Tous les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, sauf ceux qui sont sortis de mon imagination.
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Hello !
J'espère que vous allez tous bien !
Je n'aurais pas assez de mots pour m'excuser pour cet incroyable retard, je suis vraiment désolée. Merci pour tous vos messages de soutien, ils m'ont fait super plaisir. Petit à petit, tout va mieux dans ma famille et après une petite cure de sommeil, voilà la suite et le dernier chapitre des Fautes du Père. On se retrouve à la fin.
Bon, sur ce… Bonne soirée et à bientôt !
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Bonne lecture !
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Résumé : Edward a été arrêté à la place de Gabriel. Il se retrouve donc en salle d'interrogatoire alors que son jumeau est auprès de sa famille. Pendant ce temps, Gabriel réussit à se faire passer pour son frère, il réussit même à enlever Stefan sans que personne ne le sache et il fera un petit détour par la chambre de Carlisle pour tenter de le tuer. Cependant, après avoir réussi à s'évader en prenant Penny en otage, Edward attire l'attention de son frère en se rendant sur le toit de l'Hôpital, d'où il saute espérant ainsi mettre un terme à la folie meurtrière de son frère. Les jumeaux ont sauté et un seul est en vie, mais lequel ?
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Chapitre 25 : Trouver la paix
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Bella prit le gobelet de café que venait de préparer la machine. Sa boisson brûlante en main, elle repartit en direction de la chambre de l'homme qu'elle espérait être Edward. Elle passa devant les deux agents du FBI qui la laissèrent entrer. Une fois dans la pièce, elle reprit sa place dans le fauteuil qui faisait face au lit. La jeune femme se pelotonna dans le vaste siège, ramenant ses genoux contre sa poitrine, s'enroulant dans un plaid, sa tête reposa contre le dossier alors qu'elle prenait une gorgée de café. Son regard ne cessait d'observer le patient blafard allongé dans le lit, se demandant, espérant qu'il s'agissait de son compagnon. Les analyses ADN tout comme les empreintes digitales n'avaient rien donné, elles étaient identiques. Les médecins auraient pu s'appuyer sur les blessures constatées sur Gabriel lorsqu'il s'était fait passé pour Edward, cependant, la chute avait rendu cette identification quasi-impossible. Bella prit une nouvelle gorgée avant de poser son gobelet sur la tablette à proximité. Lentement, elle se leva et s'approcha du lit. Ses yeux se promenèrent sur le tube qui permettait à l'homme de respirer, elle avait dû mal à discerner le visage ou le corps du malade tant il était recouvert par des bandages. Plusieurs fils s'échappaient de son corps que ce soit ceux des transfusions qui le nourrissaient et délivraient des antalgiques, que d'autres qui contrôlaient ses fonctions vitales. Bella effleura les doigts de l'homme, frôlant les sangles qui retenaient le patient prisonnier du lit. Une vague de nausée l'envahit alors qu'elle imaginait pendant quelques secondes que cet homme était Gabriel et non Edward. Elle étouffa un sanglot, refusant d'accepter cette possibilité, c'était Edward qui était allongé là, c'était lui qu'elle veillait ! Elle caressa tendrement les cheveux du jeune homme, elle allait se pencher pour déposer un baiser sur le sommet de sa tête, ses lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres de la peau, mais elle ne put aller plus loin. Et si c'était Gabriel ? Bella ferma ses paupières, retenant autant qu'elle le pouvait les larmes qui menaçaient de lui échapper.
« -Bella ?
La jeune femme inspira profondément avant de se redresser et de faire face à Russell qui venait d'entrer dans la chambre.
-J'ai réussi à convaincre les Cullen d'aller se reposer, il serait bon que vous en fassiez autant.
-Je ne veux pas le laisser seul, protesta-t-elle.
-Il ne sera pas seul. Je vais rester à ses côtés.
-Savez-vous… Savez-vous si le médecin a pu déterminer si c'est bien Gabriel qui est mort ?
-L'autopsie est en cours.
Bella frissonna alors que son esprit repoussait de toutes ses forces la possibilité que le corps d'Edward soit allongé sur la table froide du médecin légiste.
-Et Carlisle ? Demanda la jeune femme.
Elle se demandait encore pourquoi le médecin n'était pas venu pour voir son fils, leur assurer qu'il s'agissait bien d'Edward.
-Il viendra, mais pas tout de suite, lui apprit l'agent Davies, il a besoin de repos. Cependant, même si jusqu'à présent Carlisle a été le seul à les différencier, je crains que cette fois cela ne soit pas suffisant.
-Pourquoi ?
-Nous avons besoin de certitudes, pas de suppositions. Allez, venez, Bella, vous avez besoin de repos.
Pour toute réponse, Bella reprit sa place dans le fauteuil auprès du lit. Un léger soupir lui apprit que Russell n'insisterait pas davantage, du coin de l'œil, elle le vit prendre place dans l'autre fauteuil. Un léger silence s'installa dans la chambre. La jeune femme s'autorisa à fermer quelques secondes les yeux, ces derniers devenant brûlant parce qu'elle avait trop pleuré ou trop longtemps fixé l'homme pour desceller une quelconque réponse sur son identité. Bella ne put retenir un sursaut quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle croisa le regard de Russell qui était en train de l'emmitoufler dans un plaid pour qu'elle n'ait pas froid.
-Désolé, je ne voulais pas vous réveiller, s'excusa-t-il.
-Ce n'est rien, assura-t-elle en lui offrant un petit sourire alors qu'il s'asseyait sur le rebord du lit. Je… Je n'arrive pas à croire que Gabriel nous ait aussi facilement dupé. Comment pouvait-il savoir que j'avais fait des lasagnes ?
-Je l'ignore, admit Russell, mais ce dont nous sommes sûrs c'est qu'il était obnubilé par Edward. Il est donc fort probable qu'il vous ait espionné pendant tout ce temps. Vous n'avez pas à vous en vouloir Bella, croyez-moi, vous ne vous êtes pas retrouvée enfermée dans une salle d'interrogatoire avec votre protégé sans être capable de le reconnaître !
-Nous sommes tous fatigués, reconnut Bella, et cette histoire a mis nos nerfs à fleur de peau.
-Ce n'est pas une excuse, marmonna Russell. »
Bella mordilla sa lèvre inférieure quand elle vit l'homme passer une main nerveuse sur son visage pour dissimuler ses larmes. L'agent du FBI murmura de brèves excuses avant de se lever et de quitter d'un pas pressé la chambre. Bella hésita à le suivre, elle voulait le réconforter, mais la sonnerie stridente d'une des machines à laquelle était relié le malade la retint. La jeune femme eut le temps de voir le tracé plat sur l'un des écrans avant d'être poussée sans ménagement hors de la chambre par l'équipe médicale. Avant que la porte ne se referme sur elle, elle eut le temps de voir l'infirmière abaisser le lit pour que le patient se retrouve en position allongée pendant que le médecin injectait un produit dans la perfusion. Lentement, elle se laissa glisser le long du mur. Un cri mêlé d'impuissance et de rage franchit le seuil de ses lèvres alors que ses doigts se crispaient autour de ses cheveux, elle ne tenta pas de maîtriser les tremblements qui parcouraient son corps. Ses larmes coulèrent librement le long de ses joues alors qu'elle suppliait de toutes ses forces pour qu'Edward soit là à ses côtés.
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Tout était étrange autour de lui et il se demanda pendant un instant où il était. Même s'il se sentait perdu, un étrange sentiment de plénitude l'étreignait, s'enroulant autour de lui tel un manteau alors qu'il se levait pour faire quelques pas. Ses pieds dénudés touchèrent agréablement l'herbe fraîche qui chatouillait la plante de ses pieds, le soleil caressait son visage. Il fit quelques pas, savourant la douceur de l'air sur sa peau. Le chant des oiseaux était mélodieux à ses oreilles, lui rappelant vaguement une mélodie qui lui semblait connaitre sur le bout des doigts, d'ailleurs ceux-ci bougeaient sans qu'il ne le leur demande au rythme de la musique. Un bruit d'eau qu'il n'avait jusqu'alors pas discerné attira son attention. Il fit quelques pas qui le menèrent à un petit lac alimenté par une cascade impressionnante. Il leva la tête, cherchant à voir le sommet de celle-ci, mais elle semblait se perdre dans les nuages. Sans qu'il ne le leur demande, ses pas le menèrent au bord du lac dont l'eau claire ne cessait de l'appeler. Il s'agenouilla. Ses doigts effleurèrent la surface, augmentant un peu plus l'irrépressible envie qu'il avait de plonger dans cette eau transparente. Sans se soucier de mouiller son pantalon blanc, il se redressa et fit un pas, l'eau caressa ses chevilles. Il allait faire un autre pas, s'enfonçant un peu plus quand le chant des oiseaux retentit à nouveau. Leur mélodie ne cessait de le hanter, celle-ci semblait le retenir, le rappeler vers la terre ferme. Il allait revenir sur les berges du lac quand un clapotis dans l'eau attira son attention, une silhouette se dessina lentement à quelques mètres de lui, une silhouette étrangement familière.
Doucement, il se détourna de la rive pour s'approcher de la silhouette. Au fur et à mesure qu'il avançait, l'eau lui parut de plus en plus froide, bientôt, celle-ci lécha sa taille. Le corps frissonnant de froid, les dents claquantes et les lèvres tremblantes, il tendit pourtant une main vers la femme qui lui faisait face. Ses doigts effleurèrent la joue rose et étrangement chaude, ne ressentait-elle donc pas le froid qui l'étreignait ? Comme si elle avait entendu sa question silencieuse, elle s'approcha pour l'entourer de ses bras, guidant sa tête vers sa poitrine où il trouva refuge pendant qu'elle caressait tendrement ses cheveux. Au loin, il pouvait toujours entendre la mélodie qui l'avait ramené vers le rivage, celle-ci semblait pourtant plus faible même s'il transparaissait une certaine urgence dans ses notes. Une main glissa le long de sa joue pour le forcer à relever la tête, il se noya dans un regard emplit d'amour.
« -Mon petit, souffla doucement Elisabeth.
-Maman, murmura-t-il d'une voix étonnement faible.
-Edward… Si tu savais à quel point je suis fière de toi ! Tu es devenu un homme magnifique et courageux.
-Maman.
Il ne put que répéter ce mot avant de se couler une nouvelle fois dans l'étreinte rassurante de sa mère, il s'accrocha à elle, il se sentait en sécurité à ses côtés et il faisait son possible pour ignorer la mélodie qui ne cessait de l'appeler.
-Je t'aime, mon chéri, je t'aime tellement. Je suis navrée que nous ayons été séparés aussi tôt. J'aurais aimé te voir devenir cet homme merveilleux, j'aurais aimé être là pour toutes les étapes importantes de ta vie.
-Moi aussi… Je suis désolé…
-Pourquoi, mon cœur ?
-De t'avoir oublié, sanglota Edward, comment ai-je pu t'oublier, maman ? Comment ai-je pu alors que tu as donné ta vie pour moi ?
-Tu n'étais qu'un petit garçon, tu n'as pas à t'en vouloir. Si j'en avais eu la possibilité, j'aurais souhaité que jamais tu ne te rappelles, même si cela signifiait m'oublier.
-Non ! Tu ne peux pas dire ça, non ! Je me serais souvenu de toi à un moment ou à un autre ! Déclara-t-il farouchement.
-Peut-être… Mon ange, je n'étais pas physiquement à tes côtés, mais j'ai toujours veillé sur toi et je sais que Carlisle et Esmé t'ont aimé et t'aiment autant qu'Emmett ou Alice. Esmé a été une merveilleuse maman.
-Mais elle n'est pas toi, s'obstina-t-il sur un ton boudeur.
-Il n'y a rien que je n'ai fait qu'elle ne ferait pas elle aussi pour toi, gronda doucement Elisabeth.
Edward acquiesça distraitement de la tête ce qui fit sourire tendrement Elisabeth qui se pencha pour embrasser ses joues.
-Tu resteras avec moi ? Murmura-t-il avec appréhension.
-Pour l'éternité, répondit doucement Elisabeth.
Lentement, sa mère se détourna de lui. Un petit cri de protestation franchit le seuil de ses lèvres quand il se retrouva seul dans l'eau, le froid gagnant chaque parcelle de sa peau.
-Maman ! Appela-t-il paniqué.
Elisabeth stoppa son avancée pour se tourner vers lui, un sourire éclairait son visage et elle tendit une main qu'il n'hésita pas à saisir. Edward fit un pas vers elle avant de serrer les dents, une vague de douleur venait de traverser son corps.
-Edward ?
-J'ai mal…
-Ce n'est rien mon chéri, viens avec moi.
Edward hocha la tête et fit un nouveau pas. Il ne comprenait pas pourquoi à chacun de ses pas, la douleur lui paraissait plus vive, le froid n'allait pas tarder à le figer sur place, pourtant, il réunit ses forces pour suivre sa mère. La mélodie entêtante résonna à nouveau, tel un bourdonnement devenu agaçant à ses oreilles.
-Viens, mon fils.
La prise de la main d'Elisabeth sur la sienne se raffermit, elle le tirait, l'entraînant dans son sillage alors que son cerveau qui semblait fonctionner au ralenti ne cessait d'attirer son attention sur la mélodie. Le jeune homme fronça les sourcils, il connaissait cette musique, elle lui rappelait quelque chose, ou plutôt, quelqu'un. Les notes ressemblaient à une berceuse, une berceuse qui lui évoquait de longs cheveux bruns, une douceur, une chaleur… Elle semblait éveiller une flamme dans sa poitrine, une flamme vacillante mais qui paraissait lutter pour s'étendre à tout son être. Cependant, la douleur, le froid, semblèrent disparaître quand ils furent presque au pied de la cascade. Une douce torpeur l'envahit, il se sentait bien et étrangement heureux.
-Edward !
Il se figea avant de tourner frénétiquement la tête pour chercher la personne qui l'appelait, mais il n'y avait personne, personne hormis sa mère et cette mélodie enivrante.
-Ne te retourne pas, suis-moi ! Ordonna Elisabeth.
Des perles d'eau s'échappant de la cascade caressèrent son visage. Edward avait l'étrange impression que s'il passait à travers le voile d'eau, il s'embarquerait pour un voyage sans retour. Il hésita. Il voulait suivre sa mère, rester dans l'étau protecteur de ses bras, pourtant, il n'avait de cesse de se tourner vers la berge où il lui sembla soudain apercevoir une silhouette. Une jeune femme le regardait tristement, des larmes embuaient ses magnifiques yeux chocolat, les perles translucides coulaient le long de ses traits trop beaux pour être aussi tristes.
-Bella…
Le nom franchit le seuil de ses lèvres sans qu'il ne sache pourquoi il le murmurait, cette femme éveillait quelque chose en lui, mais il n'aurait su dire quoi. Qui était-elle ? Pourquoi pleurait-elle ?
-Edward, viens, il est temps de partir.
Il observa sa mère avant de se tourner une nouvelle fois vers l'inconnue, Bella… Son cœur semblait protester à l'idée de s'éloigner d'elle. Brusquement, une autre silhouette se dessina aux côtés de Bella, une silhouette plus petite, celle d'un enfant. Alors que toute douleur avait enfin disparu, Edward sentit son cœur se serrer. Il eut l'impression qu'on le poignardait alors qu'il voyait le visage ruisselant de larmes de l'enfant.
-Papa !
Edward lâcha la main de sa mère, il n'avait plus qu'une idée en tête : courir les consoler. Il voulait les serrer dans ses bras, aussi bien la femme que l'enfant, il ne savait pas comment il pouvait l'affirmer, mais il était sûr que l'un comme l'autre étaient une partie de lui-même. Alors qu'il marchait vers eux, une main enserra sa taille, le retenant près du voile d'eau formé par la cascade. Il se tourna pour faire face à sa mère dont les yeux étaient voilés par la tristesse.
-Mon chéri…
-Laisse-moi, maman, laisse-moi, il faut que je les retrouve ! Se débattit-il étonné par la force avec laquelle sa mère l'étreignait.
-Tu ne peux pas, tu ne peux plus… Viens avec moi, Edward, viens avec maman. La douleur disparaîtra, je te le promets. »
Edward ne voulait pas la suivre. Il rêvait de pouvoir rattraper le temps perdu avec sa mère, mais ses souvenirs étaient de retour. Ils étaient douloureux, mais bien présents et il ne pouvait abandonner la femme de sa vie et surtout son fils, son petit garçon. Stefan avait déjà perdu sa mère, il ne pouvait pas l'abandonner à son tour, il devait se battre pour lui, pour eux. Réunissant toutes ses forces, il repoussa Elisabeth pour tenter de rejoindre la rive. Cependant, à chacun de ses pas, la douleur s'intensifiait, le froid devenait insupportable. Il tendit une main vers eux, vers Stefan, vers Bella, sans pouvoir les atteindre. Ses forces l'abandonnaient alors qu'il s'enfonçait dans l'eau glaciale qui étouffa son cri alors qu'il hurlait désespérément leurs prénoms.
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Carlisle ne savait plus comment il était arrivé là. Les derniers jours demeuraient un peu flous dans son esprit. Il se rappelait de la terreur qui l'avait envahi quand il avait compris que Gabriel avait pris la place d'Edward, il se rappelait le soulagement qu'il avait ressenti quand l'Eventreur était parti précipitamment. Avant de sombrer dans l'inconscience, il avait verrouillé ses bras autour du corps de Stefan, priant pour que Gabriel ne revienne pas le lui enlever. Les heures qui suivirent furent troublent dans son esprit, se partageant entre la douleur et la folie. Son corps avait fini par baisser les armes, la fièvre avait gagné son être et il avait eu du mal à lutter contre l'infection qui s'était propagée. La plupart du temps, il était inconscient de ce qui se passait autour de lui et les brefs moments où il avait été éveillé, il avait eu du mal à se rappeler où il était, son esprit mélangeant tous les évènements. Lorsqu'enfin, son corps s'était rétabli, il avait ouvert les yeux pour croiser le regard embué de larmes d'Esmé. Son épouse s'était jetée à son cou, sanglotant contre lui. Une boule s'était formée au niveau de sa gorge, car même si Esmé n'avait rien dit, il sut que quelque chose de grave était arrivé. Il ferma les yeux, enrayant le flot de larmes alors qu'il murmurait désespérément le prénom de son aîné. Edward…
Carlisle sortit de ses pensées pour fixer la tombe qui lui faisait face. Il était seul dans l'immense cimetière c'est pour cela qu'il sursauta quand il entendit le bruit de pas sur le gravier. Il leva la tête avant de brutalement détourner le regard. Il inspira profondément et enfila une paire de lunettes de soleil pour dissimuler ses yeux rougis. Il eut un reniflement peu élégant quand l'homme s'arrêta à sa hauteur, Carlisle fouilla ses poches qui étaient désespérément vides. Une main réconfortante se posa sur son épaule pour attirer son attention. Le médecin prit le mouchoir en papier et eut un léger hochement de tête en guise de remerciement. Ils restèrent ainsi pendant de longues minutes, silencieux, lui fixant la tombe alors qu'il sentait peser sur lui le regard de Russell.
« -Vous n'approuvez pas ma présence ici, comprit Carlisle.
-Effectivement, il me semble que votre place est plutôt dans un lit. Je crois me rappeler que les médecins ne vous ont pas donné l'autorisation de sortir ?
-En tant que médecin, je connais mes limites.
-Laissez-moi en douter, soupira Russell avec tout de même un sourire. Acceptez tout de même de venir vous asseoir sur le banc juste derrière.
Bien qu'il lui en coûtait de l'admettre, ses points de suture tiraient pas mal et il avait épuisé beaucoup de ses forces pour faire le voyage jusqu'au cimetière. Il ne repoussa pas le bras de Russell qui s'enroula autour de sa taille, ils s'installèrent sur le banc. Son regard se perdit à nouveau sur la tombe.
-J'ai échoué, murmura-t-il. J'avais promis à Esmé de lui offrir une vie heureuse, de chérir et de protéger nos enfants, je n'ai pas tenu ma promesse. Je les ai tous fait souffrir avec mon passé, mes secrets…
-Carlisle, vous me faites penser à un vieux lion blessé.
Le médecin lança un regard surpris au mentor de son fils avant de laisser échapper un léger rire amer.
-Ce que je veux dire, reprit Russell, c'est que vous avez tout fait pour protéger votre famille et quoi que vous en pensiez, vous avez réussi. Vous avez toujours fait ce qui vous paraissait juste, je suis admiratif de votre courage et de votre ténacité. Pendant toutes ces années, vous avez monté la garde, veillé sur vos petits et vous avez sorti les crocs dès que la menace s'est fait sentir. Cependant, vous n'êtes qu'un homme, pas un dieu, vous n'êtes pas tout puissant.
-J'aurais dû….
-Etre sur ce toit et qu'auriez-vous fait ? Edward avait pris sa décision, il allait sauter quoi qu'il se passe, vous n'auriez pas pu le faire changer d'avis.
-J'aurais …
-Cessez de vous en vouloir, Carlisle. Croyez bien que moi aussi j'aurais préféré une autre fin à cette histoire, mais d'un autre côté, je me dis que c'est mieux ainsi. S'il n'était pas mort, je pense que cela n'aurait entraîné que plus de souffrance, pour lui, pour vous.
-Je ne peux m'empêcher de penser que si j'avais…
-Cessez donc de vous tourmenter, Elisabeth a pris une décision et quoi que vous en pensiez, je pense que c'était la meilleure qui soit.
Carlisle passa une main lasse sur son visage. Il s'adossa ensuite contre le dossier en bois du banc.
-Comment m'avez-vous retrouvé ? Demanda-t-il soudain désireux de changer de sujet.
-Quelqu'un qui vous connaît très bien m'a dit que vous seriez sûrement ici.
-Oh…, murmura Carlisle dont le visage se ferma, j'imagine que ma présence ici ne doit pas être à son goût.
-C'est effectivement le cas, mais je pense que c'est plus lié au fait que vous vous baladiez seul alors que vous n'êtes pas en pleine forme. Il était plus inquiet que furieux.
-Je confirme.
Carlisle tourna la tête pour croiser le regard troublé de son fils, celui-ci remercia Sam qui avait poussé son fauteuil jusqu'à eux. L'agent du FBI le salua d'un hochement de tête avant de faire demi-tour.
-Je vais vous laisser discuter, annonça Russell qui se leva pour rejoindre Sam.
Carlisle regarda les deux hommes s'éloigner de quelques pas pour s'installer sur un banc où ils étaient suffisamment près pour les surveiller tout en leur laissant une certaine intimité. Carlisle se leva pour aider son fils à se rapprocher quand il remarqua que celui-ci peinait à faire rouler son fauteuil pour être à ses côtés.
-Tu sais que maman est furieuse, confia doucement Edward, elle a eu la peur de sa vie quand elle a trouvé ta chambre vide.
-J'ai laissé un mot, se défendit maladroitement Carlisle.
-Tu crois que ça l'a rassuré ? Railla son fils. Je ne donne pas cher de nos peaux quand nous rentrerons.
-Ta mère ne sait pas que tu es sorti ?
-Non, mais je crains plus Bella que maman, grimaça Edward ce qui lui arracha un sourire. Enfin, étant donné que nous sommes dans le pétrin, autant en profiter pour discuter, non ?
-Oui. Je comprendrais que tu n'apprécies et ne comprennes pas ma présence ici, admit le médecin.
-C'est le cas. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre où tu étais allé. Je te mentirai si je disais que je n'ai pas été furieux, que je n'ai pas compris pourquoi tu faisais ça… Puis, j'ai pensé à Stefan, à l'amour que j'ai pour lui et même si ça me fait mal, je comprends que tu ais eu besoin de venir et…
Carlisle observa le visage de son fils quand il n'entendit plus sa voix, il put voir ses magnifiques émeraudes troublées par des larmes. Edward inspira profondément et il posa sa main sur la sienne, l'étreignant pour tenter de le rassurer, de le réconforter, son fils lui offrit un regard reconnaissant avant d'essuyer d'un geste rageur les larmes qui lui avaient échappé.
-Edward, je sais le mal que Gabriel t'a fait, mais je ne peux oublier le fait qu'il est aussi mon fils. Je sais que je ne devrais pas en vouloir à Elisabeth, mais je ne cesse de me demander si j'aurais pu changer quelque chose, j'aurais pu l'aider, si seulement j'avais pu vous sauver tous les deux.
-Tu n'aurais pas pu.
Carlisle tressaillit en entendant le ton froid et cassant de son fils. De part son travail, Edward était confronté à la partie la plus sombre des hommes, pourtant, il avait toujours admiré la manière dont son fils avait su préserver sa foi en l'être humain, foi qu'il semblait avoir perdue aujourd'hui...
-Même si Gabriel avait eu une famille aimante, des parents normaux et attentifs à ses besoins, rien n'aurait changé, affirma Edward. C'était un sociopathe, il est né ainsi. Gabriel n'a jamais su faire la différence entre le bien et le mal. Il a toujours manqué d'empathie face à la souffrance, à la douleur des autres. Rien ne le touchait, rien n'atteignait son esprit. La seule fois où il a peut-être pu ressentir quelque chose c'est quand il me blessait, me torturait, ce qui expliquait sûrement son obsession pour moi.
-Le médecin, la partie rationnelle, de mon être ne peut qu'abonder en ton sens, mais le père se désespère de n'avoir pas su, de ne pas avoir eu la force ou l'opportunité de changer les choses. Je n'ai pas su protéger ma famille.
-Foutaises ! Gronda Edward visiblement furieux. Tu nous as protégé ! Tu nous as sauvé ! Sans toi, je serais mort, Bella serait morte, Stefan serait mort ! Alors, cesse de culpabiliser. Tu vas sûrement penser que je délirais, mais tu sais quand j'ai fait un arrêt cardiaque ?
Carlisle ne put empêcher son corps de se raidir en se rappelant qu'il avait failli le perdre, il s'en était fallu de peu que l'équipe médicale ne parvienne pas à le réanimer.
-Oui, murmura Carlisle.
-J'ai vu maman.
-Quoi ?... Elisabeth ?
-Oui, elle était là, confia Edward dans un chuchotis hésitant, elle m'attendait. Je… J'étais tellement bien dans ses bras, je me sentais en sécurité et tant aimé. Elle était si belle, encore plus belle que dans mes souvenirs. Elle voulait m'emmener… mais… mais je n'ai pas pu la suivre. Ma place était ici même si je ne souhaitais pas l'abandonner une nouvelle fois. Cependant, au moment où je sentais mon esprit revenir dans le monde des vivants, je l'ai vu une dernière fois. Elle était heureuse, heureuse que je revienne vers vous, heureuse de savoir que nous étions une famille aimante et aussi complice. Alors, il serait temps que tu comprennes que tu n'as rien à regretter, tu as réussi. As-tu besoin d'une preuve supplémentaire, il te suffit de regarder ton petit-fils.
-Tu as vu Elisabeth ? Répéta Carlisle d'une voix émue.
-Ne vas pas me faire passer une IRM ou un scanner, je n'ai pas de lésions cérébrales qui m'ont donné des visions ! Gronda Edward avec un léger amusement.
-Peut-être les drogues ? Proposa Carlisle en rentrant dans son jeu.
-Peut-être… Même si je me plais à penser qu'il y avait quelque chose de réel dans cet étrange rêve.
-Je l'espère aussi. »
Carlisle sourit. Sincèrement, il espérait qu'un autre monde les attendait, un monde où Elisabeth pourrait enfin profiter de son merveilleux fils. Les propos du jeune homme étaient sincères, il n'en doutait pas, même s'il avait encore du mal à accepter son impuissance, son fils, Gabriel a toujours été une âme perdue. Inspirant profondément, il se leva et s'approcha de la tombe du tueur. Le père en deuil s'agenouilla et déposa une rose blanche contre la pierre tombale. Carlisle tressaillit quand il entendit les roues du fauteuil d'Edward s'approcher de lui. Il se retourna pour voir son fils s'arrêter à ses côtés avant de baisser la tête et de joindre ses mains en une posture de recueillement. Une petite étincelle se raviva en Carlisle, tout n'était pas fini, Edward avait beaucoup perdu, mais il restait toujours en lui cette parcelle de bonté qui faisait sa fierté. Lorsque son fils releva la tête, il s'agenouilla à ses côtés pour le serrer dans ses bras. Quand il rompit leur étreinte, Carlisle déposa un baiser sur le front d'Edward avant de prendre les commandes du fauteuil pour pousser Edward vers les deux agents qui se levèrent à leur arrivée. Ils gagnèrent leurs véhicules. Une fois assis aux côtés de Russell, Carlisle se rendit compte qu'il était soulagé, un poids avait disparu de sur ses épaules, il avait pu se recueillir sur la tombe de Gabriel, dire adieu à ce fils qu'il n'avait jamais connu et s'assurer qu'il avait toujours l'amour de son aîné. La douleur avait fait place à la paix quand Edward l'avait rejoint, lui rappelant que sa famille l'attendait, sa famille plus aimante et unie que jamais.
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Edward laissa échapper un soupir en observant la maison qui lui faisait face. La belle façade blanche était baignée par la douce lueur du matin. Un sourire se dessina sur son visage quand il entendit Esmé râler après Emmett qui avait décidé d'enfermer Stefan dans un des cartons vide du déménagement. Il se détourna des pitreries des deux enfants de la famille dont Esmé tentait désespérément de calmer les ardeurs pour voir Bella fuir précipitamment Alice qui ne cessait de vouloir la faire changer d'avis quant à la couleur des murs de la cuisine. Edward se dit qu'il devrait voler au secours de sa belle avant que le petit lutin ne redécore tout leur intérieur à ses goûts parfois un peu trop étranges pour lui. Une tape sur son épaule le fit sursauter, Russell lui sourit tout en lui demandant de dégager le passage avant de se tourner vers Jasper et Sam pour les houspiller.
« -Allez, la jeunesse ! Ce meuble devrait déjà être dans le salon ! Rappela son mentor.
-Mais vous n'avez qu'à venir nous donner un coup de main ! Haleta Jasper à bout de souffle. Emmett ! Lâche ce gosse et viens !
-Alors, on a oublié de faire de la gonflette, railla son cadet en venant aider Jasper.
Russell se hâta de mettre un terme à la dispute qui menaçait d'éclore en les pressant d'apporter le meuble à l'intérieur. Edward s'avança dans la pelouse, encore humide de la rosée du matin, pour apercevoir Rosalie et Penny qui s'activaient en cuisine pendant que Caitlin semblait se battre avec une tringle de rideaux.
-Tout va bien ?
Edward leva la tête pour croiser le regard préoccupé de son père, il esquissa un léger sourire en prenant un air exaspéré.
-Je vais bien, papa, combien de fois devrais-je te le répéter ?
-Sûrement encore de nombreuse fois, admit Carlisle en passant une main affectueuse dans ses cheveux, je me fais vieux, j'ai tendance à radoter.
-Tu m'ôtes les mots de la bouche, se moqua Edward.
-Jeune impudent ! Gronda son père.
Avant que Carlisle n'ait pu ajouter quoi que ce soit, il fut sauvé par sa mère qui avait besoin du carton que son père portait. Carlisle lui sourit avant de rejoindre la maison. Alors qu'il avait l'intention de rejoindre Bella pour la sauver des griffes de sa sœur, il fut stoppé par un cri venant dans sa direction. Edward eut à peine le temps de se retourner pour réceptionner Stefan qui venait de se jeter sur lui, cherchant refuge dans ses bras pour fuir son oncle.
-Doucement, dit-il à son fils alors qu'il dissimulait une grimace, que se passe-t-il ?
-Emmett, il veut me mettre dans un carton ! Veux pas ! Pleurnicha son fils. Sais pas où c'est Pétaouchnoc ! Veux pas y aller !
-Je suis sûr que tonton Emmett ne va pas le faire, déclara-t-il en lançant un regard noir à son frère. Il te fait juste râler, n'est-ce pas tonton Emmett ?
Ce dernier, loin de se démonter, allait argumenter, mais Rosalie intercéda en sa faveur en appelant Emmett à la rescousse. Stefan ravit de ce changement de situation tira la langue à son oncle avant de se blottir dans ses bras.
-Alors, la nouvelle maison te plaît ? Demanda-t-il à son fils.
-Oui, je vais pouvoir jouer au foot dans le jardin ! S'enthousiasma Stefan. Et en plus, papi et mamie habitent juste à côté !
-Et oui, malheureusement, tatie Alice et tonton Jasper vont aussi venir.
-Je t'ai entendu ! Gronda le lutin qui passait non loin d'eux.
-Elle est pas contente tatie, lui fit remarquer Stefan.
-Ça lui passera, marmonna Edward.
-Je pourrais avoir un chien ? On a un jardin maintenant ! S'écria son fils qui n'avait pas oublié qu'il avait déjà dit non pour l'animal en arguant à l'époque qu'ils n'avaient pas de jardin.
-Nous en reparlerons.
-Bella a dit oui.
-Alors, si Bella a dit oui… On verra… Sourit Edward. Allez, file rejoindre mamie, elle est en train de ranger ta chambre.
Il regarda avec un plaisir plus qu'évident son fils courir vers la maison pour aider sa grand-mère à ranger tous ses jouets.
-Hey, frangin ! L'interpella Emmett. J'espère que tu ne comptes pas sur nous pour porter ton piano ?
-Bien sûr, avec ta délicatesse légendaire, tu crois vraiment que je vais te laisser approcher de mon piano ? Railla Edward.
-Je suis super délicat, moi, Monsieur, protesta son cadet, je ne suis que finesse et délicatesse !
-Mais bien sûr, tu ne ressembles absolument pas à un éléphant dans un magasin de porcelaine ! S'amusa Jasper.
-On te demande pas ton avis, Blondie !
-Comment m'as-tu appelé ? Grogna le psy.
-On se calme les enfants, intervint Carlisle de sa voix apaisante, au lieu de vous chamailler, pourquoi n'utilisez-vous pas plutôt votre énergie pour ranger la maison ? Allez, filez !
-Mais, geignit Emmett, et Edward ? Il se tourne les pouces !
-J'arrive, murmura-t-il simplement.
Emmett n'ajouta rien, il se contenta de lui offrir un clin d'œil avant de prendre la direction de la maison, Jasper sur ses talons.
-Alors, comment te sens-tu ? Lui demanda son père.
-Pour la énième fois aujourd'hui, je vais bien, assura-t-il avec un sourire.
-Je sais seulement que n'importe qui serait bouleversé avec tous ces changements.
-Cette maison est une bonne chose. C'est un nouveau point de départ pour Bella, Stefan et moi. Et puis, l'appartement n'était pas fonctionnel.
-Et pour ton travail ?
-Rassure-toi, je compte écouter mon médecin, je vais me reposer, apprendre à vivre avec ça, prendre soin de Stefan, puis, je reprendrais le boulot. Le Directeur souhaite que je garde ma place, donc, mon poste sera aménagé.
-Je suis ravi d'apprendre que tu ne réintègreras ta place que quand tu seras prêt.
-Oui. Bon, je pense que nous devrions aller leur donner un coup de main avant qu'Emmett ne vienne à nouveau se plaindre.
Carlisle passa une main dans ses cheveux, les lui ébouriffant comme lorsqu'il était enfant. Edward sourit à son père avant qu'ils ne gagnent ensemble l'intérieur de la maison. A peine avait-il franchi le seuil que Bella s'approcha pour lui voler un baiser, il la suivit jusqu'à leur chambre où il rangea leurs vêtements dans le placard pendant que Bella terminait de faire leur lit.
-Charlie devrait arriver dans deux jours, c'est toujours ok pour toi ? Lui demanda-t-elle.
-Tu sais que ton père est le bienvenu, surtout si ça ne le dérange pas de se retrouver au milieu des cartons.
-Ca ne posera pas de problème… Edward, il vient avec Billy et Jacob.
-Oh…
Edward plia soigneusement l'un des pulls de la jeune femme avant de le ranger dans un tiroir. Il n'allait pas dire que la présence du Quileute l'emplissait de joie, non, il n'avait pas besoin de se retrouver face à Jacob alors qu'il ne pouvait plus maintenir la comparaison avec l'ami d'enfance de sa compagne.
-Edward ? L'interpella doucement la jeune femme en s'agenouillant face à lui. Je peux dire à Charlie de venir seul.
-Non, non, je sais que tu seras ravie de voir Jacob et Billy.
-Edward, je croyais que nous étions tombés d'accord, on doit tout se dire, l'as-tu déjà oublié ?
-Non, bien sûr que non. Tu vas sûrement me dire que je suis stupidement jaloux, mais je ne peux m'empêcher de penser que la présence de Jacob te rappellera ce que tu n'auras pas.
-Quoi donc ? Un meilleur ami ? Car Jake est et ne sera que ça, affirma Bella, tu es l'homme que j'aime, Edward, l'homme de ma vie et ne crois pas que je vais te laisser imaginer que ce n'est plus le cas.
-Tu sais que ça ne sera pas facile, murmura Edward en pliant nerveusement un autre vêtement.
-Je sais que tout ne sera pas toujours rose, mais la vie serait bien ennuyeuse sans quelques disputes ou difficultés et quelles que soient ces dernières, je sais que nous arriverons à les surmonter car nous sommes ensemble. Edward, tu as sacrifié beaucoup de choses pour Stefan et moi, laisse-moi essayer de prendre soin de toi à mon tour.
-Tu ne m'es redevable de rien, Bella, je ne veux surtout pas que tu penses que…
-Fais gaffe à ce que tu dis, Cullen, car tu pourrais bien passer la première nuit dans notre maison sur le canapé ! Menaça Bella avec un sourire.
-Alors, tu dois m'aider en trouvant un moyen de me faire taire, quémanda Edward brusquement plus serein.
La seconde suivante, il sentit les lèvres de Bella se poser sur les siennes pour un tendre baiser. Leurs langues venaient de se rencontrer quand ils entendirent des petits pas précipités dans le couloir.
-Beurk ! S'écria Stefan en affichant une mine dégoûtée. Vous arrêtez pas de vous faire des bisous !
-Oui ! Lança Bella pour attraper son fils et couvrir son visage de baisers sonores. Et j'en ai encore à revendre !
-Non ! Non ! Arrête ! Ca chatouille !
Edward ne put s'empêcher de sourire en voyant sa compagne chahuter avec son fils. Il rangea les derniers vêtements qui étaient entassés sur ses genoux avant de suivre Stefan qui était venu le chercher car les déménageurs arrivaient avec son piano. Il guida ces derniers jusqu'au recoin du salon qui avait été aménagé pour lui. Une fois le piano installé, il vit Stefan s'avachir sur un des grands poufs pour le regarder. Edward s'approcha donc du piano et joua un peu autant pour vérifier s'il était accordé que pour faire plaisir à son fils. A la fin de la berceuse qu'il avait composée pour l'enfant, son fils se joignit à lui jouant quelques notes en rythme.
-C'est très bien, tu fais des progrès, le félicita-t-il. »
Stefan grimpa sur ses genoux pour réclamer un câlin, il le lui offrit sans difficulté avant qu'ils ne retournent tous les deux au rangement de la maison. Il suivit son fils dans sa chambre où ils rangèrent ensemble ses vêtements avant de rejoindre le reste de la famille pour le repas. L'après-midi passa rapidement et Edward fut agréablement surpris lorsque, quand le soir fut arrivé, la maison était presque toute rangée. Malgré leur offre pour partager le repas du soir, toute sa famille rentra soit à l'hôtel, soit chez leurs parents. Edward donna son bain à Stefan pendant que Bella préparait le dîner. Une fois qu'il eut habillé son fils avec son pyjama préféré, ils rejoignirent Bella et dînèrent paisiblement. Puis, il coucha Stefan et lui lut une histoire avant qu'ils ne fassent un câlin après que Bella soit passée pour l'embrasser. Edward brancha le baby-phone et prit l'autre récepteur avec lui, ignorant comment se passerait la première nuit de Stefan dans leur nouvelle maison. Il gagna ensuite la cuisine où Bella terminait de faire la vaisselle.
« -Il dort ?
-Oui, il est tombé comme une masse.
-Un verre de vin ? La journée a été longue autant pour lui que pour nous, soupira Bella, en s'asseyant sur un tabouret. Enfin, je suis contente, on a bien avancé.
-Merci, dit Edward en prenant une gorgée de vin rouge.
-J'ai bien cru qu'Emmett allait me rendre dingue. Et je ne te parle même pas d'Alice ! Tu sais qu'elle est allée voir nos voisins pour savoir s'ils avaient l'intention de vendre ?
-Mon Dieu, à peine a-t-on emménagé que tous les voisins vont nous détester ! Soupira Edward. Je te promets que ce lutin de malheur va me le payer !
-Et si nous profitions de notre soirée en attendant d'être à nouveau envahi demain ? Offrit Bella.
Edward lui sourit et ensemble ils gagnèrent leur chambre pour trouver refuge près de la cheminée du petit coin détente qu'ils avaient emménagé autour. Il était en train de tamiser la pièce quand il ne put retenir un sourire en voyant Bella se pencher dans l'âtre pour empiler des bûches.
-Je ne pensais pas que tu avais aussi froid, railla-t-il doucement.
-Je te rappelle que c'est l'une des raisons pour laquelle nous avons choisi cette maison, se fit un plaisir de lui rappeler la jeune femme en craquant une allumette, dois-je aussi te remémorer tes promesses ?
-Quelles promesses, Miss Swan ?
Bella poussa un petit cri de joie quand une flamme vacillante se dessina dans l'âtre, elle ferma l'insert avant de venir s'installer sur ses genoux.
-Il me semble que ces promesses faisaient référence à des soirées allongés sur ce tapis, nus, blottis l'un contre l'autre.
-Je crois vaguement m'en rappeler, sourit Edward.
-Je devrais peut-être te rafraîchir la mémoire ? Proposa Bella.
Son sourire s'agrandit avant qu'il ne lève la tête pour voler un baiser à sa compagne qui le lui accorda avec plaisir. Alors que leurs lèvres se séparaient, son regard se posa sur le sol, un léger soupir franchit le seuil de ses lèvres.
-Il va falloir attendre encore un peu, rappela-t-il douloureusement à sa compagne.
-Pardon, s'excusa aussitôt Bella qui semblait se maudire de sa maladresse.
-Hey, tout va bien, la rassura-t-il.
-Tu es sûr ? Demanda la jeune femme en plongeant son regard aiguisé dans le sien.
-Je vais bien, répéta Edward, crois-moi si je te dis que je suis heureux. Bella, je suis vivant et je suis avec Stefan et toi.
-Je t'aime, Edward, assura Bella avec ferveur, et je remercie le Ciel qu'il nous ait placé sur la même route, toi et ton formidable petit bonhomme.
Alors qu'il allait s'emparer de ses lèvres pour un tendre baiser, une plainte suivie de son prénom attira son attention.
-Tu le trouves toujours aussi formidable ? Plaisanta Edward.
-Tu veux que j'y aille ?
-Non, j'y vais.
Bella déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de quitter ses genoux, la jeune femme prit la direction de leur salle de bain privée pendant qu'il rejoignait la chambre de Stefan. Il trouva son fils assit dans son lit, son doudou fermement serré contre lui, Edward espéra que l'enfant se rendormirait sans difficulté.
-Tu as fait un cauchemar ? Demanda-t-il alors que Stefan se hissait sur ses genoux.
-Veux faire pipi, chuchota son fils. Sais plus où c'est, avoua-t-il peiné.
Edward ne put s'empêcher de lui sourire pendant que l'enfant, rassuré par son geste, prit ses aises sur ses genoux. Lorsqu'il ramena Stefan à son lit, il vit ce dernier hésiter avant de glisser vers sa couche, Edward le couvrit et passa une main douce dans ses cheveux.
-Dors bien, mon cœur, tu sais que je ne suis pas loin ? Ajouta-t-il en voyant l'enfant mordiller sa lèvre inférieure.
-Oui, mais papi il a dit que je suis un grand garçon et que je peux faire dodo dans mon lit.
-Grand-père a raison. Par ailleurs, il suffit que tu m'appelles et j'arrive.
-T'aime, bâilla Stefan.
-Je t'aime aussi, mon trésor.
Edward regarda son fils lutter quelques secondes contre le sommeil avant que ses paupières ne se ferment définitivement pendant qu'un souffle régulier soulevait son petit torse. Après s'être assuré que la veilleuse était bien en place, il quitta la chambre pour rejoindre celle qu'il partageait avec Bella. Cette dernière abaissa son livre et haussa un sourcil en le voyant arriver seul.
-Il semblerait que ce que papi dit a plus d'importance que ce que la psy ou nous disons, bref, selon super papi, il est un grand garçon qui peut dormir seul.
-Fais-moi penser à envoyer une corbeille de fruits à ton père ! Déclara Bella avant de lui adresser un tendre sourire. Tu viens te coucher ?
-Je fais un détour par la salle de bain et j'arrive. »
Edward se hâta de fermer la porte de la salle de bain après avoir croisé le regard incertain de la jeune femme. Il prit une profonde inspiration quand il vit ses mains trembler, aussitôt, il les posa sur la vasque froide du lavabo qu'il serra fort pour chasser la vague de panique qui menaçait de l'étreindre. Sa respiration se bloqua dans sa poitrine quand il entendit le parquet craquer, il pouvait aisément deviner la présence hésitante de Bella derrière la porte, il pouvait voir son poing se lever, prêt à cogner contre le panneau en bois ou sa main frôler la poignée. Il relâcha son souffle quand il l'entendit s'éloigner pour regagner leur lit et il lui en fut reconnaissant. Edward soupira avant de commencer à se préparer pour la nuit.
Dès qu'il sortit de la salle de bain, son premier regard fut pour le radio réveil, un sourire satisfait se dessina sur son visage quand il réalisa qu'il assimilait de plus en plus rapidement les gestes de la vie courante. Il s'approcha du lit. Bella posa son livre et repoussa la couette pour lui faciliter la tâche, après avoir assuré la stabilité du fauteuil, Edward banda ses bras et tout en prenant appui sur les accoudoirs, il gagna le lit. L'opération pouvait paraître simple à première vue, mais il dut s'y reprendre à trois fois avant de pouvoir enfin s'allonger correctement. Lorsque sa tête toucha l'oreiller, son corps se détendit et il espéra que Stefan dormirait d'une traite jusqu'à demain matin. Bella rabattit la couette sur leurs corps et vint aussitôt se blottir dans ses bras.
« -Ça va ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.
-Oui, répondit Edward en caressant ses cheveux.
-Je… Edward, hésita la jeune femme, tu te souviens qu'on s'était promis de tout ce dire ?
-Oui.
-Je ne veux pas être maladroite ou te blesser, mais je ne sais pas si je dois ou non te proposer mon aide, avoua-t-elle, et ça me rend dingue parce que je ne sais pas si tu es en difficulté ou non.
-Bella, tu ne devrais pas t'inquiéter autant pour moi, je vais…
-Non, tu ne vas pas bien, enfin, pas aussi bien que tu prétends l'être et c'est normal. Edward, je ne m'attends pas à ce que tu sois toujours fort, un peu d'imperfection me ferait du bien, je me sentirai plus à la hauteur ! Termina Bella avec une note d'humour.
-Je le sais, Bella, cependant, j'ai un peu de mal à me laisser aller, vous êtes tous passés par tellement d'épreuves à cause de moi, que je me sens mal de t'imposer celle-ci.
En un clin d'œil, Bella se retrouva assise à califourchon sur son bassin, l'air hésitant avait disparu de sur son visage pour laisser place à la colère, il déglutit péniblement.
-Ecoute-moi bien, tu n'es et tu ne seras jamais un fardeau pour moi.
-Je le sais.
-Non, je n'en suis pas sûre. Dois-je te rappeler ta réaction quand je t'ai annoncé que Jacob accompagnait mon père ? Tu crois que je ne te connais pas suffisamment pour voir le scénario que tu as élaboré dans ta petite tête ? Je t'aime, Edward Cullen, je t'aime à en crever et rien que pour ça, je t'interdis de me ménager, si tu as besoin d'aide, je veux que tu la demandes, si tu as besoin d'être rassuré, viens à moi, si tu as besoin que l'on te porte, je le ferais, est-ce clair ? Questionna-t-elle d'un ton dur, ses beaux yeux chocolat troublés par les larmes qu'elle retenait tant bien que mal.
-Très clair, Bella, je suis désolé d'avoir encore une fois…
-Hey ! Le coupa-t-elle en plantant son index menaçant dans son torse.
-Je ne m'excuse pas pour mon moment de faiblesse.
-Je préfère ça, assura la jeune femme en souriant.
-Cependant, je peux émettre un petit doute quant à ce que tu viens d'énoncer ?
Alors que sa compagne fronçait les sourcils, elle se détendit quand elle remarqua son air amusé.
-Quoi donc ? Interrogea Bella avec un petit air condescendant. Mon speech était parfait.
-Mais un peu inexact, répliqua Edward, tu comptes vraiment me porter ?
-C'était une image, Cullen, grogna-t-elle, désolée si ton cerveau n'a pu saisir la subtilité de mon message.
Le jeune homme s'étonna quand il vit soudain Bella fermer sa bouche, ravalant les paroles qu'elle allait ajouter à celles prononcées. Il lui en fut gré quand il comprit qu'elle allait faire référence à un évènement dont il n'était pas fier. En effet, deux jours plus tôt, il s'était retrouvé piégé dans sa propre baignoire, ses bras étant trop faibles pour le soulever et sa salle de bain n'étant pas équipée, il avait dû attendre qu'Emmett arrive pour l'aider à sortir. Alors qu'il s'était attendu à être taquiné, Emmett avait fait preuve d'une discrétion qui lui avait presque tiré des larmes. Décidément, il devenait trop émotif ces derniers temps réalisa-t-il alors qu'une boule se formait dans sa gorge. Edward ferma les yeux et se détendit dès qu'il sentit les lèvres de Bella se poser sur les siennes. Décidément, la jeune femme était le meilleur des remèdes.
-Edward ? Appela dans un murmure sa douce en se blottissant contre son torse.
-Oui ?
-Je… Pourquoi avoir sauté du toit ? Pourquoi ne pas avoir essayé de nous expliquer ?
Edward prit quelques secondes avant de répondre, s'étonnant d'ailleurs que Bella ne lui ait pas posé la question plus tôt. Il n'eut pas besoin de rassembler ses souvenirs, les images étaient encore présentes à son esprit, tout comme la peur et le stress de savoir sa famille avec Gabriel.
-Je voulais en finir, cesser ce jeu du chat et de la souris, bien trop de personnes étaient mortes à cause de cette quête folle que poursuivait Gabriel. Je savais que rien ne pourrait l'arrêter, personne ne pourrait le raisonner et aucune prison ne saurait le retenir. Je ne savais pas vraiment ce qui se passait à l'Hôpital, j'ignorais s'il te détenait, s'il avait pu s'approcher de Stefan ou de papa. Je n'ai pas vraiment réfléchi et je suis directement monté sur le toit tout en sachant parfaitement que comme il usurpait mon identité, il serait forcément prévenu de ma présence. J'ai tout misé sur sa panique de me voir mourir de ma propre main, en me suicidant, je gagnais la bataille et ça, je savais qu'il ne le supporterait pas.
-Tu avais donc bien décidé de sauter ? Comprit Bella d'une voix tremblante.
-J'étais à bout, las, admit Edward, j'étais prêt à tout pour vous mettre à l'abri, cependant, j'espérais ne pas trop mal chuter sur la terrasse juste en dessous. Malheureusement, je n'avais pas pris en compte les tuyaux d'aération et leurs couvercles au dôme, je ne pensais pas rebondir sur l'un d'eux dans ma chute.
Bella le réprimanda d'une légère tape sur l'épaule avant d'enfouir son visage dans le creux de son cou.
-Je n'aime pas quand tu parles ainsi, gronda-t-elle ses lèvres chatouillant sa peau à chacun de ses mots. Comme si ça n'avait pas d'importance…
-Pardon, s'excusa-t-il. Tu sais… Je sais que notre chute n'a même pas durée quelques secondes, mais j'ai croisé son regard, il avait compris.
-Compris ? Demanda Bella en se redressant pour croiser son regard.
-Gabriel, il avait compris qu'il allait mourir, il tombait tête la première, emporté par son élan, contrairement à moi. Il… Il m'a souri. Enfin, je crois… Il avait l'air serein. Ce…C'était bizarre.
-Tu as de la peine pour lui, réalisa doucement Bella dans un chuchotis.
-Oui, tu dois trouver ça étrange après tout ce qu'il a fait ?
-Non, pas vraiment, il restait tout de même ton frère et tu as grand cœur.
-Pourtant, quand j'ai su que papa s'était enfui de l'Hôpital, je savais qu'il ne pouvait l'avoir fait que pour une seule raison, j'ai vraiment été furieux contre lui. J'ai envoyé Russell à sa poursuite avant de le suivre avec Sam. Tu peux me croire lorsque je te dis que j'étais prêt à le frapper pour être là-bas. Cependant, quand je l'ai vu, j'ai pu comprendre sa douleur. J'ai un fils et je l'aime, je pense que j'aurais été aussi désespéré que papa de ne pas avoir pu être là pour lui, de ne pas avoir pu essayer de le guider, de lui inculquer des valeurs.
-Tu disais qu'il n'y serait jamais parvenu.
-Oui, Gabriel était malade, mais je ne peux pas reprocher à un père de vouloir le meilleur pour son fils. Tu sais que l'on a retrouvé des restes d'ossements d'Ethan qu'il gardait précieusement dans une espèce d'urne, comme s'il voulait garder un espèce de lien avec lui, d'après les experts, il aurait volé son corps peu de temps après sa mort, d'où le fait qu'on ait pas trouvé de traces de décomposition dans le cercueil. Gabriel a toujours été en quelque sorte à la recherche de l'approbation d'un père, d'Ethan… J'espère que papa va passer sur cette épreuve, je le trouve parfois absent.
-Il a besoin de temps et puis, je pense que c'est une bonne idée qu'Esmé et lui viennent s'installer ici, changer d'air leur fera du bien.
-Tu as sûrement raison. Déjà, je l'ai trouvé moins sombre aujourd'hui, il a passé beaucoup de temps avec Stefan.
-Oh, oui, Emmett ne l'a d'ailleurs pas loupé pour lui faire remarquer qu'il travaillait moins que lui.
-Cela ne m'étonne pas, il s'en est pris même à moi, sourit Edward, tu sais qu'il m'a empilé plusieurs cartons sur les genoux avant de me pousser vers la maison pendant que je tentais de garder le tout en équilibre ? Maman était furieuse quand elle a vu ça !
Edward ne put retenir un léger rire en se rappelant du visage peiné de son frère qui n'avait pas songé le blesser, mais plutôt à s'amuser. Il l'avait rapidement rassuré, il préférait être traité ainsi plutôt que comme un poids.
-D'ailleurs, en parlant d'Emmett, il vient demain matin.
-Pourquoi ? Demanda Bella.
-Pour mon entraînement, j'ai besoin de me muscler le haut du corps, reconnut Edward. Je me suis d'ailleurs dit que si demain la chambre d'amis était prête, Rose et lui pourraient y rester plutôt que d'aller à l'hôtel ?
-Oui, mais pourquoi ne la proposerais-tu pas à Alice ?
-Parce que je vais l'étrangler si elle continue ainsi, je ne sais pas comment fait Jasper !
-Il a sûrement des moyens de la faire taire que tu n'as pas ! Ricana Bella.
-S'il-te-plaît ! Supplia-t-il. Je ne veux rien savoir !
Bella laissa échapper un léger rire avant de tracer des arabesques sur son torse tout en mordillant sa lèvre inférieure, une légère tension sur son visage trahissait son anxiété.
-Tu te rappelles que c'est toi qui as dit que nous pouvions tout nous dire ? Lui rappela doucement Edward.
-Oui, c'est vrai, reconnut Bella en prenant une profonde respiration. J'ai décidé de ne pas entrer au FBI.
-Quoi ? S'étonna-t-il en se hissant sur un coude pour la regarder dans les yeux.
-Je sais que j'aurais sûrement dû t'en parler, mais je ne me vois pas quitter la maison pour poursuivre des criminels à travers le pays.
-Bella, si tu fais ça à cause de moi, je…
-Non ! Coupa-t-elle. Cela n'a rien à voir avec le fait que tu sois prisonnier de ce fauteuil, je sais que tu te débrouilleras sans moi. La vérité, c'est que je suis mal à l'idée de ne pas vous voir tous les jours, Stefan et toi.
-Tu es sûre ? Ça te tenait vraiment à cœur.
-Oui, Jasper m'a parlé de l'idée d'ouvrir un centre pour aider les jeunes en difficulté, les femmes battues ou qui ont été agressées, une sorte de refuge, j'aimerais lui apporter mon aide. Il se chargerait du côté psychologique et moi policier en les accompagnants dans leurs démarches pour porter plainte ou les soutenir dans leur changement de vie. Tu en penses quoi ?
-Que c'est une excellente idée et que, quoi que tu décides de faire, tu auras mon appui.
-Et puis, il y aussi les deux pièces vides, murmura Bella.
-Les deux chambres vides ? Je crois que dans l'une Alice veut faire un gigantesque dressing pour toi et, quant à l'autre, je me suis dit que nous pourrions y installer le chien que tu as promis à notre fils ?
-Edward ! Tu…
Le jeune homme fronça les sourcils quand il remarqua la soudaine pâleur de sa compagne, il caressa du bout des doigts sa joue pour attirer son attention.
-Je plaisante, Bella, le chien dormira dehors.
-Non… Edward, tu as dit notre fils, chuchota la jeune femme.
-Oh, souffla-t-il en se rappelant ses propos. C'est vrai, je l'ai dit, cela te pose-t-il un problème ?
-Non, bien sûr que non ! Tu sais que j'aime Stefan comme s'il était mien.
-Et puis, il est le premier d'une longue lignée, sourit Edward.
-Longue comment ? Plaisanta Bella.
-Nous avons deux chambres de libre, non ? Je pense que c'est un projet que l'on pourrait mettre en route dès que le médecin me donnera le feu vert ? Proposa-t-il. Ou du moins, nous pourrons toujours nous entraîner ?
-Je pense que c'est une excellente idée, Monsieur Cullen. Je t'aime, Edward.
-Je t'aime, Bella Swan. »
Bella lui sourit avant de se pencher pour ravir ses lèvres. Ils s'embrassèrent tendrement avant de s'allonger l'un contre l'autre. Edward tendit la main et éteignit la lampe de chevet. Il sentit le nez de sa compagne frôler la peau de son cou, il pencha la tête et déposa un baiser dans ses cheveux ce qui arracha un petit soupir de satisfaction à la jeune femme. Edward se laissa bercer par la respiration lente et régulière de Bella qui s'endormait, il raffermit la prise sur son corps, regrettant de ne pas sentir les jambes de la jeune femme qui s'étaient mêlées aux siennes.
Malgré la perte de ses jambes, Edward ne se sentait pas le droit de s'apitoyer sur son sort, il avait une famille aimante, une compagne qui le chérissait et un adorable petit garçon. Le jeune homme pensa à l'écrin dissimulé dans la poche d'une de ses vestes de costume, bientôt, il demanderait sa main à Bella pour qu'ils forment enfin une vraie famille. Et puis, comme l'avait dit son amour, ils feraient en sorte que Stefan ait des frères et des sœurs. Edward sourit. Non, il ne pouvait pas demander plus, la perte de ses jambes était un petit prix à payer pour le bonheur qu'il connaissait aujourd'hui. L'avenir s'annonçait radieux, il en était sûr. Edward ferma les yeux et s'endormit en rêvant d'une petite Bella qui jouerait avec Stefan…
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FIN
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Voili, voilou, c'est la fin des Fautes du père. Cela fait bizarre comme à chaque fois que l'on met un point final à une histoire.
Je vous remercie du fond du cœur d'avoir lu cette histoire, merci pour vos mots encourageants, merci pour votre soutien, MERCI ! Vous êtes géniaux !
Je ne peux pas vous dire quand je vais publier une autre fic Edward/Bella car je tiens à terminer Milord avant de m'engager sur un autre projet qui concerne aussi Carlisle/Edward. J'ai une idée d'Edward/Bella, mais elle n'est pas encore assez élaborée pour que je vous en fasse part et surtout pour savoir si elle servira de point de départ à une histoire, enfin, sûrement…
Portez-vous bien.
Encore une fois, merci pour tout et à bientôt.
Missloup.