Après une trèèèèès longue absence due au vacances et, je l'avoue, à une flemme monstrueuse, voilà la partie 2 de ce one-shot, mais, comme les idées se sont mises à affluer d'un coup, je pense même à la mettre à part, en faire une histoire propre, et la continuer sur plusieurs chapitres. Qu'en pensez-vous ?

Bref, dans ce chapitre, j'ai eu une idée assez bizarre, sur ce qui aurait pu mener Hiruma à devenir le démon que l'on connaît, Certains trouveront peut-être ça incohérent, on même stupide, donc n'hésitez pas à me donner votre avis, De même si je ne respecte pas un élément du manga,

Merci d'avance, et bonne lecture !

C'est impossible pour toi !

Bien plus tard, lorsque tout les élèves eurent rejoint les étouffantes salles de classe, qu'ils se soient installés à leurs places respectives, qu'ils eurent sortit leurs affaires dans un brouhaha incessant et que le professeur eut enfin mis le nez dans cet environnement qu'il aurait souhaité plus studieux, une classe s'obstinait à sortir du lot. En effet, à la place du morne silence habituel des élèves résignés à une heure d'ennui, cette classe-là était parcourue de chuchotements multiples qui enflèrent jusqu'à devenir un tapage, sans que le professeur ne lève le petit doigt. Il faut dire, à sa décharge, qu'il était, comme toutes les personnes présentes, son regard rivé sur l'individu responsable de ce chahut : Hiruma Yoichi.

Quand ce dernier leva les yeux, qu'il avait jusque là gardés baissés avec sérieux sur son manuel, tout le monde se tut et une tension inimaginable satura l'atmosphère.

Son regard neutre n'avait pourtant rien de menaçant pour une fois, mais la peur inspirée par le démon du lycée était trop présente dans l'esprit de chacun pour que quiconque se risque à subir son courroux.

Croisant le regard attentif de Musashi, Hiruma retint de justesse le sourire satisfait qui lui démangeait les lèvres et préféra fixer ses prunelles émeraudes sur le pauvre enseignant qui avait l'air de se demander quelle attitude adopter.

« Ben alors ! L'exhorta mentalement le quaterback, vas-y, commence ton cours ! »

A nouveau, il se contint et ne leva pas les yeux au ciel, alors qu'il en mourrait d'envie, Il réprima également un soupir agacé qui aurait signé la fin du pari et se contenta donc d'observer avec insistance l'adulte en face de lui, en ignorant la vingtaine de regards curieux, perplexes, ébahis ou effrayés braqués sur lui. C'était compréhensifs, aussi, il ne venait jamais en cours, alors le voir soudainement débarquer en classe devait en choquer plus d'un.

Enfin, devant le manque de réaction de son maître chanteur, et surtout sous son regard clairement appuyé, le professeur finit par démarrer son cours, qui portait sur Socrate, d'une voix mal assurée, Cependant, il finit par se laisser emporter par son sujet, qui le passionnait, et, s'il jetait encore quelques coups d'œils fréquents au blond pour ne pas louper une éventuelle consigne ou un signal d'alarme, la leçon finit par reprendre un semblant de normalité.

Alors, et seulement alors, Hiruma se relâcha, Oh, pas totalement, de toute façon, il ne lâchait jamais vraiment prise, d'autant plus qu'il avait un rôle à jouer, mais du moins, il se laissa allez contre le dossier de la chaise, indifférent au frémissement de panique que ce simple geste provoqua dans la petite salle bondée,

Songeur, il repensa à la réaction de Mamori. Il avait essayé d'agir avec elle comme avec les autres, avec un petit plus parce qu'elle était une fille et qu'il trouvait extrêmement amusant de la faire tourner en bourrique, mais elle n'avait pas marché longtemps. Elle commençais à bien le connaître, mine de rien. Peut-être trop d'ailleurs. Elle l'avait rapidement percé à jour, lui et sa petite mise en scène. Et elle s'était énervée, Ce n'était pas la première fois qu'elle était excédée par son comportement, mais cette fois-ci, son agacement avait été plus fort, plus virulent qu'à l'accoutumée. Plus déterminé aussi. Cela n'avait rien à voir avec ces petits coups de gueule habituels. Jamais encore elle n'avait arboré envers lui une expression si proche de la haine, hormis au début, lorsqu'elle était persuadée qu'il maltraitait son cher Sena.

Et cette phrase, cette fameuse phrase qu'elle lui avait pratiquement crachée au visage avant de partir en trombe ! Il s'en souvenait parfaitement, évidemment, et il laissa les mots tournoyer dans son esprit, espérant trouver ce qui avait bien pu pousser la pacifique manager à les prononcer si férocement :

« Je ne sais pas ce que tu mijote, Hiruma, mais laisse-moi te dire que cette fois-ci, il est hors de question que je te serve de jouet dans tes plans tordus ! »

Croyait-elle donc qu'il comptait l'utiliser comme un vulgaire pion dans une de ses futures stratégies et qu'il avait tenté de l'amadouer avec cette sommaire mascarade ?Non, elle devait bien se douter qu'il n'utiliserais pas une ruse si grossière pour quelque chose d'aussi important que ses tactiques de foot U.S. Elle le connaissait mieux que ça ! Elle savait qu'il préférait les plans subtils et doucereux, qu'il adorait tisser la toile de ses pièges autour de ses victimes de telle sorte qu'elle ne se doute de rien jusqu'à l'ultime seconde,,,

Ses intenses cogitations furent brusquement interrompues lorsqu'il intercepta le regard clairement railleur de Musashi.

Repoussant à plus tard ses réflexions sur l'inexplicable attitude de Mamori, Hiruma fit le vide dans son esprit pour se concentrer sur son but : Gagner son défi !

En observant pensivement son vieil ami, Hiruma se rappela l 'époque du début de collège, où il venait encore en cours régulièrement. Il ne venait pas suivre les cours, non, puisqu'il les connaissait déjà. Non, en vérité, il venait dans le seul et unique but de mettre la pression ses fuckins' profs qui, persuadés d'être supérieurement intelligent, regardaient leurs élèves s'échiner sur leurs cours avec une expression hautaine, alors que ces mêmes profs, sur lesquels il avait bien évidemment un dossier, se faisaient pratiquement dessus chaque fois qu'ils croisaient son regard.

Hiruma les méprisait, tout ces adultes qui se croyaient tout permis parce qu'il détenait un pouvoir certain sur l'avenir de leurs élèves. Il avait eu envie de leur rabattre le caquet. Il avait voulu leur montrer que leurs victimes pouvaient se rebeller. Et il l'avait fait. Il avait mené des recherches sur chacun des adultes de son établissement, établissant une liste qui deviendrait plus tard son fameux ''Carnet de Menaces'', il leur avait fait du chantage, jusqu'à ce qu'ils apprenne à le craindre. Il avait même utilisé ses capacités de réflexions pour les humilier, en leur mettant leurs erreurs sous le nez, pour leur montrer qu'il n'était pas infaillibles, Il voulait mettre fin à cette dictature fermée sur laquelle chacun fermait les yeux. Mais il était jeune à l'époque, et il avait été naïf : Il avait cru que les élèves lui seraient reconnaissants, qu'ils verraient en lui quelqu'un capable de les sortir de ce système.

Cependant, quelques semaines seulement après qu'il ait commencé à faire chanter les enseignants, il avait compris. Il s'était rendu compte qu'il avait eu tort : Les élèves ne valaient pas mieux que les adultes.

L'incident, qui lui avait fait ouvrir les yeux sur la nature humaine, était encore frais dans sa mémoire. En réalité, il entretenait régulièrement ce souvenir, pour ne pas oublier qui il était, et ce qu'il avait vécu pour en arriver là. Il voulait pouvoir toujours se rappeler, et cet événement guidait ses pas depuis lors.

L'Homme est vil, peut importe son âge et sa position dans la société, L'oppressé peut se transformer en oppresseur du jour au lendemain, au lieu de tirer des leçons de sa propre expérience. Par vengeance, pour ne plus jamais avoir à subir de sévices, pour se sentir puissant après avoir été réduit à l'état de bête...

Les raisons ne manquaient pas.

« Tu me fous la gerbe, avec tes grands airs! »

Après cet incident, Hiruma avait finalement pris conscience de la réalité. Il avait regardé le monde en face, et pour la première fois, il n'avait pas détourné les yeux de ce qu'il voyait sous la façade, de cette réalité qu'il avait jusque là préféré occulter : Racket, drogue, violence, bizutage, vols... Tout cela était présent dans son monde, y compris chez les jeunes, et pas seulement à la télévision. Il avait simplement préféré fermer les yeux. Nier la vérité, faire comme si l'on ne voyait rien pour espérer vivre tranquille et se contenter de souhaiter que quelqu'un d'autre se charge de tout ce bordel. Comme tout le monde.

« Tu te crois important, pas vrai ? »

Quand il s'en était aperçu, il s'était rebellé contre ça. Il avait décidé de changer cette situation, à sa manière, et ce ne serait pas de la manière douce. Il s'était promu juge de tout ceux qui l'entouraient, tout en étant douloureusement conscient des fautes qui hantaient son âme. Malgré ça, il avait décidé de mettre une laisse à tout ces chiens enragés prêt à mordre leur maître à la moindre occasion, et s'était juré de ne jamais laisser cela se produire. Il devait être fort, sans cesse, car la moindre faiblesse lui serait fatale. Ce pacte avec lui-même était lourd, mais, paradoxalement, cela lui avait ôté un poids.

« Je vais t'aider à te rappeler quelle est ta place ! »

Encore ce souvenir... Hiruma ferma brièvement les paupières et, lentement, il se laissa glisser dans les profondeurs brumeuses de sa mémoire...