Vous ne l'attendiez plus, mais il est là, le chapitre 20 !

Merci LP pour les corrections et un million d'excuses pour ce qui n'est même plus du retard à ce stade ;)

Len


Une initiale de trop

Chapitre 20

Journal de Cybèle B. Carrow :

« Voilà quelque chose que je ne suis pas certaine de savoir gérer. La colère de Drago, c'est facile, je la connais depuis toujours. Mais ce qui brûle dans les yeux de Théo… Se peut-il que je change d'Épouvantard ? »

Chère Cybèle,

Je te présente mes plus plates excuses si cette photographie a déclenché en toi des rêves douloureux. Ce n'était pas mon intention.

Patmol n'est guère méchant. Tu ne devrais pas t'en inquiéter. Quant à Sirius, j'aimerais tant que tu me laisses t'expliquer la situation. Je respecte ta décision mais je pense que tes rêves prendraient une autre tournure… Il n'est pas plus méchant que Patmol et ne ferait pas de mal à une mouche. Pas volontairement en tout cas.

Je me souviens encore du jour où il a découvert mon petit problème de fourrure comme il se plaît à l'appeler. Il a juré d'être toujours là. De garder le secret. Il a dit qu'il arracherait la lune du ciel si c'était ce dont j'avais besoin. James a dit qu'il l'aiderait et Peter a promis de faire le guet. Voilà ce qu'était l'amitié des Maraudeurs. Plus forte que le plus vil des secrets.

J'aimerais que tu connaisses une telle amitié.

Ne lui en veut pas, mais Harry m'a soufflé que ton amitié avec Draco Malefoy semblait appartenir au passé, au détour d'une lettre. J'espère qu'il ne te cause pas de problèmes et que tu évites la proximité des placards sombres de l'école.

Je me plais à croire que je suis un bon confident, n'en doute jamais.

À toi,

Remus Lupin

P.S. : Quant à Severus, bien mal lui en prendrait de baisser tes notes pour une petite fatigue. Foi de Maraudeur.

Remus Lupin,

Passez le bonjour à Sirius Black de ma part.

Cybèle Carrow

P.S. : Il y a quelque chose que j'aime encore moins que Potter, ce sont les menteurs.

P.P.S. : Bon confident ? Ah ! Cette lettre, pour vous dire de ne plus m'écrire.

P.P.P.S. : J'ai mille fois plus confiance en l'intégrité de Severus Rogue qu'en la vôtre !

La lettre de Cybèle avait eu l'effet d'un coup de tonnerre au 12, square Grimmaud.

De la précédente, Remus n'avait retenu que le « Cher » raturé, preuve d'une affection grandissante de la jeune fille pour le loup-garou. Il avait célébré cette preuve d'attention et n'avait pu se débarrasser de son sourire un peu bête que devant la mine déconfite de Sirius. Lui, n'avait retenu que sa présence persistante et menaçante dans les rêves de sa fille. Jaloux malgré lui des liens qui se tissaient doucement mais sûrement entre son meilleur ami et Cybèle, il n'avait pu se résoudre à célébrer avec Remus cette preuve d'amitié.

Le silence qui régnait maintenant dans la cuisine du square était glaçant. Plus glaçant encore que lors des réunions de l'Ordre du Phénix et de l'annonce de mauvaises nouvelles. Sirius était assis en arrière sur une vieille chaise grinçante, les yeux rivés sur un clou qui dépassait de la table et tâchant de camoufler son désarroi derrière une apparence statuesque. Remus, debout contre le comptoir, ne quittait pas la lettre des yeux tandis que Nymphadora, qui insistait pour entendre chaque petit morceau de lettre de Cybèle, faisait les cents pas.

_Comment a t-elle su ? débuta Remus

_Sans doute aura-t-elle entendu Harry et ses amis parler de toi ? suggéra Nymphadora.

Sirius tapa du poing sur la table.

_Nom d'un hibou !

_Sirius...

_Par la barbe de Merlin !

_Sirius… j'aurais dû tout lui dire la première fois qu'on a parlé de toi, près du lac.

_Elle ne voulait rien entendre, Lunard, tu l'as dit toi-même, dit Sirius qui s'adoucit en entendant le vide dans la voix de son ami.

Remus vint s'asseoir à table, posant la lettre entre eux deux.

_J'aurais dû la prévenir de ta présence derrière les courriers, sans entrer dans les détails, j'aurais pu…

_Écris-lui ! coupa Tonks en posant sa main sur l'épaule du loup-garou. Trois mois de correspondance ne peuvent pas fondre comme neige au soleil. Elle commençait à s'attacher semble-t-il…

La sorcière fit venir parchemin, encre et plume d'un Accio, grimaçant en apercevant les tâches noires qui se formaient sur le tapis familiale. Elle les déposa devant Remus avec un sourire d'encouragement.

_Juste toi cette fois-ci. Pas vrai, Sirius ?

_Oui, défend-toi Lunard… prononça-t-il d'un ton las.

Il se leva et sortit de la pièce. Tonks soupira

_Il s'en remettra, va…

Cybèle ne savait plus à quel sorcier se vouer. Les mensonges de Remus Lupin, la mauvaise humeur de Drago Malefoy, l'inconstance de Théodore Nott… La seule chose qui ne changeait pas était l'attitude de Blaise Zabini, rayonnant comme un
10 août et excité comme un Pitiponk avec ses jeux de mots, ses sourires qui lui mangeaient la moitié du visage et sa bonne humeur inébranlable.

Avec ou sans les petits rires imbuvables du professeur Ombrage, l'année de Cybèle semblait condamnée à sombrer petit à petit. Elle prenait l'eau. D'abord, il y avait eu Amycus la félicitant de son choix. Puis Alecto disant que Nott Senior allait sans doute apprécier la proposition. Il y avait eu Stupide Lupin et Stupide Black. Il y avait Stupide Potter et ses crises d'hystérie comme s'il n'appartenait qu'à lui d'être de mauvaise humeur.

Et puis, il y avait eu La Scène au beau milieu de la Salle Commune.

Théodore était entré furibond. Il avait frappé la table du plat de la main, regardant Cybèle comme le pire insecte que la terre ait jamais porté.

_Tu te fous de moi, Carrow ! C'était ça, tes petites manigances ? C'était ça, ta décision de venir me parler en début d'année ? Tu préparais ton avancée sociale ?

Toutes les conversations avaient cessé. Près de la cheminée, les Serpentard de cinquième année s'étaient tous retournés. Drago, fronçant des sourcils et tâchant de comprendre ce qui se jouait sous yeux Pansy l'air d'une chatte devant une souris déjà capturée. Blaise s'était levé et approché mais il était resté près de Tracy et Daphné comme attendant de voir si son intervention était nécessaire.

_Carrow ! Cria Théo pour faire revenir la jeune fille sur terre. Tu ne vas rien répondre, c'est ça ? Trop lâche pour assumer d'avoir pris la décision et trop lâche pour m'en parler d'abord ? Je savais que c'était trop bon pour être vrai, une soudaine envie de devenir mon amie. Tu te faisais miel, écoutant quand j'avais besoin de parler et parlant quand j'avais besoin de ne rien dire ? Avec tes blagues, ton air de ne pas y toucher et tes « Je m'ennuie avec Drago »…

Cybèle était restée silencieuse. Plus silencieuse qu'on ne l'avait jamais vue, encaissant chaque remarque de Théo et ne cherchant même pas à cacher les larmes qui venaient s'agglutiner au coin de ses yeux. Puis, il l'avait rappelée et lui avait jeté le livre qu'elle lui avait offert.

_Ah ! Théo, c'était un cadeau…

_Tu peux le reprendre, je n'en veux plus. Tu pensais que ça suffirait à m'acheter ? Je vaux plus cher que tes efforts minables. J'aurais du comprendre immédiatement. Cette envie soudaine de me parler, les regards nostalgiques que tu jetais à Malefoy, tu ne l'as sacrifié que le temps d'obtenir ce que tu voulais, pas vrai ? Et l'autre soir, sous le saule…? Mais… Putain, Cybèle ! Tu m'as pris pour un… Bordel, j'en deviens vulgaire. Tu voulais une promesse ? La voilà !

Il lui avait jeté la lettre de son père au visage et commença à s'en aller.

_Th-Théo…

_Ça me rend malade.

« Ça me rend malade », la phrase tournoyait dans l'esprit de Cybèle. Les larmes lui montèrent aux yeux comme elles n'avaient eu de cesse de le faire depuis La Scène. Après l'incident, elle était sorti d'un pas rapide de la Salle Commune et avait trouvé refuge dans la salle du cours d'Astronomie qui était devenu son nouvel abri. Engloutie dans sa plus grande cape, elle y avait passé l'après-midi, blottie contre un mur à l'épreuve du vent. Cela faisait une semaine que Théo avait découvert les manigances de mariage d'Amycus et elle n'avait pas trouvé le courage de lui reparler. La Scène avait eu lieu un dimanche soir et lorsqu'elle s'était assise près de lui, le lundi matin… seule l'arrivée de McGonagall dans la classe l'avait empêchée de fuir sous son regard menaçant.

Bien sûr, elle aurait du lui en parler dès qu'elle avait eu la lettre. Bien sûr, elle aurait dû le faire avant d'envoyer son nom à Alecto. Bien sûr, elle aurait dû se douter des conséquences. Malgré tout, elle ne s'était pas attendue à un tel rejet de Théodore. Théodore le doux qui lui avait promis qu'il ne se laisserait pas avoir par ses rebuffades comme les Carrow ou Drago. Théodore le tendre qui lui avait volé un baiser, puis deux. Théodore le calme, toujours posé, toujours réfléchi. Elle n'avait pas vu venir la colère qui l'habitait.

De nouveau, les larmes coulaient sur ses joues, elle se sentait ridicule. Pleurant sans cesse depuis La Scène, sans doute plus que depuis sa naissance. Séjours à la cave et brimades d'Amycus inclus.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas entendu la porte s'ouvrir.

_Mademoiselle Carrow ?

_P-Professeur Rogue, je… elle bégaya, essuyant ses larmes à la va-vite et commençant à se mettre debout. Désolée, vous avez besoin de la salle sans doute ? Je m'en vais, je…

Il s'approcha et s'appuyant contre le même mur qu'elle.

_Est-ce que tout va bien pour vous, Mlle Carrow ? Il y a quelque temps, Minerva m'a fait remarquer une baisse dans votre attention et votre comportement. Votre potion, hier, était ratée…

_Je suis désolée ! s'exclama t-elle, les larmes menaçaient de reprendre leur course.

_Ne vous excusez pas, reprit-il d'une voix plus douce que d'ordinaire. Je ne suis pas là pour vous parler de cela. Nous y reviendrons. Je suis ici en tant que représentant de la maison Serpentard, veillant tant bien que mal sur ses étudiants. Je n'en fais jamais grand cas mais tout comme ma porte est ouverte à Drago Malefoy, j'espère que vous savez qu'elle l'est pour vous.

_Professeur, je… c'est…, elle essayait de formuler sa pensée, rougissant à mesure qu'elle se ridiculisait devant le seul enseignant auquel elle prêtait réellement attention. Théo…

_Ah, oui, il la coupa, j'ai eu ouï dire de votre divergence d'opinion avec Théodore Nott. Prenez-le comme vous le souhaiterez mais il me semble dommage de laisser tomber l'amitié qui vous unit pour des idioties de Sang-Pur. N'était-ce pas ces mêmes idioties qui vous ont permises de trouver le courage de vous détacher de Drago ?

_Et bien…

_Et si les choses venaient à être irréparables, vous pourrez sans doute vous concentrer sur les potions… Vous pourriez faire de grandes choses, Cyb…

La porte s'ouvrit avec fracas, lui coupant la parole. Dans l'embrasure, Blaise Zabini, essoufflé, se tenait. Severus Rogue se redressa et se dirigea vers la sortie sans un mot. Avant de passer la porte, il se retourna une dernière fois.

_Et prenez garde à vos notes.

Blaise se précipita à ses côtés.

Drago a frappé Théo, ils se sont battus, ils sont à l'infirmerie.

_Quoi ?! fit-elle d'une voix étranglée

_Théo a dit… euh… quelque chose et Drago était à côté, il l'a retourné et lui a mis un coup de poing dans la figure, à la moldue… Crois-le ou non, c'est Potter et Weasley qui les ont séparés.

_Mais…

_Oh Cybèle ! Il la secoua fortement. Ça va bien maintenant les onomatopées ! Tu vas te bouger les miches ou quoi ? Je te reconnais plus, là ! Elle est où ta verve ? Ton mordant ? Ton piquant ? Toi ?

_Blaise…

Sa voix s'accrocha dans un sanglot et le jeune Zabini la serra fortement contre lui.

_Allez, ça va maintenant, Cyb'… Tu vas lui parler à Théo. Et Daphné et Tracey meurent d'envie de venir te voir.

_Mmhmhmm, prononça-t-elle contre sa poitrine.

_Quoi ? dit-il en l'écartant

_Arrête de m'étouffer et ne m'appelle Cyb', Pitiponk à la manque !

Il se releva en pouffant de rire et elle suivit le mouvement. Ensemble, ils allèrent jusqu'à l'infirmerie.

_Je garde tes arrières Cyb', dit-il en entrant après elle dans la pièce toute blanche.

Drago et Théo étaient chacun à un bout de la salle. Au milieu, Madame Pomfresh soignait Ronald Weasley qui semblait s'être pris un coup dans le nez. Près de Théo, pour une raison qui lui échappait, Potter attendait. Sa présence simplifia la vie de Cybèle qui alla s'asseoir près de Drago. Sa main droite était bandée.

_Salut…

_Salut… répondit-il sur le même ton.

_Je ne pensais pas que tu me défendais encore.

Sa voix résonna dans le silence et elle réalisa subitement que tout le monde l'écoutait. Potter et Théo étaient tournés vers eux, Pomfresh avait disparu et Blaise, souriant à son habitude, s'était assis près de Weasley qui semblait au bord du malaise.

_Cybèle… tu sais ce que ce n'est pas vrai.

_Ah oui ? Ce n'est pas ce que tu disais à Noël. Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?

_Blaise ne t'a pas dit ? demanda t-il en jetant un coup d'œil du côté de Nott qui avait pali

_Non, il a jugé que mes oreilles étaient trop fragiles, je crois.

_Hem… il parlait des Carrow, de toi… et sachant…hem, il toussota et reprit d'une voix claire. Je ne pouvais pas le laisser dire ça, Cy… Je sais tout d'eux et de toi. Ne me demande pas d'en dire plus, je ne le prononcerai pas à haute voix.

Cybèle se retourna vers le lit du fond. Potter avait l'air gêné et Théo avait détourné le regard. Elle prit la main de Drago, chuchotant un « merci » et embrassant le bandage comme pour le soigner, comme quand ils étaient enfants et prétendaient que les bisous magiques soignaient toutes les blessures. Elle se leva et fit trois pas en direction de Théo avant de s'arrêter. Une inspiration et trois pas de plus, elle avait l'impression d'approcher un animal sauvage.

_Théo…

Toute la semaine, elle avait réfléchi à ce qu'elle lui dirait le jour où il la laisserait parler. Elle avait pensé une défense, une argumentation, mais finalement tout cela tomba à plat devant le garçon.

_Je suis désolée. Et je comprends.

Sa voix se brisa et elle sortit de la pièce sans demander son reste. Sur ses talons, le pas bondissant de Blaise se faisait entendre. Il la rattrapa, passa un bras sur ses épaules et la guida jusqu'au parc. L'air était frais mais Daphné et Tracey semblait l'attendre sous le saule. Cette dernière fit un pas dans sa direction mais ce fut Daphné qui arriva à ses côtés et l'enlaça, la serrant fort contre elle. Elle murmura :

_Les discussions vont bon train chez moi aussi. Je comprends ta panique. Théo va se faire une raison et t'écouter aussi. La lettre ne l'oblige même pas à le faire. Son père veut son avis.

Elle lui prit la main et l'accompagna pour s'asseoir près de l'arbre.

_Tu ne devrais jamais avoir l'impression qu'il est nécessaire de nous fuir, Cybèle. On te doit beaucoup ces derniers temps, déclara Tracey. Tu as raté le petit-déjeuner.

Elle lui tendit alors un pomme et une lettre. Aussitôt, Cybèle reconnut l'écriture de Remus.

_Oh…

_Viens Blaise, on va faire le tour du lac. Tu nous rejoins quand tu as finis, Cy ?

Les trois compagnons s'éloignèrent avant qu'elle ait eu le temps de dire quoique ce soit. Elle se demanda vaguement à quel moment Blaise s'était intégré au groupe et quand Tracey avait commencé à l'appeler par son surnom. Finalement, elle reporta son attention sur la lettre.

Cybèle,

Je t'en prie, ne chiffonne pas cette lettre.

Sirius n'est pas derrière moi au moment où je t'écris. Tu as parfaitement raison, j'aurais du être honnête avec toi. Et je m'en veux. Tellement. Je suis le premier à condamner le mensonge et voilà que je me fais attraper à mon tour.

J'espère qu'un jour tu me laisseras te conter les évènements qui ont mené à ce mauvais choix de ma part.

Quand je lis tes mots, je peine encore à croire que je t'ai tenu dans mes bras le soir-même de ta venue au monde. Oui, j'étais là. Tu as attrapé le bout de mon doigt et n'as cessé de pleurer lorsque j'ai dû partir.

Ton père, j'ai vu un peu de vie revenir dans ses yeux lorsque nous lisions tes lettres ensemble. Si tu m'en donnes la permission, j'aimerais pouvoir continuer à lui parler de toi. Il n'est pas l'homme que tu crois.

Je pense que tu ne veux plus parler du passé. C'est normal, ça te hante. Nous n'avons plus besoin de le faire. Mais si tu le veux bien, j'aimerais que tu me parles de ton présent.

De ce qui te fais te lever le matin, de ce dans quoi tu trouves du plaisir… Harry dit que la Métamorphose n'est pas ton fort ? Mais que tu es la seule à qui Severus Rogue sourit.

Parle moi de ça : qui est Rogue pour toi ? D'où vient ta dispute avec Drago ? Qu'as-tu fait à Noël ?

J'aimerais exaucer tes vœux mais il y en a un que je refuse : cette lettre n'est que la première d'une longue lignée.

Remus Lupin

_Bon sang Carrow, ressaisis-toi gronda Cybèle alors que de nouvelles larmes se mettaient à couler.

Loin de Théo et de Drago, l'offre de Remus était alléchante. La tendresse qui se dégageait de ses mots, la force qui résonnait dans ses phrases la séduisait. Elle se souvenait du moment au bord du lac, sa patience. Prêt à livrer tous les secrets de sa famille mais s'abstenant dès qu'elle le demandait... Alors, elle s'empara d'un parchemin et écrivit à son tour :

Remus,

Il y a une semaine, si on m'avait demandé si j'étais prête à répondre à une lettre supplémentaire de votre part, j'aurais ri. J'aurais ri et jeté la lettre au lac.

Mais cette semaine m'a fait réaliser que je ne peux pas rejeter une présence supplémentaire à mes côtés. Vous en entendrez sans doute parler car Potter a assisté à une partie des actions.

Je ne sais quel Niffleur me mord mais je vous autorise à lire cette lettre avec mon père. Peut-être pas les prochaines, probablement pas, mais celle-ci est importante.

Les potions me font me lever le matin. C'est un art qui paraît obscur à plus d'une personne mais la rigueur, la patience et la passion qu'il demande m'ont séduite dès les premières années. J'ai passé beaucoup de temps avec les Malefoy, depuis toute petite. Les photographies attestent que grand-mère m'emmenait voir Drago dès mes deux ans. Puis elle est décédée et les Carrow m'ont adoptée. Amycus est un grand ami de Lucius et c'est une relation qui a perduré. Vous le savez peut-être, le professeur Rogue est le parrain de Drago et il a donc fait partie de ma vie depuis que je suis née, de manière plus ou moins investie.

Silencieux et discret mais stable et toujours présent. C'est sa présence constante dans un monde où tout le monde me quitte qui a déterminé mes premiers attraits pour les potions. Nous nous sommes éloignés avec les débuts à Poudlard car c'est ce que demandait l'objectivité professorale, mais je sais que chacun de mes efforts en potion est récompensé.

Aujourd'hui, très précisément, il a été présent au bon moment, au bon endroit avec les bons mots et je pense que vous lui devez en partie cette lettre.

Vous évoquiez l'amitié dans la lettre précédente. Et votre inquiétude que Drago ne me blesse. Sirius Black est pour vous ce que Drago Malefoy est pour moi. Il est mon ami le plus tendre, le plus présent, le meilleur. Il est mon frère, mon autre depuis près de quinze ans. Je me blesse lorsque je lui en veux et il se blesse de me faire du mal. Et si nous nous éloignons aujourd'hui car les politiques sang-pur ont achevées de me fatiguer, il est toujours là pour moi. Au détour d'un couloir, il reconnaît le moindre mal sur mon visage et sait l'effacer.

Aujourd'hui, très précisément, alors que les vacances de Noël avaient signé notre rupture, il a frappé Théodore Nott. Parce qu'il parlait de moi en des termes que Drago n'appréciait pas. Il est le meilleur des confidents.

Théodore… fera partie d'une autre lettre (sans doute y en aura t-il d'autres) mais je panse des blessures trop fraiches pour être évoquées comme il se doit. Ne le jugez pas. Tout est ma faute.

Cybèle

PS : J'espère qu'Arthur Weasley se porte mieux, j'ai été mise au courant de son attaque récemment et n'ai pu avoir plus de détails sur son état. Je ne souhaite guère de mal aux Weasley bien que Ronald soit sacrément ennuyant.