Chapitre 7 Petit voyage pour une dernière année

Les vacances venaient de prendre fin, en ce début de septembre, et déjà une nouvelle rentrée scolaire prenait sa place, inévitablement. Pour la première fois, Aline ne savait pas trop si elle devait s'en réjouir ou en avoir peur. Toutes ses habitudes, son habituel voyage dans le Poudlard Express, tout prenait un sens différent. Désormais, il n'y aurait plus Ron pour faire une partie d'échec, plus d'Hermione pour discuter avec, cette année il n'y aurait que Ginny. Déjà, cela lui semblait un peu plus triste. Et ce secret qu'elle portait, allait-elle réussir à le cacher ? Tout comme l'Opus Gloria ? Qui serait ses alliés à présent ? Où trouverait-elle cette force qui l'avait si souvent soutenue ? A qui pourrait-elle faire confiance ? Poudlard semblait être un chemin si différent des autres années, une route presque inconnue et froide… serait-elle y retrouver son chemin ? Elle doutait comme jamais, ayant la désagréable impression d'être une élève qui découvre une nouvelle école, dirigée par un homme qui ne lui inspirait plus que de la méfiance. Allait-elle survivre cette année ? Voila ce qui la hantait.

- Aline, as-tu fini de préparer ta malle ? Papa vient nous prendre dans 10 minutes pour aller à King Cross.

- J'arrive Ginny. Je termine, je n'en ai plus pour longtemps.

- … tu sembles contrariée ; remarqua la fille Weasley. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Rien, c'est juste que j'appréhende un peu. Ce sera si différent des autres années.

En soupirant, comprenant un peu ce que ressentait son amie, Ginny l'aida à ranger les dernières affaires restantes, ne sachant pas trop quoi dire pour lui remonter le moral. Y avait-il seulement quelque chose à rajouter ? Des mots pour consoler ? Elle n'en trouvait aucun, seul le silence les accompagnait. Ce qui, au fond, n'était certainement pas plus mal. Une fois les vêtements rangés, les livres calés et l'Opus Gloria caché au fond, elles quittèrent enfin leur chambre, sans un dernier regard et arrivèrent pile au moment où Arthur Weasley s'invitait dans le salon des Black. Sirius, un peu triste de les voir partir, leur souhaita une bonne rentrée et leur fit promettre de ne pas trop s'attirer d'ennuis.

- Je vous connais s'amusa l'ancien Maraudeur. Pour une fois, essayez simplement d'en profiter un maximum. C'est votre dernière année à Poudlard, ne la gâchez pas.

- Généralement, c'est les ennuis qui viennent à moi mais on va essayer ; répondit sa filleule avec un sourire.

Ils se saluèrent une encore une fois, avec une dernière étreinte, et ils se séparèrent enfin. Bien qu'il fut pressé d'aller travailler, Arthur prit tout son temps pour les amener jusqu'à la gare, profitant de sa fille qu'il n'avait pas vu beaucoup pendant les vacances et leur raconta les dernières nouvelles : Bill et Fleur avait repris la maison au coquillage et avaient fini de s'installer, les jumeaux était en train d'élaborer un nouveau produit de Farces et Attrapes, et Molly avait passé le reste de l'été à ranger le reste du mariage. Chose étrange, Remus passait beaucoup de temps auprès de sa femme et ne venait presque plus aux réunions de l'Ordre, détail qu'Aline n'écouta même pas.

Arrivé à King cross, ils eurent l'agréable surprise de ne voir presque personne, une fois le passage franchi. L'horloge n'affichant que 10 heure, elles avaient donc tout leur temps pour s'installer et prendre un bon compartiment.

- Au moins, on est sûr que mon frère et cette garce de Granger ne sont pas encore arrivé ; déclara la rousse.

- Ginny ! gronda son père. Ne recommence pas ! Je ne veux pas recevoir une beuglante d'Albus parce que tu t'es battue avec elle. Tiens-le-toi pour dit.

- Oui, oui ; grommela-t-elle.

- Montez dans le train et n'oubliez pas de nous écrire ; indiqua-t-il. Prenez bien soin de vous.

Puis il les regarda avec bonheur et fierté, leur accorda une accolade et s'éloigna tranquillement, les laissant toute les deux, en parfaite sérénité.

- Allons dans le wagon du milieu. Il est toujours plus agréable et loin de celui des préfets.

- Bonne idée.

Elles montèrent dans la locomotive rouge déjà fumante, répandant l'odeur de bois et de charbon brulé, et se rendirent dans un compartiment vide, aux banquettes de cuir beige toujours aussi moelleuses, et s'installèrent le plus confortablement possible. Entre-temps, elles purent voir le quai se remplir de plus en plus, apercevant au loin des élèves qu'elles connaissaient déjà. Ginny attendait de voir Stephen Cornfoot afin de l'obliger à venir, et ne pas voir les galions pariés lui passer sous le nez, déjà elle rigolait d'avance de la tête que ferait son amie. Hélas, ce ne fut pas les cheveux châtains du concerné qu'elle vit en premier, mais plutôt la couleur rousse de son idiot de frère et ceux touffu du cerveau sur patte qui l'accompagnait.

- Oh non ! grogna-t-elle. Voila les indésirable. Ils auraient pu avoir l'obligeance de louper le train.

- Ça, n'y compte pas trop ; s'esclaffa Aline. Du moment qu'ils ne viennent pas nous rejoindre, je m'en fiche.

- Je préférerais mille fois avoir Malfoy comme voisin… tiens, quand on en parle, le voila avec sa mère.

- Avec un peu de chance, ils vont s'entretuer lorsqu'ils se croiseront.

- L'agréable spectacle !

Sans retenu, surprenant un peu les passager qui se trouver derrière la porte coulissante, elles éclatèrent de rire, ramenant un peu de gaieté et de joie. A leur grand soulagement, Ron et Hermione prirent le wagon de devant mais elles n'eurent pas la chance de voir leur prédiction se réaliser. Cela ne gâcha pas pour autant les retrouvailles passagères avec quelques un de leur condisciple, ni de se sentir soulagé quand le train démarra, dans un sifflement strident, à 11 heure tapante. Le retour à Poudlard approchait maintenant à grand pas.


Il avait tout juste eu le temps d'arriver à la gare et de monter dans le train, avant que les roues de fer ne s'agitent et s'ébranlent, pour rejoindre sa destination finale. Il avait failli manqué de peu de le rater, trainant derrière lui une male alourdi qui le ralentissait, mais il était parvenu au bon moment. Il y était enfin. Affublé d'une tunique au couleur bleu et bronze, le sceau de Serdaigle posé sur son blason, il déposa son encombrant bagage dans un coin et commença ses recherches. Ne prenant même pas garde au plus jeune, ignorant les bruits et les inquiétudes des premières années, il adressait à peine un regard aux élèves de sa maison, ne les saluant que du bout des lèvres. Il se moquait de les voir. Il ne voulait rencontrer qu'une seule personne. Il avança, jetant quelques coups d'œil patient à chaque porte vitré, confiant, la démarche digne et souple, le visage calme et indéchiffrable. Il connaissait bien ces lieux, refermant tant de souvenir agréable, augmentant un peu plus son assurance. Il se sentait presque en paix, rassuré.

Stephen Cornfoot déambulait dans le Poudlard Express et il connaissait ses desseins.


Ron et Hermione, tous deux le visage radieux et souriant malgré cette rentrée qui marquait la fin de leur vacance, venaient de prendre place dans la voiture des préfets, valises en main, et dans l'habituelle complicité qui les unissait. Bien qu'un peu déçu de ne plus partager l'intimité des derniers jours, ils avaient désormais la ferme intention d'accomplir la mission qu'ils s'étaient confiés : ruiné la réputation d'Aline Potter et la pousser dans une extrême solitude, un isolement total et angoissant, afin de la soumettre, une fois affaiblie, aux ordres du directeur. Ce plan, ou plutôt cette revanche, commençait maintenant et ils n'auraient pas trop d'une après midi pour que les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre.

- Terminons la réunion au plus vite ; annonça Hermione, en enlaçant son petit-ami. J'ai hâte de commencer.

- Nous irons d'abord là où se trouve Dean et Seamus, ils ont tendance à croire n'importe quoi et nous aiderons dans notre tache, ce sont de vrai commère quand ils le veulent.

Hermione pouffa de rire, elle pouvait faire confiance à son Ronny : ils connaissaient bien les Gryffondor, à défaut d'avoir un soupçon d'intelligence. Déjà, elle se sentait heureuse de voir la tête déconfite que ferait cette traitresse d'Aline. Elle voulait la voir pleurer de douleur et de tristesse, être mise à l'écart, lui montrer à quel point elle n'était rien sans sa fichue renommé. L'humiliation du Chemin de Traverse allait vite être payée, au prix fort.

- Je vais te faire regretter tes insultes ; pensa-t-elle avec mépris. Chaque mot blessant à mon encontre sera lavé dans ta déchéance, tu vas voir. Et, une fois que j'en aurais fini avec toi, Dumbledore se chargera de ton sacrifice.

Pendant ce temps, toujours enfermé dans leur petit compartiment et ignorant le complot de ses deux anciens amis, Aline et Ginny avaient commencé à faire une petite partie de bataille explosive, misant la somme d'un galion à chaque jeu perdu, histoire de pimenter un peu leur jeu et de sortir de cette attente. Aline se savait experte dans ce domaine mais Ginny l'était tout autant, au point qu'elle la soupçonnait de duperie. A cinq victoires contre deux, nul doute que l'Elue avait intérêt à gagner si elle ne voulait pas voir sa bourse complètement vide avant la fin de la journée.

- Je suis certaine que tu triches ; déclara Aline.

- Pas du tout ! rétorqua la concerné avec sournoiserie. C'est simplement ce qu'on appelle le talent.

- Je sais que George et Fred t'y ont initié, donc je peux conclure que le talent n'a rien à voir là dedans.

- En as-tu seulement la preuve ? Ou bien es-tu tout simplement jalouse… ricana Ginny.

- Attend un peu. Je vais te montrer à quel point je suis jalouse.

Cela eut pour effet de faire rire son amie encore plus et de lui renvoyer une paire de carte encore gagnante, mettant Aline au bord des nerfs. A six contre deux, elle n'avait plus d'autre choix que de déclarer forfait… et de sortir sa bourse. En soupirant, elle fourra les six galions dans la main de Ginny, essayant de ne pas prêter au regard victorieux qu'elle lui lançait.

- Un jour, je finirais par découvrir comment tu fais ; pesta-t-elle.

- Le jour où tu y arriveras, je suis prête à embrasser Goyle dans la grande salle.

- Ne me tente pas alors.

- Une autre partie ?

- Non merci, tu m'as assez ruiné pour aujourd'hui.

- Tu n'es pas drôle ; bouda la rousse. Tiens ca me fait pensé…

Sans prévenir, Ginny se leva et s'apprêta à sortir le plus rapidement possible, apparemment pressée et déterminée. Aline eut tout juste le temps de lui demander où elle allait, un peu surprise, se demandant bien ce qu'elle pouvait encore bien mijoter. Pour toute réponse, elle eut droit à un petit sourire discret avant qu'elle ne s'éclipse. Rester seule, elle farfouilla dans son sac après un autre moyen pour s'occuper, elle ne trouva que l'ouvrage que Skeeter lui avait donné. Elle n'avait pas l'intention de le lire avec joie, mais elle voulait savoir jusqu'où cette fouineuse était allée, voir à quel point il était médiocre ou révélateur. Mensonges ou secrets enfouis ? Elle ne le découvrirait qu'une fois commencé. Finalement, elle posa sa main sur la couverture, la tourna et commença à s'imprégner de ces lignes. La vérité serait au bout des mots.


- Je n'en reviens pas !

- Je vous assure que c'est vrai. Aline a fuit devant les Mangemorts, elle nous a laissé tomber au moment où on avait le plus besoin d'aide.

- Je ne te crois pas ! s'énerva Neville Londubat. Aline est une vraie Gryffondor, elle est loin d'être lâche.

- Alors explique-nous pourquoi elle n'était plus là quand les Mangemorts ont attaqué au mariage de mon frère ? demanda Ron Weasley.

- Je… je ne sais pas, mais je suis certain qu'elle ne s'est pas enfuie. Je la connais bien !

Rassemblé dans la plus grande cabine du train, la plupart des amis d'Aline avait été appelé par les deux préfets lors de leur ronde habituelle, par « amitié » et « parler de leurs vacances » comme ils l'avaient dit si bien, mais cela avait vite tourné en une sorte de réunion pour discuter de l'attitude déplorable de l'Elue et son étrange changement. Hermione racontait, dans une fausse inquiétude peinte sur le visage, comment son amie l'avait rejetée sans aucune raison, son indifférence totale pour la bataille contre Voldemort, son égoïsme et le manque de reconnaissance envers Albus Dumbledore… elle n'hésitait pas non plus à faire des sous entendu discret qui amené à penser que cette dernière serait susceptible de changer de camps. Ceux qui connaissaient bien Aline se refusaient à y croire mais cela n'empêcha pas Ron d'inventer de faux souvenirs d'été tout aussi inquiétant, afin de les faire douter un peu plus à chaque minute.

- Nous pensions bien la connaitre aussi, Neville ; pleurnichait la née Moldu. Mais je ne reconnais plus Aline depuis ces derniers jours. Elle est tellement différente. Je… je crois qu'on la manipule, j'en suis presque certaine. Je fais tout pour trouver un contre sort. Je ne veux pas croire non plus qu'elle nous trahisse mais…j'ai si peur qu'elle se soit alliée à Tu-Sais-Qui.

Des regards inquiets se tournèrent les uns sur les autres, cherchant parmi l'assemblé quelqu'un qui aurait un mot rassurant ou un exemple de contradiction. Aline Potter s'associer avec le Seigneur des Ténèbres ? C'était improbable, absurde… mais si c'était vrai ? Si c'était réel, que se passerait-il ? Leurs craintes augmentèrent un peu plus, imaginant le règne de terreur qui s'abattrait en cas de vérité. Qui devait-il croire ? Comment Aline pourrait elle se ranger au coté du mal après tout les bouleversements qu'elle avait subi ? Ils étaient perdus, seul Ron et Hermione triomphaient intérieurement. Plus le mensonge était gros et plus il devenait crédible, ils l'avaient bien compris, ils en jouaient sans limite. Bientôt, tous serait convaincu et les ragots circuleraient dans tout Poudlard.

- Vous avez fini vos crétineries ? demanda une voix agacé que tous reconnaissait bien. Non pas que votre discutions est ennuyante mais si pouviez libérer les lieux, ca nous arrangerait.

Drago Malfoy, entouré de sa petite bande de Serpentard, venait d'apparaitre près de la porte coulissante, ignorant les yeux haineux qu'on lui lançait, écoutant avec délectation, et aussi en se retenant de rire, ce qui avait été dit. Malgré son entrevu avec Voldemort, il se refusait de croire que sa rivale en soit arrivé là. Soit, elle avait bien changé, il ne pouvait pas le nier, mais de là à croire ces sornettes… comme si Sainte Potty, l'amoureuse des Sang de Bourbe, allait adhérer aux idées de son ennemis, c'était franchement grotesque.

- Potter du coté des Ténèbres ? ricana Pansy Parkinson, un sourire mauvais sur les lèvres. Bien sûr, et pourquoi pas Rogue directeur de Poufsouffle pendant qu'on y est ?

- Tu devrais arrêter le Whisky Pur Feu, Weasley ; enchaina Blaise Zabini. Ca t'a détraqué le cerveau… oh mais, suis-je bête, tu n'en as pas.

L'intégralité des Serpentard éclatèrent de rire, mimant de façon burlesque Aline Potter en train de massacrer des Moldu. Hermione en était furieuse, ces imbéciles étaient en train de gâcher leur plan.

- Moi qui croyait que les Gryffondor était loyaux ; continua Théodore Nott. Il ne vous faut pas grand-chose pour discréditer vos condisciples. Et dire qu'on avait mauvaise réputation...

A ces mots, les membres de la réunion rougirent de honte. Pour une fois, les Serpentard avaient raison : ils étaient sur le point de juger une amie qui, pendant des années, c'était dévouée à les protéger, à apporter les victoires de Quidditch, à partager leur joie comme leurs larmes… ils ne valaient pas mieux que Malfoy et sa clique.

- Où vas-tu, Drago ? questionna Millicent Bulstrode en le voyant s'éclipser.

- Voir Potter, je veux absolument voir sa tête quand elle saura ce que ses soi disant amis colportent dans son dos, ca va être hilarant.

- Arrête ! s'écria Dean en se relevant brutalement.

Malheureusement pour lui et les autres, Crabbe et Goyle, accompagné de leurs amis, leur firent barrage, trop heureux de la situation qui semblait tourner à leur avantage. Le fils Malfoy, lui, ne perdit pas une seconde, il circulait de wagon en wagon afin de trouver Potter et tout lui révéler. Oh oui, il s'en faisait une fête, trop heureux de casser d'avantage l'amitié de celle-ci avec ses condisciple. Décidément, l'année scolaire s'annonçait excellente. Au bout d'un quart d'heure, il finit par la trouver, plongée dans un livre qu'il reconnu sans mal, l'ayant lui-même acheté.

- Potty ? Depuis quand tu lis ce qu'écrit Skeeter ? Je croyais que tu l'avais prise en grippe.

- Malfoy, dégage de là ; grogna celle-ci en relevant son nez des pages.

- Oh non, pas tout de suite ; annonça le blond en prenant place devant elle, sans gène. Je viens de voir une chose incroyable et, en tant que Préfet, j'estime remplir un devoir capital.

- Qu'est-ce que tu racontes ? demanda Aline, méfiante.

- Devine qui j'ai vu dans le wagon arrière ? s'amusa-t-il.

- Qu'est-ce que j'en sais ! Et je n'ai pas du tout envie de jouer aux devinettes. Alors déballe ton sac et fiche le camp.

- Allons, un peu de calme, une info sur la belette et son castor, ça se savoure.

- Ron et Hermione ? Qu'est ce qu'ils ont fait ? s'intéressa Aline, soudain plus inquiète.

- Oh pas grand-chose… si ce n'est qu'ils répandent à tout le monde que tu t'es alliée à Tu-Sais-Qui.

Aline se mit à pâlir dangereusement, manquant de peu d'hurler de rage et de panique. C'était une mauvaise farce ? Ils n'avaient pas osé faire ca ? Et à tous les élèves !

- Tu mens !

- Je ne dis que la vérité, Potty. Personnellement, je n'en crois pas un mot, mais les gens sont si crédule…

- Je refuse de te croire ! Tu passes ton temps à me vouloir me rabaisser, je ne goberai pas ton bobard !

- Dans ce cas, vas voir les Gryffon, ils te le confirmeront. Je te souhaite un bon voyage, Potter ; dit-il en éloignant, très satisfait.

L'élue commença à s'alarmer, priant pour que son ennemi lui ai fait une mauvaise farce. Si ce n'était pas le cas, elle n'osait même pas imaginer les retombées que cela aurait. Qui la croirait ? Comment arriverait-elle à démentir ses mensonges ? Une boule de haine se forma au creux de son cœur, contre ceux qu'elle avait autrefois appelé des amis. Elle n'allait pas en rester là. Ils ne perdaient rien pour attendre, elle allait leur faire payer… et l'Opus Gloria allait surement l'y aider.


Ginny Weasley, bien loin de toutes ses diffamations dont elle n'avait pas pris part, se baladait dans tout le train pour trouver la personne qu'elle recherchait : Stephen Cornfoot, Serdaigle de son état et potentiel petit ami d'Aline. Où pouvait-il bien être ? Le Poudlard Express n'était quand même pas si immense, alors où était il allé se fourrer ? L'idée de devoir perdre son fameux pari ne l'enchantait pas du tout, et elle voulait absolument que sa presque sœur goûte enfin aux joies d'être dans les bras rassurant et complice d'un homme digne d'elle. Foi de Weasley, elle allait lui mettre la main de dessus, quitte à y passer tout l'après-midi. Heureusement pour elle, elle n'eut pas à le faire : Cornfoot se trouvait en compagnie d'élève de sa maison, l'air visiblement contrarié. Elle sauta sur l'occasion.

- Salut Stephen, comment vas-tu ? s'incrusta-t-elle, l'air innocente.

- Je vais bien, merci… Ginny, c'est ca ?

- Oui c'est bien mon nom ; railla cette dernière. Ne me dis pas que tu m'as oubliée ?

- Non, non, rassure- toi ; lui dit il sur un ton apaisant. Je suis juste un peu fatigué, les derniers jours ont été… éprouvants.

- Pas de soucis, je ne t'en veux pas rigola la rousse. En fait, je voulais savoir si tu ne voulais pas finir le reste du trajet avec Aline et moi.

Un éclat d'intérêt s'alluma dans les yeux du jeune homme qui accepta la proposition avec plaisir, sautant sur l'occasion. Ils ne perdirent pas plus de temps, et le Serdaigle suivit Ginny sans s'arrêter. Arrivés à destination, ils trouvèrent Aline complètement perdu, sur son visage transparut de la rancœur et de la fureur. Cela inquiéta la fille Weasley qui ne l'avait jamais vu dans cet état.

- Qu'est ce qui t'arrive ?

- Ton frère et cette garce de Granger n'ont rien trouvé de mieux de rapporter que j'ai signé une alliance avec Voldemort ! Tu le crois ca ?

Si la situation n'avait pas été si grave, Ginny en aurait rigolé, Stephen failli le faire également, mais ils se contentaient d'afficher une mine surprise afin de ne pas empirer les choses.

- C'est Malfoy qui me l'a dit. Je ne lui fais pas confiance mais il semblait certain.

- Quelle bande de rat ! cingla Ginny. Ca ils vont me le payer !

- Justement, je pensais… Stephen ! s'écria Aline en devenant toute rouge. Je ne t'avais pas vu, qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis tombé sur lui par hasard, alors j'ai pensé qu'il pourrait nous tenir compagnie. Au fait, tu me dois trois Galions.

Pour toute réponse, Aline se contenta de lui jeter un regard assassin, ne sachant pas trop comment réagir devant le Serdaigle, notamment depuis qu'on lui avait dit qu'il semblait s'intéressait à elle. Depuis, elle sentait complètement bête et déstabilisée.

- Cela ne te dérange pas ? demanda Stephen, d'une voix charmeuse.

- Si… enfin, je veux dire non… bafouilla-t-elle. Tu peux t'assoir.

- Merci.

Ce dernier s'installa juste en face d'elle, l'observant sans embarras, semblant même l'étudier comme un chat à l'affut devant une souris.

- Pourquoi me fixes-tu ?

- Pour rien, j'étais juste en train de me dire à quel point tu es devenu jolie.

- Tu me l'as déjà dit la dernière fois ; grogna Aline, de plus en plus rouge. Alors arrête. En plus, je trouve que ca ne me va pas du tout.

- Et voila, elle recommence ; se plaignit Ginny en levant les yeux au ciel.

- Pas de commentaire, c'est à cause de toi que je suis devenu comme ça, alors silence.

Parfaitement amusé devant ce petit manège, Stephen s'installa plus confortablement dans son siège et remarqua le livre posait prés d'elle.

- Je peux te l'emprunter ? demanda-t-il.

- Vas-y. Mais je te préviens, c'est un vrai torchon.

- Pour ne pas changer.

Délaissant sa récente contemplation, il commença à lire les premières pages du livre tandis que les deux filles recommencèrent une partie de bataille explosive. Durant le reste de l'après midi, un calme apaisant s'était installer sur le trio, occupés chacun de leur coté. Ce fut l'arrivé de Luna qui mit un terme à se silence, toujours fidèle à elle-même, distribuant des exemplaires du Chicaneur.

- Bonjour Aline, bonjour Ginny.

- Salut Luna, tu vas bien ?

- Très bien.

Puis elle se tourna vers Cornfoot, l'air complètement hypnotiser pendant un instant, mettant le concerné mal à l'aise.

- Qu'est ce qu'il y a ? siffla t il.

- Tu as une nouvelle couleur ; sourit la blonde.

- Pardon ?

- Tu sais, tu ne devrais rester ainsi, sinon tu vas finir par te perdre pour de bon.

Stephen la regarda comme si elle était devenue complètement folle, abasourdi, sous le regard moqueur des filles qui n'en perdait pas une miette.

- Toi aussi, Aline, tu as une nouvelle couleur. Mais ça te va bien, même mieux qu'avant. Je crois que je pourrais presque en avoir peur.

- Qu'est ce que tu essaye de me dire, Luna ? demanda Aline, habituée.

Mais celle-ci semblait à nouveau retournée dans son monde et s'éloigna d'eux pour retourner vendre le journal paternel.

- Parfois, j'aimerai bien qu'elle arrête de parler par énigme ; dit Ginny.

- Moi aussi, soupira sa complice. Elle est si…

- Espèce d'idiote ! hurla quelqu'un dans le couloir. Tu ne peux pas faire attention, espèce de cinglée !

Les trois voyageurs quittèrent leur place et se rendirent à l'endroit où les cris se faisaient entendre. Ils virent la pauvre Luna, à terre et les papiers éparpillés, tandis que Drago Malfoy continuait d'insulter de tout son soul sa pauvre victime, qui ne paraissait même pas en être affectée.

- Malfoy ! Laisse-la tranquille !

- Tiens Potty, comme on se retrouve. Tu t'es remise des rumeurs ? Quand est-ce que tu prends la marque des Ténèbres ?

- C'est plutôt à moi de te poser cette question ! Fiche le camp !

- Le train ne t'appartient pas, j'ai le droit de me trouver dans ce couloir ironisa-t-il. Tu sembles avoir reformé une petite bande. Tu n'en as pas marre ? Tu ferais mieux de faire cavalier seul, il vaut mieux être seul que mal accompagné.

- Qu'est ce que cela sous entend ? demanda le Serdaigle, glacial.

- Que trainer avec une autre belette n'est pas une meilleure solution répondit il avec insolence. Et un Serdaigle en plus. Pourquoi pas un Poufsouffle ? Tu n'en tomberais pas plus bas.

Aline n'eut pas le temps de sortir sa baguette que déjà, Stephen, avec une force que les deux filles ne lui connaissaient pas, entraina par le bras le Serpentard le plus loin possible, ignorant ses insultes et l'ordre de le lâcher. Ce n'est qu'une fois arrivé dans les toilettes pour homme que Stephen, certain qu'on ne l'avait pas suivi, consentit enfin à le relâcher et le jeta sans ménagement au sol. Il fini même par sortir sa baguette et insonorisa la petite pièce.

- Sale Serdaigle, attends un peu que mon père…

- Doloris !

Drago hurla alors de douleur, surpris par ce geste et trop concentré par la souffrance qui lui transperçait la peau, ne comprenant pas ce qui était en train de se passer. Quand il en fut enfin libérer, haletant et tremblant, il remarqua une paire d'yeux qui le secoua encore, mais de peur. Des yeux de couleur rouge sang, remplaçant le bleu usuel de Cornfoot, une manifestation qu'il avait remarqué bien avant, pour une seule personne, un homme… non, un monstre, qui le terrifiait : Lord Voldemort en personne se tenait devant lui, il en était persuadé. Comme pour confirmé ses soupçons, celui-ci lui dit d'une voix froide :

- Drago, mon petit espion, tu me sembles bien surpris. Aurais-tu vu un fantôme ?

- Est-ce vous, M…Maitre ?

- Ca ne te semble pas évident ? ricana-t-il. Tu devrais pourtant bien connaitre ton Seigneur.

- Je suis désolé ! je ne savais… j'ignorais…

- Bien sûr, tu ne pouvais pas savoir ; affirma le Lord, presque compatissant. Et il ne faut pas que d'autre l'apprenne, tu comprends, Drago ? Ce sera notre petit secret.

- Oui… oui je comprends.

- Bien. Etant donné les circonstances, je devrais me montrer miséricordieux, mais je ne supporte pas les insultes, encore moins sur ma personne. Doloris !

Pendant une minute, Voldemort maintient son maléfice, regardant sa victime souffrir avec délectation, puis il le relâcha enfin.

- Je suis ici pour une bonne raison, mon petit Malfoy, une mission de la plus haute importance. Mais pour qu'elle réussisse, tu as intérêt à te mettre loin de moi et te faire discret.

- Je le ferais, je le jure !

- Parfait, contente-toi également de ne plus approcher Aline Potter, sauf quand je t'en donnerais la permission. Je n'ai pas besoin d'un obstacle supplémentaire sur mon chemin.

- Oui, c'est promis !

- Je savais que tu étais un garçon intelligent. Retourne avec ceux de ta maison.

Le blond ne se le fit pas répéter mais avant qu'il n'est eut le temps de sortir, Voldemort lui lança sur un ton lourd de menace :

- Si jamais tu venais à me trahir, tu sais ce qui arrivera… ou plutôt ta mère le sera. Je n'aime pas l'échec, n'oublie pas.

Et il le laissa partir, satisfait d'avoir remis ce petit prétentieux à sa place, confiant dans la réussite de son plan. Si Malfoy devenait une gène, il serait bien vite s'en débarrasser. Après s'être assuré d'avoir retrouvé le bleuté de ses pupilles, il retourna à son compartiment et ne fut pas surpris d'y voir Aline totalement intriguée.

- Qu'est ce que tu as fait à Malfoy ?

- Rien. Je l'ai juste fait déguerpir, il n'était pas trop content.

- Malfoy reviendra soupira l'Elue. Il revient toujours.

- Oh ça, j'en doute ; pensa-t-il avec ironie.


Bousculant tout les élèves qui se trouvaient sur son chemin, Drago tentait tant bien que mal de retourner auprès de ses amis, l'esprit encore en déroute après la révélation qui avait été faite, le corps toujours douloureux par les Doloris. Voldemort était dans le train et avait pris l'apparence d'un élève ! Cette phrase résonnait dans sa tête comme une sonnette d'alarme. Pourquoi était-il là ? Dans quel but ? Il avait parlé de Potter… avait-il l'intention de la tuer ou la pousser vers les Ténèbres ? Si c'était bien le cas, alors la Sang de Bourbe avait raison. Il avait du mal à l'imaginer, à l'accepter. Comment pourrait-elle se joindre à eux ? C'était Potter, la chouchoute de Dumbledore, prête à toujours sacrifier sa pitoyable existence pour les autres. Mais le plus important était qu'il avait menacé sa mère, au moindre faux pas, il lui ferait du mal. Il ne voulait pas, pas sa mère, il n'en avait pas le droit ! Il se surprit à espérer que Potter vienne enfin à se débarrasser de lui… mais si Voldemort attirait celle-ci dans les ténèbres alors il gagnerait ? Merlin, il ne savait plus où il en était, tout allait trop vite. Devait-il en parler à quelqu'un ? Non, cela ne ferait qu'empirer les choses. Il devait se taire… et attendre.

- Drago ? l'appela Pansy. Qu'est ce que tu as ? Tu es tout pale.

- Rien ! Tout va bien, j'ai juste… un peu de fatigue.

- Tu devrais te reposer, tu as encore le temps de dormir.

- Oui, je vais faire ça.

C'était la meilleure des solutions. Attendre et voir comment les choses évolueraient. Pour l'instant, il devait protéger sa mère. Fort de cette résolution, il s'allongea et posa sa tête sur les jambes de Pansy pour trouver le sommeil quelques minutes plus tard, totalement épuisé.


- Je ne veux plus avoir à faire à eux !

- Neville, ils ont peut être tord mais ils sont sûrement inquiet pour une bonne raison.

- Aline devenu une prétendue Mangemorte ? non c'est trop. Je n'y crois pas une seconde. Ron et Hermione disent n'importe quoi et je ne veux pas rester une seconde de plus en leur compagnie. Aline est mon amie.

- Mais s'ils avaient raison ? ils la connaissent mieux que nous, et tu dois bien avoué qu'Aline a pas mal changée.

- N'importe quoi, Seamus ! c'est vraiment stupide.

- Ecoute…

- Non, toi écoute-moi : les seules personnes qui semblent avoir changé c'est plutôt Ron et Hermione, je refuse de croire leur petit manège. Je m'en veux déjà d'y avoir prêté attention. Pour une fois, Malfoy m'a bien montré à quel point c'était absurde. Faites comme vous voulez, moi je ne jugerai pas une amie sans preuve !

Furieux, pour une fois, Neville Londubat l'était bel et bien. Il se sentait à la fois déçu et coupable. Comment les deux supposé complices d'Aline pouvaient émettre de telles horreurs ? Et lui qui s'y était laissé prendre… Comment pourrait-il regarder Aline en face, à présent ? Peut être devait-il aller la voir et s'excuser. Mais comment réagirait cette dernière ? Mal, il le ressentait bien. Le pire de l'histoire était que d'autre, malgré la venue des Serpentard, continuaient de douter. A croire que l'affaire des calomnies de Skeeter, quelques années plus tôt, ne leur avait pas servi de leçon. Pauvre Aline, elle ne méritait pas ça, pas encore une fois. Il devait agir, en tant qu'ami véritable, il ne savait encore comment, mais il le ferait.


Bien que le début du voyage fût des plus mouvementé, la fin se passa sans autres incident notoire. Les heures s'étaient donc écoulées inlassablement, permettant aux restes des jeunes Sorciers de se détendre et se divertir. Aline avait décidé de consacrer le reste de son temps à parler avec Ginny et Stephen, qui semblait beaucoup plus à l'aise qu'il ne l'était la première fois. Draco Malfoy n'avait osé rien dire de l'incroyable secret qui le tourmentait, préférant oublier et obéir. Quand Ron et Hermione, satisfait d'avoir obtenu un bon résultat pour leur rumeur, s'étaient contentés de lire ou de faire une partie d'échec.

L'arrivée à la gare de Pré-au-lard fut accueillis avec joie pour tous, bien heureux de pouvoir enfin se dégourdir les jambes après le si long mais habituel trajet. Aline, Stephen et Ginny se dépêchèrent d'aller sur le chemin raboteux où se trouvaient les diligences, pressés d'y mettre un terme définitif, mais ils durent encore attendre avant de pouvoir monter dans l'une d'elle. Alors qu'ils étaient sur le point y parvenir, une chose incroyable se déroula : le Sombral attaché à son carrosse quitta son poste et se dirigea vers Aline, un peu méfiant. Lorsqu'il fut prés d'elle, à la grande surprise de ceux qui pouvait les voir, l'animal commença à s'agiter et bouger sa tête prés de l'Elue, comme pour lui réclamer des caresses. Mais le spectacle ne s'arrêta pas là car, très vite, tous les autres chevaux ailés vinrent à leur tour solliciter une part d'attention. Les diligences finirent par s'entrechoquer et même s'abimer. Aline, complètement ahurie par cette attitude, était coincée entre leur corps squelettique et ne parvenait pas à s'en défaire. Les autres sorciers étaient paniqués ou incrédule, ne sachant pas trop comment réagir puisqu'ils étaient incapables de les voir, seul Stephen ricanait intérieurement du rare spectacle qui s'offrait à lui. Le bazar fut tel qu'Hagrid, toujours pas parti en barque, dut intervenir et remettre de l'ordre avec une incroyable difficulté, et, lorsqu'Aline fut enfin libérée, elle se réfugia le plus loin possible.

- Qu'est ce qui se passe encore ? demanda Ginny en s'approchant de son amie.

- Je ne sais pas ! jamais ils ne se sont conduis comme ça avec moi. mais ils ne voulaient pas m'attaquer, je crois qu'ils m'adoraient… un peu trop d'ailleurs.

- Tu penses que ça à un rapport avec ton passé ; chuchota la rousse.

Aline chercha dans les souvenirs de sa vie antérieure et se rappela, effectivement, qu'il y avait des Sombral mais elle fut incapable de se rappeler pourquoi ils étaient si affectif. Les avaient-elles dressés quand elle était Morgane la Fée ? Elle ne voyait que cette explication.

- Aline ! s'exclama Hagrid qui était enfin parvenu à tout régler. Tu vas bien ? ils ne t'ont pas fait mal ?

- Non, tout va bien, ils ne m'ont rien fait.

- C'est étrange, ils n'ont jamais réagi de cette manière. On réglera ça plus tard. Tous en voiture ! Vous avez suffisamment perdu de temps comme ça !

- A qui la faute ! s'énerva Ron Weasley. A croire que tu n'avais pas assez de célébrité, Potter.

- Boucle là, Ronald ; intervint Ginny, très agressive. Où je te jure que je t'en colle une !

- Allons, du calme ! Hop, montez dans vos diligences, les professeurs vont s'inquiéter.

Les élèves s'exécutèrent mais cela ne les empêchèrent pas de jeter un regard curieux ou méfiant à Aline qui se serait bien passé d'attirer un peu plus l'attention sur elle.

- Tu sembles être très aimé ; annonça Stephen, une fois monté dans la voiture.

- Pas de commentaire ; cingla Aline.

Il n'en fit aucun mais il n'en pensait, malgré tout, pas moins. Les Sombral n'étaient pas des créatures attirés par les Ténèbres, Voldemort le savait, mais ils lui avaient fourni la preuve que son ennemie avait bien changé, comme il le pensait. Il en était ravi, sa seule crainte, à présent, était que le vieux fou et les barrières de Poudlard ne lui refusent l'entrée du château, heureusement pour lui, il passa les grilles sans la moindre difficulté, signe que son plan avait bien marché. Une fois à l'intérieur du château, Tom Jedusor, sous les traits de Cornfoot, retrouva avec une certaine nostalgie le banquet de début d'année et failli se diriger à la table Serpentard jusqu'à ce qu'il se souvienne que le corps, dont il avait pris possession, était à Serdaigle. Corps particulièrement rebelle d'ailleurs, puisque qu'il sentait le véritable propriétaire commencé à se réveiller. Avec un simple effort sur soi même, et grâce au pendentif qui se trouvait caché sous sa chemise, il parvint à reprendre le contrôle. Coup de chance, Dumbledore n'avait rien remarqué. Tandis que les premières années commençait à se rassembler, Voldemort se remémora comment il était parvenu à exécuter la cérémonie qu'il l'avait réduit à l'état d'adolescent : La Possession Charnelle.

Flash Back

Deux Semaines plus tôt.

Lord Voldemort était pleinement satisfait, il avait enfin choisi sa victime, son réceptacle, un adolescent de Sang Pur, bien fait de sa personne, intelligent et, surtout, proche d'Aline Potter. L'obtenir avait été plus facile que prévu, il n'avait pas eut à le kidnapper, le grand père lui avait donné son seul héritier avec joie. Maintenant, le gamin était enfermé dans un cachot en attendant le moment venu. Moment qui se déroulerait cette nuit, dans deux bonnes heures. Il était temps d'y aller. Si tout se passait bien, il reviendrait sous la forme de Stephen Cornfoot, mais pas seulement avec l'apparence : son âme et la sienne allait fusionner en une seule, et il en prendrait le contrôle. Avec le temps, s'il était suffisamment puissant pour imposer sa volonté, l'âme du garçon finirait par s'évaporer et mourir, dans le cas contraire… c'est lui qui en paierait le prix fort. Bien sûr, cette cérémonie avait un prix, celui de ne plus jamais retourner dans son corps d'origine. Il pouvait déjà dire adieu à son ancien enveloppe charnelle, sans regret. Il obtiendrait un organisme plus jeune, plus habile, et différent de l'image de son moldu de père. Il allait retrouver une seconde jeunesse, et avec elle, le pouvoir d'influencer Potter. Confiant dans ce plan dangereux, il se prépara à partir et prit avec lui sa victime stupéfixé. Grace à son transplanage, il se rendit au lieu du rendez-vous : un vieux château en ruine de la Transylvanie, loin des Moldu et des curieux. C'était là que Viorica l'attendait.

- Tu es en avance ; lui reprocha justement la femme blonde qui l'avait senti arrivé.

- N'êtes vous jamais satisfaite ? ricana Voldemort à son ancienne préceptrice.

- Tu n'as pas changé d'avis ? dit-elle pour toute réponse. Tu es bien sûr de toi ? Je te rappelle qu'il n'y aura plus de retour en arrière.

- J'ai fait mon choix, et ce garçon sera mon réceptacle.

Viorica s'approcha du jeune homme et commença par l'examiner minutieusement. Au bout de quelques minutes, elle déclara avec sévérité :

- Tu aurais pu choisir une enveloppe plus soumise. Je sens, par son aura, qu'il ne se laissera pas dominer aussi facilement.

- Peu importe, je ne le laisserais reprendre le contrôle. Je suis Lord Voldemort.

- Non ; rétorqua la blonde. Tu es Tom Jedusor, un homme insolent qui n'hésite pas à se flageller pour obtenir trop de pouvoir. Franchement, je me demande pourquoi j'ai perdu mon temps à t'enseigner ma magie.

- Au lieu de vous plaindre, passons à la cérémonie ; s'amusa le Lord, loin de s'offusquer.

Ils se mirent donc en route et aboutirent dans une immense pièce fissuré, où une table de rituel en pierre les attendait en plein milieu. Une jeune femme, habillée d'une simple robe en lin, se tenait tous prés, ainsi que des récipients contenant du sang et des herbes. D'un coup de baguette, Viorica dédoubla la table et présenta la fille, une de ses disciples et, apparemment, sa future remplaçante.

- Pose le garçon sur une des tables, déshabille-le, et fais-en de même. Puis tu t'allongeras sur celle d'à coté. Ancia, mélanges la poudre d'ortie avec un peu de sang, broies le dictame avec la mauve douce, et ne te pique pas avec la belladone lors de la récupération du jus. Moi, je vais tracer les runes.

Ils s'afférèrent en silence, tout trois concentrés à leur tache, prenant bien garde à respecter les instructions précise de Viorica. Une fois étendue, complètement nu, Voldemort ressenti le froid mordant des bourrasques de vent, puis la jeune novice commença à dessiner sur sa poitrine des lettres de sang. Le rituel ne tarda pas à commencer et, sans s'en rendre compte, il commença à tomber dans une sorte de coma. Le reste fut très flou : il se souvenait d'avoir eut très mal, pendant quelque seconde, d'entendre une série de voix dont il ne comprenait pas le sens et cet odeur de sang qui lui souillait les narines. Lors de son réveil, il crut que quelques minutes s'étaient écoulées mais, voir les rayons du soleil éclairer la salle, lui prouva le contraire. Le plus surprenant fut, malgré tout, de ressentir des muscles endoloris et aussi… des sentiments ? Une chose qu'il n'avait plus obtenue depuis la création des Horcruxe. Mais ce n'était pas les siens, ils appartenaient à Stephen Cornfoot, et lui envahissait l'esprit de façon très désagréable et impossible de s'en débarrasser. Une fois remis, Viorica lui avait tendu un pendentif d'or blanc, incrusté de symbole : un catalyseur puissant qui maintiendrait l'âme du vrai Cornfoot sous contrôle. Son ancien corps fut mis sous cercueil magique en guise de souvenir, humour noir digne de Viorica avant de partir avec sa disciple.

Son plan avait enfin pris jour, il ne lui restait plus qu'a préparer la prochaine rentrée scolaire.

Fin du Flash Back

C'est les applaudissements du dernier élève réparti, placé non loin de lui, qui ramena Voldemort à la réalité. Un potentiel Serdaigle sans intérêt dont il n'avait pas entendu le nom. Son regard se posa sur Aline, assise avec la fille Weasley, loin de la Sang de Bourbe et de l'autre rouquin. Elle semblait pensive et fatiguée. Combien de mois lui faudrait-il pour l'influencer, pour comprendre d'où lui viennent ses pouvoirs ? Trois semaines ? Six mois ? L'année entière ? Peu importe, il prendrait la durée nécessaire, il n'était pas pressé.

- Regarde bien, Aline Potter, ta septième année va marquer le début de ton ascension à ma cause. Je t'aurais, peu importe les moyens, de gré ou de force, tu seras à moi.

Souriant d'un air presque sadique, il se concentra de nouveau sur la répartition. En revanche, il ne remarqua pas qu'à la table des professeurs, un homme observait sa vieille ennemie avec trop d'insistance, un sorcier qui n'attendait qu'une chose : la fin de Voldemort.

(à suivre)


Un grand merci à Okawa, Zod'A et Adenoide pour leur reviews ainsi qu'a tout les autres ^^ j'espere que la suite continuera de vous plaire