Vous l'attendiez, il est là! Je sais que j'ai mit énormément de temps et j'en suis désolée. J'aimerai pouvoir avoir une excuse valable mais je n'en ai pas. J'espère donc que cet ultime chapitre sera à la hauteur de vos espérances.

Je vous souhaite une agréable lecture et j'espère pouvoir vous retrouver pour un dernier commentaire! :)

Veuillez me pardonnez pour les fautes qui se trouveront dans le texte, je n'ai pas eu le courage de relire et tout ça!

Bonne lecture!


Chapitre 20:

Je ne percevais plus aucun son alors que je voyais les gens autour de moi, discuter, rire et même se féliciter. Nous avions gagnés. Pourtant, j'avais l'impression d'être ailleurs. L'impression que ma place n'était pas ici. Je sentais les mains de Demetri caresser lentement mon dos me murmurant à quel point j'étais une idiote. J'aurai pu m'en offusquer dans une autre situation mais il n'avait pas totalement tort.

- Alors comme ça, on se trouve une âme de combattante? me demanda Felix en me donnant une bourrade affective dans le dos qui faillit me faire tomber.
- Contrôle ta force, grommelai-je.
- Mais c'est qu'elle mordrait presque, rit-il. En tout cas, tu as fait du bon boulot. J'ai entendu Caïus parler à Aro de ce que tu as fait. C'était une bonne idée.

Demetri m'interrogea du regard, ne sachant certainement pas pourquoi les loups avaient soudainement arrêtés de combattre. Je lui expliquai brièvement les ordres que j'avais donné au chef de la meute. Mon regard ne put s'empêcher de dériver vers le corps de celui-ci. Il était toujours là, à terre, sa tête tournée vers moi. Ses yeux semblaient me fixer alors que je savais pertinemment que ce n'était pas possible, l'homme n'étant plus de ce monde.

- Les loups restants se sont enfuis, Caïus pense lancer une... expédition pour détruire tout ceux qui restent.
- N'est-ce-pas ce qu'il avait déjà fait autrefois?lançai-je acide.

Même si Caïus m'avait certainement sauvé la vie, je n'arrivai pas à avoir de la reconnaissance, ni quoi que ce soit s'y rapprochant. Je ne voyais que la cruauté que son visage avait exprimé lorsqu'il avait tué cette femme puis son compagnon. Maintenant, son visage rayonnait de bonheur malgré les cadavres qui nous entouraient. De simples humains à présent.

- Quelque chose ne va pas? m'interrogea Demetri en me forçant à lui faire face.
- Crois-tu qu'un vampire puisse vomir? Parce que voir... ça m'en donne réellement envie, fis-je désignant les deux corps sans vie.
- Nous allons retourner à Volterra de toute façon. Des gardes vont s'occuper des corps.

Il caressa ma joue dans un geste tendre qu'il ne se permettait jamais, encore moins en public avant de se saisir de ma main.

- Comment va Chelsea? Afton?
- Regardes pas toi même, s'amusa t-il en me montrant un couple qui s'embrassait à pleine bouche. Ces deux là sont... uniques.
- Et Corin? paniquai-je. Je ne l'ai pas vu.

Si mon cœur en était capable, il aurait certainement battu à cent à l'heure. Mais pas à cause du contact de Demetri mais imaginer que Corin était... mort m'était insupportable. Il était devenu un véritable soutien pour moi, encore plus après le départ de Carlisle. Demetri secoua la tête pour m'annoncer qu'il ne savait pas, qu'il ne l'avait pas vu. Je m'arrachai des bras de Demetri avant de mettre à sa recherche. Demetri me rattrapa, levant les yeux au ciel.

- Ne crois-tu pas que je pourrai t'aider? s'enquit-il. Il paraît que je me débrouille plutôt bien pour retrouver les gens,rit-il.

Néanmoins, je n'avais pas envie de m'amuser. Même si ce qu'il disait était vrai. Je le vis se concentrer et filer rapidement à travers les arbres. Je me dépêchai de le suivre et bientôt, je me retrouvai sur le champ de bataille. Quelques corps sans vie étaient éparpillés par ci par là mais j'essayai de ne pas y prêter attention. Demetri me conduisit près d'un homme qui contemplait cette scène de mort. Même de dos, j'étais capable de le reconnaître. Sentant notre présence, il se retourna et je m'empressai de lui sauter dans les bras. Il recula de quelques pas sous mon poids avant de m'encercler de ses bras à son tour.

- Et qu'est-ce-qui me vaut cet élan d'affection? se moqua t-il.
- J'ai cru... que... que...
- Désolée de te décevoir mais je suis toujours là.
- Ce n'est pas drôle, dis-je en lui donnant un coup dans l'épaule.

Je me détachai de lui alors que je sentais le regard de Demetri sur nous. Un reniflement dédaigneux de sa part fit sourire Corin qui décida de le faire enrager encore plus en entourant mes épaules de son bras.

- Pourrai-je savoir la raison de ta présence ici? Il me semblait que tu avais reçu l'ordre de rester à Volterra.
- Je sais, et Aro va sûrement me le faire regretter mais je ne pouvais décemment pas rester les bras croisés alors que vous risquiez votre vie. Heureusement, la plupart sont en bonnes santés.
- La plupart seulement, soupira Corin. Razvan... il est..

Corin n'eut pas besoin de terminer sa phrase pour que j'en comprenne le sens. A me soucier des personnes qui m'étaient le plus proches, j'en avais oublié les autres. Bien qu'il n'était pas à proprement parler un ami, je ne pouvais m'empêcher de le regretter. Il avait été agréable et prévenant envers moi. Il n'avait jamais rien fait qui puisse m'offusquer. Je regardai Demetri, essayant de déchiffrer son expression. Lui et Razvan n'avaient jamais été de grands amis, même tout le contraire mais le traqueur ne souhaitait certainement pas sa mort.

- Le destin a choisit, se contenta t-il de dire en haussant les épaules.
- Imbécile, grommelai-je.
- Aurais-tu préféré que ce soit moi? Ou peut-être Corin?
- J'aurai préféré qu'il n'arrive rien à personne.
- Malheureusement, ma chère, nous vivons dans le monde réel, pas dans un conte de fées.

J'abandonnai notre petite dispute, consciente qu'il ne me laisserait jamais le dernier mot. Néanmoins, il y avait une part de vérité dans ce qu'il disait. Aussi égoïste que cela pouvait paraître, si j'avais eu à choisir... A quoi est-ce-que je pensai! Je me considérai déjà comme un monstre, ce n'était pas la peine d'en rajouter.

- Nous ferions mieux de rentrer.

Nous nous mîmes en chemin dans le silence le plus profond. J'étais soulagée que nous soyons en paix, que les personnes qui m'étaient le plus cher étaient en vie, qu'à présent, nous pourrions reprendre une vie normale.

Le soleil illuminait la clairière où j'étais allongée, faisant briller ma peau de milles feux. Je contemplai ma main devant ce phénomène qui ne me laissait pas. Mon rire cristallin retentit, brisant le silence de cette journée. Il n'y avait qu'ici que je me sentais réellement bien. A Volterra, j'avais l'impression d'étouffer de plus en plus. Afton et moi attendions notre punition qui tardait à arriver. Aro nous avait fait comprendre son mécontentement mais il n'avait prit aucune sentences. Loin de me réjouir, je ne faisais qu'angoisser davantage. J'imaginai, sans cesse, les pires tortures que son esprit sadique pouvaient lui souffler. Sans compter qu'il n'y avait personne pour me remonter le moral. Afton et Chelsea passaient la plupart de leur temps enfermés dans leur chambre, Corin, Felix et Demetri étaient partis en compagnie de Caïus pour retrouver les derniers rescapés des loups. Ce dernier étaient, sans doute, la raison pour laquelle Aro n'avait rien décidé. Il devait attendre que son condisciple reviennent de mission.

- Pourquoi ne puis-je pas penser à des choses heureuses? soufflai-je en me retournant sur le ventre.

- Sans doute parce que je ne suis pas à tes côtés.

Je sentis une main caresser délicatement mon dos alors que je me retournai immédiatement, faisant face à Demetri. Il avait ce sourire moqueur collé à son visage, comme à son habitude et sa main vint jouer avec une mèche de mes cheveux.

- Comment un homme peut-il être aussi arrogant?

- Comment une femme peut-elle être aussi insupportable? renchérit-il.

Je baissai les bras face à lui et me rallongeai, décidant de l'ignorer.

- Tu ne me demandes pas comment c'est passé notre mission?

- Pourquoi le ferai-je? le taquinai-je, fermant les yeux.

Sa main vint caresser ma joue mais j'ignorai les frissons qui s'emparèrent de mon corps. Aussi idiot qu'il était, il me faisait toujours le même effet.

- Tu n'as pas envie de savoir si nous sommes tous retenus en un seul morceau.

- A voir ta bonne humeur évidente, il n'y aucun doute sur la réussite de votre petite escapade.

- Escapade! Escapade! s'amusa t-il. Nous avons combattus des loups enragés, prêt à nous dépecer.

- Cela a dû être terrible sans mon aide.

- Parce que madame a prit la grosse tête!

Je rouvris les yeux alors que je l'entendis rire à gorge déployé. J'avais juste voulu le chercher, je n'avais en aucun cas prit la grosse tête. Même si savoir que j'avais participé activement à la victoire flattait mon égo, j'étais consciente que je n'étais pas indispensable.

- Tu es fascinante, tu le sais?

- Une minute! Est-ce moi ou tu viens réellement de me faire un compliment?

- Ne le puis-je pas?

- C'est juste que tu ne m'as jamais dit quelque chose de ce genre. Tu es plutôt froid habituellement sauf quand tu as une idée obscène derrière la tête.

Il baissa la tête, amusé de ce que je venais de lui dire mais il ne rajouta rien. Du moins, pas dans l'immédiat. Il semblait réfléchir et vouloir me dire quelque chose.

- Tu sais, je suis plutôt âgé et depuis toutes ces années, je n'avais qu'une seule règle: profites de la vie. J'ai toujours vécu ainsi.

- Qu'essayes-tu de me dire?

- La principale chose que je faisais, c'était séduire les femmes.

- Je te rassure, cela n'a pas changé.

- Pourrais-tu cesser de m'interrompre? s'impatienta t-il, toutefois amusé.

J'acquiesçai alors qu'il se tourna vers moi, plongeant son regard dans le mien.

- Tu sais quel est le premier conseil que mon père m'a donné? Je m'en souviens parfaitement et jusqu'à aujourd'hui, je l'ai suivi sans jamais y réfléchir vraiment.

- Alors assouvis ma curiosité, ô grand maître, me moquai-je tout en étant curieuse.

- Ne crois pas en une chose comme l'amour. Mais si tu veux toujours y croire alors fais en sorte que quelqu'un t'aime. Mais n'aimes pas cette personne *, récita t-il tout en continuant de me fixer.

- Ou... ou veux-tu en venir? bégayai-je, imaginant déjà dix milles scénarios possible à cause de cette phrase.

- Aucune femme ne m'a fait cet effet là, Héléna.

- Tu n'as pas répondu.

- A quoi bon? Tu sais certainement ce que j'essaye de te dire.

Je crois que oui. Mais... et si ce n'était pas vrai, s'il se moquait de moi une nouvelle fois. Qu'il souhaitait seulement me tourner en ridicule pour mieux me rabaisser à la fin. Ou encore, peut-être que j'avais une imagination bien trop fertile. Si ça se trouve, il ne voulait absolument pas dire ce que j'espérai.

- J'aimerai juste t'entendre le dire de ta bouche.

- Tu m'en demandes beaucoup trop ma chère, rit-il en s'approchant dangereusement de mon visage.

- Je pourrai t'y obliger, lui avouai-je.

- Tu ne le feras pas, continua t-il en posant brièvement ses lèvres sur les miennes.

Ce contact de quelques secondes à peine suffit à me faire perdre pieds. Y avait-il réellement une chance pour que nous soyons ensemble? Une chance que je puisse passer l'éternité à ses côtés?

Il continua ce petit jeu, m'embrassant du bout des lèvres avant de s'écarter. Je commençai à le connaître assez bien pour savoir qu'il voulait que je me jette sur lui, que je cède et lui me connaissait assez pour savoir que je ne résisterai pas longtemps. Et il avait raison, je fondis sur ces lèvres, entourant son cou de mes épaules. Il me rapprocha de lui et oubliant que j'étais dans une forêt, à la vue de la première personne qui passerait, je me retrouvai contre lui alors que ses mains ne restèrent pas longtemps sans bouger. Même après ce qui semblait être une déclaration, il ne perdait pas ses habitudes.

- Dis-le moi, bafouillai-je entre deux baisers.

- Jamais... répondit-il en me faisant basculer en arrière.

- Dis-le, insistai-je.

- Plutôt mourir.

Résignée pour cette fois-ci, j'arrêtai mes supplications me contentant d'apprécier le moment présent. Peut-être qu'il se jouait de moi de nouveau, que j'allai être déçu ou encore que rien ne fonctionnerait entre nous deux mais je me risquai à jouer cette fois.

Quatre jour! Quatre jour qui m'avait paru n'être que quatre petites minutes dans ma vie. Je les avais passé, enfermé dans cette chambre avec pour seule compagnie Demetri. Et c'était tout ce qu'il y a de plus agréable. Nous avions bien été interrompus une fois par ce cher Felix mais Demetri s'était assuré qu'il ne remette plus les pieds ici pendant un bon moment.

Mais maintenant, je me sentais étrangement seule depuis que Demetri était parti se nourrir. Recouvert dans ses draps, je contemplai le plafond sans vraiment réfléchir à quelque chose de précis. Allai-je passer mon éternité ainsi? A me contenter d'apprécier le moment présent? Ce n'était pas si mal que ça finalement. Je me relevai, cherchant ma robe du regard. Cela me ferait du bien de me dégourdir les jambes. Ou alors je pourrai rendre visite à Chelsea. Bien qu'elle était peut-être aussi occupée que moi avec Afton? Tant pis, je trouverai bien en temps venu.

J'errai sans but dans les couloirs déserts, espérant croiser quelqu'un que je connaissais et que j'appréciais. Me retrouver face à Jane et à Alec était bien la dernière chose que je voudrais. Bien qu'en réalité, Jane semblait se méfier de moi à présent. Ce que j'avais fait durant cette bataille avait vite fait le tour de Volterra et j'étais devenue assez populaire. Sans vouloir me vanter!

- Aro, nous n'avons pas le choix!

Je me stoppai subitement, ayant reconnu la voix de Caïus. Qu'est-ce-qu'ils pouvaient bien faire dans les couloirs? Je devrai peut-être rebrousser chemin. Je n'avais pas eu de "punition" pour avoir désobéi mais ils n'aimeraient certainement pas que j'écoute leur conversation.

- Il faut y réfléchir sérieusement. Ce n'est pas une décision anodine.

- Elle est dangereuse.

Poussée par la curiosité et l'envie de savoir, je tendis l'oreille plus sérieusement. Cela semblait être une conversation importante. Qu'est-ce-qui pouvait être dangereux? Qui désignait-cette "elle"?

- Elle est aussi un atout important ici.

- Elle n'est pas comme Jane qui fait nos quatre volontés. Son caractère nous portera préjudice.

Donc cette femme était essentielle à Volterra. Et a priori ce n'était pas Jane. Alors qui? Ne pouvaient-ils pas dire un nom?

- Que fera t-on si elle décide de se retourner contre nous?

- Ne crois-tu pas que tu exagères mon ami? Elle ne fera rien. Demetri semble avoir prit une grande importance pour elle.

Une minute... Si je venais bien de comprendre... ils parlaient de moi. La seule qui restait réticente aux ordres donnés par ces maîtres, c'était moi... et...

- J'ai vu comme elle a utilisé son don sur ce loup. Elle pourrait décider de s'en servir contre toi, contre nous! s'emporta Caïus.

La panique commençait à s'emparer de moi. Caïus ne voulait pas de moi ici .

- Nous devons en finir avec elle.

- Elle s'est lié à beaucoup de personnes ici. Comment ferait-on si Chelsea ou même Demetri décidait de nous quitter à cause de cela?

- Alors fais passer cela pour un accident.

Étaient-ils sérieusement en train de planifier... ma mort? La panique s'emparait peu à peu de moi sans que je ne puisse rien y faire. Ce n'était pas sérieux! C'était une mauvaise plaisanterie orchestrée par Aro. Il m'avait senti arriver et s'était sentie de bonne humeur. Ce n'était rien d'autre qu'une blague.

- Peut-être devrais-je sonder son esprit pour savoir ce qu'elle a en tête?

- Elle ne te laisse pas faire! rugit Caïus. Voilà une preuve supplémentaire! N'attendons pas plus longtemps!

- Je dois y réfléchir sérieusement.

Caïus continua de fulminer dans son coin alors que les bruits de pas s'éloignaient. Etais-je en sursis? Je n'allai tout de même pas attendre qu'ils décident de me tuer ou non? J'avais été crée pour Aro et voilà que maintenant on voulait me tuer pour lui. Pour que je n'agisse pas contre lui?

- Héléna?

Corin arriva face à moi, souriant chaleureusement. En temps normal, j'aurai été ravie de le voir mais là, je n'avais pas le cœur à cela. J'avais l'impression d'avoir une corde autour du cou.

- Il y a bien longtemps qu'on ne s'est pas vu. Il faut dire que tu semblais occupé, rit-il en me faisant un clin d'œil plein de sous-entendus. Quelque chose ne va pas? me demanda t-il inquiet.

J'ignorai si je pouvais être encore plus pale qu'en temps habituel mais si c'était le cas, je devais faire peur.

- Que se passe t-il? Tu as vu un mort? essaya t-il de plaisanter pour détendre l'atmosphère.

C'était presque ça! Je venais d'apprendre que j'allai bientôt mourir et cette fois-ci pour de vrai. J'avais été humaine, maintenant vampire, et plus tard je ne deviendrai qu'un tas de cendre.

- Corin... je crois que j'ai des ennuis.

- De quoi parles-tu? Le calme est enfin revenu et tu es une héroïne maintenant.

- Je... il faut que...

Que pouvais-je bien faire? M'enfuir? Partir comme ça sans prévenir personne? J'aurai l'air encore plus suspect et Aro pourrait prendre la décision de me faire disparaître définitivement. Mais si je me cachai bien, personne ne me retrouverait. Hormis Demetri... C'était le meilleur traqueur qui existait. Il voudrait des réponses et...

- Je ne sais pas ce que je dois faire, paniquai-je.

- Expliques moi! Je pourrai peut-être t'aider.

Corin me saisit par les épaules et me força à le regarder. Je ne pouvais pas lui en parler. Je n'étais même pas censé être au courant.

- Héléna! gronda t-il. Parles moi.

- Je vais... je dois voir Aro.

- Pourquoi donc?

Oui, pourquoi? Il fallait que je lui prouve ma loyauté, que... C'était faux! Jamais je n'obéirai totalement à ce monstre. Et je refusai qu'il voit mes pensées les plus intimes.

Combien de fois avais-je souhaité sa mort? Et même si je n'avais jamais prévu de mettre ceci à exécution, il pourrait penser que c'était le cas. J'étais dans de beaux draps.

- Je devrais aller chercher Demetri, il pourra sans doute...

- Non! l'interrompis-je. Surtout pas!

Sans attendre qu'il ne me pose davantage de questions, je le quittai , essayant de fuir ce lieu maudit. Je n'avais aucune idée d'où j'allai. Rapidement, je me retrouvai devant les grandes portes sans savoir ce que je devais faire. Auparavant, mourir et ne plus être ce monstre sanguinaire ne m'aurait pas dérangé plus que cela, mais à présent, tout avait changé. Tout était différent.

Je me laissai glisser au sol, la tête dans les mains, j'essayai de trouver une solution à mes problèmes. Parler avec Aro semblait être le meilleur choix possible mais j'avais la conviction que son choix était déjà fait.

- J'avais une impression bizarre mais je ne savais pas d'où elle venait. Cependant, à te voir dans cet état, je dirai que ça a un rapport avec toi.

Je relevai le visage pour voir Afton, debout devant moi, me fixant avec un sourire railleur.

- Ton don je suppose?

- En effet... Tu sais comment il fonctionne, je pressens les trucs et là, y a un truc qui va pas. Et comme toujours, je ne sais pas de quoi il s'agit. Si tu savais comment c'est frustrant, s'exclama t-il.

- Je te rassure, je vais parfaitement bien.

- Bien entendu, c'est pour cela que tu es assise ici à la vue de tout le monde. Ce n'est pas comme ceci que doit se comporter une femme.

- Je n'ai pas reçu une éducation comme la tienne, pardonnes-moi!

- La petite voleuse devenue vampire. Mais nous ne sommes pas là pour parler de ton passé.

- Afton! Je ne sais pas plus que toi ce qui va se passer. Quand je le découvrirai, je t'en ferai part!

Il y avait une part de mes vérités dans mes paroles. J'ignorai comment cette histoire allait se terminer mais le mauvais sentiment de Afton ne m'aidait pas.

- N'oublies pas que je pressens les mauvaises choses mais aussi les bonnes.

Étais-ce censé me réconforter? Si je n'avais pas entendu cette conversation, j'aurai tout ignoré et j'aurai pu espérer que ce soit une bonne nouvelle qui m'attende.

- Je te proposerai bien de venir chasser avec moi mais je doute que la végétarienne, que tu es, accepte.

J'acquiesçai silencieusement et je me retrouvai à nouveau seule quand il sortit. Je restai dans cette position, admirant le mur d'en face, essayant de trouver une solution qui n'existait pas.

-Je te manquais autant que ça pour que tu fasses le pied de grue à cet endroit?

En à peine trente minutes, je rencontrai trois hommes différents même quatre puisque Felix l'accompagnait. Il m'adressa un bref signe de main et nous laissa. Je me relevai alors que Demetri s'approchait de moi pour m'embrasser.

- Néanmoins, j'aurai préféré que tu attendes dans le lit. Complètement nue... rajouta t-il en me déshabillant du regard.

- Tu n'es qu'un obsédé, me moquai-je pour éviter de penser à... ça.

- Un obsédé qui te fait...

Je posai ma main sur sa bouche avant qu'il ne dise quelque chose que je ne voulais pas entendre. Je savais ce qu'il était capable de dire et je préférai l'interrompre avant.

- Et si tu me disais ce que tu faisais ici.

- Depuis quand préfères-tu parler plutôt que de m'embrasser?

- Nous avons l'éternité pour nous embrasser et plus, je peux bien prendre quelques minutes pour parler.

- L'éternité! m'étonnais-je.

- Penses-tu que je choisirai une femme avec qui je ne suis pas sûre de passer ma vie éternelle?

Je posai brièvement mes lèvres sur les siennes, savourant ce contact qui pourrait ne plus se reproduire. Comment Demetri réagirait-il s'il apprenait qu'il m'était arrivé quelque chose? Serait-il triste? A le voir agir aussi tendrement avec moi, je savais qu'il tenait à moi. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'avais réussi à être heureuse et voilà qu'une fois encore, quelque chose venait tout gâché. Je ne pouvais pas rester sans rien faire.

- Il faut que j'aille voir Aro.

- Pourquoi donc? C'est plutôt rare que tu demandes à t'entretenir avec lui.

- Comme c'est rare de te voir avec la même femme plusieurs jours de suite.

- Très drôle.

Je me détachai doucement de lui. Il m'avertit qu'il serait dans la chambre me faisant comprendre ce à quoi il pensait et je partis rejoindre le bureau personnel de Aro en espérant qu'il s'y trouverait. Je frappai trois coups à la porte mais aucune réponse ne me parvint. S'il n'était pas ici, j'allai devoir me rendre à la tour et il n'apprécierait pas. Ce n'était pas le moment de l'énerver. Ma gorge se serra à l'idée que je puisse être tué selon l'envie du grand "maître". Je tournai la tête sans vraiment en comprendre les raisons. A quoi est-ce-que je m'attendais? Qu'un vampire surgisse par derrière pour m'arracher la tête. Un rire nerveux s'échappa de ma gorge alors que la voix d'Aro se fit entendre.

- Entres.

Je poussai la porte et vis Aro, les mains croisés sur le bureau dans une profonde réflexion. Sûrement en train de réfléchir sur la façon dont il allait se débarrasser de moi sans laisser de trace. Le dégoût qu'il m'inspirait ne fit que s'accentuer, se mélangeant à la peur de ne pas ressortir vivante d'ici.

- Que désires-tu?

Par ou pouvais-je commencer? Je ne pouvais lui dire de but en blanc que j'avais espionné sa conversation avec Caïus et que je voulais des réponses. Pourtant, aucune autre possibilité ne me vint à l'esprit.

- Qui se chargera de la besogne? demandai-je, le mépris perçant facilement dans ma voix.

- De quoi parles-tu?

Même s'il souriait, de cette façon qu'il avait qui le faisait paraître fou, il semblait gêné. C'était bien la première fois que je le voyais dans cet état. Il se racla la gorge tentant de reprendre contenance tandis que l'atmosphère de la pièce devint soudainement lourde.

- Généralement, c'est Felix qui se charge du sale travail mais il faut faire passer cela pour un accident, n'est-ce-pas?

Je pensai qu'il allait me trouver une réponse tout faite ou essayer de m'amadouer avec des promesses mais il ne fit rien de cela. Son rire résonna dans la pièce, alors que je m'efforçai de ne pas lui sauter à la gorge. Avait-il été fou dans sa vie humaine ou l'était-il devenu dans son immortalité?

- Tu es tellement surprenante ma chère. J'apprécie beaucoup cette facette de ta personnalité. Mais je n'aime pas les curieux. Espionner les conversations des gens n'est pas ce que je préfère.

- Alors n'ayez pas discussions sur la mort de quelqu'un dans un couloir.

- Caïus est impatient et il te craint.

- Je l'ai bien compris. Alors combien de temps me reste t-il à vivre?

Je me surprenais moi même de ma propre audace. J'étais venue dans l'espoir de le convaincre de me laisser envie, que je ne ferai rien qui puisse nuire aux Volturis mais au lieu de cela, j'étais cynique et j'avais envie de le provoquer.

- Héléna, soupira t-il. Aucune décision sur ta possible mort n'a été prise.

- Vous mentez. Je commence à vous connaître Aro. Vous êtes un manipulateur, vous faîtes semblant, vous mentez à tous ceux qui vous entourent. Vous êtes prêts à écraser toutes les personnes qui représenteront un obstacle dans votre course au pouvoir.

Bien qu'il ne bronche pas suite à mes paroles, ses prunelles virèrent au noir et la fureur se lisait sur son visage.

- Je ne tolérai pas que l'on me manque de respect, trancha t-il, la voix dure.

- Et pourtant, vous vous permettez de le faire à quiconque ici.

- Cette insolence est une des raisons qui fait que Caïus ne veuille pas de toi à Volterra.

- Pourquoi rejetez la faute sur votre ami? Pourquoi ne pas avouer?

- Et que devrai-je avouer selon toi?

- Vous avez peur. Peur de perdre le pouvoir, peur que je m'en prenne à vous, peur que je vous tue...

- Saches que je n'ai peur de rien.

Nous nous affrontions du regard, immobiles comme des statues grecques. Il se releva et s'approcha de moi. Allait-il me tuer de ses propres mains? Non, il avait plus de classe que cela. Son rang d'aristocrate ne lui permettait pas de faire la sale besogne.

- Pars de Volterra.

Son ordre claqua dans l'air, résonna à mes oreilles pendant quelques secondes. Sous le choc, je demeurai figée pendant quelques minutes avant qu'il ne me rappelle à l'ordre en réitérant sa consigne.

- Pars et ne reviens jamais.

- Pourquoi ne pas me laisser vivre ici?

- Cela me fendrait le cœur de devoir tuer un vampire avec un tel pouvoir mais Caïus n'aura aucun remord à te faire exterminer.

- Alors c'est un conseil? Vous faites ça par pur altruisme? le raillai-je.

- Tu as participé à notre victoire contre les loups, je ne peux l'oublier. Mais je veux que tu partes et je ne veux jamais plus entendre parler de toi. Si jamais dans une semaine, un mois, un an ou dans dix ans, j'entends parler d'une femme avec le don de manipuler les gens, je saurai ou te trouver.

- Alors je dois me faire passer pour morte? Dans quel but? Qu'est-ce-que cela vous apportera?

- Je ferai croire à Caïus et aux autres que tu n'es plus de ce monde. Qu'un loup est venu se venger.

- Je ne peux pas.

- C'est ta seule chance Héléna. Que j'accepte ou non, Caius le fera. Profites de ta dernière journée, fit-il en m'ouvrant la porte signe que je me devais de partir.

- Aussi vite?

- Je veux qu'au coucher du soleil, tu sois partis. Tu prétexteras une partie de chasse, personne ne voudra t'accompagner vu ton régime.

- Demetri partira à ma recherche et il saura que je suis en vie.

- J'ai une mission à lui confier, il partira dans l'après midi. Je m'occupe de tout, tu as juste à disparaître dans la nature.

Je remerciai ma nature de ne pas pouvoir pleurer. Dans le cas contraire, j'aurai été en larmes devant Aro. Quant à ma fierté, elle m'empêchait de ne pas tomber à genoux pour l'implorer de ne rien faire. D'un signe de la main, il m'invita à sortir de son bureau.

- Vous êtes un monstre, lui dis-je sur le pas de la porte.

- Profites bien de ta dernière journée.

Il referma la porte sur moi alors que la rage s'emparait de mon corps. Ce n'était pas comme ça que cela aurait dû se dérouler. Je venais d'être jeté à la rue comme un vulgaire objet. Il se débarrassait de moi comme si je n'étais rien d'autre que de la vermine. Pensait-il que j'allai le remercier de me laisser en vie? A quoi bon continuer de vivre si je devais me faire passer pour morte?

Je fermai les yeux, espérant me réveiller d'un long et interminable cauchemar. D'un pas lent, je commençai à avancer. Devais-je dire adieu aux personnes qui m'étaient chères. Je ne le pouvais pas. Personne ne devait savoir...

Ce n'était pas tant quitter ce château qui me faisait mal mais plutôt le fait de les quitter eux. Ils étaient devenus des amis sur qui je pouvais compter. Je ne pouvais les abandonner ainsi et pourtant par pur égoïsme, j'allai m'en aller, les abandonnant sans explications. Pour rester en vie, j'allai les blesser.

Le cœur lourd, mes pas me menèrent à la chambre de Demetri. Je poussai la porte et le découvris, assis dans son fauteuil, un livre à la main. Je croisai son regard et la honte m'envahit. J'allai le blesser. J'avais mis tant de temps à obtenir cette relation et maintenant, j'allai lui briser le cœur. Si tant est que j'avais prit une telle importance dans sa vie.

- Je voulais t'attendre nu sur le lit mais j'ai pensé que... qu'est-ce-qu'il y a? Tu fais une tête étrange.

Je secouai la tête négativement et allai m'asseoir paisiblement sur ses genoux. Je me blottis contre lui, respirant son parfum à plein poumon.

- Que lis-tu? m'enquis-je, essayant de garder une voix calme.

-Dostoïevski...

- Dans sa version originale? Combien de langues parles-tu?

- J'ai eu le temps d'apprendre mais n'oublies pas d'où je viens ma belle italienne.

Il m'embrassa tendrement et malgré ce doux contact, la tristesse envahissait mon être plus vite que je ne l'aurai voulu. C'était la dernière fois que je l'embrassai, que je le touchai, que je l'avais auprès de moi. Je n'aurai plus jamais l'occasion de refaire ces gestes si simples. J'enfouis ma tête dans son cou alors qu'il resserrait sa prise sur moi.

- Quelque chose me dit que tu ne vas pas bien. As-tu un problème avec Aro?

- Non! C'est juste que... j'ai besoin d'aller chasser.

- Ne m'en veux pas mais te voir te nourrir de sang animal ne me tente pas. Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu t'acharnes dans cette voie.

- Je ne suis pas encore prête. Et j'espère que je le ne serai jamais.

- Excusez moi de vous interrompre! entendis-je Felix derrière la porte.

- Tu peux entrer, riais-je.

- Il semblerait que Aro ait une mission à nous confier, à tous les deux.

- Déjà? me lamentai-je.

Il ne laissait que quelques minutes pour profiter de lui. Les deux hommes me regardèrent étonnés et je prétextai qu'ils venaient à peine de rentrer de leur chasses aux loups.

- Ce devrait être rapide. Profites en pour te désaltérer.

- Bien sûr! Et, Felix? Prends soin de cet idiot.

Felix me regarda étrangement comme s'il comprenait pourquoi je lui disais cela. Mais il ne pouvait pas être au courant. Si Aro avait besoin d'un complice, il ne choisirait pas une des personnes qui m'étaient le plus proches. Je me faisais certainement des idées.

Quand la porte se referma, la solitude m'envahit et même si mes yeux en étaient, à présent, incapables, l'envie de pleurer, elle, était bien là. Je devais me ressaisir, Demetri allait certainement repasser avant de partir. Et en effet, moins d'une dizaine de minutes après son départ, il revint m'avertissant qu'il allait partir avec Felix pour je ne sais trop quoi. Mais le but de sa mission ne m'intéressait guère. C'était la dernière fois... Juste pour vivre, j'allai l'abandonner. J'étais une égoïste!

- Je n'en aurai pas pour longtemps je pense.

- Je vais aller chasser.

- Il faut que tu sois en pleine forme à mon retour! Si tu savais ce que j'ai envie de faire.

Je lui offris le sourire le plus chaleureux dont j'étais capable et l'embrassai fougueusement. C'était la dernière fois que j'aurai cette occasion.

- Calmes tes ardeurs ou je n'arriverai jamais à partir.

J'eus soudainement envie de tout lui dire et peu importe si je devais payer cette révélation de ma vie. Mais aucun son ne voulait sortir. J'étais devenue muette.

- Tu es sûre que tu vas bien? Ne me dis pas que tu es malade parce que dans ce cas là, tu serais un cas unique dans le monde vampirique.

- Parfaitement bien! le rassurai-je.

- Je devrais peut-être demander à Aro d'envoyer quelqu'un d'autre à ma place et je pourrai rester avec toi.

- Non!

- Pourquoi cet empressement?

Il me regarda suspicieusement , croisa les bras sur sa poitrine et attendait une réponse qui ne viendrait jamais. Alors je fis la seule chose que je savais faire depuis ma naissance. Je lui mentis, lui certifiai que j'étais en pleine forme. Cela sembla marcher. Il posa un bref baiser sur mon front et s'en alla. Alors c'était comme cela que se terminait mon histoire. Jouer à la morte... J'avais passé ma vie humaine à vivre comme une ombre furtive, qui disparaissait quand elle en avait besoin. J'étais une inconnue aux yeux de tout le monde. Et aujourd'hui, cela allait recommencer.

- J'ai failli oublier... fit Demetri en surgissant dans la pièce. Ya polubil tiebia **.

- Pardon?

Sans me donner plus d'explications, il me quitta de nouveau. Je n'avais pas compris le sens de ses paroles, ne parlant aucun mot de russe mais mon instinct me soufflait que c'était important. Que les derniers mots qu'il m'avait dresser, il ne les avait jamais dit auparavant.

Je posai une main sur la poignée de la porte, gravant dans ma mémoire chaque moment passé dans cette chambre, dans ce château... A partir du moment où j'aurai posé un pied en dehors de Volterra, ma vie allait de nouveau changer comme dans cette ruelle... Ma transformation m'avait plongé dans un enfer. Un enfer qui était devenue mon paradis.

* Cette phrase n'est pas de moi. J'ai regardé un drama coréen où le héros disait cela et ça m'a beaucoup plu alors j'ai voulu l'introduire ici!

** Je suis tombé amoureux de toi en russe.


*Évite agilement les tomates et part se protéger derrière son pc*

Alors? Rassurez-moi, c'était bien?

En tout cas, j'aimerai remercier toutes les personnes qui m'ont lu et encore plus ceux qui m'ont laissé des commentaires. J'ai rencontré des personnes géniales et j'ai passé de supers moments à lire vos reviews! Alors merci beaucoup!