Coucou tout le monde !

Avant toute chose, je vous souhaite une très bonne année 2014 ! Et je voudrais m'excuser pour cette si longue attente.

Ma vie personnelle a été mise à rude épreuve en 2013 : j'ai frôlé le licenciement, je me suis mariée et j'ai eu une petite fille !

Je n'avais le temps de rien, du coup l'écriture est passée au second plan, et c'est toujours le cas malheureusement.

J'ai tout de même réussi à écrire un chapitre, en presque 1 an ce n'est pas glorieux :/

Un grand merci à Twin, ma correctrice, qui est toujours là pour m'aider, malgré tout^^

Je vous laisse donc avec ce chapitre... bonne lecture ;)


Disclamer : Les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, je ne fais que jouer avec...


CHAPITRE 17


Valentine's Day


POV Bella


A bout de souffle, nous nous écartâmes légèrement, nos regards vissés l'un à l'autre. Du bout des doigts, il caressa ma joue pendant que j'approfondissais le contact en penchant ma tête. C'était doux, intense mais aussi passionné. Mes lèvres me brûlaient mais d'une façon si enivrante que je n'avais envie que d'une chose : recommencer. Le moment était parfait, pourtant il ne dura qu'une seconde avant que la sonnette ne nous fasse sursauter, comme deux ados pris en flagrant délit.

Edward jura avant d'embrasser ma tempe et de rejoindre l'entrée en trainant des pieds. Je tentais de me remettre rapidement de mes émotions, sans grand succès au vu du sourire que j'affichais. A peine avais-je rejoint le salon que deux bras me soulevèrent. Demetri.

- "Dem, je vais être malade" rigolai-je pendant qu'il me faisait tourner dans tous les sens.

- "Si tu savais à quel point tu étais attendue" s'exclama-t-il en me reposant sur la terre ferme avant d'embrasser ma joue.

- "J'ai crû comprendre" souris-je, en jetant un coup d'œil à Edward.

Ce dernier me rendit mon sourire, au moins au centuple, ce qui affola les battements de mon cœur.

- "Edward t'a parlé du programme d'aujourd'hui ?" me demanda Demetri, un brin malicieux.

- "Pas vraiment" dis-je, en arquant un sourcil. J'avais l'intime conviction que ces deux-là me cachaient des choses.

- "On n'a pas eu vraiment le temps de discuter" se justifia Edward, en passant nerveusement sa main sur sa nuque.

- "Je ne veux rien savoir" ajouta rapidement Dem, levant les mains devant lui. "On avait prévu de te faire un peu visiter Shanghai".

Sans vraiment le vouloir, la déception m'envahit. Dans ma tête, je passais toute la journée en tête à tête avec Edward ce qui, apparemment, n'était pas le cas. Dem dut détecter les signes car il s'empressa de me rassurer.

- "T'inquiète Bells, je ne tiendrais pas la chandelle ce soir" dit-il en me donnant un léger coup de coude.

- "Hors de question que je t'invite à dîner" rigola Edward.

- "Tu ne disais pas ça la semaine dernière" le taquina Dem.

J'assistais silencieusement à leur échange. Je constatai, avec joie je dois bien le reconnaitre, qu'ils étaient maintenant plus que de simples collègues. Demetri avait du mal à se lier d'amitié avec des hommes, surtout à partir du moment où ces derniers apprenaient qu'il était gay. Il avait réussi à faire sa place à l'agence, mais nos collègues masculins se tenaient toujours à l'écart. A contrario, Dem était toujours entouré de femmes. Elles appréciaient à coup sûr le fait, qu'avec lui, elles ne risquaient pas de tomber sur un dragueur lourdingue aux mains baladeuses. Il m'avait souvent sorti de ce genre de plan lors de soirées trop arrosées. Dem avait également beaucoup de conversation, tous sujets confondus, et n'était pas en reste en ce qui concerne la mode, pour le plus grand plaisir d'Alice.

Edward me sortit de ma rêverie et me disant d'aller mettre des chaussures confortables. Le programme était simple : déjeuner dehors, pour que je découvre les spécialités locales, et visite de la ville. C'était la première fois que je quittais le sol américain et j'étais aussi impatiente qu'une gamine de quatre ans qui va à Disneyworld.

oooOOOOOooo

Je passais le seuil de l'appartement avec la sensation d'avoir parcouru le monde en quelques heures. Mes pieds ne cessaient de m'en vouloir d'avoir opté pour une paire de Converse dont la semelle n'était, de toute évidence, pas à la hauteur de cette ville. Edward et Dem m'avaient pourtant prévenu, mais mon obstination avait pris le dessus et, maintenant, j'en payais le prix.

Autant j'en avais pris plein les jambes, j'en avais également pris plein les yeux. Shanghai était aussi moderne que traditionnaliste. Gratte-ciel et habitations traditionnelles se partageaient la ville d'une façon surprenante. D'une certaine façon, elle me faisait penser à New York, bien qu'elle soit moins cosmopolite.

Je n'étais pas très penchée sur l'aspect photo lors de mes visites mais ici c'était impossible. J'avais mitraillé le moindre recoin qui attirait mon œil averti, un peu comme les touristes chinois qui foulaient d'autres contrées. Le jardin du Yuyuan avait été ma première victime, suivi de près par l'opéra et le musée de Shanghai.

Cette journée avait été riche et la fatigue qui me prenait, maintenant que j'étais vautrée dans le canapé, était une bonne fatigue. Edward s'éclipsa un instant avant de revenir avec une bassine fumante qui embaumait le jasmin.

- "Pour tes pieds" me sourit-il en la déposant au sol.

Cet homme pouvait-il être plus parfait ?

- "Je te veux en pleine forme pour le reste de la journée" avait-il ajouté en se dirigeant vers la cuisine.

Des idées un peu salaces, incluant un bain moussant et des massages, prirent possession de mon esprit débridé et je sentis mes joues s'empourprer. Avant son retour, je tentais de faire disparaitre les signes de mes idées perverses mais j'échouais lamentablement au vue du sourire en coin qu'Edward affichait. Il me tendit une tasse de thé et j'en gémis presque. Parfaitement parfait !

Une fois mes pieds à nouveau opérationnels, je me dirigeais vers ma chambre afin de récupérer le cadeau de Saint-Valentin d'Edward. Je savais qu'il avait prévu de m'emmener dîner quelque part mais il désirait garder l'endroit secret pour le moment. Je ne voulais pas prendre le risque de lui offrir son livre en public, craignant plus ma réaction à son éventuel cadeau que la sienne au mien.

Mon paquet en main, je me stoppais dans l'encadrement du couloir. Il était toujours installé dans le canapé, concentré sur sa lecture, et il était tout simplement magnifique. Trop vite, je fus prise en flagrant délit de matage, ce qui devenait récurrent chez moi ces derniers temps. Le sourire qu'il me fit me donna la force de le rejoindre. Je m'installais à ses côtés avant de lui tendre le paquet.

- "Joyeuse Saint-Valentin" dis-je, timidement, pendant qu'il posait son livre de côté et qu'il saisissait son présent.

Il le secoua près de son oreille, comme si le fait d'entendre un bruit quelconque allait lui donner une indication sur ce qu'il y avait à l'intérieur.

- "Tu devrais l'ouvrir" rigolai-je, "promis, ça ne mord pas !"

Il me sourit, malicieux, avant d'enfin s'attaquer au papier cadeau. La lenteur qu'il mettait au déballage faisait battre mon cœur de plus en plus vite. Pour la première fois depuis longtemps, j'étais nerveuse. Et s'il n'aimait pas ? Et si c'était trop pour une Saint-Valentin ? Mais bien vite, il mit fin à mes tergiversions.

- "Bella, c'est…" fut tout ce qu'il réussit à dire avant que sa main ne relève mon menton et qu'il ne m'embrasse, y mettant toute la passion que mon cadeau avait l'air de susciter chez lui. Une fois qu'il mit fin à notre baiser, il me chuchota à l'oreille ce vers que je reconnaissais immédiatement "Laisse-moi rester ici jusqu'à ce que tu t'en souviennes*".

- "Je l'oublierai, pour que tu restes là toujours, me rappelant seulement combien j'aime ta compagnie*" lui chuchotai-je à mon tour, le fixant droit dans les yeux.

- "Et je resterai là pour que tu l'oublies toujours, oubliant moi-même que ma demeure est ailleurs*" termina-t-il avant de m'embrasser à nouveau.

Les papillons s'envolèrent à nouveau, sous l'assaut de la douceur de ses lèvres sur les miennes. Si le paradis existait, il ne devait plus être très loin. Puis il se sépara de moi, me fixant de ses émeraudes.

- "Tu ne m'en veux pas si je t'offre ton cadeau plus tard ?"

- "Absolument pas" répondis-je avant de l'embrasser légèrement. "A quelle heure dois-je être prête ?"

- "J'ai une réservation à dix-neuf heures, il faudrait partir d'ici une demi-heure avant je pense."

J'acquiesçai avant de lui en demander plus sur le lieu de rendez-vous.

- "Est-ce que c'est un restaurant très chic ? Parce que je ne suis pas sûre d'avoir ce qu'il faut pour…".

- "Alice a dû s'occuper de ce détail" me coupa-t-il, son index passant de mes lèvres à ma joue pour capturer une mèche rebelle.

Ma meilleure amie était donc dans le coup, pourquoi n'étais-je pas étonnée de l'apprendre ?

- "La salle de bains est à toi" sourit-il "j'ai quelques détails à régler avant que l'on sorte."

Un baiser plus tard j'étais sous la douche, tachant de me rendre aussi présentable que possible. Alice pouvait être casse-pieds dans ces cas-là mais elle me manquait. Elle m'agaçait tellement dans ces situations que j'oubliai tout stress lié au rendez-vous. Sans ma meilleure amie, le stress prenait le pas sur ma bonne humeur. Les choses étaient pourtant bien parties. Non, il ne fallait pas que je commence à cogiter.

"Laisse-toi bercer" me conseillait ma conscience.

Je regagnais ma chambre pour m'habiller. Comme Edward l'avait suggéré, je trouvais au fond de ma valise une housse à vêtement avec un petit mot manuscrit.

1) Met ton cerveau en mode off

2) Enfile cette robe avec tes talons noirs

3) Passe la plus merveilleuse (et chaude) Saint-Valentin de ta vie

Alice

Même à des milliers de kilomètres, ma meilleure amie avait toujours le mot pour me faire rire. Suivant scrupuleusement son conseil, je mis mon cerveau en mode off – si c'était possible – et ouvris la housse pour découvrir une sublime robe bleue.

Je comprenais mieux pourquoi le commandement du cerveau à éteindre passait avant celui d'enfiler la robe. Alice me connaissait si bien, voire trop bien. La robe épousa mes formes comme une seconde peau. Je me sentais comme une princesse et en même temps gênée de la porter. Elle m'allait parfaitement mais ça ne me ressemblait tellement pas.

Trois petits coups à ma porte me sortirent de mes pensées.

- "Je peux utiliser la salle de bains Bella ?" me demanda Edward, sans ouvrir ma porte.

- "Oui oui" lui répondis-je rapidement, ne voulant pas qu'il sente mon trouble à travers le ton de ma voix.

- "Je file sous la douche, je fais vite" me dit-il alors que je m'asseyais sur le coin de mon lit.

La nervosité prenait le pas sur ma pseudo sérénité et cette robe n'arrangeait pas mes affaires. La moitié supérieure de la robe était à moitié transparente, essentiellement composée de dentelle. Par chance les motifs cachaient mes seins mais ils ne permettaient pas de porter un soutien-gorge.

Mais ce n'était rien comparé à cette fente sur ma cuisse gauche, qui remontait quasiment à mon entrejambe. Ce serait un miracle si j'arrivais à passer la soirée sans encombre et Alice allait me le payer à mon retour.

Une fois maquillée, coiffée et chaussée, je regagnais le salon pour préparer ma pochette. La salle de bains était silencieuse, Edward devait être en train de s'habiller dans sa chambre.

J'allais sortir ma veste du placard de l'entrée quand on sonna à la porte. Je criais un rapide "j'y vais" par-dessus mon épaule, avant de saisir la poignée. Demetri avait sûrement envie de nous taquiner avant que nous partions pour le restaurant. Aussi, quand j'ouvris la porte, je ne m'attendais pas à la personne qui se trouvait derrière.

- "Isabella Swan" cracha-t-elle, son regard azur me détaillant avec dédain.

- "Tanya Denali" lui répondis-je du même ton, la détaillant à mon tour avant de vriller mon regard au sien.

- "Est-ce qu'Edward est là ?" me demanda-t-elle, regardant par-dessus mon épaule.

- "Il se prépare dans sa chambre. Vous avez un message à lui transmettre ?"

- "Je préfère voir directement avec lui. C'est toujours son appartement, non ?"

Je m'effaçais, la laissant entrer un peu à contre cœur, tout en détaillant sa tenue. Sous son manteau beige, elle portait une robe argentée plutôt chic et vraiment très courte, avec des talons coordonnés d'une hauteur vertigineuse.

J'avais à peine amorcé un pas vers le couloir qu'Edward émergea, souriant, une cravate à la main.

- "Bella, j'aurai besoin que tu m'aid…"

- "Tu as de la visite" le coupai-je, embarrassée, en saisissant sa cravate.

Son sourire se fana quand son regard se posa derrière moi.

- "Bonsoir Edward" minauda Tanya. "Je pourrai te parler s'il te plait ?"

- "Tanya…"

- "Seul" le coupa-t-elle.

"Sale garce !" répliqua ma conscience.

Pour être honnête, j'étais curieuse de savoir ce que Tanya voulait à Edward. Mon esprit torturé imaginait sans mal ce qui se passait dans la tête de son ex. Nous étions le soir de la Saint-Valentin et elle était habillée pour sortir. CQFD.

Aussi, je préférais mettre ma curiosité de côté et regagnais ma chambre pour les laisser discuter tranquilles. Quelle petite-amie voudrait assister à ce genre de chose ?

- "Je vais vous laisser" murmurai-je à l'attention d'Edward, en prenant soin d'éviter son regard.

Je n'eus même pas le temps d'esquisser un pas qu'Edward se saisissait de ma main. Étonnée, je levais les yeux vers lui afin de lire dans son regard. Il avait l'air exaspéré et j'espérais que ma tentative de fuite n'en était pas la cause. Il me murmura un timide "reste" avant de me tendre sa cravate.

- "Est-ce que tu peux m'aider avec ça ?" me demanda-t-il, sans prêter la moindre attention à Tanya. "J'ai toujours eu du mal avec ces trucs."

Il me prit un peu au dépourvu, mais son magnifique sourire me remit instantanément les idées en place.

- "Serait-on nerveux Monsieur Cullen ?" le taquinai-je, en saisissant sa cravate et en la passant autour de son cou.

- "Je veux juste être à la hauteur de l'évènement" sourit-il.

Un raclement de gorge nous interrompit. Plongés dans notre conversation, nous avions oublié que Tanya se tenait à quelques mètres de nous.

- "Si je vous dérange…" commença-t-elle.

- "Qu'est-ce que tu veux Tanya ?" lui demanda Edward, sans même me quitter du regard.

Je relevais délicatement son col de chemise avant de commencer à nouer sa cravate.

- "J'avais pensé qu'on pourrait sortir dîner…"

- "Tu aurais dû téléphoner" lui répondit-il en la fixant vraiment pour la première fois depuis qu'elle avait franchi le seuil de la porte.

- "Tu ne réponds plus à mes appels" éluda-t-elle, le ton plein de reproches.

L'attitude d'Edward transpirait l'exaspération. Après avoir noué sa cravate, je remis correctement son col avant de descendre mes mains de son cou à son torse, dans un geste apaisant.

Edward me regarda à nouveau et ses yeux s'adoucirent avant qu'il ne dépose ses lèvres sur les miennes. Il me murmura un tendre "merci" au creux de l'oreille et je perdais presque pied.

- "Edward, pourrais-tu cesser de faire comme si je n'étais pas là" s'emporta Tanya.

Edward me prit dans ses bras, mon dos contre son torse, avant de nous tourner vers son ex.

- "Il me semblait avoir été clair la dernière fois mais apparemment tu ne comprends pas" commença-t-il.

- "Et notre baiser, ce n'était rien ?" s'emporta-t-elle. "Ose me dire que tu n'as rien ressenti. Bon sang, après toutes ces années, tu ne peux pas tirer un trait sur nous comme ça !"

Je me tendis au mot "baiser". Apparemment je n'étais pas au courant de tous les détails. Je pris sur moi, essayant de garder une expression neutre. Hors de question de donner à Tanya ce qu'elle cherchait.

- "Tu étais complètement saoule et TU m'as embrassé. Je ne t'ai pas rendu ce baiser et, si mes souvenirs sont bons, je t'ai expliqué le lendemain que j'étais avec quelqu'un et que nous deux c'était bel et bien terminé depuis longtemps" dit-il froidement d'une traite, comme pour l'empêcher d'argumenter.

Elle resta silencieuse une minute, probablement choquée par le ton d'Edward, avant de se reprendre.

- "Tu l'as choisi ELLE !" cracha-t-elle en me désignant de la main comme si je ne valais rien.

Sa remarque me fit voir rouge. De quel droit se jugeait-elle supérieure à moi ? J'esquissais un pas en avant mais Edward me retient dans l'étau de ses bras.

- "Tu devrais partir Tanya. Nous avons une table qui nous attend et ma patience commence à fleureter avec ses limites."

Son ton était cinglant. Tanya prit son sac d'un geste vif avant de tourner les talons et sortir de l'appartement en claquant violemment la porte.

"Bon débarras !" hurla ma conscience.

Edward me garda fermement dans ses bras, déposant de furtifs baisers sur la peau de mon cou. J'étais en colère contre Tanya mais cette étreinte apaisante m'aidait à faire redescendre la pression.

Nous restions quelques minutes comme ça, enlacés et silencieux. Puis Edward rompit notre quiétude pour me raconter cette fameuse soirée.

- "Le soir du dîner d'inauguration, Tanya a vidé la moitié des bouteilles de champagne de notre table. Je veillai sur elle pendant que Dem était parti chercher la voiture. Elle n'arrêtait pas de délirer sur notre vie de couple passée, me disant que je lui manquais. Sans que je ne le vois venir, elle s'est jetée sur moi et m'a embrassé."

- "Tu…"

- "Non" me coupa-t-il. "Comme je l'ai dit plus tôt, je l'ai repoussée tout de suite, en essayant de lui expliquer que j'étais déjà pris. Le lendemain, elle est venue s'excuser, me remerciant de l'avoir rejetée en douceur et d'avoir pris soin d'elle durant la soirée."

- "Et aujourd'hui ?" demandai-je timidement.

Je voulais vraiment qu'il me le dise, j'en avais besoin.

- "Connaissant Tanya, elle a juste essayé de foutre la merde entre nous" cracha-t-il avant de s'adoucir. "Je voulais t'en parler, mais pas par email. Je n'en ai juste pas eu le temps, je suis désolé."

Je relâchais tout l'air que j'avais gardé en moi, sans m'en rendre compte. J'étais vraiment soulagée. Je me retournai dans ses bras et l'embrassai doucement, comme pour sceller les choses avant un nouveau départ.

- "Et si nous allions dîner" suggérai-je.

- "Avec plaisir" me répondit-il avant de saisir ma veste et de m'aider à l'enfiler. "Tu es sublime dans cette robe, fais-moi penser à remercier ma sœur" me murmura-t-il à l'oreille avant d'embrasser ma tempe.

Tout le malaise que j'avais ressenti en me découvrant devant le miroir venait de s'envoler. Comment faisait-il pour que je me sente aussi belle et désirable, juste avec une phrase et son regard émeraude sur moi ? Mes joues s'empourprèrent une fois encore, comme à chaque fois qu'il me regardait de cette façon.

- "Prête ?" me demanda-t-il, en me tendant la main.

- "Prête" acquiesçai-je tout en liant mes doigts aux siens.

A peine vingt minutes plus tard, nous suivions le serveur qui nous menait à notre table. Edward avait réservé dans ce fameux restaurant français. Pour l'occasion, toute la décoration était parée de rouge, que ce soit les solitaires, contenant de magnifiques roses rouges, les verres ou même les chandelles.

Notre table était située dans une alcôve, un véritable cocon dans un écrin tamisé. J'avais toujours une pointe de nervosité qui me tiraillait l'estomac. A vrai dire, je n'avais pas fait ça depuis longtemps et ma dernière soirée de Saint-Valentin avait été un véritable fiasco.

Mais la prévenance d'Edward, alliée aux bulles du champagne rosé de l'apéritif, avait un effet hautement relaxant sur mon anxiété.

La carte était en français mais, heureusement pour moi, elle était traduite en chinois et en anglais. Je pus déchiffrer l'essentiel mais j'eus besoin d'Edward pour choisir car certains plats étaient de vrais mystères pour une non-initiée comme moi.

- "Tu veux continuer le repas au champagne ou passer à autre chose ?" me demanda Edward entre l'entrée et le plat.

- "Me connaissant, il vaut peut-être mieux que je reste au champagne" rigolai-je, me souvenant que je supportais assez mal les mélanges.

- "Très bien mademoiselle" me sourit-il.

Nous discutions tranquillement, nous racontant quelques anecdotes de facs, quand le serveur nous apporta nos plats.

- "J'espère que ma sœur ne te martyrise pas trop avec les préparatifs du mariage."

- "Pour l'instant, elle reste… gérable" admis-je, faute de mieux. "Je pense que Jazz doit subir bien pire que moi."

- "Il est courageux. Alice peut être un vrai monstre dès qu'il s'agit d'organiser quelque chose" soupira-t-il, se remémorant sûrement les soirées qu'elle organisait à Forks.

- "Amoureux serait plus juste" souris-je.

- "Avec Rosalie enceinte et Alice en plein préparatifs, je vais peut-être prolonger mon séjour ici" plaisanta-t-il.

- "Monsieur Cullen, seriez-vous en train de vous cacher de votre famille ?" dis-je, arquant un sourcil.

- "Cela dépend" dit-il, tout à coup très sérieux, se penchant sur notre table.

- "Et de quoi ?" dis-je sur le ton de la confidence, me penchant vers lui à mon tour.

- "Si ma sublime petite-amie accepte de se cacher avec moi."

- "Ne me tente pas" répondis-je avant d'être interrompue par notre serveur.

Je profitais du départ du serveur pour relancer la conversation. J'avais une question en suspens, en fait deux, et je voulais en parler avec Edward de vive voix. Mais celui-ci me devança.

- "En parlant mariage. On n'en a pas vraiment parlé mais… me ferais-tu l'honneur d'être ma cavalière au mariage d'Alice et Jazz ?"

Ses yeux brillaient, malicieux, et j'en avais le souffle coupé. Je n'avais pas l'intention de répondre par la négative mais, même si ça avait été le cas, je n'aurais pas pu m'y résoudre. Pas quand il me regardait comme ça.

- "Tu es conscient des risques que tu prends en invitant la DemDo* de ta sœur ?" le taquinai-je.

- "Je suis son frère alors je suis déjà dans les ennuis" admit-il. "Avec toi ce sera nettement plus agréable. Et puis j'aime vivre dangereusement."

Son compliment me fit rougir comme une collégienne. Mais il ne fallait pas que je perde de vue mon objectif, pas avec une occasion pareil.

- "Puisque tu parles de danger, j'ai moi aussi une question à te poser" commençais-je, pas aussi sûre de moi que je le voulais.

- "Tout ce que tu voudras" me murmura-t-il, les yeux dans les yeux.

Serai-ce si facile ? Ce ne serait pas loyal de lui faire un coup pareil. Une inspiration plus tard, je me lançais.

- "En fait, je voulais savoir si tu voulais être mon cavalier au mariage de Leah et Jake" dis-je d'une traite.

- "Oh" soupira-t-il.

- "Oui."

- "Quand tu parlais de danger…"

- "Tu n'es pas obligé d'accepter. C'était… mais…"

- "Je t'accompagnerai" promit-il.

- "Ne te sens pas obligé, je sais qu'avec Jake ce n'est pas…"

- "Le grand amour ?"

- "Je n'en demande pas tant" rigolai-je.

- "Peu importe, je veux être avec toi là-bas. Enfin, si les futurs mariés sont d'accord."

- "J'y travaille" souris-je.

oO Playlist : Gotan Project "Santa Maria" Oo

Le serveur vint débarrasser nos plats et Edward se leva pour venir se placer à ma droite.

- "M'accorderais-tu cette danse ?"

Je pris une seconde pour identifier la musique dont je n'avais prêté aucune attention jusque-là.

- "Un tango ? Je ne suis pas sûre…"

- "C'est comme le vélo Bella. Et puis, tout est dans le cavalier."

- "Je ne pense pas que tes pieds partagent ton avis" dis-je en saisissant sa main tendue.

Edward nous dirigea vers la petite piste de danse qui avait été installée pour l'occasion. Un couple était déjà en train d'évoluer avec une grâce infinie.

Nous nous placions dans un coin avant de nous faire face. Edward passa son bras derrière mon dos avant de me rapprocher de lui. Je fixai mon regard au sien avant de mettre ma main droite dans la sienne.

- "Détends-toi Bella, tu ne risques rien. Je te promets, je ne te lâcherai pas" me rassura-t-il en levant nos mains jointes à hauteur de mon épaule.

Je fermais les yeux une seconde pour me concentrer. A l'intérieur c'était la panique totale, je ne me rappelai même plus des pas ! Je pratiquais la salsa vraiment régulièrement, alors que je n'avais jamais dansé un tango avec qui que ce soit, à part mon professeur.

J'expirai tout l'air que je gardais avant d'ouvrir à nouveau les yeux.

- "Prête ?" me demanda Edward tout en raffermissant sa prise sur mon dos.

- "Autant que faire se peut" grimaçai-je.

Puis tout s'enchaina rapidement. Edward me murmurait des "droite", des "gauche", au fil de notre danse et, pour ma grande stupéfaction, je dansais un tango avec lui. Vraiment. A l'intérieur j'étais extatique.

Je ne pensais pas avoir la grâce et l'assurance du couple qui dansait près de nous mais j'étais tout de même ravie d'y arriver malgré tout. Edward avait raison, tout est définitivement dans le cavalier.

Mon cœur palpitait à tout rompre et cette douce chaleur si familière m'envahissait entièrement. Nos regards, nos effleurements, mêlés à l'alcool qui coulait dans mes veines et à son regard sur moi, me faisaient me sentir bien. Mieux que bien.

La chanson prit fin mais il eut le temps de me renverser dans un geste précis et sensuel.

- "Wow !" dis-je sous le coup de la surprise.

- "Je t'avais dis que tout était dans le cavalier" plaisanta-t-il.

- "Et si modeste" le taquinai-je.

Edward nous guida vers notre table, sa main dans le bas de mon dos. Après ce tango si sensuel, nous n'arrivions plus à garder nos mains hors du corps de l'autre.

Notre dessert fut servi quelques minutes plus tard et je ne pus m'empêcher de gémir à chaque bouchée. Ce gâteau au chocolat était tout simplement orgasmique. C'était, de loin, le meilleur que je n'avais jamais mangé.

Edward me regardait avec envie et je m'enflammais à nouveau. Il y avait tellement de désir, de chaleur dans son regard. Oserai-je dire de l'amour ? Cette pensée me parut surréaliste, pourtant il me semblait reconnaître ce sentiment dans ses yeux.

Je me repris bien vite. Il était trop tôt pour ce genre de conclusion. Je ne savais pas, moi-même, où j'en étais dans mes sentiments.

Nos desserts terminés, Edward se dirigea près du comptoir afin de régler l'addition. Je n'avais même pas essayé de payer ma part, je savais quelle éducation il avait reçu et son attitude à ce sujet était on ne peut plus claire. J'aurais d'autres occasions de l'inviter à dîner et, si cela ne se présentait pas rapidement, je pourrais toujours en créer une.

Il m'aida à mettre mon manteau et me proposa une ballade en ville avant de retourner à l'appartement. Avant de quitter la chaleur du restaurant, je l'embrassais tendrement tout en dénouant sa cravate.

- "Merci d'abréger mes souffrances" sourit-il à mon geste avant de me tenir la porte, tel un gentleman.

Nous nous baladions depuis quelques minutes déjà. Le fond de l'air était glacé mais l'avoir tout près de moi me réchauffait de l'intérieur. Il m'embrassa tendrement, ce qui me fit frissonner.

- "Nous devrions rentrer nous mettre au chaud, tu as la peau gelée et tu frissonnes" me dit-il en prenant ma main, me guidant jusqu'à la voiture.

- "Ce n'est pas seulement à cause du froid" murmurai-je, à peine audible.

Je le vis esquisser un sourire, signe qu'il avait sûrement entendu ce que je marmonnais. Le trajet jusqu'à l'appartement se fit dans le silence. J'étais légèrement anxieuse à propos du reste de la soirée.

La porte de l'appartement franchie, je le saisis par la cravate avant de l'embrasser passionnément. Je m'étais retenue toute la soirée, attendant que nous soyons chez nous pour lâcher la bride à mes envies.

- "Attends-moi dans le salon, j'ai quelque chose pour toi" dit-il, le souffle erratique, avant de me laisser pour rejoindre sa chambre.

Je quittais mon manteau et m'installais sur le canapé après avoir libéré mes pieds de leurs engins de torture. Edward me rejoignit, une boite à la main. Il retira sa veste avant de s'installer près de moi et de me tendre un paquet.

- "Joyeuse Saint-Valentin" murmura-t-il nerveusement.

Je pris le paquet et entrepris de le déballer précautionneusement. Mes yeux s'écarquillèrent en reconnaissant immédiatement cette fameuse boîte de chez Tiffany's.

- "Edward…"

- "Ouvre-le" me coupa-t-il, ferme et anxieux à la fois.

D'une main quelque peu tremblante, j'ouvris la boîte et ce que je découvris à l'intérieur me mit les larmes aux yeux. Du bout des doigts, j'effleurais la fine chaîne avant de passer sur le pendentif en forme de clé. Il était orné de plusieurs diamants et de saphirs, une merveille d'orfèvrerie. J'étais sans voix devant tant de beauté.

- "Elle appartenait à ma grand-mère paternelle. Mon père l'avait offerte à ma mère le jour où il lui a avoué ses sentiments. La clé de son cœur comme il disait."

Un fou rire absolument incontrôlable et mal venu me prit à ses mots. Et voir son air si sérieux et perplexe face à ma réaction ne faisait que me faire perdre pied encore plus. Je tentai de me calmer, de reprendre mon souffle, mais la chose n'était pas si facile, surtout avec son regard posé sur moi. L'alcool du repas ne devait pas y être étranger.

- "Apparemment ce que je te raconte est à mourir de rire" murmura-t-il, vexé.

- "Edward, je suis désolée" dis-je de façon saccadée, essayant toujours de maitriser mes éclats de rire.

Il me regardait toujours, incrédule, se demandant probablement si je me moquais de lui. Je levais mon index, lui demandant une minute pour me reprendre.

- "Excuse-moi" bredouillai-je au bout d'un certain temps. "C'est tellement… cliché" réussis-je à dire.

- "Cliché ?" me demanda-t-il.

Je reprenais mes esprits afin de lui expliquer mon point de vue. Apparemment nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et je ne voulais pas qu'il interprète faussement mes intentions.

- "C'est vraiment magnifique…"

- "Mais" me coupa-t-il, devinant exactement ce qui allait suivre.

- "Mais" souris-je, tentant de détendre l'atmosphère devenant pesante, "tu es complètement fou."

- "Ma mère me l'a donnée lors de son dernier voyage à New York, me faisant promettre de l'offrir à la personne à qui je serais prêt à offrir mon cœur" m'expliqua-t-il.

- "Tu ne penses pas que c'est trop… tôt ?"

Il prit une minute ou deux pour réfléchir à ma question. Nous étions aux prémices de notre relation et ce cadeau, bien que somptueux, me paraissait quelque peu disproportionné. M'offrait-il cette clé à défaut, parce qu'il n'avait rien d'autre sous la main ? Ou était-ce une déclaration ?

- "Honnêtement, je pense que non. Mes parents, même Alice, avaient vu ce que je ne voulais pas voir à l'époque. Tu as toujours eu une place particulière pour moi, depuis le premier jour où tu as franchi les portes du lycée. Mais j'ai agi comme un imbécile, j'étais si lâche…"

- "On fait tous des erreurs" dis-je, fixant mon regard au sien.

- "C'est vrai. Mais un jour, il faut les affronter pour ne pas vivre avec des regrets."

Il se leva et sortit la chaîne de la boîte avant de la passer autour de mon cou. Aussitôt je posais ma main sur le pendentif, comme pour me persuader que je ne rêvais pas.

- "La vie est trop courte pour la gâcher avec des regrets Bella" murmura-t-il derrière ma nuque avant de déposer une ligne de baisers de mon cou à mon épaule.

Il se leva et s'installa en face de moi. Il caressa tendrement ma joue, avant que sa main ne suive ma mâchoire, mon cou, s'échouant sur le pendentif.

- "Parfaite" me dit-il, son regard émeraude brûlant le mien.

- "Merci" répondis-je avant de saisir sa cravate pour le rapprocher de moi et l'embrasser.

Notre baiser était plus doux que le précédent. Je voulais y faire passer toutes les émotions que ce cadeau faisait naitre en moi, et il y en avait beaucoup. Mes sentiments étaient confus mais ils étaient bien là.

- "Moi qui me moquais de mon père, je ne vaux pas mieux on dirait" sourit-il contre moi.

- "Les femmes aiment les clichés de temps en temps, ça ravive notre côté d'éternelles romantiques."

Notre étreinte dura des minutes, des heures. La fatigue se faisant sentir, Edward m'invita à regagner ma chambre alors qu'il entrait dans la sienne. Avais-je envie de finir la soirée de cette façon ? Ma conscience me criait la prudence mais tout mon corps était attiré par celui d'Edward.

Délicatement je retirai le collier, prenant grand soin de le remettre dans sa boîte avant de gagner la salle de bains pour me rafraichir. Une fois démaquillée et ma chevelure à nouveau libre de tout mouvement, je frappais à la porte de sa chambre.

- "Tu as besoin d'aide ?" me demanda-t-il en désignant ma robe de l'index.

- "Entre autre" dis-je, alors qu'il m'invitait à entrer.

A l'instant où ses doigts touchèrent ma peau, je me fis la promesse que, cette nuit, j'allais lui montrer par tous les moyens possibles que j'étais, moi aussi, prête à lui offrir mon cœur.


Lundi


- "Je suis vraiment désolé qu'elle s'en prenne à toi en pleine réunion" s'excusa Edward en ouvrant une bouteille de vin.

- "Elle a juste du mal à accepter qu'elle t'a perdu" répondis-je, tout en sortant deux verres du placard.

Quelques jours ici et j'avais l'impression d'être chez moi. La Saint-Valentin avait été douce, pleine d'émotion, mais la dure réalité du lundi m'avait faite redescendre sur terre.

Tanya avait jugé bon de remettre en cause mon avis devant l'ensemble de nos collaborateurs. J'étais vraiment partagée à son sujet, j'espérais qu'au fil des jours les choses se tasseraient. Je comprenais sa position et j'étais prête à laisser couler, mais il fallait qu'elle aussi fasse des efforts.

- "Et si je nous faisais couler un bon bain" me susurra-t-il à l'oreille, en m'encerclant de ses bras.

Sa proximité et son attention avaient le don de me faire tout oublier, jusqu'à mon propre nom.


Mardi


- "Si tu veux un conseil ma belle, évite de trainer avec elle aujourd'hui, elle est d'une humeur de chien" me prévint Dem en me servant un café.

- "Parce que ça lui arrive d'être de bonne humeur ?" ironisai-je en levant mes yeux au ciel.

Pauvre Demetri. Tanya avait décidé de s'en prendre à lui aussi depuis ce matin. Cette garce n'appréciait pas que lui et moi soyons des amis de longue date.

- "Tu as eu le mail de James ?" changeai-je de sujet.

- "Ouais. Ce mec est sûrement le plus lunatique que je connaisse."

- "Si tout se passe comme prévu, je rentre à New York la semaine prochaine" dis-je, la déception clairement dans mon ton.

- "T'en fais pas, je garderai un œil sur ton homme" me répondit-il en jouant des sourcils.

- "Oh oui ! Juste là !" couinai-je.

- "Encore ?" me murmura tendrement Edward.

- "S'il te plait" soufflai-je. "Oh mon Dieu, ne t'arrête pas !"

Je me laissais aller, mettant de côté mon prochain retour dans la Grosse Pomme, qui signifiait quitter Edward. Ses mains sur moi avaient un tel pouvoir, j'en étais toute retournée.

- "Tu sais que je pourrais faire ça tous les jours."

- "Humm humm".

- "Tu as l'air si tendue" soupira-t-il.

"- Tu remercieras ta sœur pour m'avoir envoyée ici avec ses escarpins de la mort."

- "Si ça me permet d'avoir mes mains sur toi comme ça" dit-il en enfonçant un peu plus son pouce dans ma voûte plantaire, me faisant gémir de plaisir.

- "Et si on expérimentait ce que tes mains peuvent faire ailleurs ?" répondis-je, mutine.

La minute suivante je me retrouvais sur l'épaule d'Edward, riant à plein poumon, pendant qu'il nous dirigeait vers notre chambre.


Mercredi


- "Je vais la tuer !" hurlai-je une fois suffisamment à l'écart des clients et collaborateurs qui assistaient à la réunion.

Tanya avait, une fois de plus, œuvré pour me pourrir l'existence. Ne pouvant m'assister, elle m'avait remis un dossier contenant, d'après elle, tout ce dont j'avais besoin.

Légèrement en retard, je n'avais pas du tout vérifié ce maudit dossier. Je mettais toujours un point d'honneur à préparer mes affaires, détestant être prise au dépourvu. Mais, une fois encore, j'étais passée pour une imbécile devant nos clients.

Edward termina de saluer tout le monde, s'excusant une fois de plus, avant de me rejoindre à la voiture.

- "Hey, ne te mets pas dans des états pareils" me dit-il doucement, tentant vainement de m'apaiser. "Le client a bien compris que…"

- "Edward" le coupai-je sèchement. "Même avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux plus travailler avec ton EX !" criai-je sur lui, m'en voulant instantanément.

Plutôt que d'être vexé que je m'en prenne à lui comme ça, il se mit à rire. Et pas un petit rire, non, le rire bien bruyant qui vous scotche sur place. Je restai une minute, interdite sur le trottoir, me demandant ce qui lui prenait. J'attendis qu'il se calme avant d'arquer un sourcil et d'attendre qu'il m'explique, pas vraiment d'humeur à jouer aux devinettes.

- "C'est marrant, dès que Tanya s'en prend à toi, elle n'est plus seulement 'Tanya' mais elle devient 'mon ex'."

Vexée, je montais dans la Volvo en boudant et ce, jusqu'au bureau. Edward, mais aussi Demetri, trouvait la situation amusante mais ce n'était plus mon cas. Tanya venait de commettre l'impair de trop et j'allais lui apprendre qui j'étais réellement.


Jeudi


- "Blondie à l'air de bonne humeur ce matin, vous ne vous êtes pas encore croisées ?" me demanda Dem pendant que je me servais un thé dans la salle de repos.

- "C'est si évident" rigolai-je avant d'en prendre une gorgée.

- "Je vais profiter de cette bonne humeur évidente pour te demander un café alors" sourit-il.

- "Tu devrais attendre le prochain pot" éludai-je, sentant mes joues se colorer doucement.

Demetri me fixa une minute et, malgré toute ma gêne, je tins assez bon pour que Tanya entre et se serve un café avec ce qu'il restait, sans mot dire.

- "Tu vas m'expliquer ou je dois…"

Dem n'eut pas le temps de finir sa phrase que Tanya se mit à hurler dans son bureau.

- "Juste du sel" souris-je, vidant le reste du pot dans l'évier avant de le tendre à Dem et de me diriger vers mon bureau.

- "Tu es diabolique" l'entendis-je rire derrière moi.

La guerre était belle et bien ouverte et cela risquait de ne pas être joli à voir !


Vendredi


- "Oh mon Dieu, Tanya, je suis vraiment dé-so-lée" dis-je, ne cachant rien de mon amusement quand le café que j'apportai à Demetri termina sa course sur le chemisier de Blondie.

- "Espèce de…" commença-t-elle avant de se stopper. "C'est de la soie !" hurla-t-elle sur moi, faisant retourner les têtes de tous nos collaborateurs vers nous.

Alice ne me pardonnerait pas d'attaquer un chemisier en soie pour atteindre une personne mais, par chance, elle était à plusieurs milliers de kilomètres d'ici.

- "Je suis d'une maladresse sans nom, il ne vaut mieux pas trop trainer près de moi" dis-je, essayant de contenir mon sourire. "Tu n'auras qu'à m'envoyer la note du pressing" ajoutai-je.

Je rejoignais mon bureau avec ce sentiment de victoire me prenant intensément. Tanya voulait la guerre, et je n'avais pas promis de jouer proprement.

- "Prête à rentrer à la maison ?" me demanda Edward, s'accoudant à l'encadrement de la porte.

- "Bien sûr" dis-je, fermant mon dossier et le rejoignant.

Nous descendîmes au sous-sol récupérer la voiture et nous rentrâmes à la maison. Ce soir nous avions prévu d'appeler les new yorkais. Le rendez-vous était pris et il me tardait vraiment. Ils me manquaient terriblement.

- "Ça sent bon" murmura Edward dans mon cou, alors qu'il pressait son corps au mien.

- "Lasagnes" soupirai-je de bien être, laissant aller ma tête sur son épaule.

- "Je ne sais pas comment je vais faire quand tu seras rentrée."

- "Il n'y a que ma cuisine qui va te manquer ?" demandai-je, boudeuse.

- "Je te montrai le reste plus tard" dit-il, m'embrassant le cou. "Je vais démarrer la messagerie, tu nous rejoins ?"

- "Je termine et j'arrive."

Je mis le plat au four avant de le rejoindre devant l'ordinateur. Et ils étaient tous là. Je vivais avec eux depuis tellement longtemps que j'étais émue de les voir à travers l'écran.

- "Bon alors, quand est-ce que ma demoiselle d'honneur ramène ses fesses ici qu'on puisse passer aux choses sérieuses ?"

- "La semaine prochaine Alice" répondis-je, pas vraiment rassurée.

Quitter Edward allait être difficile. Mais quitter Edward pour finir avec Alice en mode "mariée hystérique" me donnait envie de rester ici pour toujours.

- "Fais pas cette tête Eddie, on s'occupera bien d'elle" taquina Emmett.

- "Si tu me la casses, je viendrais te botter les fesses" rétorqua Edward, faisant rire tout le monde.

Rosalie nous parla de sa première échographie et nous montra la photo. Avec la résolution, on ne voyait pas grand-chose mais voir ses yeux briller de bonheur suffisait, pour le moment.

A mon retour, j'allais devoir superviser les travaux dans l'appartement de Rose et Em. Ils s'étaient enfin décidés pour les modifications, il ne restait plus qu'à engager une équipe.

- "C'est beau la technologie" dis-je alors qu'Edward éteignait l'ordinateur.

- "Il faudra que tu te créés un compte à ton retour, qu'on puisse discuter de temps en temps."

- "Bien sûr" dis-je avant de l'embrasser.

Le reste de la soirée se déroula tranquillement. Nous mangeâmes devant un DVD avant d'aller nous coucher. Demain j'avais prévu une surprise pour Edward. Dem m'avait aidé à trouver ce que je voulais et il me tardait de voir sa tête.


Samedi


- "Bella" grogna Edward, pas vraiment ravie de la situation.

- "Arrête de faire l'enfant !" m'exaspérai-je avant de tapoter le siège arrière.

Avec la complicité de Dem, j'avais réservé quelques heures sur un circuit ainsi qu'une moto et de l'équipement pour montrer à Edward que je savais maitriser un engin. Il avait compris ce que je manigançais quand on passa le portail du complexe. Depuis, il essayait par tous les moyens de prendre le guidon, commençant par la moue "made in Cullen", qui échoua lamentablement, pour enchainer avec un chantage grossier.

- "Tu conduiras quand ce sera ton tour" m'énervai-je. "Allez, monte !"

Il soupira pour la énième fois mais s'installa enfin derrière moi.

- "Accroche-toi bien" dis-je en mettant en route le moteur.

Ce son m'avait manqué plus que je ne l'aurais pensé. Ma main s'attardait sur l'engin alors que celle d'Edward caressaient mes flancs.

- "Prêt ?" lui demandai-je, un sourire dans la voix.

- "Autant qu'on peut l'être" me répondit-il, m'encerclant de ses bras.

La seconde suivante, je fermais ma visière et appuyait sur les gaz. Les premiers tours me permirent d'appréhender le circuit, de repérer les erreurs à éviter. Une fois les lieux bien en tête, je me lâchais un peu plus. Edward se crispait parfois, me serrant un peu plus fort, et ses mains sur moi combinées à l'adrénaline étaient tout ce qu'il me fallait avant mon départ.

Après plus d'une heure à tourner, je laissais le guidon à Edward. Cela faisait une éternité que je n'étais pas montée derrière quelqu'un. Les sensations étaient différentes, mais toutes aussi agréables.

- "Comment je m'en sors ?" me demanda-t-il grâce aux dispositifs donc étaient équipés nos casques, nous permettant de communiquer.

- "Pas si mal pour un grand-père" ris-je.

- "Je vais te montrer de quoi il est capable, le grand-père".

Edward fit quelques tours supplémentaires, prenant quelques risques avec la machine, et moi je savourais toutes ses sensations. Après une heure de conduite, il prit le chemin des stands.

- "Je crois qu'il faut qu'on rentre" dit-il, après avoir retiré son casque.

- "Déjà ?" dis-je, légèrement déçue, tout en retirant le mien.

- "Crois-moi, si on ne rentre pas tout de suite, je vais finir par te retirer cette combinaison ici ou dans les toilettes" me susurra-il, le regard ardent.

Si son ton donnait déjà quelques indices sur ce qui lui passait par la tête, ses yeux, eux parlaient pour lui. Il me prit la main et nous guida vers la voiture, me chuchotant des promesses qu'il avait intérêt à tenir. L'adrénaline qui parcourait maintenant mes veines n'avait plus rien à voir avec celle qui m'enflammait plus tôt à moto, et ses propositions étaient l'exutoire parfait.


Mardi


- "Tu as tout ce qu'il te faut ?" me demanda Dem alors que je fermais mon troisième carton.

- "Il me semble."

Je balayais rapidement mon bureau, faisant mentalement la liste de ce qu'il me restait à faire avant mon départ.

- "Ne fais pas cette tête Dem. Si tout marche comme prévu, on se revoit dans deux mois."

- "Je sais" soupira-t-il.

- "Mais ?"

- "Qui va remettre la Reine des Glaces à sa place maintenant ?".

Je levais les yeux vers lui et lui rendit son sourire.

- "Je suis sûr que tu feras des merveilles" lui répondit Edward en entrant dans mon bureau. "Prête ?"

- "Tu as récupéré le dossier sur ton bureau ?" lui demandai-je, en enfilant ma veste.

- "Tout est déjà dans la voiture."

- "Ok" soupirai-je.

Nous assistions à notre dernière réunion tous ensemble ici et j'étais stressée, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs.

- "Hey, tout se passera bien" me rassura Edward en plaçant sa main dans le bas de mon dos, me guidant vers l'ascenseur.

- "Je l'espère."


Jeudi


La boule au ventre, je passais les portes du terminal. Dans ma tête, je ne cessais de me dire d'agir en adulte, que ce n'était pas un adieu, mais mon corps ne m'écoutait plus depuis que j'avais mis mes fesses dans la voiture.

Edward était bien silencieux lui aussi, ce qui n'arrangeait rien. La chaleur de son bras dans mon dos me détendait légèrement cependant, et je redoutais la perte de ce contact, tellement anodin, autant que ma montée dans ce fichu avion.

Une fois l'écran consulté et la zone des départs rejointe, je laissais mes craintes prendre le pas sur mes bonnes résolutions.

- "Si elle tente quoi que ce soit…"

- "Tu sais très bien que je ne la laisserai pas faire" me coupa-t-il.

Il posa délicatement son index sous mon menton pour m'inciter à le regarder dans les yeux. J'y lisais tellement de sentiments contradictoires que la boule grandissait encore.

- "On se voit dans deux mois, cela passera vite."

- "Avec ta sœur en mode bridezilla, je n'aurais pas le temps de m'ennuyer" ironisai-je, sachant déjà qu'Alice ne me laisserai même pas une minute pour broyer du noir.

- "C'est un mal pour un bien tout compte fait" ricana-t-il.

- "Tu as de la chance de rester planqué à plus de dix mille kilomètres d'elle."

- "Tu vas me manquer" me coupa-t-il soudainement, sincère.

Je sentais les larmes venir mais il était hors de question que je pleure ici, devant lui. Je me gardais ça pour plus tard.

- "Tu vas me manquer aussi" murmurai-je, avant que les lèvres d'Edward ne viennent me réduire au silence.

Notre baiser, prudent au départ, se fit plus passionné, presque désespéré. Je m'accrochais à ses épaules, explorait son dos, comme pour mémoriser une dernière fois son corps.

Trop tôt, mon vol fut appelé. J'abandonnai alors les bras d'Edward pour ceux d'un agent de sécurité car, une fois de plus, j'avais fait sonner le portique de sécurité.

Le reste se fit dans un brouillard. J'agissais tel un automate, encore sur le coup de nos au revoir. Je ne trouvais même pas le courage de pleurer durant le vol, préférant dormir pour oublier mon retour à New York.

Tout cela était tellement ironique. J'allais retrouver mes amis, mon chez moi, mon travail, mes repères et pourtant, le simple fait de laisser Edward derrière moi, me rendait malade. C'était si inattendu que je ne savais pas comment l'interpréter. J'avais l'impression qu'il était ma maison maintenant, et ma maison me manquait déjà.


*demoiselle d'honneur


Alors, ce chapitre est-il à la hauteur de vos espérances ?

Dites-moi tout !


La suite n'est pas du tout commencée, donc je ne vous donnerais pas de faux espoir avec une hypothétique date...

Je vous tiendrais au courant sur Twitter et Facebook au fur et à mesure^^

Merci d'être fidèles au post ;)

Belly