Allez.

Je l'avais promis, il y a fort longtemps. Le point final. Après, nous passerons à autre chose...ensembles, si vous le voulez bien!

Avec ce chapitre, je marque officiellement mon retour sur le fandom.

GDA re-débarque, avec des histoires FINIES!

(Pour plus de précisions, checkez mon profil!)

Parce qu'on a besoin de rigoler sans se prendre la tête en ce moment

Place à la dernière fantaisie.

Je suis triste de refermer le livre de cette histoire, mais enfin, je pourrais faire place aux autres...

Ne pleurez pas, ça n'a pas encore commencé!

Je ne sais pas qui vous êtes, et vous non plus.

Mais je souhaite sincèrement que cette connerie vous fera rire.

Je précise que tout ce qui suit relève du registre de la parodie: RIEN n'est sérieux. Tout est caricaturé à outrance, il n'y a rien d'insultant, de méchants, de stigmatisant dans cette histoire.

Juste une forte envie de se marrer.

Alors faites-moi plaisir, passez un bon moment, sans prise de tête!

C'est parti!


Ultime Chapitre


Chapitre 15

Parce que trop, c'est pas assez.

***
CHAMBRE ROYALE

-Non…nooon…

«Il courrait. Il ne savait plus depuis combien de temps il tentait d'échapper à cette guimauve géante, mais il lui semblait que le peu d'avance qu'il avait sur elle se réduisait de plus en plus. Il sauta dans un bol de céréales pour lui échapper, mais c'était sans compter sur l'Oumpaloupa qui le filait et lui barra le chemin… »

Aizen Sousuke se débattait dans son lit. Les draps s'enroulaient autour de son corps au fur et à mesure qu'il faisait de grands mouvements pour s'en extraire. Vous savez comment ça se passe, dans ces moments là : plus on se débat, et plus on a de chance de finir étouffé.

-Sosuke, je t'ai entendu crier, est-ce que tout va b…

Orihime s'interrompit, regardant avec effroi son mari momifié dans les couettes.

-SOSUKE !

-Quoi ?! S'offusqua-t-il comme il put, j'ai fais un mauvais rêve…Impossible de me dépêtrer de là, tu veux bien m'aider… ?

Il lui décocha LE regard. Air innocent, bouche en cœur, agrémenté de battements de cils. Oui. Quand il voulait obtenir quelque chose, Aizen faisait sa mijaurée.

Orihime soupira, et prit un pan de la couverture qu'elle ramena violemment à elle. Il sembla à Aizen qu'il avait fait dix fois le tour de la terre, quand le tissu cessa de se dérouler autour de lui, et donc lui, de tournoyer.

Sans plus de manières, il courut à la fenêtre de sa chambre, le teint verdâtre, pour vomir ce que son organisme avait encore du repas d'hier.

Le délicat vomi tomba dans une gouttière, qui fila droit dans le conduit à eau, qui fila droit…


***
CHAMBRE DE NNOITRA

-AAAAH JE RIIIIIS DE REVOUÂÂR SI-BEYYYLLLE EN CE MIROUÂÂÂÂRRR !

…dans les tuyaux menant à la salle de bain…

-MMÊÊÊ, KANT JE LA VOUÂ, DANSER LE SOÛÂR, J'EYMERAI…AAARRRRGHHHH

Enfin une onomatopée qui ne sonne pas faux ! Salle de bain où Nnoitra prenait sa douche. Quelle ne fut pas sa surprise quand le jet d'eau se mit à cracher un liquide orangeâtre un peu épais ainsi que quelques morceaux de choux-fleurs (vous l'aurez compris, le dîner avait était constitué d'une poêlée de légumes au caramel).

Se précipitant hors de l'habitacle en verre, écœuré, le Quinto entreprit de s'essuyer vigoureusement des endroits que la décence m'interdit de nommer, afin que l'étrange coulée un peu collante ne coagule pas.

Il n'en fulminait pas moins pour autant. Trop, c'était pas assez. Prenant à peine le temps d'enrouler une longue serviette autour de son bassin, il ouvrit la porte qui communiquait avec sa chambre avec fureur, déterminé à ne plus se taire.

Il trouva Tesla sur son lit, reprisant ses chaussettes au milieu de pelotes de laines. Il jeta d'abord un coup d'œil distrait à Nnoitra, puis voyant la lueur dangereuse allumée dans les yeux de ce dernier, il se leva, inquiet.

-Nnoitra-sama, commença-t-il, jouant la carte de la prévenance.

Mais Jirga se contenta de balancer son jeu par terre, et poursuivit son chemin, piétinant valets, dames, et rois.


HALL

Il n'avait pas fait dix mètres qu'il tombait sur une assemblée pour le moins extraordinaire. Zommarie, Grimmjow, et Ulquiorra, discutant en cercle, l'air mécontent et conspirateur qu'ils ne cherchaient même pas à dissimuler.

Pour la première fois de sa vie, Nnoitra constata que Zommarie n'avait pas de sourire niais flottant sur ses lèvres épaisses. Ses yeux ne débordaient pas d'arc-en-ciel et de petits poussins, il ne s'extasiait pas devant l'amour de la peinture pour le mur qui restait fidèle en dépit de toutes les années. Non. Aujourd'hui, il avait le regard dur, menaçant, les lèvres plissées, le sourcil froncé.

Quant à Grimmjow et Ulquiorra, cela semble plus improbable encore. Le Sexto se plaignait manifestement, à grands renforts de bras et de hurlements, et Ulquiorra était d'accord avec lui. Pire il le consolait, posant de temps à autre, une main compatissante sur son épaule.

Sur ces entrefaites, Tôsen passa dans le couloir, d'un air important et pressé, grave comme toujours. Attiré malgré lui par cette réunion hors du commun, il prit un instant pour écouter les dires de la panthère et…le gratifia d'une tape fraternelle dans le dos, l'agrémentant d'un « courage boy », avant de poursuivre sa route le visage préoccupé.

Tans pis, Nnoitra était tellement furibard qu'il ne voulait même pas prendre la peine de s'interroger, d'être prudent. En se rapprochant, il comprit qu'il avait bien fait. Les trois compères se tournèrent vers lui à son approche, et le Quinto comprit immédiatement que leur calvaire était analogue au sien.

Zommarie avait sur le corps, des résidus de ce qui semblait être du papier toilette rose (d'excellente facture) dont on avait dû l'enrouler avec de l'asperger d'eau, ce qui expliquait les étranges croûtes colorées dont il était recouvert.

Grimmjow semblait avoir été aspergé d'un liquide vert chlorophylle (qu'il identifia comme du chewing-gum). On avait dû lui balancer un seau sur la tête, et le coulis s'était répandu sur les épaules, le torse, et le hakama sur Sexta.

-J'en ai PLEIN LES BOTTES ! Rugit celui-ci.

Nnoitra en déduisit que la coulée avait dû aussi lui glisser dans les chaussettes.

-Je suis dans le même état d'esprit. On ne peut même pas dire, en l'occurrence, que trop c'est trop. Dire que c'est trop, c'est franchement pas assez.

-Je suis d'accord, Zommarie, articula avec lenteur Ulquiorra. Trop c'est pas assez, et pour ma part j'ai prit ma décision…Nnoitra, je suppose que tu montes chez Aizen-sama ?

Le Cuatro se tourna pour la première fois vers lui. Jirga pu constater que son visage avait été tagué à la bombe, recouvert de graffiti comme les statues dans les squares. Un œil cerclé de noir, l'autre poché, une langue pendante dessinée sur la joue parfaitement stoïque de Cifer. La Mante n'eut même pas un sourire.

-Effectivement. J'ai pris ma décision, cette situation ne peut plus durer. Tout Las Noches est à bout de nerfs.

-Je ne vous le fait pas dire, intervint une voix avec aigreur.

Ils se retournèrent. Apparemment, un grand nombre d'arrancars venaient également de se réunir pour discuter de la chose. Une trêve temporaire avait été signée entre eux, et même Sun-Sun, Apache et Mila-Rose se tenaient à carreau aux côtés d'Hallibel, encore empêtrée dans un filet de pêche et empestant le poisson.

-Toi aussi ? demanda Nnoitra, observant un poulpe remonter le long de sa mâchoire, et une veine palpiter dangereusement sur sa tempe.

Elle hôcha la tête sans plus desserrer les dents. Partout où il regardait, Jirga ne voyait que le même spectacle affligeant : la coupe afro de X avait été bourrée de nids d'oiseaux, une perfusion de café avait été collée au bras de Starrk qui n'arrivait pas à la retirer et dansait frénétiquement, le regard fiévreux. Szayel, vêtu d'un tailleur rose criard beaucoup trop petit pour lui, tentait d'arracher la manucure turquoise accrochée à ses ongles, tout en tentant d'équilibrer sa démarche pour ne pas que ses talons hauts le fissent tomber.

Ylforte se démenait la tête coincée dans un cube de glace géant et ne pouvait avancer sans se cogner contre les murs. Quant à Barragan, nul ne l'avait vu depuis ce funeste matin où il s'était réveillé avec une coupe afro collée sur le crâne. Depuis, il restait enfermé dans sa chambre à regarder « Bridget Jones » en mangeant de la glace au chocolat.

Partout où son regard se portait, le Quinta voyant la même chose. La même souffrance, la même volonté d'en finir dans les yeux des arrancars présents. Se détachant du groupe, la Privaron Thunderwitch vint se camper devant lui. Elle n'avait pas été loupée non plus : elle portait beaucoup mieux sa tenue blanche classique que le goudron et les plumes.

Sans perdre de temps, elle lui brandit un papier sous le nez.

-Faut signer.

-Gné ? demanda-t-il, assez stupidement.

-LA PETITION, FAUT SIGNER LA PETITION ! rugit-elle, collant son visage à trois centimètres du sien.

Ouiouiouiouijevaissignertoutsignerettoutdirefairedesdonnationsc'estquoileprixducolinsurlemarchéaujourd'huijepariequepersonneneprendraletempsdedémêlertoutcequejedisdoncducoupj'enprofitepourrajoutern'importequoi !

Il fit une croix en bas de la feuille qu'elle lui avait tendue, et lut seulement après.

-Qu'est-ce que… « Préavis de grève…le personnel de Las Noches vous informe qu'en raison de difficultés d'acheminement du personnel, les arrancars seront dans l'impossibilité de jouer leur rôle de super méchant pour les jours à venir. Merci de votre compréhension ».

*Générique de la SNCF*

-Depuis quand on a des lignes de chemin de fer dans les parages ?

-Tout le monde est là ? Rugit Cirucci, sans même faire semblant de l'écouter, alors on est partit ! N'oubliez pas le slogan !

-Le slogan ? S'offusca Nnoitra qui, décidemment, ne comprenait plus rien, le slogan de quoi ?

Dordoni qui passait par-là, le gratifia d'un regard interrogé.

-Mais…le slogan, bien sûr.

-De QUOI ? Tu ne veux quand même pas dire que…

Un éclat dur brilla dans les prunelles de Cirucci.

-Si. Nous allons manifester !


SALLE DU TRÔNE

-AIZEN T'ES FOUTU, LES ARRANCARS SONT DANS LA RUE, AIZEN T'ES FOUTU, LES ARRANCARS SONT DANS LA RUE, AIZEN…

-Un convoi de manifestant se dirige par ici, informa Tôsen, en raccordant son Ukulélé.

-Désigner des délégués syndicaux, tu parles d'une idée, grommela Aizen dans sa barbe inexistante.

-Dois-je ouvrir les portes ?

-Surtout pas, intervint tranquillement Orihime, tricotant une écharpe. Démolir les barrières et jeter les pavés fait partie du plaisir d'une manifestation, tu ne leur ôterais pas ça ?

Il aurait voulu répondre qu'il leur ôterait bien ça et la vie, mais devant sa femme il se contenta d'un sourire conciliant et ne pipa plus mot. Ainsi était réduit Aizen Sousuke, mijaurée, et soumis.

*SBAF*

Ainsi en était réduit Aizen Sousuke, surpuissant et charismatique.

-J'aime mieux.

Il regarda le plus impassiblement possible ses subordonnés déferler dans la grande salle après qu'ils eurent défoncés la porte. Ils amenaient des barricades, des banderoles, nombre d'entre eux étaient munis de mégaphones ainsi que de barils d'acier dans lequel ils firent brûler des feux pour se raconter des histoires autour.

-Arrancar, Y'EN A MARRE !

-Y'EN A MARRE !

-AY' Y'EN A MARRE !

-Y'EN A MARRE !

-DE LA PEINTURE !

-Y'EN A MARRE !

-DES PREFECTURES !

-Y'EN A MARRE !

-BERNARD KOUCHNER !

-Y'EN A…

Les grévistes s'interrompirent un instant, le temps d'échanger un regard songeur. Puis tout le monde reprit après un haussement d'épaules général.

-Y'EN A MARRE !

-C'est bon, c'est bon, on a compris ! tonna l'ancien Capitaine, se levant pour réclamer l'attention générale. On peut savoir, ce qui vous prend à tous ?

Un brouhaha cacophonique lui répondit.

-Pas tous en même temps bougres de menos bâtés ! Désignez un porte-parole !

D'office, Nnoitra fut éjecté hors des rangs pour délivrer le message au nom de la collectivité. Je me dois de vous préciser qu'il n'était pas parti enfiler son uniforme depuis qu'il était sortit avec juste une serviette nouée autour de la taille, et que ledit bout de tissu était tombé quelque part pendant le défilé.

C'est donc avec une chaussette reprisée par Tesla pour cacher le minimum syndical qu'il se présenta devant Aizen, qui n'avait plus eu d'envie suicidaire depuis longtemps avant ça.

-Je sais ce que vous vous dites, Maître du monde-sama. Pourquoi mon soldat se présente-t-il devant moi sans son plus simple pareil ? Je me permets de vous signaler que je n'ai plus un seul uniforme, depuis que le col de tous mes vêtements ont été abîmés !

-Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Chuchota Dordoni à Hallibel.

-Les grandes cuillères de Nnoitra ont toutes été…remplies de soupe. Et comme il refuse de porter autre chose…

-Au nom de tous, je vous demande de faire cesser ce massacre. Sinon…

-Sinon ? répéta le brun, menaçant.

La plus-si-parabole-que-ça prit une inspiration.

-Sinon nous étendrons la grève aux bouteilles de javel et aux services à thé.

Sousuke le gratifia d'un regard incrédule. Heureusement, le bras rassurant de son épaule vint s'apposer sur son épaule, et il se sentit plus en contrôle de la situation.

-On va s'occuper de ça, rasséréna Inoue, les enfants ! Venez ici !

Tsukiyouji et Hoshizora Aizen apparurent, la démarche désinvolte, mais le visage penaud. Ils regardèrent leur père qui les toisait avec sévérité, attendant les chefs d'accusation.

-Tsuki, Sora… mon armée d'andouilles frites fourrées au coton ici présente, me dit que vous êtes à l'origine de ces pitreries…est-ce que c'est vrai ?

Les deux Aizen se regardèrent un instant. Hoshizora finit par hausser les épaules, jetant un regard à son frère qui signifiait lui répondit par un hochement de tête approbateur. Le jeune prince finit par annoncer :

-Oui…c'est nous.

Sousuke soupira, et s'enfonça un peu plus dans son fauteuil de maître du monde.

-Qu'est-ce qu'on a déjà dit, à propos des plaisanteries ?

-…

-J'enteeeends rieeeen…

-Il ne faut faire de plaisanteries de mauvais goût aux larbins QUE si elles sont du niveau de l'humour de Gin…

-HE ! S'offusqua Szayel, particulièrement heurté dans sa sensibilité.

-Sora-chan, commença doucement Orhiime, tu fais de la peine à notre scientifique.

-Désolé, s'excusa maladroitement l'enfant, plutôt que larbins, je voulais dire domestiques…

Aizen soupira. Starrk, bien réveillé et parfaitement lucide pour une fois, s'avança. C'était la première fois de sa vie qu'il allait jouer le rôle de l'arrancar le plus puissant dans sa plénitude, et il espérait aussi que ça serait la dernière.

-Il ne faut pas blâmer les gosses. Lilinette fait de son mieux aussi, mais il faut voir les choses en face, Aizen-sama…Aizen-sama ! reprit-il plus vivement, alors que ce dernier se mettait la tête contre le mur pour éviter de voir les choses en face. Vous savez très bien que depuis que Gin est parti, la qualité de l'humour à Las Noches n'a eu de cesse de se dégrader !

-…répondit éloquemment Sosuke.

-On n'est reconnaissant aux enfants de l'effort qu'ils font pour tenter de combler le vide laisser par ses blagues, dit Harribel, mais votre inaction est incompréhensible.

-…argua-t-il

-C'est ce que vous nous avez dit la semaine dernière ! Râla Yammy, on voudrait plus que des paroles ! Les promesses, ça suffit !

-…répondit-il sèchement.

-J'en ai ma claque ! rugit Jaggerjack.

Il gifla son voisin le plus proche. Puis, lentement, plantant ses yeux dans ceux d'Aizen avec une lueur de défi, il se rapprocha du trône et entreprit d'enlever sa veste courte maculée de chewing-gum.

*Annonce*

"DAMN ! HE'S WAY TOO MUCH SEXY FOR HIS SHIRT !"

*Ce programme vous a été présenté par le C.F.G.F. (Comité des Fans Girl en Furie)*

-Qu'est-ce que ça veut dire, Grimmjow ? gronda le Maître, toisant de son air le plus méprisant son vassal.

-Ca veut dire c'que ça veux dire. Tant que le niveau de vie à Las Noches n'aura pas remonté, je refuse d'endosser mon costume, et donc mon rôle, d'Espada. Le vase a fait déborder la goutte d'eau. Si jamais on vous agresse ou qu'vous avez besoin d'un lieutenant pour diriger les troupes, ben faudra voir au Vanden Reich si j' suis. Sur ce…

-Att…

Trop tard. Un leste sonido et un hakama au sol plus tard, Pantera était partie. Le discours fit grande impression sur l'assemblée d'Arrancar encore présente, qui se réunit en cercle pour commenter les évènements.

Starrk – dont c'était décidément l'heure de gloire- fut finalement désigné porte-parole officiel, et se chargea de déclamer à un Shinigami terrassé par l'absurdité ambiante, qu'ils se retiraient tous, et ne travailleraient pas jusqu'à ce que Gin fut revenu.

-Mê…même pas pour me servir le thé ? demanda timidement Aizen, le petit doigt en l'air.

-N-O-N.

Les mots du Primero prononcé avec une froideur qui ne lui était pas coutumière, vinrent se ficher en plein dans le cœur du tyran.

-Mon pauvre Sousuke…soupira Orihime, en le soutenant pour lui faire regagner ses appartements.

Tsukiyouji et Hoshizora Aizen se regardèrent un instant, perplexe. Puis, le petit garçon fit un signe de la main qui devait avoir une signification particulière pour eux, parce que quelques secondes plus tard, ils disparaissaient en mini-sonido dans les dédales marbrés Albion du palais.

Ce à quoi personne ne prêta attention.

Du moins, c'est ce qu'ils croyaient.


CHAMBRE ROYALE

« IN YOUR HEEEEEAAAAAAAD, IN YOUR HEEEAAAAAAAD, ZOOMM-BIIE-ZOMBIIIIIE-ZOOoOOMBIE HEY HEY… »

-Aizen-sama.

« HEY HEY HOOOOOOO DA DAAAAAAAAAA… »

Sans même se permettre un soupir ou autre geste d'humeur, bien que ses nerfs étaient prêts à lâcher, il se dirigea vers la stéréo qui crachait la musique à pleines enceintes. La musique s'arrêta. Sa tête allait déjà mieux.

La chambre du Roi était méconnaissable. Il avait remplacé tous son mobilier élégant et raffiné par de vieux meubles mi-bois mi-métal, sur lesquels étaient dessinés des pentacles et autres cercles de transmutation. Un plateau oujda, des poupées vaudous jonchaient le sol, ainsi que quelques accessoires de maraboutisme. Les draps de son lits étaient noirs, les rideaux, fermés de façon à ce que le soleil artificiel ne les atteigne pas, aussi.

Le pire restait certainement l'état de son maître. Le menton appuyé sur les genoux, recroquevillé dans un coin de la pièce, il était vêtu d'un jean déchiré et d'un tee-shirt rouge à motifs punk. Ses yeux étaient lourdement maquillés, et il semblait s'être servit du vernis et du noir à lèvres du Quatro. En face de lui, un écran géant diffusait un épisode de je-ne-sais-quelle-saison de Skins.

Enfin, bref. Aizen faisait sa crise d'adolescence.

Délicat comme il était, l'aveugle ne se permit pas de commenter la situation. Il tenta d'aborder le sujet de façon détournée.

-Ulquiorra sait-il que vous avez pioché dans son coffret « Special Emo-suicidaire » ?

Pfff…De façon DETOURNEE, j'ai dis !

Son interlocuteur leva lentement la tête, prenant tout son temps pour terminer sa bouchée de glace au chocolat, avant de répondre :

-Non.

Il s'alluma une cigarette, puis reprit.

-M'a même pas jeté un coup d'œil quand je suis rentré dans sa piaule…je sais bien qu'on s'parle plus, et qu'il est réputé pour être stoïque, mais là…un coup de vent lui aurait tiré une plus grande réaction.

Sentant la nicotine lui chatouiller les narines, le Shinigami réagit vivement et s'empara du bâton incandescent fautif, l'écrasant sans plus attendre sous son talon.

-Aizen. Sama. Pas de cigarette ici, jeune homme.

-J'fais ce que je veux papy, okay ? T'façon je suis grand, je suis un roi, t'as pas à me dicter ma conduite, c'est pigé ?

-Tu dépasses les bornes, Sousuke. File dans ta chambre.

-Je suis dans ma chambre ! Même dans ma chambre on vient me punir, t'façon j'ai le droit de jamais rien faire dans cette baraque, j'en ai marre, j'me cass…

-Sousukeeeeeeeeeeeeee !

Le dictateur revenu à l'âge ingrat se leva précipitamment.

-Oh mon dieu…murmura-t-il horrifié.

Il jeta un coup d'œil à sa chambre, au bazar que c'était, puis prit un moment pour détailler sa propre tenue.

-Oh. Mon. DIEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !

Il courut à travers toute la pièce, les bras en l'air, complètement désorganisé.

-Aizen-sama… ? interroga Kaname, ne suivant plus le cours des évènements, qu'est-ce que…

-Tu poseras des questions plus tard, pour l'instant aide moi à ranger, VITE !

Surpris mais efficace malgré tout, il entreprit de faire place nette et d'expédier au loin les cannettes de bière vide, cendriers plein de mégots, CD de Tokyo Hotel et autres absurdité de cette période de crise, de sorte qu'en quelques minutes, l'endroit fut aussi immaculé que de coutume.

Propre, en tout point.

Enfin presque.

-Aizen-sama, vos vêtements…

Alors qu'il allait se précipiter vers son Sanctuaire chéri, la porte s'ouvrit à la volée.

Trop tard.

-Sou-sou, mon petit, c'est moi ! Où te caches-tu donc ma bi-bich…SOUSUKE AIZEN !

Pas assez rapide. Il passa une main dans ses cheveux sales et emmêlés, même pas émêchés, et sa main resta à frotter sa nuque, affreusement gêné qu'il était.

La vieille dame qui lui faisait face était aussi grande que lui. Mince et rigide comme un fil de fer, le port de tête haut, la lèvre dédaigneuse. Un nez en bec d'aigle, surmonté de deux yeux d'un marron clair perçant achevaient de lui donner l'air d'un faucon prêt à la chasse. Ses longs cheveux bruns parsemés de bandes de cheveux blancs étaient attachés en un chignon élégant, savamment étudié, dont s'échappait une mèche qui venait artistiquement encadrer son regard.

-Ai…zen…sama…murmura Tôsen avec prudence, ce reiatsu est similaire à…

Il aurait mieux fait de la boucler.

-Vous, là ! Le rasta communiste réactionnaire à la coupe de cheveux improbable ! Oui, vous, ne vous retournez pas, c'est à vous que je m'adresse ! Qu'est-ce que vous pensez pouvoir marmonner à ce petit garçon ici présent, hein ? Vous lui avez mis de sales idées dans la tête, j'en suis sûre, rendez-vous compte, l'influence néfaste que les petits voyous dans votre genre ont sur les gens biens éduqués ? Où sont vos parents ?

-Mes…parents ? répéta l'aveugle, trop hagard de la situation surréaliste pour pouvoir faire autre chose que répéter de cette tirade.

-OUI JEUNE BEATNIK INSENSE EN ECHEC SCOLAIRE, VOS PARENTS ? S'agaça la nouvelle venue, tapant d'un geste impatient le bout de sa canne sur son talon. M'est avis que lorsqu'ils seront parmi nous, j'aurais une bonne conversation avec eux, je leur ferais un compte-rendu salé de votre comportement jeune révolutionnaire inconvenant. S'ils ont un peu de jugeote, ils vous mettront au pain sec, à l'eau, et au coiffeur pour quelques temps, et votre comportement s'améliorera.

Elle lui tapa paternellement l'épaule, du bout de son bâton, dont le pommeau était incrusté de pierreries.

-Vous ne serez pas toujours un rebus de la société, je m'en porte garant.

Elle lui offrit un sourire doucereux, qui envoya directement Tôsen dans les jupes de son Maître.

-J'ai peur…souffla-t-il, accroché aux genoux de son Aizen-adoré, est-ce que c'est bien…qui je pense ?

Sousuke grimaça, ne sachant plus sur quel pied danser. Il tenta l'approche diplomatique.

-Il y avait longtemps depuis la dernière visite…Comment vous portez-vous depuis tout ce temps, mère ?

Essindra Aizen scruta longuement le visage de son fils.

-J'ai bien peur de n'avoir été absente trop longtemps…oui, je le crains fort. Nous avons à discuter toi et moi mon enfant, j'ai ouï tes derniers actes inconsidérés, et tu te doutes bien que je ne suis pas du tout satisfaite de ce que j'en ai conclu. Mais avant toute chose, Sousuke…

-Mamaaaaaaan, râla celui-ci, sachant déjà où cette conversation allait les mener.

-…va faire couler l'eau, enfile un caleçon propre, je vais te prendre ton bain.


-Ooooh mon Sou-souuuuu ! C'est le plus beau des Sou-souuuuuuuuuuu ! L'eau de la baignoire coule à floo-Oh-Oh-Ooooooots…

Quelle voix mélodieuse ! La torture en serait presque supportable. Il fallait l'avouer : Essindra chantait divinement bien. Un rossignol n'eut pas réinterprété cette chanson de plus belle, ni de plus douce manière. Voilà d'où Sousuke Aizen tient sa voix envoûtante et enchanteresse.

Quoi que, en l'occurrence…

-Sou-sou, ne fait pas ton capricieux, et lève les bras pour que je nettoie tes aisselles. Plus vite !

…on ne puisse pas vraiment dire qu'elle lui soit d'une grande utilité.

-Mamaaaaaan…

-Sou-sou ?

-…j'ai honte.

-Je comprends. J'aurais honte aussi, si j'avais les oreilles aussi sales.

Aizen Dame passa un coton tige avec une rare énergie dans le lobe en apparence immaculée de son bambin.

Ce dernier était assis sur une chaise, devant le grand miroir de la salle d'eau. Il portait son caleçon de bain, sur lequel il avait passé une robe de chambre blanche, à oreilles d'ours. Il supportait comme il pouvait les assauts répétés de sa mère. Ongles, oreilles, narines, interstices d'orteils : tout passait à l'inspection. Et gare à lui si ça n'était pas propre…

Heureusement pour le Maître-plus-si-fier-que-ça du Mundo, ils étaient en comité restreint : la famille Aizen, et Kaname, recroquevillé et tremblant quelque part derrière la porte.

Sousuke grimaça alors que ça mère peignait ses cheveux. Il se souvenait maintenant, 'où il tirait sa force, son astuce, sa malice, son intelligence perverse et ses talents de manipulateurs.

Et il se mit à insulter la génétique.

Il aimait sa mère…enfin, je crois. Mais les conditions favorables pour l'accueillir n'étaient pas réunies. Il ne lui avait pas parlé d'Orihime. Ni de ses enfants.

Bon, à bien y regarder, il ne lui avait pas parlé de ses plans de conquêtes du monde, de son trône, de son ancien grade de Capitaine…il ne se souvenait plus si elle avait su qu'il était allé à l'Académie ou non d'ailleurs. Effectivement, il avait peut être une chose ou deux lui raconter. Etait-ce sa faute, si sa mère était aussi fugace qu'un courant d'air ?

-Qu'est-ce que tu marmonnes encore, Sou-sou ? gronda Essindra, scrutant le reflet de son fils dans le miroir avec inquisition.

Elle passa un coup de peigne sur sa mèche.

-Maman ?

-Oui ?

-Tu sais, il y a peut être une ou deux petites choses que je ne t'ai pas di-…

-On verra ça plus tard, coupa-t-elle, lui tendant un kimono d'un blanc polaire, sortit d'on ne sait-où. D'abord, je veux voir mes petits enfants.

Il sentit un bloc de béton lui descendre dans l'estomac.

Elle savait. TOUT.

Naïf mon pauvre Aizen, comme tu es naïf…


***
BOUDOIR

-Et donc, belle-maman, reprendrez-vous un peu de thé ?

-Avec plaisir, ma drue bru.

-…

-Hé bien ?

L'ambiance n'était pas froide.

Elle était gelée.

Tant et si bien que cela faisait une dizaine de minutes que Grimmjow s'attelait, chalumeau en main, à extirper Hallibel du bloc de glace qui l'avait faite prisonnière, quand Aizen-mère avait répondu par un vent polaire à ses respectueuses salutations.

Autant dire que la grève n'avait pas fait long feu.

Quand Essindra tapait de sa canne sur le sol, la terre se mettait à trembler.

-Et c'est pas qu'une image.

Non, Szayel a raison, ses appareils enregistrent de véritables secousses sismiques quand Mrs Aizen a un coup de sang. Avec la grève, le sol n'était plus lavé toutes les dix secondes, le thé n'infusait plus à grand bouillon dans des cuves aux cuisines, et il n'y avait pas de bande de domestiques apeurés prêt à faillir sous le moindre de ses froncements de sourcils.

Un plissement réprobateur du nez avait suffit à relancer la mécanique. Et avec quelle frénésie.

-Sousuke, glissa Orihime à son époux au sourire si crispé qu'elle craignait qu'il n'en garde des rides, si Menoly met encore de la javel, les murs risquent d'être si blancs qu'ils vont en fondre.

Aizen tourna la tête vers elle à la façon d'un automate, sans se départir de son horrible faciès.

Orihime leva les yeux aux ciels. Sa vie avait été douce, jusque là, et c'est bien parce qu'elle n'avait pas de belle-famille autre que les arrancars, plutôt conciliants, à gérer.

Comment une femme aussi froide, acariâtre, impérieuse, puissante, intelligente, machiavélique, manipulatrice, avait-elle pu enfanter l'homme (à quelques détails près) parfait qu'elle avait épousé ?

C'était à n'y rien comprendre (GDA : tu parles Charles, qu'on n'y comprend rien, hahaha).

-Et donc, où sont Hoshizora et Tsukiyouji, ma belle et digne descendance, le sang de mon sang ?

-Starrk est parti les chercher, ils doivent certainement être en train de faire des forteresses de sable dans le désert dans lesquels ils enferment des mini-menos pour qu'ils y joutent de façon sanglante.

Belle-mère lui envoya un regard acéré.

-Est-ce bien prudent de laisser mes petits fillots se livrer à des jeux aussi enfantins ? Je me souviens que Sousuke, je le lâchais seul, sans armes ni nourriture dans les coins les plus dangereux du monde des esprits pour qu'il travaille à l'éveil de son zanpakuto. Mon éducation a réussit, semble-t-il. Regardez ce qu'il est devenu ?

-Ouais, regardez ce qu'il est devenu ! Intervint Urahara, fort à propos, vidant une choppe en bout de table.

-Qui a invité cette termite à ghetta ici ? s'indigna Sousuke, sortant de sa raideur.

-Je me suis invité tout seul.

-C'est bien ce qui me semblait. Le squatteur, DEHORS !

-Non.

Simple, net, percutant. Aizen retourna à sa tasse, et à son sourire tendu.

-Non, il reste, poursuivit calmement Essindra, posant tasse et soucoupe. Il est venu m'apporter un message du Capitaine Commandant.

-Hein ? Quoi ? Depuis quand les supers méchants sont en liaison téléphonique avec les supers abrutis ?

-Parle autrement de Yamamoto, s'il-te-plaît. Je le connais bien depuis des millénaires et puis…on ne manque pas de respect à son père.

-…quoi ?

-Sousuke. Genryusai est …ton père.

Le traître tomba à genoux, tenant son moignon contre lui, respirant à grande peine.

-NOOOOOOOOOOOOOOOOOooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOn !

-Non.

Dire que l'ambiance s'était presque réchauffée. Le rire de la vieille femme sembla le crissement de la glace qui se cristallise. Elle essuya une larme au coin de son œil, et gratifia sa progéniture d'un sourire en coin.

-Comment oses-tu penser qu'il y ait pu avoir quelque chose entre moi et cette parodie de Père Noël ? Ton père était d'une autre trempe, mais c'est une autre histoire.

-Alors que FOUS ce crétin d'Urahara dans mon salon ?

-Tes manières, jeune homme ! gronda la matriarche. Il va t'expliquer, c'est aussi l'une des raisons de ma venue.

-Aizeeeen-saaaaaan, rit Kisuke, retirant son bob dans une parodie de salut. Des nouvelles pour le moins préoccupantes me sont parvenues. Dites-moi, je n'ai pas vu Ichimaru-san en venant ici. Auriez-vous une idée de l'endroit où je pourrais le trouver ?

Sousuke haussa les épaules.

-Il doit être en train de bouder autour de son tricot, j'imagine. En quoi est-ce que Ça concerne le Seireitei ?

-Eh bien, Ça, a plus d'importance que vous ne l'imaginez.

-Ça reste à voir.

-Dites, vous pourriez arrêter de m'appeler si vous n'avez pas besoin de moi ? Intervint inopinément un clown, passant rapidement la tête à travers l'entrebâillement de la porte.

Personne ne lui prêta la moindre attention.

-Le Capitaine Kurotsuchi a trouvé des traces d'une activité étrange aux abords du rukongai, récemment. Il a mené l'enquête, et après quelques autopsies, il a réalisé une série d'étranges découvertes…

La concentration d'Essindra était palpable, Kisuke regarda le Roi du Hueco Mundo avec sérieux.

-Aizen. Gin a été enlevé.

-QUOI ?

Stupéfait, il échangea un regard avec sa femme, qui avait froncé les sourcils, perplexe.

-Enlevé…Urahara-san ? Mais, par qui ?

-Par des Quincy. Ordre de leur Roi, en personne. Il a envoyé à courrier à ta mère, la prévenant de son forfait, et posant les conditions du retour de ton bras droit.

Sousuke attendit, craignant le pire, alors que le scientifique déroulait un parchemin sortit d'une de ses manches.

-« Aizen, si tu veux revoir Gin Ichimaru vivant…

Il déglutit.

-…rend toi au cratère du Grand Volcan de Glace endormit du Vandenreich le septième jour de la septième lune suivant la délivrance de ce message…

« C'est le Père Fourras qui a composé le message, ou quoi ? »

-…sa Majesté le Roi des Quincy, Ywach en personne, t'y attendra pour vous livrer un duel à mort dont le vainqueur aura le droit de demander ce qu'il veut au vaincu ».

Soupir de soulagement collectif. Las Noches pouvait respirer : ce n'était qu'une demande de combat. Rasséréné, il s'installa plus confortablement sur sa chaise, et sourit à Hime en lui prenant la main.

-Juste un duel ! Se réjouit-il. Nous réglerons ça à la pointe de l'épée, d'un Z qui signifie Aizen !

-Pas si vite, le reprit sa mère.

Elle se leva et alla se placer face à la fenêtre.

-Ce serait trop facile si c'était un simple duel à mort.

-Encore une fois, ravi de voir que tant de liens te rattachent à ma vie, railla son fils.

-Urahara, expliquez.

Kisuke ne put refréner le sourire en coin qu'il arborait, de se transformer en un gigantesque éclat de rire.

Les arrancars se regardèrent, interloqués.

-La bataille à mort que tu dois livrer Aizen…c'est…c'est…

Il s'étranglait littéralement de rire.

-Quoi, encore ? s'exclama Sousuke, exaspéré. C'est QUOI ?

-C'est une…une…une battle de rap !

Il s'écroula sur la table, gloussant stupidement, alors que l'armée se jetait des regards interloqués, se demandant combien de saisons elle avait raté.


SALLE D'ENTRAINEMENT

-Yooo…

-Yoooooo…'ll tell ya wha ' I want, wha' I really really wan'…

-So teyll me wha' ya wan' wha ya really really wan'…

-…I wanna…

-Ha!

-…I wanna…

-Ha…

-I WANT YOU TO STOP THIS NOW!

-Eeeet…coupé! Agréa Szayel, en éteignant la camera imposante dressée sur un trépied, non loin de la scène improvise sur laquelle Grimmjow et Aizen étaient juchés.

L'interruption leur fit lever les yeux. Assise dans son fauteuil de metteuse en scène, du pop-corn sur les genoux et un mégaphone en main, Aizen-mère donnait des coups impatients du plat du pied sur le sol.

-Vous articulez encore trop vos mots, jeunes gens. Ce doit être pâteux dans votre bouche, voyez-vous ? Comme si vous mâchiez une énooooooooooOoooorme quantité de chewing-gum.

-Yaaaw…

-J'AI DIT TEL CHRIS BROWN MACHANT AVEC DESINVOLTURE du CHEWING-GUM DANS UN DE SES CLIPS, PAS BETTY LA VACHE RUMINANT SON FOIN DANS L'INFAMANT « LA FERME SE REBELLE » !

Et Kaname Tosen de s'évanouir à ses mots, littéralement étourdit par le volume incroyable de décibels qu'avait atteint la voix d'Essindra.

Sousuke soupira, jeta à bas sa casquette et son faux afro, et remonta subrepticement les bords de son pantalon à pattes d'éléphant qui l'encombrait quand il marchait. Il s'était sentit plus viril, c'est sûr…

-Maman, je sais qu'on doit s'entraîner à cette bataille mais, tout de même…et si on se concentrait en chantant sur de vrais morceaux de raps ? Pourquoi de la pop, et surtout, pourquoi, POURQUOI les Spice Girls ?

Elle lui rendit une expression d'incompréhension.

-Mais…Sou-sou, enfin…tout le monde aime les spice-girls ?

-TOUT LE MONDE AIME LES SPICE GIRLS ! renchérit Las Noches, en chœur.

-…

« Pourquoi ai-je l'impression que tout le monde ici a subit un lavage de cerveau dysnéique ? »

Il lança un regard suspicieux à la canne de sa mère, dont il savait qu'elle renfermait son zanpakutoh. Ooooh la vicieeeuuuse, elle n'aurait quand même pas…

*SBAF*

-On ne pense pas ce genre de choses de sa mère, Sousuke Genryusai Aizen !

-Tu recommences !

-Je recommence quoi, jeune homme ?

-Tu m'as appelé « Genryusai » ! ! Réponds franchement : tu…toi et Yamamoto avez eu une relation ?

-On va changer de méthode, ignora superbement la vieille dame, main sur le menton, l'air pensif.

Il allait insister, au péril de sa vie, quand il fut coupé dans son cerf par un élan qui venait de surgir dans la salle, monté par un personnage qu'il avait déjà vu auparavant.

-Courrriiiiiiiiiiiiiiiiieeeerrrr ! annonça-t-il, d'une voix chantante, faisant tinter allègrement un grelot. Comme si son entrée n'avait pas été suffisamment remarquée.

-Vous n'êtes pas…comment était-ce…Dégueulasse Gerbe-de-feuille ?

-Legolas Verte Feuille, reprit vertement ledit Elfe, lançant un regard courroucé au Maître du monde.

-Toujours en train de livrer le courirer ?

-Toujours en train de poser des questions à la con ?

-…

-Faites comme tout le monde : votre travail. Moi je fais le mien. Donc, poursuivit-il en se tournant vers Essindra, courrier à destination du Vandenreich ?

-Voici, apporta Aizen Dame, tendant un paquet d'enveloppes à l'intention des Quincy. La confirmation de bataille, c'est un recommandé. Le reste en envoi simple, ça ne presse pas.

Legolas acquiesça, puis prit son élan pour repartir, trottinant gaiement.

« Gaiement…C'est le cas de le dire…les collants moulants, SO GAY ! »

Aizen…pas de ce genre de pensée, merci.

Le Maître des yeux roula du monde.

-Est-ce qu'on peut me taxer d'homophobie, quand les trois quarts de mon entourage sont visiblement en couple avec un membre du même sexe ? interrogea-t-il complaisamment, la tête à l'envers.

Loin, dans un placard, Renji et Byakuya éternuent. Bref passage devant vos yeux de Yumi-chibi- ka, banderole colorée dans les mains, avec la mention « YAOI POWER ». C'est beau, l'amour.

En attendant, plutôt que de méditer sur le monde, la tolérance, les bretzels et toussa, il serait bon de revenir au temps présent et urgent : la battle de rap à venir.

-Et COMMENT on se prépare à une foutue bataille de musique ? Éructa Aizen, n'y tenant plus, bazardant à terre tout ce qui lui tombait sous la main.

La situation était catastrophique. Il était dans une impasse : lui-même devait se l'avouer.

-Trancher un hollow, trahir le Seireitei, maltraiter mon armée…ça c'est facile, c'est dans mes compétences…maman, tu m'as fait naître pour ça ! Mais m'entraîner à une…une…ce simulacre ! C'est trop.

Il s'assit à terre, genoux croisés, découragé. Pour la première depuis longtemps, il se sentait impuissant.

-Pas si longtemps que ça, je peux le garantir ! Intervint Orihime.

?

(Je ne sais pas comment le prendre…)

-PAR DERRIERE ! Intervint Madarame, fort à propos, de loin trèèèèèèèèèèèèès loin…

Sa mère lui tapota l'épaule, dans l'espoir de lui redonner un peu de sa vigueur.

-J'ai mis sur place toute une équipe. On va t'entraîner, aie un peu la foi !

-La foi je l'emm…

C'est ce moment que choisirent les deux enfants d'Orihime et de Sousuke pour réapparaître. Leur irruption fut pour le moins…spectaculaire.

Le jeune garçon tenait en effet en main un attirail de costume d'une indécence et d'une métrosexualité à faire rougir Charlotte Coolhorn elle/lui-même. Quand à Hoshizora, la petite dernière…

Le traître, surprit, bondit sur ses pieds et retrouva un peu de sa vigueur.

-Mais enfin les enfants, ou étiez-vous ? C'est vrai que vous avez cambriolé le dressing drag queen de Yamamoto….euh, je veux dire, les costumes de cérémonies un peu particuliers du Capitaine Commandant ? Montre-moi ça…

Les petiots tentèrent de se frayer un chemin dans la cohue du studio, semée ça et là de caméra, d'éléments du décor et d'espadas de chemins dans le passage.

-Arrière domestique ! Ze dois parler à mon Pôpâ !

-Domes…nan mais, tu te calmes, sale gosse mal élevée ? Tu sais qui j'suis, moi, hein ?

-Nnoitra Jirga ? Intervint Tesla, hésitant.

-PARFAITEMENT, THE Grand Nnoitra Jirga ! Avec deux « N » !

-Comme : « Nuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuul », nanananèèèèèèèèèèèrrreeeeeeuuuh !

Là, j'avoue : même moi je n'ai plus rien à répondre.

Tandis que Nnoitra tentait de faire un nœud coulant correct, la petite fille s'approcha de son père, souriante, un livre à la main.

-On a trouvé quelque chose, pour déjouer le grand méchant « Boubou », Père, exposa Tsukiyouji, air malicieux et mèche au vent.

En cet instant, il n'était pas sans rappeler son aïeule qui, intriguée, examinait le manuscrit.

-Mais…c'est…

-Je vois, je vois…murmura le Roi du Hueco Mundo, feuilletant avec concentration.

-MOI je ne vois pas, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ? demanda Kaname, passablement agacé d'être laissé pour compte.

-Tôsen, mon cher : on vient de trouver quelque chose qui nous permettra d'en finir une bonne fois pour toutes avec ce faux Roi. Ecoute plutôt…

Il chuchota à l'oreille de son subordonné le plan qui venait de naître dans son esprit dérangé. Kaname lui-même ne put retenir un sifflement approbateur : c'était sacrément brillant. Encore que…

-Il faudra avoir suffisamment déstabilisé l'ennemi, avant de lancer cette puissante attaque. Ce qui veut dire…

Une détermination nouvelle apparut dans le regard d'Aizen.

-Ce qui veut dire qu'il nous faut nous entraîner, plus dur, plus fort, plus longtemps ! Maman, en piste !

Essindra Aizen renvoya à son fils un presque-sourire approbateur. Elle s'adressa à sa descendance, et entreprit de faire leur connaissance, ravie.

-Et pourquoi avez-vous infiltrés le Seireitei, mes adorables diablotins ?

-C'est que…on pensait récupérer Tonton Gin…

…et on avait dans l'idée qu'on pourrait utiliser ça…

-…

-Papa ?

Essindra pinça affectueusement les joues des deux marmots.

-Aaaah, pas de doute : ils sont bien de mon sang ces deux-là…au moins, ajouta-t-elle, lançant un regard à glacer le sang à son unique fils.


PALAIS DE GLACE DES QUINCYS

C'était…franchement impressionnant. Le palais dans lequel ces parasites à cape avaient établis leurs quartiers était démesurément grand, d'une blancheur éclatante, étincelante même. La glace renvoyait les reflets de la lumière dans tous les sens : les murs semblaient être faits de diamant.

Non, non. Il n'était pas jaloux. Comment aurait-il pu être jaloux de ce crétin à barbe noire et aux favoris ridicules, qui le jaugeait juché sur son trône, un sourire au coin des lèvres.

« Marre-toi, c'est ça, tu feras moins le fier une fois dans l'arène… »

-Bienvenue, Aizen. Je vois que tu n'es pas aussi couard que tes fuites à répétitions t'en donnent l'air. Et que tu as un peu plus de considération pour tes subordonnés que ce que la rumeur dit.

- De la part d'un mec qui se nourrit littéralement de la vie de son armée, je ne suis pas sûr que ça soit révélateur.

Ywach lui offrit un air condescendant.

-Rendez-vous dans une heure dans la fosse, Aizen. Cette fiction est trop petite pour deux méchants. L'un de nous doit disparaître. Pour de bon.

Dans un tourbillon de cape ombré, il disparut.

Bon, même Sousuke devait admettre qu'il faisait ses sorties avec classe. C'est bon, pas de quoi en faire un foin. Il était prêt à le mettre minable, cet espèce d'Hagrid hirsute basse qualité.

« Je réduirais son pouvoir à néant, et je récupérerais mon lieutenant : une pierre, deux coups. »


ARENE

Sousuke en aurait vomit.

Non seulement le palais était beau, le Maître respirait la classe, mais en plus, quand il organisait un événement, ça avait de la gueule.

Dans la tribune officielle, il distinguait sa famille, femme, enfants et mère, lui faire signe, ainsi que les membres de l'Espada.

Dans les gradins, des milliers et des milliers de personnes, toutes classes confondues, acclamaient, gesticulaient, huaient, criaient, en attente du spectacle à venir.

Jeu de lumière, sono, piste…Le cercle dans lequel il se trouvait avait une vingtaine de mètres de diamètre, et changeait de couleur toutes les dix secondes.

-Forcément, quand on a les moyens…marmonna le traître dans ses joues imberbes.

-Ce n'est PAS qu'une question de moyens ! Intervint Mask de Masculine, catcheur bodybuildé, engoncé dans une combinaison en latex. Il avait apparemment été choisit pour commenter le match. Le public serait l'arbitre. L'important était de gagner l'adhésion du maximum de personnes…mais comment faire, comment convaincre cette armée d'Ulquiorra Cifer, à l'air glacé, encore plus coincés que s'ils avaient des magasins d'électroménagers entiers coincé dans le…

Pas le temps de finir sa phrase. Dans un concert d'acclamations, et un éclair de lumière impressionnant, son rival fit son entrée.

Et la musique retentit.


EPIC RAP BATTLE OF HISTORRRYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !

FATAL AIZEN-SAMA

VERSUS…

BOUBA BAAAACCHHHHHHHHHHHHHH

FIGHT!

-HEY!

Bordel ! Quand Yw-Bach entre sur la piiiiste
On est venu quinciser,
Trancher à viiiifff
Pas d'hollow man, pas de shiniiiiii
Sinon ça va saigner : est-ce que tu piges ?

Vandenreich ! Arcs en l'air sur la piiiiiste !
Seireitei gardez la pêche : vous êtes les prochains sur la liste
Ce n'est pas le zanpakuto mais le kimono qui m'attriste :
Comment leur faire confiance : au lavage ils rétrécissent

-YEAAAW!

Ouuais gros, c'est Fatal Aizen-sama (fatal Aizen-samaaaaaaa' !)
Tu crois que tu souffles l'hiver, que tu me fais froid?
Qu'une chose à faire gars,
Mange-toi ça !

Ça y est, je fais chauffer le Zanpa', ce combat va être une pure soirée,
Je vais trenkillement m'occuper de ta mauvaise foi nocturne-tu vas déguster
T'as pensé pouvoir kidnapper Gin et bien t'en tirer ?
Gare à ton boule, tu te fous le doigt dans ta cagoule si tu crois pouvoir m'échapper !

-HA

T'échapper ? Vrai j'ai bien envie de courir,
Quand je vois le niveau des rimes qui subsistent dans mon empire,
Flè-flèche dans l'carquois, compte sur moi,
J'm'en vais te retirer de ton minois son petit sourire narquois

Mille ans d'absence pendant lesquelles ton maudit géniteur
A cru pouvoir régner- mais j'ai attendu mon heure !
Aujourd'hui me voici prêt à redevenir le super-villain
Jusqu'à ce que j'apprenne tes agissements malins

Monsieur devient fou, c'est la fête dans tes parties intimes ?
Ton slip n'a pas su s'retenir, il a créé sa team ?
Et vous vous prétendez une armée organisée, capable de semer la terreur
Penser remplacer l'arrancar par le Quincy est une grossière erreur

Il est vrai j'ai beaucoup d'adversaaaaiiires,
Mais toi je ne te crains nullement
Je bottais des culs que t'avais pas encore fêté ton premier anniveeeeeersaiiiire
Alors retourne te coucher calmement !


-Punnchliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine, s'écriait-on dans le rang des archers.

Sousuke n'en fut pas déstabilisé le moins du monde.


-YOW

Saperlipopette, qu'est-ce que tout le monde a avec mon père ?
A croire que la norme chez les Quincy c'est le « daddy issue »
Mais j'suis pas un putain de Sugar Gary-Sue
Je vais vous montrer que j'trace ma propre route et suit mes propres repères

Bach une chose est sûre tu n'es pas un virtuose
Ta vilaine barbe m'indique que tu caches de grosses mycoses
Tu parles des Quincys comme s'ils pouvaient dominer le monde
Ouvre les yeux : je vais rééquilibrer ta mappemonde

Ton armée est constituée de mecs tellement analphabètes
Qu'ils sont désignés par une lettre
pour ne pas qu'ils oublient leur propre épithète !
Ton héritier n'est rien qu'un sale gamin à lunettes

Même pas assez mature
Pour savoir lacer ses chaussures
Quant à compter deux par par j'n'en suis même pas sûr
V'là donc la pointure, la figure qui représente le futur ?

Quant à ton palais-steupley ! t'es loin d'envoyer du pâté
T'es obligé d'faire un bail pour chaque glaçon utilisé
Ouvre les yeux Juha : t'es rien qu'un locataire !
Alors que Fatal Aizen-sama LUI est propriétaire !

J'suis propriétaire j-suis/j'suis propriétaire !
J'suis propriétaire (Aizen est propriétaire) !
J'suis propriétaire, j'suis j'suis propriétaire !
J'suis propriétaire- AIZEN BABE !


Ces derniers mots résonnèrent avec particulièrement de force dans l'arène, déclenchant des sifflements et applaudissements approbateurs de toutes parts : Aizen avait gagné le public. En face de lui, le Roi Quincy était coi. Il avait pâlit, les lèvres blanches, il était incapable de retrouver ses mots et de contre-attaquer.

-Il est affaiblit, Aizen-sama ! Encouragea Kaname, c'est le moment de renverser la tendance !

Sousuke poursuivit :

Quincy : vousêtes condamnés à l'échec
V'là le chant des combattants
Arrancar et fiers de l'être
On représente l'hymne des méchants

Les puissants ! ceux qui n'attendent pas l'arrêt complet du manège pour monter ou descendre
Ceux qui n'hésitent pas à voler les nains de jardins puis à les revendre
On est la bougie magique sur le gâteau qu'tu sais pas éteindre
On est l'âme de Scar, Dark Vador, Voldemort- et on est pas prêt de relâcher notre étreinte

Tel un contrepoids : tu as trébuché(t)
On sait maintenant qui est un méchant certifié
Faut pas t'en vouloir Bach', fais-toi une raison :
J'suis disque d'or- toi t'es sans maison

T'as vraiment cru que le Grand Aizen
Tyran sans pitié au cœur plein de haine
Aurait pu avoir tort, face au minable, butor,
Bambou-ba le petit ourson herbivore ?

-MAINTENANT ! Enjoignit Essindra, à la chorale d'Arrancars disposée en rang d'oignon, qui quittait la tribune pour la scène, engoncés dans des robes de chorale immaculée et munies de paires d'ailes. Le coup de grâce, allez !

Raclement de gorge général, puis…

-Booooouuubaaa, bouuuuuuuuuuuba, le petit n'oursooooon …

-NoooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooon !

Ywach hurlait. Les mains sur les oreilles, yeux fermés, il secouait la tête dans un mouvement de déni. Impossible : il refusait d'admettre qu'il ait pu être battu sur son terrain de prédilection.

Il aurait aimé que l'arène se taise. Au contraire, maintenant elle était plus ambiancée, plus bruyante que jamais. De partout, des exclamations fusaient !

-POPOPOPOPO

-KNOCKED OUT

-YO MAMAAAAHHH

Evidemment, l'heure du verdict avait sonné. Une voix délicate retentit, reconnaissable entre tous :

-WHO WOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON? Interrogea Mask de Masculine, dans son porte-voix.

-FATAAAALLLL AIZEEEEEEENNNN ! hurla la foule.

Quel plébiscite incroyable. Ywach n'eut pas d'autre choix que la fuite, tandis qu'Aizen, comme dans un rêve, montait les marches du podium, au sommet duquel il fut rejoint par son équipe de chorale-hollow, ses enfants, Orihime, et sa mère.

Cette dernière avait l'air particulièrement émue, et satisfaite…d'elle-même.

-Tu vois, mon garçon ? répétait-elle, tapotant affectueusement la joue de son fils, tu vois ? J'avais bien dit que je ferais de toi le digne héritier de ton père ! Tu n'as pas complètement raté ta vie !

-…

Parfois, il est plus sage de savoir garder le silence. La conscience d'Aizen lui soufflait qu'il y avait peut être quelques vérités qu'il valait mieux ignorer.

Une fois la coupe remise, le champagne bu, chacun resta à bavarder et à commenter joyeusement le match. Déjà, Quincy, Humains, Shinigami, et Arrancars, se mettaient d'accord pour organiser de nouvelles battles. Les noms de Kurotsuchi, Byakuya et Nnoitra étaient même avancés.

Comme des supporters fair-play à la fin d'un match, l'arène échangeant maillots, uniformes, badges Pokémons...

BREF, tout est bien, qui finit bien !

Ou presque…


-Sousuke-anata ?

-Oui, Hime-hime ?

Cette dernière lui remit quelque chose au creux de la main.

-Il te reste quelque chose de capital à faire, pour qu'enfin le livre se ferme sur cette histoire de famille.

Il acquiesça sobrement.

D'un shunpo leste, il se transporta dans les geôles du palais de glace. Il n'eut aucun mal à trouver la pression spirituelle qu'il recherchait. Arrivée à la porte du cachot, il prit une profonde inspiration, se munit de la clef qu'il avait en main et se prépara à l'introduire dans la serrure…

*CRRRRAAACKK*

-C'est boooooooooon, je t'ai entendu arriver tu sais ! Ton énergie spirituelle fait un boucan d'enfer, tu le sais au moins ? Alors là pour le coup vu que c'était blindé de monde, ce n'était pas trop dérangeant. Mais quand je sirote une infusion ou que j'essaie de lire mes magazines de déco, ça peut devenir franchement désagréable.

-Que… ?

Ah oui. Aizen n'a pas eu besoin de la clef, finalement. La porte s'était ouverte d'elle-même, révélant un Gin chaussé de pantoufles à pompons, confortablement emmitouflé dans un gilet en laine argenté –tricoté main-, un mot fléché encore en cours d'exécution.

La chambre – qui ne ressemblait pas à une prison- possédait toutes les installations modernes nécessaires à une vie normale. Il semblait même au Tyran, qu'il entendait le lointain glougloutement d'un jacuzzi.

-…

-Bah, Aizen ? T'entres pas ? T'as vraiment l'air ex-té-nu-é…

-Pourquoi est-ce que j'ai dû faire une battle de rap avec le damné Roi des foutus Quincy pour te libérer, si la porte était déjà OUVERTE ?

-Mmmh ? demanda distraitement Gin, se grattant le menton de la pointe de son stylo, perplexe.

-Non, non…rien. C'est le running gag de cette enflure de pistolet rouillé qui devient TRES usant. Bon Dieu, Mauvais Moi, il était temps que ça se finisse ! T'as du thé ?

Ichimaru fit place à sa vieille connaissance, pour que celle-ci puisse s'affaler à son tour dans un fauteuil, soupirant d'aise, une tasse de thé infusion javel citronnée à la main.

Ils parlèrent de tout surtout de rien. Gin raconta à Aizen qu'il avait suivit le match depuis l'écran géant installé dans sa chambre – « … »-, et qu'il avait été impressionné par la répartie du Shinigami.

-Franchement, je n'aurais pas cru qu'un jour, tu irais aussi loin pour moi ! avoua l'homme aux cheveux argentés.

-Attends, tu déconnes Gin ? T'es mon plus vieil am…

Il interrompit brusquement sa phrase, conscient de ce qu'il avait presque inconsciemment lâché.

-Ami, Aizen. Dis-le.

-Ami… Ichimaru. T'es mon meilleur lieutenant, mon bras droit le moins fiable, la crème de la crème des enflures, un traître sournois et retors, un blagueur vicieux et déphasé.

Ça veut dire que tu veux que je rentre à Las Noches ?

-Oui.

-Et que la prochaine fois, tu feras appel à la Ligue des Justiciers et non plus aux Avengers quand on aura un problème ? Tu me le promets, Aizen ?

-Je…

- Promets-le-moi. Sur ta mèche. Ou je ne rentre pas.

-D'accord, je le jure sur la Sainte Mèche. Mais il faut à tout prix que tu rentres. Les arrancars deviennent dingues sans tes blagues. Y m'ont carrément collés une grève sur le dos…

-Une grève ? S'esclaffa Gin, réjouit. Vous n'avez pas honte de rigoler sans moi ? Je fais mes bagages, Doc', et on rentre à la casa.

Et ils firent, juste comme ils l'avaient dit.


TURFU

Ai-je vraiment besoin de vous conter les divagations futures de ces personnages dans le détail ?

Pour l'essentiel, vous devinez que Gin rentra à Las Noches, et que la vie reprit son cours, incontrôlable et bordélique comme on l'aime.

La seule différence, c'était que maintenant, les Quincy s'ajoutèrent au joyeux bordel qu'offraient déjà les allers et retours des Humain, Espadas, Shinigami et autres absurdités Bleachesques.

Mais ceci, désormais, appartient à votre imagination.

Après 15 chapitres de bons et loyaux services, votre Gun favori annonce définitivement la clôture des tribulations parodiques de l'Aizen Family !

Parce que toutes les bonnes choses, doivent avoir une fin…

Une fin…attendez un peu, il manque quelque chose pour que ça soit vraiment fini, non… ?


QUELQUE PART…

-Ha ha ha ! Tu leur a VRAIMENT fait croire que le rap c'était…ça ?

Mrs Aizen essuya les larmes de rire qui perlaient au coin de ses yeux.

-Ils n'ont pas marchés : ils ont shunpotés, ces ahuris !

-Genre ! Ne pas mâcher ses mots, écrire des paroles aux rimes approximatives, sans queue ni tête…Pas de logique, de métaphore, de fil rouge, de poésie…de…de…de répartie tout simplement ! Où est le message ? Où est l'essence du rap ?

L'aînée lança un regard affable à son mari.

-Tu vois, Shak', la bataille était, pour ainsi dire…un grand coup de pub. L'intérêt était de faire en sorte qu'Ywbach se calme pour encore mille ans, et que mes petits enfants puissent bénéficier de l'espace nécessaire pour grandir et tester leur malfaisance en paix.

Le jeune homme au teint d'ébène acquiesça, pensif.

-Ça a bien changé, le rap, depuis que je suis parti.

-A qui le dis-tu…enfin. Tout est mal qui finit bien.

-On rentre ?

-On rentre.

Bras dessus, bras dessous, Essindra Sousuke et Amaru Shakur, s'en allèrent joyeusement…où ça ? Eux seuls le savent. Certainement dans une île au beau milieu du Pacifique, rejoindre un certain Roi et quelques autres…


FIN FINALE

Hier est passé, n'y pensons plus

Demain n'est pas là, n'y pensons plus

Pensons aux doux moments de la vie

Ce qui n'est plus, n'y pensons plus

O. Khayyâm