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UN FUTUR QUI PEUT ÊTRE BEAU…

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-Isabella Marie Swan, je te jure de t'aimer pour la vie, de rester à tes côtés et de t'épauler, te protéger à chaque instant des jours restant jusqu'à la fin du monde. Acceptes-tu de m'épouser ?

Il ne pouvait pas faire ça.

Il ne pouvait pas me demander ça !

Je sentais ma gorge se nouer fortement, ma respiration s'accélérer, mes yeux s'embuer de larmes qui ne couleront jamais tandis que mon cœur me faisait atrocement souffrir à se resserrer sur lui-même avec force.

Il ne pouvait pas me demander en mariage !

Edward, qui me fixait avec une certaine impatience, sembla perdre le peu de couleur qu'il avait tout en écarquillant des yeux face à ma soudaine crise d'angoisse.

-Bella ? Bon sang, qu'est-ce qui t'arrive ? paniqua-t-il.

Sauf que je ne le voyais plus, je me renfermais sur moi-même afin de fuir toute douleur. Je m'enfonçai si profondément dans mon esprit que je ne voyais, n'entendais, ne ressentais plus rien.

J'étais dans le noir.

Un noir profond mais apaisant.

Loin de cette situation dans laquelle Edward venait de me mettre.

Il ne pouvait pas me demander de l'épouser.

Pas comme ça.

Pas après que nous nous soyons mis ensemble depuis seulement trois jours.

Je ne croyais même pas au mariage.

Pas quand mes propres parents avaient vu le leur détruit au bout d'à peine deux ans d'union.

Pas quand mes parents ne pouvaient même pas y assister.

Mes parents qui, par ma faute, étaient morts.

Toute la tristesse que je ressentais vis-à-vis de leur décès et que j'avais réussis à canaliser sous une colère noire à mon encontre les premières années de mon existence vampirique explosa mais je la rejetais en me plongeant dans le néant qui m'entourait.

Je ne voulais pas repenser à leurs morts.

Je ne voulais pas repenser aux cris qui étaient sortis de leurs bouches avant de mourir.

Je ne voulais pas repenser au dernier mot de ma mère.

Mais la demande en mariage d'Edward m'avait rappelé leurs absences et tout ce qu'ils manqueraient dans ma vie.

Et je ne pouvais pas le supporter car c'était de ma faute s'ils étaient morts.

Par ma faute, ils n'assisteront jamais à ma remise de diplôme si un jour je me décide à retourner au lycée.

Par ma faute, ils n'assisteront pas à mon mariage.

Plus que tout, par ma faute, ils ne vivront pas la vie qu'ils auraient vivre.

J'ignorai combien de temps je me répétai ces affirmations mais je sentis tout doucement le néant s'éclaircir, pas beaucoup mais suffisamment pour me faire peur et me faire parler à voix haute afin de rester accrocher à ce que je pensai :

-C'est à cause de moi qu'ils sont morts.

-Non, Bella. Ce n'est pas de ta faute, répondit une voix que je ne reconnus pas mais qui résonnait dans ma tête.

-Je ne mérite pas de vivre.

-Tes parents n'auraient jamais voulu que tu culpabilises ! Ils auraient voulu que tu vives ! Que tu profites de ta nouvelle existence !

-Je ne peux pas ! sanglotai-je. Je ne peux pas !

-Il faut que tu acceptes leurs morts, Bella ! Faire une dépression ne les ramènera pas ! Il est temps que tu laisses tes parents reposer en paix. Ce n'est pas parce que tu fais ton deuil de ta famille que tu les oublieras, ou que tu saliras leurs mémoires, loin de là ! Tu ne fais que te détruire à petit feu en te raccrochant à ta tristesse mais surtout à ta culpabilité sauf qu'aucun de nous n'allons te laisser faire ! Il faut que tu vives, Bella !

-C'est trop dur ! Comment puis-je continuer à vivre sans eux ?

-Tu peux compter sur ta famille, Edward, les Cullen ! Nous sommes tous là pour t'aider à aller mieux ! Vis pour Renée, Charlie et Phil ! C'est ce qu'ils auraient voulus pour toi, j'en suis intimement convaincue. Nous serons toujours là pour t'épauler, t'aimer, mais laisse-nous le faire au lieu de toujours te renfermer sur toi-même ! Reviens vers nous, Bella !

Je sentis progressivement le néant qui m'entourait disparaitre au profit d'une obscurité que seuls mes yeux clos m'offraient.

-Je commence à la percevoir. Elle revient tout doucement parmi nous.

-Reviens-moi, ma Bella. Je t'en supplie, reviens-moi ! Je t'aime et je ne peux pas vivre sans toi, Bella !

Petit à petit, je retrouvais mes sens -sauf la vue que je refusai pour le moment de recouvrer- et commençai à prendre conscience de mon environnement. Je sentais deux personnes proches de moi mais en captai sept un peu plus loin dans la pièce où je me trouvai, grâce à leurs respirations.

-Edward ? demandai-je en savourant sa fragrance non loin de moi.

-Oui, mon ange, c'est moi ! Ouvre-les yeux, mon amour.

Ouvrir les yeux permettrait à la douleur de la perte de ma famille de m'envahir de nouveau.

Ouvrir les yeux signifierait pourtant d'arrêter de me porter le blâme de leur mort.

Ouvrir les yeux signerait enfin la dernière étape de mon deuil, l'acceptation totale de leur décès même si c'était surtout par résignation.

Etais-je prête à ça ?

Ça faisait tout de même vingt ans que je me torturais l'esprit avec la mort de mes proches, que je me rejetai la faute dessus à chaque fois que je me sentais quelque peu heureuse avec ma nouvelle famille.

Vingt ans que je culpabilisai alors que je savais que mes parents auraient voulu que je vive à fond mon existence :

« Je ne supporte plus te voir végéter ainsi, Bella ! s'était exclamé Charlie après que j'ai passé une énième journée à broyer du noir. Je comprends ta peine, l'a partage mais je ne te laisserais pas gâcher ta vie ! Tu dois te battre, profiter de ta jeunesse, vivre !

Je le voyais soupirer avant de passer une main sur son visage face à mon manque de réaction. Il semblait avoir prit dix ans et ce n'est qu'à ce moment-là que je remarquais les conséquences de ma dépression sur mon entourage, sur mon père. Je le faisais souffrir sans même le vouloir, à simplement baisser les bras.

-Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi, pour ta mère. Ni Renée, ni moi ne voulons te voir dans un tel état et si la situation s'aggrave, nous prendrons les mesures qui s'imposent car nous ne voulons pas perdre notre fille. C'est aux enfants d'enterrer les parents, pas l'inverse, Bella, pas l'inverse. »

-Bella ? continua la voix de velours d'un ton quelque peu inquiet.

J'avais enterré mes parents et maintenant je devais arrêter de ressasser leurs morts, de me raccrocher à ma détresse. Ce n'était pas ce qu'ils auraient voulu et je ne le comprenais que maintenant, après vingt ans de douleur, de remise en question, de culpabilité.

Ils étaient tous les trois morts et je devais enfin l'accepter. Ils n'auraient d'ailleurs pas supportés de me voir dans l'état dans lequel je me trouvais depuis tant d'années, pas après m'avoir vu au fond du gouffre après le départ d'Edward.

« Lâchez-nous, sales délinquants juvéniles ! cria Renée. Vous ne croyez pas que ma fille ne souffre pas déjà de la perte de son petit-ami ? Elle ne mérite pas de souffrir davantage ! Et puis d'abord, pourquoi vouloir se venger d'elle ? Elle n'a rien fait de mal, contrairement à vous ! »

« Fuis. »

Fuir pour vivre malgré leurs morts.

J'ouvris les yeux et plongeai dans celui, onyx, d'Edward.

-Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il en me prenant dans ses bras avant de me serrer fortement contre lui.

Je lui rendis son étreinte, légèrement surprise de son enthousiasme et remarquai les mines soulagées de Tanya, d'abord, puis Kate, Carmen, Eléazar, Carlisle, Esmé, Jasper et Alice.

-Tu vas bien ? Tu te sens mieux ? Tu as besoin d'aller chasser ? interrogea-t-il à la va-vite.

-Respire Edward, souris-je doucement mais tendrement. Je vais bien. Tout ira pour le mieux maintenant.

Et étrangement, je sentais à quel point mes propos semblaient justes.

J'avais l'impression que vraiment accepter la mort de mes parents m'avait libéré d'un poids. Je me sentais plus légère, plus libre.

-Ça fait trois semaines, Bella ! s'écria Edward, fou de douleur que reflétait parfaitement ses prunelles noires. Trois semaines que tu étais dans cette sorte de coma ! J'ai cru te perdre de nouveau ! Plus jamais ça, Bella ! S'il te plait, ne me fais plus jamais ça !

Ses bras autour de moi raffermirent leur prise, tant et si bien que si j'avais été humaine il m'aurait brisé en mille morceaux mais je ne pensais qu'à ce qu'il venait de m'avouer : Trois semaines ? Je n'avais pas eu l'impression de m'être repliée sur moi-même autant de temps. Des minutes voire de heures, mais des jours ?

-Trois semaines ? soufflai-je, les yeux dans le vide. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? demandai-je en regardant les membres de ma famille.

-Tu as commencé à faire une sorte de crise d'angoisse, murmura difficilement Edward qui me tenait toujours contre lui, le nez plongé dans mes cheveux. Et puis tout à coup, tu t'es évanouie. Je t'ai rattrapé à temps et ai essayé de te réveiller, en vain, avant que je n'appelle Tanya.

-J'ai eu une vision de toi, allongée dans un lit, inconsciente, ajouta Alice. Je suis donc venue de suite, accompagnée de Jasper, Carlisle et Esmé –Rose et Emmett étant partis chassés avec Irina et Laurent.

-J'ai essayé de te réveiller avec mon don, continua Jasper. Sauf que je ne te percevais plus donc j'ai vite compris que tu ne sentirais aucune de mes ondes.

- Au bout d'à peine quelques heures, nous ne pouvions même plus t'approcher. Une sorte de barrière invisible nous barrait le passage à un mètre de toi. J'en ai donc conclu que ton don s'est développé en bouclier physique, compléta Eléazar.

-Pendant deux semaines, nous n'avons pas pu t'approcher, révéla Tanya, alors Kate et Jasper se servaient de leurs dons pour tenter d'affaiblir ton bouclier physique alors que nous autres le faisions physiquement. Puis une semaine avant ton réveil, la barrière invisible a enfin disparut et tu as commencé à parler.

-C'était vous qui me parliez, compris-je. Je vous entendais mais ne pouvais pas savoir de qui provenait les voix.

-Et qu'est-il arrivé pour toi pendant ces trois semaines ? demanda curieusement Carlisle.

-Je me suis repliée sur moi-même mentalement pour éviter de me confronter à la mort de mes parents, dis-je simplement afin d'éviter de leur parler de la demande en mariage d'Edward.

-Et qu'est-ce qui a déclenché une telle réaction ? interrogea Tanya.

Tandis que je sentis Edward se figer et relâcher son étreinte, je vis Alice ouvrir la bouche pour répondre mais je lui lançai un regard si noir qu'elle n'osa pas ouvrir la bouche. Je répondis de suite à la question, mes yeux toujours centrée sur la femme de Jasper alors que je pris une des mains d'Edward dans les miennes, comme pour le rassurer :

-Rien qui ne vous concerne pour le moment.

Mon ton avait dû les mettre en garde car personne ne répliqua et j'en profitai pour me lever. Ce simple geste me montra que j'avais vraiment besoin de sang pour retrouver les forces que j'avais perdus en utilisant mon bouclier pendant deux semaines. De plus, je ne m'étais pas nourris depuis un mois maintenant.

-Edward et moi allons chasser, déclarai-je en regardant ce dernier, interrogateur.

Il me fit un sourire rassurant avant de poser ses lèvres sur mon front :

-Ne nous attendez pas avant quelques jours, d'accord ?

-Prenez tout votre temps, les enfants, nous sourit Esmé.

Nous lui retournions tous les deux le geste avant de saluer le reste de nos deux familles puis nous courrions ensemble vers le Nord.

Très vite, je m'abreuvai de tous les animaux qui croisaient ma route, finissant par sauter sur un loup puis un caribou avant de fermer les yeux sous la sensation exquise qui s'empara de moi.

J'aimais cette sensation de recouvrer mes forces au fur et à mesure que le sang s'imprégnait en moi. C'était grisant, enivrant même si une légère brûlure persistait à se faire sentir au fond de ma gorge.

-Tu as finis de chasser ?

Je rouvris les yeux et tombais dans le regard or de celui d'Edward qui semblait quelque peu hésitant à mon encontre.

-Tout va bien ? demandai-je.

Il passa sa main dans ses cheveux avant de se frotter la nuque, fataliste :

-Tu ne veux pas m'épouser.

Je savais que l'on allait discuter de sa demande en mariage, mais qu'il lance le sujet de cette manière, me brisait le cœur. Je ne voulais pas lui faire de la peine et pourtant c'était ce que je faisais, bien malgré moi.

-Je ne t'ai pas dis non, dis-je doucement et en le voyant retrouver le sourire de nouveau je grimaçai.

-Mais tu ne dis pas oui, comprit-il. Ce que je voudrais savoir c'est pourquoi.

-Je ne crois pas au mariage, déclarai-je en me tendant. Mes propres parents ont divorcés deux ans après avoir prononcé leurs vœux. J'ai vu Charlie détruit par leur rupture, Renée critiquer cette institution à longueur de journée tout au long de ma vie.

J'inspirai profondément afin de me donner du courage avant de continuer :

-Le pire, c'est que quand tu as fais ta demande, et même si ça m'est passé par la tête, ce n'est pas ça qui m'a provoqué une crise d'angoisse, mais plutôt le fait que je si je me mariais un jour avec toi –car il n'y aurait eu que toi dans mon cœur- ils allaient tout les trois être absents. Ils te connaissaient, Edward, et ils auraient pu assister à notre union si les choses se seraient passées autrement. Ils auraient être présents !

Je vis la culpabilité s'emparer d'Edward à une vitesse incroyable et avant même que je ne puisse dire quoi que se soit, il parla :

-Je suis désolé, Bella…

-Non, coupai-je fermement. Je refuse que tu te mettes le blâme pour la mort de mes parents sur le dos. Je t'ai déjà pardonné ton départ, je ne veux pas revenir dessus et encore moins que tu t'en veuilles ! Le passé doit rester dans le passé, même si c'est dur de l'accepter en tant que tel alors que l'on continue à souffrir de ce que l'on a vécu.

-Je m'en voudrais durant toute mon existence de t'avoir quitté il y a vingt ans, souffla-t-il.

-Tu n'as pas à t'infliger ce fardeau, murmurai-je en lui caressant la joue. Nous sommes de nouveau ensemble et ce, pour l'éternité.

Il pencha son visage sur ma main, profitant de mon geste tendre, les yeux brillants d'amour.

Cependant, il me semblait toujours quelque peu accablé alors que je ne voulais pas qu'il souffre et décidai de dévier quelque peu le sujet :

-Pourquoi veux-tu m'épouser ? Je ne comprends pas ce besoin que tu sembles avoir.

-Je voudrais que tu vois mon point de vue : Je suis né au début du vingtième siècle. J'ai été élevé avec des principes moraux à respecter et le mariage en fait partie. J'ai toujours rêvé de te voir remonter l'allée pour me rejoindre à l'autel, que tu portes mon nom, que l'on soit tout deux unis par les liens sacrés du mariage pour l'éternité. C'était des rêves inaccessibles à l'époque où tu étais encore humaine car je ne voulais pas t'arracher à ta vie, à ta famille mais maintenant que le Destin ou autre divinité quelconque m'a donné une seconde chance de toucher au bonheur à tes côtés et je veux faire les choses bien, comme mes parents biologiques me l'ont appris. De plus, ça te permettrait de ne plus douter de mon amour pour toi. Nous serons liés jusqu'à la fin des temps.

Ses mots me touchaient au plus profond de mon être, réchauffant mon cœur mort.

Je comprenais parfaitement ce que m'expliquait Edward et commençais tout doucement à partager ses idées, le mariage me paraissant beaucoup moins effrayant ou stupide quand je pouvais alors, grâce à ça, être liée à lui pour l'éternité.

Mais j'étais toujours quelque peu effrayé par cette institution.

Je lui fis malgré tout un petit sourire à Edward avant de poser chastement mes lèvres sur les siennes :

-Tu comprends ? susurra-t-il en vrillant ses prunelles pleines d'espoir et d'amour dans les miennes.

-Je comprends ton point de vue, répondis-je calmement en inspirant profondément.

Ses yeux dorés perdirent un peu de leur éclat avant de répliquer doucement :

-Mais tu n'acceptes toujours pas ma demande, comprit-il.

-Pas aujourd'hui, ajoutai-je en souriant légèrement, crispée. J'ai besoin de temps pour me faire à cette idée.

-Mais tu m'épouseras un jour, c'est ça ? interrogea-t-il en prenant mon visage en coupe et de vriller ses prunelles dans les miennes, un énorme sourire plein d'espoir aux lèvres.

En le regardant me fixer avec une telle intensité me chamboula et c'est la gorge nouée que je m'imaginais mariée à lui, m'appeler Isabella Marie Masen Cullen pour l'éternité.

Nous nous appartiendrons mutuellement pour toujours.

Plus d'abandon.

Plus de souffrance.

Plus de plaie béante dans ma poitrine.

Plus de doute.

Rien que du bonheur.

De la joie.

Mais surtout de l'amour.

Beaucoup d'amour, jusqu'à la fin des temps.

Je voulais vivre tout ça.

J'avais besoin de tout ça pour vivre pleinement cette existence vampirique.

La chaleur qui se propageait dans tout mon être froid face à l'amour que me portait Edward et qui se reflétait dans ses prunelles me submergea.

Je sentais mes yeux me se brouiller sous les larmes qui ne couleront jamais mais que l'émotion avait fait apparaitre.

Même si j'avais toujours peur, je prenais conscience que je voulais me marier avec Edward. Je voulais être sa femme. Je voulais être liée à cet homme qui possédait mon cœur depuis plus de vingt ans.

-J'accepterais bientôt ta demande.

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*OoO*

Ça faisait deux semaines qu'Edward m'avait demandé de l'épouser.

Deux semaines que nous avions passés collés l'un à l'autre de jour comme de nuit. Même pour aller chasser, nous y allions tous les deux voire avec d'autres membres de nos familles, mais jamais l'un sans l'autre.

Mon amour pour Edward n'avait de cesse de grandir et je me retrouvais très facilement submergée par ce que je ressentais pour lui et j'adorai ça, étant désormais définitivement et totalement heureuse. Le fait qu'il souhaitait m'épouser avait apaisé toutes mes craintes d'un nouvel abandon.

Et pourtant, le fait qu'Edward pense très sérieusement au mariage me faisait redescendre sur terre car j'étais indécise. Dès que j'étais prête à me lancer vers Edward pour lui dire que j'acceptai sa demande, ma peur reprenait le dessus et me faisait rétracter. C'était idiot car je savais que notre mariage n'était pas voué à l'échec comme celui de mes parents mais c'était comme un réflexe lié à ma phobie des mariages.

Cependant, une autre peur me tenaillait le ventre et c'est pour ça que je me retrouvai avec Tanya, avec qui j'étais partie, seule, chasser après avoir expliqué à Edward que j'avais besoin de parler à celle que je considérais comme ma confidente, ma meilleure amie, ma sœur, voire même une mère par moment.

Je la regardai finir de s'abreuver de son caribou, assise contre un arbre tout en essayant de mettre mes idées en place alors qu'elle me regardait, légèrement moqueuse :

-Tu devrais déstressée, Bella, sourit-elle devant ma mine soucieuse, en me rejoignant. Tu vas finir par avoir des rides avant l'heure !

-Edward m'a demandé de l'épouser, dis-je d'un seul coup.

-Wow, la vache ! s'exclama-t-elle, ahurie. Et j'imagine que tu as dis non, sinon nous ne serions pas ici, présuma-t-elle.

-Suis-je si prévoyante ? me lamentai-je en cachant mon visage de mes deux mains.

-En vingt ans, j'ai appris à te connaitre, Bella. Et même si je ne le vois pas souvent, j'imagine qu'Edward n'a pas lâché le morceau ! Ai-je tort ?

J'acquiesçai d'un signe de tête :

-Nous avons donné à l'autre notre point de vue sur la question et ça m'a permit de réfléchir à la question. C'est pourquoi j'ai demandé un peu de temps à Edward. Je l'épouserais un jour, faut-il juste que j'ai le cran de lui dire oui.

Tanya devint pensive, fixant le vide droit devant elle. Elle était vraiment belle et j'avais encore beaucoup de mal à comprendre pourquoi Edward avait refusé ses avances ou qu'elle n'ait pas de compagnon étant donné qu'elle avait tout pour plaire. Non pas que j'étais jalouse, j'étais même plutôt triste qu'après tout ces siècles de plaisirs érotiques éphémères avec les humains et les vampires, Tanya –et Kate- n'ait pas encore trouvé sa moitié.

-Tu as fait le deuil de tes parents, commença-t-elle doucement comme pour éviter de briser la quiétude que notre environnement enneigée nous procurait après chaque chasse. Et tu sais que votre mariage sera éternel, jamais il ne sera brisé.

J'approuvais d'un simple signe de tête en ramenant mes genoux pliés contre ma poitrine comme pour me protéger de l'impact que pourraient avoir ses prochains mots :

-Est-ce que tu as peur que nous te tournions le dos si tu te liais à Edward ? Que nous te rejetterions de notre famille puisque tu en rejoindrais une autre ?

Ses yeux dorés me fixaient droit dans les miens, me figeant sous l'intensité qu'il y régnait. Tanya ne voulait pas de mensonges, elle me connaissait trop pour ne pas me comprendre en un seul coup d'œil.

-Ce ne sera pas le cas ? chuchotai-je pour moi-même, même si je savais qu'elle m'avait entendu grâce à notre ouïe vampirique.

-Petite idiote ! lança-t-elle fortement. Tu feras toujours partie de la famille, Bella. Depuis ce fameux jour où tu as rejoints notre clan, je savais que ce jour arriverait. Ce jour où tu nous quitterais pour vivre ton éternité auprès d'Edward. Je ne vais pas mentir, oui, ton départ me causera énormément de chagrin, à Kate, Irina, Carmen, Eléazar et même à Laurent alors qu'il est plutôt taciturne. Tout le monde sera triste de te voir partir. Mais ce n'est pas ce que vive chaque parent ? Chaque père, mère, frère et sœur vivent cette épreuve quand l'un des leurs quitte la maison pour rejoindre celle qu'il fondera avec son âme-sœur et on s'y était tous préparé.

Elle glissa sa main dans mes cheveux avant de sourire doucement :

-Notre porte te sera toujours ouverte, Bella. Que ton nom soit Swan, Denali ou Cullen. Nous t'aimerons jusqu'à la fin des temps.

Je lui sautai dans les bras avant de l'étreindre avec force :

-Merci de m'avoir rassurée, Tanya ! Et saches que tu resteras toujours ma sœur et ma meilleure amie, quoiqu'il puisse arriver.

J'entendis son rire cristallin s'élever dans les airs tandis qu'elle me rendit mon étreinte :

-Je l'espère bien !

Nous étions retournées chez nous en nous tenant la main. J'avais profité que l'on soit encore toutes les deux pour lui demander d'être mon témoin, ce qu'elle accepta de bon cœur, riant d'avance à la tête qu'allait faire Kate quand cette dernière découvrira qu'elle ne serait qu'une simple invitée au mariage.

J'étais nostalgique. Ces moments de complicité entre elle et moi allaient me manquer. Tanya avait été ma bouée de sauvetage ces dernières années, m'écoutant et m'épaulant à chaque fois que j'avais besoin d'une amie. Mais je savais que je devais avancer. Que ma place était auprès d'Edward et des Cullen même si les Denali avaient une place privilégiée dans mon cœur.

Edward m'attendait patiemment dans ma chambre et je l'embrassai fougueusement en arrivant à sa hauteur avant que je ne recule et ne le regarde dans les yeux tout en gardant mes mains dans les siennes :

-Pose ta question, soufflai-je en souriant.

Il parut perplexe quelques secondes avant de comprendre face à mon enthousiasme qui cachait tant bien que mal mon appréhension. Son regard ainsi que son visage se mirent à resplendir comme jamais et je sentis mon corps se réchauffer face à l'intensité du bonheur qui transparaissait d'Edward et qui m'atteignait de plein fouet.

Il mit un genou à terre et sortit l'écrin en velours de la poche de son jean avant de l'ouvrir sous mes yeux émerveillés :

-Isabella Marie Swan, je te jure de t'aimer pour la vie, de rester à tes côtés et de t'épauler, te protéger à chaque instant des jours restant jusqu'à la fin du monde. Acceptes-tu de m'épouser ?

-Oui ! Mille fois oui, Edward ! m'écriai-je, la gorge nouée par l'émotion.

Edward glissa l'anneau en or sertit de petits diamants sur mon annulaire avant de l'embrasser trois fois puis de se relever. Il posa ensuite ses lèvres sur les miennes tout en tenant de ses mains mon visage en coupe.

-Tu fais de moi l'homme le plus heureux du monde, susurra-t-il en plusieurs baisers.

-Je t'aime, Edward et je suis impatiente de devenir ta femme.

-Isabella Cullen, souffla-t-il dans un éblouissant sourire.

-Bella Masen Cullen, corrigeai-je avant de m'emparer avidement de sa bouche.

Edward et moi ne voulions pas quitter ma chambre, voulant célébrer ensemble nos fiançailles mais en même temps, nous désirions que nos familles apprennent rapidement la nouvelle alors nous nous décollâmes l'un de l'autre et c'est bras dessus, bras dessous que nous nous dirigions vers le salon de ma maison.

Je ne fus pas surprise de voir tous les membres de nos familles réunis en voyant le sourire malicieux d'Alice et c'est avec une joie non dissimulée qu'Edward leur annonça que j'avais accepté de l'épouser.

Nous eûmes droits aux accolades chaleureuses et félicitations en tout genre alors que je voyais les matriarches des deux clans sangloter de bonheur :

-Dis, Bella, s'écria Kate en me sautant dessus, c'est moi ta demoiselle d'honneur, hein, c'est moi ?

Je ne pus m'empêcher de pouffer avant de tourner mon regard vers ma meilleure amie qui posa nonchalamment son bras sur les épaules de sa sœur :

-Il se trouve que j'ai déjà demandé à Tanya d'être mon témoin, Kate, grimaçai-je en voyant le faux regard assassin qu'elle me lançait.

-Que veux-tu, chère sœur, elle ne peut pas résister à mon charme contrairement à ton don, titilla la chef du clan Denali.

-AH ! ragea Kate en voyant que je protégeais Tanya de son pouvoir électrique qu'elle tentait d'user sur son aînée. Tu m'énerves, toi et ton satané bouclier, Bella ! Je ne peux même pas me venger de l'affront que cette peste m'a fait en me volant la vedette !

-Eléazar, appelai-je en me tournant vers lui, tu pourras m'amener jusqu'à l'autel ?

-J'en serais honoré, ma chérie.

-Et c'est moi qui organise le mariage ! s'enthousiasma fortement Alice. Oh, que ça va être beau ! D'ailleurs, vous avez choisis une date ?

Edward et moi nous nous concertions une seconde du regard avant qu'Edward ne réponde :

-Dès que possible !

-Par contre, ajoutai-je, Edward et moi avons un droit de véto sur tout ce que tu fais ! Pas de grande cérémonie et surtout de la simplicité !

Alice grimaça mais acquiesça. Elle n'osait pas trop insister sachant que notre relation amicale –même si elle s'était nettement améliorée ces dernières semaines grâce aux explications que l'on avait eu- n'était pas solide. J'avais beau comprendre qu'à l'époque elle avait elle aussi coupé les liens avec moi par amour pour Edward, son abandon m'avait trop affecté pour que ma rancœur passe facilement par-dessus. Edward avait eu de bonnes raisons d'être parti mais elle, elle l'avait juste suivi aveuglément sans même se soucier de moi, comme si notre amitié ne valait rien à ses yeux. Et ça, même avec ses explications, j'avais toujours du mal à l'accepter.

Avec les années que l'on passerait ensemble, je savais qu'Alice et moi retrouverions notre complicité, mais pas maintenant. C'était hors de question pour moi, même si je faisais des efforts.

-Je suis tellement heureuse que vous vous mariez, tous les deux, dit Esmé en m'enlaçant, émue.

-Je le suis tout autant, répondis-je sincèrement.

Et nous nous étions mariés, Edward et moi, à peine un mois plus tard. Emmett avait remplacé le prêtre grâce à internet qui lui avait délivré une prescription qui l'autorisait à célébrer des mariages. Rosalie avait été au piano pour nous jouer la marche nuptiale de Wagner. Carlisle avait été le témoin d'Edward…

Sauf que moi, je n'avais pas vraiment prêté attention à notre environnement. Ni à nos familles, ni aux fleurs ou autres qu'Alice avait utilisé comme décoration dans notre maison. Non, je n'avais eu d'yeux que pour cet homme qui semblait fou de bonheur en me voyant arrivée auprès de lui, à l'autel. Il s'emblait même carrément lumineux quand un Emmett sérieux déclara solennellement que nous étions enfin mariés.

Moi, je pris enfin conscience à ce moment-là que cet être incroyable qu'était Edward Anthony Masen Cullen était enfin mien pour l'éternité, que plus rien ne nous séparerait, que malgré toutes les souffrances que j'avais endurés, et ce, grâce à lui, je revivais. Pleinement.

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FIN

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Et oui, c'est la fin de cette mini fiction ! Beaucoup d'émotions me traversent pendant que je vous écris ces mots et la termine car c'est une partie de moi qui s'arrête avec cette histoire…

J'espère qu'elle vous a plu tout autant que ça a été un vrai plaisir à écrire !

Dans tous les cas, je vous remercie d'avoir lu cette histoire et pour ceux qui en laissent, d'avoir écrit des reviews !

Gros bisous à tous et à bientôt pour d'autres histoires,

Katty