Avertissement : je ne possède pas l'univers d'Harry Potter.

Bonne lecture !

La douche

Chapitre 1

Se délasser sous l'eau chaude après une dure journée était un des seuls plaisirs que se concédait Severus Rogue. Malgré ce que pensaient tous les infortunés enfants qui passaient entre ses mains, il considérait que terroriser l'ensemble de ses élèves faisait parti intégrante de son travail. Afin qu'ils respectent leur professeur et qu'ils fassent leur travail dans un minimum de bruit. Quoiqu'en y réfléchissant bien, sa tendance naturel aux sarcasmes n'était peut être pas tout à fait étrangère à cette conception particulière (cruelle selon les plaintes des innocentes têtes blondes) de l'enseignement. Non ! Décidément, faire trembler et pleurer ces sales mioches ne pouvait pas être une distraction en soi. D'ailleurs, seule une douche parvenait à lui faire oublier les frustrations accumulées au cours de ces heures interminables où il leur dispensait ses cours.

Ainsi quand pour la énième fois, l'eau chaude devint brusquement glacée, il perdit le peu de patience qu'il lui restait. Avec un chapelet de jurons il sortit en trombe de la douche, attrapa une serviette qu'il ceignit autour de ses reins et fonça, via la cheminée, chez le directeur.

Albus Dumbledore était assis derrière son bureau quand il déboula, se planta devant lui les bras croisés, tout dégoulinant d'eau et ne tenant absolument pas compte du regard quelque peu médusé de son supérieur. Après tout ce n'était pas souvent que l'on pouvait déstabiliser le vieil homme !

« C'est intolérable, Albus, commença-t-il aussitôt d'une voix basse et vibrante de colère contenue, déjà qu'enseigner à ces morveux que vous appelez élèves n'est pas une sinécure mais si en plus nous n'avons pas les conditions pour mener une vie décente, vous pouvez commencer à chercher de nouveaux professeurs.

Il reprit brièvement son souffle et recommença sa diatribe avant que Dumbledore ne puisse placer un mot.

- L'eau est une fois de plus devenue glacée, Albus. J'ai fini par arrêter de compter le nombre de fois où c'est arrivé depuis le début de l'année, et nous ne sommes qu'en novembre. C'est le principal sujet de conversation parmi les professeurs. Flitwick et Vector n'ont pas arrêté de geindre à ce sujet. Minerva et Sybille se sont plaintes également. Bien que dans le cas de Sibylle, cela ne peut que lui remettre les idées en place », ricanât-il.

Le directeur fit mine de parler mais Rogue l'interrompit de nouveau :

- Et ne me servez pas vos excuses habituelles ! Non, une eau glacée n'est pas revigorante. Et si j'ai envie de rester plus longtemps que nécessaire sous…

-Severus ! intervint d'une voix ferme le directeur pour l'empêcher de continuer sa tirade, autant j'apprécie de vous recevoir à chaque fois que vous ressentez le besoin de parler, même dans cette tenue (il se mit à sourire), autant je ne pense pas que ce moment ci soit le plus approprié. (Son sourire devint de plus en plus large.) Vous devriez faire plus attention à ce qui vous entoure, mon cher.

Il fixa un point derrière Severus qui suivit machinalement son regard et se retourna.

Les quatre préfètes étaient regroupées autour d'une table couverte de livres et de parchemins dans un des coins de la pièce. Le rouge aux joues, elles le dévisageaient ou plutôt le déshabillaient du regard (tâche qui leur était grandement facilité, il faut bien l'avouer). Les yeux exorbités et la bouche béante de Pansy Parkinson la faisait ressembler à un poisson mort. Miss Patil laissa échapper un soupir en voyant son professeur de face et se mit à rougir de plus belle, Miss Abbot remarquablement concentrée semblait enregistrer tout ce qu'elle voyait en se mordant la lèvre. Quant à l'insupportable Miss Je-Sais-Tout, alias Hermione Granger (mais pourquoi fallait-il qu'elle soit là, la peste !), elle arborait un air oscillant entre gène et ravissement.

Un instant tétanisé par cette scène extrêmement inconfortable Rogue se ressaisit, leur adressa son regard le plus mauvais (son ego d'espion en prenait un coup de ne pas les avoir remarquées) et aboya un ordre d'une voix basse, venimeuse et bien trop calme (au vu de la situation qui n'aurait pas pu être plus embarrassante):

« Sortez ! »

Simple, directe, efficace. Les jeunes filles ne se trompèrent pas sur le ton qu'il venait d'employer. C'était quand il s'exprimait ainsi qu'il était le plus dangereux: cela annonçait une explosion de fureur que les élèves avaient appris à redouter plus que tout, puisqu'elle se traduisait invariablement par une avalanche d'insultes, les pires retenues et un torrent de larmes. Devenues blanches de peur, elles s'empressèrent de quitter le bureau. Seule Granger murmura un rapide bonsoir à Dumbledore.

Lequel adressa un regard chargé de reproches à son collègue.

« C'était extrêmement grossier de votre part, Severus. Ces jeunes demoiselles ne sont en rien responsables de ce qui vient de se passer. Il s'agit d'un malheureux concours de circonstance. Vous n'aviez pas à les congédier de la sorte et à les terroriser. »

Le professeur de potion s'était assombri à l'écoute de ce sermon.

« Les états d'âme de ces filles m'indiffèrent.

- Vous avez tort mon garçon. Et puis (le ton du directeur se fit plus léger et ses yeux se mirent à pétiller) c'était aussi extrêmement maladroit d'agir ainsi.

-Je ne vois pas pourquoi, déclara sèchement Severus en fronçant les sourcils.

-Eh bien, vous avez omis de leur demander, gentiment bien entendu, de ne pas raconter ce qu'elles ont vu… (silence)… un bonbon ? »

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