir Malfoy, Rogue a eu une information comme quoi Voldemort et une dizaine de mangemorts auraient quitté le château pour la nuit. C'est le moment ou jamais d'aller récupérer Jones et Finley, qui ont été capturés lors du dernier affrontement." Murmura Hermione à toute allure.

C'est ce moment que choisit Ron pour les rejoindre en grognant d'avoir été tiré ainsi de son sommeil. Ses cheveux étaient en bataille et il réfréna un bâillement en s'approchant de ses deux amis.

"Qui nous dit que ces informations sont fiables? Selon moi, c'est du suicide!" Rugit Lupin en pointant un doigt accusateur vers Rogue qui le regardait avec dégoût.

"Voyons Remus, calme-toi! Je crois qu'il faut prendre le risque, si nous attendons la prochaine occasion, Jones et Finley seront sûrement morts." Dit Arthur Weasley en s'interposant entre le professeur de potions et le loup-garou, car ils semblaient sur le point de se sauter à la gorge.

Depuis quelques temps, la relation entre les deux était extrêmement tendue, c'était un peu étrange, car, depuis la mort de Sirius, ils avaient semblé avoir fait la paix. Harry les avait même déjà vus discuter de manière civilisé autour d'une tasse de thé. Mais cette bonne entente semblait avoir pris fin de manière abrupte sans que le Survivant ne sache pourquoi et il n'était pas prêt de leur demander non plus.

"Remus a raison, il faut tenter notre chance, allons-y! " Affirma Harry d'un ton décidé.

Les membres de l'Ordre se tournèrent alors vers lui comme s'ils venaient de s'apercevoir de sa présence.

"Il n'est pas question que vous veniez avec nous, Potter, ce serait non seulement stupide, mais, d'autant plus, c'est exactement ce qu'ils attendent de vous!" Siffla Rogue de son habituel ton méprisant. "Nous ne vous laisserons pas vous jeter volontairement dans la gueule du loup. Et vous ne faites pas le poids pour affronter le Seigneur des ténèbres dans un futur proche, vous devez vous entraîner!"

Harry allait répliquer tout aussi vertement, mais Lupin posa une main qui se voulait sans doute apaisante sur son bras en lui faisant signe de se calmer. Il soupira et le regard d'Hermione, lui intimant silencieusement de ne pas répliquer, fut ce qui le retint d'exploser de colère. Il n'en pouvait plus d'être enfermé au square Grimmaurd sans pouvoir faire quoi que ce soit alors que les membres de l'Ordre risquaient leur vie tous les jours pour lui. Cela faisait des mois qu'ils étaient cloîtrés ici, depuis la mort de Sirius en fait. Il n'en pouvait plus et sentait une haine sourde bouillir en lui et il avait de plus en plus de mal à la contenir.

Il voulait venger son parrain et à cette seule pensée, il serra les dents et les poings,

"Alors? Que faisons-nous? Nous y allons?" Demanda Lupin aux autres, interrompant le cour de ses pensées.

Les membres de l'Ordre acquiescèrent silencieusement, conscient du danger dans lequel cela les plongerait. Néanmoins, ils devaient tenter de secourir Jones et Finley, ils ne pouvaient pas se permettre de perdre deux membres de l'Ordre, pas une fois de plus, pas alors que leurs rangs étaient de plus en plus clairsemés. Et, Avec un peu de chance, cette mission se passerait bien et ils parviendraient à sortir de ce manoir maudit aussi vite qu'ils y étaient entrés. Leur plan était simple : distraire les mangemorts par une petite attaque tandis que Lupin et Rogue se faufileraient à l'intérieur pour secourir les deux prisonniers, ensuite ils s'enfuiraient à l'aide de portes-au-loin que Rogue avait dissimulés plus tôt, à l'orée de la forêt encerclant le manoir.


"Alors, on tente de nous fausser compagnie, Draco?" Susurra Greyback en affichant un sourire carnassier à ce dernier qui était maintenu au sol par deux mangemorts.

À peine avaient-ils franchi le pas de la porte qu'une vingtaine de mangemorts les avaient encerclés, Étienne et lui. Aussitôt, deux mangemorts encapuchonnés s'en étaient pris à lui et l'avaient forcé à s'agenouiller devant Greyback qui était à la tête du groupe. Draco frémit en sentant la baguette d'un des mangemorts s'enfoncer vicieusement dans la chair tendre de son cou. Cela laisserait une marque, sans doute. Il se mordit la lèvre, réfléchissant à toute allure, mais l'angoisse qu'il ressentait était-elle que cela semblait engourdir son raisonnement.

Comment avaient-ils pu être mis au courant de leur plan? Ou plutôt que savaient-ils au juste de celui-ci? Ils avaient peut-être encore une chance de s'en sortir, pensa Draco. Il suffisait de jouer les bonnes cartes au bon moment. Après tout, Greyback n'était pas doté d'une très grande intelligence.

"Qu'est-ce que tu fiches Greyback? Je ne comprends rien de ce qui se passe, j'étais censée surveiller la porte ouest pour cette nuit… Y'a un problème? D'accord, j'avoue que je croyais que je ne me ferais pas prendre, je n'avais pas le droit d'amener Étienne avec moi, mais je voulais passer le temps, si tu vois ce que je veux dire…" Dit Malfoy d'un ton qu'il voulait hautain et dédaigneux, mais qui trahissait sa peur et sonnait faux.

"Allons, allons, je t'ai déjà connu meilleur menteur mon cher petit Draco, je vois que tu n'as pas hérité des talents de manipulateur de ton cher père. " Susurra sa tante, Bellatrix Lestrange, d'un ton faussement mielleux en s'approchant de lui.

Il ne l'avait pas vu avant et sentit un frisson lui parcourir l'échine tandis qu'elle s'approchait de sa démarche langoureuse et se penchait vers lui de façon à ce que leurs visages soient à la même hauteur. Une lueur lui rappelant celle d'un prédateur qui est sur le point de sauter sur sa proie luisait dans son regard un peu fou.

"Tante Bellatrix, vous savez vous que je dis la vérité" Dit le blond d'un ton qui devenait de plus en plus suppliant, malgré lui.

La sorcière lui fit une moue feignant la compassion, mais qui donnait plutôt froid dans le dos.

"Tut, tut, tut, ne perd pas ta salive en supplications inutiles mon cher filleul, tu n'as donc aucune fierté? Un lâche… comme ton père!" S'exclama-t-elle soudain, dans un excès de rage qui semblait prendre sa source à même la haine féroce qui l'habitait.

Draco chercha du regard Étienne, mais il ne pouvait l'apercevoir d'où il était. Un éclair de culpabilité lui vrillait la poitrine, tout ceci était de sa faute. C'était lui qui avait tant insisté pour qu'ils prennent la fuite ce soir, ensemble. Si sa tante s'apprêtait à lui faire du mal, comme cela le laissait croire, ce ne serait rien en comparaison à ce qu'ils lui feraient à lui. Il savait qu'elle n'oserait pas lui faire grand-chose, son père était le maître des lieux, et l'un des mangemorts les plus proches du Seigneur des ténèbres.

La situation d'Étienne était tout autre, c'était une nouvelle recrue et il était plus ou moins apprécié des autres mangemorts. Il avait entendu à de nombreuses reprises les autres se plaindre du fait qu'il les traitait de haut. Ils n'aimaient pas son attitude un peu trop précieuse et ses manières qu'ils qualifiaient de prétentieuses et peu viriles.

Il serra les dents en pensant à son père, certain qu'il se servirait de cette occasion pour se débarrasser du français. Il sentit la colère monter en lui à cette idée. Il ferait tout pour protéger son amoureux, il ne les laisserait pas lui faire du mal. Il jeta un coup d'œil aux mangemorts encagoulés autour de lui, il fallait qu'il trouve une faille, une brèche pour s'en sortir. Qui étaient dissimulés sous ces masques? Qui lui viendrait en aide?

Bellatrix continua son discours. "Il me tarde tant de voir la réaction de Lucius, car comme toi et à cause de toi, il est faible, si faible. Il est grand temps que le Maître voit sa vraie nature, alors que la tienne est si honteusement déployée sous nos yeux depuis trop longtemps. Tu es une disgrâce pour le sang des Black qui coule dans tes veines." Cracha-t-elle avec mépris.

Malfoy releva le menton dignement en affrontant sa tante du regard et parla du ton le plus hautain dont il était capable dans sa situation. "Ce manoir appartient à mon père, il est le bras droit du Maître, vous serez tous punis s'il m'arrive quoi que ce soit! Où est Étienne? Que lui avez-vous fait?"

Les mangemorts présents éclatèrent de rire, un rire pervers et gras, comme s'il venait de raconter une plaisanterie particulièrement grivoise. Un frisson le parcourut.

"Oh, mon cher petit Draco, je vois que tu n'as pas encore compris. " Minauda Bellatrix en ricanant légèrement.

La vingtaine de mangemorts présents repartirent dans un grand éclat de rire, cette fois-ci beaucoup plus sinistre. Draco jeta un regard perdu autour de lui, cherchant des yeux son amoureux. Si jamais ils lui faisaient du mal, il allait… il allait…

"Allons Fredyk, dis-lui, je veux que tu lui dises. Allez, vas-y!" Ricana Bellatrix qui semblait au bord de la jouissance.

Draco vit alors Étienne sortir des rangs des mangemorts et s'approcher de lui. Le soulagement l'envahit comme une gorgée d'un liquide chaud et réconfortant et il chercha dans les yeux de son amant une explication à tout ceci, comme s'il s'attendait dorénavant à une mauvaise blague. Étienne Fredyk s'approcha de lui et se baissa à son niveau, puis il prit son menton tendrement entre ses doigts.

"C'est moi Draco." Dit-il d'une voix horriblement froide.

Le blond cligna plusieurs fois des yeux, alors que son cerveau refusait de comprendre. Il fouilla le regard brun de son petit ami, incrédule, plein d'espoir. Qu'était-il donc en train de raconter? Qu'est-ce que tout cela voulait dire?

"C'est moi Draco." Répéta Étienne en relevant sa manche et en montrant la marque des ténèbres, bien visible sur son avant-bras.

L'effet sur Draco fut le même que s'il avait reçu un coup de pied dans le ventre, son souffle se bloqua dans sa poitrine et il lui sembla que plus jamais il ne pourrait respirer.

C'est impossible, c'est juste impossible, se répétait-il mentalement alors que de seconde en seconde, ses incertitudes se cristallisaient en certitudes dans son esprit, glaçant tout sur leurs passages et lui arrachant un sanglot douloureusement étouffé par son souffle trop court.

Depuis quand Étienne avait-il la marque du Seigneur des ténèbres? Ils étaient censés s'enfuir ensemble cette nuit-là, ils étaient censés quitter l'Angleterre et partir en France, pour se cacher chez la famille d'Étienne, où ils auraient pu y vivre à l'abri de cette maudite guerre. Tout était planifié, depuis des semaines et même des mois. Étienne lui avait juré qu'ils ne se quitteraient jamais, qu'il allait tout faire pour qu'ils puissent être ensemble, parce qu'ils s'aimaient…

"Étienne, qu'est-ce qui se passe?" Dit Draco d'une voix brisée comme s'il espérait encore que la réponse à cette question serait différente de celle qu'il entrevoyait et qui l'horrifiait au-delà de la raison.

"J'ai fait mon devoir, je ne pouvais pas te laisser t'enfuir comme ça. Tu es un traître." Répondit Étienne en serrant ses doigts sur la mâchoire du serpentard.

Draco se raidit sous le toucher brutal de celui qu'il croyait connaître en tous points.

"Comme c'est mignon! On y croirait presque, Fredyk, sauf quand on sait que le Maître te demande depuis presque six mois de surveiller ce traître!" Ricana Bellatrix.

Draco sentit mourir quelque chose en lui. Six mois. Tout n'avait été que mensonge, depuis des mois. Étienne, celui pour lequel il était prêt à mettre sa vie en danger en se sauvant cette nuit, celui en qui il avait placé une confiance absolue, l'avait trahit. Tout n'était que mensonge et trahison, toutes les fois où pendant qu'ils faisaient l'amour Étienne lui avait murmuré les plus beaux mots d'amour à l'oreille, tout ça était faux. Il y avait pourtant cru, assez pour tout renier et s'enfuir. Il pensait passer le reste de ses jours avec lui, ils avaient fait des plans de toutes sortes quant à leur avenir.

Dans l'esprit de Malfoy la dernière phrase de sa tante tournait en boucle et enfonçait toujours un peu plus le fer dans la plaie : «depuis six mois». Tous ces baisers, toutes ces caresses, tous ces regards étaient donc faux? Ce n'était que du vent, du théâtre destiné à lui soutirer ses confidences et ses secrets les plus intimes. Ceux qu'il avait enfouis au plus profond de lui-même. Comment avait-il pu tomber dans le panneau, lui, le prince des serpentards, qui était censé être aussi rusé qu'intelligent. Il s'était fait avoir, de la plus horrible des manières.

Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Étienne avait sûrement été forcé par le Maître, il avait sûrement été torturé ou peut-être était-il soumis à l'Imperium. Il ne l'aurait jamais trahi volontairement, ce n'était pas possible, il devait y avoir une autre explication. Ils étaient amoureux... Il était amoureux.

Greyback coupa cours à ses pensées en l'agrippant fermement par le collet de sa robe de sorcier et en le soulevant presque de terre tandis que Fredyk reculait de quelques pas en regardant froidement Draco. Il ne l'avait jamais vu avec un tel regard.

"Comme le Maître est parti, je propose qu'on s'en occupe nous-mêmes." Dit le loup-garou avec un sourire carnassier. "Après tout, on sait quel sort est réservé aux traîtres."

"Non, vous ne pouvez pas faire ça, mon père vous tuera si vous me touchez!" Cria Draco d'un ton paniqué en tentant de se défendre.

Greyback lui asséna un coup de poing en plein visage, puis le jeta par terre et lui donna un coup de pied dans le ventre, ce qui eut pour effet de couper nette sa respiration. Il tenta de reprendre son souffle en s'agrippant à la pelouse pour se redresser, mais un nouveau coup de pied l'atteint dans la hanche et il poussa un cri en roulant un peu plus loin, sous l'impact.

"Hé! Attention, Greyback, tu vas nous l'abîmer! " Cria un des mangemorts dont il ne reconnut pas la voix.

Ce commentaire fut accueilli par une nuée d'exclamations grivoises et de rires de la part de la bande de mangemorts. Le loup-garou, pour toute réponse, asséna un autre coup de pied en plein visage à Malfoy, ce qui eut pour effet de fendre la lèvre du serpentard qui poussa un cri en tentant de se protéger le visage de ses mains. Comme si un signal invisible avait été donné, les autres mangemorts s'approchèrent de lui et l'entourèrent.

Il jeta un regard vers la forêt, mesurant la distance qui l'en séparait, mais il n'eut pas le temps de réfléchir davantage, qu'il sentit qu'on lui agrippait les bras avec force en le plaquant sur le sol. Il réalisa, à sa grande horreur, que l'un de ceux qui le maintenaient au sol n'était nul autre qu'Étienne qui évitait son regard avec soin.

Greyback s'approcha de lui et commença à lui enlever sa chemise si violemment que celle-ci se déchira en partie. Paniqué, Draco se débattit avec autant de force qu'il en était capable et mordit de toutes ses forces le bras du loup-garou lorsque celui-ci passa à sa portée. Ce dernier poussa un grognement presque animal et le gifla si fort que son arcade sourcilière se fendit nette. Le jeune homme ferma les yeux en sentant le sang couler sur son œil gauche et tenta de réprimer les larmes qui s'obstinaient, malgré tout, à couler le long de ses joues en serrant les dents si fort qu'elles grincèrent sous la pression.

Greyback lui arracha ce qui lui restait de sa chemise et entreprit de lui enlever son pantalon sans ménagement. Draco détourna la tête, humilié d'être nu devant tous ces hommes qui riaient et sifflaient, comme des bêtes. Il tourna la tête vers Étienne lorsqu'il vit l'homme dégoûtant baisser son propre pantalon et s'approcher de lui, le sexe déjà en érection. Draco cherchait le regard du français, mais celui-ci ne le regardait pas et fixait un point au loin. Greyback approcha son sexe de lui et le força à s'agenouiller.

"Suce petite pute." Dit Greyback et prenant la tête de Draco qui se débattait entre ses mains en pleurant.

Draco refusa de bouger. Jamais il ne ferait une telle chose. Le loup-garou lui donna alors un coup de pied dans l'entrejambe, ce qui le fit se plier en deux tout en laissant échapper un cri étouffé. Greyback en profita pour fourrer son sexe dans la bouche délicate du blond qui eut un haut-le-cœur. Draco tenta de reculer de nouveau, mais Étienne et l'autre le retenaient. Il eut un nouveau haut-le-cœur et vomit sur l'homme devant lui. Greyback le roua de coups, il entendit un horrible craquement et une douleur sourde dans ses côtes.

"Je vais t'apprendre les bonnes manières moi!" Ragea Greyback en le frappant, encore et encore, sous les encouragements des autres hommes et les rires.

Draco était de plus en plus étourdi et la douleur qu'il ressentait n'était rien comparée à celle qu'il ressentit lorsque Greyback s'étendit sur lui et le pénétra d'un coup sans aucune forme de préparation. Il eut l'impression d'être déchiré de l'intérieur et chaque poussée qu'exerçait son tourmenteur en lui était semblable à si autant de griffes acérées déchiquetaient son corps et son âme.

Dorénavant, son regard ne quittait plus le visage indifférent et froid d'Étienne tandis que Greyback allait et venait brutalement en lui. Les mains de l'homme s'étaient transformées partiellement et les griffes acérées de ce dernier déchiraient la peau de ses hanches qu'elles agrippaient férocement. Il avait cessé de se débattre, cela rendait la douleur encore pire et semblait exciter son agresseur davantage.

Lorsqu'il sentit le loup-garou se raidir et grogner alors qu'un spasme traversait son corps et qu'il éjaculait en lui, Draco crut que la fin de son supplice était arrivée, mais, aussitôt, Goyle, qui avait retiré son masque, prit la place de l'autre et la douleur reprit. Encore et encore.

Il fixait toujours Étienne, comme si sa vie en dépendait et, soudain, ce fut comme si son esprit se dissociait de son corps alors que les dix-huit autres hommes le violèrent tour à tour.

Bientôt, il n'eut plus conscience de rien, ni de sa douleur, ni du monde sale et, il lui sembla, dans ce brouillard qui l'entourait qu'Étienne lui souriait.


Note de l'auteur :

Merci d'avoir lu,

Il s'agit du chapitre réédité, concernant les autres, vous saurez qu'ils ont été réédités si le chapitre a un titre.

Je reste dans l'attente de vos commentaires qui sont le plus beau cadeau que vous pouvez me faire.

Évidemment, je répondrai à tous les reviews, comme toujours!

xxx

Harley