L'hiver du Rohan dépassait tout ce que Lothíriel avait pu imaginer. Chaque fenêtre, chaque portait laissait entrer un courant d'air froid. Eomer avait ri quand elle lui avait fait cette remarque. Il trouvait qu'il faisait bien chaud dans leur chambre. La reine tentait de se souvenir dans quel angle les bûches brûleront mieux pour que le charbon rougeoyant flambe les bûches odorantes. Il était tard et cela faisait longtemps qu'elle avait perdu ses prétentions de gondorienne. Elle n'allait pas réveiller qui que ce soit pour réchauffer sa chambre. Alors qu'elle tentait vainement d'éventer son piteux feu elle entendit Elfwine pleurer. Oubliant son feu, elle s'empressa d'aller prendre son fils. Il était l'heure de le nourrir et il n'y avait pas de feu après duquel se réchauffer. Mais alors qu'elle retournait piteusement vers l'âtre avec son précieux fardeau elle vit avec plaisir que les flammes lapaient les grosses bûches. Heureuse d'avoir un peu de chaleur, elle s'emmitoufla dans sa mante et attira son enfant vers son sein.

Il y avait quelque chose de serein et paisible lorsque tout le monde dort en paix. Le vent peut souffler mais en vain, ils étaient tous en sécurité. Ce soir, Lothíriel n'avait pas cette satisfaction. Elle savait que son époux peinait quelque part dans la tourmente ou campait quelque part dans ces plaines constamment balayées par le vent. Elle compta les jours de son absence alors qu'Elfwine s'accrochait encore à elle. Bien qu'elle se soit habitué à la vie simple mais cordiale de Meduseld. Bien qu'elle se soit fait des amies et qu'elle avait un fils qu'elle aimait plus que tout. Bien que son frère chéri Amroithos avait épousé Eadwyn et vivait à présent aussi à Edoras. Eomer lui manquait.

Deux semaines d'absence c'était trop long. Lothíriel se souvint des enseignements de sa tante Ivirinel en souriant. Celle-ci avait tenté d'écrire à sa nièce régulièrement mais elle s'était finalement ennuyée des histoires domestiques de sa nièce. Oh oui Lothíriel savait qu'il y avait une vie sans un homme. Elle y tenait à ses moments de solitudes si rare dans la nature et ses recherches des vertus des plantes du jardin de la reine. Même s'il y avait un accomplissement et contentement dans la vie sans un homme, rien n'était comparable à la présence d'Eomer, à son rire, à ses paroles et à son corps chaud contre le sien quand la chambre était aussi glaciale.

Le chat que lui avait offert Eomer à leur mariage dormait roulé en boule sur l'autre siège. A vrai dire, tout était à sa place. Lothíriel remis son fils dans son berceau.

Elle n'avait pas sommeil. Malgré la lamente du vent, elle entendit des éclats de voix. Elle se posta vers la fenêtre du salon royal pour écouter. Est-ce qu'elle avait bien entendu?

Soudainement la porte s'ouvrit et le froid s'engouffra de plus belle dans la pièce. Lothíriel s'élevant à la pointe de ses pieds embrassant son époux puis recula en faisant une grimace.

- Il fait froid et tu es un glaçon. Viens.

Il la suivi sans broncher. Il est vrai qu'il était tellement frigorifié qu'il se retenait de claquer ses dents. A l'intérieur de leur chambre, il faisait bon. Le feu brûlait joyeusement et le chat s'étirait devant celui-ci. Elfwine s'était endormit profondément. Après la tourmente du vent et des disputes territoriales à régler, cette quiétude rasséréna Eomer. C'était pour cela qu'ils avaient galopé dans ce temps infernal pour rejoindre Edoras au plus vite. L'ancien troisième maréchal de la Marche aurait préféré dormir la nuit dans une bruyante auberge. Mais le roi du Rohan savait qu'il n'y avait rien de plus confortable et plaisant que son propre lit.

Le lit était encore fait et Eomer en enlevant ses vêtements glacé et trempé demanda:

- Tu ne dormais pas? Est ce qu'Elfwinë t'a gardée réveillée?

Lothíriel lui tendit des vêtements qu'elle avait posé devant le feu en attendant qu'il se dévêtisse:

- Non. J'avais trop froid.

Eomer s'enveloppa de ses vêtements d'intérieur. Il se remémora gravement de l'accouchement de Lothíriel. Il avait vraiment cru la perdre. Depuis, il passait le temps à s'inquiéter sur sa santé et elle passait son temps à le rassurer. Il se pencha vers l'âtre et rajouta une bûche. Lothíriel était debout à ses côtés et attendait quelque chose. Il se tourna enfin vers elle et l'attira dans ses bras.

- Merci Lothíriel.

Et elle murmura comme pour elle même:

Merci d'être revenu sain et sauf Eomer.


Je ne suis pas très satisfaite de cette histoire mais elle me trottait dans la tête donc je me devais de l'écrire et de la partager avec vous. Et je tenais à la terminer.

Merci de m'avoir lu.