Disclaimer: Les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, mais l'histoire, si !

Couple: Harry Potter / Draco Malfoy.

Evaluation: M.

Je poste le tout dernier chapitre de cette fic en même temps que le chapitre 5, pour des raisons évidentes : je n'ai pas envie de me faire lyncher par certaines personnes, et puis bon, à quoi bon vous faire souffrir trop longtemps... ;)


Chapitre 6

La vie était une succession d'évènements, tous plus ou moins liés entre eux. Certains croyaient au destin, pensant que toute chose avait une cause et une conséquence, et quoique nous fassions, il était impossible d'aller à l'encontre de l'ordre des choses.

Doté d'un esprit plutôt septique, Severus Rogunus Snapinus avait toujours pensé qu'il n'y avait pas de hasard, que toute chose était inéluctable. Il croyait au destin, au fait que, même s'il était possible de diriger sa vie, de changer le cours de notre existence par des choix, il était impossible de tout diriger. Les dieux décidaient pour eux des grandes étapes de leur vie. Toute sa vie, Severus avait voyagé. Il avait pensé que cela résultait de son propre choix : il avait fuit sa demeure du jour au lendemain et avait voyagé tout autour de la méditerranée, sans cesse, pendant des années, pensant diriger lui-même sa vie, allant où lui le voulait pour faire ce qu'il aimait. Il avait fallu qu'il rencontre Sirius pour en venir à penser que, peut-être, c'était son destin de rencontrer un homme comme lui et d'en tomber amoureux.

Il avait longtemps lutté, pourtant, jouant au jeu du chat et de la souris avec ce séducteur averti. C'était une façon comme un autre de fuir ce qui lui était prédestiné. Au final, il avait cessé de repousser ses sentiments et avait cédé à l'amour de cet homme qui prit soin de lui, le chérissant comme jamais personne n'aurait pu l'aimer. Certes, il y avait eu des disputes, des ruptures, des fuites. Mais qu'importe toutes ces épreuves, ils finirent par se retrouver ensemble, dans une même demeure. Ils étaient vieux. Ils n'avaient plus toute la vie devant eux. Mais tous deux étaient d'accord sur le fait que, s'ils avaient le choix, ils vivraient exactement la même aventure.

Cela faisait à présent un mois que Draco vivait chez eux, avec quelques esclaves et ses deux enfants. La présence de ces deux petits mettait un peu de joie dans la maison de Sirius qui n'avait jamais eu d'enfants. Il s'était marié à une époque avec une femme et les deux enfants qu'elle était parvenue à mettre au monde étaient morts nés. Il avait divorcé et renoncé à la paternité. Avoir Scorpius et Proserpine dans son entourage semblait lui avoir donné une seconde jeunesse, ce qui n'était pas pour déplaire à Severus. Pendant que son amant s'occupait des enfants, lui pouvait prendre soin de Draco.

Il l'avait récupéré au port complètement effondré. Jamais il ne l'avait vu ainsi. Même à la mort de son père, il ne portait pas les séquelles de ce mal qui le rongeait depuis des jours, aucune trace qui lui permettait de deviner la profondeur de son mal-être. Et un mois auparavant, il avait vu son ancien élève détruit, les yeux hagards, la taille amaigrie et les joues creusées. Et cela ne s'était pas amélioré au fil des jours, bien au contraire. Il avait continué à déprimer, supportant mal la chaleur, souffrant de la soif et bientôt d'une fièvre qui mit du temps à guérir.

Draco avait frôlé la mort. A présent, il allait mieux. Du moins physiquement. Severus l'avait forcé à manger et il s'était remplumé un peu. Moralement, ce n'était cependant pas très bon : il se renfermait de jour en jour, puis, quand il commença à aller mieux, il vécut comme un tabou ce qui s'était passé à Rome. Severus ne savait pas du tout de quoi il pouvait bien s'agir : ce n'était tout de même pas le décès d'Astoria qui le mettait dans un état pareil ?

Blaise lui avait expliqué ce qui s'était produit. Severus agit alors d'une autre manière, dans sa façon d'aider Draco à surmonter cette épreuve. Il se montra plus tolérant, moins dur, mais toujours ferme. Il fallait que Draco se redresse, qu'il digère la perte de son amant et qu'il continue à vivre. Pour Scorpius et Proserpine. Si ce n'était pas pour lui, c'était pour eux qu'il devait continuer à avancer.

Peu à peu, Draco se remit de la mort soudaine de cet Aristophane. Du moins, il apparut à nouveau droit et fier, mais au fond de son cœur, quelque chose était définitivement mort. S'il avait pu, il serait très certainement retourné en arrière pour protéger son amant. Peut-être même, pour le protéger, il ne lui aurait jamais avoué ses sentiments. Ainsi, n'aurait-il pas été troublé, n'aurait-il pas avoué les siens et n'aurait-il pas arrêté de se vendre.

Peut-être.

Mais peut-être que tel était le destin de ces deux hommes que tout séparait. Un destin tragique, aussi improbable que leur histoire d'amour.

Une histoire qui aurait peut-être mieux fait de ne jamais commencer.

C'était ce qu'il s'était dit, longtemps auparavant, quand il avait quitté Sirius, rompant tous les ponts. Il pensait que plus jamais il ne le reverrait, et la souffrance qu'il avait éprouvé en retournant à Rome et en se jurant de ne plus jamais recroiser sa route lui avait mis dans la tête qu'il aurait sans doute mieux fallu qu'il ne le connaisse jamais.

Pourtant… Le bonheur de se trouver dans les bras de la personne que l'on aimait n'était-il pas le plus beau cadeau que pouvait faire la vie ? Cela ne valait-il pas quelques souffrances, pour se retrouver quelques heures, voire quelques minutes avec la personne que l'ont aimait ?

Certains pensaient que non. Lui pensait que oui.

Cela lui fit penser au mythe d'Aristophane. Ce mythe magnifique qui expliquait la nature même de ce qu'il vivait avec Sirius, et de ce que Draco avait vécu avec Harry.

Un Harry sans Draco n'était qu'une moitié d'homme.

Un Draco sans Harry n'était qu'une moitié d'homme.

Un Harry et un Draco, c'était un homme en entier.

Un seul homme. Un seul être, une seule chaire.

Et non pas deux chaires distinctes, l'une calcinée et jetée dans une fosse commune, l'autre amaigrie et blafarde, soumise au poids du deuil…

OoO

Il avait beau tout faire pour essayer de s'y habituer, il ne s'y ferait sans doute jamais. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, mais il n'y arrivait pas.

Quand Severus donnait des cours à Draco, il autorisait toujours Blaise à y venir, ayant une drôle de conception sur la hiérarchie des hommes. Pour lui, un esclave n'était pas plus bête que le plus pur des romains et ce n'était pas un peu de culture qui allait lui faire du mal. Ainsi, il leur apprit à tous les deux, entre autres choses, l'égyptien, que ce soit le parlé, la lecture ou l'écrit. Blaise n'était jamais parvenu à écrire, c'était physique, il n'y arrivait pas. Autant il écrivait sans aucun souci le latin et le grec, autant il lui était impossible de le faire en égyptien. Par contre, il savait le lire, bien qu'il ait un peu perdu depuis le temps, et il savait également le parler. Evidemment, ce fut compliqué pour lui quand il arriva à Alexandrie et qu'il fut confronté à de vrais égyptiens, il eut besoin d'un temps d'adaptation.

Deux mois qu'il vivait à Alexandrie et deux mois qu'il essayait de se faire à cette nouvelle vie, sans grand succès. Oh, depuis le temps, il commençait à avoir l'habitude, mais certaines habitudes avaient la vie dure. Il avait du mal à se faire aux coutumes, à la nouvelle population et à cette chaleur harassante. Cela n'avait rien à voir avec les températures à Rome. A présent, il se baladait continuellement en pagne, et s'il avait pu, il serait resté nu. Sa peau étant noire, il ne souffrait pas vraiment des coups de soleil, ce qui n'était pas le cas de Draco qui avait bronzé, sa peau perdant par endroit sa pâleur habituelle. Ses cheveux blonds semblaient avoir doré, devenant plus clairs encore qu'ils ne l'étaient à Rome. Cela faisait un drôle de contraste, entre son visage qui dorait et ses cheveux qui blondissaient.

Il allait un peu mieux, à présent. Bien qu'il souffrît encore de la perte de Harry, Draco semblait s'en remettre, petit à petit. Cela lui prendrait encore du temps. Sa mort était trop abrupte, trop soudaine, et il l'avait trop aimé trop vite pour qu'il puisse se remettre rapidement de sa perte. A présent, il était loin de Rome, et cela valait sans doute mieux pour lui. Il souffrirait moins que de rester dans cette ville qui avait causé son malheur, parce qu'il avait été trop heureux.

Blaise avait été choqué, lui aussi. Bien qu'il connaisse peu Luna, sa mort aussi soudaine lui avait fait beaucoup de mal. Il était tombé amoureux de cette petite bonne femme qui, malgré son handicap, avait su lui ravir son cœur. Ils étaient parvenu à communiquer, la jeune fille lui écrivant sur une tablette de cire avec un stylet en métal et lui parlant lentement pour qu'elle puisse lire sur ses lèvres. Cela, doublé à la mort de Harry, qu'il avait fini par apprécier, avait brisé quelque chose en lui, amplifié par la façon dont il avait découvert leur décès : il allait apporter de l'argent à Harry, et il retrouvait son immeuble effondré par un incendie.

Le corps de Luna n'avait pas été retrouvé. Les préparatifs du voyage avaient été accélérés, ils étaient partis plus tôt que prévu. Draco ne voulait pas rester un instant de plus dans cette maudite ville. Blaise ne savait donc pas ce qu'il était advenu de Luna. Il aurait au moins voulu savoir s'ils avaient retrouvé le corps.

Depuis, deux mois étaient passés. Draco se faisait à sa nouvelle vie, et Blaise aussi. Il était à présent en train de marcher dans les rues chaudes et humides d'Alexandrie, à la recherche de pâtisseries pour le dîner. Ils recevaient ce soir-là Severus et Sirius et leur cuisinière l'avait envoyé acheter ces friandises dont Sirius, et les enfants également, raffolait, car elle ne savait pas les préparer. Pour se changer les idées, Blaise avait donc accepté cette mission spéciale avec plaisir. Il déambulait donc dans les rues, en songeant qu'il lui faudrait tout de même du temps pour s'y faire.

Le point positif était qu'il n'avait plus à supporter la présence encombrante de la mère de Draco, qui ne cessait de le harceler pour le remarier, après le décès d'Astoria, puis elle avait essayé de le dissuader de partir, même s'il n'avait plus le choix. Cette femme était vraiment agaçante, voire même insupportable. Il était content qu'elle soit restée à Rome. Elle jetait de l'huile sur le feu, se plaignant de la mollesse de son fils qui s'était enfermé pendant des jours jusqu'à leur départ, en venant à crier après Blaise et Caius qui lui refusait l'accès à sa chambre.

Blaise poussa un soupir en pensant à cette période terrible de la vie de Draco.

Quand, soudain, il vit une chevelure blonde.

Il en resta abasourdi. Les blonds étaient rares dans le coin. Il suivit donc la personne des yeux.

C'était une femme, en tunique blanche.

Ses longs cheveux blonds qui cascadaient dans son dos étaient mal coiffés, quelques mèches nouées derrière sa tête de façon négligée.

Blaise sentit son cœur battre fort dans sa poitrine. Le cœur au bord des lèvres, il se mit à courir comme un dératé, les yeux fixés sur la chevelure d'or. Il finit par arriver à sa hauteur et, le souffle court, il attrapa le bras de la jeune fille et la retourna.

Son cœur explosa.

« Luna ? »

OoO

Draco était en train de travailler chez lui. Il avait des documents à remplir, encore et encore. Il avait du mal à se faire à son nouvel environnement, trop chaud, trop lourd, au point que ses collègues l'avaient autorisé à travailler chez lui s'il le préférait. Il s'était rapidement intégré et les hommes avec lesquels il travaillait l'aimaient bien, ce qui lui permettait de frauder, en quelque sorte, en n'allant parfois pas travailler et poursuivant son travail chez lui. Il préférait le confort de son logis. Cela le rassurait.

Il avait acquis une demeure plutôt bien agencée où il s'était installé avec sa famille. Ses esclaves avaient tout de suite pris leurs repères dans cette demeure, mais bien moins dans le monde extérieur. La plupart ne parlaient que latin, Draco dut donc recruter afin d'avoir des esclaves qui sachent parler le grec et l'égyptien, comme Blaise, sinon il ne s'en sortirait jamais.

La vie n'était pas bien compliquée, ici. Les langues et coutumes étaient différentes, certes, le climat et l'agencement de la ville aussi, mais dans le fond, sa vie demeurait la même. Bien qu'il soit blessé au cœur, de façon sans doute irréversible, il avait repris sa paisible routine qui lui permettait de vivre chaque jour sans avoir sans cesse l'envie de mourir.

Ce qui l'avait taraudé pendant des semaines.

Il avait eu envie de mourir. Oh oui, qu'il en avait eu envie. Le rejoindre, sous terre, dans les Enfers. Il avait failli périr, même, en arrivant ici, affaibli par sa sous-alimentation et sa dépression. Puis, il s'était ressaisi, aidé par Severus, Sirius et Blaise.

Harry n'aurait pas voulu qu'il meurt. Il aurait voulu qu'il vive, qu'il soit heureux. Pas qu'il se laisse mourir à cause lui. Harry aurait voulu qu'il vive, pour eux.

Qu'est-ce qu'il lui manquait… Ses yeux, sa voix, sa peau… Tout lui manquait. Alexandrie était magnifique, il aurait tant voulu lui montrer cette ville, ses merveilles… Il y avait tant de choses à voir, à y découvrir… Il aurait aimé, ce lieu, il aurait aimé y vivre… Tous deux…

Ensemble…

« Draco ! »

Le blond sursauta. C'était comme une impression de déjà-vu, qui lui serra le cœur, mais cette fois-ci, Blaise n'avait pas l'air anéanti, mais plutôt joyeux. Draco haussa un sourcil alors que son ami courrait vers son bureau recouvert de paperasses en lui disant de se lever.

« Allez, lève-toi !

- Mais…

- Allez !

- Blaise, mais qu'est-ce que tu…

- Allez, viens ! »

Blaise riait. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pas ri. Draco le laissa lui saisir le poignet de sa grande main noire et il se leva. Blaise le tira derrière lui, se fichant bien que le blond lui dise qu'il allait trop vite. Ils parcoururent les couloirs, comme des enfants qu'ils avaient été autrefois. Puis, ils arrivèrent à l'entrée de la cour.

Dans la cours de la maison, se trouvait un beau jardin que des esclaves entretenaient. Il faisait la fierté de la maisonnée, tant il était beau. Draco haussa un sourcil dubitatif, ne comprenant pas où Blaise voulait en venir. Alors son ami lui montra, un grand sourire aux lèvres, deux visiteurs qui étaient en train de regarder avec beaucoup d'intérêt un grand arbre dont Draco ne connaissait pas le nom.

Son cœur parut s'arrêter. Un court instant, c'était comme si le temps s'était figé autour de lui. Plus rien n'existait, ni sa maison, ni le sol sous ses pieds, ni le si beau jardin devant lui.

Plus rien n'existait.

A part cet homme qui, là-bas, levait son beau visage vers un arbre, souriant, ses grands yeux verts regardant avec curiosité cette espèce exotique.

Sa gorge se noua alors que les larmes lui montaient aux yeux.

C'était impossible.

Complètement impossible.

Il était en train de rêver.

Il était en train de faire ce rêve qu'il avait tant ressassé, où Harry le rejoignait, ici, bravant la méditerranée et le monde des morts pour le rejoindre.

C'était impossible.

Impossible.

Harry était mort.

Dans un incendie.

Et puis, l'homme tourna la tête vers lui. Et son visage fut illuminé par le plus beau sourire du monde.

Les larmes coulèrent sur ses joues, alors que l'homme courrait soudain vers lui, sa tunique volant autour de ses jambes. Draco fit quelques pas, chancelant prêt à tomber. Ses lèvres étaient entrouvertes, comme s'il voulait prononcer son nom, mais sans oser le dire.

Quand soudain, il fut sur lui.

Quand soudain, ses bras furent autour de ses épaules, son visage contre son cou, son odeur dans son nez.

Draco le serra fort dans ses bras, le broyant presque contre lui. Il serra les dents forts mais ne put réprimer ses sanglots, alors que sa voix tant désirée, tant chérie parvenait à ses oreilles, comme dans l'un des nombreux fantasmes qui avaient bercé ses nuits.

« Tu m'as manqué, Draco… Oh, qu'est-ce que tu m'as manqué… »

Il ne pouvait pas répondre. Il ne pouvait pas répondre alors qu'il venait d'entendre sa voix, alors que son corps, bien vivant, était contre lui, alors que son odeur emplissait ses narines. Il ne pouvait que pleurer, le serrer contre lui, puis embrasser ses cheveux. Ses cheveux si noirs, comme la nuit qui les avait bercés.

« Je t'ai cherché partout. Tu étais parti sans moi…

- Non. »

Sa voix était douloureuse, remplie de larmes. Il sentait les mains de Harry lui caresser les épaules, le dos, en des gestes apaisants et doux.

« Tu étais mort…

- Non, Draco. Je suis vivant. Tu le vois bien, non ? Je suis vivant. Je suis là, maintenant.

- Tu étais…

- C'était de ma faute. Je ne pouvais pas rester là. Tu veux savoir ce qui s'est passé ? »

Il hocha la tête, même si Harry connaissait déjà la réponse. Il lui parlait d'une voix douce, comme à un enfant, qu'il fallait rassurer.

« Drusus est venu me voir, dans la nuit. Il avait entendu dire que je ne me vendais plus. Il me voulait, mais je lui ai expliqué que cette vie-là était finie pour moi. Il a voulu des explications. Ca a dérivé. »

Drusus était fou de rage. Harry avait fini par lui avouer qu'il partait en Egypte avec Draco, cela n'avait fait qu'attiser sa douleur, mais le jeune homme ne voulait pas lui faire de cachotteries, il lui devait bien ça. Il ne voulait pas que Drusus passe à nouveau pour le dindon de la farce, qu'on se moque de lui et qu'il se sente abandonné, une fois de plus, sans avoir d'explications. Il serait capable de le suivre jusqu'à Alexandrie pour avoir des explications.

Sa fureur avait été telle qu'il avait, dans un geste violent, reversé la lampe à huile que Luna tenait entre ses mains. L'huile avait pris feu, elle avait embrasé le vieux tapis posé sur le sol, s'était attaquée au bois sec. En quelques minutes, l'appartement s'était embrasé, sous les yeux horrifiés de Harry plaqué contre le mur par Drusus et de Luna qui ne savait quoi faire.

Drusus le voulait. Pour lui, rien que pour lui. Si seule la mort pouvait les réunir, alors ils mourraient ensemble. Jamais il ne laisserait Harry à Draco, à ce frère qu'il n'avait jamais connu et qui avait tout ce dont Drusus aurait eu droit.

Et alors Harry l'assassina. Il lui hurla que son cœur serait à jamais à Draco, qu'il l'aimait, qu'il serait toujours à lui, même mort. Ces mots déchirèrent ce qui restait de cœur et de raison à Drusus qui, sonné, laissa Harry s'échapper de ses bras. Ils se regardèrent un moment. Puis Drusus, les larmes aux yeux, lui demanda ce qu'il aurait dû faire pour l'avoir.

Rien, Drusus. Nous n'étions pas faits pour être ensemble. Draco est le seul homme que j'aimerai dans ma vie.

Ce soir-là, Drusus était ivre. Il fit un faux mouvement, et soudain tomba dans le feu. Il s'embrasa, sous les yeux terrorisés de Harry et Luna, qui s'enfuirent et se cachèrent, pendant de longues journées, pensant être accusés d'avoir causé l'incendie et la mort de Drusus.

Or, on ne sut jamais que le cadavre retrouvé était le sien. Et personne ne sut comment cet incendie fut déclenché. Et quand Harry voulut retrouver Draco, la veille de leur rendez-vous, n'osant aller chez lui et ne parvenant pas à le trouver dans Rome, il avait découvert qu'il était parti à Alexandrie.

« J'étais mal…

- Je comprends. Tu as accéléré les préparatifs, n'est-ce pas ? Je m'en doutais. Qu'étais-tu devenu pendant tout ce temps ?

- Je m'étais enfermé.

- Pas étonnant que je ne parvienne pas à t'attraper. Draco, arrête de pleurer. Tu vas me donner envie à moi aussi. Je veux te voir sourire, moi. N'es-tu pas heureux de me revoir ? »

Harry s'écarta de lui et prit son visage dans ses mains. Que ce visage lui avait manqué… ce si beau visage, ces yeux bleus… Il se pencha vers lui et l'embrassa. C'était un baiser salé, presque douloureux, tant il avait été désiré par eux deux. Harry l'embrassa avec une tendresse qu'il ne se connaissait pas, ses mains caressant ses cheveux blonds et descendant vers ses joues. Il le sentait grimacer sous sa bouche, alors que des larmes coulaient à nouveau. Il sentit les mains de son amant sur ses épaules puis dans ses cheveux.

C'était bon de le retrouver. C'était bon de se sentir contre lui, ses mains dans ses cheveux et sa bouche contre la sienne. C'était comme si la souffrance et le malheur qui s'était abattu sur lui avait disparu. Son ciel s'était éclairci. Son monde avait repris des couleurs.

Il l'avait retrouvé. Et tout contre lui, Draco ressentait la même chose, la même impression que l'avenir s'ouvrait à lui. Son monde lui était revenu. Harry, sa vie, son existence lui était revenue d'entre les morts.

Leur baiser cessa et Harry essuya ses joues avec ses doigts. Draco prit une de ses mains dans la sienne et embrassa la paume de sa main.

« Tout va bien, maintenant.

- Oui. On va enfin être ensemble. A moins que tu ais trouvé quelqu'un d'autre pour réchauffer ton lit.

- Vu la chaleur qu'il fait, je n'ai besoin de personne pour réchauffer mes draps.

- Ca veut dire que tu n'as plus besoin de moi ?

- On peut dire ça comme ça. Il va falloir que tu te trouves une autre activité. »

Harry eut un petit rire alors que Draco souriait. C'était la première fois qu'il souriait vraiment depuis deux mois.

« Comment as-tu fait pour revenir ?

- Oh, c'est une très longue histoire.

- Tu vas me la raconter à l'intérieur.

- Je préfèrerai, oui. »

Mais ils ne bougèrent pas de là où ils se trouvaient. Cette situation leur paraissait presque irréelle, comme s'ils étaient en train de rêver. Mais ils se touchaient, Draco tenait sa main dans la sienne, et ils ne se lâchaient pas des yeux.

Ils s'étaient retrouvés…

« Tu sais ce qui m'a le plus manqué, chez toi ?

- Non.

- La couleur de tes yeux. »

Le sourire un peu moqueur de Harry lui mit du baume au cœur. Il se pencha pour l'embrasser, une nouvelle fois, sa main dans la sienne.

FIN


Merci de m'avoir lue ! J'espère que ça vous a plu !