Mon p'tit blabla : Bon et bien me revoici avec une nouvelle fic, près de 3 ans après la dernière… Waouh ça ne me rajeunie pas tout ça. Le pire c'est que cette fic était déjà en cours à l'époque. La vie a fait que je l'ai régulièrement laissé de côté mais cette fois-ci c'est la bonne et donc je publie. J'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à me laisser des reviews c'est en grande partie ce qui me fait avancer niveau fic. Mais ne vous inquiétez pas, même sans cela vous l'aurez en intégralité. Je n'ai jamais laissé une fic inachevée… raison pour laquelle je suis restée plus de deux ans sans rien publier. Bref sur ce bonne lecture et à très vite ! (Je pense mettre environ un ou deux chapitres en ligne par semaine... enfin si je retrouve mes marques dans ffnet, désolée s'il y a certains problèmes de mise en page mais je pense m'en être pas trop mal sortie, on verra bien).

Une dernière chose : Merci à Bibidibabidibou qui a corrigé les premiers chapitres voici plusieurs années et qui m'a encouragé à l'époque. Seuls les dix premiers chapitres ont pu bénéficier d'une bêta (et encore entre temps je les ai retouché donc je m'excuse pour toutes fautes que vous pourrez remarquer) et pour les suivants… Je les relis et re relis mais il est plus que possible qu'il subsiste des fautes et je m'en excuse par avance.

Un peu plus et j'oubliais... JKR a créé HP pas moi et blablabla

Résumé : Quand deux destins se mêlent, se déchirent, se découvrent au milieu des volutes de fumées cela donne Severus et Hermione. (AU car Severus a survécu à la guerre).


Chapitre 1 : La fin et le commencement

J + trois ans, sept mois et quatre jours !

Dans les sous sol d'une vieille bâtisse un homme sombre et une femme flamboyante travaillent silencieusement à une potion. Ils connaissent sur le bout des doigts la chorégraphie de ce ballet. Maintes fois ils l'ont répété : couper, brasser, mixer, verser, broyer, mélanger, innover, améliorer, expérimenter. Ils n'échangent pas un mot… Cependant pas un geste ne vient en gêner un autre. Leurs mains se croisent sans jamais se heurter. Non seulement ils connaissent ce rituel mais ils semblent partager une telle complicité dans le labeur qu'ils usent de deux corps pour une seule pensée. Leur amour de la recherche est ce qui les a réuni autour d'un chaudron, voici déjà plus de trois ans.

Pourtant il règne une ambiance tellement pesante dans cette salle que l'on peine à comprendre comment ils peuvent œuvrer avec une telle symbiose à l'accomplissement d'un philtre. Au milieu des volutes de fumées et des senteurs inédites qui se dégagent de l'ultime breuvage qu'ils réaliseront ensemble, perdu dans ses propres ruminations, il ne remarque pas les larmes qui perlent aux yeux ambres qui le contemplent tandis qu'elle plonge dans les brumes du passé.

Elle se revoit toquer à la porte en bois massif délicatement ouvragée, pénétrer, sur son ordre plus que sur son invitation, dans ce lieu magique qui l'émerveilla au premier regard. Elle découvrait un véritable temple de la recherche, parfaitement adapté aux exigences de sa discipline de prédilection. Ses pupilles dilatées par l'incrédulité se posaient sur une impressionnante collection d'ouvrages, des plus anciens aux plus récents, qu'elle apercevait par une porte restée ouverte et sur quelques pans de mur du cabinet en lui-même. Il avait là un trésor inestimable. Un incroyable sentiment d'extase et d'anticipation s'était alors emparé d'elle.

A mesure qu'elle s'immerge dans ses souvenirs, elle ne se sent plus spectatrice de ceux-ci mais paraît les revivre.

Un bureau désordonné trône au milieu de la pièce, sa première réaction est la surprise. Elle l'avait toujours imaginé mener sa vie à l'image de sa tenue et de ses cours : rigide, rigoureux, précis, chaque chose soigneusement classée et rangée. Visiblement son travail personnel révèle un autre aspect de sa personnalité. Elle a tout juste le temps de noter la splendide cheminée en pierre de bourgogne, le vieux tapis, l'antique fauteuil qui, sans être de première jeunesse, paraît inviter à la relaxation tant il a l'air confortable, et les restes de repas succinct que retentit une imprécation suivie de son nom.

Elle s'arrache à son observation et quitte précipitamment la douceur de la pièce pour le laboratoire qu'elle devine derrière la porte entrouverte à droite du bureau. La jeune femme repousse le battant de bois avec un mélange d'excitation et d'appréhension. Ce qu'elle découvre la laisse coite.

Ce n'est pas la propreté des lieux, le nombre d'ustensiles et d'ingrédients de toutes sortes, les multiples fioles, la taille de cet espace, là aussi clairement adéquat pour mener des recherches, qui la laissent sans voix mais Lui.

Il ne lui était jamais venu à l'esprit avant ce jour qu'il était un homme comme un autre. Bien sûr elle le savait néanmoins il lui était toujours apparu comme un tourbillon de cape noire, un être asexué, un professeur vêtu de manière stricte. A vrai dire elle aurait été incapable auparavant de le visualiser autrement, même pour aller dormir… D'ailleurs elle n'avait jamais songé qu'il avait besoin de sommeil et de nourritures.

Cependant il est là, actif derrière une paillasse d'expérience, ses mains volent d'une plante à une autre, il les découpe avec une dextérité sans pareil. Elle l'a toujours su brillant. Même élève elle lui a toujours reconnu ça : une intelligence hors du commun, un esprit fin… sarcastique, sombre, torturé mais définitivement brillant. Ce dernier aspect ne le rendant que plus dangereux d'un point de vue extérieur.

Ce qui retient ici son attention ce n'est donc pas son habilité ou son savoir, non, il s'agit d'une chose bien plus incongrue : ses vêtements. Habillé d'une simple chemise blanche aux manches relevées sur ses avant bras, les cheveux noués sur sa nuque afin qu'ils ne soient pas une gêne, il ne lui est jamais paru aussi humain… Un homme comme un autre.

Elle devine un pantalon noir à ce qui emprisonne le haut de ses hanches, qui sont visibles malgré la table de travail qui les sépare. Il verse dans un récipient ce qu'elle croit reconnaître comme étant des pousses d'Aragora et finalement dirige son attention sur elle.

Un frisson la parcourt, ce regard ténébreux et dur est bien celui qui la foudroyait sur sa chaise lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle comprend qu'il s'interroge sur son propre choix. Il est vrai qu'elle le fixe sans un mot avec un air de parfaite idiote depuis cinq bonnes minutes. Elle a déjà fait mieux comme première impression. A l'heure actuelle, elle n'envisage qu'une seule chose qui puisse rendre la situation encore plus catastrophique : qu'il ait eu la mauvaise idée de se servir de ses capacités de Legimens sur elle… Si jamais il sait ce à quoi elle songeait il y a encore quelques secondes… Non, impossible, la honte la consumerait sur place.

Elle s'efforce de reprendre contenance tandis qu'il l'insulte tout en finesse avant de lui ordonner de se mettre au travail en lui désignant la paillasse sur laquelle il oeuvrait et à côté de laquelle il la toise. Elle cligne un instant des yeux en réalisant que, malgré son Doctorat en potions et recherches avancées, elle n'est pas prête de toucher ne serait ce qu'à un malheureux chaudron si ce n'est pour le nettoyer. Sa pitoyable entrée la condamne aux tâches les plus basses, celles qui sont d'ordinaire réservées aux jeunes stagiaires, les premières années. Mais peut-être n'en aurait-il pas été autrement de toute manière au vu du caractère sectaire de son nouveau collègue qui, semblerait-il, la considère toujours comme étant une élève stupide.

Résignée, tout du moins pour aujourd'hui, elle prend le parti de ce que sa mère appelle la sagesse et s'exécute en s'efforçant de ne pas envenimer la situation. Si au cours de ses apprentissages elle a bien appris une chose c'est qu'il faut parfois mieux se faire oublier et paraître disciplinée pour parvenir plus rapidement à ses fins. Elle a su appliquer ce précepte à la fin de sa vie scolaire elle peut bien le faire à sa vie professionnelle, le braquer dès le départ ne servirait à rien. Et puis elle ne s'attendait pas à avoir la tâche facile en se proposant à ce poste d'associé minoritaire… Laissé vacant depuis sa création vu que le grincheux personnage avait, jusqu'alors, refusé les rares candidats assez téméraires, ou désespérés, pour vouloir de ce travail.

Elle pose ses affaires en silence et s'approche du labeur ingrat qui l'attend, ce faisant elle passe près de lui et ne parvient à empêcher son regard de dériver sur sa personne jusqu'à se poser sur ses bras, présentement croisés sur son torse. Brusquement il se raidit, une rage sans pareil semble émaner de son être. Elle se sent comme martelée par cette aura et chancelle un instant tandis qu'il rabaisse vivement les manches de sa chemise et les boutonne soigneusement aux poignets. Dissimulant de ce fait la marque des ténèbres encore apparente sur sa chair malgré la défaite du mage noir voici plusieurs années, presque une décennie.

Il semble particulièrement contrarié et sur un dernier conseil, ou plutôt une menace qu'il ne prend pas la peine de voiler, quitte le laboratoire de sa démarche souple bien que soit visible, à la rigidité de ses épaules, la colère qui gronde en lui.

Ce n'est que bien plus tard qu'elle comprit qu'elle avait sans doute été réellement frappée par son courroux suite à une manifestation inconsciente de son pouvoir de Legimens… Dont les conséquences auraient pu être bien plus graves qu'un simple bleu si cet homme n'avait pas eu l'habitude, dès sa plus tendre enfance, de toujours se contrôler et ne rien exprimer de ses sentiments. Cela dit, depuis ce jour, elle ne peut s'empêcher de penser que Severus Snape est un sorcier encore bien plus puissant que la plupart des gens ne le soupçonnent. Les pouvoirs de l'esprit sont les plus délicats, efficaces et difficiles à maîtriser mais ils peuvent également devenir les plus insidieux, douloureux et fatals s'ils sont utilisés en ce sens.

C'est à peu près à la même époque qu'elle saisit la raison de son emportement. Par sa simple présence elle venait de le priver d'une partie de sa liberté. Celle d'oublier ses erreurs, son passé, son présent, son futur qu'il ne pouvait imaginer qu'en noir et gris, qui il fût… Et peut-être même qui il est. Elle n'avait songé qu'à l'incongruité de contempler pour la première fois les avant-bras nus de cet homme, qu'elle a pourtant côtoyé de bien des manières depuis son enfance jusqu'à la face cachée de la guerre. Lui s'était persuadé qu'elle fixait avec dégoût et une curiosité tout autant avide que malsaine le monstrueux tatouage qu'il arborera jusqu'à sa mort. Cette chose qui lui rappelle constamment pourquoi il se hait tout autant que le monde extérieur le craint et le rejette… Sous le couvert d'une fausse hypocrisie car il n'est pas dupe et a pleinement conscience que c'est en apparence seulement qu'il est accepté comme étant des leurs.

En preuve, cette mascarade de cérémonie où lui fût remis l'ordre de Merlin première classe ou encore toutes ces commémorations où il est convié en tête de liste… Mensonge sur leur prétendue amitié. Mais jamais "ils" n'oublient ce que dissimulent les manches de ses robes… Jamais ils ne lui permettent de tirer un trait sur ce passé qui le ronge. Il n'y a que dans la solitude de sa demeure, ou de son laboratoire, qu'il peut un instant être un homme comme un autre et agir comme bon lui semble sans se reprendre constamment sur sa tenue vestimentaire… Entre autre chose. L'intruse vient de le priver de cela, elle n'a pu s'empêcher de regarder son passé, de lui renvoyer ses erreurs en pleine face.

Il ne pourra plus être libre même en ces lieux qui sont pourtant siens. Pour cette raison il a voulu la blesser, lui faire autant de mal qu'elle lui en infligeait par sa simple présence et ses deux yeux posés sur sa peau. Ce n'est qu'à grande peine qu'il pu réfréner sa pulsion destructrice, il serait surpris qu'elle n'en garde pas quelques traces… Il se maudit encore plus pour cela, il n'est qu'un monstre. Depuis l'enfance il abhorre ce pouvoir tout autant qu'il le chérit. C'est tout à la fois son trésor et sa malédiction, maintes fois cela l'a sauvé tout en demeurant son secret. En effet personne n'a survécu au déploiement sans restriction de cet aspect de sa magie, et maintes fois cela faillit tuer des innocents quand la rage prenait le dessus sur sa raison…. A vrai dire, cela a tué des innocents, péchés parmi tant d'autres à mettre à son actif.

Il ne se fait aucune illusion. C'est pour cette unique raison que Dumbledore l'avait choisi, lui, comme espion principal… Comme pion de luxe. Ce grand mage avait vu ce que personne d'autre n'avait remarqué… Il est juste qu'il était présent quand les sorciers du Ministère ont débarqué chez lui, alors qu'il n'était qu'un enfant, pour constater le décès sanglant de son père. Cependant aucun d'entre eux n'a su comprendre comment un tel acte avait pu se produire sans que n'en subsiste les traces habituelles laissées par un sortilège de mort… Lui n'avait pas eu recourt à une baguette, simplement à la rage qui le consumait de l'intérieur et dirigée entièrement contre cet homme qui malmenait sa mère, déjà trop affaiblie par la maladie pour user de la magie, et qui le réprimandait constamment, le rudoyait pour un rien.

Oui seul Albus avait suspecté l'innommable et perçu l'étendu de son pouvoir, encore incontrôlé à l'époque, mais qui n'avait rien des manifestations communes de magie sans baguette des enfants en bas âge. C'est sans doute pour cela qu'il fût recueilli très tôt à Poudlard, y logeant dès ses huit ans. Déjà un pion sans le savoir. Il se méprise, malgré l'étendue de ses connaissances et la puissance qui couve en lui il ne parvient à se débarrasser de cette maudite marque ! Peut-être n'est-il qu'un faible face à son ancien maître, il est certain que Voldemort maîtrisait tout autant, sinon mieux que lui, ce pouvoir particulier.

Néanmoins il est incontestable qu'il ne peut garder une associée sans perdre une part de sa liberté ou reprendre le contrôle parfait qui a toujours été le sien depuis que Dumbledore et sa mère le lui ont inculqués. C'est à cela que le mène ses pensées tandis qu'il s'applique sur la conception de l'ultime breuvage qu'il sera amené à réaliser avec celle qui devint… Tout. Aujourd'hui aussi d'ailleurs ses manches sont relevées, cependant cela n'est plus un problème entre eux. Il ne parvient à croire que leur histoire s'arrête ici, là où elle a commencé… Autour d'un chaudron.


Mon p'tit blabla de fin : Voilà pour le premier chapitre, la suite s'attachera plus au développement de leur histoire justement, j'espère que ce côté narratif ne vous a pas révulsé. La prochaine partie diffèrera quelque peu pour nous ramener aux prémices de leur… complicité, ou tout du moins cela montrera comment a débuté leur association. A vos claviers à présent ! Ai-je bien fait de reprendre la plume ?