Titre : Disparu

Auteur : Gwenetsi

Statut : Complète

Série : N.C.I.S.

Saison : Après la saison 8 vu le moment où elle se situe.

Résumé : Qui a dit que Tony était le seul à s'attirer des ennuis ? Pourquoi ne profiterait-il pas de ceux des autres pour une fois ? Du bleu, par exemple ?

Disclaimer : L'univers et les personnages de NCIS ne sont pas ma propriété.

Note de l'auteur : Ne vous fiez pas au résumé. Il pourrait vous induire en erreur sur l'ensemble de l'histoire. Le problème c'est que je ne peux pas le changer sans tout révéler ! Donc pour vous faire un avis, un seul moyen : lisez ! Déjà, rien qu'en arrivant à la fin du premier chapitre, vous vous rendrez compte que ce n'est pas du tout ce que vous imaginez.

Tiva et McAbby : Réjouissez-vous camarades, pour la première fois une de mes fics va en contenir et non plus coller au sadisme des scénaristes de la série ! Aucune guimauve, elle vient se greffer sur le reste de l'histoire. Même ceux qui n'aiment pas ces couples ne devraient pas être gênés lors de la lecture vu la façon dont je les présente. Et surtout, les relations familiales sont ici mises à l'honneur bien plus que dans mes autres fics. L'accent est mis tout au long de l'histoire sur la relation fraternelle de Tony et Tim, qui en sont d'ailleurs les personnages centraux.

A savoir : J'ai en partie réécrit cette histoire pour en supprimer la totalité de l'univers de NCIS et y mettre le mien à la place. Elle n'est pas en ligne. Peut-être un jour aurai-je le courage de l'envoyer à un éditeur pour la faire plublier. Qui sait ?

Bonne lecture !


Disparu

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Les disparitions sont plus affreuses d'être sans traces.

Dominique Noguez

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La disparition d'un être proche touche davantage les adultes que les enfants, car seule la douleur des adultes se nourrit d'imaginaire.

Bertrand Godbille

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Que préfères-tu, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton pain ?

Albert Camus


Chapitre 1 - Sens

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Le silence.

C'est la première chose qu'il remarque.

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Puis l'obscurité.

Les ténèbres l'enveloppent.

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Ensuite la douceur.

Il repose sur quelque chose d'agréable.

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Après le parfum.

Une odeur de propre flotte dans l'air.

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Enfin la soif.

Sa gorge est sèche.

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L'ouïe, la vue, le toucher, l'odorat et le goût. Ses cinq sens lui amènent quantité d'informations, tant et si peu à la fois. Ils lui permettent de se situer ou en partie. Son cerveau a beau faire, il ne peut inventer ce qui n'existe pas. Il ne peut apporter de réponses à toutes ses questions.

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Il se redresse ou essaye. Un tissu l'empêche de se relever. Il est bordé dans un lit aux senteurs de lessive.

Il tire ses bras à l'extérieur et s'en sert pour se mettre en position assise. Le coussin sous sa tête il y a quelques secondes entre en contact avec son dos. Ses mains partent à la découverte de ce qui l'entoure. Derrière lui et à sa droite, un mur. Il se concentre sur les sensations de ses doigts. Il devine une sorte de peinture. La surface est granuleuse mais pas froide, à température ambiante plutôt. Au juger il dirait une vingtaine de degrés.

Il rencontre le vide sur sa gauche. Il sort totalement des couvertures et avance à tâtons sur le lit. Le tissu doux du drap laisse la place à celui pelucheux de la couverture.

Bientôt c'est le vide. Il s'arrête, effectue un quart de tour vers la gauche pour laisser le mur derrière lui, puis s'assoit. Ses pieds pendent dans le néant. Il inspecte son corps.

Un vêtement le recouvre, en haut un T-Shirt, en bas un pantalon. Les deux tissus sont agréables au toucher et légers. Ils ne portent pas d'étiquettes. Ils ne moulent pas son corps. Ils sont lâches. Ce sont les seules choses qui le couvrent.

Il tâte ses bras, son buste, son visage, ses jambes. Rien n'a changé. Il est entier, toujours rasé de prêt. Il a les cheveux ébouriffés. Il ne sent aucune bosse, aucune marque qui ne devrait pas se trouver là, aucune douleur.

Il redresse la tête qu'il a penchée par automatisme. C'est toujours aussi sombre. Il ne distingue absolument rien de ce qui l'entoure. Il n'entend toujours aucun bruit.

Il pose ses orteils sur le sol avec hésitation. C'est lisse et un peu froid pour ses pieds chauds tout juste sortis de sous les couvertures. Il s'accroupit. Sa main droite passe sur le revêtement, du linoleum. L'autre reste solidement ancrée au lit, comme si il pouvait s'y retenir si jamais le sol se dérobait sous ses pieds. C'est idiot, stupide, mais rassurant. Il a besoin d'être rassuré.

Il se relève. Sa main toujours en contact avec le tissu, l'autre devant lui, il longe le lit dans l'autre sens. Il touche le mur, puis l'oreiller tout prêt pour s'assurer qu'il est bien où il le pense.

Il se redresse entièrement. Il suit la surface dure vers la droite.

Un pas, puis deux, puis trois... Il en compte sept avant de rencontrer des barreaux. L'acier est glacé. Il forme une grille qu'il continue de suivre, barreau après barreau. Chacun est séparé de l'autre par la largeur d'une main. Deux tiges transversales les longent, une au niveau de ses genoux, l'autre au-dessus de sa tête.

Un changement soudain apparaît sous ses doigts après avoir fait quatre pas. Une porte se découpe dans la grille. Elle est rectangulaire, sans poignée ni serrure. Une chaîne et un cadenas à clé les remplacent. Il continue d'avancer.

De nouveau quatre pas. Puis un angle et une découverte, un interrupteur. C'est un petit taquet plastique à actionner vers le bas pour allumer puisqu'il est en haut. Il se plaque dos au mur. Il l'enclenche.

Il est d'abord aveuglé. Les secondes s'égrainent. Puis ses yeux s'habituent à cette soudaine clarté. Il détaille avidement l'endroit.

Une pièce d'une dizaine de mètres carré, un lit en métal, un matelas, des draps blancs et une couverture d'un bleu très pâle, du lino marbré noir, gris et blanc, des murs immaculés et des barreaux noirs, voilà pour ce qu'il a déjà découvert. Pour le reste, il a à sa gauche un meuble à étagères vide, en face du lit, et une porte encastrée dans le mur où il est adossé. De l'autre côté de la grille, c'est un couloir. La lumière du néon qui a amené le jour s'y trouve, accroché au plafond. Il change de place pour voir à quoi il ressemble. Le constat est rapide et la déception grande. À l'origine l'endroit était formé d'une seule pièce que les barreaux ont coupé en deux. L'espace large de deux mètres auquel il n'a pas accès est doté d'une porte, sur le même mur que l'autre. Elle s'ouvre vers l'intérieur, la poignée est à gauche. Comme l'autre, elle est en bois, blanche.

Il avise ta tenue, un T-Shirt blanc, sans doute en coton, et un pantalon d'hôpital de même couleur.

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Soudain un flash dans sa tête. Il ferme les yeux.

Tout est flou. Tout est immaculé. Quelques tâches de couleurs passe à toute vitesse devant lui. Il ne parvient pas à savoir de quoi il s'agit.

Il sent de l'agitation alentour. Il se sent fatigué, épuisé même. Il est incapable de bouger. Son corps lui paraît lourd, si lourd.

Quelques bribes de mots lui parviennent. Péniblement, il reconnaît « cure de sommeil » et « pas fini ».

Il rouvre les yeux.

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Il a été dans un hôpital alors, non plutôt une maison de repos. Ses autres souvenirs lui échappent encore. Tout est embrouillé dans sa tête. Faute de se rappeler pour l'instant, il décide de continuer sa visite du propriétaire.

Il ouvre la porte qui lui est accessible. Il entre. Nouvel interrupteur au mur sur sa droite. Il fait un tour d'horizon, une douche, des toilettes, un lavabo, une serviette et un gant de toilette posés sur un tabouret en plastique sont les seules choses présentes. L'emplacement d'un clou au dessus des robinets lui indique qu'un miroir doit normalement y être accroché. Il n'y est pas, le clou non plus.

Encore une fois, tout est blanc. Jusqu'à présent, excepté la grille, le sol et la couverture, il n'a vu aucune couleur.

Il retourne sur le lit. Il croise ses jambes en tailleur. Il est totalement réveillé maintenant. Il se met à réfléchir. Il lui faut son dernier souvenir.

Le temps s'écoule, puis ça lui revient.

Il fait jour. Il sort de la voiture, la sienne, pas une du boulot. Il est devant un entrepôt. Où exactement, il n'en sait rien. Il ne voit que cette porte métallique où la rouille fait concurrence à la peinture bordeaux pour la colorer. Il la pousse. Elle bascule sur ses gonds avec un grincement strident. Il entre dans le bâtiment.

Il se souvient d'un bras enserrant son corps alors qu'il se débat et d'une main appuyant un mouchoir à l'odeur bizarre sur sa bouche. Quelques secondes plus tard c'est le trou noir.

Son ravisseur est un homme. Il a de la force. Il s'imagine un grand malabar de deux mètres qui aurait été capable de le tenir tout en l'endormant, sachant que ça ne peut pas être cela.

Le plus étrange, bien que tout le soit dans cette histoire, c'est qu'il n'a pas été assommé. Son kidnappeur l'a chloroformé. Il n'a jamais imaginé que ça puisse lui arriver un jour. On ne voit ça que dans les films !

Il a déjà imaginé son kidnapping, pas seulement à cause du boulot, mais surtout des bouquins. Enfin jamais il n'a pensé à ce scénario !

Mais où est-il ? Et pourquoi a-t-il été là-bas, dans cet entrepôt aux murs décrépis ? Et avant, que s'est-il passé ? On l'a kidnappé, mais pourquoi ? Et qu'est-ce-qu'on attend de lui ?

Il prend sa tête entre ses mains. Il ne comprend rien.

Il a tant de questions et aucune réponses. La seule chose dont il est sûr c'est qu'il est là pour une raison. Reste à trouver laquelle. Et il va la trouver, foi de Timothy McGee !