Merci à ma béta Pikliaz d'avoir corriger ce chapitre.

Dit-moi ce que vous en pensez^^

Liaison anonyme

Au cœur de la nuit, Severus reçoit un appel d'inconnu à la voix sensuelle, qui lui susurre des confidences d'une extrême audace… s'il comprend vite que son correspondant s'est trompé de numéro, Severus, incapable de résister au plaisir trouble que lui procurent ces paroles, se garde bien de raccrocher.

Chapitre 1

Toutes ces années de services en tant qu'espion qu'il avait effectué lors de la guerre contre Voldemort, avaient habitué Severus Snape aux réveils brutaux. Aussi, quand la sonnerie de son portable retentit au cœur de la nuit, il se contenta de tendre machinalement la main vers sa baguette pour allumer la lampe de chevet et de prendre le portable que Draco lui avait offert.

Puis il entendit des choses bizarres, venues du fond de la brume de ses rêves d'homme encore endormi.

-…, c'est moi

« Moi »… une voix d'homme, au bout de la ligne…

L'esprit confus, il tenta de mettre une hypothèque visage sur le moi-là. En vain. Voyons, mais quelle heure était-il ? 2 h 30 du matin. Bon sang, il n'y avait même pas une heure qu'il était couché !

Après la guerre, il avait décidé d'abandonner l'enseignement et il avait ouvert une discothèque et un bar avec son filleul, Draco, qui faisait fureur dans les deux mondes.

- Contente-toi de m'écouter, reprit la voix, suave et lascive. Tu ne le regretteras pas.

Severus retomba sur son oreiller, le portable à l'oreille.

Déjà, ses paupières ne demandaient qu'à s'alourdir. D'autant que l'inconnu, au bout du fil, avait des intonations qui incitait à se laisser aller, à flotter…

- Tu sais, poursuit-il de son timbre rauque, il est très tard, mais j'ai pensé à nous deux toute la soirée, et je n'ai pas résisté : je n'ai pas pu attendre demain pour te dire combien tu me… tu me fais… enfin, je me demandais… je me demandais si…

Severus battit des paupières. S'il hésitait trop longtemps, il allait se rendormir pour de bon - d'ennui. Sans doute cet homme se trompait-il de numéro, d'ailleurs, car vraiment sa voix ne lui rappelait personne.

- Je suis presque nu…

Cette fois, le sommeil déserta tout à fait Severus.

Yeux grands ouverts, fixés sur le rectangle blanc du plafond, il se demanda s'il avait bien entendu, en même temps que son corps - soudain très réveillé- lui confirmait que Oui. Grand dieu, qu'est ce que c'était que cette surprise en plein cœur de la nuit et par une touffeur pareille ?

Un petit rire presque timide, et le jeune homme poursuivit :

- Je me suis toujours demandé si tu aimerais me trouver nu sous ma robe de sorciers, un jour où tu ne t'y attendrais pas. Parce que je ne t'ai pas habitué à ça…

Severus analysa la situation : de un, un jeune homme l'appelle, de deux, il devait sûrement se tromper de numéro et de trois, il devait sûrement être gay vue la manière dont celui-ci lui parlait.

Cela ne dérangeait pas trop Severus que ce soit une jeune vu qu'il était lui-même bi.

Mais les questions qu'il se posaient : qui était cet homme ? Jusqu'où irait-il ? se demanda Severus en se redressant pour s'installer plus fermement contre ses oreillers. Cette petite conversation torride, manifestement destinée à exciter un homme que l'interlocuteur connaissait bien, commençait à l'intéresser diablement. Et l'envie d'entrer dans le jeu – à l'insu de l'inconnu - fut irrésistible.

- Je crois que j'aimerai ça, oui, surtout venant de toi, répondit-il tout bas.

Il aurait dû avoir honte de ne pas le détromper ! Mais l'excitation l'emportait sur le sens moral et la loyauté. Il n'était pas un Serpentard pour rien.

- Tu dormais, n'est ce pas ?

- Oui, en tous cas, j'essayais : il fait si chaud…

- Tu trouves, toi aussi ? Moi, je suis en feu…

En bien, de telles nouvelles n'allaient pas le ramener dans les bras de Morphée, se dit Severus avec gourmandise. Elles risquaient plutôt de le conduire - en fantasme - dans le lit de ce divin allumeur. Vraiment, jamais il n'avait été réveillé de façon aussi… agréable. C'était même si étonnant que, un instant, il n'exclut pas l'hypothèse qu'on lui jouait un tour : Draco aurait-il osé aller si loin ? Dans ce cas, il avait loué les services d'un prestataire hors pair, car ce jeune homme, au téléphone, avait des intonations émouvantes de sincérité !

- Est-ce que tu dors nu ? reprit le jeune homme.

Ce fut son corps qui choisit la réponse pour lui. Une bouffée de désir lui incendia les reins, puis se propagea partout, si bien qu'il se débarrassa vite fait du t-shirt sans manches qu'il portait. Il était luisant de sueur – et la chaleur de cette nuit n'était pas seule en cause

- Je suis presque nu, répondit-il.

Son mystérieux interlocuteur marqua une longue pause. Peut –être était-il en train de s'apercevoir de son erreur ? Instinctivement, Severus éloigna le combiné de ses lèvres, tout en réfléchissant rapidement. Si cet homme ne savait pas encore qui était au bout du fil, c'est que le type auquel il téléphonait ne lui était peut-être pas si familier que cela. Ils venaient juste de se rencontrer, par exemple, et il se livrait à une opération de séduction ultra érotique…

A moins qu'il ne s'agissait d'un gigolo payée pour cette prestation mais mal renseignée sur le numéro à contracter ?

Quelle importance, après tout, conclut-il soudain, de nouveau attisé par la respiration de son interlocuteur, aussi caressant qu'un souffle dans le cou. Bonne blague, service de professionnelle ou véritable erreur, il s'en moquait maintenant. Il se sentait suffisamment intéressé, corps et âme, pour pousser plus loin le jeu. Justement l'inconnu reprenait, doucement, suggestivement…

- J'ai pensé que tu aimerais m'entendre te dire ce que je ressens. Physiquement.

Waou…les choses devenaient sérieuses, songea Severus, plus attentifs que jamais.

- Je t'écoute, répondit-il sur un ton tout aussi suggestif. Ne m'épargne rien.

- Rien ?

- Rien.

Non, rien ne le gênait, pour l'instant- à part la frustration qui s'emparait de lui, d'intensité proportionnelle au désir que ce jeune homme savait faire monter chez lui !

Pourvu qu'il ne raccroche pas. Par moments, aussi audacieux qu'il parût, il semblait brusquement manquer de confiance et prêt à faire machine arrière… cette ambigüité lui plaisait infiniment. Ce jeune homme savait-il seulement combien sa voix, chaude et sensuelle, était excitante ?

- Tu ne préfère pas que je raccroche ? murmura ce jeune homme.

- Non, non. Continue.

Un silence se fit.

- Enlève le « presque », ordonna doucement le jeune homme. Le « presque » de « presque nu »: ôte-le.

Il ne le lui dirait pas deux fois… lentement Severus fit glisser son caleçon, puis repoussa les draps qui le couvraient encore. La température avait monté de dix degrés au moins, et il n'aurait renoncé à cette conversation pour rien au monde, maintenant.

- Voilà, répondit-il. Et toi ? Quel est ton « presque » ?

- Une chemise d'homme. Blanche.

Severus ferma les yeux; des images dangereuses s'imposaient à son esprit. Son interlocuteur était donc à peine vêtu en haut et totalement nu… plus bas. S'il appelait depuis son lit- à cette heure de la nuit, il y avait de forces chances-, il pouvait se l'imaginer sans peine étendue sur les draps, le tissus de la chemise trop grande ouverte sur son torse et retroussée sur des jambes douces, dessinés, … quelle nuit.

- Retire tout ça, ordonna Severus à son tour, d'une voix rauque.

Dans la seconde qui suivirent, un bruissement d'étoffe froissée lui parvint : un inconnu obéissait…il était en train de retirer la chemise. Comment était ce jeune homme ? Brun, blond, roux ? Et ses yeux étaient-ils noirs, bleus, verts ? Portait-il les cheveux longs ou courts ?

- Je suis nu.

Instinctivement, Severus passa la main sur le drap, à coté de lui, comme si le jeune homme venait de s'étendre là.

- J'étouffe, ce soir, soupira le jeune homme. Je ne trouve pas le sommeil.

En guise de réponse, il ne parvint qu'à soupirer :

- Je crois que je te comprends à demi-mot.

- J'aimerai que nous devenions plus intimes, toi et moi.

- Je te suis, chuchota-t-il.

Ce qui était la plus stricte vérité.

- Au téléphone, je me sens à l'aise pour te parler de moi.

A ces mots, Severus sentit sa tension monter d'un cran supplémentaire.

- Continue…

- Pense à mon cou, tu veux bien ?

Il ferma de nouveau les yeux, essaya de donner forme au fantasme qu'on lui suggérait. Sa peau était-elle mâte ou blanche ? Douce ?

- Si tu savais comme j'ai envie que tu me lèches là lentement avec ta langue.

Bon sang, s'il avait su, en effet, combien il en avait envie aussi !

- C'est ce que je fais…, murmura Severus. Tu sens ma langue sur toi ?

Entre eux, la fièvre montait. Et ce n'était que le début…

- Je sens ta langue sur mon cou, oui, susurra le jeune homme. Elle court sur mon cou et elle se glisse lentement vers mon téton droit. Oh, tu me donnes des frissons partout…peux-tu m'imaginer, près de to ?

S'il le pouvait…! Son cœur en risquait même d'exploser ! Severus serra les poings.

- Caresse-moi, murmura de nouveau l'inconnu.

C'en était trop…

- Plus bas, supplia-t-il. Exauce-moi…

Severus retint son souffle.

- Là, oui, dit l'inconnu avec plus d'impatience. Oui, là.

- Ça te plait ?, gémit Severus.

- Énormément…n'arrête pas…

Il était abandonné, maintenant, livré aux caresses de ses mains. Il n'hésita plus, lui décrivant sans retenue comment il s'y prenait pour lui donner du plaisir. En plus il enfiévrait le jeu, plus son interlocuteur et lui faisaient tomber de barrière. Quelle extraordinaire expérience ? Jamais il n'aurait pensé que le hasard puisse lui réserver pareille révélation.

- Tu me tues, déclara l'inconnu dans un soupir sonore. Viens en moi. Je me suis préparé à te recevoir.

Il s'offrait à lui, il le voulait dans sa chair. Alors, il plongea dans la douceur de son intimité et il répondit par un cri à sa poussée. Bientôt, leurs gémissements se mêlèrent et accompagnant les parole qu'ils échangeaient dans l'anonymat de la nuit.

Soudain, il entendit une série de petits cris retenus. Jamais il ne se lasserait de ce qui était en train de se produire ! Il ne voulait pas qu'il jouisse, pas tout de suite ! Il voulait que le jeu et le plaisir se prolongent et s'intensifient.

- Parle-moi, implora Severus dans l'espoir qu'il se continue encore du moment.

- C'est… si bon, si bon. Je t'en prie, ne t'interromps pas !

Quelques minutes de pur embrasement se succédèrent encore. Mais en dépit des efforts faits de part et d'autre.

- Maintenant ! Viens ! dit l'inconnu, qui cherchait son souffle et ne maitrisait plus le ton de sa voix.

Alors, au même instant, Severus laissa l'explosion de son plaisir. Il rejoignit l'inconnu, au bout de la ligne dont le plaisir rauque et vibrant ne trompait pas sur l'intensité de ce qu'il éprouvait.

Tous deux haletaient. Lentement, ils reprenaient pied.

- C'était…génial, chuchota Severus d'une voix rauque.

- Mmm…, murmura-t-il. Après un long silence. C'était génial pour moi aussi… je vais te laisser te rendormir, à présent, je suis épuisée.

L'inconnu semblait soudain timide, presque effrayée de ce qu'il venait d'oser.

- Bonne nuit, fais des beaux rêves. On se rappelle.

Puis Severus entendit un déclic. Suivit une tonalité.

Se redressant dans son lit, il posa les pieds au sol et se mit debout en prenant appui sur sa table de nuit, encore tout étourdi par l'incroyable expérience qu'il venait de vivre. Il en avait vu des situations dingues toute sa vie tant étant professeur à Poudlard et espion. Mais là, c'était une grande première.

Il se dirigea vers la salle de bains. La journée avait été pratiquement rude. Pas de morts, dieu merci, grâce à ses talents en potion. Il avait créé les meilleurs cocktails de Londres mais la gloire avait a refaire des clientes ou des clients très bruyants les uns que les autres. Il était à deux doigts de les tuer. Ce soir en se couchant, Severus avait senti qu'il en n'était pas loin…mais à présent, il se sentait calme et serein.

Bien sûr, il n'avait pas tout à fait bonne conscience : manifestement, ce jeune homme s'était trompé de numéro, il avait volé un plaisir qui ne lui était pas destiné. C'était du détournement de jouissance. Mais il était un peu tard pour avoir des remords. Severus se passa la main dans les cheveux. Par moments, la voix de l'inconnu résonnait à se oreilles, tantôt audacieuse, tantôt timide ! Severus retourna vers son lit. Il jeta un sort de nettoyage avant de s'étendre, un sourire aux lèvres.