Disclamer:Tales of Symphonia appartient à Namco et je n'ai donc pas le droit de tirer un quelconque profit matériel
Couple:YuanxKratos
Résumé:Après deux ans d'exil sur Derris-Kharlan, Kratos revient sur le monde unifié. Il savait que les choses auraient changé mais il ne s'attendait pas à ce que cela arrive chez son ami aux cheveux turquoise.
WARNING!
Ce chapitre contient des allusions à des relations sexuelles entre hommes. Si cela vous gêne, vous êtes libres de changer de chapitre, de zapper la partie concernée ou de vous rabattre sur une autre fanfiction.
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Toi, mon amour, mon ami
Chapitre six: Rêveries d'un mercenaire solitaire
Après avoir découvert Yuan se laissant mourir chez lui, Kratos avait passé la nuit avec lui, ne pouvant se résigner à le laisser seul alors qu'il semblait si mal en point. Le maître de maison lui avait prêté la chambre d'amis. Il n'y eut aucun incident, le demi-elfe étant parfaitement épuisé, il s'était endormi sans problème et ne s'était réveillé que le lendemain matin, peu après neuf heures. Ce fut l'odeur du café qui le réveilla. Il avait alors descendu les escaliers pour découvrir Kratos en train de préparer le petit-déjeuner.
- Si j'avais embauché une bonne à tout faire, je m'en souviendrais. Avait-il dit avec un sourire en coin
- Tu ne veux pas non plus que je mette un tablier et que je t'appelle maître ?
Les deux hommes s'attablèrent et mangèrent sans un mot. Seule la pluie battant les carreaux brisait ce silence. Tout en grignotant un croissant, Yuan observait la pièce et remarqua alors son état poussiéreux.
- Ma maison est vraiment dégueulasse... La honte, je te reçois dans un endroit crapé...
Kratos sourit face à ce mot régional, qui trahissait l'origine géographique de Yuan. Lui qui mettait un point d'honneur à parler une langue correcte sans dialecte, dans l'intimité, parfois, des mots en patois lui échappaient.
- Ce n'est qu'un peu de poussière. Le rassura-t-il
- C'est quand même la honte...
Ce fut donc opération ménage pour Yuan après avoir mangé. Kratos demeura avec lui toute la journée et ne le quitta que le soir venu. Et depuis cette journée, il passait chez Yuan tous les jours, ne le quittant qu'à la nuit tombée. Il ne pouvait pas le laisser seul, pas après ce dont il avait été témoin. Les premiers jours, malgré sa gratitude, le métis se sentait gêné et n'osait rien demander, même si son ami lui avait dit clairement qu'il était là pour l'aider. Et ce n'était pas comme si sa maison était en piteux état, le coup de balai de la veille avait été bien suffisant. Vivant seul, il n'y avait pas beaucoup à laver ou à ranger. Alors très vite, les visites de garde-malade devinrent des visites amicales. Cependant, des visites pendants lesquelles Kratos s'assurait que Yuan se nourrissait correctement. Et apparemment, si le demi-elfe était raisonnable et ne semblait pas faire d'excès, il mangeait à sa faim trois fois par jour, s'accordant de temps en temps une petite douceur. Quand Kratos arrivait, très souvent, Yuan finissait sa vaisselle. S'il faisait beau, les deux amis profitaient du jardin, buvant leur café sur la petite terrasse en bois. Le maître de maison écoutait avec un intérêt sincère son visiteur lui parler de son fils, de sa bru, de ses petits-enfants, de tous ces petits moments de la vie de famille qui semblait lui aller comme un gant.
- Je ne parle que de moi... Avait-il dit un jour, l'air désolé
- Parce que je n'ai rien à raconter, Kratos. Que pourrais-je te dire ? Aujourd'hui, j'ai lavé mes caleçons et j'ai plié mes draps. Ca vend du rêve. Il ne m'arrive rien. Donc, ce n'est pas grave.
- Sortir te ferait du bien.
- Pour aller où et pour voir qui ?
- Lloyd serait ravi de te recevoir.
- Lloyd est trop gentil pour son propre bien.
- Rencontrer des gens te ferait du bien.
- Je les verrai tous mourir avant moi. A quoi bon ?
Quand il prononçait ces mots, Yuan avait l'air si résigné, si exténué, blasé par une vie qu'il subissait patiemment dans le plus grand silence ! Kratos savait que le métis se protégeait avant tout de peines futures mais il se condamnait à une vie morne et triste à souhait. Une vie qu'il avait vécu quand il était parti sur Derris-Kharlan, ponctuée de temps à autre par les tentatives de Lloyd pour devenir l'ami du demi-elfe.
- Tu n'as pas gardé le contact avec tes hommes ?
- Ils ont leur vie. Je ne me suis que trop imposé dedans.
Après un court silence, Yuan fut pris d'un léger rire.
- Et puis, ils auraient du mal à m'écrire, ils ne connaissent pas mon adresse !
Bien souvent, après ce moment sonnait seize heures. Yuan refaisait du café et les amis, pour passer le temps, et surtout pour éviter de parler de sujets trop délicats pour eux, sortaient un jeu de cartes. Kratos ne connaissait que la manille, un jeu qu'adorait sa mère. Il l'avait enseigné à ses amis pendant la guerre de Kharlan.
- Il faudrait vraiment que je t'apprenne d'autres jeux. Lui disait souvent Yuan
- Lloyd m'a appris la bataille.
- Alors, pourquoi joue-t-on tout le temps à la manille ?
Les parties se déroulaient presque toujours dans un grand silence, perturbé occasionnellement par l'annonce des points et le bruit de l'horloge. Yuan évitait soigneusement de croiser le regard de Kratos. Il savait que le regard était le miroir de l'âme et si son ami parvenait à la lire, il le détesterait. Il ne pouvait pas éviter cette rencontre tout le temps et il arrivait parfois que son regard saphir croise celui grenat de son compagnon de jeu. Et à chaque fois, cela déstabilisait Kratos. Il voyait un tel mélange de sentiments contradictoires dans les pupilles du métis ! Il y avait la tristesse, le désespoir mais aussi un peu de joie, de soulagement, comme s'il était à l'agonie mais qu'il était content qu'il ne fusse pas seul pour s'éteindre. A chaque fois, Kratos sentait ses entrailles se nouer, pour une raison qui lui échappait. Etait-ce parce que la souffrance de son meilleur ami le touchait ? Etait-ce parce qu'il voulait qu'il guérisse de sa langueur ? Il y avait sans doute un peu de cela.
- Yuan ne sera pas malade indéfiniment. Lui rappelait toujours une petite voix de son inconscient
Il le savait aussi. Il savait qu'un jour, ses visites devraient cesser, Yuan n'ayant plus besoin de béquille. Et cela ne manquait jamais d'attrister l'ancien mercenaire. Tristesse qui n'échappait pas au demi-elfe et cela le faisait se sentir coupable. Même si l'humain disait que c'était normal, qu'il était son ami, que cela ne le dérangeait pas du tout que de venir l'aider, l'ex-renégat ne pouvait se débarrasser du sentiment de gêne qui le minait. Il avait l'impression que de le lui imposer. Il lui imposait sa faiblesse. Désormais, en plus de cela, il le faisait souffrir. Un soir, alors que Kratos s'apprêtait à le quitter, il le retint doucement par le poignet. Face à l'expression de surprise du visiteur, seuls deux mots parvinrent à quitter la bouche du maître de maison.
- Pardonne-moi.
Sans qu'il ne comprenne pourquoi, il se retrouva enlacé contre l'homme, sa main lui caressant gentiment les cheveux, comme il le faisait jadis, quand il était au fond du trou et qu'il cauchemardait. Il ferma les yeux et se laissa bercer par la douce chaleur de l'étreinte, le rendant alors parfaitement fermé à la réflexion mentale de Kratos.
- Mais pourquoi est-ce que j'ai fait ça, moi ? Pensait-il
Sans doute parce qu'il ne voulait pas que Yuan ajoute à la liste de ses tourments la culpabilité. Cela avait été un réflexe. Si cela s'était arrêté là, l'ange n'aurait pas été si préoccupé. Non, ses pensées se dirigeaient vers un autre problème. L'espace d'un instant, avant que son esprit ne se remette à fonctionner correctement, il avait eu envie que le métis soit tout à lui. Il l'avait là contre lui, peau contre peau, sentant son souffle sur sa nuque, ses cheveux lui chatouillant légèrement les doigts, son cœur palpitant contre son torse. Il pouvait sentir l'odeur fraîche et discrète du savon qu'utilisait son ami pour se laver.
- N'y pense plus. Se motiva-t-il
Il souhaita une bonne nuit à son ami et s'en alla après lui avoir promis de passer le voir le lendemain. L'image de Yuan le hanta jusque dans ses songes, où il le vit comme il l'avait connu. Un homme sympathique, jovial, extraverti, tout du moins quand on était son ami. Il le regardait et il riait de bon cœur, le regard pétillant. Un Yuan comme celui d'avant la mort de Martel. Mais soudain, tout changea du tout au tout. Ses yeux se voilèrent un peu d'un drap de mélancolie. Il s'approcha de lui et sans qu'il ne puisse réagir, le demi-elfe lui vola un baiser certes chaste mais aimant. C'était là le plus innocent de ses rêves cette nuit-là. Le dernier le réveilla à cause d'une réaction corporelle masculine.
- Tu veux la vérité? C'est toi mon problème, Kratos! Lui avait dit Yuan lors de la fête de Lloyd
- Nous avons un problème commun, très cher... Pensa-t-il amèrement
C'était un jour de juillet particulièrement chaud. Malgré son réveil en fanfare, Kratos alla tout de même chez Yuan cet après-midi là. Il frappa à la porte mais n'ayant pas de réponse, il ouvrit la porte de lui-même. Yuan lui avait fourni un double de la clé, afin qu'il rentre comme bon lui semble si jamais il ne l'entendait pas. Les fenêtres étaient ouvertes, dans l'espoir de laisser passer un peu d'air. L'humain pouvait entendre une douche fonctionner à l'étage. Il monta donc. Et croisa un Yuan à moitié séché. Le pauvre avait du se rendre compte de sa présence et se dépêcher, de peur de le faire attendre. Ses cheveux étaient encore mouillés et lâchés, de l'eau gouttait depuis les pointes de ss mèches bleues. Sa chemise blanche lui collait un peu à la peau et la laissait voir en transparence. Il avait l'air à la fois gêné et désolé, ce qui lui donnait un air adorable.
- Je suis désolé, je ne t'ai pas entendu... Avec cette chaleur, ma douche est ma meilleure amie !
Face au silence et au visage de marbre de son visiteur, le métis s'inquiéta.
- Kratos, tu vas bien ?
L'humain l'attira alors à lui et l'embrassa passionnément. La surprise ne dura qu'un court instant, Yuan s'abandonna à lui. Cela lui plaisait infiniment. Rien ne le choqua. Il ne se défendit pas quand Kratos chercha le contact de sa peau. Il ne protesta pas quand il commença à le dévêtir. Il ne se braqua pas quand ces jeux devinrent moins innocents. Il ne voyait que celui qu'il aimait. Il était entièrement à lui l'espace d'un instant et bientôt, ils ne firent plus qu'un.
A suivre