Épilogue
Nous nous étions réunis chez Emily, notre clan et la meute. Le premier conseil loup-vampire. De quoi retourner tous les Quileutes dans leur tombe, mais notre cas resterait sans doute unique.
De retour à Forks depuis une petite semaine beaucoup était à faire. La meute avait été tenue à l'écart des derniers évènements, un nouveau traité serait conclu cette nuit et surtout nous célébrions mes fiançailles avec Jacob, officiellement.
Après tous ces évènements, la meute quitta la cabane mais Jacob demanda à son père de rester. Je me doutais que cette conversation aurait lieu. Mon fiancé n'avait pas digéré les omissions de son père, il restait quelques mystères à éclaircir et il n'allait pas lâcher son père avant d'avoir toutes les réponses à ses questions.
Carlisle avait refusé de lui divulguer ce qu'il savait, répétant que Jacob devait l'entendre de la bouche de son père. Avec l'accord de Billy, qui semblait savoir à quoi s'attendre, nous assistions tous à ces révélations. J'étais très curieuse et en scannant les pensées de mon clan, je n'étais pas la seule.
« Tu m'as toujours dit que tu étais déçu de ne pas avoir muter. » attaqua durement Jacob.
« Cela n'a pas duré longtemps. » contra son père.
« Tu imagines que tu aurais dû m'aider davantage ? » insista mon fiancé.
Billy nous donnait l'impression que ce n'était qu'un détail et qu'il était inutile d'en faire toute une histoire.
Fais-nous voir sa vie, je t'en supplie mon amour.
Les paroles muettes de Jacob me parvinrent. J'aurais tout fait pour lui, j'eus une seconde d'hésitation puis finalement, je m'immisçais dans l'esprit de mon futur beau-père.
« Désolée Billy, mais c'est la seule façon d'en finir. » lui dis-je tristement.
Mon don se manifesta pour la première fois pour Billy et Emily, même si cette dernière ne sembla pas étonnée, ni impressionnée.
Nous vîmes Billy quand il avait huit ou neuf ans, en voiture avec son père et son grand-père et je réalisai qu'il s'agissait du jour où ils avaient eu cet accident. Billy était en colère contre son père et il l'avait confié à Ephraïm. Mais William nia avoir une aventure avec Helen Swan. Il était furieux des reproches des siens. Il n'eut pas le temps de s'expliquer davantage. La voiture fit une embardée pour éviter un camion et elle se renversa. Seul Billy en réchappa.
« Ma mère était une femme très jalouse. Elle avait été rejetée de sa famille car elle avait épousé un indien. Et elle avait toujours craint que mon père ne la quitte. Ils étaient amis avec les Swan. Helen et lui s'étaient vus un jour pour préparer un cadeau au père de Charlie. Il n'y a jamais rien eu d'autre entre eux que de l'amitié. » nous confia Billy
Un autre moment fut le jour des funérailles de William et d'Ephraïm. Charlie était là et avait mis sa main sur l'épaule de Billy, le début d'une longue amitié.
L'occupation d'Alcatraz et sa rencontre furtive avec Carlisle. Il s'était depuis remémoré ce détail mais sur le moment, il n'avait pas repéré son ennemi.
Quelques années plus tard, Renée arrivait à Forks. La rencontre entre mon père et ma grand-mère dont Eleazar m'avait parlée.
« Je ne me souviens pas du tout de ce jour. » déclara ahuri mon père.
« Moi si, comme si c'était hier, et Charlie doit s'en souvenir aussi car c'est ce jour là qu'il a rencontré Renée. » répondit Billy.
En effet, sous nos yeux se jouait la scène. Mon père, voulant éviter d'être aspergé d'essence, avait été un peu trop rapide pour aller aider Renée. Billy qui avait assisté à cela s'était précipité et avait pris le tuyau. Mon père était reparti, soulagé d'échapper à tout contact humain. Renée avait calé en voulant repartir et Billy avait alors appelé Charlie. Le coup de foudre entre mes grands-parents eut alors lieu.
Le soir même, Billy posait un lapin à Sarah, sa petite amie. Il mutait pour la première fois et tout en ayant peur du danger, était fier d'être à son tour et comme son grand-père, un guerrier.
« J'ai failli la perdre à cause de toi Edward. » glissa Billy en riant doucement.
« Pardon ? » répondit mon père.
« J'allais faire ma demande, mais j'ai compris ce qui m'arrivait et j'ai fait le lien avec ta présence ce jour-là. Tu es d'ailleurs resté près d'une semaine dans le secteur, et j'ai cru que je ne pourrais jamais épouser ma Sarah. »
Nous vîmes ensuite le mariage de Billy, la naissance de ses enfants. Jacob était très ému car il revoyait sa mère.
Elle était morte dans un accident de voiture quand il avait neuf ans. Billy ne se transformait plus qu'une fois par an. Même si il avait attendu toute son adolescence pour muter, il le regretta car il souhaitait plus que tout éviter cela à son fils. Il continua à se changer en loup, même après sa paralysie dû à son diabète, et le conseil était au courant.
Quand les Cullen vinrent vivre à Forks, Billy s'était disputé avec Charlie. Mon grand-père ne comprenait pas le boycott des Indiens envers l'hôpital où exerçait Carlisle. D'ailleurs, avec le retour des vampires, le traité empêchait les Quileutes de s'aventurer en ville. Peu après leur retour, Carlisle demanda aux anciens de le rencontrer. Billy se présenta à lui pour lui annoncer que la réserve était toujours surveillée et le traité valable. Carlisle fut dubitatif en voyant que Billy était en fauteuil roulant. Il ne croyait pas qu'il puisse être le chef de la meute, et le lui fit remarquer mais sans aucune moquerie. Billy lui apprit que son fils prendrait bientôt le relai mais qu'un autre jeune homme, Sam, serait en attendant à la tête de la meute. Depuis, Billy ne s'était plus transformé.
« Heureusement qu'on a changé ce point dans le traité ! Mon garage est sur Forks Avenue*. » me rappela Jacob.
Puis nous assistions au retour de Sam. Les anciens du conseil lui apprirent sa destinée. Sam l'avait acceptée et avait promis de laisser la place à Jacob dès que ce dernier le souhaiterait.
La vision suivante fut le jour de ma naissance. Billy regardait avec inquiétude son fils. Il avait compris pendant la grossesse de ma mère que Jacob s'était imprégnée de moi, mais ce dernier ne lui en avait pas parlé. Billy, malgré ses appréhensions, me prit dans ses bras et me fit un magnifique sourire.
« Je te promets de toujours veiller sur toi, Renesmée, et pas à cause du code de la tribu, mais parce que je t'aime déjà petite. » m'avait-il chuchotée alors que je dormais paisiblement.
J'avais souvenir de chaque moment depuis ma naissance, sauf quand je dormais. Je me levai subitement et allai le serrer dans mes bras.
Plusieurs autres moments, durant notre exil en Alaska, montrait mon fiancé triste, solitaire et taciturne.
Je ne pus contenir mes larmes plus longtemps et allai me blottir dans les bras de Jacob. Le voir si malheureux m'avait choquée. Il me consola et sans que je m'en rende compte, m'éloigna de notre petit groupe et les visions cessèrent. Il nous installa sur un tronc couché puis posa ses lèvres délicatement sur les miennes. Je répondis à son baiser passionnément, empoignant ses cheveux soyeux d'une main et de l'autre relevant son tee-shirt.
« Attends, je ne crois pas que nous serons assez discrets… » s'inquiéta mon fiancé alors que je m'attaquais aux boutons de son jean.
« Tu oublies mon bouclier. Et puis ils sont tous partis, il n'y a qu'Emily et je te garantis qu'elle n'entendra rien. » le rassurai-je.
Nous avions passé trois semaines à Venise, totalement dans notre bulle et avions pris la peine de visiter la ville et ses environs que les derniers jours. Avant cela, nous n'avions pas quitté la chambre. J'avais une faim insatiable de ses lèvres et de son corps. Il me comblait, m'emplissait de joie, de plénitude … et de jouissance. Il était un amant à l'écoute, nous avions tout à apprendre, aussi peu expérimenté l'un que l'autre mais j'avais réalisé que grâce à mon oncle Emmett, j'en connaissais pas mal en théorie et je mis un point d'honneur à passer à la pratique.
Trois mois plus tard, nous étions tous de nouveau réunis pour le plus beau jour de ma vie, mon mariage. J'avais été heureuse de revoir les Denalis qui s'étaient décidés quelques semaines plus tôt à occuper les postes vacants de « gouverneurs » des vampires.
La veille, nous nous étions mariés civilement, en présence uniquement de quelques amis de Jacob, de Billy, Renée et Charlie. Ma famille au complet ne pouvait pas se montrer. J'avais persuadé mon amour de nous vêtir en jean et tee-shirt, réservant ainsi nos beaux habits, nos vœux, notre émotion et notre ferveur à la cérémonie qu'Emily présida en présence de tous nos proches et amis.
Tout se déroula aussi bien que ce que j'avais pu apercevoir dans la vision de ma tante Alice. Renée et Charlie étaient là, un peu perdus certes, mais si heureux. J'avais accueillie ma grand-mère maternelle une semaine plus tôt et avait fait enfin sa connaissance. Les retrouvailles entre elle et ma mère avaient été très touchantes.
J'avais décidé de porter la robe de mariée de ma mère et cela l'avait beaucoup émue, ainsi que mon père. Il n'avait d'ailleurs pas pu s'empêcher de faire la morale à Jacob après la cérémonie, et quand je m'en rendis compte, j'interrompis mon père.
« Ce n'est jamais que la troisième fois qu'on me menace. » rigola mon mari.
« Qui ? » m'exclamai-je horrifiée.
Qui pouvait penser un seul instant que Jacob me ferait un jour souffrir ? Nous étions faits l'un pour l'autre !
« Charlie et Emmett ! » renseigna Jacob.
« On se demande à quoi servent les traditions ! pesta mon père. Je me faisais une joie de te faire ce petit discours Jacob ! »
« Tu te rattraperas bien un jour. » le consola faussement mon mari.
Ils étaient enfin devenus amis et même frères. Ma famille était plus unie que jamais, les loups avaient trouvé leur place dans notre univers et inversement. Notre lutin ne voyait aucun nuage à l'horizon et je commençais à vivre enfin sans peur et sans regret.
A SUIVRE...
* Forks Avenue est la rue principale de Forks, qui est aussi la route 101, citée dans le roman.
VOILÀ, C'EST LA FIN, JE VOUDRAIS QUE LES LECTEURS LAISSENT UNE TRACE ÉCRITE DE LEUR PASSAGE, SVP, SVP, SVP, SVP, SVP!
LA SUITE D "UN AUTRE DESTIN" EST EN COURS DE PUBLICATION ET S APPELLE "UNE NOUVELLE ERE"