Titre : Scellé d'avance

Auteur : Mimoo

Disclaimer : Tout appartient à J.K Rowling sauf cette petite rétrospection faite de ma plume et les textes en italiques proviennent de la chanson « On the Road Again » de Bernard Lavilliers.

Rating : K

Résumé : Il était destiné à être le dernier debout. Parce qu'il était l'effacé, Peter l'empoté, Sirius l'enjoué et James l'amusé. Celui qui ne fait rien, restera toujours le dernier.

Genres : Friendship/Song-fic/Tragedy

.

Oui, alors si on vous demande pourquoi j'ai écris ça, vous direz simplement que j'écoutais cette chanson et que d'un coup, l'image des Maraudeurs s'est imposée dans ma tête u.u

En espérant quand même que ce sujet vu et revu soit agréable à lire :P

.

Scellé d'avance

.
.

Si à quinze ans, quelqu'un était venu lui raconter le destin tragique qui les frapperait tous un par un, Remus Lupin n'en aurait pas été étonné. Il n'aurait même pas cherché à savoir si l'on se moquait de lui ou si c'était la stricte vérité, il le savait. On ne passait pas sa vie à se moquer de tout et de rien, à sourire narquoisement à la mort insolemment, sans en payer les conséquences un jour ou l'autre. Les rires, les plaisanteries, leurs actes insouciants et impertinents, tout n'était voué qu'à leur perte. Même à quinze ans, oui il le savait. Il l'avait toujours su, c'était marqué ainsi et l'Histoire n'aurait pas pu se dérouler autrement.

Nous étions jeunes et larges d'épaules

Bandits joyeux, insolents et drôles

On attendait que la Mort nous frôle

Peter pour commencer, finirait par trahir. Parce qu'il était la cinquième roue du carrosse et que Sirius et James se fichaient toujours de lui. Parce qu'ils lui avaient toujours prouvé qu'avec ou sans lui, ils s'en sortiraient. Il était pourtant un Maraudeur lui aussi, il avait sa place, une place qui aurait pu paraître ingrate mais une place. Une place qui ne l'aurait jamais satisfait entièrement. Plus d'une fois Lily et Remus avaient supplié les deux autres de se calmer et de faire plus attention au garçon rondouillard qui leur servait bien trop souvent de faire-valoir. Comment, tous, avaient-ils pu être assez bêtes pour croire que ça ne se retournerait jamais contre eux ? Peter n'était pas né traitre, il avait été un ami formidable. Un soutien, un confident, un joyeux luron tristement destiné à être brisé par le peu d'intérêt que lui portaient les seuls amis qu'il ait jamais eu.

On lui avait tant de fois répété qu'il était faible qu'il avait fini par le croire. Remus savait que s'ils s'étaient plus intéressés au jeune garçon, ce dernier aurait eu un jour la force de dire « non » et il n'aurait jamais trahi ses amis, n'aurait jamais courbé l'échine face à Lord Voldemort. Tout comme Sirius, si fort, et James, si loyal, il aurait opposé une résistance et ne se serait pas agenouillé. Remus l'avait toujours su, et il regrettait de ne pas s'être montré plus présent pour son ami. Que lui aurait donc coûté quelques heures supplémentaires seul avec Peter ? Rien. Mais il ne l'avait pas fait. Aucun d'eux ne l'avait fait, ils l'avaient tous payé.

Pourtant sa mort reflétait bien son courage, même enfouit. Au dernier moment il avait enfin réagi comme il aurait dû le faire une dizaine d'années plus tôt. Trop tard...

Au petit jour on quittait l'Irlande

Et derrière nous s'éclairait la lande

Il fallait bien un jour qu'on nous pende

Sirius. Sirius aurait dû savoir qu'on ne nargue pas la mort sans s'y brûler les ailes. Son courage n'avait d'égal que son impulsivité un peu folle et si seulement, pour une fois dans sa vie, il s'était tourné vers quelqu'un pour demander de l'aide au lieu d'agir par instinct et aller rejoindre Peter après le massacre de James et Lily... Si seulement il avait mis sa rage, sa peine et sa fierté de côté, il n'aurait jamais été enfermé à Azkaban. Il n'aurait pas eu à s'évader, à risquer sa vie chaque jour. A perdre toute parcelle d'humanité dans une prison où on lui volait son âme. Mais non, il avait réagi comme au temps de Poudlard où il refusait une quelconque figure d'autorité et toisait les plus puissants que lui. Remus avait toujours su qu'un jour il récolterait ce qu'il avait semé et ça n'avait pas manqué.

Sa mort en elle-même était la preuve directe de son abus de témérité. Pourquoi était-il venu ? Pourquoi avait-il tant tenu à venir cette nuit-là ? Ils avaient la situation en main, Dumbledore n'allait pas tarder et il n'aurait jamais dû se montrer au Département des Mystères. Remus pouvait comprendre qu'il ait voulu sauver son filleul, lui-même aurait eu une réaction similaire, mais bon sang : pourquoi ? Pourquoi répondre aux provocations de Rogue et vouloir prouver qu'il pouvait tout contrôler parce qu'il n'était pas si vieux que ça, qu'il avait encore des ressources et qu'il était jeune dans sa tête ?

Ce trait de caractère leur avait valu tant d'ennuis à l'école... mais il n'en avait retiré aucune leçon. Trop intrépide...

La mer revient toujours au rivage

Dans les blés mûrs y a des fleurs sauvages

N'y pense plus, tu es de passage

James devait le sentir lui aussi, que quelque chose allait se passer. Sinon quoi il n'aurait pas cédé à Sirius et n'aurait pas pris Peter comme Gardien du Secret. Mais Remus connaissait bien son vieil ami parti trop tôt. James faisait les jolis-cœurs et jouait les assurés alors qu'au fond il n'était que paradoxes et incertitudes. Ne serait-ce que concernant Lily par exemple. Un jour il voulait lui montrer qu'il était mâture, le lendemain il répétait que sa Lily devait l'aimer comme il était réellement, gamin et puéril. Il s'affichait comme le leader des Maraudeurs mais tout ça n'était qu'une supercherie. Le seul maître à bord, c'était Sirius. James ne faisait rien sans l'accord de son ami, agissait en fonction de son ami et ne voyait qu'à travers les yeux de son ami. Remus était toujours derrière pour calmer le jeu bien sûr, mais qui aurait pu le retenir de faire son intéressant ?

Ce qui, soit dit en passant, ne lui attirait pas des problèmes à lui mais aux autres. James avait entraîné Lily avec lui, dans leur chute. Sans le vouloir, aveuglé par la confiance en Sirius qui doutait de sa capacité à tenir sa langue alors qu'il était pourtant le meilleur Gardien qui puisse exister. James n'avait pas insisté lorsque son meilleur ami avait demandé à ce que ce soit Peter. Comme toujours il l'avait écouté et avait été tué.

Remus lui avait tant de fois répété qu'il fallait qu'il fasse ses choix par soi-même. Trop peu confiant...

Nous étions jeunes et larges d'épaules

On attendait que la Mort nous frôle

Elle nous a pris les beaux et les drôles

Et parlons-en du Remus d'ailleurs... Lâche. Il avait été lâche les sept années passées à Poudlard avec ses amis. Il avait feint d'atténuer leur verve et avait cru être capable de les maîtriser, mais au fond il s'était toujours appliqué à ne pas ouvrir la bouche et à regarder les choses se passer en riant parfois en même temps qu'eux. Lâche. Il n'avait pas osé jouer avec la Mort, alors la Mort avait joué avec lui. Elle lui avait montré toute sa lâcheté et son impuissance en une seule nuit. En moins de vingt-quatre heures, Remus qui avait toujours craint d'être tout seul, avait perdu tous ses amis. Peter, officiellement mort. James, assassiné. Sirius, emprisonné. Il aurait préféré perdre la vie, ne pas ressentir ce gouffre de douleur s'ouvrir sous ses pieds et l'enfermer en enfer. Tout s'était effondré et il savait que s'il s'était tenu plus attentif, moins craintif à l'idée d'émettre une opinion, rien de tout ça ne se serait passé.

Il aurait osé s'affronter à Sirius et James, leur aurait fait comprendre que Peter était trop instable pour devenir un Gardien ces temps-ci, que Sirius était apte à le faire ou qu'au pire, lui, Remus, pouvait s'en charger. Mais il n'était que le Maraudeur intelligent, doux et silencieux. Celui qu'on remarquait à peine, à qui l'on apportait plus de crédits qu'à Peter mais qui ne faisait pas souvent preuve d'autorité parce qu'il avait peur de ne plus être aimé. En un sens il ressemblait à Peter, sauf que lui n'avait trahi personne.

Remus le savait. L'avait toujours su. Le saurait jusqu'à sa mort. Il était le dernier des Maraudeurs, le seul témoin des existences passées de ses amis. Ils avaient joué trop longtemps, ils avaient fait les fiers-à-bras trop souvent. Ils s'étaient pris pour les rois du monde en se croyant invisible de par leur amitié, et c'était cette même amitié qui avait conduit à leur perte.

Ami sais-tu que les mots d'amour

Voyagent mal de nos jours

Tu partiras encore plus lourd

Ils n'avaient pas mérité un si triste sort... Mais ils l'avaient provoqué.

On the road again

.

Fin

Ce n'est pas franchement triste, j'essaie juste de démontrer une certaine fatalité, comme une sorte de "cause à effets". Enfin bref, vous êtes priés de passer par la case review avant de quitter cette page en soupirant un "bof" xD

Merci d'avoir lu =)