Note de la traductrice : Et voilà la deuxième partie, comme promis ! Bonne lecture à tous =) (Et j'ai une question pour vous, chers lecteurs… Je comptais publier une fic de Cheryl Dyson comme prochaine traduction, mais c'est une Christmas!fic… Et sachant qu'on est au début du mois d'avril, j'hésite ! Alors, est-ce que ça ferait trop salut-j'anticipe-Noël-en-ayant-neuf-mois-d'avance d'après vous ? J'ai d'autres trads en cours aussi, mais c'est comme vous voulez :D)

Come Slowly, Eden

Le Baiser Parfait

Malfoy l'avait complètement perturbé.

Harry resta entendu sur son lit, les bras croisés, fixant le plafond de son baldaquin et se morfondant, jusqu'aux premières heures du jour. Puis il s'endormit enfin, mais ses rêves furent emplis de baisers gâchés, et il finit par se réveiller et recommença à se morfondre.

Ce n'était pas juste.

Harry avait eu de vagues espoirs. Cependant, cela n'était pas allé plus loin que ça. Parfois il avait regardé Malfoy et avait songé à quoi cela ressemblerait de sortir avec lui, et puis ensuite il pensait à toutes les raisons qui en faisaient une très mauvaise idée. Et parfois il avait pensé à ce que cela ferait de voucher avec Malfoy, mais ce dernier semblait s'intéresser seulement à Zabini - et il ne ferait probablement que ricaner si Harry lui en parlait. Et d'autres fois il avait pensé laisser Malfoy le baiser, ce qui pourrait peut-être mieux marcher - mais il n'avait aucun moyen de s'assurer que dès le lendemain l'école toute entière ne se moquerait pas de lui.

Enfin, jusqu'à ce qu'il ne commence à songer aux Sortilèges d'Amnésie, et son esprit vagabondait alors en direction d'autres rêveries - qui avaient tendance à le représenter, Malfoy et lui, en train de s'embrasser.

Donc, le fait était qu'il ne savait pas de quelle façon cela aurait pu se passer, mais Malfoy l'avait empêché de le découvrir. Leur premier baiser avait été une sorte de bataille qu'aucun d'entre eux n'avait gagné - en ne tenant pas compte des fois où Malfoy l'avait plaqué au sol - et que Malfoy avait lui-même commencée, et non Harry.

Il y avait sûrement un moyen pour qu'Harry retrouve ses esprits, mais il ne put en trouver aucun jusqu'à midi, quand il parcourut la Grande Salle des yeux et vit Malfoy en train de rire avec ses amis (Goyle venait de recevoir un bol de soupe sur la tête, mais c'était le cas tous les jours, alors Harry ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle à ça) et soudain les pièces s'emboîtèrent dans son esprit.

Malfoy préférait faire les choses en premier. Il avait détesté le fait que Harry devienne l'Attrapeur de l'équipe de Gryffondor parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas devenir lui-même Attrapeur de Serpentard avant l'année suivante. Il avait embrassé Harry en premier, et il avait monté cette supercherie avec Zabini et le Polynectar juste pour voir en premier comment allait réagir Harry.

Harry ne pouvait rien changer au fait que quand il allait, lui, embrasser Malfoy, il s'agirait de leur second baiser. Mais il pouvait faire en sorte que ce soit le premier véritable baiser entre eux, celui dont Malfoy se souviendrait. Cela réduirait en cendres le souvenir du premier baiser, et le remplacerait.

Et dès le moment où cette pensée traversa l'esprit de Harry, il sut où ce premier baiser devait avoir lieu.

ooo

Draco se renfrogna en lisant la note qu'une chouette de l'école lui avait remise plus tôt dans la journée. Devant l'endroit où tu passais ton temps en sixième année, à six heures.

Il savait exactement de quel endroit il s'agissait, bien sûr, mais le nombre de gens qui étaient aussi au courant était assez limité. A moins que son secret ait circulé plus largement qu'il ne le pensait.

Il avait observé les visages des Serpentards autour de lui pendant la plupart de la journée, essayant de déterminer s'il devait se méfier d'eux, mais ils semblaient tous concentrés sur leurs devoirs, et Draco avait d'ailleurs été regardé de travers parce qu'il n'en faisait pas autant. Au moins il n'avait perçu aucun ricanement, aucun murmures ou insinuations sur ce qu'il avait fait durant la sixième année - et ce qu'il n'avait pas réussi à faire, d'ailleurs.

Il fut bientôt six heures ; Draco s'éclipsa de la Grande Salle et monta jusqu'au septième étage, serrant sa baguette dans sa main, se renfrognant de plus en plus.

Il devait passer devant une petite alcôve recouverte d'une tapisserie sur le chemin, et il y avait toujours fait attention auparavant parce qu'il s'agissait d'un endroit parfait pour une embuscade. Cette fois, il ne fut pas assez prudent cependant - et quelqu'un se jeta sur lui et l'entraîna derrière la tapisserie.

Draco essaya d'enfoncer son coude dans les côtes de son attaquant, ou de se retourner et de lui faire face avec dignité. Mais l'agresseur était trop rapide et trop fort, et Draco se retrouva plaqué contre le mur. Il se mordit les lèvres pour ne pas avoir à boire la potion qu'on n'allait sûrement pas tarder à essayer de lui faire boire et se dégager, essayant de une fois de plus de lever sa baguette.

Des lèvres se plaquèrent contre les siennes, et Draco fut bientôt profondément embrassé.

Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement sous le coup de la surprise, et la langue de son agresseur en profita pour se glisser entre elles. Draco aurait bien essayé de mordre, ou de tousser, ou sinon de prétendre que son goût était horrible - mais la plus incroyable des sensations se répandit dans tout son corps, et il gémit avant même d'y penser. Il leva sa main tremblante et enfouit ses doigts dans les cheveux de son attaquant, mais il ne réussit pas à s'écarter comme il avait prévu de le faire ; c'était bien trop agréable.

Les cheveux ébouriffés lui indiquèrent assez bien de qui il s'agissait. Mais même à ce moment, Draco ne réussit pas à réunir assez de force pour le repousser. Peu importe que ce soit Potter, puisque c'était si bon ? C'était le genre de baiser que Draco avait rêvé de partager avec Blaise ou Pansy, sauf qu'ils s'étaient injustement mis ensemble avant même de lui donner la possibilité de voir s'ils pouvaient embrasser comme ça. Pour une fois, l'univers avait décidé que Draco devait recevoir une compensation en échange d'un de ses occasions manquées, et il était totalement pour.

Mais Potter posa ses mains sur les épaules de Draco et l'obligea à se reculer. Draco se sentit rougir, à la fois de colère et de honte. Est-ce qu'il avait fait quelque chose de mal ? Est-ce que c'était une embuscade de toute la maison Gryffondor, ou est-ce que Weasley et Granger allaient surgir de leurs cachettes pour lui hurler dessus dans un instant ?

« Je t'avais dit » murmura Potter, insistant, « que j'avais eu l'idée en premier. Est-ce que tu as déjà reçu un baiser pareil ? »

« Non, jamais » dit Draco, soucieux d'en finir avec cette discussion stupide pour qu'ils puissent revenir à ce goût si agréable. « Viens par là. » Il se détacha du mur, parce que Potter ne le maintenait pas assez fermement pour le forcer à rester en place, et agrippa à son tour les épaules de Potter.

« Même pas celui dans le couloir ? » haleta Potter. Mais Draco l'ignora, puisqu'il ne s'agissait que d'autres mots superflus et incroyablement stupides, et recommença à l'embrassa.

Il craignait à moitié que le goût soit plus amer et féroce, comme celui du baiser qu'ils avaient partagé auparavant, celui que Potter venait juste de lui rappeler ; mais maintenant qu'ils avaient réussi à atteindre un certain degré de douceur, Draco pensait qu'ils n'étaient pas prêt de le perdre à nouveau. Ses mains caressèrent les épaules de Potter, retraçant le contour de ses os, et Potter gémit dans sa bouche et lui agrippa la nuque. Draco découvrit qu'il aimait même ça, les doigts se glissant à leur place et pinçant, torturant, malmenant la peau qu'ils pouvaient atteindre. Cette expérience était complètement incroyable. Potter était complètement merveilleux et fantastique.

Puis Potter le poussa et les fit changer de position de façon à ce que Draco se retrouve à nouveau contre le mur, l'embrassant toujours.

Draco s'en préoccupait peu, du moment qu'il pouvait continuer à profiter des mains et de la bouche de Potter, mais c'était à peu près le principe des actions de Potter de toute façon. Il patienta jusqu'à ce que Potter ait l'air encore plus perdu que lui, puis fit un pas de côté, le prit par les épaules, et lui fit découvrir ce que l'on ressentait contre un mur de pierre avec seulement une mince couche de vêtements pour s'en séparer.

« Dé - gage » marmonna Potter contre ses lèvres. En tout cas ce fut tout ce que Draco put comprendre, à travers les gémissements et la façon violente dont Potter faisait preuve pour lui mordre les lèvres, comme pour essayer de se glisser en lui.

« Non » dit Draco, et il déjoua une autre tentative pour le déloger. Puis il embrassa Potter assez violemment pour blesser ses lèvres, et de petites gouttes de sang glissèrent jusqu'à sa bouche, et passèrent la barrière de ses dents.

« Bâtard » dit Potter, ou du moins il marmonna un mot qui ressemblait à bâtard sans la majorité des consonnes, et le baiser rendit floue la pièce autour d'eux, les mouvements et l'entremêlement de leurs langues faisant s'affaiblir les muscles de Draco.

Il ne perdit pas pied malgré tout, et il repoussa Potter quand ce dernier essaya à nouveau d'inverser leur position.

« Juste… laisse-moi » haleta Potter, sans finir sa phrase. Ses yeux s'écarquillèrent derrière ses lunettes, ses mains s'agitant dans le vide. Sa langue bougeait, attirée vers Draco comme par un aimant. Draco sourit, extrêmement satisfait. Il devrait avoir cet air là tout le temps. Je devrais faire en sorte qu'il ait cet air là tout le temps.

« Non » répondit-il, et il l'agrippa et le poussa et se pencha vers lui, et Potter succomba à nouveau à cause du baiser pendant quelques instants au lieu de penser au contrôle qu'il avait perdu. Draco s'en réjouit. Il s'agissait d'une autre compétition, une qu'il avait au moins une chance décente de gagner, une qui aurait sans doute un meilleur résultat que leur dernier baiser dans le couloir - une à laquelle il ne voulait jamais mettre un terme.

Puis Potter mit un pied entre ses jambes, fit un pas de côté, et entraîna Draco avec lui. Il tombèrent sur le sol en un ensemble de membres et de halètements. Draco ne pensait pas qu'il ait s'agit du but recherché par Potter, mais il s'était cogné le coude et il n'était absolument pas d'humeur à être charitable.

« Idiot ! » haleta-t-il, levant et secouant la tête pour essayer de chasser les étoiles qui venaient d'envahir son champ de vision. « Qu'est-ce que tu - qu'est-ce que - »

Potter fit en sorte de passer au-dessus de Draco et réclama presque vicieusement sa bouche. Draco grogna un encouragement, et enroula sa jambe autour de la hanche droite de Potter. C'était bien mieux que le dernier baiser, quand il avait été figé par le sort de Potter et qu'il n'avait pas pu bouger.

Puis Potter se redressa, lui sourit, et dit, « C'était bien mieux, non ? »

« Oui » dit Draco, hébété, essayant à nouveau de l'atteindre.

Potter resta hors d'atteinte. « Viens me voir quand tu penseras pouvoir faire encore mieux » dit-il, et quitta l'alcôve, laissant Draco abasourdi, étourdi, contrarié…

Et assez excité pour qu'il n'ait plus qu'à lancer un Sortilège de Silence avant de plonger sa main dans son pantalon.

Les Questions

« Pourquoi est-ce que tu fixes Malfoy comme ça, mon vieux ? »

« Malfoy vient juste de te foudroyer du regard ! Qu'est-ce que tu vas faire, Harry ? »

« Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Parce que tu n'as pas arrêté de regarder Malfoy puis de détourner les yeux toute la matinée, et… »

Harry enfouit sa tête entre ses bras en poussant un grognement. Il n'avait pas anticipé au moins une chose quand il avait commencé ce jeu avec Malfoy - le jeu qu'il était déterminé à remporter -, et il s'agissait des questions de ses amis. Il avait été aussi prudent que possible, et pourtant il lui semblait qu'ils remarquaient bien plus de choses que ce qu'il n'avait pensé, depuis la façon dont il tournait la tête jusqu'à celle dont il mangeait son petit déjeuner.

Ou bien Ron était aussi obsédé par Malfoy que lui, parce Ron était celui qui avait remarqué les longs regards. Peut-être que Harry devrait le considérer comme un rival.

Si Malfoy pouvait faire preuve d'affection. Ou de passion. Ou d'audace. Cela faisait trois jours entiers, et Malfoy ne l'avait pas encore approché avec une quelconque idée qui pourrait dépasser leur baiser. Et aussi merveilleux que ce baiser avait été, Harry connaissait l'arrogance des Serpentards. Malfoy devrait avoir pensé à quelque chose et l'avoir développé en un plan, peu importe à quel point il pouvait être pathétique en réalité.

« Est-ce que tout va bien, vieux ? »

Harry releva la tête et adressa à Ron un faible sourire. « Ca va. » Il se força à souleva sa fourchette et à manger quelques-unes des pommes de terre dans son assiette, résistant violemment à son envie de jeter un coup d'œil vers la table de Serpentard. Cela serait bien fait pour Malfoy si Harry cessait juste de s'intéresser à lui, ou si du moins il ne lui faisait plus attention pour le reste de la journée.

Mais il était trop tard pour oublier Malfoy. Harry le savait à cause d'une certaine vision qu'il ne cessait d'avoir à l'esprit, le poursuivant et le hantant suffisamment pour qu'il reste éveillé en Histoire de la Magie.

Cette vision représentait Malfoy étendu sur le sol de la petite alcôve près de la Salle sur Demande, les cheveux devant les yeux, sa bouche d'un rouge éclatant et les jambes écartées - ainsi Harry pouvait clairement distinguer un renflement à un endroit bien précis.

Harry savait qu'il pouvait être à l'origine d'une telle situation, maintenant. Il savait que Malfoy se rendrait sans n'émettre rien d'autre qu'un murmure, l'accueillant à bras - et jambes - ouverts. Cela signifiait que Harry ne pouvait résister à la tentation de récréer cette scène encore, et encore, et encore.

Si Malfoy n'avait pas une idée quelconque bientôt, alors Harry devrait aller le voir une fois de plus, c'était tout, et cela ne faisait que le motiver un peu plus.

« Pourquoi est-ce que tu rougis autant, Harry ? Tu vas bien ? »

D'habitude, Hermione ne parlait pas aussi ouvertement au milieu d'un cours, même si Binns était lancé dans un discours à propos d'une autre guerre entre gobelins et n'allait pas le remarquer. Harry poussa un soupir exaspéré et lui adressa un signe de tête, croisant les jambes pour qu'Hermione n'ait aucune chance d'obtenir un aperçu de ce qu'il, euh, « ressentait » à ce moment précis.

« Oui, ça va. »

Hermione fronça les sourcils. « Mais tu as l'air d'avoir de la fièvre. Peut-être que tu devrais aller voir Madame Pomfresh après les cours. Et maintenant tu te tortilles sur ton siège » dit-elle, regardant les mouvements de Harry d'un œil qu'elle pensait probablement expert. « Est-ce que quelqu'un t'a l'ancé le maléfice de Restriction de la Vessie ? Je sais que certains Serpentards s'entraînaient à le lancer l'autre jour. Et- »

« Par pitié, Hermione » siffla Harry, tellement exaspéré qu'il lui dit la vérité sans y réfléchir, « Je rougis pour la même raison que ce pourquoi tu rougissais quand tu es arrivée en Métamorphose l'autre jour, d'accord ? »

« Je - oh. » Hermione cligna des yeux et se rassit plus profondément dans sa chaise. Elle avait, en effet, franchi la porte avec tous les indices prouvant qu'elle avait participé à une intense séance de bécotage. Ron n'avait même pas pris la peine de se montrer. Elle s'éclaircit la gorge et détourna les yeux, et Harry eut un sourire triomphant.

Mais il ne le garda que jusqu'à ce que Hermione, qui avait été en train de griffonner avec soin ce qu'il avait pensé être ses notes, lui passe un morceau de parchement alors qu'ils quittaient la classe. Harry y jeta un coup d'œil, et vit qu'il s'agissait d'une liste de titres d'ouvrages. Les Joies du Sexe Sans Danger. Le Guide Sorcier pour la Masturbation. Sortilèges pour la Protection et le Plaisir.

« Je pense que tu pourrais t'en servir » dit Hermione.

Harry sortit pour se rendre sur le terrain de Quidditch. Faire des cercles sur un balai était bien mieux que hurler sur sa meilleure amie au beau milieu d'un couloir.

Mais il aurait été encore mieux d'être occupé avec Malfoy, si seulement ce connard pouvait juste trouver un peu de putain de courage.

ooo

Draco sourit lentement et se détacha du mur lorsqu'il vit Potter se ruer vers les portes qui menaient vers le parc de l'école. Bien, bien, bien. Il avait pensé qu'il devrait attendre encore longtemps avant que Potter n'échappe à ses amis constamment en train de le surveiller.

Mais il était dehors maintenant, tout seul. Et Draco avait un plan.

Il marcha jusqu'au milieu du terrain et y resta debout, les mains jointes dans son dos, attendant patiemment que Potter jette un coup d'œil vers le bas et ne le remarque. Il semblait que cela allait prendre un certain temps. Potter s'acharnait à s'élever en cercles et essayait des zigzags que Draco n'aurait pas tenté de faire même dans ses meilleurs jours, et encore moins sous une pluie légère comme celle qui était en train de tomber à ce moment-là.

Puis Potter le vit.

Il descendit en piqué si brusquement que Draco se passa la langue sur ses lèvres sèches et se demanda si c'était une bonne idée. Mais il avait déjà attendu aussi longtemps qu'il l'avait pu, considérant ses propres besoins sexuels. Il resta là où il était, ne tressaillant même pas quand Potter sauta au bas de son balai et parcourut la distance qui les séparait en trois grandes enjambées. Il grimaça, au lieu de tressailler, quand Potter le frappa à la poitrine comme le personnage grossier qu'il était.

« Ecoute-moi, toi - toi » dit Potter. « Je veux savoir à quel putain de jeu tu penses être en train de jouer, en me faisant attendre si longtemps - »

« Je voudrais te baiser dans un lit » murmura Draco. « Tu le savais ? »

Potter fit une pause, ses narines frémissant à un tel point que cela le faisait ressemblait à un cheval effarouché. Puis il se rapprocha d'un pas et scruta le visage de Draco. « Ecoute » dit-il. « Je sais pas à quoi tu joues. »

Draco sourit. Il pouvait sentir le souffle de Potter lui caresser le visage maintenant, et cela le rendait à la fois étourdi et plus courageux qu'il ne l'avait jamais été.

« Je ne joue pas quand je baise » dit-il. « Tu es celui qui m'a forcé à faire partie de plus de jeux que ce qui me met à l'aise ou qui ne m'intéresse, ces dernières semaines. » Il se pencha en avant, et Potter l'imita sans sembler réaliser ce qu'il était en train de faire ; leurs nez se retrouvèrent sur le point de se toucher. « Je ne voulais pas jouer. Je suis en train de te dire ce que j'aimerais bien faire. »

Un halètement rauque fut la seule réponse qu'il obtint de la part de Potter.

« J'aimerais bien te pousser dans un lit » dit Draco, « confortable, où il y a vraiment assez de place pour deux personnes. Comme mon lit dans le dortoir de Serpentard, peut-être. » Les yeux de Potter s'écarquillèrent comme s'il était sur le point de dire que son lit était assez grand, lui aussi, mais Draco n'avait pas l'intention d'écouter de telles imbécilités à ce moment précis et continua avec obstination. « Je commencerais d'abord par relever ta chemise, parce que j'aimerais bien découvrir quel est le goût de ta poitrine. »

Potter le fixa, la bouche légèrement entrouverte. Puis il referma brusquement la mâchoire en détournant le regard. « Le goût de la peau je suppose » murmura-t-il. « Rien d'extraordinaire, vraiment. »

Draco rit doucement, sachant que le son bas et la façon dont il résonnait dans l'obscurité qui les entourait ne pourrait qu'amener Potter à se rapprocher. « A moins que tu n'aies goûté toi-même, je crois que tu devrais me laisser en juger. »

Potter hocha la tête, hébété, et pendant un instant il sembla se débattre avec les sentiments que sa déclaration lui avait sans doute provoqués. Puis il murmura, « Continue. »

Ces mots étaient ceux qu'avait attendu Draco. Il adressa un sourire nonchalant et appréciateur, faisant en sorte que son regard soit brûlant alors qu'il fixait les cheveux emmêlés de Potter, son visage proche du sien, son corps mince mais énergique.

Il recommença à parler, d'une voix plus basse et plus essoufflée, essayant de laisser les visions se former dans son esprit et de les retranscrire directement en paroles. « Je caresserai tes tétons et les sucerai jusqu'à ce qu'ils soient tout à fait dressés. Tu aimerais ça. Il n'y a même pas de mots pour décrire à quel point tu aimerais ça. Tu te tordrais en dessous de moi et tu me supplierais d'en faire plus, mais je n'aurais pas besoin de t'écouter, parce que ce serait moi qui aurait le contrôle et qui serait capable de décider de la vitesse à laquelle nous irions. »

Il pouvait entendre le sifflement qui s'échappait de la bouche de Potter désormais. Potter ferma les yeux et inclina la tête en arrière, avec un léger tremblement.

« Oh, tu aimerais ça, aussi » dit Draco, et il dut à regret mettre de côté les fantaisies qui surgissaient dans son esprit maintenant. Il devait d'abord finir de raconter celle-là et voir comment Potter allait réagir. « Je descendrais, lentement, lentement. Nous saurions tous les deux là où je serais sur le point d'aller, mais tu n'aurais aucun moyen pour me faire aller plus vite. Et au moment où je te toucherais finalement, tu serais en train de supplier et de gémir, tes lèvres laisseraient échapper des mots hâchés, des mots que je chérirais pour toujours. »

Potter laissa alors échapper un faible gémissement. Draco le fixa du regard, émerveillé, la douleur au niveau de sa propre entrejambe soudainement si importante qu'il pensa à s'avancer, à toucher Potter, et à laisser la nature suivre son cours.

Mais il s'était promis qu'il allait gagner cette fois. Alors il s'éclaircit la gorge et continua. « Je te caresserais lentement. J'enroulerais mes doigts près de ton gland, et je les laisserais là jusqu'à ce que tu me supplies encore. Et alors je t'ordonnerais d'ouvrir tes jambes, et tu le ferais, parce que tu n'aurais juste pas d'autres choix, ce serait ce que nous voudrions tous les deux et c'est ce qui est le plus important, tu n'es pas d'accord ? »

Potter rouvrit les yeux, et il avait l'air tellement pris dans l'histoire que Draco dut se presser. Il ne tiendrait pas plus longtemps, sinon. Vu l'état dans lequel il était, ses mots sortirent de façon plus précipitée qu'il n'en avait eu l'intention.

« Je descendrais plus bas » murmura Draco, d'un murmure bien trop rauque, « entre tes jambes, vers ton anus. Je ne pense pas que tu te sois déjà mis un doigt par là-bas, n'est-ce pas ? Mais je t'offrirais plus qu'un doigt. Tu le sentirais en premier, te caressant, mais bientôt un autre se présenterait, et tu te tordrais et me regarderais d'un air nerveux, te demandant combien j'aurais l'intention d'en mettre. La réponse est : autant que je le voudrais. Mais je carresserais tes testicules et je baisserais la tête avant. »

Les poings de Potter étaient serrés, ses hanches se balançant en d'imperceptibles mouvements.

« Ma langue sort entre mes lèvres » dit Draco, et un certain magnétisme sembla l'attira encore plus près de Potter, ses quelques pas semblant aussi inégaux que les mouvements des hanches de Potter. « Elle touche le bout de ton pénis. Et au même moment, je fais glisser un autre doigt en toi, et tu peux le sentir là, brûlant, se pressant à l'intérieur- »

Potter étouffa une sorte de sanglot, se retourna, et essaya de fuir. Draco commença à le suivre, déterminé à remporter la victoire - même si, étant donné qu'il avait fait s'enfuir Potter, il s'agissait sans doute d'une victoire.

Mais à ce moment il vit les jambes de Potter céder, et il tomba à genoux, sa tête penchée en arrière et tremblant, ses mains sur le sol devant lui et se serrant convulsivement en arrachant des touffes d'herbe, un faible cri émergeant de sa gorge - un cri que Draco pouvait bien comprendre.

C'était tout ce dont Draco avait besoin. Il n'eut besoin que de mettre un seul genou à terre, mais il jouit, lui aussi, sa nuque inclinée comme s'il essayait de retenir cette montée de désir pour laisser à son esprit le temps de la comprendre - à la fois cet intense plaisir, mais aussi cet intense manque une fois le désir passé.

Quand il releva les yeux, tendant instinctivement la main, Potter avait disparu.

Une Décision à Prendre

C'était…

Ce n'était pas supposé arriver, du point de vue de Harry.

Bon. De toute façon, cela s'était passé, et Harry devait s'en accommoder - tout comme il avait eu à s'accommoder du fait que Malfoy l'ait embrassé dans le couloir et ensuite l'évite pendant trois jours après que Harry l'ait embrassé. Mais il lui était encore plus difficile de faire face à la situation présente. D'abord, personne ne l'avait jamais fait jouir rien qu'en lui parlant auparavant.

Personne ne lui avait jamais provoqué un orgasme auparavant, pas comme ça en tout cas. Harry avait honnêtement pensé qu'il quitterait Poudlard sans que quelqu'un de l'école ne lui fasse ce genre de choses, non plus. Après tout, il avait le reste de la vie devant lui pour devenir un Auror, tomber amoureux de quelqu'un au cours d'une dangereuse mission et finalement se marier, dans un élan de passion précipitée.

Harry fixa le plafond de son lit à baldaquin pendant un long moment, puis ferma les yeux et s'empêcha prudemment de se souvenir qu'il avait des rêveries aussi stupides.

Mais la question restait sans réponses. Qu'est-ce qu'il allait faire exactement, maintenant ?

Il y avait une option qu'il était obligé d'envisager. Il pouvait céder et reconnaître que Malfoy allait gagner au moins sur certains plans de leur compétition. Il pouvait aller le voir et le supplier de faire en sorte que les mots qu'il avait prononcés deviennent réalité. Cela aurait certainement de bons côtés. Le besoin insatiable qui semblait s'être installé dans son bas-ventre serait satisfait, et il pourrait aussi sans doute voir Malfoy perdre le contrôle.

Mais une partie de lui voulait toujours qu'il remporte la victoire. Il se devait de surpasser Malfoy dans ce jeu, comme dans tout le reste d'ailleurs, ou bien il perdrait tout respect de lui-même.

Il aurait déjà tenté quelque chose, si seulement il avait un plan. Il ne pouvait pas parler de la même façon que Malfoy. Il ne pouvait pas le provoquer en duel en public. Il pouvait essayer d'initier un autre baiser, mais cela ne ferait sans doute pas jouir Malfoy dans son pantalon, et même si c'était le cas, cela le placerait juste au même niveau que Malfoy après ce que ce dernier lui avait fait - pas plus haut.

En fait, pensa-t-il, se retournant sur le côté et enfonçant son visage dans l'oreiller comme si cela allait l'aider à trouver de nouvelles idées, ou faire en sorte que le sommeil l'envahisse, une partie du problème est que je ne suis pas un Serpentard. Si c'était le cas, j'aurais déjà trouvé un plan extraordinaire et tout à fait rusé. Mais je suis bien meilleur au Quidditch, à essayer de me sacrifier pour sauver le monde, et à faire comprendre à Voldemort pourquoi j'ai réussi à le vaincre. Que des choses évidentes pour moi.

Puis Harry fit une pause.

Pourquoi ne pourrait-il pas faire en sorte que ses capacités si évidentes ne se transforment en dons plus subtils, à l'insu de la personne qu'il visait ? Malfoy était bien trop Serpentard. Il

continuerait à mettre au point ses plans et à les utiliser pour essayer de vaincre Harry aussi longtemps qu'il le pourrait - mais ses plans n'avaient pas toujours marché, non plus. Quand il s'était déguisé en Détraqueur, il n'avait pas pensé aux conséquences pourtant évidentes - de quelle façon Harry avait tendance à réagir face à des Détraqueurs, par exemple.

Harry sourit. Il avait enfin l'idée qu'il cherchait.

Maintenant, la seule chose qu'il lui restait à faire était de choisir un lieu. Il ne voulait pas mettre son plan à exécution dans un endroit trop exposé, parce qu'il ne voulait pas humilier Malfoy. Il voulait prendre l'avantage sur lui, et de façon définitive.

Puis Harry sut. Il s'installa plus confortablement contre son oreiller, fredonnant à voix basse, et pensant à l'expression du visage de Malfoy quand il réaliserait ce que Harry avait l'intention de faire.

Penser à Malfoy le força à envisager une bonne séance de masturbation avant de réussir à s'endormir, mais quand même. Cela avait valu le coup.

ooo

Draco garda un œil sur Potter durant le reste de la semaine. Il voulait être prêt ; l'étape suivante de leur jeu allait forcément bientôt se produire.

Mais cela ne fut pas le cas. Il aurait pu tout aussi bien cesser d'exister - tout du moins, en ce qui concernait le point de vue de Potter. Potter s'entraînait avec son équipe de Quidditch, mangeait dans la Grande Salle, étudiait avec acharnement pour ses ASPIC sous les ordres de Granger, et continuait de faire étalage de son don assez frustrant en Potions - même s'il s'agissait d'un talent mineur comparé au sien, bien sûr. Parfois, il croisait le regard de Draco et lui souriait, ou rougissait, mais il ne s'approchait pas de lui.

Allez, Potter, pensa Draco durant une de ses journées d'observation, alors qu'il fixait sa nuque. Je ne sais pas quel moyen comment je peux être plus clair. Donne-moi une bonne raison de te pousser dans un lit, vas-y.

Potter se retourna et lui adressa un sourire.

Draco le fixa, les lèvres légèrement entrouvertes. Il va faire ça maintenant ? Ici et maintenant, au beau milieu du cours de Potions ? Les battements de son cœur s'accélérèrent, à la fois à cause de la nervosité et de l'excitement qu'il ressentait soudain. Qu'en penseraient ses parents ? Que raconteraient les journaux ? Et qu'en diraient toutes les sorcières et les sorciers déçus qui, Draco en était persuadé, avaient eux-mêmes envie de sortir avec Potter ?

Mais ce qu'il ressentait surtout était de la suffisance, bouillonnant dans ses veines comme de l'acide. C'est moi qui ait réussi à attirer son attention. Et en plus, il est tombé sous mon charme avant que je ne succombe au sien. Qui d'autre peut bien se vanter de ça, dans tout le monde sorcier ?

Mais Potter se retourna vers son chaudron et y versa quelque chose. Le chaudron commença à fumer. Draco n'eut même pas besoin de deviner que la potion risquait d'exploser au visage de Potter à tout moment, parce que c'était ce qu'elle était sensée fait à ce moment précis de la préparation.

Draco serra les poings. Non, il n'allait pas tomber dans le panneau. Sûrement pas. Il avait déjà fait un premier pas, et maintenant c'était au tour de Potter. Draco n'allait pas être celui toujours en train de courir après lui, et encore moins puisque c'était Potter qui avait commencé à avoir ce stupide faible pour lui.

Alors il se forçait à ignorer Potter, aussi difficile que cela puisse être ; et il pensa même qu'il se débrouillait plutôt bien, jusqu'à ce que la date du match de Quidditch opposant Serpentard à Gryffondor n'arrive - et que tous ses efforts ne soient ruinés.

En Plein Vol

Harry vérifia la façon dont il avait arrangé sa robe écarlate et adressa un sourire à son reflet. Le miroir enchanté commença rapidement à le féliciter pour son apparence élégante, mais Harry leva les yeux au ciel et fit taire la voix d'un geste de sa baguette. Il détestait ce stupide objet.

Ok, la robe ? Prête.

Le balai ? Prêt. Harry s'était acheté un nouvel Eclair de Feu pour ses dix-huit ans, ne prêtant absolument pas attention à l'expression effarée d'Hermione lorsqu'elle avait appris le nombre exorbitant de Gallions qu'il avait dépensé. Il avait le droit de faire ce qu'il voulait, pour une fois.

Sa détermination ?

Je suis prêt depuis longtemps sur ce plan-là, pensa Harry, adressant un clin d'œil à son reflet et s'en détournant.

Il se dirigea vers la porte de la salle de bains la tête haute, et en ouvrant la porte, il découvrit le dortoir complètement sens dessus dessous. Ron hurlait qu'il n'arrivait pas à retrouver ses gants, et Hermione se disputait avec lui parce qu'il lui avait apparemment crié dessus. Neville se tenait dans un coin, l'air d'avoir perdu tout le courage qu'il avait gagné durant la guerre, rougissant. Harry se douta que quelqu'un lui avait déjà hurlé dessus. Seamus et Dean se disputaient de toute la force de leurs poumons, essyant de déterminer si oui ou non les Poursuiveurs allaient être assez bons après seulement quelques mois d'entraînement.

« Ecoutez-moi ! » cria Harry.

D'une façon assez surprenante, ils lui prêtèrent soudain attention, et même Ron et Hermione se retournèrent pour lui faire face. Harry lança un sortilège d'Attraction une fois le silence revenu, et les gants de Ron surgirent de sous son lit. Harry les tendit à son ami, haussant un sourcil. Ron eut au moins la grâce de bien vouloir baisser la tête et de murmurer des excuses d'un air penaud, tout en les enfilant.

« Aujourd'hui, on va jouer contre les Serpentards » dit Harry, parcourant du regard chacun des visages qui l'entouraient. Toute l'équipe n'était pas là, mais cela n'avait pas d'importance. D'une certaine façon, il s'agissait de tester le discours qu'il allait adresser à l'équipe une fois qu'ils seraient tous rassemblés. « Et ils vont nous donner du fil à retordre. Ca ne sert à rien de le nier, surtout parce que nous ne nous sommes pas beaucoup préparés. Mais on va quand même gagner. »

« Voilà comment il faut réagir, Harry ! » l'acclama Seamus, levant les bras en l'air. Dean le frappa à l'arrière du crâne pour qu'il ne continue pas sur sa lancée - ce qu'il semblait bien vouloir faire.

« Tu ne vois pas qu'il veut encore dire quelque chose, vieux ? » lâcha-t-il quand Seamus se retourna vers lui, l'air indigné.

« Merci, Dean » dit Harry, sans même chercher à prendre la peine de dissimuler son large sourire. « Nous avons quand même la meilleure équipe. Nous fonctionnons ensemble, et chaque joueur de l'équipe de Serpentard chercher surtout à se mettre en avant, alors ils jouent beaucoup trop chacun pour soi. » Il vit Hermione ouvrir la bouche - elle désapprouvait ce genre de discours depuis des mois - et se dépêcha de continuer. Hermione ne comprenait juste pas le Quidditch et l'importance de l'esprit d'équipe. « Pas besoin de s'inquiéter. Je vous garantis que les Serpentards ne comprendront même pas ce qui va leur arriver. »

Un Serpentard en particulier, pensa-t-il, fier de lui, alors qu'il descendait les escaliers pour rejoindre Ginny et le reste de l'équipe.

Il n'y avait aucune chance qu'il laisse Malfoy gagner ce match ; il n'était pas assez stupide, ni assez niais. Mais il allait lui offrir quelque chose d'autre aujourd'hui, une chose que Malfoy considérerait plus importante que remporter la victoire si Harry avait de la chance.

ooo

Il y avait sept silhouettes vêtues de robes rouges sur le terrain - mais Draco chercha immédiatement des yeux la plus petite et la plus mince, dont les cheveux en bataille se dressaient dans tous les sens, et la fixa. Il eut conscience d'avancer, de se tenir devant Mme Bibine et d'écouter son discours à propos des règles, que le reste de son équipe hochait la tête et approuvait d'un grognement général, mais il fut complètement incapable de cesser de fixer Potter.

Potter remarqua la direction de son regard et sourit paresseusement. Draco se tendit. Ce sourire aurait pu être confondu avec un des rictus moqueurs que Potter lui avait adressés en Potions, mais Draco ne pensait pas que ce soit le cas, pas cette fois. Quelque chose était différent, quelque qui le rendait nerveux. Il remua un peu, et s'attirant un regard désapprobateur de la part de Mme Bibine.

« Auriez-vous un besoin urgent à satisfaire, jeune homme ? » lui demanda-t-elle.

Draco fit rapidement non de la tête, alors que les comparses de Potter ricanaient. Potter lui-même n'émit pas le moindre son. Il se tenait immobile, et son souffle s'était légèrement accéléré - Draco le savait uniquement parce qu'il avait remarqué que ses lèvres s'étaient entrouvertes et que son souffle faisait se soulever les cheveux proches de son visage.

Draco s'immobilisa lui aussi, tout en continuant à fixer Potter ; et quand le coup de sifflet retentit, il oublia presque d'enfourcher son balai avant que les balles ne s'élèvent dans les airs.

Mais une fois en l'air, il oublia ses étranges réactions précédentes et s'installa sur son balai avec un petit hochement de tête satisfait. Oui, voilà ce qu'il était censé faire, et de façon permanente si possible. Le vent qui soufflait autour de lui, sa robe gonflée par le vent qui s'y engouffrait, la façon dont il devait manier son balai, se tourner et se se pencher avant de pouvoir monter en flèche… tout cela lui parlait, et répondait aux plus profondes émotions qu'il ressentait.

Pour la première fois, Draco réfléchit au fait de devenir joueur de Quidditch professionnel après avoir fini sa scolarité. Il n'avait jamais pensé être assez bon, mais il avait une certaine confiance en lui qu'il savait provenir des capacités qu'il possédait.

Puis Potter passa en coup de vent près de lui et détruit complètement ses rêveries.

Si Draco était conscient conscient de ses capacités, Potter lui n'était pas conscient d'être doué. Il réalisait les mêmes mouvements que Draco en moitié moins de temps. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et ses yeux brillaient à un tel point que Draco dut cligner des yeux, ayant l'impression que les siens n'étaient pas réellement ouverts.

Potter fit virevolter son balai dans les airs et ouvrit la bouche. Puisque le vent hurlait autour d'eux, Draco n'aurait pas pu l'entendre s'il avait crié, et cet imbécile le savait. Il fit seulement semblant de lui hurler quelque chose, et Draco ne put s'empêcher de lire sur ses lèvres et de comprendre ce qu'il essayait de lui dire.

Je vais te montrer quelque chose que tu ne pourras jamais oublier.

Puis Potter descendit en piqué ; sans y réfléchir à deux fois, Draco encouragea son balai d'un geste comme s'il s'agissait d'un Abraxan réticent et le suivit. Il pouvait s'agir d'une feinte pour l'éloigner de la vraie direction dans laquelle se trouvait le Vif d'Or. Il s'en fichait, à vrai dire. Son regard était rivé sur le cul de Potter et sur sa robe rouge gonflée par le vent.

En haut, en bas, en haut, en bas, et puis sur le côté et la tête en bas - Potter l'entraîna dans une joyeuse petite poursuite. Draco essaya de rester attentif au cas où il apercevrait la moindre trace dorée, mais en vérité il avait à peine conscience que la partie continuait. La seule chose qu'il désirait obtenir se trouvait juste là, en face de lui, et il allait l'attraper.

De quelle façon exacte il allait réussir à s'en emparer, sur le terrain, devant tout le monde - en fait, observé par des centaines d'yeux attentifs -, Draco n'en avait aucune idée. Il n'en avait rien à faire, non plus. Il trouverait bien un plan quelconque plus tard.

Potter se retourna et le regarda, lui adressa un long clin d'œil, puis entama une descente en vrille. Cela serait extrêmement difficile d'essayer de se rapprocher de lui, mais Draco pouvait toujours le suivre, et à ce moment précis il n'avait que cette idée en tête. Il se plaça près de Potter, volant alternativement à droite, puis à gauche. Il sentit un frisson d'excitation le parcourir quand il réalisa que les spectateurs allaient avoir l'impression qu'il bataillait avec Potter. Il leur aurait fallu être eux-mêmes dans les airs, à un angle particulier même, pour savoir lequel des deux était en tête.

C'est tout ce que je veux, essaya-t-il de faire réaliser à Potter - qui aurait dû comprendre à cause de la façon dont il agrippait son balai, de ses yeux écarquillés et de son sexe en érection, qui se pressait contre le manche en bois de son balai en le torturant délicieusement. Que pour une fois tu me suives, que pour une fois nous soyons à égalité.

Potter regarda par-dessus son épaule, lui adressa à nouveau un clin d'œil, puis leva brusquement la main. Draco sut ce qu'il allait voir avant même que Potter ne se retourne et qu'il ne puisse voir sa main. Les petites ailes blanches de la balle voletaient furieusement à travers les doigts qui l'avaient attrapée.

Draco serra les dents et essaya de contenir la sourde douleur de sa défaite, et l'amertume encore pire à l'idée que Potter l'ait seulement entraîné à sa poursuite pour le déconcentrer.

Alors qu'un formidable rugissement se faisait entendre en-dessous d'eux et que la foule se levait d'un bond, Potter se pencha vers Draco. Il avait dû jeter une sorte de sortilège, parce que sa voix lui parvenait aussi clairement que s'ils étaient sur le sol du terrain sans qu'il n'y ait aucun bruit.

« Je ne peux pas te laisser avoir le Vif d'Or, ni la victoire. Mais je peux te donner une autre chose. » Ses yeux étincelaient. « Si tu es assez courageux pour aller jusqu'à la petite alcôve dans les cachots où tu t'es caché la semaine dernière, et venir la prendre. »

Son visage montrait aussi clairement son intention que de la lumière se reflétant sur un couteau.

Draco était bouche bée et essayait toujours de trouver une réponse appropriée quand Potter vola vers le sol avec l'aisance d'un oiseau, son équipe l'entourant et faisant la ronde autour de lui - une explosion d'enthousiasme ridicule, typique des Gryffondors.

D'un autre côté, il n'avait pas besoin de trouver une réponse, n'est-ce pas ?

Pas quand la chaleur entre ses jambes répondait à sa place.

Un Rendez-Vous des Plus Formidables

Ce ne fut pas facile d'échapper à ses insistants coéquipiers ; mais d'un autre côté, ils voulaient fêter la victoire plus que n'importe qui d'autre, et quand le reste des Gryffondors les pris d'assaut, Harry saisit l'occasion qui s'offrait à lui. Il avait déjà enlevé sa robe et la portait à la main pour rendre plus difficile de le repérer - et ainsi de le suivre ; il avait aussi réduit son balai et l'avait rangé dans sa poche.

Là, il y avait un trou entre deux personnes, et il put s'y glisser.

Puis il traversa en courant la longue étendue d'herbe en direction des portes de Poudlard, se précipita dans l'école, vers les cachots et dans les couloirs. Il parcourut tout ce chemin avant de prendre le temps de s'arrêter pour réfléchir ou pour jeter un coup d'œil par-dessus son épaule et vérifier que personne ne le suivait.

Personne.

Harry eut un sourire et ralentit sa course. Il se trouvait déjà proche de l'alcôve où Malfoy s'était précipité quand Harry « l'avait vu » embrasser Parkinson. Harry descendit les dernières marches, puis commença à mettre en place des sortilèges de protection et lança des sortilèges de Dissimulation. Il serait bien allé dans la Salle sur Demande, mais Ron avait parlé d'organiser une fête là-bas. Harry voulait un endroit où personne ne pourrait les trouver et que personne ne connaissait.

En particulier parce que je ne suis pas sûr de combien de temps ça va prendre, admit-il, alors qu'il se retournait et faisait apparaître une épaisse couverture sur le sol.

Était-il sûr de vouloir faire ça ? Harry s'arrêta, fixant sa baguette penddant quelques minutes, puis secoua la tête d'un geste impatient et augmenta l'épaisseur du tissu sur le sol, et lança aussi quelques sorts de Réchauffement. Puis il sortit de l'alcôve pour que Malfoy puisse le voir, et regarda dans le couloir.

Oui, il était sûr de vouloir coucher avec Malfoy. Ce qui en résulterait, il n'en était pas sûr, et il ne pouvait pas encore en décider - puisqu'il avait aussi besoin de la contribution de Malfoy. Mais en ce qui concernait le premier pas…

Harry frissonna. Les rêves avaient traversé son esprit comme autant de pluies orageuses depuis des semaines. Voir Malfoy aujourd'hui dans sa robe verte de Serpentard avait preque été plus qu'il n'avait pu supporter, en particulier après qu'il ait remarqué que Malfoy bavait presque d'envie en le regardant. Son sexe se réveilla à cette pensée, et Harry enfouit une main dans son patalon - essayant cependant de ne pas se caresser, pour ne pas tout gâcher avant que Malfoy ne soit même arrivé.

Il était sûr au moins de cette partie là de l'histoire. Et cela était suffisant pour le moment.

Puis il vit un éclair de cheveux blonds dans le coin du couloir, et il se redressa, incapable de retenir le sourire qui se dessina sur son visage. « T'es en retard » lança-t-il. Malfoy entra dans son champ de vision, toujours vêtu de sa robe de Quidditch, et Harry haussa les sourcils. « Tu n'as même pas pris la peine de te changer ? »

Malfoy lui adressa un regard noir. « Contrairement à certaines personnes, tout le monde se fiche de ce que je porte » dit-il d'une voix dangereusement basse.

« Si, moi ça m'intéresse » dit Harry, et il fit un pas vers lui. Il n'y avait aucune raison d'hésiter, non, et maintenat que Malfoy était là, il pouvait succomber aux signaux impatients que son sexe envoyait au reste de son corps. Il commença à ouvrir le col de la robe de Malfoy, son regard plongé dans le sien, et leva la main, posant deux de ses doigts au creux de sa gorge, là où il pouvait sentir le pouls de Malfoy battre à toute vitesse. « Ca m'intéresse beaucoup. » Et il se pencha jusqu'à ce que ses lèvres touchent celles de Malfoy.

Malfoy poussa un léger gémissement impatient et prit le contrôle du baiser, poussant Harry en arrière et sur le côté jusqu'à ce qu'ils rencontrent un mur. Harry ne savait pas exactement de quel mur il s'agissait, et il n'en avait rien à faire. Il enroula ses bras autour de Malfoy et l'attira bruquement plus près de lui, se pressant contre ses hanches et son propre sexe, poussant un grognement - parce que désormais, il lui était impossible de prendre une inspiration suffisante pour parler.

Cette fois, le gémissement que poussa Malfoy ressemblait à un sanglot. Il aggripa la chemise de Harry, et Harry tira sur sa robe ; quand il leva les yeux, Harry vit qu'ils étaient dans la zone des sorts protégeant l'alcôve, donc tout allait bien.

Quand il se retourna, Malfoy arborait le petit sourire supérieur que Harry avait vu lors de leur premier jour d'école, et le souvenir de ce que ce garçon avait été et les possibilités de ce qu'il pourrait être firent accélérer le rythme de son cœur. Les mots qu'il prononça étaient tout à fait naturels, et personne n'avait intérêt à lui dire le contraire.

« Baise moi. »

ooo

Draco aurait pu éclater d'un rire triomphal, mais l'expression sérieuse et étrangement fièvreuse du visage de Potter l'en empêcha. En plus, il aurait pu mal le prendre.

Au lieu de ça, il fit passer sa langue sur la clavicule de Potter. Potter bredouilla quelque chose et redressa la tête de Draco pour pouvoir l'embrasser à nouveau. Draco appréciait la façon dont leurs dents et leurs langues se rencontraient brutalement, mais les mots de Potter résonnaient encore dans son esprit, et il essayait de faire de son mieux pour répondre à ses attentes.

« Ralentis » souffla-t-il, passant ses doigts dans les cheveux de Potter et regardant avec une joie satisfaite Potter battre des paupières à cause de ce simple contact.

Potter expira l'air de ses poumons, puis répondit d'un hochement de tête et commença à caresser les épaules de Draco. Draco leva les yeux au ciel. « Pas à ce point » dit-il, et il arracha la chemise de Potter, qui se déchira dans un bruit de craquement satisfaisant.

« Malfoy ! » cria Potter, et Draco sortit sa baguette pour jeter un sort de Silence, le seul sortilège qui manquait au petit barrage magique qui bloquait le couloir. Il ne put rien faire d'autre. Ses yeux étaient trop occupés à dévorer du regard le spectacle que constituait le torse de Potter.

Bon, d'accord, il n'était pas aussi viril ou héroïque que Draco se l'était imaginé, avec moins de muscles et quelques poils clairsemés. Mais il se souvint qu'il s'agissait d'Harry Potter, que Draco n'avait jamais pensé un jour voir dans cette position, et il se souvint de la façon dont laquelle Potter l'avait embrassé et s'était battu avec lui et l'avait fixé auparavant d'un regard furieux et l'avait regardé pendant le match de Quidditch, et il n'eut aucune difficulté à avoir une érection.

« Je vais lécher tes tétons » annonça-t-il à Potter, et se pencha en avant.

« Qui as dit que - quoi ? » bredouilla Potter, et Draco pensa que son cerveau n'avait sûrement pas encore rattrapé son corps, parce qu'il n'émit absolument aucune objection quand Draco plaça sa bouche là où il l'avait annoncé.

Draco lécha avec ardeur, comme s'il prenait le téton de Potter pour une de ses stupides Plumes en Sucre, puis le mordit. Potter haleta et glissa une main à l'arrière de sa tête, le maintenant en place alors qu'il se pressait de manière éhontée contre la hanche de Draco.

« Enlève ce putain de pantalon » murmura Draco, mais étant donné que sa voix était étouffée contre la peau de Potter, il n'aurait pas reprocher à cet idiot de ne pas le comprendre. Il commença à tirer sur le pantalon de Potter.

Potter s'attaqua à sa robe au même moment. Mais étant donné que Draco portait aussi une chemise et un pantalon en-dessous de sa robe de Quidditch, il avait deux fois plus de choses à faire.

Et, Draco devait l'admettre, il n'était pas d'une grande aide. Il tâtonna et tira en tout sens jusqu'à ce que le pantalon et la caleçon de Potter veuillent bien descendre ; puis il se figea, fixant le sexe en face de lui, qui avait déjà pris une impressionnante couleur rouge. Il gémit, ne ressentant absolument aucune honte.

Potter changea de position. Draco pensa qu'il devait probablement avoir rougi, si le rougissement qui semblait s'être propagé jusqu'à son torse maintenant était d'aucune indication, mais il ne put pas lever les yeux pour le vérifier.

Il ne put rien faire d'autre que se laisser tomber à genoux et ouvrir la bouche.

Potter dit, « Arrête, tu t'es même pas encore déshabillé - » puis se tut d'une façon tout à fait satisfaisante. Il y eut un gémissement, et il se suréleva sur la pointe des pieds - ce qui n'était pas satisfaisant uniquement parce dans cette position, il semblait que son sexe essayait d'atteindre le fond de la gorge de Draco. Potter avança les hanches, gémit, puis recommença.

Draco prit son courage à deux mains et fit une tentative avec sa langue, essayant vaguement de se souvenir de la seule fois où il avait fait ça auparavant, à un Serdaigle complètement ivre et qui avait promis à Draco que cela allait lui plaire. Cela n'avait pas été le cas, mais le Serdaigle en question était un ivrogne qui suait, et qui ne prenait sans doute même pas la peine de prendre un bain quotidiennement. Potter était bien plus propre.

Une partie du cerveau de Draco lui rappela que Potter revenait juste d'un match de Quidditch et n'était probablement pas propre. Le reste du cerveau de Draco ordonna à la partie en question de la fermer.

Oh, mais c'était fantastique, vraiment, la façon qu'avait le sexe de Potter de glisser et de bouger dans la bouche de Draco, la douceur de son gland contrastant avec le reste de son membre, et la chaleur. Draco avait toujours pensé que le plus important dans une fellation était à quel point la bouche de l'autre mec ou de l'autre fille pouvait être chaude. Mais personne ne lui avait jamais parlé, ou bien il avait oublié, de la chaleur brûlante d'un sexe, de quelle façon il semblait pouvoir générer sa propre enveloppe de chaleur que Draco allait devoir traverser afin de pouvoir en entier le goûter, le sentir, expérimenter.

Curieux, il fit glisser sa langue le long de la veine sur le dessous du sexe de Potter, et ce dernier poussa un cri de plaisir avant de jouir.

Draco toussa et se recula, ayant l'impression que quelqu'un venait juste de lui verser dans la bouche une impressionnante quantité de liquide salé et brûlant, sans prendre la peine de lui demander s'il en voulait ou pas. Il s'étouffa presque, cracha et gémit jusqu'à ce que Potter tende le bras et lui tapote le dos, avant de lui dire, « C'est pas si terrible. »

Il s'agissait exactement des mots à dire, bien que Potter ignore probablement pourquoi. Draco lui adressa un regard qu'il savait froid - il ne pouvait pas s'en empêcher - et demanda, « Avec qui d'autre as-tu déjà fait ça ? Ou à qui ? »

« Euh, personne » dit Potter, l'air hagard. « J'étais - euh, je suis - euh, putain, j'étais vierge, ok ? »

Draco ressentit une profonde satisfaction, mais cela le força à poser une autre question, puisqu'il n'avait pas eu de véritable réponse à la première. « Alors comment peux-tu savoir que ce n'est pas si terrible ? »

« Je l'espère » fit Potter, « étant donné ce que je compte te faire. » Et il s'agenouilla sur le sol et arracha la robe de Quidditch de Draco, et la lança plus loin avant que Draco n'ait pu y penser, et s'attaqua à son pantalon et ses sous-vêtements.

« Je pensais que tu allais me laisser te baiser » dit Draco, pris de vertige et haletant à la seule pensée de son sexe entrant en Potter, peu importe par quelle entrée.

Potter se contenta de grogner - Draco devait noter que ses capacités intellectuelles diminuaient rapidement durant le sexe - et baissa enfin son caleçon, approchant sa bouche du sexe de Draco.

Draco se cambra et ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. C'était parfait, un plaisir aveuglant et fulgurant comme une comète - avec une petite touche de douleur lorsque les dents de Potter le frôlèrent, mais il n'était pas sûr de retrouver son souffle pour exprimer ce qu'il ressentait.

Potter se recula, toussant, et dit « Malfoy, tu n'as absolument pas un goût étrange » puis il enroula sa langue à nouveau autour de son sexe, et commença à la fois à le sucer et à l'avaler alternativement.

Draco voulut une fois de plus lui demander comment il pouvait le savoir, et une fois de plus ses questions furent emportées par les sensations fantastiques provoquées par ce qu'il lui faisait. Il rejeta sa tête en arrière, et descendit sa main qu'il plaça fermement dans les cheveux de Potter. Potter essaya de se dégager, agacé, mais Draco suivit son mouvement, ses doigts resserrant leur prise, son corps recherchant instinctivement la chaleur.

C'était -

Il allait avoir besoin de plus. Il allait avoir besoin que Potter continue à lui faire ça jusqu'à ce que le monde explose et que le soleil se détache du ciel. Potter avait empêché la fin du monde une fois, quand il avait tué le Seigneur des Ténèbres, et maintenant il allait juste devoir rester près de lui et empêcher aussi la fin du monde de Draco.

Parce que c'était Potter, et que c'était merveilleux.

Les Pouvoirs du Plaisir

Harry avait l'habitude d'être alangui après un orgasme. Il s'était attendu à vouloir s'allonger et à dormir après en avoir fini avec Malfoy, ce qui était une des raisons pour lesquelles il avait souhaité que ce dernier le baise. S'il avait déjà joui, il serait détendu - et cela aurait alors sembler être une bonne idée que Malfoy veuille bien faire entrer son sexe en lui.

Mais au lieu de cela, son corps bourdonnait d'énergie, le réchauffant de l'intérieur comme une petite étoile, et il ne pouvait pas s'empêcher de la faire partager à Malfoy.

Il aurait pu l'embrasser ou juste le masturber, mais il avait besoin de lui montrer, et cela lui prendrait trop longtemps de le faire en utilisant ses mains. (Ou du moins était-ce ce que Harry pensait. Cela avait eu un certain sens à ce moment-là.) Alors il lui avait montré avec sa bouche, et une fois qu'il s'était habitué au rythme d'avaler, sucer, avaler et sucer à nouveau, il avait semblé plutôt bien réussir à s'en sortir.

Et Malfoy semblait beaucoup apprécier.

Harry leva les yeux, plutôt fier de lui, et regarda Malfoy ; ce dernier était appuyé contre le mur, ses hanches agitées de mouvements incontrôlables, les poings serrés, haletant et les yeux - quand ils étaient ouverts - d'un gris rendu encore plus foncé que d'habitude par le désir. Malfoy croisa brièvement son regard, mais ensuite il referma les yeux quand Harry frôla son gland de sa langue, et il poussa un cri.

Harry réunit tout son courage, sachant ce que cela signifiait probablement et déterminé à donner le plus de plaisir possible à Malfoy.

Et à gagner, bien sûr.

Malfoy jouit et son sperme se répandit dans sa gorge, son corps se tordant et se débattant presque, sur un cri inachevé - comme s'il ne pouvait trouver assez de souffle. Harry essaya de détendre sa gorge autant qu'il put et déglutit, prenant de grandes inspirations par le nez.

Cela marcha - plus ou moins. Ce n'était pas certainement pas quelque chose que Harry souhaitait recommencer, du moins pas avant d'avoir eu l'occasion de s'entraîner un peu plus.

Bien sûr, sucer Malfoy est le meilleur des entraînements, pensa Harry, tout en s'essuyant la bouche ; il se redressa, prenant appui sur ses talons, attendant le moment où Malfoy allait le regarder et se rendre compte que Harry - contrairement à un certain petit précieux Serpentard - avait réussi à tout avaler. Ce qui veut dire que ce qui vient de se passer doit à nouveau arriver.

Le manque d'arguments contre cette idée indiqua à Harry quelle serait sa décision avant même qu'il ne sente le désir exploser dans sa poitrine.

Je le veux.

Il se releva, ouvrit la bouche pour montrer à Malfoy qu'elle était vide et qu'il n'avait donc pas à se méfier d'une éventuelle amertume qu'il pourrait sentir sur sa langue, puis l'embrassa. Torse contre torse, leurs sexes poisseux l'un contre l'autre, leurs doigts se serrant convulsivement - et les doigts de Malfoy étaient aussi avides que ceux de Harry… Ils s'embrassèrent jusqu'à ce que Harry ait l'impression que ses lèvres soient engourdies.

« Eh bien ? » demanda-t-il, quand ils se séparèrent ; la tête de Malfoy reposait sur l'épaule de Harry comme s'il était épuisé et ne pouvait tenir plus longtemps. « Tu veux recommencer ? » Il prit quelques mèches de cheveux de Malfoy et se fit un plaisir d'y mêler les traces de leurs activités précédentes qui souillaient encore ses doigts. « Parce que moi je le veux vraiment, putain. »

ooo

Draco ferma les yeux et eut du mal à parler. Cela avait été une expérience bien plus épuisante que ce qu'il n'avait pensé.

C'était juste - Potter -

Potter avait entraîné Draco à sa suite tout comme il l'avait entraîné dans la partie de Quidditch, parce qu'il était un véritable maître en vol et que ne pas le suivre était impensable. Draco se demanda si cela allait être la même chose à chaque fois : ses muscles tremblants, sa gorge qui lui semblait irritée après avoir eu tant de mal à respirer, d'innombrables possibilités traversant son esprit et y tournoyant sans fin.

Oh, j'espère que oui.

Draco plaça ses mains au niveau des coudes de Potter et recula assez pour pouvoir fixer son visage entier. Potter le fixait, un léger sourire aux lèvres. Ses yeux trahissaient une nuance d'affection, ou peut-être était-ce simplement ce qu'espérait Draco -

Puis Potter leva la main et remit en place quelques mèches qui avaient glissé sur son front, et se pencha en avant pour lui donner un autre baiser - celui-ci plus long, moins pressé.

Oh. Très bien, dans ce cas. Draco cligna des yeux et s'éclaircit la gorge, puis dit, « Je - Comment pourrais-je refuser une telle proposition ? »

« Pas vraiment le discours romantique et amoureux que je pouvais attendre » dit Potter, l'air content de lui. « Mais c'est toi, et c'est bien assez de ta part. » Il sourit un peu plus. Draco en eut le souffle coupé. Il ne pensait pas avoir jamais remarqué à quel point le sourire de Potter était éclatant, ou peut-être qu'il ne l'avait jamais vu sourire comme ça auparavant. Ce sourire lui promettait encore plus d'action et de baisers et de pelotage - et probablement de sexe - dans un futur proche. « Ca ira. »

Draco se pencha et embrassa à nouveau Potter, caressant une fois de plus sa nuque, lui montrant à quel point il pouvait être gentil s'il le désirait.

Puis Potter se sentit obligé de lui reprendre le contrôle et de montrer combien il pouvait être gentil, effleurant ses joues de caresses légères, taquines.

Mais Draco était déterminé à ne pas se laisser battre de cette façon, alors il poussa Potter contre le mur et caressa ses lèvres de ces doigts tout en gardant son regard plongé dans le sien.

« Ecoute, espèce de branleur » dit Potter, caressant la gorge de Draco du bout des doigts et parlant entre ses dents serrées, « Je suis le Gryffondor ici, et toi tu es le Serpentard. Je suis supposé être celui qui est romantique et amoureux, et tu es supposé te soumettre et te laisser faire en me regardant les yeux mi-clos. »

« Comme si j'allais te laisser gagner » ricana Draco ; il regarda avec intérêt la lueur éclatante qui apparut dans les yeux de Potter et qui étincela de plus en plus, comme un feu qui se répandait depuis les profondeurs de son être.

Oui, c'était exactement ce qui était censé se produire, pensa Draco avec satisfaction quand leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau. Ils étaient liés, inséparables, ne laissant jamais à l'autre plus qu'une victoire momentanée.

Mais toujours ensemble, quoi qu'ils fassent.

Fin.